de Bourges - Univ Droit
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1018 LA SEMAINE DU DROIT EN RÉGION Cour d’appel de Bourges ATELIER RÉGIONAL DE JURISPRUDENCE CONTRATS ET OBLIGATIONS 1018 L’ombre des panneaux solaires CA Bourges, ch. civ., 17 mars 2016, n° 15/00949 : JurisData n° 2016-011315 Muriel JOSEPH-PARMENTIER, analyste juridique L’ ombre ne plane pas seulement sur le particulier désireux de faire un placement écologique mais également sur l’établissement de crédit qui l’aide dans son projet. Dans la présente espèce, un particulier a acquis à crédit un système solaire photovoltaïque moyennant un prix de 20 000 euros, comprenant la pose de douze panneaux de 250 W, la réalisation des démarches administratives et le raccordement de l’installation au réseau EDF. Le maire de la commune ayant fait opposition à la déclaration préalable, l’acquéreur a saisi le tribunal d’instance et non le tribunal de commerce - aux fins d’annulation du contrat principal et du contrat de crédit affecté. La cour d’appel de Bourges, qui connaît un contentieux exponentiel en ce domaine ces dernières années - une décision rendue en 2014, sept en 2015 et onze fin juillet 2016 - infirme le jugement qui a débouté le demandeur et l’a condamné à rembourser le prêteur. L’intérêt de l’arrêt porte sur la nature juridique du contrat conclu avec le vendeur installateur et sur l’étendue des obligations du prêteur. Sur le fondement de l’article L. 110-1 du Code de commerce qui dispose que « la loi répute acte de commerce tout achat de biens meubles pour les revendre (…) », la cour considère que le contrat revêt une nature commerciale puisque l’électricité produite doit être intégralement revendue à EDF ; elle en déduit que la validité du contrat principal et du contrat de financement ne peut être examinée sur le fondement des dispositions du Code de la consommation. Cette appréciation n’est pas celle de la majorité de la jurisprudence, même en cas de revente totale de la production électrique, dès lors que l’activité est exercée par un non-commerçant (CA Paris, Pôle 4, ch. 9, 10 oct. 2013, n° 12/17767 : JurisData n° 2013-024646. - CA Bordeaux, ch. civ. 1, sect. B, 30 juin 2016, n° 14/03849). Comme l’indique d’ailleurs le professeur Guy Raymond, « il n’y a pas achat des panneaux photovoltaïques pour les revendre » (Contrats, conc. consom. 2014, comm. 80) ; seule l’activité de production et de revente de l’électricité en application du contrat conclu avec EDF constitue un acte de commerce (CA Besançon, ch. civ. et com. 1, 31 mai 2016, n° 15/00072). C’est donc en application de l’article 1184 du Code civil que la cour prononce la résolution du contrat principal dès lors que les panneaux n’ayant pu être raccordés au réseau ERDF, le vendeur installateur n’a pas réalisé sa prestation ; le contrat de financement, accessoire au contrat principal, est par suite également résolu. Pour autant l’emprunteur n’a pas à rembourser le prêteur qui a commis une faute en ne vérifiant pas, préalablement au déblocage des fonds entre les mains de l’installateur, que toutes les autorisations administratives requises ont été obtenues. Peu importe le « bon d’accord de fin de travaux » de l’emprunteur qui demande le déblocage des fonds (en sens inverse : CA Riom, ch. civ. et com. 3 réunies, 18 mai 2016, n° 15/00359. - CA Nîmes, ch. com. 4, 3 mars 2016, n° 14/05566). Atelier régional de jurisprudence Sous la direction de Jacques Leroy, professeur à la faculté de droit d’Orléans. Membre de l’ARJ : M. Joseph-Parmentier. Avec la participation des magistrats et des greffes des cours d’appel de Bourges et d’Orléans Le droit en théorie et en pratique à la faculté de droit de Bourges Wojciech Zagorski, directeur de l’antenne intensification des échanges avec les partenaires locaux et la hausse du nombre d’inscrits sont les principaux faits marquants de la rentrée 2016. Antenne de la faculté de Droit, d’économie et de gestion de l’université d’Orléans, la faculté de Bourges propose à ses 270 étudiants inscrits en Licence deux cursus alternatifs, droit général et européen, auxquels s’ajoute une impressionnante offre de stages, développée dans le cadre des partenariats avec les juridictions et le barreau locaux. Initié par l’ancien président du tribunal de grande instance de Bourges, M. Olivier Joulin, le programme de partenariat, auquel s’est associé le barreau de Bourges, permet aux étudiants de 3e année d’assister aux travaux juridictionnels du TGI. De l’échange des mémoires entre les parties jusqu’à l’audience publique, les étudiants reçus par le tribunal tout au long de l’année universitaire ont l’occasion de suivre les magistrats dans leur travail quotidien. En parallèle, le président de la section de droit privé, M. Cyril Sintez, propose à ses élèves, dans le cadre des travaux dirigés assurés sous sa responsabilité, des exercices pratiques correspondant aux problématiques traitées par la juridiction. Rapprocher l’enseignement de la pratique, c’est aussi l’objectif du concours d’éloquence, parrainé par la cour d’appel de Bourges et organisé avec la participation active du barreau. Une audience fictive tenue à la cour d’assises, un jury composé de magistrats, d’avocats et d’universitaires, un large public et la presse réunis à l’occasion : les étudiants prêts à relever ces défis sont récompensés par la possibilité d’effectuer des stages à la cour et dans les cabinets d’avocats partenaires. Étudier à Bourges, c’est découvrir le droit en théorie et en pratique, en bénéficiant d’un suivi individualisé. C’est donc sans surprise que nous constatons une hausse du nombre d’inscrits en première année. L’ £ Votre interlocuteur Lexis 360° : P.-Y. Gaget (06 22 87 61 35, [email protected]) et Logiciel : S. Djellab (06 12 58 83 15, [email protected]) LA SEMAINE JURIDIQUE - ÉDITION GÉNÉRALE - N° 39 - 26 SEPTEMBRE 2016 Page 1765