Revue de presse de janvier 2011
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Revue de presse de janvier 2011
Revue de presse janvier 2011 : Articles reçus du 25 décembre 2010 au 24 janvier 2011 Sommaire Une autre approche p2 Recherche sur la maladie — Diagnostic p5 Recherche sur la maladie — Thérapeutiques p 16 Acteurs — Les Personnes malades p 23 Acteurs — Les Aidants / Les Familles p 35 Acteurs — Les Professionnels p 39 Repères — Politiques p 44 Repères — Initiatives p 54 Faits et chiffres p 57 Représentations de la maladie p 57 1/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Une autre approche « Désormais, c’est la personne malade qui prime sur son mal et ses symptômes. Parler de personne malade est en soi une reconnaissance du fait que cette personne n’est pas identifiable et définissable par la maladie qui la touche. Elle n’est pas un Alzheimer. Dans une préface au Guide repères publié par la Fondation Médéric Alzheimer, Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France et administrateur de la Fondation, souligne le changement de représentation de la maladie depuis dix ans. « La personne, écrit-elle, ses droits, ses choix, ses rythmes de vie prennent le pas sur ce mal qu’on ne peut traiter (…). Elle souffre en premier de la détérioration de ses facultés cognitives, mais elle est capable fort longtemps d’intervenir pour gérer sa propre vie et faire entendre ses volontés et désirs, même s’ils paraissent mineurs » (Guisset-Martinez M.-J. et Villez M., L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles, Fondation Médéric Alzheimer, décembre 2010). Ainsi se définit en effet « une autre approche », qui prend notamment la forme d’une double réflexion, non seulement sur les pratiques, mais aussi sur les structures qui les encadrent et les conditionnent. Tout commence, bien sûr, avec le diagnostic. La médecine (ou, du moins, certains médecins) se targue désormais de pouvoir déceler longtemps à l’avance, avec une certaine dose de probabilité, le risque de contracter la maladie. Mais « peut-on sans risque d’erreur appliquer des données probabilistes à des prises en charge individuelles ? » N’y a-t-il pas un risque d’exploitation commerciale de ces données ? « Chaque situation, rappelle Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique Assistance publique-Hôpitaux de Paris, doit être envisagée dans ses spécificités, avec une appréciation de l’impact de l’annonce sur la personne et ses proches, de leur capacité de s’en approprier les significations ». « L’annonce, lui fait écho Joël Ankri, professeur de gériatrie, doit s’inscrire dans une réflexion plus globale prenant en compte l’individu malade dans toutes ses dimensions biopsycho-sociales, pour lui permettre de continuer à être avec et en dehors de sa maladie ». Elle constitue la première étape du soin, « un des éléments de la bientraitance » (Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011). La pratique du soin soulève dès lors des interrogations nouvelles. Un médecin généraliste de la région parisienne va même jusqu’à écrire dans son blog, sous sa propre responsabilité (mais un grand quotidien n’hésite pas à reproduire ses propos), que « les médicaments anti-Alzheimer coûtent des sommes criminelles à la Sécurité sociale ». Selon lui, ils « ne retardent pas l’entrée en établissement spécialisé des patients atteints (…), n’arrêtent pas leur dégradation. A peine ont-ils permis à certains items, sur certains tests, d’être un peu meilleurs pendant un bref moment » (Le Figaro, 17 janvier). « Il ne doit plus suffire à un médicament de trouver un bénéfice supérieur au seul placebo », affirme plus prudemment Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’emploi et de la santé, après le scandale du Mediator. « Il faut que le bénéfice pour le patient soit au moins équivalent aux produits de référence déjà sur le marché » (Les Echos, La Croix, 18 janvier). Il est vrai que, dans le même temps, au Royaume Uni, le National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) a relâché les restrictions de remboursement qu’il avait précédemment formulées sur trois médicaments anti-cholinestérasiques en raison de leurs « effets positifs » (www.reuters.com, 17 janvier). 2/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Il y a un point, cependant, sur lequel l’unanimité semble aujourd’hui se faire : dans une initiative européenne sur la maladie d’Alzheimer et autres démences, le Parlement européen se fait l’interprète de cette vision commune en engageant les Etats membres à réduire le recours aux médicaments antipsychotiques, dont l’usage est courant, les effets sur la santé limités et qui « contribuent à un surcroît de décès chaque année ». Et de recommander « des approches non pharmacologiques» de la démence (www.europarl.europa.eu, 19 janvier). Cette réflexion nouvelle sur le soin s’ouvre même à l’éventuelle nécessité de prendre en compte le refus de soin, « question angoissante pour les soignants, peu habitués à être confrontés aux limites de leur volonté et à la ferme pression de la loi (…) qui impose le respect de la volonté du malade ». (Revue francophone de gériatrie et de gérontologie 2010). Mais c’est très certainement sur les dispositifs d’accompagnement de la personne malade que les progrès les plus importants ont été réalisés. Danièle Fontaine et Michèle Frémontier, respectivement responsable du pôle Enquêtes et statistiques et directrice de la Fondation Médéric Alzheimer, constatent ainsi un fort développement des lieux de diagnostic et des accueils de jour, ainsi que l’émergence de nouvelles approches du soutien aux personnes malades et aux aidants familiaux. Elles soulignent en particulier le caractère innovant des dispositifs prévus dans le troisième Plan Alzheimer, les MAIA et les plateformes de répit. (La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, n° 18, janvier 2011). De nombreuses initiatives de terrain témoignent de cette ouverture nouvelle : expériences de prise en charge sans contention physique, psychologique ou environnemental (Le Mensuel des Maisons de retraite, décembre 2010) ; accompagnement de nuit en unité spécifique (Neurologie Psychiatrie Gériatrie, décembre 2010) ; atelier de création de chansons, pour se relier entre générations (Guisset-Martinez M.-J. et Villez M, op.cit.). Onze plateformes expérimentales de répit et d’accompagnement vont permettre de coordonner les interventions existantes en identifiant un lieu d’accueil pour les aidants et en leur proposant une offre adaptée, rapide et de proximité (www.espaceinfirmier.com, 28 décembre 2010). Mais cette mutation progressive des pratiques est-elle en cohérence avec les structures et la philosophie du secteur médical et médico-social ? La formation des généralistes ne les prépare pas toujours à ce face-à-face avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le sujet vieux atteint de démence personnifie « un obstacle à la production du sens qui se pose non seulement aux sciences médicales, mais aussi aux autres champs de la connaissance, dans un probable point d’inflexion des concepts et des représentations » (Année gérontologique, décembre 2010). Une revue d’un centre de médecine gériatrique néerlandais montre que la formation seule n’améliore pas la détection de la démence, il y faut une approche exigeant la participation active des médecins, par exemple des séminaires interactifs. L’association d’un généraliste et d’un gestionnaire de cas se révèle souvent la solution la plus efficace (Int J Geriatr Psychiatry, janvier 2011). Un chercheur en sciences sociales de l’Université Paris Dauphine pointe, dans les réformes en cours, « des ambitions qui ne se donnent guère les moyens d’avoir prise sur la réalité » : « l’hospitalo-centrisme, le tout-curatif, les cloisonnements multiples entre le social et le sanitaire, entre la médecine de ville, l’hôpital et le médico-social, la faiblesse des fonctions d’interface et de coordination, l’insuffisante capacité d’accueil des soins de suite et de réadaptation, entre autres, sont interpellés par la transition épidémiologique qui voit les maladies chroniques l’emporter sur les maladies aigües ». Un tel système serait 3/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 peu compatible « avec le souci d’une prise en charge de qualité des malades chroniques et des personnes âgées (…) en raison de la multidisciplinarité de leurs problèmes (médicaux certes, mais aussi familiaux, sociaux, psychologiques) et de l’importance que revêtent l’écoute et le dialogue dans leur prise en charge » (Neurologie Psychiatrie Gériatrie, décembre 2010). Pour des raisons en partie financières, l’effort des pouvoirs publics s’est concentré sur la préservation autant que possible du maintien à domicile. L’accent a donc été porté sur la mobilisation des capacités restantes, notamment par des séances de réhabilitation à domicile. Mais certains intervenants critiquent « l’orientation très cognitive » de ces actions. Une autre conception est parfois proposée, « proche de la stimulation et basée sur le relationnel ». « A aucun moment, remarque Marie-Jo Guisset-Martinez, le plan n’évoque le rôle des psychologues, pourtant indispensables pour écouter les personnes et former les équipes à la gestion des situations difficiles auxquelles elles sont confrontées » (Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011). « Une autre approche », disait Françoise Héritier. Pendant ce temps, le débat sur la couverture de la dépendance se poursuit dans les medias, les syndicats, les partis, voire au sein de la majorité. Alors que la décision finale devrait être annoncée avant l’été, France Alzheimer évalue à 1 050 euros le reste à charge moyen des familles (www.francealzheimer.org, 14 janvier 2011). Un quotidien pose dès lors une question dérangeante : « la vieillesse va-t-elle devenir un luxe inestimable ?» (Libération, 28 janvier). Jacques Frémontier Journaliste bénévole 4/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Recherche sur la maladie — Diagnostic Presse nationale Espérance de vie : peut-on gagner trois à quatre mois par an indéfiniment ? (1) Après avoir marqué une pause en 2008 et 2009, l'espérance de vie à la naissance des Français gagne en 2010 quatre mois, pour les hommes comme pour les femmes, qui vivent respectivement jusqu'à 78.1 ans et 84.8 ans, selon l’INSEE. La tranche des personnes âgées de plus de soixante-cinq ans représente 16.8 % de la population française en 2010, plaçant la France parmi les pays qui comptent le moins de personnes âgées au sein de l'Union européenne. « Les générations nombreuses du baby-boom (1946-1973) n'ont pas encore atteint l'âge de soixante-cinq ans », rappelle l'Insee. « Mais dès l'an prochain, les premiers baby-boomers atteindront cet âge, ce qui contribuera à augmenter fortement la part des seniors dans la population française ». Dans un article paru en 2002 dans la revue Science, James Oeppen du groupe d’histoire et structure sociale des populations à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), et James Vaupel, de l’Institut Max Planck de recherche démographique à Rostock (Allemagne), observant que les records d’espérance de vie avaient progressé linéairement depuis 1841 au rythme constant de trois mois par an, en concluaient qu’il y avait toute raison de croire que cela durerait encore longtemps. Jacques Vallin et France Meslé, de l’Institut national d’études démographiques (INED), proposent un réexamen critique de ces données et une vue plus longue sur le passé, remontant à 1750. Cette nouvelle étude indique, au contraire, que les rythmes de croissance de l’espérance de vie ont varié avec le temps, avec le progrès sanitaire : le premier vaccin en 1790, les découvertes de Pasteur dans les années 1880, puis les innovations sociales et culturelles qui ont permis de diffuser au plus grand nombre les bénéfices de ces avancées médicales, de l’instruction obligatoire aux systèmes de sécurité sociale et aux autres avantages de l’État-providence, jusque dans les années 1960. A la fin de cette époque, la progression de l’espérance de vie humaine maximum se ralentit fortement et aurait pu plafonner, sans la révolution cardiovasculaire des années 1970, qui permet de nouveau de gagner trois mois d’espérance de vie par an. Jusqu’à quand ? Vallin J et Meslé F. Espérance de vie : peut-on gagner trois mois par an indéfiniment ? Population et Sociétés 2010 ; 473. Décembre 2010. Oeppen J et Vaupel JW. Broken limits to life expectancy. Science 2002 ; 296(5570) : 1029-1031. 10 mai 2002. www.sciencemag.org/content/296/5570/1029.full?ijkey=otI/7cJky6kA6&keytype=ref&sitei d=sci (texte intégral). Pla A et al. Bilan démographique 2010. INSEE Première 1332. Janvier 2011. www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1332 (texte intégral). Espérance de vie : peut-on gagner trois à quatre mois par an indéfiniment ? (2) À l’heure où l’on peut penser que les retombées de la révolution cardiovasculaire en termes d’espérance de vie sont en voie d’épuisement dans les pays les plus avancés, il semble que dans ces mêmes pays, un nouveau facteur du recul de la mortalité aux très grands âges entre en action. Selon les auteurs, Il est probablement responsable de la divergence d’évolution de l’espérance de vie à soixante-cinq ans observée depuis les années 1980 au sein des pays les plus avancés, opposant notamment le Japon et la France aux États-Unis. Comme pour les avancées en matière de lutte contre les infections, puis sur le terrain des maladies cardiovasculaires, de nouvelles stratégies sont susceptibles de produire des effets immédiats dans les pays capables de les mettre en œuvre, tandis que 5/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 les autres prennent un retard qu’ils ne rattraperont qu’ultérieurement. L’avancée ici pourrait tenir à l’attention grandissante portée aux personnes âgées dans le domaine de leur santé au quotidien, plus grande et plus efficace dans les sociétés les plus solidaires. Vallin J et Meslé F. Espérance de vie : peut-on gagner trois mois par an indéfiniment ? Population et Sociétés 2010 ; 473. Décembre 2010. Oeppen J et Vaupel JW. Broken limits to life expectancy. Science 2002 ; 296(5570) : 1029-1031. 10 mai 2002. www.sciencemag.org/content/296/5570/1029.full?ijkey=otI/7cJky6kA6&keytype=ref&sitei d=sci (texte intégral). Déterminants génétiques : questions éthiques (1) Sommes-nous bien sûrs que la personne tirera plus de bénéfices que d’inconvénients si elle connaît son statut génétique ? prévient Perrine Malzac, praticien hospitalier en génétique, coordinatrice de l’Espace éthique méditerranéen et membre du comité de pilotage de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA). « Peut-on, sans risque d’erreur, appliquer des données probabilistes à des prises en charge individuelles ? S’agit-il de prédire quelque chose de prédéterminé et d’irrémédiablement fixé ou plus simplement de prévoir ce qui peut arriver, en reconnaissant une marge d’erreur ? Comment prendre en compte la tension existentielle révélée par ces pratiques, mélange de plusieurs sentiments contradictoires : la tentation de savoir, l’espoir d’échapper au mal, la volonté de le combattre par tous les moyens, la peur de se sentir prisonnier de son destin, le désespoir face à la finitude ? Comment préserver l’autonomie et la liberté de choix des usagers face, notamment, aux pressions de la médecine, de la société ou des fabricants de tests génétiques » ? Le Code civil stipule désormais, dans son article 16-13, que « nul ne peut faire l’objet de discriminations en raison de ses caractéristiques génétiques ». Pour Perrine Malzac, « la menace la plus grave pour la personne est sans doute que les résultats de l’examen de ses caractéristiques génétiques puissent être utilisés, exploités même, par la société, à ses dépens. En effet, les assurances, les entreprises, les banques pourraient trouver avantage à connaître ces données génétiques individuelles pour orienter leurs décisions : calcul des primes d’assurance, rédaction de contrats d’embauche ou attribution de prêts financiers ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Déterminants génétiques : questions éthiques (2) « L’homme n’est pas réductible à ses gènes, c’est sans doute le message que devraient garder en tête tous ceux qui, de près ou de loin, font profession de médecine prédictive », écrit Perrine Malzac. « Afin d’être les garants d’une utilisation appropriée de cette médecine, ils devraient être capables d’en évaluer la pertinence, d’en connaître les limites et d’en assurer la qualité. Bien sûr, ces cliniciens ont pour mission de permettre à tous ceux qui pourraient en bénéficier, d’avoir accès à la médecine prédictive s’ils le souhaitent, en délivrant des informations claires, précises et appropriées. Mais pas seulement. Ils doivent s’assurer que la révélation du risque génétique puisse être suivie des mesures thérapeutiques ou de prévention, ainsi que d’une écoute attentive et d’un accompagnement psychologique si nécessaire. Enfin, il semble indispensable que les informations délivrées par les professionnels soient plus précises et plus nuancées que celles diffusées par les médias. En effet, les tapages médiatiques triomphalistes créant de faux espoirs sur les capacités d’une médecine prédictive décrite comme toute-puissante, pourraient inciter certains, déçus par une réalité bien moins idyllique, à aller rechercher ailleurs ce qu’ils ne peuvent trouver chez eux, dans une vaine quête à travers le monde et via l’internet. Car ce nouveau marché médical, souvent source de déceptions 6/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 supplémentaires, est favorisé par des législations différentes d’un pays à l’autre. Ainsi, si les praticiens devaient renoncer à jouer leur rôle, ils prendraient le risque que ce soient l’ignorance, les fantasmes ou, plus probablement encore, les lois du marché qui décident, in fine, du développement de ces pratiques. Le risque serait grand alors qu’au nom de la défense des libertés individuelles, ce soit la liberté de l’homme qui soit sacrifiée à l’idéologie du déterminisme biologique » Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : entrer dans la relation d’accompagnement (1) « Lorsque l'annonce menace de tout bouleverser, quelles approches ou stratégies concevoir, adaptées et progressives, pour ne rien interdire à la connaissance de l'autre, sans pour autant dévoiler trop brutalement ce qui s'imposerait comme une fatalité ? » s’interroge Emmanuel Hirsch, responsable de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. « L’annonce de la maladie, qui équivaut souvent à l’entrée dans la maladie, constitue certainement la phase déterminante, car initiale, de la relation de soin. Elle conditionne et marque profondément la rencontre, la confrontation avec la maladie, son histoire, son parcours. En aucun cas, la réalité d'une maladie n'est substituable à la vérité d'une personne malade ». « Chaque situation doit être envisagée dans ses spécificités, avec une appréciation de l’impact de l’annonce sur la personne et ses proches, de leur capacité de s’en approprier les significations. L’information avant toute investigation doit favoriser un partenariat, une adhésion d’autant plus nécessaire que les résultats peuvent justifier une proposition de soins dans le cadre d’un traitement difficile ou d’un protocole de recherche. Il convient donc de distinguer les finalités du diagnostic de ses conséquences et d’apprécier dans un contexte bien compris l’attitude la plus respectueuse des attentes et droits des personnes concernées ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : respect de l’autre et ingérence (2) Nicole Bochet, aidante, écrit : « Le plan Alzheimer comporte un volet destiné à développer le diagnostic précoce. En dehors du fait très éprouvant d’apprendre qu’inexorablement son cerveau va être atteint, alors qu’aucun traitement actuel ne peut le guérir, cela ne risquet-il pas de détériorer trop précocement la vie d’un couple ? Toute personne, mal intentionnée ou de bonne foi, n’essaiera-t-elle pas de prendre le pouvoir sur l’autre ? La mise sous observation, par soi-même ou par les autres, ne fera-t-elle pas apparaître de faux symptômes, de même que la mise trop précoce sous traitement ? Passer de la nonassistance à personne en danger à l’hospitalisation d’office, voilà ce qui peut guetter l’entourage ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : pour quoi faire ?(3) Pour Joël Ankri, professeur de gériatrie au Groupe hospitalier Sainte-Périne-RossiniChardon-Lagache (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), « toutes les enquêtes montrent la volonté de chacun de connaitre le diagnostic s’il en était atteint mais aussi l’ambivalence de certains qui voudraient savoir pour eux mais qui ne voudrait pas que ce diagnostic soit donné à leur proche malade. On connait aussi les problèmes liés au déni, à l’anosognosie (méconnaissance par l'individu de sa maladie), aux réactions anxieuses ou dépressives. Les questions qui souvent surgissent sont : que veut savoir réellement le 7/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 patient, un diagnostic ? Un pronostic ? Que comprend-il ? De quoi se souvient-il ? À qui veut il qu’on le dise ? Quelles représentations de la maladie a-t-il ? Quant à la famille : que veut elle savoir ? Que sait-elle déjà ? Que veut-elle faire de cette information ? Des informations sur la maladie ou des informations sur les réponses ? Sous quelles formes ? Le diagnostic de plus en plus précoce et de plus en plus précis aujourd’hui garantit au patient toutes ses chances de bénéficier au mieux d’une prise en charge adaptée ». Pour Joël Ankri, l’annonce du diagnostic doit s’inscrire dans une réflexion plus globale prenant en compte l’individu malade dans toutes ses dimensions bio-psycho-sociales, pour lui permettre de continuer à être avec et en dehors de sa maladie. Dans ce cadre, l’annonce est un moment important du soin, elle permet de respecter la liberté de choix de la personne, sa dignité ainsi que sa capacité à organiser sa vie. Un point clair, l’annonce est un des éléments de la bientraitance ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : comment faire ? (4) Pour Joël Ankri, au cours de la consultation, « le terme précis du diagnostic doit être prononcé, maladie d’Alzheimer, même si une graduation des mots peut être utilisée au cours de l’entretien. Face à cette annonce, le médecin doit rester à l’écoute de son patient, le laisser réagir, exprimer ses émotions, l’aider à mettre des mots sur son ressenti ou à poser des questions. Il doit s’attacher à évaluer son niveau de compréhension et répondre à ses questions en tentant d’évoquer certains points constructifs. Le relais par le médecin traitant doit se faire le plus rapidement possible, c’est dire la nécessité de l’échange d’information précise entre le spécialiste et le médecin traitant, avant que ce dernier ne revoie le patient. Cette coordination avec le médecin traitant est un gage de sécurité et de continuité des soins dans le respect du libre choix et des souhaits des patients. Le médecin traitant, compte tenu de tous les éléments qu’il a à sa disposition, reformule, explicite le diagnostic et répond aux questions. C’est à lui que revient la charge de présenter le plan de soin et d’aide et d’en assurer la mise en place en collaboration avec le médecin qui a établi le diagnostic et les structures de coordination locale. C’est le malade qui bien sûr est informé en premier, et à sa demande cette annonce peut être partagée avec une personne de son choix. En cas d’incapacité à exprimer cette demande, le diagnostic est annoncé à la personne de confiance ou à défaut un membre de son entourage en présence du patient. Un suivi spécifique des aidants est souvent nécessaire. C’est ainsi que bientraitance et bonnes pratiques convergent dans cette approche éthique de la personne dans ce moment si particulier que représente l’annonce diagnostique ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : l’impact du non-dit (5) La neurologue Agnès Michon, de l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d'Alzheimer de Paris, s’interroge : « à quel point un sujet dément ou atteint de maladie d’Alzheimer est-il considéré comme un sujet actif capable d’agir sur son histoire ? Comment est pris en compte son vécu subjectif ? Quelle est la valeur de son discours ? Combien de patients sont au courant de la maladie qui les touche ? Quelle place donne-t-on à l’individu atteint et quelle est la place de la maladie dans le regard que l’on porte sur lui et dans la relation ? Avant d’annoncer ou de prendre le parti de ne rien dire, on peut s’interroger sur l’impact de l’annonce et du non-dit. Dans le cas du non-dit, est-ce un silence qui accueille la réalité de l’autre ou un silence qui nie la réalité de l’autre ? Dans le cas de l’annonce, estce une parole qui condamne ou une parole qui ouvre à une construction possible ? Poser le 8/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 diagnostic de maladie d’Alzheimer revient trop souvent à coller l’étiquette d’incompétence sur le malade. La relation pour se construire doit donc impliquer un travail sur les représentations : représentations sur la maladie, représentation sur l’autre qui devient autre avec la maladie. Il est important de se questionner sans relâche, à chaque rencontre, ‘’suis-je face à un diagnostic ou une personne ?’’, tant le poids du diagnostic et des représentations qui lui sont liées pèsent sur la relation et occultent la personne. Construire la relation demande de faire face à nos propres peurs et à celle des familles pour qui le terme de maladie d’Alzheimer renvoie aux représentations de déchéance, de perte de la dignité, de perte de la conscience, de déshumanisation ». Victor Hugo disait : « qui ne se souvient pas est plus mort que des morts ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Annonce du diagnostic : approches culturelles (6) Pour Didier Ouédrago, professeur de philosophie et chercheur en éthique à l’Université Paris-Sud 11, « le contexte anthropologique de la tradition négro-africaine offre des points de contact et les ruptures avec la modernité, avec les schémas occidentaux de pensée et de pratiques médicales. Il permet de prendre en compte les notions de diagnostic, de pronostic et de recevoir le verdict émanant d’autres instances (par exemple du devin) dont les savoir-faire relèveraient d’appartenances non objectives, mais non moins réelles. Cette diversité des ancrages du sens contribue à donner aux dispositifs préalables à l’annonce de la mauvaise nouvelle une forte charge d’interprétation. Elle se trouve désormais soumise à des représentations qu’en fait la société (…). Les notions de diagnostic et de pronostic, ainsi que les autres formes d’élucidation, constituent deux modes d’approche de la maladie qui contribuent à modifier de manière singulière la perception du sujet de sa maladie, et par conséquent de l’annonce qui en découle. C’est au sein d’un espace double que s’organisera et se transmettra l’annonce de la mauvaise nouvelle. Dans le milieu traditionnel africain noir, la nouvelle grave est située dans la graduation de la souffrance du patient. L’évolution de la maladie, lorsqu’elle atteint un certain degré de gravité, alerte la communauté, en exige la présence. Cette présence s’accomplit selon une échelle de responsabilités réparties au sein du groupe ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Intérêt des évaluations neuropsychométriques en soins de longue durée Deux gériatres et un neuropsychologue de l’unité de soins de longue durée (USLD) du centre hospitalier de Neuilly-Courbevoie (Hauts-de-Seine) constatent que 20% des patients qui leur sont adressés n’ont pas un diagnostic clairement posé à l’entrée, alors que 86% souffrent de troubles cognitifs. Les évaluations neuropsychométriques sont possibles pour les quelques patients qui ne sont pas encore à un stade sévère. « Au-delà de l’intérêt intellectuel », soulignent les praticiens, poser un diagnostic permet de modifier le traitement ou le projet de soins individualisé. Stirati-Buro S et al. Intérêt des évaluations neuropsychométriques en soins de longue durée. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2010 ; 10 : 260-263. Décembre 2010. 9/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Presse internationale Déterminants génétiques : gènes de prédisposition des formes héréditaires La génomique a récemment permis d’identifier cinq locus chromosomiques (dénommés BIN1, CLU, CR1, EXOC3L2 et PICALM) comme déterminants génétiques des formes héréditaires de la maladie d’Alzheimer (les plus rares). Des chercheurs lillois (INSERM U744, Institut Pasteur de Lille, Université de Lille Nord de France) ont cherché à confirmer l’association entre ces gènes et le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer dans trois populations européennes différentes, en Finlande, en Italie et en Espagne, comprenant deux mille huit cents personnes malades comparées à deux mille sept cents personnes sans troubles cognitifs. Les résultats confirment que les gènes BIN1 and PICALM sont bien des déterminants génétiques de la maladie d’Alzheimer, l’implication du gène EXOC3L2 restant à démontrer. Lambert JC et al. Evidence of the association of BIN1 and PICALM with the AD risk in contrasting European populations. Neurobiol Aging, 8 janvier 2011. Mécanismes moléculaires de la neuroprotection Des chercheurs du centre de neurosciences de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill (Etats-Unis) ont identifié, chez la souris, une micro-séquence d’acide ribonucléique (micro-ARN) de vingt-neuf nucléotides (briques de base du matériel génétique), capable de bloquer sélectivement une famille de gènes impliqué dans la cascade de la dégénérescence des neurones aboutissant à la mort cellulaire (apoptose). Les services de neurologie des Universités de Harbin et de Jilin (Chine) étudient le facteur de croissance analogue à l'insuline 1 (IGF-1) dans les mécanismes de protection des neurones Kole AJ et al. miR-29b is activated during neuronal maturation and targets BH3-only genes to restrict apoptosis. Genes and Development 2011; 25(2) ; 125-130. http://genesdev.cshlp.org/content/25/2/125. Wang P et al. Etude du mécanisme d'atténuation de la phosphorylation des protéines tau par le facteur de croissance insuline-like 1. Chinese Journal of Geriatric Heart Brain and Vessel Diseases 2010 ;12(11) (article en chinois). http://d.wanfangdata.com.cn/Periodical_zhlnxnxgbzz201011024.aspx#b Critères de diagnostic : quelle influence sur l’épidémiologie de la démence ? Le projet national Alzheimer américain donne lieu à de nombreuses publications. Alzheimer’s and Dementia (la revue scientifique de l’Association Alzheimer des Etats-Unis) publie un numéro consacré à l’épidémiologie de la démence et à une analyse critique de ses méthodes. Comment compte-t-on le nombre de personnes malades en Europe et aux Etats-Unis ? Il n’y a pas de méthode de référence, constate Lenore Launer, de l’Institut national du vieillissement (NIA) à Bethesda (Maryland, Etats-Unis). Le degré de certitude du diagnostic (ascertainment) peut s’appuyer soit sur une caractérisation individuelle très détaillée (dite « profonde »), soit à une évaluation standardisée rapide (dite « large »), mettant en avant le fonctionnement individuel dans la vie quotidienne. Profond ou large, quel niveau de précision veut-on pour le diagnostic ? La classification des cas de démence affectera la façon de mesurer l’incidence et la prévalence. Carol Brayne, de l’Institut de santé publique de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), spécialiste des études épidémiologiques en population générale, qui présentent moins de biais de recrutement que les études réalisées sur les personnes consultant en centres spécialisés, propose une histoire comparée de la recherche sur la démence en Europe et aux Etats-Unis et milite 10/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 pour une harmonisation des méthodes de recherche en épidémiologie des deux côtés de l’Atlantique. Launer LJ. Counting dementia: There is no one “best” way. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) : 10-14. Janvier 2011. (texte intégral). doi : 10.1016/j.jalz.2010.11.003. Brayne C et al. A European perspective on population studies of dementia. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) : 3-9. Janvier 2011. doi :10.1016/j.jalz.2010.12.003 (texte intégral). Critères de diagnostic : de la recherche à la pratique Une synthèse des critères de diagnostic actuels de la maladie d’Alzheimer et autres déficits cognitifs liés à l’âge a été réalisée, d’une façon pluridisciplinaire (médecine, neurologie, psychiatrie, épidémiologie, santé publique, socio-économie), par des experts d’une dizaine d’universités américaines et canadiennes. Il existe des différences de diagnostic influencées notamment par des biais méthodologiques, culturels et éducatifs en ce qui concerne la performance aux tests, l’inclusion de populations spécifiques sousreprésentées comme les minorités ethniques ou les personnes les plus âgées (oldest old), et la détection des stades symptomatiques les plus précoces d’une maladie d’Alzheimer sous-jacente. La classification de la démence de type Alzheimer pourrait être améliorée par l’utilisation de biomarqueurs si leur sensibilité, leur spécificité et leur valeur prédictive est établies et s’ils s’avèrent appropriés pour être utilisés dans les études épidémiologiques. Ces biomarqueurs pourraient aussi faciliter l’étude des interactions entre les différentes formes de troubles neurodégénératifs et cérébro-vasculaires, aboutissant à des démences mixtes. Une définition précise des tests est nécessaire pour réduire les coûts du diagnostic. La détection des troubles cognitifs par téléphone, notamment, si ces tests sont validés et fiables, permettrait de réduire les coûts de diagnostic. Cependant, une évaluation ciblée de la mémoire épisodique, dont le déficit est un symptôme clé associé à la démence de type Alzheimer, pourrait être plus efficace pour distinguer les trajectoires cognitives normales ou anormales. Une alternative futuriste serait la détection du risque de démence avant l’émergence des symptômes en s’appuyant sur les données d’activité des personnes à domicile, données recueillies par des capteurs domestiques non intrusifs. Mayeux R et al. Operationalizing diagnostic criteria for Alzheimer’s disease and other agerelated cognitive impairment—Part 1. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) :15-34. Janvier 2011. doi : 10.1016/j.jalz.2010.11.005. Seshadri S et al. Operationalizing diagnostic criteria for Alzheimer’s disease and other age-related cognitive impairment— Part 2. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) : 35-52. Janvier 2011. doi : 10.1016/j.jalz.2010.12.002. Weir DR et al. Reducing case ascertainment costs in U.S. population studies of Alzheimer’s disease, dementia, and cognitive impairment—Part 1. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) : 94-109. doi : 10.1016/j.jalz.2010.11.004. Evans DA et al. Reducing case ascertainment costs in U.S. population studies of Alzheimer’s disease, dementia, and cognitive impairment—Part 2. Alzheimer's and Dementia 2011 ; 7(1) : 110123. doi : 10.1016/j.jalz.2010.11.008. Biomarqueurs (1) Une étude menée par l’Institut de neuroscience et physiologie de l’Université de Gothenburg à Mölndal (Suède), en collaboration avec l’Université d’Oxford et les laboratoires Merck, Abbott et Neuronostics, a analysé quatre-vingt-dix protéines du liquide céphalo-rachidien de personnes atteintes de déficit cognitif léger. Le profil protéique diffère selon que les patients présentent les premiers signes d’une démence vasculaire sous-corticale ou d’une maladie d’Alzheimer, ce qui implique des mécanismes 11/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 pathophysiologiques distincts. Des concentrations plus élevées de protéine H-FABP (hearttype fatty acid binding protein), impliquée dans le transport des acides gras dans les tissus du cœur, pourraient être un marqueur général de neurodégénérescence. Öhrfelt A et al. Screening for New Biomarkers for Subcortical Vascular Dementia and Alzheimer’s Disease. Dement Geriatr Cogn Disord Extra 2011;1:31-42. Janvier 2011. http://content.karger.com/ProdukteDB/produkte.asp?Aktion=ShowPDF&ArtikelNr=323417 &Ausgabe=254843&ProduktNr=254733&filename=323417.pdf (texte intégral). www.internalmedicinenews.com, 20 janvier 2011. Biomarqueurs (2) Le 20 janvier, la Food and Drug Administration américaine a décidé de surseoir à l’enregistrement du marqueur de neuro-imagerie de la protéine amyloïde florbetapir (développé par Avid Radiopharmaceuticals Inc, société récemment acquise par le laboratoire américain Eli Lilly pour 300 millions de dollars). La demande du laboratoire s’appuyait sur une étude portant sur trente-cinq patients en fin de vie dont les cerveaux ont pu être examinés par autopsie, comparés à soixante-quatorze témoins en bonne santé. Les résultats, publiés dans la très sélective revue JAMA, faisaient état d’un test sensible à 93% et spécifique à 100% de la maladie d’Alzheimer. La commission d’enregistrement a pointé un biais élémentaire de variabilité inter-évaluateurs : ceux-ci ont utilisé deux échelles différentes pour mesurer la charge amyloïde. La cohorte autopsiée a été évaluée par trois radiologues sur une échelle de 1 à 5 ; la cohorte témoin a été évaluée par trois autres radiologues utilisant une échelle binaire (positive ou négative). Une autorisation pourrait être délivrée, à la condition que de nouvelles données soient présentées, montrant d’une part que les résultats d’imagerie cérébrale peuvent être correctement lus et interprétés, et d’autre part que ces tests montrent la même précision et le même bénéfice en population générale et pas simplement chez des patients sélectionnés par des centres spécialisés dans le cadre d’essais cliniques. L’Association Alzheimer américaine publie une « note importante de clarification » : « si ce test d’imagerie s’avère négatif, cela peut signifier que la maladie d’Alzheimer n’est pas la cause des modifications de mémoire et de comportement de la personne malade, mais cela ne veut pas dire que la personne malade va bien. Cela veut dire le plus probablement qu’une autre cause sousjacente est impliquée, telle qu’une démence vasculaire causée par de micro-infarctus cérébraux, ou des interactions médicamenteuses, ou les complications de l’alcoolisme, ou de nombreuses autres causes pouvant conduire à une démence » Selon la Lettre d’information sur la santé mentale de l’Université de Harvard (Etats-Unis), la recherche sur les biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer avance par petits incréments, mais il faudra des années avant une utilisation clinique en pratique courante. C’est aussi l’avis de Monique Breteler, épidémiologiste à l’Université Erasmus de Rotterdam, concernant la mesure de la protéine amyloïde dans le plasma sanguin. Clark CM et al. Use of florbetapir-PET for imaging beta-amyloid pathology. JAMA 2011; 305(3) : 275-283. 19 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21245183. Biomarkers for Alzheimer's disease. The research advances incrementally, but clinical use is still years away. Harv Ment Health Lett 2010 ; 27(5) : 1-3. Novembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21218612. www.alz.org, 21 janvier 2011. Breteler MM. Mapping out biomarkers for Alzheimer disease. J Am Med Assoc 2011 ; 305(3) : 304-305. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21245188 www.alzforum.org, 22 janvier 2011. www.psychomedia.qc.ca, 24 janvier 2011. 12/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Risque vasculaire : démence consécutive à un accident vasculaire cérébral Une étude menée par Yannick Béjot, du service de neurologie de l’hôpital général de Dijon, portant sur trois mille deux cents patients ayant eu un premier épisode d’accident vasculaire cérébral (AVC) durant une période de vingt-quatre ans, montre une prévalence de 20.4% de démence consécutive à un AVC. L’âge, des facteurs de risque cardiovasculaire, une hémiplégie, un traitement anti-plaquettaire avant le premier épisode sont associés à une prévalence plus élevée de démence consécutive à un AVC. Les chercheurs constatent par ailleurs des fluctuations importantes de la prévalence de la démence post-AVC au fil du temps, qu’ils expliquent par des modifications de la prévention et de la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Béjot Y et al. Prevalence of Early Dementia After First-Ever Stroke. A 24-Year PopulationBased Study. Stroke, 13 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21233464. Risque vasculaire : hypertension artérielle La recherche progresse dans le risque cérébro-vasculaire associé à la maladie d’Alzheimer. Une revue systématique du King’s College de Londres, à partir d’une méta-analyse de six études longitudinales, montre que l’hypertension est significativement associée à une augmentation du risque incident de démence vasculaire de 59%. Cinq autres études montrent que le risque prévalent de démence vasculaire est multiplié par cinq chez les personnes hypertendues (Sharp SI et al). Sharp SI et al. Hypertension is a potential risk factor for vascular dementia: systematic review. Int J Geriatr Psychiatry, 29 décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21192013. Risque vasculaire : le rôle des micro-vaisseaux dans l’oxygénation du cerveau (1) Les connaissances sont encore fragmentaires en ce qui concerne le rôle des microvaisseaux du cerveau dans les micro-accidents vasculaires cérébraux. Le centre Alzheimer de l’Université Rush de Chicago (Etats-Unis), à partir de la banque de cerveaux associée à une cohorte de quatre cents vingt-cinq religieux (Nun Study ; 39% d’hommes) qui ont été suivis pendant leur vie par des médecins et des neuropsychologues, montre que des microinfarctus sont présents chez 30% des personnes suivies. 45% des personnes ayant des microinfarctus ne développent pas d’infarctus macroscopique. Les personnes présentant des micro-infarctus ont un risque de démence multiplié par 1.77, particulièrement lorsque les micro-infarctus touchent le cortex cérébral. a même équipe montre que 85% des personnes de la cohorte présentent une angiopathie amyloïde, significativement associée à une réduction de la vitesse de perception et des troubles de la mémoire épisodique, mais pas à la mémoire sémantique, à la mémoire de travail et aux capacités d’orientation visuelle (Arvanitakis Z et al). Le centre Alzheimer et l’Institut du cerveau Donders de l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) montrent, dans une étude comparant vingt-et-une personnes atteintes de maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré et vingt personnes du même âge sans troubles cognitifs, que le transfert altéré du débit sanguin cérébral pour l’oxygénation du cortex indique une modification des micro-vaisseaux cérébraux chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (van Beek AH et al). Arvanitakis Z et al. Microinfarct Pathology, Dementia, and Cognitive Systems. Stroke, 6 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21212395. Arvanitakis Z et al. Cerebral amyloid angiopathy pathology and cognitive domains in older persons. Ann Neurol, 8 novembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21061400. van Beek AH et al. Oscillations in cerebral blood flow and cortical oxygenation in Alzheimer's disease. Neurobiol Aging, 3 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21208686. 13/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Risque vasculaire : le rôle des micro-vaisseaux dans l’oxygénation du cerveau (2) Les épidémiologistes de l’Institut national du vieillissement américain montrent, dans une étude portant sur trois mille neuf cents participants (âge moyen soixante-seize ans, 58% de femmes), que les micro-saignements multiples sont associés à une réduction de la vitesse de traitement et de la fonction exécutive, avec un risque de démence vasculaire multiplié par 2.3. Des pathologies des micro-vaisseaux de la rétine sont associées à un risque de démence vasculaire multiplié par 1.95. Avoir à la fois des micro-saignements multiples et une rétinopathie est associée à une vitesse de traitement réduite, une détérioration de la fonction exécutive et un risque de démence vasculaire multiplié par 3.1. Pour I. Bourdel-Marchasson, A. Mouriès et C. Helmer, de l’Université Victor-Segalen Bordeaux 2, les données restent contradictoires quant à l’association entre la microangiopathie et le risque de démence. La présence d’une micro-angiopathie cérébrale semble secondaire à l’hyperglycémie, probablement selon des mécanismes similaires à ceux de la rétinopathie et des autres complications micro-vasculaires. À ce jour, de nombreuses questions attendent une réponse : comment suivre cliniquement la progression de la micro-angiopathie cérébrale ? Existe-t-il un stade réversible de la micro-angiopathie ? Quelles mesures préventives proposer au patient diabétique âgé ? Qiu C et al. Cerebral microbleeds, retinopathy, and dementia: the AGES-Reykjavik Study. Neurology 2010 ; 75(24) : 2221-2228. Déc 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21172845. Bourdel-Marchasson I et al. Hyperglycaemia, microangiopathy, diabetes and dementia risk. Diabetes and Metabolism 2010 ; S112-S118. Octobre 2010. www.emconsulte.com/article/278554. Causes de la maladie : une hypothèse intégratrice Vincent Marchesi, professeur de pathologie et biologie cellulaire à l’Université Yale (Connecticut, Etats-Unis), propose l’hypothèse suivante, à partir de ce que l’on connaît et de ce que l’on ne connaît pas sur les mécanismes moléculaires conduisant à la pathologie. La démence de type Alzheimer débuterait comme une maladie des micro-vaisseaux, endommagés par une inflammation induite par des réactions d’oxydation. L’ischémie résultante activerait les enzymes de dégradation de la protéine amyloïde et des facteurs pro-inflammatoires, qui détérioreraient les fonctions neuronales, avec pour conséquence, à terme, de donner naissance aux lésions complexes qui caractérisent la maladie au stade avancé. L’apolipoprotéine E4 (un transporteur du cholestérol), aggraverait les dommages aux micro-vaisseaux. La mort neuronale résulterait donc de l’action conjointe de l’ischémie et de la toxicité amyloïde. Le mécanisme déclencheur pourrait être lié en partie à l’existence de mutations somatiques (donc non héréditaires) dans le gène précurseur de la protéine amyloïde. Cette hypothèse impliquant les micro-vaisseaux, suggérée depuis les années 1990 (Fischer et al, Buée et al), permettrait de rendre compte de l’association entre l’apolipoprotéine E4 et la maladie d’Alzheimer, et de la présence de l’angiopathie amyloïde comme caractéristique fréquente de la démence au stade avancé. Marchesi VT et al. Alzheimer's dementia begins as a disease of small blood vessels, damaged by oxidative-induced inflammation and dysregulated amyloid metabolism: implications for early detection and therapy. FASEB J. 2011. 25(1) : 5-13. Janvier 2011. www.fasebj.org/content/25/1/5.full (texte intégral). Fischer VW et al. Altered angioarchitecture in selected areas of brains with Alzheimer's disease. Acta Neuropathol 1990 ; 79(6) : 672-679. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2360411. Buée L et al. Pathological alterations of the cerebral microvasculature in Alzheimer's disease and related dementing disorders. Acta Neuropathol 1994 ; 87(5) : 469-480. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8059599. 14/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Troubles auditifs, troubles cognitifs: quel lien? Une étude du service de l’audition et de l’équilibre et du service de gériatrie de l’hôpital universitaire Karolinska de Stockholm (Suède), menée auprès de cent trente six personnes âgées en moyenne de soixante-quatre ans et présentant des troubles subjectifs de la mémoire, un déficit cognitif léger ou une maladie d’Alzheimer au stade léger, montre qu’un dysfonctionnement de la fonction auditive centrale, patente chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, est déjà largement installée au stade du déficit cognitif léger. Idrizbegovic E et al. Central auditory function in early Alzheimer's disease and in mild cognitive impairment. Age Ageing, 13 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21233090. Diagnostic : approches ethniques Plusieurs articles mettent en évidence l’intérêt d’approches socio-culturelles différenciées dans le diagnostic et la prise en charge de la démence, afin de promouvoir l’équité dans l’accès aux soins. Au Danemark, une étude du centre des neurosciences de l’hôpital universitaire de Copenhague, portant sur soixante-huit mille personnes âgées de vingt ans et plus, ne trouve que cent soixante-quatorze cas de démence au sein des trois plus grandes communautés ethniques. L’âge moyen au diagnostic est de 57.7 ans. Par rapport à la population générale, la prévalence est plus élevée pour les malades jeunes et la démence est largement sous-diagnostiquée à partir de l’âge de soixante ans. Les obstacles identifiés sont la barrière linguistique, la capacité à rechercher de l’aide et à se repérer dans le système de santé. Au Royaume-Uni, Naaheed Mukadam et ses collègues du département de sciences de santé mentales de l’University College de Londres proposent une revue systématique de la littérature pour comprendre pourquoi les membres des minorités ethniques atteints de démence se présentent plus tardivement aux services spécialisés de diagnostic et de soins. Ils ont identifié trois études quantitatives et dix études qualitatives de bon niveau. Les obstacles sont multiples et renvoient aux croyances et représentations : la démence n’est pas conceptualisée comme une maladie ; la démence est vue comme une conséquence normale du vieillissement ; la démence a des causes spirituelles, psychologiques, physiques ou sociales ; s’occuper d’une personne atteinte de démence est une responsabilité personnelle ou familiale ; la démence apporte la honte et la stigmatisation dans la communauté ; on ne peut rien faire pour aider la personne malade. Les expériences négatives du système de santé sont un obstacle supplémentaire. Martin Prince, du King’s College de Londres, et ses collègues du groupe international 10/66, un programme mondial d’Alzheimer’s Disease International, ont développé et validé au plan psychométrique un instrument rapide de détection de la démence chez les personnes vivant à domicile, utilisable par des non-spécialistes, quel que soit le contexte culturel. Il reste à établir la validité de cet outil en routine en médecine générale. Nielsen TR et al. Over-and under-diagnosis of dementia in ethnic minorities : a nationwide register-based study. Int J Geriatr Psychiatry. 30 décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21194100. Mukadam N et al. A systematic review of ethnicity and pathways to care in dementia. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21157846. Int J Geriatr Psychiatry 2011 ; 26(1) : 12-20. Janvier 2011. Prince M et al. A brief dementia screener suitable for use by non-specialists in resource poor settings-the crosscultural derivation and validation of the brief Community Screening Instrument for Dementia. Int J Geriatr Psychiatry, 28 décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21190273. 15/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Recherche sur la maladie — Thérapeutiques Presse nationale Recherche sur la mémoire Au 10 janvier 2011, les laboratoires nationaux de la santé américains (NIH) recensaient cent soixante-seize essais cliniques en cours concernant la mémoire. Il s’agit pour l’essentiel d’essais de médicaments. Sur le plan des méthodes de diagnostic et des interventions non médicamenteuses, ces essais cliniques évaluent notamment l’effet des groupes de soutien au stade précoce de la maladie d’Alzheimer ; l’exercice physique ; la perception auditive (intelligibilité du discours et cognition ; mémoire de travail auditive), les compléments alimentaires, le diagnostic de la capacité financière en relation avec la mémoire sémantique et l’oxygénation du cerveau au stade du déficit cognitif léger ; l’évolution de l’activité associée aux troubles de la mémoire ; les perceptions des médecins généralistes sur l’inclusion de patients dans des protocoles de recherche sur la mémoire ; les motifs de chutes au stade précoce de la démence ; l’entraînement cognitif associé par ordinateur ; les processus cognitifs associés à la connaissance sociale et au comportement ; l’efficacité comparée des thérapies de soutien ou de résolution de problème chez les personnes âgées déprimées atteintes de troubles cognitifs ; l’analyse du sommeil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ; les modifications du comportement et de la neuroimagerie cérébrale après réhabilitation cognitive au stade du déficit cognitif léger. www.clinicaltrials.gov, 10 janvier 2011. Médicaments : rapport bénéfice/risque (1) « Il ne doit plus suffire à un médicament de trouver un bénéfice supérieur au seul placebo », c'est-à-dire montrer qu’il fait mieux que rien, « il faut que le bénéfice pour le patient soit au moins équivalent aux produits de référence déjà sur le marché », a proposé Xavier Bertrand, ministre du Travail, de l’emploi et de la santé, après la présentation du rapport de l'inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur le Mediator. Mais la volonté des pouvoirs publics français de modifier les autorisations de mise sur le marché (AMM) bute sur le fait que ces décisions sont désormais prises au niveau européen, selon Les Echos. Pour Jacques de Tournemire, associé du cabinet Nextep et ancien conseiller technique de Jean-François Mattei au ministère de la Santé, « il vaut mieux passer par le crible du remboursement. Lorsqu’un médicament cesse d’être remboursé, sa consommation tend vers zéro ». Pour La Croix, cette mesure serait forte : à l’avenir, les médicaments dont le service médical rendu (SMR) aura été jugé « insuffisant » par les experts seraient automatiquement déremboursés. Les Echos, La Croix, 18 janvier 2011. Médicaments : rapport bénéfice/risque Soixante-seize médicaments font l'objet d'une surveillance particulière de pharmacovigilance à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), selon le ministère de la Santé. « Cela ne veut pas dire que tous présentent un danger, mais toutes les informations devraient être accessibles aux médecins et actualisées », a déclaré Xavier Bertrand. Des médecins généralistes ou spécialistes du médicament pointent bien d'autres molécules, voire des classes thérapeutiques dont le maintien sur le marché, ou du moins le remboursement, serait selon eux discutable. Ainsi, pour le Dr Christian Lehmann, généraliste en région parisienne et écrivain, le prochain scandale de sécurité sanitaire sera celui des médicaments anti-Alzheimer. Il écrit sur son 16/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 blog : « je dirai clairement ce qui apparaît en filigrane depuis au moins dix ans dans le British Medical Journal, dans le New England Journal of Medecine, dans Prescrire : les médicaments anti-Alzheimer coûtent des sommes criminelles à la Sécurité sociale ». Selon lui, « ces médicaments ne retardent pas l'entrée en établissement spécialisé des patients atteints, (…) n'arrêtent pas leur dégradation. À peine ont-ils permis à certains items sur certains tests d'être un peu meilleurs pendant un bref moment, et ils peuvent entraîner des accidents vasculaires cardiaques et cérébraux graves ». Le Figaro, 17 janvier 2010. Dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer : état des lieux 2010 (1) La Fondation Médéric Alzheimer publie sa septième enquête nationale annuelle, portant sur 13 400 dispositifs pouvant intervenir dans l‘accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de leurs aidants. Plus de 10 300 structures (77%) ont répondu à cette enquête. La Fondation a recensé 517 lieux de diagnostic, dont 364 consultations mémoire labellisées. Le délai d’attente moyen pour une première consultation est de 50 jours ; 990 lieux d’information ou de coordination gérontologique, (non spécifiques Alzheimer), parmi lesquels 17 MAÏA (maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer) ; 1497 accueils de jour regroupent 9 676 places. 88% sont ouverts du lundi au vendredi, mais 14% seulement le week-end. 70 % mettent des limites à l’admission en accueil de jour. 90 % des 7 200 EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou USLD (unités de soins de longue durée) accueillent à l’entrée les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Parmi ces EHPAD ou USLD, 126 sont entièrement dédiés à l’accueil de ces personnes malades et 2 158 autres disposent d’une unité spécifique Alzheimer. 48% des personnes hébergées dans les EHPAD et 64% dans les USLD étaient atteintes, au moment de l’enquête, de troubles cognitifs modérés ou sévères (selon les estimations des répondants à l’enquête). 2 000 dispositifs proposent des actions de soutien aux aidants, dont 418 associations relevant du réseau France Alzheimer. Fontaine D. Etat des lieux 2010 des dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer : une approche plus large et plus spécifique. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n°18. Janvier 2011. www.fondation-mederic-alzheimer.org. Dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer : état des lieux 2010 (2) En huit ans, le paysage des dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer a considérablement changé, commentent Danièle Fontaine et Michèle Frémontier, respectivement responsable du pôle Enquêtes et statistiques et directrice de la Fondation Médéric Alzheimer, qui observent un fort développement des lieux de diagnostic (200 consultations mémoire en 2003, plus de 500 aujourd’hui) et des accueils de jour (environ 180 en 2003, 1 500 en 2010), et nouvelles approches du soutien aux personnes malades et aux aidants familiaux. Elles soulignent également le caractère innovant des dispositifs nouveaux prévus dans le troisième Plan Alzheimer, les MAÏA et les plateformes de répit. En ce qui concerne les établissements d’hébergement, on constate une modification structurelle de l’offre (1 200 EHPAD1 ou USLD en 2003, 7 200 aujourd’hui), une stabilisation autour de 70% du pourcentage de structures accueillant à l’entrée les personnes malades et un développement des unités spécifiques Alzheimer dans les EHPAD et USLD (1 500 en 2007, 2 100 aujourd’hui). Malgré la prise en compte toujours plus grande de la spécificité de l’accueil des personnes atteintes de troubles cognitifs par la création des pôles de soins et d’activités adaptées (PASA) et des unités d’hébergement renforcées (UHR), le nombre d’établissements d’hébergement posant des limites à l’admission des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer continue d’être conséquent (plus de 70%). 17/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Pour Danièle Fontaine et Michèle Frémontier, la création de nouveaux métiers, la généralisation de la formation spécifique, la réflexion sur l’environnement architectural ainsi que sur l’éthique, auront à terme un impact positif sur ces réticences à l’accueil des personnes malades. La récente enquête de la Fondation sur l’hébergement des malades jeunes, sorte de miroir grossissant, a montré en effet combien le manque de formation spécifique et l’inadéquation des locaux aux besoins de ceux qui y sont accueillis, constituent les causes premières des difficultés rencontrées. Fontaine D. Etat des lieux 2010 des dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer : une approche plus large et plus spécifique. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n°18. Janvier 2011. www.fondation-mederic-alzheimer.org. Accompagnement de nuit en unité spécifique La maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés sont souvent associés à une détérioration de la structure et de la distribution circadienne du sommeil (rythme biologique correspondant à une période d'environ vingt-quatre heures). Ces troubles du sommeil sont fréquemment aggravés par l’institutionnalisation des personnes qui en sont atteintes. Dans le cadre d’une étude se rapportant à l’évaluation d’un programme d’intervention psycho-environnementale pour les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer en unité spécifique, Kevin Charras, Laëtitia Ngatcha-Ribert et Federico Palermiti, de la Fondation Médéric Alzheimer, ainsi que Colette Eynard, du CLEIRPPA (Centre de liaison, d’étude, d’information et de recherche sur les problèmes des personnes âgées) et Yann Menez, de l’Association de pilotage de résidences de retraite MalakoffMédéric à Clichy, ont pu mettre en évidence l’impact de l’accompagnement de nuit sur la qualité de vie de ces personnes. Les résultats de cette étude suggèrent que la mise en œuvre d’un accompagnement de nuit adapté des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer institutionnalisées est un préalable nécessaire à toute intervention utilisant des moyens techniques (lux thérapie, chronothérapie…) ciblant spécifiquement les troubles du sommeil. Charras K et al. Accompagnement de nuit en unité spécifique de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et qualité de vie. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2010 ; 10, 264269. Décembre 2010. Technologie : un label relatif aux usages L’ASIPAG (Association solutions innovantes pour l’autonomie et gérontechnologies) souhaite « fédérer et représenter les concepteurs et fabricants de technologies pour l’autonomie, et développer de manière humaine et éthique l’usage de ces technologies au sein de la population française ». Créée en mai 2010, l’ASIPAG compte parmi ses membres les sociétés Bazile Telecom, Birdy Technology, Doro, EBL, Intervox Systèmes, Link Care Services, Mem-X et Vivago. L’ASIPAG développe un label relatif aux « usages des technologies pour l’autonomie », visant trois objectifs : pour les utilisateurs (aînés, accompagnants, aidants, proches) : assurer la qualité et l’adéquation aux besoins des solutions labellisées, ainsi qu’une bonne intégration de ces dernières dans le cas de mise en place de plusieurs solutions ; pour les prescripteurs (professionnels de l’autonomie, corps médical et paramédical) : fournir un critère de qualité et de choix des solutions technologiques à recommander ; pour les industriels : se distinguer sur le marché par des engagements forts pris auprès de leurs clients. Les critères d’attribution de ce label seront centrés sur l’adéquation des usages des technologies aux besoins et des attentes de l’utilisateur. Le label, qui devrait être finalisé au printemps 2011, couvrira les contrats et démarches commerciales, l’éthique, la protection de l’information, l’ergonomie et le 18/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 design, la qualité des produits et des services, l’engagement de maintenance, l’interopérabilité et la mutualisation des ressources communes des solutions. Ce label sera décerné par l’ASIPAG aux industriels qui le souhaiteront, après vérification du respect des critères prédéfinis par la solution technologique concernée. www.gerontechnologie.net, 11 janvier 2011. www.senioractu.com, 12 janvier 2011. Nutrition artificielle : qu’en pensent les médecins ? Une étude collaborative, menée par le département de santé publique de l’Université Erasmus de Rotterdam, le centre médical de l’Université d’Utrecht (Pays-Bas) et le centre de psychologie médicale de l’Université de Sydney (Australie), analyse les pratiques comparées de médecins néerlandais et australiens concernant la nutrition artificielle chez des personnes atteintes de démence au stade avancé. Dans les deux pays, au plan médical, les médecins sont réticents à initier la nutrition artificielle. Les différences viennent du mode de décision. Les médecins néerlandais prennent davantage en considération la situation réelle du patient, au moyen d’une évaluation globale (comprehensive), alors que les médecins australiens ont une approche plus analytique et sont davantage tentés de s’appuyer sur les preuves scientifiques et les directives anticipées. Aux Pays-Bas, les médecins endossent la responsabilité eux-mêmes alors qu’aux Pays-Bas, ils semblent davantage laisser cette responsabilité à la famille. Associer les deux approches permettrait de servir au mieux les intérêts des patients et de leurs familles, concluent les auteurs. Buiting HM et al. Artificial nutrition and hydration for patients with advanced dementia: perspectives from medical practitioners in the Netherlands and Australia. Palliat Med 2011 ; 25(1) : 83-91. http://pmj.sagepub.com/content/25/1/83.abstract?etoc. Presse internationale Essais cliniques arrêtés : comprendre les échecs en mutualisant les données Quand un essai clinique est arrêté, les données restent en général dormantes dans les archives des laboratoires ou de l’autorité de régulation, personne n’en fait rien et personne ne peut apprendre de la malchance (misfortune) de l’autre. Un groupe collaboratif d’étude des maladies chroniques (CAMD-Coalition Against Major Diseases), mené par le Critical Path Institute, a développé un outil ouvert pour mettre en relation ces « silos d’information » (CODR-C-Path Online Data Repository), à disposition des chercheurs universitaires ou industriels dans le monde entier. Les données sur la maladie d’Alzheimer proviennent de trois mille six cents patients de neuf essais cliniques mis en œuvre par six laboratoires : Abbott, AstraZeneca, GSK, Johnson & Johnson, Pfizer, SanofiAventis. L’association de standardisation indépendante CDISC a développé un modèle de données homogène. Les groupes de recherche universitaire ADCS (Alzheimer’s Disease Cooperative Study Group) et ADNI (Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative) utiliseront l’outil pour partager leurs données. www.alzforum.org, 23 décembre 2010. Les médicaments symptomatiques de la maladie d’Alzheimer recommandés par le NICE Au Royaume-Uni, le National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE), l’agence britannique qui autorise la mise sur le marché et le remboursement des produits de santé, a relâché les restrictions d’indications remboursables de trois médicaments anticholinestérasiques : Aricept (donépézil, laboratoires Eisai et Pfizer), Reminyl (galantamine, laboratoires Shire) et Exelon (rivastigmine, laboratoires Novartis). Ces produits, dont l’indication était précédemment réservée au stade sévère de la maladie d’Alzheimer, sont maintenant indiqués aux stades léger et modéré. Le NICE recommande 19/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 également le quatrième médicament, l’anti-glutamate Ebixa (mémantine, laboratoires Lundbeck) au stade sévère et pour certains patients au stade modéré. Ce médicament n’était jusqu’à présent utilisable que dans les essais cliniques. La recommandation définitive est prévue en mars 2011. L’évaluation originale en 2007 avait conclu à un rapport coût-efficacité défavorable pour ces médicaments, le NICE estimant que les coûts (2.80 livres sterling par jour ; 3.31 €/j) étaient trop élevés par rapport à leur efficacité thérapeutique. La décision avait été à l’époque contestée devant la justice, les associations rejoignant les laboratoires pharmaceutiques Eisai pour faire pression sur les autorités de régulation. Andrew Dillon, directeur du NICE, a expliqué le changement de politique de remboursement en expliquant que, depuis cette date, des données complémentaires d’essais cliniques ont été apportées « continuant à montrer les effets positifs de ces médicaments et permettant de réduire l’incertitude quant à leur efficacité clinique ». www.reuters.com, 17 janvier 2011. National Institute for Clinical Excellence. Alzheimer's disease - donepezil, galantamine, rivastigmine and memantine (review). 18 janvier 2011. www.nice.org.uk/nicemedia/live/12248/52515/52515.pdf. Chine : recommandations La Société de neurologie de l’Association médicale chinoise et l’Association Alzheimer chinoise ont publié des recommandations concernant le diagnostic et le traitement du déficit cognitif léger et de la démence en Chine. Guidelines for dementia and cognitive impairment in China: the diagnosis and treatment of mild cognitive impairment. Zhonghua Yi Xue Za Zhi 2010 ; 90(41) : 2887-2893. Novembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21211391 (article en chinois). Médecin généraliste plus gestionnaire de cas : une association efficace Une revue du centre de médecine gériatrique Radboud à Nimègue (Pays-Bas) a identifié cinq études de bonne qualité scientifique sur les effets d’une formation des généralistes sur leur connaissance et leur attitude concernant la démence, et sur la qualité de la prise en charge au niveau du généraliste et de la personne malade. La formation seule n’améliore pas la détection de la démence. Il faut une approche exigeant la participation active des médecins. La détection de la démence est améliorée par des réunions en petit groupe et un système d’aide à la décision. Un séminaire interactif de deux heures augmente la sensibilité des médecins généralistes à la suspicion de la démence. L’adhésion aux recommandations de pratique ne s’améliore que lorsque la formation des médecins généralistes est accompagnée par le recrutement d’un gestionnaire de cas. Cette intervention combinée améliore également la qualité de vie des personnes malades et de leurs aidants. Selon les auteurs, il faut imaginer des incitations financières ou organisationnelles si l’on veut modifier efficacement la performance des médecins généralistes dans la prise en charge de la démence. Perry M et al. Effects of educational interventions on primary dementia care: a systematic review. Int J Geriatr Psychiatry 2011 ; 26(1) : 1-11. Janvier 2011. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21157845. Tai-Chi : quel effet sur l’équilibre ? Le service de médecine gériatrique de l’hôpital général Changi de Singapour publie une revue de la littérature publiée entre 2001 et 2007 concernant les effets du Tai-Chi sur la réduction des chutes des personnes âgées. Sept essais contrôlés et randomisés ont été menés aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en Australie et à Hong-Kong. Les résultats sont hétérogènes. Trois études sur sept montrent une réduction des chutes dans le groupe 20/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 ayant pratiqué le Tai-Chi, Deux études ne montrent aucun effet du Tai-Chi par rapport au groupe témoin, une étude montre une réduction chez les personnes pré-fragiles, mais pas chez les personnes fragiles, et une dernière étude montre des effets transitoires disparaissant avant la fin d’un programme de onze mois. En conclusion, le Tai-Chi aurait bien un effet sur la réduction des chutes chez les personnes âgées, à condition que cellesci soient relativement jeunes et ne soient pas fragiles. Goh KS et al. How effective is Tai chi in reducing falls among the elderly ? Age Ageing 2011 ; 40 (suppl1). Janvier 2011. http://ageing.oxfordjournals.org/content/40/suppl_1/i1.full.pdf+html?etoc. Technologies : qu’en pensent les aidants ? (1) Un aidant sur six âgé de cinquante ans et plus utilise une technologie mobile, selon un rapport de l’association américaine des retraités (Barrett LL). La National Alliance for Caregiving et UnitedHealthcare publient un rapport intitulé : « l’aidant familial connecté : apporter de l’aide au 21ème siècle ». Une enquête a été réalisée auprès de mille aidants apportant une activité d’aide informelle d’au moins cinq heures par semaine à un proche adulte fragile ou atteint de troubles psychiques ou d’une autre incapacité. Ces aidants étaient déjà utilisateurs d’une technologie d’assistance. L’avis des aidants a été sollicité sur douze technologies, au moyen d’un questionnaire en ligne. Le comité scientifique était composé de Majd Alwan, du Center for Aging Services Technologies (CAST) de l’AAHSA (American Association of Homes and Services for the Aging), une association regroupant cinq mille établissements et services pour personnes âgées ; Laurie Orlov, analyste au site de veille sur les gérontechnologies du domicile Aging in Place Technology Watch ; le Professeur Richard Schulz, directeur associé de l’Institut du vieillissement de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis), spécialiste du stress des aidants ; Nancy Vuckovic, chercheur dans l’équipe de santé numérique du fabricant de microprocesseurs Intel. Selon les aidants interrogés, les technologies offrant le plus grand potentiel (forte utilité, faibles obstacles à l’utilisation) sont le dossier médical personnel, les systèmes de coordination des aidants, les systèmes d’aide à la prise de médicaments, les simulations de formation pour les aidants, et les outils d’aide à la décision pour les aidants. Les technologies offrant un potentiel modéré (forte utilité, obstacles importants à l’utilisation) sont les dispositifs pour le suivi et la transmission des symptômes, les systèmes interactifs pour les activités physiques, mentales ou de loisirs, les vidéophones, les systèmes de surveillance passive des mouvements. Les technologies offrant le potentiel le plus faible (faible utilité, obstacles importants à l’utilisation) sont les logiciels de coaching des aidants, les systèmes d’affichage des transports, et les services mettant en relation un aidant et un mentor. Barrett LL. Health and Caregiving among the 50+ : Ownership, Use and Interest in Mobile Technology. AARP, http://assets.aarp.org/rgcenter/general/health-caregiving-mobiletechnology.pdf, 7 janvier 2011. National Alliance for Caregiving, UnitedHealthcare. The eConnected Family Caregiver : Bringing Caregiving into the 21st Century. Janvier 2011. www.unitedhealthgroup.com/news/rel2011/eConnected_Family_Caregiver_Study_Jan_20 11.pdf. www.caregiving.com, www.businesswire.com, www.financialnewsusa.com, 8 janvier 2011. Technologies : qu’en pensent les aidants ? (2) Dans le cadre du projet européen HOPE sur l’habitat intelligent pour les personnes âgées (Smart Home for Elderly People), les aidants ou proches de deux cent vingt-trois personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, en Italie, en Espagne et en Grèce, ont participé à une enquête sur le rôle potentiel des technologies de l’information et de la communication 21/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 (TIC) dans leur activité d’aide. Quatre types de technologie ont été évaluées : les systèmes destinés à améliorer la qualité de vie, les soins et la sécurité ; les systèmes de surveillance des mouvements de la personne, l’utilisation des médicaments et les capteurs d’ambiance ; les systèmes pour améliorer la communication, la réadaptation à domicile et la réduction des risques spécifiques ; et l’usage possible de ces systèmes par des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Pour les aidants ou les proches, ces technologies pourraient être très utiles pour améliorer la qualité de vie (66.4% des aidants), les soins et l’accompagnement (56.1%), et la sécurité (87.0%) ; pour surveiller le repos et les mouvements au lit (80.7%), l’usage de médicaments (87.4%), les conditions ambiantes (85.2%) et la communication d’urgence (83.4%). Les aidants ou les proches déclarent que ces technologies pourraient être significativement plus utiles entre les âges de soixantequinze à quatre-vingt-quatre ans, et moins utiles avant ou après. Les aidants ou les proches âgés de cinquante ans et plus et ayant un faible niveau d’éducation estiment les technologies de l’information et de la communication plus utiles que leurs homologues âgés de moins de cinquante ans et ayant un niveau d’éducation élevé. Pilotto A et al. Information and Communication Technology Systems to Improve Quality of Life and Safety of Alzheimer's Disease Patients: A Multicenter International Survey. J Alzheimers Dis, 7 octobre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20930292. Développement des technologies pour les seniors : les freins (1) Le secteur des technologies à destination des seniors peine à décoller dans beaucoup de pays et particulièrement en France. Les raisons sont multiples : manque de politiques publiques fortes, manque d’infrastructures, manque d’entreprises de taille moyenne (telles que le britannique Tunstall, le suédois Doro, l’autrichien Emporia) ayant la taille suffisante pour réaliser les investissements nécessaires et un besoin en retour sur investissements compatible avec la réalité actuelle d’un marché en développement, un potentiel réel encore trop faible pour être dans les priorités des grands groupes. En France, des entreprises comme Sagem, Legrand, Hager, développent et commercialisent des technologies (téléphones, domotique…) avec des résultats souvent en retrait par rapport à ce que beaucoup d’études laissaient espérer. AgeVIPNetwork, Lettre d’analyse, janvier 2011. Développement des technologies pour les seniors : les opportunités (2) Au plan des incitations financières, les analystes du secteur estiment peu probable que ces technologies soient davantage remboursées à l’avenir, sauf à démontrer des économies qu’elles engendreraient pour la société. Une piste probable de financement pourrait ainsi venir des organismes de prévoyance et des assureurs. Pour que les familles acceptent de financer plus facilement ces technologies, celles-ci doivent être liées aux besoins vitaux, comme certaines solutions permettant de surveiller une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. AgeVIPNetwork, Lettre d’analyse, janvier 2011. Technologies : applications iPhone Plusieurs applications pour téléphone mobile iPhone ont été développées pour les personnes malades et leurs aidants. Les applications les plus simples sont téléchargeables pour un coût souvent inférieur à 2 dollars (1.55 euros). Alzheimer’s Cards propose cent cinquante-neuf images de fruits, d’aliments et d’outils, avec le nom correspondant, tirées du livre Simple Pleasures for Special Seniors. Les images ont été construites spécifiquement pour les personnes ayant des troubles de mémoire ou de cognition, afin qu’elles puissent identifier facilement les objets sans confusion. Alzheimer’s Apps 22/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 recommande des applications pour iPhone destinées à améliorer la vie quotidienne et l’humeur des personnes malades, en stimulant la conversation. Sont proposées par exemple les applications Art, qui présente des œuvres d’art célèbres ; Koi Pond, un aquarium virtuel rempli de poissons, dont le haut serait l’écran du téléphone : en le tapotant, l’eau se trouble et les poissons s’enfuient, avec les bruitages associés ; Days Until est un calendrier qui compte les jours jusqu’à une date donnée. Deux applications de vulgarisation médicale sont plus coûteuses : iAlzPro, de Mobile Medical Apps LLC, propose une grille d’auto-évaluation du risque de développer une maladie d’Alzheimer (4.99 dollars – 3.86 euros). Neurology : Alzheimer’s Disease - An Overview, d’Expanded Apps, propose une animation de la façon dont la maladie d’Alzheimer affecte le cerveau (images de synthèse de Focus Medica), une transcription écrite du commentaire, avec des liens pour expliquer les termes médicaux, et des conseils pour faire face à la maladie (15.99 dollars – 12.38 euros). www.brighthub.com, 24 décembre 2010. http://simplepleasuresforspecialseniors.com/, janvier 2010. http://itunes.apple.com/us/app/alzheimers-cards/id351818634?mt=8, 10 février 2010. http://itunes.apple.com/us/app/ialz-pro/id363795886?mt=8, 25 mars 2010. http://itunes.apple.com/fr/app/neurology-alzheimers-disease/id376578695?mt=8, 26 juin 2010. Acteurs — Les Personnes malades Presse nationale La vieillesse, un luxe inestimable ? (1) 1 050 euros : c’est le reste à charge moyen des familles de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou de maladie apparentée, selon une étude socio-économique réalisée par Metis Partners pour France Alzheimer et menée auprès de cinq cents familles. Pour les personnes malades résidant à domicile, le reste à charge moyen est de 570 €. Il est de 2 300 € lorsque la personne réside en établissement. Le montant mensuel moyen des aides est de 411 €. L’étude fait apparaître le poids élevé des dépenses liées aux protections pour l’incontinence, à l’acquisition de produits de soins corporels et d’hygiène, produits qui ne sont pris en charge ni par l’assurance maladie, ni totalement pris en compte dans les plans d’aide. France Alzheimer. Etude socio-économique « Prendre en soin les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : le reste à charge ». Principaux résultats 2010. www.francealzheimer.org/pdf/actualites/Etude.RAC13.01.11.pdf (texte intégral). www.aphp-actualités.fr, 14 janvier 2011. Actualités sociales hebdomadaires, 21 janvier 2011. La vieillesse, un luxe inestimable ? (2) La vieillesse est-elle un luxe inestimable ? s’interroge Eric Favereau, de Libération, citant un témoignage recueilli par France Alzheimer. Un vieil homme est atteint d’une dégénérescence fronto-temporale. Sa femme s’occupe de lui, assurant son rôle d’aidant «à temps plein» depuis treize ans. Auparavant, elle était professeure de musique ; lui travaillait comme agent technique. Il a toujours vécu à son domicile et il veut rester chez lui. De très nombreux aménagements de son appartement ont donc été nécessaires, en particulier dans la salle de bains (3 763.96 €). D’autres dépenses ont dû être engagées, comme la sécurité aux portes : 800 €. Des travaux aussi pour couper le bruit de la sonnette afin qu’il ne soit pas effrayant : 242.65 €. Et dans leur véhicule : 4 431 €, dont 936 € pris 23/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 en charge par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Deux aides ménagères viennent tous les jours ; l’une, le soir, est payée par chèque emploi-service : 209 € par mois. Et l’autre, le matin : 150 € par mois. La personne qui s’en occupe une partie de la journée leur revient à 295 €. Au total, le couple dépense 848 € par mois moins l’APA, au final 552 € par mois. Le podologue, 15 € par mois, les protections pour incontinence à 90 € par mois et des produits pour rendre les aliments plus faciles à avaler à 57,40 € par mois. On arrive - en prenant en compte le caractère déductible des impôts du montant de l’aide ménagère - à un reste à charge mensuel de 969 €, c’est-à-dire de frais en plus de ceux de la vie quotidienne. « Dans ces dépenses, il n’est pas comptabilisé le fait qu’un proche du malade lui consacre en moyenne 6.5 heures par jour : sur la base d’un salaire d’auxiliaire de vie, cette aide coûterait 3 000 € par mois. Bref, la grande vieillesse coûte cher, et d’abord au premier intéressé. La réforme du financement de la dépendance, qui est en cours, ne va-t-elle pas l’oublier ? » questionne Eric Favereau. Libération, 18 janvier 2011. France Alzheimer. Etude socio-économique « Prendre en soin les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer : le reste à charge ». Principaux résultats 2010. www.francealzheimer.org/pdf/actualites/Etude.RAC13.01.11.pdf (texte intégral). www.aphp-actualités.fr, 14 janvier 2011. Actualités sociales hebdomadaires, 21 janvier 2011. Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer : thématiques 2011 Les premiers membres du réseau national EREMA (Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer) ont identifié des thèmes de travail qui feront l’objet d’approfondissements dans le cadre de groupes pluridisciplinaires de réflexion. Une restitution des différentes réflexions aura lieu dans le cadre de l’université d’été Alzheimer, éthique et société. Pour l’année 2011, plusieurs thèmes ont été privilégiés. Comment dire la maladie et la faire comprendre ? Capacités décisionnelles : comment décider un soin ? Comment comprendre un refus de soin ? Déficits relationnels : quelle relation ? Ce que signifierait « perdre sa dignité ». Familles et aidants au cœur du soin : reconnaître la position et le rôle propres de chacun, respecter les droits de la personne malade. Approches prédictives et diagnostic précoce. L’EREMA a ouvert un espace intitulé « Questions en débat », qui permet d’une part de prendre connaissance des enjeux de la réflexion et de son état d’avancement, d’autre part d’y contribuer directement à travers un questionnaire. Un premier atelier, consacré au statut juridique de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer vivant en établissement, a été organisé le 8 décembre 2010. En janvier, la première question mise en débat est le statut juridique de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer vivant en établissement. Les contributions permettront de parvenir à la rédaction d’un document représentatif et porteur de propositions pratiques. Les prochains ateliers envisagés sont : « recours aux nouvelles technologies : respect et droits de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer » et « penser les nouveaux métiers ». L’organisation de chaque atelier est confiée à un conseil scientifique, avec qui il est possible de prendre contact pour proposer une contribution à la réflexion. Les savoirs et les expériences les plus diversifiés sont de nature à enrichir la recherche. Dans le cadre de son partenariat avec l’EREMA, la Fondation Médéric Alzheimer présente mensuellement des extraits de sa Revue de presse nationale et internationale, afin de mettre à disposition de la communauté les réflexions et actions menées en France et à l’étranger sur le thème « Alzheimer, éthique et société », téléchargeable sur le lien www.espace-ethiquealzheimer.org/ressourcesdocs_revuedepresse.php?r=5. www.espace-ethique-alzheimer.org. Actualités n°3. Janvier 2011. 24/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Une prise en charge sans contention Isabelle Ménard, directrice de l’établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes Dolcéa Les Jardins de Médicis à Challans, et Jean-François Deniniolle, médecin coordonnateur, relatent leurs trois premières années sans utilisation de contention dans leur unité Alzheimer La Passerelle. Ils décrivent quatre types de contention : physique (empêcher ou limiter les capacités de mobilisation), pharmacologique (par des psychotropes, neuroleptiques…), psychologique (ordres et injonctions : « Restez assis ! Vous allez tomber ») et environnementale (l’architecture vise à restreindre ou à contrôler les déplacements). Pour éviter les chutes, les lits « Alzheimer » sont abaissés presque à même le sol, des matelas tout autour du lit amortissent les glissages hors du lit, et les barrières ont été supprimées. Résultat : moins de chutes brutales et de moins haut. Les résidents présentant des délires de vol ou d’intrusion se voient confier la clé de leur chambre quand ils peuvent encore la gérer, ou leur porte est fermée à clé quand ils sortent de leur chambre et ré-ouverte quand ils le demandent. Ceci ritualise le retour dans son chez soi et diminue le niveau d’angoisse, voire de permet de passer à autre chose. Le respect de l’opposition et la disparition des contentions psychologiques ont réduit les agressions envers le personnel. Il convient alors d’expliquer au résident qu’il n’a pas le droit d’agresser cette personne qui est là pour l’aider. Si cela ne suffit pas, le salarié visé doit se retirer temporairement de la prise en charge du résident pour ne pas entretenir cette agressivité… L’absence de recours à toute contention ne peut être envisagée qu’à deux conditions : accepter une contention architecturale la plus légère possible et définir l’unité Alzheimer comme un lieu de vie et non de soin. Trois conditions sont cependant nécessaires : une forte adhésion du personnel au principe, la coopération des médecins traitants et l’adhésion des familles. Le Mensuel des Maisons de Retraite. Décembre 2010. Nouvelle identité L'Association française pour la bientraitance des personnes aînées et/ou handicapées (AFBAH) vient de changer d'identité : elle s'appelle désormais HABEO (handicap, âge, bientraitance, écoute et orientation). Actualités sociales hebdomadaires, 18 janvier 2011. Obstacle à la production de sens Pour Mourad Bennani, depuis que l'homme a conscience de sa propre existence, « il se heurte à la mort et à la folie comme les limites à ses vastes facultés d'idéation et de langage ». Le sujet vieux atteint de démence personnifie « un obstacle à la production du sens qui se pose non seulement aux sciences médicales, mais aussi aux autres champs de la connaissance, dans un probable point d'inflexion des concepts et des représentations ». Bennani M. De la folie à la démence. Ann Gérontol 2010 ; 3(4) : 211-217. Décembre 2010. www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/medecine/age/e docs/00/04/5F/24/resume.phtml. Refus de soins Pour Cyril Hazif Thomas, du CHU de Brest, et ses collègues intervenant à la journée régionale de l’association Breiz NeuroPsychogériatrie de Lorient, le refus de soins est avant tout « une question angoissante pour les soignants peu habitués à être confrontés aux limites de leur volonté et à la ferme pression actuelle de la loi de démocratie sanitaire du 4 mars 2002, qui impose le respect de la volonté du malade. Pour autant, il est nécessaire que d'un point de vue éthique le médecin comprenne qu'au-delà de la 25/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 révolution scientifique qui peut enrichir son art, il existe une autre révolution en médecine, celle de l'émergence et de la reconnaissance des droits des malades et de la nouvelle donne des relations entre médecins et patients. Travailler sur le refus de soins revient donc à intégrer la notion de dignité intrinsèquement attachée à la notion de citoyen. Cette responsabilité morale n'efface en rien la réalité juridique selon laquelle toute personne doit pouvoir jouir des droits de l'homme et des libertés fondamentales. En ce sens, et parce que l'humain est un être de parole, il est inenvisageable de ne pas prendre en compte la parole du soigné, comme l'enseigne la clinique auprès du malade mental mais aussi du malade vulnérable, tel le patient Alzheimer, si l'on ne veut pas terriblement simplifier le projet thérapeutique et médicosocial de ces patients ». Hazif-Thomas C et al. Refus de soins, décision médicale et interdisciplinarité. Revue francophone de gériatrie et de gérontologie 2010 ; 17(167) : 338-347. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=23415059. Malades jeunes Aux Pays-Bas, Florence Zorg Groep, un organisme d’aide et de soins aux personnes âgées de la région de La Haye, développe depuis 1994 une gamme de services de soutien et d’hébergement adaptée aux personnes malades jeunes et à leurs familles. Dans le Centre Mariahoeve, l’accueil de jour reçoit quarante-quatre personnes âgées de moins de soixante-cinq ans et six unités de vie offrent quarante places spécialement aménagées à l’étage d’un des bâtiments, qui comprend aussi deux chambres d’accueil temporaire. Grâce au dispositif de case manager soixante personnes et leurs aidants familiaux sont suivis à domicile et soutenus selon un plan d’aide personnalisé. Par ailleurs, des groupes de soutien distincts sont proposés aux enfants et aux conjoints. Continuité de l’aide du diagnostic à la fin de vie, continuité des intervenants et, enfin, formation spécifique des professionnels à la question des malades jeunes sont parmi les originalités et points forts de cette initiative. En Belgique, dans le cadre du programme de soins intégrés pour les malades jeunes de la région de Bruges, financé par la caisse nationale d’assurance maladie, un accueil de jour pour malades jeunes (Rosemarijn) a été inauguré en septembre 2010. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.florence-zorg.nl/files/0/1/3/2/Dementie.pdf, mars 2009 (plaquette en néerlandais). www.dementievriendelijkbrugge.be/, janvier 2011 (site en néerlandais). www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Vivre dans la cité avec la maladie d’Alzheimer En 2007, après l’acceptation, par la fondation Robert Bosch, du projet Vivre dans la ville avec la maladie d’Alzheimer de la commune d’Arnsberg (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), une équipe des services municipaux a défini trois axes de travail : lutte contre la stigmatisation de la maladie d’Alzheimer en suscitant un débat public sur le sujet, pour sortir du cercle privé et lever le tabou, et en améliorant l’information ; identification des besoins des personnes malades et de leurs familles pour tenter de mieux y répondre ; création de synergie nouvelles, notamment entre la société civile et les professionnels du secteur sanitaire ou social. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. 26/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Intervention à domicile : questions d’éthique Les situations que rencontrent les services à domicile peuvent être particulièrement complexes. Les personnes qu'ils accompagnent vivant parfois seules, cela entraîne souvent une demande de la famille à l’égard du professionnel : « Fermez la porte à clé en partant ». La responsable d'une association explique sa position : « Malgré la règle édictée « on n’enferme pas », des professionnels fermaient la porte sans le dire, sous les pressions de la famille ou pour se rassurer personnellement. Nous estimons que, dans ces situations, l’association doit se retirer, en laissant le temps à la famille de s’organiser, mais en posant le fait que c’est la famille qui enfermera et non les professionnels, pendant ce temps de transition vers une autre solution » rapporte le groupe de travail « éthique appliquée aux pratiques » de la Fondation Médéric Alzheimer. Une autre difficulté est la solitude des aidants à domicile : ils interviennent souvent seuls, ce qui exclut la possibilité d'un recours immédiat à des collègues en cas de difficulté. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Euthanasie : le débat au Sénat (1) Pour Laetitia Clavreul, du Monde, « le débat sur l’euthanasie rebondit de façon spectaculaire en France depuis l’adoption de la loi Leonetti sur la fin de vie en 2005 » : en effet, la commission des affaires sociales du Sénat a adopté le 18 janvier 2011, par vingtcinq voix contre dix-neuf et deux abstentions, une proposition de loi visant à instaurer « un droit à demander une assistance médicale pour mourir » pour les patients en phase terminale. La proposition était portée par Jean-Pierre Godefroy (sénateur socialiste de la Manche, défendant « l’aide active à mourir »), Guy Fischer (sénateur communiste du Rhône, vice-président du Sénat, défendant « l’euthanasie volontaire ») et Alain Fouché (sénateur UMP de la Vienne, vice-président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité, défendant « l’aide active à mourir dans le respect des consciences et des volontés »). Plusieurs sénateurs de la commission des affaires sociales ont un lien direct avec l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) : Alain Fouché est viceprésident de l’ADMD, Jean-Pierre Godefroy et Muguette Dini (Union centriste, présidente de la commission des affaires sociales du Sénat) sont membres du comité de parrainage de l’ADMD. L'article premier de ce texte indiquait que «toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur». In fine, le 25 janvier 2011, la commission des affaires sociales du Sénat a voté deux amendements clé vidant le texte de sa substance, en supprimant le premier article instaurant le principe de la légalisation de l'euthanasie (amendements présentés par la sénatrice UMP de Paris MarieThérèse Hermange et par le sénateur radical du Jura Gilbert Barbier). La majorité des sénateurs a enfin rejeté la proposition de loi par cent soixante-dix voix contre cent quarante-deux. Le Monde, La Croix, 25 janvier 2011. Sénat. Proposition de loi n°229 relative à l’assistance médicalisée pour mourir, 18 janvier 2011. www.senat.fr/leg/ppl10-229.html. 27/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Euthanasie : le débat au Sénat (2) Jean-Luc Romero, président de l’ADMD, Marc Blondel, président de la Libre Pensée, et Patrick Kessel, président du Comité Laïcité-République, avaient appelé les sénateurs à voter, le 25 janvier 2011, « loin des clichés véhiculés par les lobbies liberticides pro-life, une loi laïque de liberté, une loi du choix ». Muguette Dini, présidente de la commission des affaires sociales, a déclaré : « ne vous arrogez pas le droit de décider à la place de ceux qui, lucidement, ont choisi le moment de mettre fin à leur souffrance. Ne leur volez pas leur ultime liberté ». Les auteurs du texte avaient élargi leurs soutiens dans l’opposition et les rangs centristes au point de rendre possible son adoption. L’UMP n’avait pas donné de consignes de vote. François Fillon avait résolument affirmé son opposition à l’euthanasie dans une tribune du Monde publiée la veille du vote : « la question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort. J’estime que cette limite ne doit pas être franchie ». Pour le Premier ministre, « la proposition de loi ne prévoit aucune obligation explicite de consultation, ni même d’information de la famille du malade ». Le dispositif proposé lui paraît « dangereux » : « le contrôle des actes ne serait effectué qu’a posteriori par une commission. Un tel mécanisme ne manquerait pas de créer une hétérogénéité des pratiques, d’une région, voire d’un territoire à l’autre. Dangereux pour les droits des personnes en fin de vie, le dispositif le serait également pour les soignants. Ceux-ci se retrouveraient, en effet, seuls face à l’incertitude d’un risque pénal lourd. Le Conseil national de l’ordre des médecins a d’ailleurs exprimé son rejet de cette proposition de loi ». « Plutôt que de légiférer dans la précipitation, plutôt que de trancher sans prudence une question fondamentale, nous devons poursuivre le renforcement de la culture palliative en France », a affirmé François Fillon, qui souhaite organiser le débat dans les prochains mois à partir des travaux de l’Observatoire national de la fin de vie, afin de dépasser les argumentations purement idéologiques. Xavier Bertrand, ministre de la Santé, déclaré dans l’hémicycle que l’euthanasie allait « à l'encontre de nos fondements juridiques », invoquant « les malades d'Alzheimer qui ne pourraient plus exprimer leur volonté libre et éclairée ». Il a également plaidé pour le développement des soins palliatifs. Le Monde, 25 et 26 janvier 2011. Euthanasie : le débat au Sénat (3) Médecin et docteur en éthique, Jean-Louis Lorrain, sénateur UMP du Haut-Rhin, écrit : « j’ai honte pour le Sénat. Il ne s’agit pas d’indignation mais de honte devant la faiblesse de la réflexion, la précipitation de l’offre de textes, devant les conséquences induites non maîtrisées. Faire de l’acte de mort, comme proposé, un complément de soins palliatifs est une tentative d’atténuation de la responsabilité d’un agir compassionnel, émotionnel, qui n’a rien à voir avec une démarche humaniste. L’assistance médicale pour mourir ferait le pendant de l’assistance médicale à la procréation. Nous sommes dans la toute-puissance de la technique et du médical pour gérer notre vie ». L’euthanasie volontaire soutient la médicalisation de la mort, laissant aux exécutants (les médecins) la liberté de conscience. Cette volonté politique relève d’une vision totalitaire. Ce projet n’est qu’une étape, la suivante concernera la souffrance dans les démences, dans les états végétatifs. Les commandements catégoriques kantiens et hippocratiques ne peuvent être balayés même avec précaution. La confusion entre volonté et libre arbitre est entretenue. L’indignité de l’accueil des malades, la méconnaissance des moyens de lutte contre la douleur, de l’offre de service à la personne relèvent de la maltraitance. Ces arguments ne justifient pas le recours extrême ». Pour Jean-Louis Lorrain, les auteurs de la proposition de loi « veulent respecter les consciences mais se proposent de ne plus respecter la vie. Ils se gardent de parler de dignité, si difficile à définir. Le terme d’une vie ne peut se réduire au soin. IL est 28/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 nécessaire de réaffirmer le non-abandon dans les situations les plus extrêmes, pour soi et pour les autres. L’eugénisme le plus sournois est celui demandé pour soi-même. La peine de mort pour soi, liée à un jugement de sa propre indignité, est fatale, non seulement pour soi, mais pour les autres. L’impératif d’une véritable politique moins de l’autonomie que de la dépendance doit s’imposer, conclut le sénateur ». Dernières nouvelles d’Alsace, 23 janvier 2011. Euthanasie : le débat au Sénat (4) Pour le Conseil national de l’Ordre des médecins, instituer ce droit aurait pour conséquences d’« exposer les personnes les plus vulnérables, malades ou handicapées, à des dérives incontrôlables au moment où la société s’interroge sur le financement de la dépendance », « compromettre la confiance des malades dans les soignants qui n’ont pas vocation à donner la mort » et « exercer à l’encontre des médecins une pression d’une extrême violence que de leur demander ou leur imposer de faire un geste létal contraire à leur éthique sans respecter leur conscience ». L’Ordre des médecins rappelle que la loi du 22 avril 2005 sur la fin de vie et le droit du malade « condamne l’obstination déraisonnable et offre aux patients en fin de vie la possibilité de terminer leur existence sans souffrance, en bénéficiant des moyens nécessaires au soulagement des douleurs et à l’apaisement des angoisses terminales. Ce n’est pas d’une nouvelle loi dont nous avons besoin, mais d’expliquer et d’appliquer la loi actuelle, de mieux former les médecins et les soignants, de développer les structures palliatives ». www.conseil-national.médecin.fr, 21 janvier 2011. Euthanasie : le débat au Sénat (5) Pour la sociologue Ruth Horn, auteur d’une thèse comparative analysant le débat sur la fin de vie et l’euthanasie en France et en Allemagne, le débat français est caractérisé par son militantisme et la violence des échanges. En Allemagne, le débat est impensable : depuis la période nazie, il n’est pas question d’imaginer accorder au médecin le droit de hâter une mort, même à la demande du malade. Toute la discussion porte sur le respect de la volonté de ce dernier ». Selon les données de sa thèse, « moins les médecins intègrent le malade dans la prise de décision, plus les demandes d’euthanasie émergent, comme en France. Ces demandes seraient motivées par la peur qu’a l’individu de perdre son autonomie. Elles exprimeraient son désir de réaffirmer sa liberté. Et son ultime liberté tient dans la détermination de sa propre mort ». Selon Ruth Horn, le peu de cas que font les praticiens des directives anticipées, une possibilité dont ils peuvent « tenir compte », selon la loi Leonetti, illustre « la difficulté qu’ils ont à partager leurs décisions ». Monique Durieux, psycho-gérontologue en établissement médico-social, souligne dans La Croix l’hostilité grandissante que le vieillissement extrême inspire à notre société, et l’analyse des cas de fin de vie en termes financiers font « craindre le pire sur les risques de dérives et de détournement de la loi. Les partisans d’une aide active à mourir manifestent un acharnement non pas thérapeutique mais à en finir au plus vite ». La Croix, www.genethique.org, 13 janvier 2011. Le Monde, 25 janvier 2011. Horn R. Le débat sur l'euthanasie et les pratiques en fin de vie en France et en Allemagne. Une étude comparative. Thèse de doctorat EHESS (directeur Simone Bateman), 6 octobre 2009. http://cerses.shs.univ-paris5.fr/IMG/pdf/These_Ruth_Horn_TirageRectoVerso_1_.pdf. Euthanasie : le débat au Sénat (6) Bernard Debré, député de Paris et membre du Comité national consultatif d’éthique, parle d’une « pitié dangereuse ». Selon lui, cette proposition de loi sur l’euthanasie active est « indigne du monde dans lequel nous vivons. Elle traduit essentiellement le rejet de la 29/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 différence par ceux qui font la loi, elle ouvre la voie à une méta-humanité matérialiste et desséchée. Une méta-humanité propre, car il y aura des cliniques spécialisées dans la mort ! Il y aura des médecins spécialisés dans l’exécution testamentaire et pourquoi pas des publicités dans le style : venez mourir chez nous, dès votre entrée nous nous occupons de tout, moyennant un forfait raisonnable, vous mourrez en musique stéréo, à côté des images de vos acteurs préférés ou de vos parents. Votre mort sera filmée en direct pour prouver aux générations suivantes, à vos enfants que vous êtes morts dans la dignité ». www.bernarddebre.fr, 20 janvier 2011. Euthanasie : le débat au Sénat (7) « La mise à mort ne sera jamais digne », estime Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à l’université Paris-Sud XI, président du Collectif Plus Digne la vie, et responsable de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA). « Certains estiment la mort anticipée préférable à une vie ressentie comme une défaite et une souffrance sans issue. Ils en font aujourd’hui une cause politique et revendiquent une légalisation de l’euthanasie. Je refuse aux propagandistes de la mort dans la dignité de tenter de nous inféoder aux peurs et aux tourments dont ils nourrissent leur idéologie. Ils nous détournent de la pensée indispensable à la sollicitude du juste soin. L’acharnement à vouloir forcer une législation dans le domaine si intime et délicat de la fin de vie interroge, surprend et inquiète. Une exigence de pudeur devrait s’imposer aux côtés des personnes dont l’existence est en péril, en détresse, vulnérable face à notre insouciance, notre mépris et nos peurs. N’y a-t-il pas une certaine indécence à revendiquer comme une conquête le droit de mettre à mort une personne, à prôner l’aide active à sa mort, nous exonérant d’assumer à son égard les véritables responsabilités qui nous sont imparties ? Plutôt que de considérer la dépénalisation de l’euthanasie comme l’expression moderne de la liberté, ne conviendrait-il pas d’accorder plus d’attention et de témoigner une autre disponibilité aux personnes en attente d’humanité, là où on leur propose la mort comme unique solution » ? « Que l’on ne confonde pas les registres. L’indifférence apeurée de notre société au regard du très grand âge, de la condition des personnes dépendantes ou de la maladie chronique, le manque de réponses acceptables en termes d’accueil et de suivi ne sauraient justifier la destitution du droit de la personne à vivre encore parmi nous », écrit Emmanuel Hirsch. L’EREMA propose un débat d’actualité de 114 pages sur l’aide active à mourir. La Croix, 24 janvier 2011. Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer Débat d’actualité face à la proposition de loi n°659 du 12 juillet 2010 relative à l’aide active à mourir. Janvier 2011. www.espace-ethiquealzheimer.org/bibliotheque_rte/pdf/dossiersthematiques/Dossier_thematique__Fin_de_vie.pdf. www.agevillage.com, 17 janvier 2011. Euthanasie : qu’en pensent les Français ? (8) Publié à la veille du débat sur l’euthanasie au Sénat le 25 janvier 2011, un sondage Opinion Way pour la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), le Centre de recherche et de formation sur l'accompagnement de la fin de vie (CREFAV) et l’association Plus Digne La Vie, souligne la très grande méfiance des Français face à la légalisation de l’euthanasie : 60% des Français préfèrent le développement des soins palliatifs à la légalisation de l’euthanasie, les personnes âgées (73% des plus de 60 ans) se montrant les plus hostiles à cette dernière solution. Plus de la moitié d’entre eux (52%) soulignent l’existence de risques de dérives liées à la légalisation de l’euthanasie, risques là aussi notamment perçus par les seniors (62%). Les Français inquiets de la légalisation mettent en avant des risques 30/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 de dérives, notamment le fait qu’on puisse, en société, décider légalement de la mort d’une personne (63%) et la possibilité que des malades non consentants soient euthanasiés (57%). Enfin 63% des Français préfèrent qu’un de leurs proches gravement malade bénéficie de soins palliatifs plutôt que de subir une injection mortelle. Parallèlement, 53% des Français se déclarent insuffisamment informés sur les soins palliatifs et 68% ne savent pas qu’il existe une loi interdisant l’acharnement thérapeutique. Pour le Dr Anne Richard, présidente de la SFAP, ces résultats reflètent parfaitement la réalité vécue sur le terrain puisque « l’expérience montre que, la plupart du temps, les demandes d’euthanasie ne s’expriment plus lorsque les patients bénéficient de soins palliatifs avec une prise en charge adaptée ». Le Dr Laurent Jouffroy, président de la SFAR, ajoute « que des efforts restent à faire dans la mise en œuvre de la Loi Leonetti, notamment dans le traitement de la douleur ». www.espace-ethique-alzheimer.org, Actualités n°4. Janvier 2011. Le Monde, 19 janvier 2011. www.sfar.org/_docs/articles/Communiqu-_SFAP-SFAR_fin_de_vie_Janv_2011.pdf. www.senioractu.com, 19 janvier 2011. Le Parisien, 18 janvier 2011. www.agevillagepro.com, 24 janvier 2011. Euthanasie : qu’en pensent les Français ? (9) Un autre sondage, réalisé par l’IFOP en octobre 2010, publié dans Sud-Ouest et largement relayé par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), indiquait que 94% des Français approuvaient une législation qui autoriserait l'euthanasie dans un cadre réglementé. « Alors qui croire, quel est le bon échantillon » ? s’interroge Sandrine Blanchard, du Monde. « Et quelles sont les bonnes questions à poser, car c'est aussi affaire de formulation... A regarder de près ces sondages, tous nous disent une chose toute simple : que personne ne veut souffrir, que la vie est trop courte pour que les derniers jours soient un cauchemar. La vie, vraiment, jusqu'aux ultimes instants. Sinon, à quoi bon ? Derrière le mot dignité, brandi aussi bien par les opposants que par les défenseurs de l'euthanasie, c'est le refus de la souffrance qui prime. L'euthanasie pour ne pas souffrir, les soins palliatifs pour ne pas avoir de douleurs. Mais quelle est la vraie valeur de ces sondages si la majorité des Français ne connaissent pas la loi sur la fin de vie votée en avril 2005 ? Et puis, qui connaît le 0 811 020 300, la ligne Azur inaugurée en mai 2005, au lendemain de la promulgation de la loi, par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé ? », poursuit Sandrine Blanchard. La plateforme répond : « Bonjour, vous êtes bien à la ligne "accompagner la fin de la vie, s'informer, en parler", nos services sont ouverts du lundi au vendredi de 14 h 30 à 19 h 30. ». Restreint, comme plage horaire, souligne la journaliste, pour qui « cette ligne téléphonique conçue pour que chacun puisse connaître les nouveaux droits des malades en fin de vie est un échec, quasi organisé, car elle n'a jamais bénéficié d'une quelconque publicité. Sous prétexte qu'il est trop difficile de parler de la mort... ». Le Monde, 19 janvier 2011. Presse internationale Malnutrition à domicile La malnutrition est une complication fréquente chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, même s’ils vivent à leur domicile avec l’assistance d’un aidant. Une étude du service de gériatrie de l’Université de Turin (Italie), portant sur cent trente personnes atteintes de démence et vivant à domicile, montre que le score sur l’échelle MNA (mini nutritional assessment) est inversement associé au score neuropsychiatrique (NPI-neuro-psychiatric inventory) et que le niveau de déficit cognitif 31/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 est associé à l’état nutritionnel. De plus, les personnes malades dépressives, sujettes à des hallucinations ou présentant des troubles du comportement, sont davantage exposées à la malnutrition que les personnes présentant simplement des troubles cognitifs. Isaia G et al. Malnutrition in an elderly demented population living at home. Arch Gerontol Geriatr, 12 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21236503. Besoins juridiques et financiers Srijana Sheshta, du service de qualité des soins du centre médical des anciens combattants américains au Baylor College of Medicine de Houston (Texas, Etats-Unis), a mené une étude multicentrique auprès de quatre-vingt-treize couples d’aidants et de personnes atteintes de démence pour comprendre leurs besoins juridiques et financiers, et évaluer les actions menées par Partners in Dementia Care, un service téléphonique de coordination et de soutien, partenaire des centres de la Veterans Administration et des associations Alzheimer locales. Les besoins juridiques et financiers concernent 55% des couples aidant/aidé. Les actions menées par Partners in Dementia Care concernent l’éducation ou l’assistance juridique (27%), les aides financières à l’accompagnement non médical (32%) ou aux soins de santé (21%), la gestion et la planification financière (9%) et le soutien financier (10%). Shreshta S. Utilization of Legal and Financial Services in the Partners in Dementia Care Study. Am J Alzheimer’s Dis Other Demen, 13 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21233136. Qualité de vie : qu’en pensent les personnes malades ? (1) Une étude française, coordonné par le professeur Jean-Luc Novella du service de gérontologie clinique du CHU de Reims, a validé la version française de l’échelle de qualité de vie D-QoL (Dementia Quality of Life) auprès de cent neuf personnes âgées en moyenne de 81.6 ans, atteintes de démence légère à modérée (score MMSE ≥ 10), dans sept hôpitaux francophones. Toutes ces personnes sont capables d’évaluer leur qualité de vie. Cette étude a été soutenue par la Fondation Médéric Alzheimer. Wolak A et al. Quality of life in dementia: Psychometric properties of a French language version of the Dementia Quality of Life questionnaire (DQoL). Eur Geriatr Med 2010 ; 334– 347. Décembre 2010. www.em-consulte.com/article/274297. Qualité de vie : qu’en pensent les personnes malades ? (2) Il n’existe pas de consensus sur l’approche de l’évaluation de la qualité de vie des personnes atteintes de démence. Le centre pour la santé et le vieillissement de Perth (Australie) a mené une étude auprès de trois cent cinquante personnes atteintes de démence, vivant en établissement d’hébergement, leurs aidants professionnels et familiaux. 64% des personnes malades (MMSE 12 - 21) sont capables d’évaluer elles-mêmes leur qualité de vie sur l’échelle QOL-AD (Quality of Life in Alzheimer’s Disease). Ces autoévaluations de la qualité de vie donnent des scores inférieurs chez des personnes subissant des contraintes physiques, qui sont tombées ou qui souffrent. Les évaluations par les aidants familiaux ou professionnels sous-estiment la qualité de vie des personnes malades. Les scores sont systématiquement et significativement inférieurs lorsque les aidants évaluent la qualité de vie de personnes ayant des troubles cognitifs sévères, qui sont tombées, qui présentent des troubles neuropsychiatriques, ou lorsque l’aidant est stressé. Beer C et al. Factors associated with self and informant ratings of the quality of life of people with dementia living in care facilities: a cross sectional study. PLoS One 2010 ; 5(12) : e15621. 13 décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3001486/?tool=pubmed (texte intégral). 32/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Qualité de vie : qu’en pensent les professionnels ? (3) Quelles sont les dimensions de la qualité de vie perçues comme essentielles par les personnes atteintes de démence et ces dimensions sont-elles les mêmes que celles perçues par les professionnels ? L’équipe de médecine gériatrique et santé publique de l’Université Radboud de Nimègue (Pays-Bas) avait mené en 2006 une étude exploratoire montrant que certains domaines n’étaient jamais mentionnés par les aidants professionnels : le sens de l’esthétique, la situation financière, « être utile », et la spiritualité. Une nouvelle étude, menée auprès de près de quatre cents professionnels montre qu’ils accordent toujours peu d’importance à la situation financière des personnes atteintes de démence et à leur souci d’ « être utile ». Les professionnels proposant des activités dans les accueils de jour accordent davantage d’importance que leurs collègues des établissements d’hébergement à l’attachement, au plaisir de participer à des activités, Gerritsena DL et al. Quality of life in dementia, opinions among people with dementia, their professional caregivers, and in literature. Tijdschr Gerontol Geriatr 2010 ; 41(6) : 241-255. Décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21229777 (en néerlandais). Refus de soins Le Dr Shinya Ishii et ses collègues du centre de recherche en gériatrie du régime des anciens combattants américains (Veterans Administration) proposent un référentiel conceptuel du refus de soins des personnes atteintes de démence, étayé par une revue bibliographique. Le modèle intègre sept composantes : des facteurs intrinsèques, une adéquation entre les besoins et les ressources de l’environnement, l’état comportemental, les antécédents, les préférences individuelles, les comportements de refus de soins et leurs conséquences. Le refus de soins est influencé par la sévérité de la démence et le degré d’incapacité fonctionnelle. Les travaux de recherche sur les besoins non satisfaits, les antécédents et les préférences individuelles sont rares. Ishii S et al. A Conceptual Framework for Rejection of Care Behaviors: Review of Literature and Analysis of Role of Dementia Severity. J Am Med Dir Assoc, 3 janvier 2011. www.jamda.com/article/S1525-8610(10)00388-9/abstract Maltraitance sans frontières Une étude de HelpAge India, menée auprès de huit cents personnes âgées de soixante ans et plus, dans huit villes indiennes, et complétée par des entretiens auprès de juristes, policiers, psychologues et associations, montre que 35% des personnes âgées se sentent négligées. Les membres de la famille ne passent plus de temps avec eux et les interactions s’amenuisent. Les différentes formes de maltraitance sont le non respect, la maltraitance verbale, émotionnelle ou physique. La maltraitance trouve essentiellement son origine dans la famille, les principaux responsables étant le fils ou la bru. 35% de la maltraitance concernent des questions de propriété. 92% des personnes âgées victimes de maltraitance ne déposent pas plainte.38% considèrent que la police et les avocats n’apportent aucun soutien. Quel est le degré de sensibilisation de la population aux questions de maltraitance ? Au Québec, selon un sondage réalisé pour le ministère de la Famille et des Aînés avant le lancement du plan maltraitance 2010-2015, les répondants estiment que 35% des aînés sont victimes de mauvais traitements, mais seuls 6% des répondants aînés affirment avoir vécu une situation de maltraitance durant la dernière année, certains n’ayant pas voulu répondre. Pour les répondants, le phénomène de la maltraitance évoque surtout des images de violence psychologique, émotionnelle ou verbale (26%), de violence physique (25%), de négligence (24%) et d’exploitation financière (15%). Les personnes interrogées pensent que le problème des mauvais traitements envers les aînés est important pour les 33/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 aînés eux-mêmes (85%), pour les proches des aînés (77%) et pour le personnel du réseau de la santé et des services sociaux (69%). Huit personnes sur dix croient que la maltraitance chez une personne aînée produit des effets néfastes pour la famille de l’aîné (82 %) et ses proches (80%), et plus de six Québécois sur dix (61%) considèrent que la société en général en souffre ; 95% des répondants déclarent qu’ils dénonceraient un acte de maltraitance s’ils en étaient témoins. Presque toutes les personnes sondées (97%) affirment qu’il est important de sensibiliser et de mobiliser la population par rapport à cette problématique. Toutefois, seuls 50%) estiment être bien informés à ce sujet. www.seniorhomecareinformation.com, www.helpageindia.org, 24 décembre 2010. www.maltraitanceaines.gouv.qc.ca, 16 décembre 2010. www.senioractu.com, 17 décembre 2010. Personnes disparues : un protocole entre la police et les professionnels Les services de police de HEKLA (zone réunissant les villes de Hove, Edegem, Kontich, Lint et Aartselaar, près d’Anvers) ont mis en place un projet de coopération avec tous les acteurs concernés dont le centre d'expertise flamand sur la démence Orion d'Anvers (Expertisecentrum Dementie Vlaanderen), ce qui a permis d’élaborer « un canevas, une méthode d’approche de la problématique de la fuite de personnes atteintes de démence (et d'autres groupes cibles) ». En 2008, le protocole et les outils de Vermist (disparu) ont été expérimentés pendant six mois et évalués. Les personnes disparues sont retrouvées plus rapidement. Un guide pratique a ensuite été mis à disposition sur le site Internet de la police (www.hekla.be/zdiensten.vermissing). En 2010, plusieurs villes belges, dont Courtrai et Bruges, ont exprimé leur désir d'adopter ce dispositif. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Soins palliatifs : les motifs d’admission (1) L’équipe de Susan Mitchell, de l’Institut Hebrew SeniorLife de l’Université Harvard à Boston (Etats-Unis), a mené une étude prospective de cohorte auprès de trois cent vingttrois résidents en fin de vie, atteints de démence au stade avancé, dans vingt-deux maisons de retraite, pour mieux connaître les caractéristiques de l’adressage à des services de soins palliatifs (hospice care) et les besoins non satisfaits des personnes malades. 22% des résidents ont été adressés à des services de soins palliatifs. Les motifs d’adressage sont l’appartenance à une minorité ethnique, des problèmes d’alimentation, la perception des services de soins palliatifs que la personne avait moins de six mois à vivre, et un état de santé mentale accepté par le service de soins palliatifs. Les résidents admis en soins palliatifs reçoivent trois fois plus souvent des opiacés contre la douleur, et trois fois plus souvent de l’oxygène, de la morphine, de la scopolamine ou de l’hyosciamine pour les troubles de la respiration. Les besoins non satisfaits des résidents en soins palliatifs sont moins nombreux durant les sept derniers jours de leur vie. Kiely DK et al. Hospice use and outcomes in nursing home residents with advanced dementia. J Am Geriatr Soc 2010; 58(12): 2284-2291. Décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21143437. www.foodconsumer.org, 4 janvier 2011. Soins palliatifs : les aidants refusent les directives anticipées (2) Afin d’améliorer la prise en charge de la fin de vie, l’unité de recherche en soins palliatifs Marie Curie de l’University College de Londres a développé une intervention de soins palliatifs associée à des directives anticipées, auprès de trente-deux personnes atteintes 34/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 de démence sévère et hospitalisées en urgence. L’intervention, conduite dans un cadre randomisé pour la comparer à la pratique courante, consistait en une évaluation pour la mise en place de soins palliatifs, conduisant à une discussion avec l’aidant à qui l’équipe proposait de rédiger des directives anticipées pour la personne malade. Les critères d’évaluation étaient le stress de l’aidant (échelle de Kessler), sa satisfaction quant à la décision (Decision Satisfaction Inventory), sa satisfaction générale en tant que client du service proposé, sa qualité de vie (échelle EuroQoL-5D) et sa satisfaction quant à l’accompagnement de la fin de vie, en cas de décès de la personne malade. Les mesures ont été faites à l’inclusion, à six semaines, à six mois et, en cas de décès de la personne malade, trois mois après le deuil. Les trente-deux participants étaient physiquement fragiles. 62% présentaient des escarres, tous avaient besoin d’une nutrition assistée et 95% avaient mal. Près de 50% sont décédés dans les six mois. Il a été difficile de recruter les aidants lors de l’entrée à l’hôpital. La discussion du plan de soins a été bien reçue, mais seuls sept aidants ont rédigé des directives anticipées, malgré un soutien intensif d’une infirmière spécialisée et expérimentée. Les raisons du refus méritent d’être explorées plus avant. Sampson EL et al. Palliative assessment and advance care planning in severe dementia: An exploratory randomized controlled trial of a complex intervention. Palliat Med, 12 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21228087. Soins palliatifs : à quel coût ? L’équipe de Susan Mitchell, de l’Institut du vieillissement Hebrew SeniorLife à l’Université de Harvard (Boston, Etats-Unis) a étudié les coûts de prise en charge de trois cent vingttrois personnes atteintes de démence au stade avancé, à partir des fichiers Medicare (système de protection sociale des personnes âgées), suivies pendant dix-huit mois. Les dépenses remboursées s’élèvent en moyenne à 2 303 dollars (1 725 euros) par trimestre, et suivent une distribution asymétrique : les dépenses sont inférieures à 500 dollars (375 euros) par trimestre dans 77.1% des cas, et supérieures à 12 000 dollars (8 890 euros) par trimestre dans 5.5% des cas. Les deux postes principaux de dépenses sont les soins palliatifs (45.6%) et les hospitalisations (30.2%). Les dépenses augmentent de 65% par trimestre durant l’année précédant le décès. Les facteurs augmentant les dépenses de soins palliatifs sont l’absence de directives anticipées demandant de ne pas être hospitalisé ; la nutrition artificielle ; et le fait de ne pas avoir été pris en charge en unité spécifique Alzheimer. Susan Mitchell estime que 75% des hospitalisations de personnes atteintes de démence sont évitables. Goldfeld KS et al. Medicare expenditures among nursing home residents with advanced dementia. Arch Int Med, 10 janvier 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21220646. New York Times, 20 janvier 2011. Acteurs — Les Aidants / Les Familles Presse nationale Les associations au défi d’une communication éthique Pour Catherine Ollivet, présidente de l’association France Alzheimer 93 et membre du comité de pilotage de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA), « les associations de familles de malades ont bien du mal à faire face au grand écart permanent de leur communication. Il leur faut témoigner des atteintes si lourdes des personnes malades à des stades évolués de leur maladie afin de faire prendre conscience à 35/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 tous, décideurs, financeurs, professionnels de l’aide et du soin, des réels besoins des malades à domicile comme en institution, mais aussi des ravages que ces responsabilités morales, physiques, matérielles, financières provoquent chez les proches aidants au quotidien. Mais il leur faut également lutter contre le regard systématiquement négatif porté sur les personnes malades, communiquer sur l’indispensable regard positif à conserver, en particulier à un stade débutant de leur maladie, un regard respectueux malgré tout et toujours de toutes leurs capacités restantes ». Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, Newsletter n°4, janvier 2011. Choisir un établissement d’hébergement Le groupe de protection sociale Malakoff Médéric a lancé un service d’information et d’orientation dans la recherche d’établissements pour personnes âgées dépendantes, qui se fait souvent dans l’urgence. ComparEHPAD propose des fiches détaillées sur trois mille établissements recensés début 2011. Le système indique les lits réservés par Malakoff Médéric. ComparEHPAD est renseigné à partir d’informations fournies par les directeurs d’établissement ayant répondu à un questionnaire validé par un comité d’experts, et d’avis de clients recueillis sous forme de notation. Le guide a été réalisé par la société Le Guide Santé, qui établit des palmarès destinés au grand public à partir d’indicateurs de performance publics. Plus de douze mille clients ont fait appel en 2010 aux services de conseil personnalisé proposés par Malakoff Médéric pour le choix d’une solution d’hébergement temporaire ou permanente et l’aide à la constitution du dossier d’entrée en établissement. www.agevillagepro.com, 24 janvier 2011. Approche Carpe Diem Carpe Diem est une unité de vie fondée en 1995 par Nicole Poirier à Trois-Rivières au Québec, qui accueille des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer aux premiers stades de la maladie en reproduisant au maximum les conditions de vie « à la maison ». Les familles et les bénévoles sont très présents. Les professionnels ne portent pas de blouse ou d’uniforme mais peuvent se vêtir la nuit d’un pyjama pour indiquer le fait d’aller se coucher la nuit. Les formations professionnelles portent sur les connaissances sur la maladie, les compétences relationnelles (faire face aux imprévus, s’adapter aux personnes), la capacité à communiquer des informations en équipe… Carpe Diem a reçu de la part du ministre responsable des Aînés une subvention de deux cent quarante mille dollars canadiens sur trois ans pour son déploiement via des formations de formateurs. En décembre 2009, l’Assemblée nationale du Québec a voté une motion instituant une commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. Chargée de produire un rapport à l’Assemblée nationale, cette commission a entendu des experts afin de produire un document de réflexion et de convier la population québécoise à s’exprimer sur ce sujet lors d’audiences publiques à l’automne 2010. Dans le cadre de la défense des droits des personnes dans lequel s'engage la maison Carpe Diem, sa directrice, Nicole Poirier, a répondu à la commission en rédigeant un mémoire, lui donnant ainsi l'opportunité de s'exprimer sur les notions de fin de vie et dignité. Agevillage propose un entretien vidéo de Nicole Poirier. www.agevillagepro.com, 17 janvier 2011, 27 septembre 2010. Créer des chansons ensemble pour se relier entre générations Afin de restaurer les liens entre les générations, souvent distendus en raison des troubles cognitifs, un atelier de création de chansons a été proposé à des participants de l'accueil 36/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 de jour Mémoire Plus, à Paris, et à des membres de leurs familles. Ils ont constitué des binômes qui, pendant plus d'un an, de 2008 à 2009, ont écrit des chansons à partir de leurs souvenirs communs, avec l'aide d'un musicien. Mises en musique, les chansons ont été répétées puis enregistrées par le duo et par tout le groupe sur un CD afin de pouvoir être écoutées dans un cercle familial et amical élargi. Associés à cette production, les membres de l’atelier de peinture ont illustré la jaquette du CD. On peut dire que chaque chanson a été collectivement mise en peinture. Outre ces moments de création et de plaisirs partagés, des liens familiaux ont été renforcés ou retrouvés. Par exemple, un fils, faisant duo avec sa maman et auparavant distant avec elle, s'est beaucoup impliqué : « On a vu sa transformation, il s’est investi », a constaté une aide-soignante. Leur chanson parlait entre autres de lui, ce qui lui a permis de retrouver sa place de fils qu'il croyait égarée dans la mémoire de sa mère. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Bonne vie, bonne chère Trente personnes âgées atteintes de troubles cognitifs vivent à Mullan Mews, une résidence composée de cinq maisons située à Belfast (Irlande du Nord). Les six habitants d’une même maison partagent la cuisine, la salle à manger et un petit jardin potager aux bénéfices nombreux. Manger les légumes que l’on a cultivés procure un vrai plaisir et le jardinage est une bonne activité physique, au grand air, qui ouvre l’appétit. Les résidents font les courses dans les boutiques voisines, grâce à l’accueil compréhensif des commerçants, et peuvent choisir les denrées à cuisiner. De retour “à la maison”, le déballage des sacs fait surgir souvenirs et commentaires. Le personnel fait le “pari des capacités” et encourage les résidents ayant des difficultés particulières à participer à la préparation d’un mets ou à mettre le couvert en fonction de leurs habitudes et aptitudes. On prend son temps pour déjeuner dans une atmosphère détendue avec musique douce et parfois chandelles. Les résidents sont impliqués dans la préparation de fêtes pour lesquelles Mullan Mews est connu. Grâce au barbecue dont dispose chaque maison, des dîners sont organisés dans le jardin en été. Ce projet a été primé en 2010 par la Fondation Médéric Alzheimer Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Presse internationale Progression de la maladie, progression des coûts Une étude multicentrique canadienne a été menée par Nathan Herrmann de la division de psychiatrie de l’Université de Toronto auprès de huit cents personnes âgées vivant à domicile (dont 84% atteints de la maladie d’Alzheimer) et suivies pendant trois ans. Comme l’on peut s’y attendre, plus le stade de la maladie est sévère, plus les coûts des soins et de l’accompagnement (coûts directs médicaux et non médicaux, coûts indirects de l’aide informelle) augmentent. Le coût total mensuel moyen s’établit à 367 dollars canadiens/mois (285 €/mois) pour les personnes au stade très léger de la maladie d’Alzheimer (score de 2 sur l’échelle GDS-Global Deterioration Scale) contre 4 063 dollars/mois (3 159 €/mois) au stade sévère ou très sévère (GDS = 6). Les médicaments 37/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 constituent le poste de coûts le plus important au stade très léger. A tous les autres stades de la maladie, ce sont les coûts indirects de l’aide apportée par les aidants qui représentent la part la plus importante des coûts. Les coûts sont influencés de façon significative et indépendante par plusieurs facteurs : être une femme, avoir davantage d’incapacités pour réaliser les tâches de la vie quotidienne, avoir des symptômes neuropsychiatriques. Herrmann N et al. The relation between disease severity and cost of caring for patients with Alzheimer disease in Canada. Can J Psychiatry 2010 ; 55(12) :768-775. Décembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21172097. Prise de conscience (1) Au Canada, un sondage effectué par la Société Alzheimer auprès de mille personnes âgées de quarante-cinq à soixante-cinq ans révèle que 23% des baby-boomers sont incapables de nommer ne serait-ce qu’un seul des signes précurseurs de la maladie d’Alzheimer. 50% ne connaissent qu’un seul symptôme : des troubles de la mémoire. 37% des personnes interrogées ont un lien personnel avec la maladie. Dans le cadre du mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, la Société Alzheimer invite les Canadiens à tester leurs connaissances sur son site, et à prendre des mesures de prévention en se renseignant sur les facteurs de risque et en modifiant leurs habitudes de vie : une alimentation bonne pour le cœur, une vie active avec de l’exercice régulier, le maintien d’un poids sain, de la tension artérielle et du niveau de cholestérol. www.newswire.ca, www.alzheimer.ca, 14 janvier 2010. Prise de conscience (2 A Bombay (Inde), Sailesh Mishra, un ancien professionnel du marketing, a fondé en 2004 une entreprise sociale intitulée Silver Innings (un inning est une manche au jeu de cricket, désignant la période pendant laquelle une équipe a la batte et peut frapper) et a lancé un forum intitulé People for Social Cause. Il est l’un des fondateurs de l’association locale de l’association Alzheimer de l’agglomération de Bombay (ARDSI Greater Mumbai Chapter), la plus peuplée des villes indiennes, qui comptait seize millions d’habitants en 2006. Sailesh utilise ses compétences pour développer la prise de conscience concernant la démence auprès des associations locales de personnes âgées, à travers les clubs de retraités, les cercles de chant et musique dévotionnels (bhajan mandals chez les hindouistes et les sikhs) et les instituts de femmes (mahila samitis). Il conseille aux familles concernées par la perte de mémoire que leur proche aille consulter un médecin compétent pour avoir un diagnostic, mais pas dans l’espoir d’un traitement curatif, qui n’existe pas. La connaissance du diagnostic aide à faire face à la stigmatisation, à organiser des activités physiques, intellectuelles et sociales, à accéder à des dispositifs adaptés et à gérer les comportements difficiles dans la vie quotidienne. http://dementia-care-notes.in, www.alzheimerdiseaseinindia.blogspot.com, 14 décembre 2010. www.seniorhomecareinformation.com, 24 décembre 2010. Approches communautaires Dave Faulkner est pasteur méthodiste au Royaume-Uni. Il a été invité à prendre la parole au cours d’un office religieux célébré par un anglican dans une maison de retraite, devant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Il écrit : « autrefois, une telle invitation m’aurait terrorisé. Je n’avais aucune formation sur le sujet, malgré le vieillissement de la population au sein de nos églises et dans la société en général ». Aujourd’hui, il peut chercher des informations concernant l’accompagnement des personnes atteintes de démence sur le site de son organisation communautaire, Methodist 38/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Homes, qui a développé des dispositifs d’hébergement avec une démarche centrée sur la personne. http://www.mha.org.uk/Dementiacare.aspx, janvier 2011. Bénévoles : quelle motivation pour les soins palliatifs ? Une étude de l’Université Mount Allison de Sackville (New Brunswick, Canada), réalisée auprès de cent quarante étudiants de premier cycle universitaire, révèle cinq composantes principales cohérentes de la motivation à s’investir dans des activités bénévoles auprès de personnes en soins palliatifs : l’altruisme, la responsabilité civique, l’auto-promotion, l’utilisation du temps libre pour les loisirs (leisure) et le gain personnel (personal gain). L’équipe a publié une échelle (Inventory of Motivations for Palliative Care Volunteerism) pour mesurer la motivation des bénévoles. Claxton-Oldfield S et al. The Inventory of Motivations for Hospice Palliative Care Volunteerism: A Tool for Recruitment and Retention. Am J Palliat Care 2011 ; 28(1) : 3543. http://ajh.sagepub.com/content/28/1/35.abstract?etoc. Acteurs — Les Professionnels Presse nationale ARS : les pouvoirs de contrôle Le décret 2011-70 du 19 janvier 2011 fixe les conditions de désignation des inspecteurs et contrôleurs des Agences régionales de santé (ARS) et précise les modalités de leur intervention : les ARS pourront lancer des missions d’enquête dans les établissements et services médico-sociaux. www.agevillagepro.com, 24 janvier 2011. Nouveaux modèles La Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services (FNADEPA), qui regroupe début 2011 mille adhérents représentant soixante mille lits, se mobilise pour développer les fédérations départementales. La FNADEPA travaille à la création d’un département ingénierie pour accompagner les projets de développement, restructuration, création d’établissements. Elle réfléchit également aux nouveaux modèles d’accompagnement « entre le domicile et l’institution ». www.agevillagepro.com, 25 janvier 2011. Architecture et environnement : lieu de vie, lieu de travail (1) Construire de nouveaux bâtiments, les agrandir, ou réaménager l’existant : la conception architecturale doit être en cohérence avec le projet d’établissement. L’objectif est d’adapter les locaux aux besoins des résidents, notamment lorsque ceux-ci sont atteints de la maladie d’Alzheimer, et au travail du personnel. Direction(s) consacre un dossier à l’architecture médico-sociale. La problématique de la sécurité est prédominante, explique Xavier Patriarche, architecte d’une unité Alzheimer pour l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) La Résidence du Cognin (Savoie), pour qui « il faut respecter deux règles principales : en premier lieu, contrôler les accès, y compris dans les zones extérieures. Dans le neuf, nous travaillons généralement avec des patios. Ce sont des espaces à ciel ouvert parfaitement sécurisés ; ensuite, faciliter la déambulation tout en tenant compte de la désorientation des résidents. Un autre point essentiel est la 39/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 nécessité d’anticiper les évolutions. Une chambre classique doit pouvoir accueillir une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, sans travaux importants. Une fois que vous avez bien réfléchi à une chambre-type modulable, il faut utiliser ce même modèle pour les autres. Cette modularité est primordiale dans le secteur médico-social où la réglementation évolue vite ». Pour François Pouget, architecte de l’agence Niveau 3, « tout joue : la couleur, les volumes, la conception des espaces. Les volumes extérieurs doivent être lisibles depuis l’intérieur pour aider à se repérer. Le contre-exemple est l’hôpital sous forme d’un grand bâtiment imposant avec un dédale de couloirs à l’intérieur. Comme il y a un manque de personnel dans les établissements, il faut réduire les distances de circulation afin d’optimiser le temps de travail ». Tous les acteurs ont pris la mesure de la complexité du sujet architectural, notamment en termes de réglementation. Direction(s), janvier 2011. Architecture et environnement : recours au conseil spécialisé (2) Recourir à un spécialiste pour définir les besoins, notamment pour préparer le concours d’architecture, est entré dans la culture du secteur. Le métier d’assistant à maître d’ouvrage, ou programmiste, est apparu depuis une quinzaine d’années, sur l’incitation des Conseils généraux puis de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Le programme (étude des besoins, faisabilité, financement…) doit être suffisamment précis pour choisir ensuite n’importe quel architecte compétent. Stéphan Courteix, docteur en psychologie, architecte DPLG et programmiste au sein de l’agence Atis Phalène, explique que le fossé entre lieu de soins et lieu de vie perdure, notamment dans les établissements médico-sociaux créés par des hôpitaux. « Difficile dans ces conditions d’opérer le changement d’état d’esprit, d’insuffler cette nouvelle culture aux professionnels », explique-t-il. « Dans ces cas, nous préconisons généralement un réaménagement global ou la reconstruction. Cette seconde solution est souvent bien moins coûteuse pour des bâtiments vieillissants et plus du tout adaptés aux normes actuelles ». Direction(s), janvier 2011. Être là quand il faut, la nuit aussi Dans le North Lanarkshire, près de Glasgow (Ecosse), sept équipes d’intervention de nuit à domicile du service local Older Adult Social Work se rendent chez les personnes, soit pour des visites planifiées, soit à la demande, en complément d'autres prestations dont un service d’alarme. Elles s’ingénient à apporter des réponses personnalisées. Ainsi, un ancien veilleur de nuit dans un hôtel fait chaque soir avec un soignant la “tournée de vérification”, pièce par pièce, de son logement, ce qui diminue son anxiété. Après une tasse de thé partagée, ce monsieur va se coucher, satisfait d’avoir fait “son travail”. Le recours aux technologies d’assistance à la vie quotidienne s’inscrit dans cette volonté d’individualisation de l’aide, par exemple dans la prévention de l’incontinence. Un dispositif de surveillance signale l’heure habituelle de miction d’une personne – par exemple si c'est 3 h du matin, un passage est programmé à 2 h 30 pour l’accompagner aux toilettes afin d’éviter qu’elle ne mouille son lit. Ce projet a été primé par la Fondation Médéric Alzheimer et le Dementia Services Development Centre de l’Université de Sterling (Royaume-Uni) en 2010. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. 40/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Plan Alzheimer : équipes spécialisées et limites de l’approche comportementale (1) En l’absence actuelle de perspective thérapeutique, l’effort des pouvoirs publics s’est concentré sur la préservation autant que possible du maintien à domicile. Pour cela, des mesures de soutien destinées aux aidants ont été adoptées, notamment par l’installation de plateformes centralisant l’offre de répit au niveau local. Du côté du malade, l’accent a été porté sur la mobilisation des capacités restantes. « Parmi les mesures adoptées, les équipes spécialisées Alzheimer, chargées de prodiguer des séances de réadaptation au patient à domicile, ont provoqué autant d’enthousiasme que de crainte », écrit Michel Paquet, dans Actualités sociales hebdomadaires. « Positives par leur action, elles apparaissent aussi comme un symbole de l’orientation très cognitive de ce plan pour de nombreux acteurs ». Jean-Philippe Flouzat, gériatre et conseiller technique référent du plan Alzheimer auprès de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS), explique : « inspirée de travaux conduits aux Pays-Bas, la réhabilitation consiste à réaliser une évaluation des capacités du patient à accomplir les activités de la vie quotidienne, puis, en se fixant des objectifs aussi simples que s’habiller seul ou refaire à manger, à mettre en place un programme l’amenant à retrouver ces compétences ». « Savoir à nouveau faire quelque chose chez soi est très important. Plusieurs fois par mois, nous organisons également des événements festifs dans un accueil de jour, du type thé dansant ou atelier de tricot, pour mobiliser la mémoire procédurale, recréer du lien social et démystifier l’accueil de jour », complète Martine Spencer, responsable des services de soins infirmiers à domicile et des hôpitaux de jour de l’ABRAPA, une association du Bas-Rhin qui intègre la quasi-totalité des services (centre mémoire, aide à domicile, SSIAD, établissements d’hébergement et accueils de jour). Dans un premier bilan effectué en juin dernier, l’ABRAPA relevait ainsi 80% de bons ou de très bons résultats, pour seulement 3% d’échecs. Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011. Plan Alzheimer : équipes spécialisées et limites de l’approche comportementale (2) Quarante équipes pilotes de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), composées d’un psychomotricien ou d’un ergothérapeute, d’un infirmier coordonnateur et d’assistants de soins en gérontologie, testent depuis septembre 2009 ce nouveau dispositif. « L’ergothérapeute a un rôle central, puisque c’est elle qui assure la première visite au domicile, complète l’évaluation des consultations mémoire par l’observation des usages du domicile et travaille sur l’histoire de la personne. Sur cette base, elle identifie les activités qui vont permettre de stimuler les mémoires défaillantes pour restaurer l’autonomie », explique Martine Spencer. « Pour autant, la greffe des équipes spécialisées sur la réalité médico-sociale n’est pas sans quelques tiraillements », constate Michel Paquet. Alors que le plan Alzheimer fixait entre douze et quinze le nombre de séances de soins de réhabilitation qu’elles pouvaient prodiguer, la DGCS note que 45% des prises en charge dépassent trois mois et sont régulièrement renouvelées, alors que cette possibilité n’était prévue qu’à titre exceptionnel. La culture d’accompagnement sur le long terme des SSIAD, évoquée par l’administration centrale, n’est pas seule en cause : « à l’issue de la prise en charge, se pose le problème du manque de services pertinents capables de prendre la suite, en même temps que la capacité de la personne à les financer », déplore Martine Spencer. Et plus le territoire est rural, plus la décision d’interrompre la prestation peut être difficile à prendre. Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011. Plan Alzheimer : équipes spécialisées et limites de l’approche comportementale (3) Pour Michel Paquet, « passé l’enthousiasme suscité par le démarrage de l’activité, les équipes pilotes ont vite été rattrapées par un questionnement de fond. En cause, leur 41/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 façon de trancher dans la controverse qui continue d’entourer la maladie ». Pour Matthieu Elgard, formateur et chercheur en sciences sociales, « on trouve au sein de la communauté scientifique deux conceptions opposées : l’une cognitive plutôt axée sur la performance et la mobilisation des capacités restantes ; l’autre proche de la stimulation et basée sur le relationnel. La spécialisation telle qu’elle a été envisagée revient à prendre position pour l’approche cognitive ». De plus, « les outils d’évaluation sont largement constitués par des professionnels des institutions. Le risque est donc de freiner la réflexion extrêmement riche au domicile, où se retrouve une variété des troubles, des réponses et des modes de coordination avec les familles et les différents intervenants. » Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011. Plan Alzheimer : équipes spécialisées et limites de l’approche comportementale (4) Pour Marie-Jo Guisset-Martinez, gérontologue et responsable du pôle Initiatives locales de la Fondation Médéric Alzheimer, « tous les métiers que le troisième plan Alzheimer rajoute dans les SSIAD relèvent de l’approche cognitivo-comportementale. A aucun moment, le plan n’évoque le rôle des psychologues, pourtant indispensables pour écouter les personnes et former les équipes à la gestion des situations difficiles auxquelles elles sont confrontées. Pourquoi ? Parce qu’on a tranché en faveur d’une telle approche et que ce sont des métiers que l’on peut faire financer par l’assurance maladie ». Selon elle, après la médicalisation de la vieillesse, « celle de l’accompagnement des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer reviendrait à oublier qu’un des troubles essentiels de la maladie concerne la communication » Actualités sociales hebdomadaires, 14 janvier 2011. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Une « équipe mobile » de la CNAM en EHPAD ? La Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) a mis en place via les caisses primaires des binômes (médecin conseil et cadre administratif) pour venir en établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) conseiller les équipes soignantes sur l’amélioration de la prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. L’objectif fixé est de deux mille établissements visités fin 2011. Lutter contre la surmédicamentation dans la maladie d’Alzheimer passe par une incitation aux traitements non pharmacologiques et un accompagnement des bonnes pratiques de soins au quotidien. Le binôme distribue notamment une plaquette élaborée avec la Fédération française des associations de médecins coordonnateurs (Ffamco) et le CHU de Nice, et récapitulant sous la forme d’un aide mémoire les gestes de base en présence d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Le Mensuel des Maisons de Retraite, décembre 2010 Presse internationale Réduire le stress professionnel par la formation Une étude du service gériatrique de l’Université de Turin (Italie) montre qu’une formation spécifique de huit mois des aidants professionnels à la prise en charge de la démence réduit significativement le niveau du stress professionnel. Isaia G et al. Stress in professional caregivers working with patients with dementia : an hypothesis-generating study. Aging Clin Exp Res, 20 décembre 2015. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21164275. 42/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Royaume-Uni : qualité des soins Au Royaume-Uni, un quart des lits hospitaliers sont occupés par des personnes atteintes de démence. Le centre d’amélioration de la qualité du Collège royal des psychiatres a mené un audit de la qualité des soins dans les hôpitaux généraux, une enquête collaborative mise en place par le collectif Healthcare Quality Improvement Partnership, associant la Société Alzheimer britannique et les organisations professionnelles (Royal College of Physicians, Royal College of Psychiatrists, Royal College of General Practitioners, British Geriatrics Society, Royal College of Nursing). L’enquête, qui a porté sur huit mille personnes atteintes de démence hospitalisées dans deux cents hôpitaux généraux, montre que 95% des hôpitaux n’ont pas de programme de formation obligatoire de sensibilisation à la démence pour le personnel. Un tiers des patients n’a pas d’évaluation nutritionnelle à l’admission, et seuls 41% des patients ont une évaluation cognitive à l’admission. Seuls 30% des hôpitaux ont un système permettant le recueil d’une information personnelle pertinente pour la prise en charge des personnes atteintes de démence. Seuls 8% des commissions médicales réexaminent régulièrement les données de réhospitalisation de ces patients, et seuls 20% examinent régulièrement l’information sur les hospitalisations prolongées (delayed transfers) des personnes atteintes de démence. 70% des hôpitaux généraux ne disposent pas de protocole de sortie pour ces personnes. Si 90% des hôpitaux généraux permettent l’accès à un service de psychiatrie de liaison capable de porter un diagnostic, une évaluation de la prise en charge et une préparation de la sortie, le délai de consultation reste de quarante-huit heures pour 40% des patients adressés et après quatrevingt-seize heures, 36% des patients n’ont toujours pas été reçus. Moins d’un tiers des hôpitaux était capable d’identifier les personnes atteintes de démence parmi les personnes ayant fait une chute à l’hôpital. Seule une minorité d’hôpitaux a mis en place un programme de formation du personnel à l’anticipation des comportements difficiles et à la gestion de la violence, de l’agression et de l’agitation extrême. Une minorité d’hôpitaux implique les personnes malades ou leurs aidants dans la formation du personnel. Healthcare Quality Improvement Partnership. National Audit of Dementia (Care in www.nationalauditofdementia.org.uk, décembre 2010. General Hospitals). www.medicalnewstoday.com, 27 décembre 2010. Formation des neurologues Les enseignants de neurologie de l’Université Miller de Miami (Etats-Unis) ont adapté un cours de formation continue à la démence, destinés aux neurologues en exercice (Lifelong Learning in Neurology) pour former des étudiants en neurologie durant leur internat. L’efficacité de ce programme a été évaluée dans un essai randomisé, et montre qu’il s’agit d’une solution peu coûteuse et qui peut être facilement mise en œuvre pour améliorer la connaissance médicale de la démence par les étudiants et la qualité de la prise en charge. Isaacson RS et al. Effectiveness of a modified continuum curriculum for medical students: A randomized trial. Neurology 2011 ; 76(2) : 125-130. 11 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21220718. 43/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Repères — Politiques Presse nationale Etablissements de santé : les freins au décloisonnement Frédéric Pierru, chargé de recherche à l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (UMR 7171) à l’Université Paris-Dauphine, pointe, dans les réformes en cours de la protection sociale, « des ambitions qui ne se donnent guère les moyens d’avoir prise sur la réalité, se concrétisant par des actes en contradiction avec les discours ». Selon lui, « l’hospitalo-centrisme, le tout-curatif, les cloisonnements multiples entre le social et le sanitaire, entre la médecine de ville, l’hôpital et le médico-social, la faiblesse des fonctions d’interface et de coordination, l’insuffisante capacité d’accueil des soins de suite et de réadaptation, entre autres, sont interpellés par la transition épidémiologique qui voit les maladies chroniques l’emporter sur les maladies aigües ». A l’hôpital, « la focalisation sur un seul outil de financement, la tarification à l’activité (T2A), est certes cohérente avec la volonté de caler le fonctionnement de l’hôpital sur le modèle de l’usine à soins curatifs et hautement techniques ; elle l’est beaucoup moins avec le souci d’une prise en charge de qualité des malades chroniques et des personnes âgées. En effet, en raison de la multidisciplinarité de leurs problèmes (médicaux certes, mais aussi familiaux, sociaux, psychologiques…) et de l’importance que revêtent l’écoute et le dialogue dans leur prise en charge, ces malades se plient assez mal aux impératifs de productivité qui repoussent aux marges de l’organisation hospitalière les missions d’éducation thérapeutique, de santé publique, de travail social ». Pour le sociologue, « les réformes inspirées par la rigueur budgétaire n’incitent pas les établissements de santé à se décloisonner, mais au contraire, à percevoir leur environnement sur le registre concurrentiel et à tenter de tirer leur épingle du jeu en attirant les patients rentables », ce qui tend accentue « le caractère conflictuel du système de santé français, dans lequel chaque acteur s’efforce de survivre aux dépens de ses concurrents directs ». Pierru F. Quand dire la solidarité, ce n’est pas la faire. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2010 ; 10 : 237-242. Décembre 2010. Dépendance : saisine du Conseil économique, social et environnemental (1) Jean-Paul Delevoye, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) a accueilli le président de la République, à l’occasion de la séance inaugurale de la nouvelle mandature du CESE. Troisième assemblée reconnue par la Constitution, le CESE représente l'instance d'expression des différentes composantes de la société civile. Une récente réforme constitutionnelle permet la saisine du Conseil par les parlementaires. Le chef de l’Etat a rencontré les membres du Bureau du CESE dont François Fondard, Président de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) et président de la section des affaires sociales et de la santé. Le président de la République a annoncé la saisine du CESE sur la réforme de la dépendance. Dans sa lettre de mission, le CESE devra analyser « la place respective et le rôle des différentes formes de solidarités, notamment familiales, territoriales ou nationales pour faire face aux situations de dépendance » et étudier « la répartition des dépenses liées à la dépendance entre les différents acteurs publics, les assureurs privés et les familles ». Le CESE devra estimer le coût des mesures qu’il serait amené à proposer et les modalités de financement. www.agevillagepro.com, 24 janvier 2011. Conseil économique, social et environnemental. Compte rendu de la séance du 14 janvier 2011. www.unaf.fr/IMG/pdf/20110114_Compte_rendu_de_la_seance.pdf. 44/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Dépendance : saisine du Conseil économique, social et environnemental (2) Nicolas Sarkozy a déclaré : « le vieillissement de la population et les souffrances du grand âge sont un sujet de préoccupation pour toutes les familles françaises, sans aucune exception. Bien souvent, j’entends dire que le débat politique se concentre sur des sujets qui n’intéressent personne, alors qu’on ne se saisirait pas des sujets quotidiens. Voilà l’occasion et nous verrons si médias, observateurs, commentateurs saisiront la perche tendue par le gouvernement. Qu’y a-t-il comme sujet plus préoccupant que celui, dans une société où les femmes travaillent, où la taille des logements s’est réduite du fait de la cherté, où la vie est plus longue, l’angoisse que l’on éprouve pour ses parents quand, ayant le bonheur de les avoir en vie, ils gardent leur dignité mais ne sont plus en état d’assurer leur autonomie ? Lequel, parmi vous, confronté à cette situation pourrait affirmer qu’il accueillerait ses parents chez lui ? Avez-vous la place ? Aurez-vous quelqu’un pour s’en occuper ? Vingt pour cent des familles qui ont un membre de leur famille dépendant ont les moyens de payer une maison de retraite. Là encore, que fait-on ? Faut-il attendre ? Ne pas bouger ? Ou faut-il prendre le sujet à bras le corps, trouver des recettes, une organisation qui permettra de faire face à ce gigantesque défi ? ». « La question est clairement posée, nous ne pouvons pas l'éviter. Il y aura plusieurs écoles. Et alors ? C'est la démocratie. Il doit y avoir une seule conviction : nous devons apporter des réponses », a ajouté le chef de l’Etat. www.agevillagepro.com, 24 janvier 2011. Conseil économique, social et environnemental. Compte rendu de la séance du 14 janvier 2011. www.unaf.fr/IMG/pdf/20110114_Compte_rendu_de_la_seance.pdf. Dépendance : les groupes de travail ministériels (1) Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a installé le 4 janvier 2011 les quatre groupes de travail du débat sur la dépendance. Le groupe « société et vieillissement » est animé par Annick Morel, inspectrice générale des affaires sociales ; le groupe de travail « enjeux démographiques et financiers de la dépendance » par JeanMichel Charpin, économiste et ancien directeur général de l’INSEE ; le groupe « accueil et accompagnement des personnes âgées » par Evelyne Ratte, ancienne préfète du Limousin et conseiller-maître à la Cour des comptes ; et le groupe « stratégies pour la couverture de la dépendance des personnes âgées » par Bertrand Fragonard, président délégué du Haut Conseil pour la famille. Les travaux doivent démarrer dès janvier et les conclusions sont attendues « pour l’été 2011 ». Actualités sociales hebdomadaires, 7 janvier 2011. Dépendance : les groupes de travail des départements (2) Les départements ont mis en place le 11 janvier 2011 un premier atelier de travail sur les enjeux démographiques et la géographie du vieillissement. Un deuxième atelier sera opérationnel le 26 janvier 2011 et portera sur l’économie du vieillissement. Le troisième atelier concernera la part de solidarité à consacrer à l’autonomie et se tiendra le 9 février 2011. Luc Broussy, vice-président de la commission des politiques sociales et familiales de l’ADF, estime qu’il faudrait trouver 2.4 milliards d’euros pour que l’Etat compense les dépenses d’APA à 50% (contre 30% aujourd’hui). A titre personnel, il se déclare favorable à un alignement de la contribution sociale généralisée (CSG) des retraités sur celle des actifs. Concernant le financement des établissements, Luc Broussy estime que depuis dix ans, les fonds publics ont certes permis d’améliorer la médicalisation des établissements, mais sans diminuer le reste à charge des familles : « l’intérêt des professionnels et celui des familles 45/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 finissent par être divergents : le même euro ne peut pas aller à la fois dans l’amélioration de l’encadrement des résidents, une meilleure rémunération des professionnels et la solvabilisation des familles. Il faudra faire des choix », a-t-il déclaré devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. www.agevillagepro.com,17 janvier 2011. Dépendance : le calendrier L’ampleur des débats et des arbitrages à propos de ce cinquième risque rendent sa mise en œuvre peu probable en 2011. Le dispositif serait mis en place en deux temps : des mesures d’urgence dès la fin 2011 et la véritable création du « cinquième risque » après la présidentielle de 2012, selon Le Monde. www.lemonde.fr, 6 janvier 2011. Dépendance : qu’en pense la Mutualité française ? (2) Pour Etienne Caniard, nouveau président de la Mutualité française, « il est évident que c’est une question de dignité de permettre à chaque Français, dans une société somme toute relativement riche malgré les difficultés que l’on traverse, de terminer sa vie dans les meilleures conditions possibles ». « On n’est pas face uniquement à un problème de solvabilité, d’un accès à des lieux d’hébergement pour terminer sa vie, on est aussi dans une phase préalable, qui fait une grande part à la prévention, au développement des services à la personne, et ce de manière très progressive, au fil de l’apparition des phénomènes de dépendance ». La Mutualité française souhaite être un partenaire à part entière dans le cadre d’une assurance dépendance obligatoire, plutôt qu’une variable d’ajustement comme dans le cas des complémentaires santé. De plus, pour Etienne Caniard, la réponse n’est pas exclusivement une réponse financière. « Parmi les débats qui vont être très importants, il y a celui d’articuler cette prise en charge de la dépendance avec la prévention de la dépendance », notamment à son début, lorsque la dépendance est partielle. « Quand on est en forte dépendance, il n’y a plus de question : il faut effectivement assurer un hébergement en institution adaptée ». www.radiobfm.com, 3 janvier 2011. Dépendance : le débat (3) Pour Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), la dépendance est « un sujet relativement neuf pour la société française. D'où à la fois beaucoup d'incertitudes autour des questions clés et en même temps le sentiment qu'il y a là un enjeu essentiel, avec des implications considérables sur la vie des familles. Les assureurs ont développé des solutions à apporter, et ce même si la question du traitement de masse de la dépendance est un sujet neuf. À la profession de se mettre en ordre de marche pour être force de propositions sur tous ces sujets : quelles solutions pratiques ? Quel partenariat public-privé ? Quelle prise en charge de la perte d'autonomie ? Quel financement ? Quel dispositif pour les plus démunis ? Pour une assurance universelle contre la perte d'autonomie, la FFSA sera un acteur légitime et incontournable ». Selon le député socialiste du Finistère Jean-Jacques Urvoas, une assurance obligatoire à partir de l’âge de cinquante ans concédée aux assureurs privés et aux mutuelles serait, sur le fond, « extrêmement choquante », car ceci reviendrait à leur octroyer « une sorte de rente légale, ce qui serait contraire aux valeurs de la République et aux choix opérés depuis la Libération par l’ensemble des gouvernements, quelle que soit leur orientation politique ». Assemblée nationale. Question 88351 de JJ Urvoas. JO du 21 décembre 2010. 46/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Dépendance : l’âge et le handicap (1) « La mini réforme qui s'agite précipite un peu plus les personnes de plus de soixante ans dans un système discriminatoire et tire un trait sur la population des moins de soixante ans, de toute évidence pour ensuite leur réserver le même sort en attaquant les acquis déjà insuffisants dont ils bénéficient aujourd'hui. C'est inacceptable », déclare Joëlle Le Gall, de la FNAPAEF (Fédération nationale des associations de personnes âgées en établissement). « Un tel mépris pour les citoyens en particulier pour ceux qui ont besoin d'être accompagnés par la solidarité nationale n'est pas digne de la France. Sommes-nous aujourd’hui incapables de nous mettre autour d'une table pour travailler ensemble sur le vrai sujet qui nous anime : l'accompagnement de tout citoyen en perte d'autonomie quel que soit son âge ? », interroge-telle. En réaction, la FNAPAEF annonce avoir démarré des travaux soutenus par le Grand Orient de France. www.lamaisondelautonomie.com, 12 janvier 2011. Dépendance : l’âge et le handicap (2) Dans sa présentation des grandes orientations de son ministère, Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, a clairement indiqué que la réforme de la prise en charge de la dépendance ne concernera pas les personnes handicapées, mais uniquement les personnes âgées. Les associations de personnes handicapées vivent mal leur mise à l'écart. Roselyne Bachelot a toutefois appelé « le monde du handicap » à participer aux travaux de réflexion en amont de la réforme. www.lamaisondelautonomie.com, 12 janvier 2011. Aides techniques : cinq nouveaux centres d'expertise Dans le cadre de son action en faveur de la recherche sur les aides techniques, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) a annoncé le lancement d'une expérimentation d'une durée de deux ans portée par cinq centres d'expertise nationaux (CEN), dont l’objectif est « d'accélérer la mise au point et l'usage d’aides techniques ou de dispositifs innovants, intégrant notamment les technologies de l’information et de la communication et concourant à la compensation d’un ou plusieurs handicaps". Les centres, sélectionnés dans le cadre d'un appel à projets lancé par la CNSA en 2009, travailleront sur cinq domaines spécifiques : la mobilité, confiée au Centre de ressources et d'innovation mobilité handicap; la stimulation cognitive, portée par l'Hôpital Broca de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris; les interfaces fonctionnant sur l'utilisation des technologies de la communication et de l'information pour personnes handicapées, thématique confiée au pôle handicap de la Mutualité Française Anjou Mayenne ; la robotique , portée par le Groupe Languedoc Mutualité ; l'habitat et le logement, confié au Centre de référence national "Santé à domicile et autonomie". Chaque centre travaillera, en fonction de sa thématique, en partenariat avec des laboratoires de recherche et d'innovation, des professionnels de la compensation du handicap et de la perte d'autonomie, des usagers et des industriels. Le but des centres d’expertise nationaux est « d'accompagner le développement et l'amélioration de nouvelles aides techniques résultant d'une analyse de besoins et apportant une réponse adaptée aux situations spécifiques de handicap et de perte d'autonomie ». Chaque centre est ainsi centre de ressources, d'essai, de veille technologique, de formation, de recherche et d'innovation. Les centres d’expertise nationaux seront financés par la CNSA à hauteur de trois cent cinquante mille euros pour les deux premières années de l’expérimentation, à l'exception du CEN Habitat, soutenu par la direction générale du commerce, de l'industrie et des services. www.cnsa.fr/article.php3?id_article=853. Actualités sociales hebdomadaires, 12 janvier 2011. 47/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Les logements-foyers Concept datant des années 1950, les « logements-foyers », terme consacré par l’arrêté du 13 mars 1985, peu ou pas médicalisés, sont passés au second plan dans la première moitié des années 2000, car la priorité était donnée à la modernisation des maisons de retraite et leur transformation en établissement d’hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD), selon Actualités sociales hebdomadaires. Le logement-foyer est un établissement médico-social sans être un lieu de soin, et accueille des personnes âgées non dépendantes (son groupe iso-ressources moyen pondéré doit être inférieur à 300). Autorisé par le département, le logement-foyer propose un véritable « chez soi » : un appartement privatif (F1 en grande majorité) souvent constitué d’une chambre et d’une kitchenette avec un coin salon, avec une présence vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, et la possibilité de services facultatifs : temps d’animation, restauration, pédicurie, espaces de vie collective… « Le parcours d’une personne âgée ne se réduit pas à la vie à domicile suivie d’une vie en établissement médicalisée » remarque Alain Lecerf, directeur général de l’AREFO. Solitude, isolement, besoin de sécurité physique et psychique… sont autant de freins et peuvent susciter la nécessité d’entrer dans une structure intermédiaire comme le logement-foyer. Ainsi, l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (UNCCAS) a voté en octobre 2010 un soutien aux logementsfoyers dans son plan de développement stratégique. L’AREFO propose des résidences à la carte avec une diversification des services : accueil des familles pour de courts séjours, aide à l’aménagement du logement, service de maintenance et petites réparations, prévention santé, domotique, service de transports de proximité, jardins…Pour David Causse et Federico Palermiti, respectivement directeur du secteur sanitaire et directeur du secteur social et médico-social de la FEHAP (Fédération des établissements hospitalier et d’aide à la personne privés non lucratif), « le destin tout tracé de la restructuration immobilière et de la conversion possible, ou impossible, en EHPAD, approche la plus fréquente dans ces dix dernières années, est en train de se nuancer. Cela ouvre un espace de réflexion sociale et médico-sociale intéressant. Mais les logements-foyers de demain auront sans doute peu de choses à voir avec les conceptions traditionnelles, avec des implantations qui constituent parfois aujourd’hui des handicaps sérieux ». Actualités sociales hebdomadaires. 21 janvier 2011. Fontaine D. Etat des lieux 2010 des dispositifs d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer : une approche plus large et plus spécifique. La Lettre de l’Observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer n°18. Janvier 2011. Aménagement du domicile Taux réduit de TVA sur les travaux, crédit d’impôt sur le revenu, chèque emploi service universel : dans une réponse au député de Loire-Atlantique Michel Hunault, le ministère de l’Economie, des finances et de l’industrie rappelle les mesures fiscales en vigueur concernant l’aménagement du domicile. Assemblée nationale. Question 88968 de M Hunault. JO du 21 décembre 2010. Plan Alzheimer : plateformes de services Sophie Bouches, chargée de mission dans le cadre du plan Alzheimer, a annoncé à l’occasion du Congrès national des unités de soins, d’évaluation et de prise en charge Alzheimer, que les prestations de répit et d’accompagnement des familles ayant à charge une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer allaient être modélisées et développées en France. « Environ 67% des aidants ont entre soixante-quinze et quatre-vingt-neuf ans. Leurs principales difficultés sont l’administration du foyer, l’accompagnement dans les actes de la vie quotidienne et la permanence de l’aide, dans le cas des conjoints ». Onze 48/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 plates-formes expérimentales de répit et d’accompagnement permettent de coordonner les interventions existantes (répit à domicile, groupes de parole, soutien psychologique) en identifiant un lieu d’accueil pour les aidants – centre locaux d’information et de coordination (CLIC), hôpital, association par exemple - et en leur proposant une offre adaptée, rapide et de proximité. Par ailleurs, un appel d’offres a permis de sélectionner des opérateurs pour des formules particulières d’assistance : le répit à domicile, la garde de nuit à domicile, les activités sociales et culturelles pour le couple aidant/aidé et les séjours de vacances. Jean-Philippe Flouzat, conseiller technique référent du plan Alzheimer à la direction générale de la cohésion sociale, explique que « les dispositifs de répit à domicile seront modélisés en mars 2011. Les plates-formes, elles, ont aussi vocation à se développer sur le territoire en 2011 et 2012 ». Parmi les modèles figure le « Baluchon Alzheimer », un dispositif de répit à domicile permettant à l’aidant (le conjoint ou le concubin dans la moitié des cas) – d’être accompagné ou de quitter le domicile durant plusieurs jours. L’expérimentation des équipes spécialisées de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) concerne trente-neuf équipes pilotes, composées d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, assistés d’un aide-soignant ou d’un aide médicopsychologique (AMP) formé pour devenir assistant de soins en gérontologie (ASG), et de l’infirmière coordinatrice de SSIAD qui réalise l’évaluation, en contact avec le médecin traitant et définit les modalités de l’intervention. « Les SSIAD porteurs de cette expérimentation doivent avoir une capacité minimale de soixante places », ajoute Sophie Bouches, qui annonce la mise en place de cinq cents équipes opérant sur le territoire en 2012. « Il s’agit de faire reprendre aux gens les activités qu’ils aimaient faire auparavant, comme le jardinage ou la cuisine, et d’expliquer à l’aidant comment gérer les troubles comportementaux, avec l’intervention de professionnels pour douze à quinze séances prescrites par le médecin », indique Jean-Philippe Flouzat. www.espaceinfirmier.com, 28 décembre 2010. Services à la personne : mesures fiscales Le gouvernement indique que le crédit ou la réduction d’impôt de 50%, qui représentent une aide de près de 4 milliards d’euros, « permettent, dans tous les cas, de rendre le travail déclaré plus intéressant que le travail non déclaré et ainsi de lutter contre le travail au noir ». La suppression de l’abattement de 15% va-t-elle se répercuter sur les salariés, avec pour effet de moindres avantages sociaux pour ceux-ci ? Le gouvernement indique que l’écart restera très faible pour les salariés ayant une rémunération proche du SMIC : 27 centimes d’euros par heure pour une rémunération de 1.1 SMIC, 0.55 centimes d’euros par heure pour une rémunération de 1.2 SMIC. Pour les organismes et structures agréées, la mesure va-t-elle se traduire par un renchérissement des coûts ? Cela dépend des activités concernées, et non des structures elles-mêmes. Le gouvernement indique que « les prestations de services auprès des personnes fragiles resteront exonérées de charges à 100%, comme aujourd’hui. Il n’y a aucun coût supplémentaire pour les structures à ce titre. www.gouvernement.fr, 3 janvier 2010. Aide à domicile et services à la personne Le Collectif de l’aide et des soins à domicile, regroupant seize associations, et la Mutualité française réclament la mise en place d’un fonds d’intervention, l’organisation d’une rencontre tripartite avec l’Etat et l’Assemblée des départements de France, ainsi que le maintien des politiques de professionnalisation et de qualification. Après le dépôt de bilan de l’ADAR de Lille, de l’ASSAD 77, de l’ARAST de la Réunion, le CODAPA Eure et Loire, trois cent cinquante services d’aide à domicile risquent la fermeture en 2011. Roselyne 49/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale a déjà annoncé le déblocage de cinquante millions d’euros provenant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). La députée UMP des Ardennes Bérengère Poletti estime inévitable le recours à la reprise sur succession avec des seuils protégeant les catégories moyennes www.agevillagepro.com, 10 janvier 2011. Ile-de-France : orientations sociales et médico-sociales régionales Laure Lechatellier, vice-présidente (Europe Ecologie – Les Verts) du Conseil régional d’Ilede-France en charge de l’action sociale, des formations sanitaires et sociales, de la santé et du handicap, a annoncé que le rapport-cadre posant les grands principes et les orientations de l’action régionale dans le domaine social et médico-social sera adopté fin mars 2011. Une priorité doit être donnée, selon elle, à la prise en charge de la maladie d’Alzheimer : « il n’existe à ce jour aucune structure d’accueil ni d’hébergement en Ilede-France pour les malades jeunes », selon l’élue parisienne, pour qui l’effort doit également porter sur les maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer (MAIA). www.ash.tm.fr, 21 janvier 2011. Flandre : assurance dépendance obligatoire En Belgique, La Flandre a institué par décret en 2001 une assurance-dépendance obligatoire (zorgverzekering) en plus du système fédéral de sécurité sociale existant. Toute personne de plus de vingt-cinq ans domiciliée sur le territoire flamand est tenue de s’affilier à une caisse de soins dépendance, moyennant une cotisation annuelle de 25 euros. Cette assurance ouvre droit à une allocation, aujourd’hui d’un montant de 125 € mensuels, librement utilisable pour des aides et soins résidentiels ou à domicile, ou des soins de proximité. Le dispositif, qui impose de recourir à des services d’aide agréés par la Communauté flamande, a été attaqué devant la Cour constitutionnelle belge au motif qu’il instaure une discrimination entre citoyens belges : il a dû être adapté et élargi de manière facultative aux Bruxellois et également ouvert aux ressortissants d’autres États membres de l’Union européenne résidant en Flandre, après avis de la Cour européenne de justice au printemps 2008. 20% des besoins lourds des personnes âgées en Flandre ne seraient toujours pas couverts, ni par cette assurance, ni par le système fédéral d’aide aux personnes âgées. Le dossier d’une réflexion plus poussée sur le financement de la dépendance des personnes âgées, avec la mise en place éventuelle d’une assurancedépendance pour toute la Belgique, est en attente, compte tenu des incertitudes pesant sur l’évolution du paysage institutionnel belge. www.la-croix.com, 3 janvier 2010. Commune Alzheimer admis : Bruges fait un nœud à son mouchoir Animant depuis plusieurs années une plateforme de coordination, les professionnels du centre d’expertise Foton de Bruges (Belgique) ont voulu participer au projet « Commune Alzheimer Admis ». L’objectif était de sensibiliser et mobiliser l’ensemble des citoyens de la ville et ancrer la problématique Alzheimer dans la vie sociale locale. Ils ont réuni des représentants d’hôpitaux, de services de soins infirmiers, de maisons de retraite... Œuvrant en partenariat, l’équipe organise des réunions publiques larges ou destinées à des acteurs clés, comme les commerçants, les écoles, les organismes culturels. La formation d’agents de la police municipale et de salariés de la ville pour être « médiateurs » (personnels au service du public, chargés de veiller à la tranquillité dans la rue ou les transports en commun, appelés « agents d’ambiance » dans certaines villes) a appris à ceux-ci, par exemple, à reconnaître dans la rue les personnes malades qui seraient 50/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 perdues. Un forum sur le site Internet rassemble les bonnes volontés et les propositions. Enfin, pour renforcer l’adhésion de tous à cette action, Foton a conçu un logo en forme de clin d’œil qui représente un nœud à un mouchoir rouge (on fait un nœud pour ne pas oublier), qui est apposé sur tous les lieux publics participant à l’opération. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.dementievriendelijkbrugge.be/, janvier 2011 (site en néerlandais). www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Ecosse : plans Alzheimer locaux Le comté de Fife est une grande région à l'est de l'Écosse qui offre une mixité de zones rurales et urbaines de taille modérée. En 2007, le service national de santé (National Health Service) et les autorités locales (Fife Council) ont commencé à élaborer une stratégie visant à répondre aux besoins évolutifs et croissants de la population atteinte de maladie d'Alzheimer et apparentée, sans augmentation significative des coûts. Afin de garantir la qualité et la pertinence de cette stratégie, les acteurs clés des services sanitaires et sociaux ont travaillé avec le Dementia Services Development Centre (DSDC) de l'Université de Stirling. Après une phase de recherche et de consultation, le Fife Council a adopté la stratégie en novembre 2009 pour une période de dix ans. À l'issue de cette période, les services pour les personnes atteintes de troubles cognitifs dans le Fife devraient être en adéquation avec les besoins des personnes malades et de leurs aidants ; mis en œuvre grâce aux ressources personnelles et à un soutien financier individualisé ; intégrés dans la vie locale ; dispensés de façon conjointe par les prestataires des secteurs de santé, du social et du logement ; non exclusifs en termes de diagnostic et de besoins. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Presse internationale Initiative européenne sur la maladie d’Alzheimer et les autres démences (1) S’appuyant notamment sur la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et sur les résultats du projet EuroCoDe (European Collaboration on Dementia), un programme d’Alzheimer Europe financé par la Commission européenne et soutenu par la Fondation Médéric Alzheimer, le Parlement européen a adopté le 19 janvier 2011 une résolution sur une initiative européenne pour « faire face à la maladie d’Alzheimer et aux autres démences ». Le Parlement appelle le Conseil à « déclarer que les démences constituent pour l'Union européenne une priorité sanitaire ». Le Parlement demande au Conseil et à la Commission de « tenir compte du concept de démence lors de l'élaboration, à l'avenir, d'actions de prévention en matière de santé, notamment en liaison avec son interaction avec les maladies cardiovasculaires, la santé mentale, l'activité physique, l'éducation dans le domaine de la santé et les technologies nouvelles ». Le Parlement invite les États membres à fournir aux citoyens de l'Union européenne des informations sur le mode de vie à suivre dans le but de retarder ou de prévenir l'apparition de la maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence, grâce à la promotion du concept d'«un mode de vie sain pour un cerveau sain». Le Parlement souligne la nécessité de disposer de données épidémiologiques et cliniques permettant d'étayer les recherches. » La recherche concernant les facteurs de risque et la définition des critères de diagnostic précoce sont 51/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 d'une importance capitale ». Le Parlement appelle les Etats-membres à élaborer et mettre en œuvre des protocoles communs pour définir de nouveaux critères de diagnostic précoce, des bio-marqueurs de progression de la maladie, afin de « tirer profit de l'émergence de nouvelles thérapies pour la démence comme pour la prédémence », à établir un agenda de recherche commun dans le domaine des maladies neurodégénératives, à partager les bonnes pratiques. Résolution du Parlement européen sur une initiative européenne pour faire face à la maladie d'Alzheimer et aux autres démences (2010/2084 INI), 19 janvier 2011. www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-20110016+0+DOC+XML+V0//FR. Initiative européenne sur la maladie d’Alzheimer et les autres démences (2) Le Parlement encourage la Commission à « élaborer des lignes directrices pour l'élaboration et la mise en œuvre d'un diagnostic précoce commun basé sur une consultation pluridisciplinaire de la mémoire et un dispositif d'annonce et d'informations adapté permettant au malade et à son entourage d'aborder l'entrée dans la maladie dans une démarche de qualité ». L’Union européenne soutient trente-quatre projets sur les maladies neurodégénératives pour un montant de 159 millions d'euros. Le Parlement estime indispensable dans le cadre du 8ème PCRD (programme cadre de recherche et développement ) « de remédier au caractère morcelé de la recherche, en particulier celle sur la maladie d’Alzheimer, et d'inclure des projets se rapportant aux domaines insuffisamment explorés des thérapies non médicamenteuses, comportementales et cognitives ». Le Parlement « insiste sur l'importance du soutien psychologique pour les patients et pour leurs familles ; préconise de conjuguer l'approche psychosociale du vieillissement avec les résultats de la recherche médicale et biomédicale ». Des travaux de recherche en économie de la santé, en sciences sociales et humaines ainsi que des approches non pharmacologiques sont également nécessaires pour comprendre les aspects psychologiques et sociaux de la démence. Le Parlement souligne « l'importance de l'aide à domicile pour les malades et les personnes âgées et la contribution vitale qu'apportent les organisations à but non lucratif et de bénévoles dans l'assistance des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'autres affections liées à l'âge ». Il préconise l’élargissement des initiatives de l'UE dans le domaine des droits des personnes atteintes de démence, notamment le recours aux directives anticipées et l'adoption de systèmes de tutelle. Il souligne qu’« il y a lieu de préserver la dignité des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et d'abolir la gêne et la discrimination dont elles sont victimes ». Le Parlement encourage les États membres et la Commission européenne à « promouvoir une réflexion et une démarche éthique par rapport aux malades pour garantir la permanence et le respect de la personne humaine, et à lancer une réflexion sur le statut juridique de la personne souffrant de maladies neurodégénératives afin d'encadrer juridiquement le champ de la privation de liberté et de la protection juridique du malade ». Résolution du Parlement européen sur une initiative européenne pour faire face à la maladie d'Alzheimer et aux autres démences (2010/2084 INI), 19 janvier 2011. www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P7-TA-20110016+0+DOC+XML+V0//FR. Etats-Unis : projet national Alzheimer Le Congrès américain a voté la proposition de loi concernant le projet national Alzheimer (NAPA-National Alzheimer's Project Act). Le président Obama a signé la loi le 4 janvier 2011. On estime que 5.3 millions d’Américains seraient atteints de la maladie d’Alzheimer. Le coût de la maladie pourrait atteindre 800 milliards de dollars (600 milliards d’euros) en 52/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 2050, un montant dépassant le budget militaire américain. L’objectif du projet national Alzheimer est de faciliter le développement de traitements efficaces pour la prévention ou la guérison (cure), au moyen d’efforts intensifs de recherche, comme cela a été le cas dans les domaines du cancer ou du SIDA. Les agences fédérales (Centers for Disease Control and Prevention, National Institutes of Health, Department of Veterans Affairs, Food and Drug Administration, Indian Health Service, Centers for Medicare and Medicaid Services) feront partie de comités consultatifs, dans lesquels seront aussi représentés les communautés de chercheurs, les services de soins et d’accompagnement, et les aidants. La coordination sera assurée par le département de la Santé et des services à la personne (Department of Health and Human Services). L’une des premières tâches du comité consultatif sera de produire un rapport recensant tous les projets actuels financés au niveau fédéral en termes de recherche, de traitement, d’hébergement, d’accompagnement à domicile, afin de décider des programmes devant être intégrés dans le projet national. Le financement de ce projet n’est pas mentionné dans le texte voté par le Congrès. Family Caregiver Alliance, 12 janvier 2011. www.alz.org, http://easterniowahealth.com, 5 janvier 2011. Chine : le développement des dispositifs spécialisés Alzheimer (1) La Chine commence à se préoccuper de la maladie d’Alzheimer, écrit David Barboza du New York Times. On estime que la population des personnes âgées de soixante ans et plus atteindra quatre cents millions de personnes dans trente ans, et le nombre d’aidants potentiels devrait diminuer, notamment en raison de la politique de l’enfant unique. Les Chinois l’appellent « le problème 4-2-1 » : cet enfant unique devra assumer le soutien de deux parents et quatre grands parents. Face à ce problème, la réponse est de type « 90-73 » : 90% des personnes âgées seront prises en charge à domicile, 7% en accueil de jour et 3% en maison de retraite. Reconnaissant les difficultés à venir, la Chine commence à éduquer le public et la communauté médicale à la démence, et les grandes villes planifient la construction de nouveaux établissements. Ainsi Shanghaï, la plus riche et la plus dynamique des métropoles chinoises, estime à cent vingt mille le nombre de ses habitants atteints d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Zhang Fan, directeur adjoint de la protection sociale au bureau des affaires civiles, déclare : « nous aurons besoin chaque année d’au moins cinq mille lits supplémentaires ». Qui va payer pour l’accompagnement professionnel ? Dans les années 1990, la Chine a démantelé son système de soutien financier d’Etat dit du « bol de riz en fer, du berceau à la tombe », lors de l’évolution de sa politique économique. Mais cela a affaibli le filet de sécurité social, notamment pour les personnes âgées. New York Times, 12 janvier 2011. Chine : le développement des dispositifs spécialisés Alzheimer (2) La Maison des Aînés n°3 de Shanghaï est « un coûteux complexe résidentiel de briques rouges, équipé d’un salon de coiffure, d’un cinéma, de salles de jeux remplies de jouets et d’une suite karaoke offrant les dernières nouveautés musicales. Le Dr Zhang Naizi, président de cet établissement, déclare que le centre a adopté une approche d’attention personnalisée développée en Europe. « Les patients doivent rester actifs à l’aide de jeux de mémoire, le personnel doit garder un contact constant avec les patients en les prenant par le bras ou par la main lorsqu’il leur parle, en espérant qu’ils se sentiront plus en sécurité ». Une salle multimédia projette des images de rues de Shanghai, et des images montrant l’environnement des patients, pour qu’ils se sentent comme chez eux. De nombreux patients portent également des bracelets de géolocalisation pour permettre au 53/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 personnel de savoir où ils sont. « Je suis fier de dire que nous avons le premier centre professionnel pour patients atteints de démence », dit le Dr Zhang. « Nous sommes les premiers dans le pays. Il ya dix ans, on envoyait ces patients dans des services psychiatriques. C’est différent maintenant ». New York Times, 12 janvier 2011. Efficience Au Royaume-Uni, le coût de prise en charge de la démence s’élève à 20 milliards de livres sterling par an (24 milliards d’euros), et pourrait atteindre 27 milliards (32 milliards d’euros) en 2018. Le groupe parlementaire non partisan (All-Party Parliamentary Group on Dementia), présidé par la baronne Sally Greengross, s’interroge sur la manière d’utiliser l’argent plus efficacement. Les députés s’intéressent particulièrement à deux programmes locaux, dans le Yorkshire, identifiés par le King’s Fund : à Doncaster, une équipe de liaison à domicile a permis d’éviter 75% des hospitalisations sur un an ; à Leeds, une équipe de psychiatrie de liaison a permis de réduire la durée d’hospitalisation de 54%, libérant 1 056 journées de lits hospitaliers par an. Un rapport de 2009 de la Société Alzheimer britannique suggérait que l’on pourrait économiser au moins 80 millions de livres chaque année (96 millions d’euros) si les personnes hospitalisées atteintes de démence pouvaient sortir de l’hôpital une semaine plus tôt. Réduire de deux-tiers l’utilisation des antipsychotiques, objectif affiché par le gouvernement, permettrait d’économiser 55 millions de livres (66 millions d’euros). www.bbc.co.uk, 31 décembre 2010. Repères — Initiatives Presse nationale Santé publique : approches culturelles Aux Etats-Unis, il y a trente ans, un groupe portoricain de Hartford (Connecticut) a fondé un Conseil (Hispanic Health Council) pour prendre en compte les problèmes de santé de la communauté latino-américaine et proposer des programmes spécifiques de promotion de la santé. Jeannette DeJesus, ancienne présidente de ce Conseil, vient d’être nommée commissaire déléguée du département de santé publique du Connecticut et conseiller spécial du gouverneur sur la réforme de santé. MedlinePlus, www.hispanichealth.com/hhc/, 12 janvier 2011. Technologies du domicile : les services de support Le docteur Claude Deroussent, médecin de campagne à Muntzenheim, près de Colmar, urgentiste et gériatre de formation, a aménagé son garage en appartement-laboratoire. Il teste les nouvelles technologies du domicile pour accompagner la dépendance des personnes âgées. « Les maisons de retraite, c’est un pis-aller. Presque tous veulent l’éviter », constate-t-il. En 2004, il crée avec des architectes, des médecins, des psychologues, des ergonomes et des informaticiens l’association Médetic (Médecine et technologies de l’information et de la communication). Ensemble, ils proposent aux résidences seniors et aux particuliers des systèmes permettant de rester chez soi, même avec un certain degré de dépendance. « Trop souvent, ces types de projets n’envisagent que des téléalarmes. Seules, elles ne suffisent pas et, dans 90 % des cas, ne sont pas utilisées ou sont inutilisables au moment où elles seraient vraiment utiles. Nous avons une 54/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 approche transversale dans laquelle l’architecture, les nouvelles technologies et la gestion des services fonctionnent ensemble », poursuit-il. L’association propose aussi un suivi des maladies chroniques, avec des machines d’autocontrôle de la tension par exemple, ou des habitudes de vie, pour repérer si la personne se lave de moins en moins ou se couche de plus en plus tôt, signes d’une « altération progressive de l’état général ». L’ordinateur peut alors lancer une alerte en cas de courbe inhabituelle. Médetic gère également la maintenance des systèmes, notamment les centres d’appel. La démarche intéresse vivement les mairies, promoteurs immobiliers et bailleurs sociaux. L’association, dont les bureaux sont installés à Colmar, compte aujourd’hui quinze salariés à temps complet. Elle a déjà été sollicitée pour une cinquantaine de projets de résidences neuves. La première ouvrira à Baltzenheim, en Alsace, à l’automne. La formule a été testée chez vingt particuliers à qui elle sera proposée à la fin de l’année. L’association se donne pour objectif d’équiper mille logements par an, la commercialisation devant être lancée cette année. Le label Médetic ne devrait être attribué qu’aux résidences à taille humaine et pratiquant des loyers raisonnables. L’abonnement aux services Médetic, comprenant la location du matériel, ne devrait pas excéder soixante euros par mois pour une habitation individuelle. www.la-croix.com, 3 janvier 2011. Presse internationale Revitalisation du bénévolat en accueil de jour Des professeurs de sciences infirmières de la Faculté de médecine Botucatu à São Paulo (Brésil) ont mené une étude qualitative utilisant le cadre théorique de l’interactionnisme symbolique pour comprendre l’expérience des interactions bénévoles auprès de personnes âgées dépendantes dans un accueil de jour. La revitalisation du bénévolat est principalement réalisée par les anciens aidants familiaux, à la recherche d’un rôle dans le processus de réparation de la perte passée. L’une des conditions principales pour renforcer le lien avec l’institution est de savoir établir un processus réciproque, ce qui implique une expérience positive de la négociation chez les bénévoles. En particulier, l’équipe pluridisciplinaire doit être attentive à tout signal de surcharge émotionnelle chez les bénévoles, notamment ceux intervenant auprès de personnes ayant des capacités mentales déclinantes, pour les inciter à se reposer ou leur proposer des changements d’activité dans l’institution. Pour les auteurs, le modèle théorique développé permet de préserver et valoriser le capital humain afin d’assurer le maintien des services de soutien bénévole pour le binôme famille-aidant professionnel. Mangini Bocchi SC et al. Entre o fortalecimento e o declínio do vínculo voluntário-idoso dependente em um centro dia. Nery Anna Escola 2010 ; 14(4). Doi :10.1590/S141481452010000400015. Octobre-décembre 2010. www.scielo.br, décembre 2010 (article en portugais). Charon JM. Interactionnisme symbolique : une introduction, une interprétation, une intégration. New York : Prentice Hall. 1989. Visite au musée (1) Le Carnegie Museum of Art de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis) a mis en place un programme mensuel de visite de musée pour des groupes de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, calqué sur le programme développé par le musée d’art moderne de New York Meet Me at the MoMA avec le soutien de la Fondation MetLife, qui attire cent personnes par mois. Amir Parsa, directeur du projet Alzheimer du MoMA, travaille à temps partiel au musée Carnegie. Qu’en disent les personnes malades ? « Devant une œuvre de Mary Cassatt montrant deux femmes, l’une assise et portant un chapeau, l’autre debout 55/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 sans chapeau, l’une des participantes s’est soudain mise à parler. Trois ou quatre mots. Dans sa vie professionnelle, elle était acheteuse dans un grand magasin, et voir des chapeaux et des vêtements a déclenché chez elle un vif intérêt. Devant le tableau Moi et mon village de Marc Chagall, un participant s’est mis à parler de l’endroit où sa mère avait été enterrée, et de la façon dont il avait vécu l’évènement. Sa femme ne l’avait jamais entendu parler de ces moments-là ». Les tableaux sont « un catalyseur de conversation qui n’aurait pas lieu dans d’autres circonstances », explique Amir Parsa. Cet engagement des personnes malades dans l’expérience artistique permet une opportunité de formation personnelle, un échange d’idées qui n’a pas besoin de s’appuyer sur de la mémoire à court terme, une opportunité d’accéder à la mémoire ancienne, une ouverture aux idées et aux centres d’intérêt des autres, un moyen de rencontrer des gens, un espace social pour rencontrer d’autres personnes malades, un répit physique et psychologique. www.post-gazette.com, 27 décembre 2010. http://news.linkedsenior.com, 12 janvier 2010. Visite au musée (2) Les visites durent une heure à une heure et demie. Les groupes s’arrêtent quinze à vingt minutes devant quatre ou cinq tableaux. La discussion, qui n’exige aucune connaissance artistique, s’installe autour de questions auxquelles chacun peut répondre, comme « que voyez-vous ? » ou « que pensez-vous des couleurs que l’artiste a utilisées ? ». La conversation se construit par couches successives, pour permettre aux participants de se sentir à l’aise et de sentir que leur participation est légitime. Le guide (docent) prend soin de bien regarder les personnes malades dans les yeux et de ne pas diriger une conversation à deux niveaux, l’une avec les aidants et l’autre avec les personnes malades. Chaque personne du groupe est considérée sur un pied d’égalité. A un certain moment de la visite, le guide donne un sujet, par exemple : « qui mettriez-vous dans ce tableau, et à quel endroit ? » et demande aux participants : « retournez-vous et parlez !» (turn and talk). De cette façon, les personnes les plus timides, ou celles qui ne peuvent se projeter, sont encouragées à parler. « Elles n’ont pas à se déplacer, elles doivent juste retourner leur chaises. C’est du lien social. Ce qui est fascinant, c’est qu’elles ne suivent pas toujours les consignes. Mais il y a beaucoup de partage et de rire ». Les effets sont apparemment durables. Kathe Patrinos, guide, n’est pas venue durant un mois. Une personne malade, en fauteuil roulant, l’apostrophe : « j’étais ici la dernière fois, mais pas vous ». Kathe Patrinos et l’équipe soignante en sont restés cois. www.post-gazette.com, 27 décembre 2010. Visite au musée (3) A Helsinki (Finlande), une expérience pilote intitulée « Tour de la mémoire multisensoriel »(multisensorial memory tour for persons with dementia) visait à faciliter les visites de musée à des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade modéré. Dix groupes, de trois à huit participants et de deux à trois infirmières, sont allés admirer une sélection de chefs d’œuvre. Afin de renforcer des évocations de souvenirs à la vue d’un tableau, un support multisensoriel spécialement conçu invite, par exemple, face à la représentation d’un arbre, à sentir l’odeur du feu de bois, ou encore, face à de beaux vêtements dans un portrait, à pouvoir toucher de la soie. L’association Alzheimer Finlande a assuré la formation du personnel et des guides de la Finnish National Gallery, tandis que les infirmières ont reçu une information sur l’histoire de l’art et sur l’art comme support de réhabilitation. Cette visite multisensorielle est proposée sur le site du musée, et 56/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 l’association espère trouver les moyens de poursuivre en 2011 cette expérience réussie. Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.fondation-mederic-alzheimer.org. www.muistiliitto.fi, janvier 2011 (site en finnois). www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. Faits et chiffres 33 000 : c’est le nombre de lits du groupe Orpéa, spécialisé dans les maisons de retraite et les cliniques de soins de suite et réadaptation, après le rachat de 100% du groupe Mediter et de 49% du groupe Medibelge. www.agevillagepro.com, 3 janvier 2011. 300 à 400 : c’est le nombre de structures d’aide à domicile en difficulté, selon le collectif réunissant 16 fédérations et associations d’aide à domicile, qui réclament toujours un fonds d’urgence de 100 millions d’euros. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale, a proposé de mobiliser 50 millions d’euros issus de la section IV de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, qui finance notamment la professionnalisation du secteur. Le Journal du domicile et des services à la personne, janvier 2011. 121 millions d’euros : c’est le montant du volet « personnes âgées » du plan d’aide à l’investissement 2010, dont plus de 97 millions ont été répartis entre vingt-cinq régions. Le solde non dépensé sur l’enveloppe réservée aux PASA (pôles d’activités et de soin adaptés) des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), complètera l’enveloppe au plan d’aide 2011. Sur 256 établissements en travaux, 194 incluront des PASA, 29 des UHR (unités d’hébergement renforcées). Le montant total des travaux s’élèvera à plus de 858 millions d’euros. www.senioractu.com, 25 janvier 2010. Représentations de la maladie Internet In memoriam : Sargent Shriver Sargent Shriver, ancien candidat démocrate à la vice-présidence des Etats-Unis en 1972, beau-frère de John Fitzgerald Kennedy et beau-père d’Arnold Schwarzenegger, est mort à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Il souffrait de la maladie d’Alzheimer depuis 2003. Le président Kennedy l’avait nommé en 1961 directeur des Peace Corps, organisme de service civil créé et dirigé par le gouvernement américain ayant pour mission de « favoriser la paix et l’amitié dans le monde » grâce au bénévolat. Cette agence compte aujourd’hui près de deux cent mille bénévoles dans cent trente-neuf pays. A la mort du président Kennedy, Sargent Shriver était resté membre du gouvernement de Lyndon Johnson, pour devenir l’architecte de sa politique de « guerre contre la pauvreté » aux Etats-Unis. Entre 1968 et 57/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 1970, il a été ambassadeur des Etats-Unis en France. Sa fille Maria Shriver, journaliste, a produit en 2009 une série télévisée pour la chaîne HBO intitulée The Alzheimer’s Project. Washington Post, 18 janvier 2011. www.romandie.com, 19 janvier 2011. www.sargentshriver.org, 25 janvier 2011. Littérature My Father at 100, de Ron Reagan Les Américains ont-ils élu président une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer au stade précoce ? Ron Reagan, fils du président Ronald Reagan (1911-2003), révèle que son père souffrait des premiers signes de la maladie d’Alzheimer alors qu’il était encore président des Etats-Unis. Il pense que son père aurait démissionné avant la fin de son second mandat en 1989, si la maladie avait été diagnostiquée. Il se souvient particulièrement de la difficulté de Ronald Reagan à trouver ses mots, et comment il est apparu “perdu et ahuri (lost and bewildered) lors des débats de la campagne présidentielle contre son rival Walter Mondale en 1984. Ronald Reagan se serait aperçu des premiers signes de la maladie en 1986. Reagan R. My Father at 100. 240 p. ISBN 9780670022595. New York : Viking. Penguin Press. www.washingtonpost.com, 15 janvier 2001. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles, par Marie-Jo Guisset-Martinez, avec la collaboration de Marion Villez (1). Ce troisième Guide Repères de la Fondation Médéric Alzheimer s’attache à identifier ce qui met en péril l’identité des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Il décrit et analyse des initiatives qui permettent de soutenir et de favoriser les liens avec ceux dont les capacités cognitives s’affaiblissent. Allant des idées reçues au pari de la rencontre, du respect des droits et des choix aux moyens de rester partie prenante de la vie familiale, l’ouvrage s’appuie d’abord sur la parole des personnes malades et des proches qui les entourent. Marie-Jo Guisset-Martinez et Marion Villez les ont rencontrés, écoutés, lors de leurs visites de réalisations locales en France et dans d’autres pays du monde. Les témoignages et récits de professionnels recueillis lors de différents échanges ont, eux aussi, contribué à alimenter ce livre. Des pratiques autour de la nuit, des plaisirs de la table et de la fin de vie sont également présentées. Les questions cruciales de la vie sociale, de l’aménagement des espaces en institution, des relations avec le voisinage et de la vie dans la cité sont mises en perspective. Enfin, ce Guide Repères traite du soutien des aidants, de leur répit et montre ce qui dans le travail des équipes apporte ce supplément d’âme, à savoir l’éthique appliquée au quotidien. Une cinquantaine d’exemples choisis en France et dans une vingtaine de pays étrangers illustrent les thèmes traités. Pour la Fondation Médéric Alzheimer, « aujourd’hui, les vrais enjeux sont la primauté de la personne sur sa maladie ou ses symptômes, les conditions à réunir pour respecter ses droits, ses choix et son rythme de vie, ainsi que les modalités à inventer pour qu’elle demeure partie prenante de son cercle familial et de la société ». Dans la préface de l’ouvrage Françoise Héritier, professeur honoraire au Collège de France, et membre du conseil d’administration de la Fondation Médéric Alzheimer, écrit : « ce livre, pertinent et sensible, a pour objectif, contre le désespoir, de présenter et mettre en valeur les graines d’excellence dans une action ou une démarche d’équipe ». Mary Marshall, professeur émérite à l’Université de Stirling (Ecosse), qui a mis en place le programme de développement de services pour la démence, écrit : « il s’agit d’un de ces ouvrages qui vous arrête sur votre lancée et vous oblige à réfléchir en profondeur au soin 58/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 et à l’accompagnement des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou apparentée (…). Il y a toujours à apprendre de pratiques qui existent ailleurs, même quand on pense être à la pointe ». Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.fondation-mederic-alzheimer.org. www.senioractu.com, 7 janvier 2011. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. www.dailymotion.com/.../xgpfn8_alzheimer-guide-reperes-de..., http://fr-alzheimer360.com, www.agevillage.com, 25 janvier 2011. Actualités sociales hebdomadaires, 26 janvier 2011. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles, par Marie-Jo Guisset-Martinez, avec la collaboration de Marion Villez (2). Françoise Héritier souligne le changement des représentations en dix ans. On voyait les choses comme « une affaire de famille, de responsabilités transférées et assumées par un proche, un fardeau. C’était donc une fin en soi que de vouloir fournir des moyens pour alléger ce poids ». Aujourd’hui, « les priorités ne sont plus les mêmes. L’illusion d’une réponse médicamenteuse a disparu ainsi que celle d’une prise en charge complète par la solidarité nationale. On admet désormais que toute situation est particulière, que la maladie ne se manifeste pas, n’évolue pas de la même manière pour tous. D’une certaine façon, nous sommes devenus plus avertis, plus pragmatiques, plus modestes. Mais le grand changement de point de vue est autre : désormais, c’est la personne malade qui prime sur son mal et ses symptômes. Parler de personne malade est en soi une reconnaissance du fait que cette personne n’est pas identifiable et définissable par la maladie qui la touche. Elle n’est pas un alzheimer ». Pour l’ethnologue, désormais, « la personne, ses droits, ses choix, ses rythmes de vie, prennent le pas sur ce mal qu’on ne peut traiter. La thématique est devenue celle, exigeante, du maintien des liens menacés et d’une identité jamais perdue : cette personne est pour toujours l’époux, la mère, le frère, la grand-mère…, place qu’elle ne peut plus nommer peut être mais qui est la sienne et qui sert d’appui à des actes (regarder des photographies, chanter une chanson, caresser un chat, boire ensemble un chocolat…) dont le sens n’est pas de durer dans la mémoire mais dans leur effectuation même, ici et maintenant. La personne malade est celle qui souffre en premier de la détérioration de ses capacités cognitives, mais elle est capable fort longtemps d’intervenir pour gérer sa propre vie et faire entendre ses volontés et désirs, même s’ils paraissent mineurs : manger avec ses doigts, sortir et rentrer la nuit dans un jardin attenant, s’assoupir au salon à des heures indues, se vêtir à sa guise… Le désordre et l’effroi naissent des barrières qu’on lui oppose ». Guisset-Martinez MJ et Villez M. L’identité retrouvée. Nouveaux liens, nouvelles solidarités pour une autre approche de la maladie d’Alzheimer. Repères pour les pratiques professionnelles. Paris : Fondation Médéric Alzheimer. Guide Repères, décembre 2010. 184 p. ISBN 978-2-917258-00-2. www.senioractu.com, 7 janvier 2011. www.uniopss.asso.fr, 20 janvier 2011. www.dailymotion.com/.../xgpfn8_alzheimer-guide-reperes-de..., http://fralzheimer-360.com, www.agevillage.com, 25 janvier 2011. Actualités sociales hebdomadaires, 26 janvier 2011. Alzheimer, l’invité imprévu, de Juliette Rivière « Dans la famille Delville, je demande le père ! », a décrété un jour la « sale maladie ». « Alzheimer, c’est une vraie bombe à retardement. Elle avance d’abord dans 59/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 l’ombre, sournoisement, jour après jour, avant d’exploser. Grignotant le cerveau de Jules, elle le plonge dans un monde parallèle où ses proches ne parviennent plus à le rejoindre. Mais, en choisissant Jules, la maladie contamine en réalité la famille entière ». Jules a quatre-vingt-deux ans, c’est un homme du Nord dont l’obsession est de retrouver sa mère et le village de son enfance, et qui a pour seul apaisement de parler sa langue maternelle, le chti. Rose, la vaillante épouse, ne veut rien lâcher et pense garder Jules auprès d’elle jusqu’au bout, mais elle s’épuise. Trois des quatre enfants cherchent des solutions pragmatiques. Une autre, « fantasque, fusionnelle, trop aimante, se bat seule contre tous pour que son père reste en famille ». Juliette Rivière est professeur de lettres. Rivière J. Alzheimer, l’invité imprévu. Récit. Paris : Editions du Jubilé. 192 p. ISBN 978-286679-531-3. 19 janvier 2011. Alzheimer et Autonomie, de Nicolas Kopp, Jean-Philippe Pierron, Marie-Pierre Réthy et Catherine Thomas-Antérion La maladie d'Alzheimer inquiète, angoisse, bouleverse. Elle remet en question l'identité personnelle et notamment l'autonomie, altérant l'existence en termes de choix, de relation à l’autre, d’expression de la volonté et de la pensée. Elle impose aux sujets malades de nouvelles règles de pensée et de décision ; elle demande une adaptation du milieu et des autres à ce nouveau mode d'être. Ce livre réunit les interrogations de différents acteurs (médecin, cadre infirmier, psychologue, sociologue, philosophe, juriste) sur cette question difficile et les problèmes qui en découlent. Quelle représentation se fait-on de la maladie ? Que va susciter son annonce ? Quelle place nos sociétés, nos institutions, nos prévisions de santé publique peuvent-elles accorder au statut de la personne dite « démente » ? Que peut être l’accompagnement d’un patient dont on pense qu’il est « déchu » de son identité et d’une partie de ses droits ? L'enjeu de cette réflexion pluridisciplinaire est d'une part épistémologique, en exposant l'écart existant entre l'image de la maladie, sa conception scientifique, la réalité vécue, et d'autre part éthique, en invitant à ne pas confondre entrée dans la dépendance et perte d'autonomie. Cet ouvrage, qui croise les regards du biologiste, du neurologue et du philosophe, défend le principe d'un respect de l'autonomie propre à motiver soignants et « aidants » vers plus d'écoute, de confiance, de nuances, d'échanges, de compréhension et de sollicitude. Kopp N et al. Alzheimer et Autonomie. 312 p. Paris : Les Belles Lettres. ISBN-13 978-2251-43022-5. Mars 2010. Neurologie Psychiatrie Gériatrie, décembre 2010. La mémoire égarée, de Samantha Harvey, traduit par Catherine Pierre-Bon Jake Jameson est architecte. Il a soixante-cinq ans. Il se débat avec la maladie d’Alzheimer. Luttant chaque jour un peu plus dans sa vie quotidienne, Jake rebrousse aussi chemin en lui-même. Il est urgent d’y voir clair, avant qu’il ne soit trop tard, avant que son esprit ne devienne comme la lande immense et vide sur laquelle il a grandi et où il est revenu s’installer avec sa femme. « Une expérience de lecture aussi passionnante qu’éprouvante », écrit Jeanne de Ménibus dans le Journal du dimanche. « Ecrire sur une mémoire qui peu à peu s’érode et s’épuise. Et pas seulement écrire sur, mais se fondre en elle, dans sa confusion, ses trous, ses raccourcis, ses infidélités au réel ». Harvey S. La mémoire égarée. Paris : Stock. 384 p. ISBN : 9782234064270. Janvier 2011. Le Journal du dimanche, 23 janvier 2011. Le pays de l’absence, de Christine Orban « Maman n’est plus dans son regard », écrit Christine Orban. « Ce regard, je n’ai pas le droit de le surprendre, le regard qui part, qui ne voit rien ou qui voit tout ». Sa mère a soixante-treize ans, a été très belle, a séduit beaucoup d’hommes et vit au Maroc dans des 60/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 conditions fort agréables, et elle vient à Paris pour les fêtes de Noël chez sa fille, son mari et ses deux enfants. Elle a emporté avec elle un tout petit singe que les enfants marocains voulaient tuer et qu’elle extirpe de sa manche: une peluche. « Ce qui est le plus fascinant ou le plus terrible dans ce témoignage », écrit Bernard Pivot, « c’est, quel que soit l’amour d’une fille pour sa mère, la quasi-impossibilité de vivre juste pour celle qui a gardé toute sa raison. Trop patiente ou trop impatiente. Rarement à la bonne distance ou à la bonne hauteur. Trop accommodante ou trop sévère. Comment rester la fille d’une femme dont elle est en quelque sorte devenue la mère ? Comment répondre aux questions incessantes, répétitives, obsessionnelles d’une vieille dame qui ne sont pas sans rappeler les questions des enfants autistes ? Comment réagir à ses échappatoires, à ses obsessions, à ses contradictions, à ses bouffées de vie, à ses désirs vacillants, à son enfermement ? Comment parler sa langue ?» Orban C. Le Pays de l’absence. Paris : Albin Michel. 171 p. ISBN 978 2 226 21866 7. Janvier 2011. Le Journal du dimanche, 23 janvier 2011. La dépendance des personnes âgées : quelle réforme ?, ouvrage collectif La Documentation française publie un état des lieux de la dépendance en France et les voies de réforme envisageables, avec Stéphane Le Bouler, chargé de mission pour les questions de protection sociale et de sécurité sanitaire au CAS; Valérie Rosso-Debord, rapporteur de la mission sur la prise en charge de la dépendance ; Olivier Ferrand, président de la Fondation Terra Nova ; Agnès Gramain, professeur d’économie de la santé, du vieillissement et de la famille à l’Université de Nancy 2, et Jérôme Wittwer, professeur d’économie à l'Université Paris-Dauphine ; Blanche le Bihan, chercheur en sciences politiques et Claude Martin , directeur du Centre de recherches sur les soins de longue durée et la vulnérabilité à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). La dépendance des personnes âgées : quelle réforme ? Documentation française. Regards sur l’actualité 366. Décembre 2010. 104 p. ISSN : 0337-7091. www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332603664/index.shtml. Vivre plus longtemps. Interrogations sur les défis de la longévité et de la dépendance, de Rose-Marie van Lerberghe Faut-il avoir peur de devenir dépendant ? D'entrer en maison de retraite ? De travailler au contact des personnes âgées ? Comment financer la prise en charge d'un parent dépendant ? s’interroge Rose-Marie van Lerberghe, présidente du groupe Korian et ancienne directrice de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. En 2050, près de 16% de la population française aura plus de soixante-quinze ans, contre moins de 9% aujourd'hui, et la maladie d'Alzheimer, qui touche déjà huit cent cinquante mille Français aujourd'hui, connaît cent soixante-cinq mille nouveaux cas chaque année. Rose-Marie Van Lerberghe s’attaque aux idées reçues, comme l’épouvantail du vieillissement, les réquisitoires contre les maisons de retraite privées commerciales et les limites du vivre chez soi. Elle souligne la difficulté de faire face à la maladie d'Alzheimer, la peur de confier un proche à un établissement d'accueil, les relations des soignants avec les personnes dépendantes, la vie dans les établissements, la question de la maltraitance, et s’interroge sur la capacité de la société à prendre en charge la dépendance et sur les modalités de son financement durable. Elle propose de faire évoluer les métiers, les parcours, les regards sur les « professionnels de l’humain », sans tomber dans la surqualification. Face aux coûts de la prise en charge, elle milite pour une réforme de l’organisation de la filière soin : des évaluations partagées, une coordination des acteurs de la filière, depuis le maintien à domicile jusqu’à l’EHPAD, avec des épisodes justifiés et courts en hôpital. Elle salue le choix politique italien de faire évoluer vingt-cinq mille lits 61/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 de soins aigus du secteur public en cinquante mille lits de soins de suite et maison de retraite médicalisées dans le secteur privé, ce rééquilibrage devant limiter selon elle le reste à charge des familles. Pour éviter de « peser sur les nouvelles générations », elle n’est pas hostile à la mobilisation de l’épargne via une assurance socialisée ou une « rente viagère immédiate ». Van Lerberghe RM. Vivre plus longtemps. Interrogations sur les défis de la longévité et de la dépendance. Paris : Le Cherche Midi. 13 janvier 2011. ISBN : 978-2-7491-1707-2. www.agevillagepro.com, 10 janvier 2011. Vivre en maison de retraite, d’Eric Favereau. Préface de Véronique Fournier, photographies de Jean-Louis Courtinat À l’occasion d’un travail de recherche en éthique clinique mené récemment dans quelques maisons de retraite, les auteurs ont recueilli des bribes d’histoires et ont photographié des moments de vie. La parole est donnée aux résidents, qui évoquent le déplaisir d’être là, le temps qu’il reste, un certain sentiment de fatalité ; aux proches, chez qui pointent l’angoisse et la culpabilité ; aux soignants, parfois désemparés devant des familles fragiles qui ne peuvent guère les aider : « ils se dépêtrent, là-dedans. Parfois, on les regarde comme des soutiens ; d’autres fois, on les ressent comme des grains de sable ». Vivre en maison de retraite. Paris : Centre éthique clinique. Assistance publique – Hôpitaux de Paris. décembre 2010. Pages de vie en maison de retraite. Témoignage et réflexion, d’Annie Duponchelle et Géraldine Elschner « Le jour où, bon gré mal gré, Victor quitte son domicile pour entrer en maison de retraite, tout se bouscule dans sa tête. Comment franchir le pas de cette nouvelle porte qu'il aurait tant aimé ne jamais devoir ouvrir ? Que va-t-il découvrir dans cette nouvelle vie ? L'aide tant attendue pour soigner son épouse atteinte de la maladie d'Alzheimer ? Sans doute, mais à quel prix ? Sa fille transmet le récit de ces instants. À travers elle, c'est Victor qui raconte et se livre. Ses doutes, ses craintes, son angoisse, ses idées noires, mais aussi son humour, ses joies et ses restes d'espoir. Le récit nous plonge simplement dans le vécu de Victor, dans son ressenti et son émotion. Raconter pour mieux comprendre, comprendre pour mieux accompagner. Après le récit de Victor, des fiches thématiques ont pour objectif d'enrichir le questionnement des familles confrontées au vieillissement de leurs proches, à la question de leur avenir et de leur éventuelle entrée en maison de retraite, et de fournir aux équipes chargées d'accueillir et d'accompagner ces personnes dans leurs établissements, les bases de réflexion nécessaires pour donner du sens aux actions et aux organisations ». L’ouvrage est préfacé par Joëlle Le Gall, présidente de la FNAPAEF (Fédération nationale des associations de personnes âgées en établissement) et Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), co-fondateurs de l’Association AVVEC (Vivre et vieillir ensemble en citoyen). www.mollat.com, 5 janvier 2011. www.agevillagepro.com, 16 novembre 2010. Duponchelle A et Elschner G. Pages de vie en maison de retraite. Témoignage et réflexion. Chroniques sociales. Janvier 2011. ISBN : 978-2-85008-843-8. D’un prétendu droit de mourir par humanité. L’euthanasie en question, par BernardMarie Dupont. Bernard-Marie Dupont est médecin, généticien, et docteur en philosophie. Président de l’Institut européen d’éthique de la santé à Bruxelles, il a fondé Medethic, une société d’expertise bioéthique. Selon lui, « vouloir légaliser l’euthanasie revient à transférer à la 62/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011 collectivité la décision de sa propre mort. Quotidiennement, soignants, bénévoles, juristes sont confrontés à des demandes d’euthanasie tandis que la pression médiatique sur ce sujet ne cesse d’augmenter ». Bernard-Marie Dupont construit sa réflexion sur le refus de l’euthanasie à partir de l’argument du philosophe Emmanuel Kant sur « un prétendu droit de mentir par humanité ». D’un prétendu droit de mourir par humanité. L’euthanasie en question. Paris : François Bourin. 230 p. Janvier 2011. ISBN 978-2-84941-214-5. Sexualité et vieillissement, de Gérard Ribes Il y a encore peu de temps, les médecins ne se souciaient pas de la dimension sexuelle du troisième âge. « Cette désexuation des aînés a marqué et marque encore le fossé entre le monde des adultes et celui des vieux. Le vieux serait celui qui n’a plus d’identité sexuée, sa seule identité étant l’indifférenciation de la vieillesse, une forme d’angélisme l’excluant des sensations de son corps et du plaisir du dialogue des corps. Le monde est en train de changer dans la vision que nous avons des personnes âgées, c’est à nous d’en rétablir toutes les dimensions et d’abord les dimensions sensorielles. Si la vue, l’ouïe, le goût et l’odorat diminuent avec l’âge, la sensualité dans son ensemble, et notamment le toucher, sont à réhabiliter, à développer, à entraîner », écrit Gérard Ribes, psychiatre, professeur associé de psychologie au laboratoire de psychologie de la santé et du développement (EA 3729) de Institut de psychologie à l’université de Lyon 2. Association départementale d’éducation pour la santé du Rhône, janvier 2011. Sexologies, janvier 2010. www.em-consulte.com/article/244144. Lyon : Chroniques sociales. 144 p. ISBN 978-2-85008-760-8. ___________________________________________________________________ Veille presse : Michèle Frémontier, Paul-Ariel Kenigsberg et Alain Bérard Rédaction de la revue de presse : Paul-Ariel Kenigsberg et Alain Bérard Editorial : Jacques Frémontier Directeur de la publication : Michèle Frémontier 63/63 Fondation Médéric Alzheimer Revue de presse de janvier 2011