en Australie
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WWWcolas.com ROUTES Le magazine du groupe Colas NUMÏROMARS Reportage Colas en Australie SOMMAIRE.5-%2/n-!23 escales 04 >$U#ANADAÌLA2ÏPUBLIQUETCHÒQUEx 4OURDUMONDEENIMAGESDESCHANTIERS PROJETSETAUTRESRÏALISATIONSDU'ROUPE reportages 24 > #OLASEN!USTRALIE 32 > #OLAS"ELGIUMACTEURMAJEURAUPLATPAYS trajectoires 36 > 4OUSEXERCENTLEURMÏTIERAVECPASSION ETNOUSFONTPARTAGERLEURQUOTIDIENETLEURS PROJETS0ORTRAITSDECOLLABORATEURS horizons rencontres 68 > $AVID-ANGINi)NSCRIREDANS LADOCUMENTATIONSURLURBANISMEETDANS LARÏALITÏDAVANTAGEDEVOIRIESSECONDAIRES POURUNEVILLEPLUSACCESSIBLEÌTOUSw 70 > ,AROUTEVUEPARx*EAN2ENOi,AROUTE ESTRELIÏEÌDESSENTIMENTSEXTRÐMESw mécénat 72 > i%NROUTEPOURLÏCOLEwAIDE ÌLARECONSTRUCTIONEN#ROATIE 74 > &ONDATION#OLAS/DILE&ERRON6ERRON colascope 46 > 4ECHNIQUEACQUISITIONSSITESDEPRODUCTION NOUVEAUXCONTRATSRESSOURCESHUMAINESx 2ETOURSURLESDERNIERSMOISDELAVIEDU'ROUPE en images 58 > 2ENCONTRESVISITESTROPHÏESCAMPAGNE DERECRUTEMENTÏVÏNEMENTSCULTURELSx 1UELQUESIMAGESDELACTUALITÏÏVÏNEMENTIELLE DU'ROUPEEN&RANCEETÌLINTERNATIONAL Photo de couverture : Bush en Australie-Occidentale. éditorial PAR(ERVÏ,E"OUC ’année 2011 aura été, après la déception de 2010, celle du retour de Colas sur la voie du succès. Le chiffre d’affaires a atteint 12,4 milliards d’euros, en hausse de 6% par rapport à 2010. Quant à la rentabilité, elle a progressé de 50%. L Ces belles performances méritent d’autant plus d’être soulignées que l’environnement mondial a été – et restera encore pour quelque temps sans doute – dominé par la crise économique et financière. Le niveau élevé du chiffre d’affaires recouvre, certes, des évolutions contrastées selon les zones géographiques dans lesquelles Colas est implanté : croissance en France métropolitaine, en Amérique du Nord et en Asie/Australie ; légère progression en Europe du Nord ; légère baisse en Afrique, dans l’Océan Indien et dans les départements d’outre-mer ; baisse plus forte en Europe centrale. Mais, globalement, il a dépassé nos prévisions. Surtout, l’amélioration sensible de la rentabilité constitue une grande satisfaction, et je tiens à féliciter ici les femmes et les hommes de Colas pour les efforts accomplis. Cette progression est le fruit de notre stratégie, appliquée avec détermination. Au niveau des prises d’affaires, les marges ont été privilégiées aux volumes. De nombreuses actions d’adaptation ou de progrès ont été menées à bien, en Europe centrale notamment, où les pertes ont été très fortement réduites – c’était l’un des enjeux majeurs de l’année 2011 –, mais aussi dans les départements d’outremer, en France métropolitaine et dans toutes les implantations. Colas a également poursuivi sa politique de développement ciblé. En outre, à la différence de 2010, aucune charge non courante n’a dû être enregistrée. Le succès de Colas en 2011 se mesure aussi à l’aune des multiples contrats remportés sur les cinq continents. En particulier, Colas s’est distingué dans les offres complexes. Je pense, en France, à la concession de l’autoroute A 63 dans les Landes, aux PPP du contournement routier de Vichy et de la voirie urbaine du Plessis-Robinson, au marché à performance énergétique de l’éclairage public de la ville de Paris. A l’international, je citerai les grands chantiers autoroutiers canadiens, l’aéroport de Maurice, le tramway de Casablanca, les métros de Kuala Lumpur en Malaisie et de Los Teques au Venezuela, l’entretien du réseau ferré britannique dans le cadre de marchés pluriannuels. Enfin, dans ce panorama rapide de l’année écoulée, je n’oublie pas nos objectifs de développement responsable. La sécurité tout d’abord. C’est mon obsession. Après le temps d’arrêt constaté dans notre progression, je demande à chacun d’entre vous de se remobiliser. Les enrobés tièdes constituent un autre enjeu essentiel : leur rythme de substitution aux enrobés traditionnels doit être désormais accéléré. L’année 2012 sera encore une année d’incertitudes, notamment celle qui pèse sur les capacités de financement de nombre de nos donneurs d’ordre. Pour aborder l’exercice, Colas dispose d’un carnet de commandes élevé, en hausse de 5% en France et à l’international, et d’une situation financière solide. Je fais confiance aux femmes et aux hommes de Colas, à leurs talents d’entrepreneurs, créateurs, responsables. En 2012, tous ensemble, nous devrons redoubler de vigilance et de réactivité pour que Colas continue sa marche en avant. ROUTES N° 28 – mars 2012 04 escales Canada Grande-Bretagne Du Canada à la République République tchèque France tchèque en passant par le Gabon, Etats-Unis Emirats arabes unis Gabon Indonésie l’Indonésie et la France… Tour du monde Madagascar Ile de la Réunion Ile Maurice en images des chantiers, projets et autres réalisations du Groupe. > CANADA SintraSURLEBOUCLIERCANADIEN La société nationale québécoise de production, transport et distribution d’électricité Hydro-Québec construit actuellement un complexe hydroélectrique sur la Romaine, qui se jette dans le golfe du Saint-Laurent, à environ 1 000 km de Québec. Dans le cadre de ce projet, ROUTES N° 28 – mars 2012 Litel (Sintra) a installé plus de 800 poteaux de bois, dont 650 dans le roc, et environ 500 ancrages pour la construction d’un réseau aérien électrique de 48 km. La principale difficulté ? Forer la roche. Pour y parvenir, il a fallu utiliser une foreuse à roc montée sur une pelle hydraulique. Côté logistique, des chemins d’accès ont dû être créés, ici et là, avec du remblai. Du fait de l’isolement du site, les équipes ont été hébergées dans une base vie. Au total, quinze entreprises et 2 500 personnes participent au chantier. Le savoir-faire de Sintra a été particulièrement apprécié. MADAGASCAR Le pont de la rivière Mahajamba A 500 km au nord-ouest d’Antananarivo, Colas Madagascar a réalisé en 2011 un ouvrage d’art sur la Mahajamba. Ce viaduc à poutres précontraintes et à double voie de circulation repose sur 26 pieux forés de 20 mètres de profondeur. Il comprend cinq travées de 40 mètres chacune. Les travaux ont été menés à bien par 130 collaborateurs en seulement huit mois. Au-delà de cette performance sur les délais, la filiale a prouvé une nouvelle fois sa capacité à réaliser des ouvrages complexes, des fondations profondes jusqu’à la précontrainte. 06 escales FRANCE Autolib’ :UNCHANTIERMARATHON Le 5 décembre dernier, trois mois seulement après le début de l’aménagement des stations, les premières voitures électriques Autolib’, mises en location en libre-service à Paris et dans 45 communes limitrophes, étaient en place pour le lancement de l’opération. Choisie par le groupe Bolloré pour construire les infrastructures de stationnement et de recharge, Colas Ile-deFrance - Normandie a créé une ROUTES N° 28 – mars 2012 agence dédiée. Afin de tenir les délais imposés, 35 équipes VRD (voiries et réseaux divers) ont travaillé simultanément. En novembre, la cadence était d’une station construite par heure : un véritable tour de force ! Au total, 200 km de fourreaux ont été posés pour l’acheminement, notamment, de l’électricité. Les revêtements ont été réalisés en asphalte, enrobés, dalles ou pavés. Enfin, la touche finale a été portée par les équipes de Viamark spécialisées dans la signalisation verticale et le marquage au sol. Grâce à une coordination remarquable entre les différents intervenants, indispensable en raison de la brièveté des délais et de l’exiguïté des sites, le chantier s’est soldé par un succès. Mais ce n’est pas fini : en juin 2012, 1 100 stations Autolib’ devront avoir été livrées, offrant 5 000 places de stationnement. escales 07 FRANCE Compogreen® au bois de Boulogne Afin de favoriser les déplacements piétonniers et cyclistes, la Ville de Paris a demandé à l’agence Hauts-de-Seine/Paris de Screg Ile-de-France Normandie de réaménager le carrefour des Cascades, dans le bois de Boulogne. Au programme : réduction de la voirie, amélioration du tracé des pistes cyclables, aménagement paysager des trottoirs et des voies de service. De l’enrobé Compogreen®, fabriqué à partir d’un liant de nouvelle génération issu de matières premières végétales, a été mis en œuvre. ETATS-UNIS Alaska : #OLASKA REJOUEiLA2UÏEVERSLORw Crise oblige, l’or à la cote ! En témoigne le chantier réalisé par Exclusive Paving (Colaska) pour le compte de Northwest Gold LLC, société minière basée à Ester, près de Fairbanks, dans le centre de l’Alaska. Depuis août dernier, les équipes draguent le fond d’un lac, à la recherche d’or. Une opération qui redonne vie à ce gisement inactif depuis des années. Le dragage se fait au moyen d’une pompe diesel utilisée habituellement par Colaska pour l’extraction de granulats dans ses propres carrières. Après assèchement, le sable, les gravillons et les cailloux extraits de la mine sont acheminés par bande transporteuse et stockés chez Northwest Gold LLC. Les mines d’or : un nouveau marché pour Colaska… ROUTES N° 28 – mars 2012 FRANCE Hippodrome de Chantilly : courir par tous les temps La piste en gazon de l’hippodrome de Chantilly (60), parallèle à la célèbre piste du Jockey Club, entre les grandes écuries et le château, a été transformée en piste tout-temps. Les équipes de l’agence Oise de Colas Nord-Picardie ont remplacé le gazon par du sable fibré avec une fondation drainante. En s’affranchissant des aléas climatiques, l’hippodrome pourra doubler son activité. escales 09 EMIRATS ARABES UNIS Pleins feux SUR!BU$HABI En juin prochain, Abu Dhabi, capitale et plus grand émirat des Emirats arabes unis, brillera de 1 700 feux tricolores Aluxe D300. Cette technologie conçue par Aximum Produits Electroniques a, en effet, été retenue par les services de la Ville d’Abu Dhabi chargés de la voirie et de la signalisation tricolore lumineuse. Pour son premier chantier de ce type au MoyenOrient, Aximum a notamment mis au point et développé des signaux piétons utilisant des pictogrammes à l’américaine. Le produit a également été adapté pour répondre aux exigences techniques locales en termes de consommation, avec des leds vertes spécifiques pour un rendu particulier et des fixations sur potence. Vitrine du savoir-faire et de la gamme d’Aximum Produits Electroniques, ce marché devrait devenir une référence pour Aximum dans la région. ROUTES N° 28 – mars 2012 escales FRANCE L’A 36 armée pour le trafic poids lourds L’autoroute A 36, surnommée «la Comtoise» – du nom de la région qu’elle traverse, puisqu’elle relie Beaune à Mulhouse –, connaît un trafic poids lourds important. APRR (Autoroute Paris-Rhin-Rhône), gestionnaire de l’A 36, a décidé de rénover sur 8 km la couche de roulement, qui avait été fortement dégradée par les intempéries durant l’hiver 2010-2011, et de renforcer la voie lente, particulièrement sollicitée. Les équipes de Colas Est (Société Jurassienne d’Entreprise et centre Côte-d’Or) ont notamment mis en œuvre un complexe antifissures, composé de fibres armées. REPUBLIQUE TCHEQUE Škoda Auto :UN PREMIERMARCHÏPROMETTEUR Pour parquer les véhicules sortant des lignes de production de l’usine de Mladá Boleslav, située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Prague, Škoda Auto a confié à Colas CZ la construction d’une aire de stationnement de 61 000 m2. Le prix, les délais et la qualité de l’offre présentée par la filiale ont séduit le constructeur tchèque. La proximité de la centrale d’enrobage de Colas CZ a également joué en sa faveur. Les travaux, qui s’achèveront en juin prochain, mobilisent en moyenne 30 collaborateurs et nécessitent 43 000 m3 de terrassement, 28 000 tonnes d’agrégats et 25 000 tonnes d’enrobés. Avec ce premier marché, Colas CZ peut se prévaloir désormais d’une référence, non seulement auprès de Škoda Auto, mais aussi d’autres constructeurs automobiles implantés en République tchèque. ROUTES N° 00 année 28 mois – mars 2012 escales 11 INDONESIE 3URLAROUTEDEla mine de Bontang Depuis 2008, Wasco, filiale indonésienne de Colas, réalise des travaux d’entretien routier pour la société Indominco, qui exploite une mine de charbon à Bontang, sur l’île de Bornéo. Dans le cadre d’un contrat pluriannuel renouvelable, les équipes, constituées d’une cinquantaine de collaborateurs, sont chargées d’entretenir la route d’accès au site d’extraction, longue de 35 km. Cette infrastructure doit supporter les passages répétés des camions qui transportent le charbon. La technique de maintenance mise en œuvre est un enduit (chip seal) double couche au liant polymère. La mine se trouvant située dans une région reculée de l’île, la réalisation des travaux nécessite une organisation et une logistique spécifiques. En particulier, les délais d’acheminement des matériaux et du matériel peuvent être longs. Wasco réalise également des travaux d’entretien routier pour Adaro, autre société minière présente à Bornéo. Les succès remportés par la filiale auprès de ces clients l’encouragent à proposer des solutions techniques et des services innovants et adaptés aux besoins du secteur minier. ROUTES N° 28 – mars 2012 12 escales ETATS-UNIS BarrettRÏHABILITEUNRÏSERVOIREN0ENNSYLVANIE Au printemps de l’année dernière, IA Construction Corporation (IACC), entité de la filiale américaine Barrett Industries, a réhabilité l’étanchéité d’un réservoir pour une société hydroélectrique. Surnommé «The Bowl», cet ouvrage d’une capacité de 500 millions de litres d’eau est situé dans le nord-ouest de la Pennsylvanie, au cœur de la forêt nationale d’Allegheny, ROUTES N° 28 – mars 2012 très fréquentée par les amateurs d’activités de plein air. L’étanchéité d’origine avait été réalisée, déjà, par IACC en 1985. Dans un premier temps, les équipes ont raboté les parois intérieures et le fond du bassin. Puis elles ont mis en œuvre des enrobés dont la formulation a été élaborée spécifiquement avec l’aide du laboratoire NacTech (North American Colas Technical Center). Résultat : un revêtement flambant neuf à l’étanchéité garantie. Pendant toute la durée des travaux, des précautions particulières ont été prises en matière de sécurité des équipes et de respect de l’environnement. Bien que retardé, au démarrage, de vingt-six jours, en raison de pluies diluviennes, et malgré un accès difficile, le chantier a été livré dans les temps. GABON escales 13 Colas Gabon prend son envol à Port-Gentil ! Colas Gabon réalise actuellement la réhabilitation et l’extension de la piste de l’aéroport de Port-Gentil. Ce projet revêt une dimension stratégique pour la capitale économique du pays, située sur une presqu’île et accessible seulement par avion ou par bateau. Commencés en juillet dernier, les travaux s’achèveront en juin 2012. Le chantier de l’aéroport de Port-Gentil illustre le savoir-faire technique et logistique de Colas Gabon. FRANCE Moët Hennessy: UNCHANTIERVERT Souvent sollicitée par les viticulteurs de Champagne, l’agence Screg Est d’Epernay met notamment son savoir-faire au service de Moët Hennessy. Dans le cadre de son projet «Mont-Aigu», cette prestigieuse maison fait construire une nouvelle cuverie d’une capacité de 100 000 hl. Les équipes réalisent les terrassements de la voirie et du bâtiment, les chaussées, le système d’assainissement, les réseaux d’eau et d’électricité ainsi qu’un giratoire sur la RD 9. Un chantier particulièrement respectueux de l’environnement : l’intégralité des déblais a été réutilisée, des enrobés basse température Ecoflex ont été mis en œuvre et la grave ciment a été recyclée à 30%. Par ailleurs, un système naturel de traitement des hydrocarbures véhiculés par les eaux pluviales sur la voirie a été mis en place : les polluants sont absorbés par des plantes. Un livret explicatif a été distribué aux équipes pour favoriser la collecte sélective. Les travaux prendront fin en août 2012, pour accueillir à temps les vendanges… ROUTES N° 28 – mars 2012 14 escales FRANCE AximumFAITBRILLERLA6ILLE,UMIÒRE La Ville de Paris a choisi le groupement Evesa, dont fait partie Aximum, pour la réalisation d’un marché à performance énergétique (MPE) relatif à l’éclairage public, l’illumination et la signalisation tricolore lumineuse de la capitale. Objectif : faire baisser de 30% en dix ans la consommation d’énergie induite. Le marché comprend l’assistance à maîtrise d’ouvrage et l’exploitationROUTES N° 28 – mars 2012 maintenance de quelque 180 000 lampadaires et 140 000 points lumineux de signalisation tricolore. Sur les 300 personnes chargées de mener à bien ce contrat, 150 sont réparties sur les sites d’exploitation, 25 dressent l’état des lieux des installations existantes pour piloter la maintenance du patrimoine par ordinateur et 45 autres traitent les demandes d’intervention d’urgence des riverains. Une cinquantaine d’ingénieurs et de techniciens du pôle Assistance à maîtrise d’ouvrage étudient les questions de performance énergétique. Premier levier d’action : remplacer le matériel énergivore par des ampoules à basse consommation ou des diodes de nouvelle génération. Parmi les autres pistes figure la régulation de l’intensité lumineuse en fonction de l’horaire et de l’emplacement des éclairages. FRANCE escales 15 Spac : contrat clés en main à Hauterives En 2009, Spac Grands Projets (secteur tuyauterie) s’est vu confier la construction des installations de surface d’un stockage souterrain de gaz naturel en cavités salines, à Hauterives (26). Le contrat est réalisé en EPCC (Engineering, Procurement, Construction and Commissioning). La première tranche des travaux s’est achevée fin 2011. ILE MAURICE Airbus A380 : SYNERGIESSURLETARMAC Afin de pouvoir accueillir l’Airbus A380 et faire face à la croissance du trafic aérien liée au tourisme, Airports of Mauritius a attribué à un groupement composé de Colas Maurice Ltée et de Rhem Grinaker deux contrats complémentaires. Le premier porte sur l’agrandissement et la rénovation de la piste existante. Le second concerne la construction d’un taxiway de 2 400 mètres. Pour ne pas perturber le trafic, les travaux se déroulent de nuit, selon un phasage très serré. Les équipes de Colas Maurice Ltée bénéficient de l’appui technique des autres entités de la zone Océan Indien, notamment Colas Mayotte et Colas Madagascar. Outre son savoir-faire et son expertise, la capacité de Colas à mobiliser des ressources humaines et matérielles importantes pour la réalisation de gros projets contribue fortement à son succès dans la région. Synergies entre filiales et solidarité du réseau ne sont pas de vains mots ! ROUTES N° 28 – mars 2012 escales GRANDEBRETAGNE Manchester : une piste au top ! Colas Ltd. a réhabilité la piste d’envol et les taxiways de l’aéroport de Manchester et rénové son système d’éclairage au sol. Une première en Grande-Bretagne : la mise en œuvre d’un béton bitumineux aéronautique (BBA) aux normes françaises, sans rainures, qui améliore fortement la qualité et la performance de la piste. FRANCE Screg Sud-Est AUCURDELA#ITÏDES0APES Dans le cadre de son programme de réfection de chaussées, la Ville d’Avignon a confié à Screg Sud-Est la rénovation du boulevard Saint-Roch sur 1,5 km. Cet axe à 2 x 2 voies, très emprunté, est situé au pied des remparts sud de la ville, à proximité de la gare d’Avignon-Centre. Avec le concours des services municipaux, une signalisation adaptée a été mise en place afin de maintenir l’accès à la gare. Après une semaine de préparation en bord de voie, les opérations de rabotage puis de mise en œuvre des enrobés ont été menées de nuit, tambour battant, au moyen d’une vingtaine d’engins. L’objectif a été atteint : limiter le plus possible la gêne causée aux usagers et achever les travaux avant la rentrée scolaire. ROUTES N° 28 – mars 2012 escales 17 FRANCE Perrier TPSEJETTEÌLEAU Perrier TP (Colas Rhône-Alpes - Auvergne) a réalisé, sur le site du lac des Sapins de Cublize (69), créé artificiellement à la fin des années 1970, 15 000 m2 de bassins biologiques – les plus grands d’Europe ! La zone de baignade existante étant polluée par des algues, la communauté de communes du pays d’Amplepuis-Thizy a décidé d’aménager un nouvel espace pour les baigneurs, indépendant du lac. Première étape avant le terrassement : la construction par les équipes d’un «barrage», constitué d’une digue et de palplanches, séparant la future piscine du lac actuel. Trois bassins de tailles différentes ont ensuite été creusés ainsi qu’un bassin de lagunage destiné à régénérer l’eau par des plantes aquatiques. Des réseaux de dégazage et de drainage ont été également mis en place pour protéger la géomembrane posée sur le fond des bassins. Des précautions particulières ont été prises sur le plan environnemental pendant la durée des travaux, comme le stationnement des engins de chantier sur des surfaces étanches ou la remise de kits antifuites aux chauffeurs. Les baigneurs pourront profiter des nouveaux équipements dès l’été 2012. ROUTES N° 28 – mars 2012 18 escales FRANCE 24 Heures du Mans : #OLASDANSLACOURSE La particularité de la RD338, qui relie Le Mans à Tours ? Sa section à double emploi, empruntée soit par des poids lourds, soit par… des voitures de course ! La ligne droite des Hunaudières fait en effet partie du circuit mythique des 24 Heures du Mans, la plus prestigieuse des courses automobiles d’endurance. Pour réaliser la réfection de la couche de roulement de cette section, ROUTES N° 28 – mars 2012 le centre Colas Centre-Ouest du Mans a dû répondre à plusieurs impératifs, dont notamment la sécurité et le confort des pilotes, qui peuvent rouler jusqu’à 340 km/heure. A cette fin, le choix s’est porté sur un revêtement rugueux haut de gamme, au liant Colflex®. Les équipes ont par ailleurs respecté des délais très courts, afin de ne pas perturber trop longtemps la circulation : en trois semaines, 5,4 km de chaussée ont été rabotés, 5 000 tonnes de fraisats évacuées, puis 4 800 tonnes d’enrobés mises en œuvre en pleine largeur. Le «plus» Colas ? L’utilisation d’enrobés tièdes 3E®, qui permettent, par rapport à des enrobés classiques, de réaliser des économies d’énergie de 15 à 25% et de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre. escales 19 FRANCE 3YNERGIESDENUITsur l’A 48 L’été dernier, la société d’autoroutes AREA a confié au groupement composé de Colas Rhône-Alpes - Auvergne (centre d’Echirolles), Sacer Sud-Est (centre d’Eybens) et Screg Sud-Est (centre de Colombe) la réalisation de travaux sur la section Voreppe - Saint-Egrève (38) de l’autoroute A 48. Au programme : la création d’une voie de bus «VSP» (voie spécialisée partagée) sur 4,1 km et la rénovation des enrobés de la section courante sur 5 km. Outre les contraintes horaires, la principale difficulté du chantier résidait dans la planimétrie particulièrement rigoureuse imposée par AREA : aucune «vague» sur la chaussée, même d’un millimètre, n’était autorisée ! Pour répondre à cette exigence, les finisseurs ont été équipés de poutres de 18 mètres. Le chantier s’est déroulé de nuit, afin de ne pas perturber le trafic, et a donné toute satisfaction. ROUTES N° 28 – mars 2012 ILE DE LA REUNION GTOI : un chantier subaquatique Dans le cadre de la politique de développement des énergies renouvelables de la Réunion, EDF a décidé d’agrandir l’usine hydroélectrique de Sainte-Rose, dans le sud-est de l’île. La construction des ouvrages (puits de mise en charge et canal de fuite jusqu’à la mer) qui permettront l’installation d’une cinquième turbine a été confiée au centre génie civil de GTOI. Caractéristique du chantier : son déroulement partiel en milieu subaquatique. Afin de respecter le site classé et le récif corallien, trois bassins de décantation ainsi qu’un barrage flottant antipollution ont été construits. Commencés en septembre dernier, les travaux seront livrés en octobre 2012. FRANCE Belleville-sur-Vie : recyclage sur la RD 763 escales 21 L’agence Sacer Atlantique de La Roche-sur-Yon a réalisé la réfection du contournement à 2 x 2 voies de Belleville-sur-Vie, en Vendée. Particularité de ce chantier : l’intégration de 30% d’agrégats d’enrobés issus de l’ancienne chaussée rabotée. FRANCE Concession : L!DANSLES,ANDES L’Etat a confié en janvier 2011 à Atlandes, société constituée notamment de Colas Sud-Ouest et Screg Sud-Ouest, la mise aux normes autoroutières et environnementales de la section landaise de la RN 10, accidentogène et inadaptée au trafic actuel. Le contrat de concession d’une durée de 40 ans prévoit la conception, l’aménagement, l’élargissement à 2 x 3 voies, l’entretien, la maintenance et l’exploitation ainsi que le financement d’un tronçon de 105 km situé entre Salles (33) et Saint-Geoursde-Maremne (40). Après six mois consacrés aux études et à l’obtention des nombreuses autorisations administratives, les travaux ont démarré dès septembre dernier et mobilisent, au sein du GIE A 63, un grand nombre de collaborateurs du Groupe. Une première tranche d’environ 30 km sera livrée en juin 2013 et sera suivie de la mise en péage, la totalité de l’opération devant s’achever en juin 2014. ROUTES N° 28 – mars 2012 FRANCE La RN 57 voit large escales 22 Afin de faciliter la circulation des 12 000 véhicules empruntant chaque jour la RN 57, l’agence Sacer Paris-Nord-Est de Vesoul a été choisie pour transformer en 2 x 2 voies le contournement de Plombières-les-Bains, dans les Vosges, entre Epinal et Vesoul. Particularité de ce chantier : la mise en œuvre de 20 000 tonnes d’enrobés recyclés à 20%. FRANCE Microville® HP : HALTEAUBRUIT Pour revaloriser son centre-ville, ChâteauThierry, dans l’Aisne, a décidé de transformer la rue Carnot en zone partagée. Pour cela, elle a fait appel à l’agence Vallet Saunal de Screg Nord-Picardie. Les espaces piétonniers ont été élargis et réalisés en pavés de granit beige clair. Parallèlement, la largeur de la chaussée a été réduite et la circulation limitée à 30 km/h. Afin de diminuer le niveau sonore, l’agence a proposé un revêtement phonique innovant, Microville® HP*. Mis au point par l’équipe technique de Screg Nord-Picardie, cet enrobé silencieux de nouvelle génération a pour particularité de présenter des performances acoustiques pérennes par rapport aux enrobés phoniques classiques. En termes de confort, la baisse de niveau sonore obtenue est de l’ordre de 70%. Un gain durable de tranquillité pour les riverains. * Haute pérennité. ROUTES N° 28 – mars 2012 FRANCE LGV Paris-Lyon : du ballast, toujours du ballast De septembre à décembre derniers, l’agence Grands Travaux de Colas Rail a poursuivi le chantier de renouvellement voie ballast (RVB) de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Lyon. Depuis 2009, le RVB avance tous les ans de 40 à 50 km, afin d’assurer le bon nivellement des voies. Réalisées de nuit, pour Réseau Ferré de France (RFF) et avec la SNCF, maître d’œuvre du projet, les opérations ont mobilisé 150 collaborateurs. D’importants travaux d’entretien sont annoncés sur d’autres LGV dans les dix années à venir. Colas Rail est sur les rangs. 24 reportages Colas en Australie Colas a pris pied en Australie en 2008, avec l’acquisition de Sami Bitumen Technologies, SOCIÏTÏ SPÏCIALISÏE DANSLACOMMERCIALISATIONDUBITUMEETLAPRODUCTIONDELIANTSBITUMINEUX SPÏCIAUX2EPORTAGEDANSL/UESTAUSTRALIENSURLUNDESSITESDELAFILIALE AUSTRALIE reportages AUSTRALIE AustralieOccidentale Perth Fremantle Territoire du Nord Queensland Brisbane Australie- Nouvelle-Galles du Sud Méridionale Sydney Victoria Canberra Geelong Melbourne Tasmanie L ’acquisition, en 2008, de la société australienne Sami Bitumen Technologies a constitué une étape importante pour Colas dans le développement de son activité de trading de bitume et de fabrication de produits bitumineux dans la zone géographique Asie-Océanie. Sami Bitumen Technologies, dont le siège social est basé à Sydney, opère en plusieurs points du vaste territoire australien, à partir de trois dépôts de stockage de bitume et de quatre usines de fabrication de produits bitumineux spéciaux (émulsions et liants modifiés, etc.). Ces unités sont situées sur les côtes est et sud-est, à Sydney, Brisbane et Melbourne, ainsi que sur la côte ouest, non loin de Perth. L’activité de la filiale couvre, à l’exception de la phase initiale de raffinage, la totalité de la chaîne du bitume : de l’achat au stockage, à la transformation et à la livraison. AUSTRALIE • Superficie : 7 686 850 km² • Population : 22,6 millions d’habitants • Capitale : Canberra • Ville la plus peuplée : Sydney • Langue officielle : anglais • Monnaie : dollar australien L’Ouest australien : un Eldorado Rendez-vous à Fremantle, petite ville côtière située à 25 km de Perth, en Australie-Occidentale. Direction : la zone portuaire, où Sami Bitumen Technologies possède un dépôt de bitume ainsi qu’une usine de production d’émulsion de bitume et une usine de fabrication de liants. L’activité bénéficie de l’économie florissante de l’Australie-Occidentale, qui affiche un taux de croissance annuel moyen de 4,5%. Souvent désigné comme «la dernière frontière», cet Etat, grand comme cinq fois la France et couvrant le tiers du territoire australien, est un désert de sable rouge pourvu de ressources minières considérables : or, fer, nickel, bauxite, gaz naturel, pétrole, diamant… Du bitume venu d’Asie par bateau «Le bitume que nous achetons vient d’Asie – de Thaïlande, de Singapour, de Corée du Sud, de Chine ou de la raffinerie de Kemaman en Malaisie –, • Fédération de six Etats autonomes (AustralieOccidentale, AustralieMéridionale, NouvelleGalles du Sud, Queensland, Tasmanie, Victoria) et deux territoires (Territoire de Canberra et Territoire du Nord) Sami Bitumen Technologies En 2008, Colas acquiert 51% du capital de la société australienne Sami Bitumen Technologies, dont le siège social se trouve à Sydney. L’entreprise et ses filiales exercent une activité d’importation, de stockage et de vente de bitume ainsi que de fabrication et de distribution de liants bitumineux spéciaux (émulsions de bitume, bitumes modifiés, etc.). Elles opèrent à partir de trois dépôts de stockage de bitume et de quatre usines d’émulsions et de liants, situés à Sydney, Brisbane, Geelong, près de Melbourne, et Fremantle, près de Perth. Depuis 2010, Colas détient 94% du capital de SAMI Bitumen Technologies. CESAR CORTEZ 5.-%4)%2 HOMME-ORCHESTRE Originaire du Salvador, César Cortez est, depuis plus de quatre ans, chef d’équipe sur le site de Sami Bitumen Technologies à Fremantle (Australie-Occidentale). Il est en charge des émulsions, des liants, du bitume, et ce depuis le déchargement des bateaux jusqu’au chargement des camions. Il veille également à la maintenance du dépôt et des deux usines, et à la gestion des risques, aussi bien pour les collaborateurs que pour l’environnement. «Mon travail requiert disponibilité, adaptabilité, rigueur, pondération… autant d’exigences compensées par la richesse et la variété des tâches : je ne m’ennuie jamais, confie-t-il. J’aime être au cœur de la vie du site et j’essaie d’apporter sans cesse des améliorations.» Son rêve : agrandir le dépôt. «Ce serait un vrai challenge, mais aussi une grande fierté !» ROUTES N° 28 – mars 2012 LIVRAISON PAR BATEAU Le site de Fremantle, en Australie-Occidentale, est approvisionné en bitume par bateau venant d’Asie. (Ici, l’AD Matsu.) > SITE DE FREMANTLE, PRES DE PERTH (COTE OUEST) 1 dépôt de bitume, d’une capacité de stockage de 8 000 tonnes et comprenant 4 cuves. 50 000 tonnes de bitume importées et revendues par an. 1 usine de production d’émulsion bitumineuse. 1 usine de production de bitumes polymères. ROUTES N° 28 – mars 2012 explique Sébastien Chatard, chef de secteur chez Sami Bitumen Technologies. La difficulté consiste à se faire livrer au meilleur moment et au meilleur prix, en fonction des commandes des clients. Il faut donc, au préalable, mener un travail de négociation important auprès des raffineries et des armateurs.» Le bitume est acheminé jusqu’à Fremantle par bateau. Ce sont, en priorité, les navires bitumiers du Groupe qui assurent le transport. Ils sont équipés de cuves calorifugées et d’un système de chauffe permettant de maintenir le bitume à température, soit environ 150 °C. Tipco, la filiale thaïlandaise de Colas, qui exerce une activité de trading de bitume dans toute la région du Sud-Est asiatique, en possède six. Le plus souvent, c’est l’«AD Matsu», navire bitumier d’une filiale de Colas basée à Singapour, qui assure le transport jusqu’au site de Fremantle. Stockage, transformation et contrôles qualité Une fois le bateau arrivé à quai, le déchargement commence. Cela dure, en moyenne, de 14 à 24 heures. Le bitume est acheminé par canalisations jusqu’au dépôt, situé à une centaine de mètres. Il est alors stocké à une température comprise entre 160 °C et 180 °C. Il est ensuite éventuellement transformé en produit bitumineux spécial dans l’une ou l’autre des deux usines du site. Dès l’arrivée du bitume au port, puis pendant les phases de reportages STEVE HALLIGAN (Main Roads Western Australia) EXIGENCE ET RECHERCHE $%3!6/)2&!)2% Les autorités routières de l’Australie-Occidentale (Main Roads Western Australia) gèrent un réseau routier de 18 500 km. Leur objectif : offrir un service de haut niveau. Leur maître mot pour y parvenir : l’exigence. Steve Halligan, responsable revêtements, prône notamment le partage d’expérience : «La relation entre Main Roads et Sami Bitumen Technologies est fondée sur la confiance et sur une collaboration intelligente et fructueuse, explique-t-il. Nous comptons beaucoup sur des entreprises comme Sami Bitumen Technologies pour conserver et faire encore progresser le savoir-faire et les compétences techniques. Il est essentiel que nous entretenions de très bonnes relations avec nos partenaires pour développer de nouveaux produits. L’entrée du groupe Colas au capital de Sami Bitumen Technologies a apporté un “plus” à l’entreprise… dont nous bénéficions nous aussi !» stockage ou de transformation, le laboratoire de Sami Bitumen Technologies procède à de nombreux contrôles qualité, y compris au moment où le produit est chargé dans le camion-citerne pour la livraison sur chantier. Qu’il soit à l’état brut ou sous forme de liant ou d’émulsion, le bitume livré aux clients pour des travaux routiers doit en effet répondre aux spécifications exigées par les autorités routières de l’Etat (Main Roads). Il doit aussi supporter le transport, qui peut durer plusieurs jours, jusqu’au chantier où il sera utilisé. La qualité de sa formulation est donc essentielle. Transport terrestre par «road train» Il arrive que les chantiers se déroulent à l’extrémité de l’AustralieOccidentale, soit à plus de 3 500 km de Fremantle. Le bitume à l’état brut, ou le produit bitumineux, est alors transporté par «road train». C’est ainsi que l’on nomme ces convois de plus de 50 mètres de long – camions tirant jusqu’à trois remorques-citernes – croisés dans des paysages s’étendant à perte de vue et sur des routes qui n’en finissent pas. «Pour livrer le bitume, les chauffeurs font parfois 7 000 km aller-retour, explique Wayne Lee, responsable de la société de transport. Conduire un “road train” exige une certaine expérience : ce n’est pas simple de dépasser d’autres véhicules avec de tels monstres, ni même de rester dans l’axe de la route ou encore de stopper l’engin.» Les chauffeurs doivent aussi vérifier régulièrement la température du bitume, qui doit être maintenue constante pour que le produit conserve toutes ses propriétés. La confiance des clients La majorité des clients de Sami Bitumen Technologies sont des entreprises de travaux publics prestataires de Main Roads. «Les entreprises clientes ont confiance dans nos produits car ils sont certifiés, un gage de qualité, explique Ian Willis, directeur général de Sami Bitumen Technologies. En particulier, nos liants bitumineux sont formulés de manière à supporter les longues distances.» Ainsi, par exemple, en Australie-Occidentale, la filiale a livré 50 000 litres de bitume pour le projet d’élargissement d’une section de 12 km de la North West Coastal Highway, dans la région minière de Karratha, à 1 500 km au nord de Perth – un paysage lunaire de terre rouge en plein milieu du bush. Autre chantier pour lequel Sami Bitumen Technologies a fourni du bitume : la rénovation d’une route secondaire du comté de Dumbleyung, à 300 km au sud-est de Fremantle, au moyen de la technique de gravillonnage Sprayseal, très prisée ROUTES N° 28 – mars 2012 30 reportages en Australie-Occidentale pour sa résistance aux charges lourdes et son faible coût. Sami Bitumen Technologies fournit aussi des entreprises qui travaillent exclusivement pour les sociétés minières. La filiale leur propose notamment des émulsions de bitume spécifiques qui aident à réduire les problèmes de poussière. bitumineux spéciaux est reconnue. Depuis que nous avons rejoint Colas, nous avons encore gagné en compétence technique, en particulier grâce à l’appui du Campus Scientifique et Technique du Groupe», souligne Ian Willis. Un atout solide, qui devrait permettre à Sami Bitumen Technologies de poursuivre son développement sur «l’île-continent». L’apport technique de Colas Au fil des ans, Sami Bitumen Technologies est devenue une référence sur le marché australien du bitume. «La qualité de notre bitume et de nos produits DALE NGARIMU SEUL AU MILIEU $%.5,,%0!24x Un, deux, trois… Le poids lourd de Dale Ngarimu peut compter jusqu’à trois remorques ! A bord de son «road train», ce chauffeur maori, originaire de Nouvelle-Zélande, transporte du bitume de Sami Bitumen Technologies dans toute l’Australie-Occidentale. «J’aime être au volant de mon camion et parcourir des dizaines, des centaines, des milliers de kilomètres, seul au milieu de nulle part, explique-t-il. Ma seule crainte : percuter un kangourou, et ma seule hantise : devoir doubler des caravanes pendant les périodes de vacances…» Conduire un «road train» rempli de bitume sur de telles distances nécessite une certaine logistique : afin de maintenir le bitume à température constante, il faut s’arrêter régulièrement pour réchauffer les cuves, aussi souvent que pour faire le plein d’essence… ROUTES N° 28 – mars 2012 AU CŒUR DU BUSH 50 000 litres de bitume ont été livrés pour l’élargissement d’une section de 12 km de la North West Coastal Highway, dans la région minière de Karratha. reportages BELGIQUE Région flamande Région de BruxellesCapitale Région wallonne BELGIQUE • Superficie : 30 500 km2 • Population : 11 millions d’habitants • Capitale : Bruxelles • Langues officielles : néerlandais, français, allemand • Monnaie : euro • Régime politique : monarchie parlementaire • État fédéral composé de trois régions : région flamande, région de Bruxelles-Capitale, région wallonne Routes, autoroutes, aménagements urbains, voies de transport en commun, voiries et réseaux divers, génie civil, assainissement…#OLAS"ELGIUMESTLEADERDELA CONSTRUCTIONETDELENTRETIENDESINFRASTRUCTURESROUTIÒRESEN"ELGIQUE :OOMSURTROISCHANTIERSENCOURSDERÏALISATION BELGIQUE Colas Belgium, acteur majeur au plat pays E n 2011, l’activité de Colas Belgium a bénéficié de conditions climatiques exceptionnelles, illustrées notamment par un été doux et un hiver clément. Elle a également été soutenue par de nombreux projets. Les entités de la filiale ont ainsi réalisé des travaux importants de réfection de chaussées sur les réseaux routier et autoroutier du pays, fortement dégradés par les hivers rigoureux des années 2009 et 2010. Des aménagements d’infrastructures très variés sont, par ailleurs, en cours de réalisation. En témoignent ces trois chantiers. ROUTES N° 28 – mars 2012 L’esplanade de la gare de Liège À Liège, en Wallonie, JMV réalise depuis septembre le réaménagement complet de l’esplanade de la gare de Liège-Guillemins, située dans le centreville. La place des Guillemins devra pouvoir accueillir les 36 000 voyageurs qui transitent chaque jour par cette gare et permettre la cohabitation des automobilistes, des usagers des transports en commun, des cyclistes et des piétons. Le projet est l’objet d’enjeux à la fois esthétiques et techniques. Sur le plan esthétique, tout d’abord, l’exigence est d’autant plus grande que la gare elle-même, d’une architecture audacieuse, est flambant neuve. L’ensemble doit donc être harmonieux. > CHIFFRES CLES COLAS BELGIUM 1988 date de création Numéro 1 des travaux routiers en Belgique 6 entités régionales opérationnelles, couvrant la totalité du territoire belge : Cotra, Enrovia, JMV, Jouret, VBG et Wegebo 1 200 collaborateurs AUTOROUTE EN BETON Les équipes de Colas Belgium ont réalisé la réfection des chaussées de l’autoroute E 411, à hauteur de Tellin. Spécialité belge : de nombreuses chaussées sont en béton. UNE COHABITATION HARMONIEUSE Le réaménagement de l’esplanade de la gare de Liège doit permettre de réconcilier les différents modes de transport. > INDUSTRIES • 5 centrales d’enrobage : 1 300 000 tonnes d’enrobés par an • 2 carrières • 1 usine d’émulsion • 9 centrales à béton > EXPERTISE enrobés, bétons, assainissement, terrassement, génie civil, traitement des sols, etc. > SPECIALITE BETON béton armé continu, béton goujonné, béton imprimé et béton désactivé «Nous devons, par exemple, à tout prix éviter les différences de teinte entre les dalles et le béton armé désactivé de couleur noire», explique Pascal Beckers, conducteur de travaux. Sur le plan technique, ensuite, les équipes sont en charge de l’ensemble des travaux. Elles ont ainsi l’occasion de déployer leurs multiples savoir-faire : terrassement, pose de dalles, mise en œuvre de béton désactivé, travaux d’assainissement, construction de voiries, de plates-formes pour les autobus, de trottoirs, de bordures, de bassins, etc. «Ce chantier nous permet de mettre en valeur notre expertise technique», estime Dominique Werpin, directeur d’exploitation. La traversée de Hoegaarden Sur le territoire flamand, on observe la même volonté de faire cohabiter les diffé- Colas Belgium est reconnue “POURLAQUALITÏETLADIVERSITÏ DESESSAVOIRFAIRE ” ROUTES N° 28 – mars 2012 rents modes de transport. Il en est ainsi, par exemple, dans la ville de Hoegaarden, célèbre pour sa bière blanche. VBG, autre entité de Colas Belgium, réalise actuellement l’aménagement de la RN 221, qui traverse l’agglomération. Le projet porte en particulier sur l’amélioration des infrastructures (trottoirs, chaussées) aux abords des écoles. Il inclut aussi la création de deux réseaux d’assainissement avec des bassins de rétention et une station de pompage. Pour ces ouvrages, les équipes réalisent également les travaux de génie civil. Ce chantier est l’occasion pour VBG de mettre en œuvre des savoir-faire qui illustrent ses capacités innovantes. «Nous avons choisi des matériaux de revêtement différents pour matérialiser de façon claire et lisible les espaces réservés à chaque type d’usagers», explique Patrick Segers, chef de projet. Les équipes ont également montré qu’elles savaient faire face à l’imprévu : «Les plans des réseaux souterrains de téléphonie, d’eau, de gaz, etc., n’étaient pas toujours exacts. Nous avons donc dû “prélocaliser” le câblage et revoir nos EN TOUTE SECURITE La RN 221, qui traverse la ville de Hoegaarden, est en cours d’aménagement pour, notamment, améliorer la sécurité de l’ensemble des usagers. plans d’assainissement en conséquence», raconte Patrick Segers. Au chevet de l’hôpital universitaire de Louvain Direction Gasthuisberg, sur les hauteurs de Louvain. Wegebo réalise, pour l’hôpital universitaire attenant à la célèbre université catholique de Louvain, l’aménagement d’une route de 2,5 km, avec un réseau d’assainissement séparé, ainsi qu’un tunnel en béton armé de 33 mètres de long pour les vélos et les piétons. Le chantier devrait s’achever à la fin du premier semestre 2013. Pour éviter de gêner les différents usagers du site – personnel hospitalier, patients, étudiants –, les travaux sont séquencés en six phases. «Des déviations seront proposées aux véhicules motorisés et aux piétons», explique Theo Segers, chef de chantier. La sécurité du chantier constitue une autre priorité de l’entreprise : des mesures spécifiques de protection d’une conduite de gaz située à hauteur du tunnel ont été prises. Enfin, sur ce projet, Wegebo, connue dans la région bruxelloise pour, notamment, ses travaux d’entretien à l’aéroport de BruxellesNational, met en avant son expertise en matière de revêtements en béton. De nombreux autres chantiers sont en cours ou en préparation. L’année 2012 commence bien pour Colas Belgium et ses entités ! BEN FRANKEN 42!6!),,%2%.%15)0% POUR REUSSIR S’il n’a rejoint VBG qu’en mai 2011, Ben Franken, chef de chantier, connaît bien l’entreprise pour avoir travaillé pendant sept ans pour l’un de ses sous-traitants. Le chantier de Hoegaarden est le premier auquel il participe depuis son arrivée. «Je suis chargé de superviser le travail de toutes les équipes, soit une vingtaine de personnes au maximum. Je m’occupe aussi de la gestion du matériel sur le chantier», explique-t-il. Lorsque les travaux sont aussi diversifiés, les difficultés ne manquent pas, ni les surprises, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. «C’est un projet très intéressant, qui requiert beaucoup de techniques spécifiques. C’est la première fois que je travaille sur un projet aussi complexe. Heureusement, les chefs de projet m’apportent leur aide et, quand on se trouve face à un problème, on trouve toujours une solution. C’est l’une des forces du travail en équipe. On réussit mieux à plusieurs que tout seul !» ROUTES N° 28 – mars 2012 36 trajectoires Ils et elles sont chef de chantier, conducteur d’engin, chef de projet… Tous exercent leur métier avec passion et nous font partager leur quotidien et leurs projets. > Canada France Maroc Ile de la Réunion “ Je veux participerAUDÏVELOPPEMENTDEMONPAYS ” ANOUAR LACHEHAB INGENIEUR TRAVAUX GTR MAROC Anouar Lachehab présente un parcours scolaire sans faute : après un baccalauréat scientifique suivi de maths sup. et maths spé. au Maroc, il intègre l’Ecole spéciale des travaux publics (ESTP) en France. Sa carrière d’ingénieur ROUTES N° 28 – mars 2012 travaux débute dans l’Hexagone. Il aurait pu y poursuivre son parcours professionnel, mais décide au bout de quelques années de rentrer au Maroc. «J’avais envie de participer au développement de mon pays, explique Anouar. La performance des infrastructures joue un rôle majeur.» Le jeune homme est donc embauché par GTR (les Grands Travaux Routiers), filiale marocaine de Colas, à Rabat. Il remarque très vite que l’entreprise se distingue de ses concurrents par son niveau d’exigence. Une recherche de qualité, qui se traduit aussi par des innovations. S’il apporte beaucoup sur le terrain, Anouar reconnaît qu’il lui reste encore de nombreux domaines à découvrir. Un beau programme en perspective. trajectoires 37 “ Etre à l’écouteDESCLIENTSETDESCOLLABORATEURS” KARINE HUBERDEAU CHEF DE SECTEUR COLAS CENTRE-OUEST FRANCE Entrée au hasard d’un remplacement de congé maternité chez Erco (Colas Centre-Ouest) et affectée à la gestion du planning, Karine Huberdeau est vite repérée pour ses capacités relationnelles et sa réactivité. Elle se voit rapidement proposer des responsabilités commerciales, pour lesquelles elle effectue notamment un suivi de clientèle. Parallèlement, elle continue à s’occuper du planning, outil central de l’optimisation de l’efficience du matériel. «En me rendant régulièrement sur les chantiers, j’ai beaucoup appris, y compris dans le domaine technique.» La capacité d’adaptation de Karine, alliée à une forte motivation, la conduit à devenir conducteur de travaux. En juillet 2011, elle est nommée chef de secteur. Responsable de la gestion de la région Centre et Sud d’Erco, elle supervise une vingtaine de collaborateurs. Ses missions ? «Résoudre les problèmes et manager mon équipe au quotidien. L’aspect relationnel est le fil rouge de mon parcours. Chaque client, chaque collaborateur est différent. J’essaye toujours d’être à leur écoute.» ROUTES N° 28 – mars 2012 38 trajectoires “ Créer des synergies POURGAGNER ” JULIEN GUERY CHEF DE PROJET ECHANGEUR BOULOGNE FRANCE Après avoir soutenu une thèse sur les partenariats public-privé (PPP) en GrandeBretagne, Julien Guéry intègre, à 23 ans, la direction des concessions et grands projets chez Colas. Un an et demi plus tard, il devient chef de projet. Depuis plusieurs années, les PPP connaissent un certain succès auprès du secteur public, qui a ainsi recours aux entreprises ROUTES N° 28 – mars 2012 privées pour financer les projets d’infrastructures. Le rôle de Julien ? Gagner des appels d’offres. Pour ce faire, il travaille en collaboration avec des juristes, des financiers et des techniciens du Groupe. «Nous nous mettons tous autour d’une table, avec pour objectif d’optimiser les solutions pour répondre aux besoins du client sur des durées de développement variant entre six mois et trois ans selon les marchés. Nos propositions doivent être le plus adaptées possible, car ce sont les filiales du Groupe qui réaliseront les travaux par la suite.» Sa principale mission ? Envisager le projet dans sa globalité, faire dialoguer et coordonner les différentes entités pour piloter efficacement les comités d’experts. Ainsi, les équipes techniques doivent-elles intégrer les impératifs financiers et, inversement, celles chargées des finances doivent être au fait des subtilités techniques des projets. Prochaine étape pour ce globe-trotter, fan de rugby et de judo ? Prendre part à des projets du même type à l’international. trajectoires 39 “ 5NEFORTEENVIEDErenouer avec le terrain” EMILIE GONCALVES COMMERCIALE AXIMUM PRODUITS DE SECURITE FRANCE En 2006, Emilie Goncalves est conseillère de vente au sein de Bouygues Telecom. Elle gravit rapidement les échelons et devient responsable de magasin. Sa mission consiste notamment à améliorer les performances du site et à manager une équipe. Souhaitant renouer avec la stratégie commerciale et le contact avec les clients, elle recherche en 2010 un nouveau poste. «J’avais trois critères : être de nouveau au cœur de la vente, sur le terrain, m’adresser à des spécialistes afin d’avoir une forte valeur ajoutée en tant que commerciale, et conserver mon autonomie.» C’est ainsi qu’Emilie intègre Aximum Produits de Sécurité (APS) à Uchaux (84). Un secteur inconnu pour elle. Mais cette battante est fortement motivée. «Je suis curieuse et j’aime le changement. Depuis que je suis entrée chez APS, j’apprends des choses tous les jours : l’approche commerciale, l’organisation de la journée, les interlocuteurs… Etre avec des élus le matin, ce qui me permet de connaître l’actualité de la région Rhône-Alpes Auvergne, et sur un chantier l’après-midi, pour une pose d’atténuateurs de chocs, me convient parfaitement !» ROUTES N° 28 – mars 2012 40 trajectoires “ Multiplier les échanges AUSEINDU'ROUPE ” ALAIN ZAMY CONDUCTEUR D’ENGIN GTOI LA REUNION Après avoir maîtrisé toutes sortes d’engins, dont des grues à chenilles de 300 tonnes et des tracto-pelles, Alain Zamy entre en 2001 chez GTOI, filiale réunionnaise de Colas. Son poste ? Conducteur de raboteuse. Homme de contact, Alain aime participer à la réalisation de routes ou de pistes d’aéroport, qui contribuent à relier les gens et les pays entre eux. Promu ROUTES N° 28 – mars 2012 Compagnon de l’Ordre de la Fournaise* en 2009, il représente, avec treize autres compagnons de GTOI, les valeurs d’entraide, de professionnalisme et d’exemplarité mises en avant par l’entreprise. Ainsi porte-t-il un regard expert sur les chantiers et accorde-t-il une grande importance à la prévention, notamment dans les domaines de la sécurité et de la santé. La sensibilisation à la qualité de l’accueil réservé aux nouveaux collaborateurs fait aussi partie de ses prérogatives. Alain participe également à des forums métiers organisés par les lycées, par l’université, ou par la maison d’arrêt. Toujours prêt à mettre ses compétences au service des autres et à transmettre son savoir-faire jusqu’aux îles voisines où Colas est implanté, Alain ne ménage pas sa peine. Son rêve le plus fou ? «Mettre au point un réseau qui accueillerait des collaborateurs d’autres pays afin de leur faire découvrir la Réunion et, surtout, d’échanger sur nos savoir-faire.» * L’Ordre des Compagnons de la Fournaise, du nom du volcan actif de la Réunion, a été créé par GTOI en 2009. trajectoires 41 “ L’esprit d’équipe,CESTIMPORTANTPOURMOI” MARIE DURAND CHEF DE CHANTIER SCREG NORD-PICARDIE FRANCE Un DUT génie civil en poche, Marie Durand choisit Screg Nord-Picardie pour faire son stage de fin de licence professionnelle en travaux publics. Elle débute à l’agence de Bully-les-Mines, dans le Pas-de-Calais, puis entame un tour de région : cette formation proposée aux jeunes chefs de chantier lui permet de découvrir les activités et les méthodes de travail, et d’engranger les expériences. «Changer de centre de travaux tous les trois mois n’est pas toujours confortable, mais je n’ai pas hésité une seconde ! explique-t-elle avec enthousiasme. Et je ne le regrette pas : j’ai beaucoup appris dans les cinq agences où j’ai travaillé pendant un an et demi.» L’agence Montaron, la dernière de son tour de région, donne l’occasion à Marie de travailler sur des chantiers qualitatifs et, surtout, d’obtenir son premier poste de chef de chantier. «Quand on m’a proposé cette embauche, j’ai accepté avec plaisir. Bien que Normande, je souhaitais travailler dans le Nord, où les gens sont particulièrement accueillants. L’ambiance de travail est très bonne, que ce soit sur les chantiers ou au bureau. J’ai fait beaucoup de sports collectifs, alors, l’esprit d’équipe, c’est important pour moi !» Aujourd’hui, Marie supervise une équipe d’une dizaine de compagnons, à 23 ans seulement ! ROUTES N° 28 – mars 2012 42 trajectoires “ Toujours passionné PARMONTRAVAIL ” ARMANDO CARDAMONE CONDUCTEUR D’ENGIN E CONSTRUCTION LTD. CANADA Le soleil de son pays natal s’entend dans sa voix. Armando Cardamone a quitté la Calabre italienne en 1960 pour tenter sa chance au Canada. Entré la même année chez E Construction Ltd., qui a rejoint Colas en 2000, il y travaille toujours. Armando a plus de 50 ans de carrière, et c’est non sans fierté qu’il le dit. «Je suis le plus ancien employé ROUTES N° 28 – mars 2012 de E Construction Ltd. C’est simple : j’adore mon travail ! Mes responsables et managers m’ont toujours traité avec bienveillance, et je suis très proche de mes collègues, que je connais pour certains depuis 45 ans. E Construction Ltd. est ma deuxième famille.» Il commence son parcours dans l’entreprise comme compagnon, puis se voit rapidement confier une équipe d’application d’enrobés. Formé en 1968 à la conduite des engins lourds, Armando se spécialise en 1979 dans le montage et le démontage des centrales d’enrobage mobiles. Il a ainsi parcouru plus de 650 000 km ! «Démonter une centrale, la déplacer sur un nouveau chantier, puis la remonter prend une bonne semaine. J’aime tout ce rituel. J’espère continuer encore au moins deux ans. Je me sens en pleine forme», se réjouit Armando, dont le dynamisme, à 70 ans, est celui d’un jeune homme. trajectoires 43 “ Une démarche proactiveFACEAUHANDICAP” PASCALINE LEMASSON ASSISTANTE TECHNICIENNE BUREAU D’ETUDES COLAS ILE-DE-FRANCE NORMANDIE FRANCE Pascaline Lemasson a longtemps pratiqué l’aviron. De ce passé de sportive de haut niveau, la nouvelle recrue de l’agence Devaux Rouen a gardé la ténacité et la persévérance. Après une chute, Pascaline se fracture l’épaule. Parce qu’elle reprend trop rapidement ses activités, elle conserve des séquelles physiques qui ne lui permettent plus de porter des charges trop lourdes. Elle décide alors de se reconvertir dans le secteur du BTP, qui l’a toujours intéressée et, pour cela, reprend ses études à 41 ans. Pascaline obtient un BEP technicien en architecture et habitat, puis un bac pro technicien du bâtiment option études et économie. «Colas cherche à aider concrètement les personnes handicapées. C’est la seule entreprise à s’être déplacée jusqu’à notre école pour nous rencontrer. Aujourd’hui, je suis à l’agence Devaux Rouen, en contrat de professionnalisation d’un an. J’apprends à lire des plans, à chiffrer les projets, à vérifier des métrés… bref, tout ce qui doit être effectué pour répondre à un appel d’offres. En octobre prochain, je serai technicienne bureau d’études. J’aurai un vrai emploi, qui me passionne de surcroît !» Pascaline la battante a atteint son objectif. Personne n’en doutait, surtout pas son fils et son mari, qui travaillent également sur des chantiers ! ROUTES N° 28 – mars 2012 44 trajectoires “ Avoir 100% confiance ENSONÏQUIPE ” JACQUES ET VINCENT OBJOIE AIDE-CONDUCTEUR TRAVAUX ET CHEF D’EQUIPE COLAS RAIL FRANCE Jacques et Vincent Objoie ont consacré leur carrière aux chemins de fer, soit respectivement 29 et 25 ans ! Jacques, l’aîné, entre chez Colas Rail en 2007. Deux ans après, on lui demande de constituer une équipe pour gérer, pendant cinq ans, une campagne de renouvellement de ballast sur les lignes à grande vitesse ROUTES N° 28 – mars 2012 (LGV). Jacques fait alors appel à sa famille : il débauche non seulement son frère, mais aussi son beau-frère et deux de ses neveux ! Vincent s’occupe de la partie dégarnissage : il est le chef d’une équipe d’une vingtaine de personnes qui préparent le chantier et remplacent le ballast. De son côté, Jacques dirige l’équipe train de pose, composée d’une trentaine de personnes. Leur programme en 2012 ? Deux gros chantiers de renouvellement voie ballast (RVB) sur deux lignes LGV : Paris-Bordeaux et ParisLyon. «Parcourir la France, travailler la nuit, vivre en gîte ou en caravane, c’est un mode de vie particulier ! Lorsque Jacques m’a proposé d’entamer une nouvelle campagne de renouvellement de ballast à ses côtés, j’étais prêt à repartir», raconte Vincent. Et Jacques d’ajouter : «Quand on est garant de la sécurité et de la qualité d’un chantier, il faut avoir 100% confiance en ses collègues. Avec mon frère, je suis tranquille, c’est comme si je faisais le travail moi-même !» trajectoires 45 “ Grâce à mon métier, JESUISTOUJOURSENMOUVEMENT” ERIC MULLER CHEF D’EQUIPE BARDAGE SPAC FRANCE Dès l’âge de 16 ans, Eric Muller fait son entrée dans le secteur des travaux publics. Il réalise rapidement que sa préférence va aux métiers du pipeline et choisit une entreprise grenobloise spécialisée dans cette activité pour faire ses premières armes. En 1996, il intègre l’agence Grands Projets de Spac. Promu chef d’équipe bardage en 2008, Eric encadre une quinzaine de collaborateurs. «Au dépôt, nous chargeons des tubes d’une longueur de 18 mètres sur les camions. Ces tubes sont ensuite transportés sur les chantiers et, une fois sur place, posés sur cales puis soudés, explique-t-il. J’aime vraiment ce métier, car je ne suis jamais au même endroit. Je sillonne les routes toute l’année, totalisant jusqu’à 100 000 km en moyenne !» La réussite des projets dépend, notamment, de la préparation minutieuse de l’itinéraire. Deux ou trois mois avant le démarrage d’un chantier, Eric consacre quelques semaines à explorer le parcours et toutes les routes qu’il empruntera. «Il faut réussir à faire passer sur des petits chemins de campagne des camions de 24 mètres de long ! Un plan de circulation est donc remis au client avant chaque chantier. Il faut également obtenir l’autorisation de circuler en tant que convoi exceptionnel et demander la permission de traverser des petits chemins de campagne dépendant de différentes mairies…» Des défis quotidiens relevés avec succès ! ROUTES N° 28 – mars 2012 46 colascope Technique 46 >#HANTIERSEXPÏRIMENTAUXOBJECTIFINNOVATION 48 >3UCCÒSDE&IBER-ATAU-EXIQUE 49 >2%#AUSCULTELACHAUSSÏESOUSTOUTES SESCOUTURES Acquisitions 50 > $ELÔLE-AURICEAU-AROC#OLASSAGRANDIT Sites de production 51 >!SIELERÏSEAUDEDÏPÙTSDEBITUME SERENFORCE TECHNIQUE Nouveaux contrats 52 > &RETFERROVIAIRELACLIENTÒLESÏLARGIT Ressources humaines 53 >&ORMATION#OLAS2AILPARTENAIRE DEL)#!-,ILLE 54 >!CHATSAUSECTEURAIDÏLERÏFLEXEÌADOPTER 55 >1UANDRÏNOVATIONRIMEAVECINSERTION PROFESSIONNELLE 56 >,UTTECONTRELESADDICTIONSCESTDANSLABOÔTE 57 >)NONDATIONS4IPCOAIDELESSINISTRÏS THAÕLANDAIS Chantiers expérimentaux : OBJECTIFINNOVATION Outre sa mission d’assistance technique auprès des filiales, le Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas conçoit de nouveaux produits qui anticipent les besoins des clients ou y répondent. Parmi les axes de développement privilégiés figurent le respect de l’environnement en termes de réduction de l’impact carbone, d’économies de matériaux et d’énergie, ainsi que l’esthétique et la lutte contre le bruit lié au roulement des véhicules. De même, la durabilité, la sécurité et le coût maîtrisé des infrastructures constituent des enjeux essentiels. Après la phase de mise au point, les innovations sont testées pendant plusieurs mois par les filiales dans le cadre de chantiers expérimentaux. Ce retour du terrain est essentiel pour valider le nouveau procédé et savoir s’il nécessite éventuellement des améliorations. Réduire l’impact carbone des produits Colas développe depuis plusieurs années une gamme de produits d’origine végétale qui peuvent se substituer aux produits chimiques de synthèse ou pétrochimiques. Parmi les derniers-nés : Ekoflux. Ce fluxant d’origine végétale, non volatil, est destiné ROUTES N° 28 – mars 2012 aux émulsions d’enrobage et d’enduisage ou au bitume fluxé d’enrobage. Il a fait l’objet d’un chantier réalisé par des équipes de Screg Est en septembre dernier. Sur ce site expérimental, Ekoflux sera en outre comparé au fluxant Végéflux, lui aussi d’origine végétale, mais plus onéreux. Verdict en septembre 2012. Colas Ile-de-France - Normandie a également testé Ekoflux en octobre 2011 pour la fabrication d’enrobés stockables ouverts. Accroître la durabilité des revêtements de chaussée Certaines routes fortement dégradées par le trafic ou les intempéries ne supportent pas les enduits traditionnellement utilisés pour la réhabilitation des chaussées. Pour pallier ce problème, Colas a mis au point un procédé de revêtement superficiel armé. Lors de la mise en œuvre, des fibres de verre sont interposées entre deux couches d’émulsion. Cette opération nécessite l’emploi d’une répandeuse spécifique. Un premier chantier expérimental a été réalisé, sur 12 000 m2, par l’agence Screg Sud-Ouest de Tarbes, pour le compte du conseil général des HautesPyrénées. L’incorporation de fibres de verre dans la colascope 47 Les produits innovants conçus, améliorés ou adaptés par le Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas (ici, essais sur un liant issu de matières premières végétales) sont ensuite testés par les filiales dans le cadre de chantiers expérimentaux. couche de liant contribue également à accroître la durabilité du revêtement. Entretenir les infrastructures à un coût maîtrisé, à performances égales Composés de couches superposées d’émulsion et de gravillons, les enduits superficiels à l’émulsion pour chaussées à fort trafic permettent d’entretenir à moindre coût ce type de chaussées, grâce à l’emploi de liants élastomères fortement modifiés. Les propriétés de surface de ces routes – imperméabilité, rugosité et adhérence – se trouvent ainsi régénérées. Des chantiers expérimentaux ont été réalisés par Colas Rhône-Alpes Auvergne et Sacer Paris-Nord-Est. Autre procédé permettant l’entretien des chaussées à un moindre coût, sans travaux de grande envergure : Capeseal. Utilisé depuis longtemps par Terry Asphalt (Barrett Industries Corp.) aux Etats-Unis, Capeseal a séduit Screg Ouest et Screg Est, qui ont demandé au CST de l’adapter au contexte français. Cette technique combine enrobés coulés à froid (ECF) et enduit. Colas Nord-Picardie a réalisé, l’an passé, cinq chantiers expérimentaux et a convaincu la communauté de communes d’Amiens ainsi que le conseil général de la Somme d’opter pour Capeseal. Colas Sud-Ouest a également testé le produit en novembre dernier. D’autres innovations sont actuellement en cours de développement et d’expérimentation sur le terrain, notamment dans le domaine de l’abaissement des températures de fabrication et des produits à bilan carbone négatif. ROUTES N° 28 – mars 2012 48 colascope Parmi les techniques innovantes proposées par les filiales américaines dans l’offre Colas Solutions™, le procédé antifissures FiberMat connaît un vif succès non seulement aux Etats-Unis et au Canada, mais aussi au Mexique. TECHNIQUE 3UCCÒSDEFiberMatau Mexique Utilisée aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, FiberMat est une technique révolutionnaire, signée Colas Solutions™. Son but ? Retarder la formation de fissures dans les revêtements de chaussée. Membrane bitumineuse constituée de fils de fibre de verre et d’une émulsion de polymères modifiés, le procédé FiberMat est peu consommateur d’énergie car sa mise en œuvre se fait à température tiède. Particulièrement adapté à la préservation des chaussées, il offre plusieurs avantages : durée de vie prolongée, étanchéité et, surtout, prévention de l’apparition de fissures. Son application nécessite l’utilisation d’une épandeuse ROUTES N° 28 – mars 2012 à double rampe d’émulsion spécifiquement conçue, nommée «FiberMat machine». Lors du dernier Congrès mondial de la route, qui s’est déroulé en septembre 2011 à Mexico, Colas Inc. a mis en avant la technique FiberMat : «Le Mexique est l’un de nos marchés cibles, explique Georges Ausseil, président de Colas Inc. Un grand nombre de chaussées sont fortement dégradées. Pour promouvoir nos produits, et en particulier FiberMat, nous accordons des licences à des entreprises ayant une bonne réputation. Notre premier partenaire local, Precova, possède trois machines FiberMat et a déjà posé 5,4 millions de m2 de FiberMat sur 750 km d’autoroute ! » colascope 49 Mis au point par le Campus Scientifique et Technique de Colas, l’équipement REC (Road Eagle Colas) permet d’ausculter le patrimoine routier à des fins d’anticipation de son entretien. TECHNIQUE REC ausculteLACHAUSSÏESOUSTOUTESSESCOUTURES Depuis 2004, l’équipe du Centre d’expertise et de documentation du Campus Scientifique et Technique de Colas met au point un équipement baptisé REC (Road Eagle Colas), qui permet d’ausculter la chaussée à une vitesse de pointe de 80 km/h. Capitalisant les connaissances des experts du Groupe, cette machine évalue avec précision la durée de vie d’une route au regard de plusieurs paramètres afin d’anticiper son entretien. Des capteurs, acquis auprès de l’Institut national d’optique de Québec, enregistrent les déformations et filment la chaussée. Les images sont ensuite analysées grâce à deux logiciels. Le premier, développé en interne, s’intéresse aux déformations. Le second, mis au point par les chercheurs du Centre de morphologie mathématique de l’École des mines, détecte les fissures et les classe selon leur gravité, leur extension et leur position. Ces résultats sont ensuite synthétisés. Après avoir été testé et calibré en 2011 sur plusieurs chantiers du Groupe en France et au Royaume-Uni, le prototype REC, remorqué par un 4 x 4, sera mis à la disposition des filiales routières et des filiales spécialisées dans l’auscultation du patrimoine routier à partir du premier semestre 2012. ROUTES N° 28 – mars 2012 50 colascope A Maurice, Colas a acquis 50% de la société Gamma Materials Ltd., spécialisée dans la production et la vente de matériaux de construction sur l’île. ACQUISITIONS De l’île Maurice au Maroc, #OLASSAGRANDIT Implanté à Maurice depuis 1987, Colas a renforcé, en juillet dernier, sa présence sur le territoire par l’acquisition de 50% du capital de la société Gamma Materials Ltd., spécialisée dans la production et la vente de matériaux de construction sur l’île. Avec trois carrières de roche massive et cinq sites de concassage, deux usines de béton prêt à l’emploi et deux unités de fabrication de blocs, Gamma Materials Ltd. produit environ 2 millions de tonnes de granulats, 150 000 m3 de béton prêt à l’emploi et 12 millions de blocs préfabriqués par an, et dispose de plus de 40 millions de tonnes de réserve de matériaux. ROUTES N° 28 – mars 2012 Au Maroc, Smac a acquis la société Sofima Maroc Etanchéité, créée en 1966 à Casablanca et leader sur le marché marocain de l’étanchéité et du bardage. Cette opération s’inscrit dans le cadre du développement international de Smac. En France, Colas Rail a fait l’acquisition des Ateliers des Flandres, situés à Hazebrouck (59) et spécialisés dans la maintenance et l’entretien des wagons de fret. Par ailleurs, dans les Ardennes, la carrière de matériaux calcaires Godet et la centrale de stabilisés GTMC ont rejoint les filiales Colas Est et Screg Est. colascope 51 En Indonésie, un nouveau dépôt de bitume, d’une capacité de 4 600 tonnes, a été ouvert à Belawan, sur l’île de Sumatra. SITES DE PRODUCTION Asie :LERÏSEAUDEDÏPÙTSDEBITUMESERENFORCE La filiale indonésienne ABS a ouvert l’année dernière un cinquième dépôt de bitume en Indonésie. D’une capacité de stockage de 4 600 tonnes, cette nouvelle unité est située à Belawan, dans la zone industrielle de Medan, sur l’île de Sumatra. La région présente un fort potentiel de développement en termes d’infrastructures routières. Pour garantir la qualité du bitume, ABS a construit un laboratoire de contrôle, le plus important des équipements privés du même type dans la région. Au Vietnam, ADCo a également acquis un nouveau dépôt de bitume et y a installé un laboratoire. Situé à Go Dau, à 75 km au sud-est d’Hô Chi Minh-Ville, ce dépôt est doté d’une capacité de stockage de 5 200 tonnes. Le site s’étendant sur une superficie de 14 000 m2, il accueillera d’ici à 2014 une usine de PMA*, une usine d’émulsion de bitume et une unité de production de «premix» (enrobés à froid stockables) en sacs. Ces investissements s’inscrivent dans la stratégie d’ADCo de maîtriser l’ensemble de la chaîne de distribution de bitume. Le nouveau dépôt de Go Dau répond aux prévisions de croissance importantes de la région : la demande nationale en bitume devrait augmenter de 35% sur les quatre prochaines années. * Polymer Modified Asphalt (liants). ROUTES N° 28 – mars 2012 52 colascope Limitée à l’origine au transport de granulats pour les filiales de Colas, l’activité fret de Colas Rail s’élargit aujourd’hui à d’autres marchandises, pour des clients privés extérieurs au Groupe. NOUVEAUX CONTRATS Fret ferroviaire : LACLIENTÒLESÏLARGIT Créée en 2006, l’activité fret de Colas Rail a franchi, en 2011, un pas stratégique. «Nous avons décidé d’élargir notre clientèle. Jusque-là, nous nous limitions au transport interne de granulats, des carrières de Colas vers ses chantiers. Nous avons donc prospecté de nouveaux clients, extérieurs au Groupe et propriétaires de wagons. Nos efforts ont porté leurs fruits», explique Patrick Guénolé, P-dg de Colas Rail. «Nous avons obtenu une première commande de traction privée de wagons de transport de marchandises, en l’occurrence d’huile de colza et de céréales», complète Jean-Paul Lévy, directeur de l’agence fret de Colas Rail. En 2012, ROUTES N° 28 – mars 2012 l’activité enregistrera une nouvelle progression, avec le transport de véhicules PSA Peugeot Citroën. La réactivité, la taille modeste et la proximité de Colas Rail avec ses clients ont, en effet, séduit Gefco, la filiale logistique du constructeur automobile. Pour répondre à ce nouveau marché, des conducteurs de locomotives ainsi que des agents au sol ont été embauchés, puis formés. Le contrat signé avec Gefco est d’une durée de trois ans. «Les perspectives pour les années à venir sont encourageantes. Nous sommes désormais quatrième sur le marché du fret ferroviaire français, derrière Fret SNCF (80%), Euro Cargo Rail et Europorte», précise Patrick Guénolé. colascope 53 Une convention de partenariat a été signée entre l’école d’ingénieurs Icam Lille et Colas Rail, qui interviendra dans le cadre du mastère spécialisé en génie ferroviaire. RESSOURCES HUMAINES Formation : #OLAS2AILPARTENAIREDEL)CAM,ILLE Colas Rail a signé sa première convention de partenariat avec une école d’ingénieurs, l’Icam Lille. L’entreprise interviendra dans le cadre du mastère spécialisé en génie ferroviaire, une formation internationale de haut niveau créée il y a plusieurs années en association avec Bombardier Transport et l’Ecole polytechnique de Montréal. Ce partenariat prendra notamment la forme de cours dispensés par des collaborateurs. Il permettra à Colas Rail de promouvoir ses activités auprès de futurs jeunes ingénieurs, avec pour objectif de recruter les plus motivés. «L’activité ferroviaire est peu connue, mais c’est un métier plein d’avenir, commente Cyril Chatellier, directeur du centre caténaire Sud et Est de Colas Rail. L’intervention de professionnels permet aux étudiants d’entrer en contact avec la réalité du métier et d’instaurer un dialogue enrichissant pour tous.» Pour Jean-Michel Rigaut, responsable du mastère à l’Icam Lille, «grâce à ce type de partenariats, notre école entretient une relation privilégiée avec des partenaires industriels. Le choix de Colas Rail s’est imposé pour l’enseignement de la partie travaux ferroviaires du cursus. Colas Rail a une véritable expertise, de nombreux métiers et une forte présence à l’international. Nous partageons en outre les mêmes valeurs». ROUTES N° 28 – mars 2012 54 colascope Le site d’Aximum Produits de marquage de Noyon (60) a été récompensé par le trophée Hand’Innov 2011/catégorie sous-traitance, pour son engagement en faveur du secteur aidé : trois personnes handicapées dépendant d’un ESAT* travaillent aux côtés des équipes de l’établissement. RESSOURCES HUMAINES Achats au secteur aidé : LERÏFLEXEÌADOPTER Acheter au secteur aidé*, c’est-àdire sous-traiter des activités à des établissements ou des entreprises employant des personnes handicapées, s’inscrit dans la démarche de développement responsable de Colas. Cela permet, en outre, de répondre par des emplois indirects à l’obligation légale d’emploi de travailleurs handicapés. En mai 2011, Colas a pris l’engagement, dans une convention signée avec l’Agefiph**, d’augmenter de 30% ses achats au secteur aidé en France métropolitaine. Un guide pratique a été distribué aux collaborateurs en charge des achats. «Il rappelle notamment les trois règles à respecter : acheter utile, au prix du marché, des prestations ROUTES N° 28 – mars 2012 de services qui font travailler des personnes en situation de handicap», explique Antoine Cristau, responsable Diversité. Le Groupe a décidé de privilégier l’entretien d’espaces verts, la restauration et la fabrication de piquets de chantier. «Acheter au secteur aidé permet de concrétiser nos engagements d’entreprise responsable et de remplir utilement nos obligations, tout en bénéficiant de prix concurrentiels pour des prestations à qualité égale», conclut Jean Lalo, directeur des Achats France. *Le secteur aidé regroupe les secteurs protégé (ESAT : établissements et services d’aide par le travail) et adapté (EA : entreprises adaptées). ** Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. colascope 55 Sur un nombre croissant de chantiers de rénovation urbaine ou de tramway, les filiales forment des jeunes sans qualifications en vue de leur insertion professionnelle. RESSOURCES HUMAINES 1UANDRÏNOVATIONRIMEAVECinsertionprofessionnelle L’insertion sociale des personnes en difficulté, et particulièrement des jeunes sans qualifications, est l’un des domaines d’actions prioritaires de la démarche diversité de Colas. Nombreuses sont les filiales qui forment des jeunes issus de quartiers défavorisés, notamment dans le cadre de marchés publics comportant des clauses d’insertion. Ainsi, par exemple, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) de Trappes et La Verrière (78) impose, depuis quatre ans, dans ses appels d’offres, une clause d’insertion favorisant l’emploi : 5% de l’ensemble des heures travaillées sur les chantiers doit être effectué par des personnes en difficulté issues de la zone urbaine sensible (ZUS). Loin d’être une contrainte, ce dispositif est considéré par l’agence Colas Ile-de-France - Normandie (IDFN) Yvelines comme une opportunité permettant de dénicher des talents. Les missions proposées vont de deux semaines à plus d’un an et peuvent se transformer en CDI dans certains cas. «Nous avons engagé un jeune en contrat d’apprentissage pendant deux ans, raconte Philippe Simarik, chef de l’agence Colas IDFN Yvelines. Voyant qu’il aimait le métier et qu’il s’intégrait parfaitement dans les équipes, nous l’avons poussé à préparer un bac pro. Si tout se déroule comme prévu, l’aventure devrait se terminer par une embauche.» ROUTES N° 28 – mars 2012 56 colascope Dans le cadre de la politique volontariste du Groupe en faveur de la santé et de la sécurité des collaborateurs, une boîte à outils «Alcool et drogues» a été élaborée et distribuée aux filiales françaises. RESSOURCES HUMAINES Lutte contre les addictions : CESTDANSLABOÔTE Depuis l’automne dernier, toutes les filiales françaises disposent de la boîte à outils «Alcool et drogues». A l’initiative de la direction des ressources humaines de Colas, ce CD-Rom a été élaboré par un groupe de préventeurs, de DRH et d’exploitants, avec l’accompagnement d’un médecin du travail et d’addictologues, sur la base des expériences menées par les filiales en termes de sensibilisation aux addictions. «Le Groupe a décidé de mettre en place une démarche commune de prévention des risques liés à la consommation d’alcool et de drogues, explique Hugues Decoudun, directeur prévention, santé et environnement du travail de Colas. ROUTES N° 28 – mars 2012 L’objectif est d’apporter une aide aux responsables d’établissement dans la lutte contre les addictions, étant entendu que la démarche doit être préventive et non répressive. »Riche d’informations et de bonnes pratiques, ce CD-Rom propose notamment les procédures à mettre en place et les formations existantes. Lancée officiellement en novembre, au Siège, en marge d’une conférence des professeurs Costentin et Goullé sur «l’accidentalité au travail due à l’usage des stupéfiants», la boîte à outils «Alcool et drogues» s’inscrit dans le cadre plus général de la politique volontariste du Groupe en faveur de la santé et de la sécurité des collaborateurs. colascope 57 Hervé Le Bouc a remis à Anurat Tiamtan, présidente de la filiale thaïlandaise Tipco, un chèque témoignant de la solidarité de Colas envers les victimes des inondations qui ont frappé la Thaïlande. SOLIDARITE Inondations :4IPCOAIDELESSINISTRÏSTHAÕLANDAIS Des inondations d’une ampleur exceptionnelle ont frappé la Thaïlande en 2011. Après une première vague qui a touché le sud du pays en mars, une seconde a dévasté le centre du pays, dont Bangkok, à l’automne. Parmi les millions de Thaïlandais sinistrés, on compte 250 familles de collaborateurs de Tipco, filiale de Colas. Dès le mois de mars, l’entité a créé un comité d’aide aux sinistrés, le Flood Relief Program Working Committee. Kasidis Chareancholwanich, directeur commercial de Tipco et responsable du comité, raconte : «Dès le début, la famille Supsakorn, actionnaire de Tipco, a donné des vêtements, des sacs, des chaussures et des accessoires, qui ont été vendus aux enchères afin de recueillir des fonds. L’opération a été renouvelée à plus grande échelle, en décembre, avec des vins de Bordeaux millésimés. Nos fournisseurs et nos clients ont, eux aussi, versé des sommes d’argent. En tout, on a récolté plus de 8 millions de bahts (environ 190 000 euros). Tipco a aidé non seulement les collaborateurs sinistrés mais aussi d’autres Thaïlandais. 12 000 sacs de produits alimentaires ont été distribués. Un travail colossal ! Cette année, l’objectif est d’aider nos collaborateurs à reconstruire leur maison.» Solidaire, le Groupe a apporté sa pierre à l’édifice en versant près de 2,2 millions de bahts, soit plus de 50 000 euros. ROUTES N° 28 – mars 2012 58 en images Rencontres, visites, trophées, campagne de recrutement, événements culturels… Quelques images de l’actualité événementielle du Groupe en France et à l’international. > ROUTES N° 28 – mars 2012 BIENVENUE SUR LE SITE DE MIONS En septembre dernier, Perrier TP (Colas RhôneAlpes – Auvergne) a ouvert au public le site des carrières de Mions. Des sculptures de sable accueillaient les nombreux visiteurs. en images 59 VISITE PRINCIERE AU CANADA La ville de Yellowknife a félicité NWT Construction Ltd. (ColasCanada), qui a achevé à temps l’aménagement de Somba K’e Civic Plaza pour la visite du couple princier britannique. VISITE PRESIDENTIELLE AU MAROC Sa Majesté le roi Mohammed VI a reçu le président de la République Nicolas Sarkozy pour le lancement du chantier de la LGV Tanger-Casablanca. Hervé Le Bouc était présent. ROUTES N° 28 – mars 2012 60 en images GTOI FETE SES 30 ANS La filiale réunionnaise GTOI (Grands Travaux de l’Océan Indien) a célébré ses 30 ans en décembre dernier, au cours d’une soirée organisée au Parc des expositions de Saint-Denis de la Réunion. ROUTES N° 28 – mars 2012 VERNISSAGE DE LA FONDATION COLAS Quatorze nouvelles toiles sur le thème de la route ont rejoint la collection de la Fondation Colas en 2011. Elles ont été dévoilées lors d’un vernissage au siège de Boulogne. en images 61 RECRUTEMENT : A LA RENCONTRE DES TALENTS Pour recruter 200 ingénieurs et cadres débutants en métropole, le Groupe a lancé une campagne de communication haute en couleur (ici dans le métro parisien). NOUVEAU STAND POUR LES FORUMS ETUDIANTS Colas dispose d’un nouveau stand multimarque pour le recrutement en France. Moderne, lumineux et ludique, cet espace met en avant la diversité des activités du Groupe. ROUTES N° 28 – mars 2012 62 en images SCREG SUD-EST DISTINGUEE Lors du Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), Screg Sud-Est a reçu le Trophée des travaux publics 2011 pour ses actions en matière de prévention du risque chimique. ROUTES N° 28 – mars 2012 SACERLIFT® RECOMPENSE Sacer Atlantique s’est vu attribuer le prix de l’innovation SMCL 2011 pour le procédé Sacerlift® qui permet de rénover et entretenir les surfaces minérales. en images 63 DES BD EN OR Lors du festival Fimbacte 2011, Colas a remporté le Trophée or du cadre de vie pour la conception et la diffusion, depuis 2002, de BD destinées à sensibiliser les collaborateurs à la sécurité routière. «EN ROUTE POUR L’ECOLE» A L’HONNEUR Le programme de mécénat solidaire de Colas, «En route pour l’école», a remporté le Prix développement durable de l’association Communication & Entreprise. ROUTES N° 28 – mars 2012 64 en images COMPAGNONS DE LA ROUTE : PROMOTION 2011 Le 8 novembre dernier, visite du siège de Boulogne et du Campus Scientifique et Technique pour les 71 nouveaux membres de l’Ordre des Compagnons de la Route du Groupe. ROUTES N° 28 – mars 2012 PORTES OUVERTES SUR LE SITE PERASSO En septembre, les carrières Perasso (Colas Midi-Méditerranée), à Marseille Saint-Tronc, ont ouvert leurs portes au public. De nombreuses activités étaient au programme. en images 65 COLAS A MEXICO Colas a participé au 24e Congrès mondial de la route, qui s’est tenu en septembre 2011 à Mexico. Présent sur le pavillon de la France, le Groupe a mis en avant son savoir-faire. 21E CONVENTION DES CHEFS D’USINE D’EMULSION 80 chefs d’usine d’émulsion du Groupe en provenance de différents pays se sont retrouvés en décembre à Marseille. A l’ordre du jour : santé et environnement, sécurité, etc. ROUTES N° 28 – mars 2012 «EN ROUTE POUR L’ECOLE» EN CROATIE Soutenues par Colas dans le cadre du mécénat de solidarité Colas Life, deux ONG locales, Suncokret et Vimio, aident à la reconstruction du pays en misant sur l’éducation. Horizons 67 68 rencontres Cercle Colas David Mangin «Inscrire dans la documentation sur l’urbanisme et dans la réalité davantage de voiries secondaires pour une ville plus accessible à tous.» La route vue par... Jean Reno «La route est reliée à des sentiments extrêmes.» 72 mécénat Colas Life Croatie «En route pour l’école» aide à la reconstruction du pays. Fondation Colas Odile Ferron-Verron «Les machines se posent les mêmes questions que nous.» ROUTES N° 28 – mars 2012 68 rencontres David Mangin est architecte urbaniste, lauréat du Grand Prix de l’urbanisme 2008, professeur à l’Ecole nationale des ponts et chaussées et à l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Projet urbain (1999), Infrastructures et formes de la ville contemporaine - La ville franchisée (2004) et La ville passante (2008). David Mangin “Inscrire dans la documentation sur l’urbanisme et dans la réalité DAVANTAGEDEVOIRIESSECONDAIRES POURUNEVILLEPLUSACCESSIBLEÌTOUSv rchitecte urbaniste, lauréat du Grand Prix de l’urbanisme 2008 et enseignant, David Mangin plaide pour une «ville passante», à l’opposé des espaces sécurisés juxtaposés, fruits d’une logique routière née dans les années 1960. Une vision développée dans plusieurs ouvrages et présentée en octobre dernier dans le cadre du Cercle Colas. A ROUTES N° 28 – mars 2012 Quel est le rôle des voies dans le développement des villes ? David Mangin : Toute réflexion urbanistique doit intégrer le rôle des voies dans la dynamique de développement des villes contemporaines, faites pour et par l’automobile. Il ne faut pas oublier que la voiture a longtemps été perçue – et elle l’est encore – comme un formidable symbole de liberté. Depuis les années 1960, les périphéries se sont structurées CERCLE COLAS progressivement et massivement à partir des bretelles d’autoroute, des rocades et des giratoires, devenus de redoutables diffuseurs d’urbanisation. Conséquence de l’hégémonie de la voiture, la grande distribution avec ses hypermarchés aux parkings visibles, preuve d’un commerce florissant («no parking visible, no business»), est apparue dans les années 1970. Le réseau autoroutier facilitait l’accès à des terrains peu chers et visibles depuis la route. Enfin, dans les années 1990, le nombre de maisons individuelles a explosé, créant de toutes pièces des zones résidentielles refermées sur elles-mêmes, accessibles seulement par voiture. Cela a donné naissance à une ville distendue. Ces tendances aboutissent à la prolifération de bulles sécurisées juxtaposées (résidences, zones commerciales, parcs touristiques, logistiques…) et à ce que j’appelle la «ville franchisée», accessible par des autoroutes jalonnées de franchises (Ikea, McDonald’s, Formule 1…) et où l’espace public disparaît au profit de l’espace privé. Est-ce un phénomène européen ou mondial ? D. M. : Même si les structures urbaines ne se sont pas toujours sédimentées de la même façon en Europe, aux Etats-Unis ou en Chine, on retrouve partout ce maillage de voies rapides qui caractérise la «ville franchisée». Pourquoi ce schéma n’est-il plus viable ? D. M. : La suprématie de la voiture s’essouffle pour les raisons que l’on connaît : raréfaction des ressources, crise énergétique, augmentation du prix du pétrole… Mais aussi pour des raisons moins souvent évoquées, comme l’allongement de la durée de la vie : les pavillons sont enclavés, créant une dépendance quotidienne à l’automobile. Or, on ne peut pas conduire à tous les âges ! Il faut parfois contourner des zones pour se rendre dans un endroit pourtant très proche à vol d’oiseau. L’exemple de Rosny II est parlant : voilà un pôle commercial régional de premier plan, construit sur l’A 86, coupé des quartiers qui le cernent par la topographie et les infrastructures, et où les surfaces de parking sont considérables. Le métro va bientôt compléter le RER : c’est l’occasion d’optimiser ce genre de sites ! Que préconisez-vous ? D. M. : Aujourd’hui, certaines villes tentent d’insérer des corridors de transports en commun pour réduire la place de la voiture. Il est plus difficile, en revanche, rencontres 69 de sortir du modèle des environnements sécurisés juxtaposés. La «ville passante» constitue une réponse urbanistique alternative, basée sur un changement de paradigmes, une inversion de priorités. La circulation est remplacée par des déplacements, les voiries par des espaces publics, la vitesse par la fluidité, les giratoires par des ronds-points, le métro par des tramways, les parkings visibles par des parkings invisibles, etc. En créant des réseaux de rues secondaires et tertiaires qui communiquent entre eux, les itinéraires sont raccourcis, les zones désenclavées. On inverse la hiérarchie des transports : on passe de «voiture/deux-roues/marche» à «marche/deuxroues/transports en commun/voiture». L’idée est de ne pas investir uniquement dans de grandes infrastructures, mais de fabriquer des villes poreuses, avec des rues et non plus seulement des autoroutes. Cela implique-t-il de démolir les infrastructures existantes ? D. M. : Pour construire la «ville passante», il n’est pas nécessaire de repartir de zéro, on peut optimiser les réseaux existants. Les grands centres commerciaux pourraient être repensés sur la base d’une desserte mixte route/transports en commun. De même, les parcelles des zones pavillonnaires pourraient être densifiées si les propriétaires étaient autorisés à construire des extensions et si les artisans, par exemple, étaient incités à s’installer au cœur des zones résidentielles privées. Cela introduirait, de fait, une certaine dose de mixité fonctionnelle et sociale. Pouvez-vous citer un exemple de ville qui emprunterait cette voie ? D. M. : La ville durable est celle qui saura muter à partir d’un système de structures viaires à peu près stable. À cet égard, la ville de Melbourne, en Australie, réussit assez bien à faire cohabiter de grandes infrastructures, qui lui donnent une performance, et des parcs très divers avec des espaces verts, des installations sportives, etc. Des densités et des atmosphères différentes sont juxtaposées : il y a des quartiers bas, où l’on trouve des maisons individuelles à un ou deux niveaux très confortables pour toutes les générations, notamment les personnes âgées, et des quartiers hauts constitués de buildings où se nichent bureaux et habitations. Les zones sont mixtes et animées, on trouve différents paysages, plusieurs échelles de réseaux… L’ordinaire devient extraordinaire ! ROUTES N° 28 – mars 2012 70 rencontres Homme de théâtre et de cinéma, Jean Reno est l’un des rares acteurs français à pouvoir aborder tous les registres et tous les genres, de l’art dramatique à la comédie. C’est notamment depuis le film Léon de Luc Besson, film devenu culte aux Etats-Unis, que Jean Reno connaît une notoriété internationale. De Luc Besson : Subway (1985), Le Grand Bleu (1987) nominé aux Césars, Nikita (1989) et Léon (1994), deuxième nomination aux Césars. De Jean-Marie Poiré : L’opération Corned-beef (1990), Les Visiteurs (1992). Aux Etats-Unis : French Kiss de Lawrence Kasdan (1994), Mission Impossible de Brian de Palma (1995), Godzilla (1997) de Roland Emmerich, Ronin de John Frankenheimer (1997), Rollerball de John Mc Tiernan (2002). ROUTES N° 28 – mars 2012 LA ROUTE VUE PAR… rencontres 71 Comment les artistes perçoivent-ils la route ? Quels souvenirs leur évoque-t-elle ? 0OURLESAVOIRRoutesCRÏEUNENOUVELLERUBRIQUE i,AROUTEVUEPARxw%TPOURLINAUGURER *EAN2ENO Jean Reno “La route est reliée à DESSENTIMENTSEXTRÐMESv La route est reliée à des sentiments extrêmes mais, d’emblée, je pense à une route d’Afrique du Sud. Un safari qui s’est transformé en pièce de théâtre. Curieusement, la route est devenue une scène. Les animaux surgissaient, restaient un petit moment près du véhicule, puis disparaissaient après avoir fait leur numéro. Un lion à trois mètres, immobile, un guépard, des animaux exotiques. Chaque fois, le même scénario, une apparition, un regard, une disparition. J’avais l’impression particulière d’assister à une pièce de théâtre, d’être au milieu de ce spectacle où les animaux étaient des acteurs et où la nature tenait tous les rôles. « J’ai pris beaucoup de routes dans ma vie. Il y en a une, en Italie, une route sur laquelle j’ai appris la mort de mon père. Je tournais un film à Salmonetta – une comédie anglaise –, un peu sur les hauteurs. C’est l’histoire d’un personnage dont la femme est malade et, parce qu’il y a très peu de places dans le cimetière, cet homme ne veut pas que les gens meurent. Je traversais la plaine tous les matins parce que mon hôtel était en dehors du village, et je prenais toujours la même route pour aller tourner. C’est sur cette route, un matin, que j’appris la mort de mon père. Le scénario, cette route, la mort de mon père sont restés indissociables. Et puis, il y a la route du Destet, en Provence, près des Baux. C’est une route verte, protégée, sauvage, peut-être la route de l’harmonie. Il y a les oliviers, au fond la chaîne des Alpilles. Les gens, là-bas, disent que, lorsqu’ils sont tristes, ils empruntent cette route. ROUTES N° 28 – mars 2012 72 mécénat «En route pour l’école» AIDEÌLARECONSTRUCTIONEN#ROATIE Troisième halte de «En route pour l’école» : LA#ROATIE,EPROGRAMMEDEMÏCÏNATSOLIDAIREDE #OLAS,IFEAPPORTECETTEFOISCISONSOUTIENÌDEUX/ .' LOCALESQUIPARTICIPENTENMISANTSURLÏDUCATION ÌLARECONSTRUCTIONDUPAYS ROUTES N° 28 – mars 2012 mécénat 73 COLAS LIFE ui veut découvrir la Croatie va au bord de la mer Adriatique, à Dubrovnik, à Zagreb… L’eau y est d’un turquoise magnifique et les monuments d’une grande richesse patrimoniale. Mais se contenter de la beauté du littoral et de la modernité de la capitale suffit-il pour connaître la Croatie ? Ne faut-il pas s’aventurer là où les touristes ne vont pas, pour appréhender une autre réalité ? Aller par exemple à Gvozd ou à Vukovar pour voir que les stigmates de la guerre d’exYougoslavie (1991-1999) sont encore présents et que les difficultés économiques du pays sont réelles ? Q Suncokret : un rayon de soleil à Gvozd Todd Strynadka, chef des services techniques chez Terus Construction, filiale de ColasCanada, et sa fille Rachel ont eu un aperçu de «l’autre» réalité croate. Dans le cadre du programme «En route pour l’école», ils se sont rendus sur place pour témoigner de l’action de deux ONG soutenues par Colas. Première étape du voyage : Gvozd. Cette petite ville située au sud de Zagreb a été durement touchée pendant la guerre et n’arrive toujours pas à se relever. 40% des habitants sont des Serbes autochtones et rapatriés, et 60% sont des réfugiés de Bosnie ou des personnes déplacées au sein de la Croatie. «Ces populations ont été en guerre et devaient du jour au lendemain vivre ensemble. Il y avait donc une grande méfiance et une absence complète de communication», explique Maja Turniski, responsable, avec Predrag Mroavi et Sanja Brkic Kovacic, du centre Suncokret de Gvozd. En ouvrant le centre, l’objectif était de favoriser la réconciliation entre les communautés et d’apporter un soutien aux populations traumatisées par la guerre. Aujourd’hui, au-delà de la réconciliation, il s’agit d’aider les habitants à entrevoir l’avenir de façon optimiste, en misant sur l’éducation comme voie de sortie. Tous les enfants de Gvozd se retrouvent donc après l’école pour bénéficier de soutien scolaire, participer à des activités pédagogiques, etc. Suncokret participe plus largement à la vie de la communauté en proposant des événements culturels ou sportifs. Comme le dit Todd Strynadka : «Gvozd est une très petite ville, il ne s’y passe rien. Suncokret représente l’espoir.» Vimio : lutter contre les inégalités A l’extrémité est de la Croatie, à la frontière avec la Serbie, se trouve Vukovar, tristement célèbre pour avoir été durant la guerre le symbole de la résistance croate face à l’agression serbe. La ville, presque entièrement détruite, dénombra 2 000 morts, 1 400 disparus et 2 500 blessés pendant le siège qui dura trois mois (1991). A l’issue du conflit, les tensions entre les deux communautés étaient on ne peut plus exacerbées. Pour participer à la réconciliation, Vimio (Institut Vukovar pour la paix, la recherche et l’enseignement) vit le jour en 1999. Les relations entre ethnies s’étant améliorées ces dernières années, l’ONG a réorienté son action vers l’enseignement avec, notamment, un programme baptisé «Joignons nos efforts». Ce projet soutenu par Colas permet à des enfants en âge préscolaire (6-7 ans), ne pouvant pas accéder au cours préparatoire pour des raisons économiques, de bénéficier de cet enseignement obligatoire depuis 2011. «Vimio m’a contactée et a proposé que mon enfant intègre le cours préparatoire. Sans cela, mon fils n’aurait pas suivi cet enseignement car je n’ai pas les moyens de payer», témoigne une mère. L’importance d’aider localement De leur séjour en Croatie, Todd et Rachel rapportent un témoignage plein d’émotion : «Nous avons vu des choses auxquelles nous n’étions pas habitués, des situations compliquées, mais aussi des personnes se donner à fond pour le projet, c’est tellement encourageant.» Concernant Suncokret et Vimio, Todd apprécie le choix qui a été fait de privilégier des ONG locales : leurs actions sont plus efficaces car les personnels connaissent tout le monde. Il existe une proximité que les ONG internationales n’arrivent pas nécessairement à instaurer. «En tout état de cause, “En route pour l’école” nous a fait prendre conscience que, même si nous avons tous nos occupations, il suffit parfois de donner seulement un peu de temps pour faire avancer les choses.» Rachel voudrait d’ailleurs revenir à Suncokret comme bénévole… CROATIE DES DISPARITÉS ÉCONOMIQUES La Croatie est née de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie à la suite des guerres séparatistes qui ont embrasé la péninsule balkanique de 1991 à 1999. Sur le plan économique, des disparités sont apparues entre la population urbaine et côtière et la population rurale. Disparités encore plus prononcées dans les provinces frontalières avec la Serbie et la Bosnie-Herzégovine encore marquées par les stigmates de la guerre. Le pays croit en son adhésion à l’Union européenne pour améliorer la situation. Pour en savoir plus www.enroutepourlecole.com ROUTES N° 28 – mars 2012 74 mécénat FONDATION COLAS Diplômée de l’école des beaux-arts de Rennes, Odile Ferron-Verron vit et travaille à NoyalChâtillon. Depuis 2004, elle a participé à plusieurs biennales d’art contemporain de la région parisienne et à diverses manifestations artistiques, en France et en Suisse. Odile Ferron-Verron «Les machines se posent les mêmes questionsQUENOUSw elles mécaniques et autres machines de chantier représentent votre univers pictural. Comment avez-vous eu l’idée de cette thématique ? Odile Ferron-Verron : Par une rencontre fortuite ! J’ai été, pendant longtemps, attirée par les paysages de friches, de zones industrielles désaffectées, là où la nature reprend ses droits sur une civilisation qui, petit à petit, s’efface. Et un jour, au détour d’un chantier, je me suis rendu compte que les machines, ces carapaces pensantes, avaient quelque chose à nous dire sur nous-mêmes. P Quel est le rapport entre les machines et nous ? O. F.-V. : Les machines semblent s’interroger. Elles sont, d’une certaine manière, une métaphore de l’homme. Je les représente souvent dominées par un ciel d’un bleu ROUTES N° 28 – mars 2012 implacable, indifférent et sur un sol neutre, désolé : cela traduit bien leur vulnérabilité et leur questionnement sur l’existence. Le godet que j’ai peint pour la Fondation Colas se demande quel chemin il va emprunter dans le paysage infini qui l’entoure. Le champ des possibles est grand. Familière des chantiers, quel regard portez-vous sur le monde des travaux publics ? O. F.-V. : J’aime me rendre sur des chantiers, car je ne conçois pas de peindre sans observer «mes» machines. Je veux un rendu le plus précis possible : elles doivent être capables de remplir leur fonction, même si je laisse, bien sûr, une part à la création. Pour moi, un chantier est comme un élan, une rencontre. On est happé ! S’ils sont intrigués au début, les compagnons sont vite fiers du regard bienveillant et respectueux que je porte sur leur univers… remerciements (UGUESDE2OYER$UPRE4HIERRY"OUCHET 0HILIPPE-ALAPERT!RNAUD$ENIS !NNE6ALETTE&OUCHER-ARCEL,OISY 6INCENT'ALERA$IDIER0OMERY-ATHIEU &LOCHEL$ANIEL-AGNIN/LIVIER&LORIMOND !LAIN"ARJHOUX/LIVIER&IEDLER0IERRE/LIVIER "OUTIN0ASCALE"ESSON%STELLE#HOUVENC 'UILLAUME#ONTE$AVID*OUANIN3TÏPHANE 0OUILLOT2OMAIN#ARTRON,YONEL!MAND 0ALVINDER+AUS#ARL&ERGUSSON)VO3IMEK *EAN0ASCAL&OUQUET3ÏBASTIEN'AY 9VES,ÏGER6IRGINIE3OS"ERNARD-ARCHAND 0ATRICK3AINT!RNAULD#HRISTOPHE$UBOSCQ .IMI+ELLOWAY4HIERRY0HILIPPART4HOMAS -OLLION"OB&RIEDLINE!BDELTIF"ELKAHIA 3TÏPHANE(ARNOIS0AULO,OPES-ONTEIRO 3YLVIANE"ÏRIDEL#YRIL#HATELLIER*EAN-ICHEL 2IGAUT$IRK"EX-YRIAM6OS#LAUDIA 6AN2OY.ICOLAS3CHUSTER0ASCAL"ECKERS $OMINIQUE7ERPIN*EAN0IERRE$ELREZ "EN&RANKEN4HEO3EGERS3ÏBASTIEN#HATARD Routes, magazine du groupe Colas, PLACE2ENÏ#LAIR"OULOGNE"ILLANCOURT&RANCE4ÏL WWWCOLASCOM)33.$IRECTEURDELAPUBLICATION Hervé Le Bouc. $IRECTEURDELARÏDACTIONETRÏDACTEUR ENCHEF Sophie Sadeler. 2ÏDACTIONColas, Angie. #RÏDITSPHOTOS Agence Horizon Bleu (p. 13 bas), Agence Rouge (p. 66), J. Bertrand (p. 8, 16 bas, 23, 38, 44, 60 bas, 64 haut, 74), J.-D. Billaud (p. 21 haut), M. Boudan (p. 15 haut), M. Bujun (p. 15 bas, 50), P. Calmettes (p. 45), W. Choroszewski (p. 53), M. Colin (p. 39, 65 bas), Corbis (couv., p. 34), N. Corlett (p. 16 haut), C. Coussat (p. 18), N. Delepine (p. 70), H. Douris (p. 20, 40, 60 haut), M. Dunet (p. 41), T. Eiben (p. 12), Fotolia (p. 64), S. Gay (p. 7 bas), Getty Images (p. 64), D. Giannelli (p. 10 haut, 13 haut, 22 haut), M. Kollar (p. 10 bas), F. Landrist (p. 64 bas), P. Lazic (p. 61 bas), A. Montaufier (p. 37), C. Pedrotti (p. 19), M. Piasecki (p. 63 bas), A. Poupel (p. 3), Présidence de la République/L. Blevennec (p. 59 bas), Une Terre d’Images (p. 7 haut), Y. Soulabaille (p. 6, 22 bas, 43, 54, 55, 62), P. Thébault (p. 36), C. Stambaugh (p. 42), Stigmate Photography (p. 5), P. Stroppa (p. 47, 49), S. Vallat (p. 72), B. Warchomij (p. 24 à 31), L. Wargon (p. 11, 51), Webweb.be (p. 33), Photothèque Colas (p. 4, 9, 14, 17, 21 bas, 32, 35, 48, 52, 53, 57, 58, 59 haut, 61 haut, 63 haut, 65 haut, 68), DR. 4RADUCTIONAllingua. #ONCEPTION ETRÏALISATION 01 55 34 46 00 (réf. ROUT028). )MPRIMÏÌ 53 000 exemplaires PAR IMEIMPRIMERIECERTIFIÏE )3/SURPAPIER#OCOONSILKRECYCLÏETLABELLISÏ& 3#AVECDESENCRESÌBASEDHUILESVÏGÏT ALESFINITIONDELA COUVERTUREAVECUNVERNISACRYLIQUEBIODÏGRADABLE L’empreinte carbone DELAFABRICATIONDESEMBALLAGESETDUROUT AGE DECENUMÏROSÏLÒVEÌKGDE# /PAREXEMPLAIRELa mise sous pliESTASSURÏEPAR!0-!TELIERPROTÏGÏMELUNAIS ROUTES N° 28 – mars 2012 Odile Ferron-Verron «Carrefour» 2011 www.fondationcolas.com