climat et santé - Mutuelle du Midi
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PRÉVENTION CLIMAT ET SANTÉ Bons et mauvais ménages N°156 BIMESTRIEL • MAI-JUIN 2015 - ISSN 098 1444 • 0,68 € - ABONNEMENT 4,08 € Pour bien vivre l’été... Soyez nature ! SANTÉ Soulager l’arthrose naturellement ÉDITO Tous au même régime ! O n ne le sait pas, mais la Sécurité sociale française compte un nombre très important de caisses et d’opérateurs. Il existe ainsi plusieurs dizaines de «régimes», différents selon les professions et les secteurs d’activité. Le plus connu d’entre eux est, bien sûr, le régime général des travailleurs salariés, qui concerne plus de 80 % de la population couverte. Il faut y ajouter des opérateurs spécifiques, pour toute une quantité de professions comme les travailleurs indépendants, les étudiants, mais également une foule de régimes spéciaux tels que les marins, les ouvriers des mines, les militaires, et aussi les salariés de la SNCF, d’EDF/GDF, de la RATP, les clercs de notaires, les veuves et orphelins de guerre et les artistes peintres. Pour chacun de ces régimes, les opérateurs ont défini des cotisations et des droits différents, liés aux activités spécifiques des assurés et à leurs risques sociaux. on se doute bien que pareille diversité, à l’heure de la chasse au gaspi des dépenses publiques, ne pourra pas durer bien longtemps. Il est donc question d’harmoniser ces régimes. Comment faire ? Donner à tout le monde la meilleure couverture, en s’alignant sur les plus privilégiés ? ou niveler par le bas, pour faire des économies ? Comment rationaliser ce qui, par nature, ne l’est pas ? Voilà un chantier qui risque de prendre du temps et d’occuper bien des esprits. En attendant, le déficit galope… Denis COLOMBIER Président de La Mutuelle du Midi S O M M A I R E SANTÉ Soulager l’arthrose naturellement Les vaccins : faut-il en avoir peur ? Tatouage, une tendance qui colle à la peau .................................................................... .............................................................. .................................... PRÉVENTION Climat et santé : bons et mauvais ménages ! Pour bien vivre l’été... Soyez nature ! P.4 P.6 P.8 CONSO Le régime méditerrannéen s’adapte à la vie moderne ............ P.22 ........................................................................................ P.24 PORTRAIT Yvan Cadiou, cuisinier décalé P.10 P.12 ÉCONOMIE Savonnerie Marius Fabre, depuis 1900 SOLIDARITÉ Artika, l’imaginaire au service de l’environnement .............. P.14 PAGES VERTES L’eau virtuelle SOCIÉTÉ La vie en mode alternatif ................................................................................................ P.16 BALADE Le site d’Emosson ......................... ................................................... EN DIRECT DE LA MUTUELLE DU MIDI FAMILLE Leur premier chagrin d’amour .......................................................... ............................................................................. P.18 P.20 ........................................................... P.26 ....................................................................................................................................... P.28 ............................................................................................................................ SPORTS LOISIRS Sports de sable : ça beache ! P.30 ......................................................................................... P.32 ............................................................................................................................................................. P.34 LIVRES 156 MAGAZINE BIMESTRIEL ÉDITÉ PAR LA MUTUELLE DU MIDI 16 LA CANEBIÈRE MARSEILLE – CS 31866 – 13221 CEDEX 1/ÉDITEUR DÉLÉGUE : CIMM Directeur de la publication : Denis Colombier / Rédacteur en chef : Thierry Debaille / Conception graphique : Digital online Secrétaire de rédaction : Mireille Nistasos – tél. 04 84 52 47 01 Ont participé à l’élaboration de ce numéro : J. Bélieu, D. Fonsèque-Nathan, P. Fournier, M.-o. Helme, P. Huby, A. Place. Photo de couverture : J. Bélieu Prépresse : DIGITAL oNLINE – 1705, chemin de la Thuilière – 13400 Aubagne Impression : REAL – 13, rue Agate - 13510 Eguilles Routage : Routage Service-Vendargues Commission paritaire : 0619 M 05850/Dépôt légal : 24 décembre 2003/Tirage de ce numéro : 26 300 exemplaires – Prix au numéro : 0,68 € – Abonnement: 4,08 € Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 3 SANTÉ ressant contre les douleurs articulaires mineures. Certaines huiles essentielles, préparées en lotions que l’on applique en massages circulaires, sont un autre recours, telles le citron, le romarin, le sassafras, l’eucalyptus, le lavandin, le cèdre, la marjolaine, la menthe poivrée. «Surtout, prenez conseil auprès de votre herboriste qui préparera les mélanges les mieux adaptés à votre cas, poursuit la naturopathe. Pensez aussi à faire des cures de chondroïtine, un complément alimentaire issu de la carapace de crustacés qui protège la souplesse des articulations et soutient la reconstruction du cartilage, à associer avec de la glucosamine, qui lubrifie les articulations et les apaise. Encore une fois, adressez-vous à un thérapeute, pour établir les bonnes posologies.» Très fréquente, cette maladie cause des douleurs parfois invalidantes. En remplacement ou en complément des traitements médicamenteux, d’autres solutions naturelles existent, qui soulagent efficacement. L ’arthrose est définie comme l’usure des cartilages de l’os au niveau des articulations et cause des douleurs persistantes. Les articulations le plus souvent touchées sont le genou, la hanche et celles de la colonne vertébrale. Cependant, les autres articulations - comme l’épaule, la cheville et le poignet - peuvent aussi être atteintes ; de même que les doigts, affection très fréquente, surtout chez les femmes. Les causes sont le plus souvent l’âge, mais aussi le surpoids, ou des traumatismes liés à un sport ou à une activité professionnelle répétitive. Ainsi que la sédentarité, car l’activité physique permet, au contraire, de maintenir les articulations en bon état. Malheureusement, il est médicalement admis que l’arthrose ne peut être totalement guérie. Une fois le diagnostic 4 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 confirmé par une radio de la zone en cause, on la traite, outre par des applications locales de gels et pommades, avec des antalgiques et des anti-inflammatoires (qui, au long cours, ont des effets secondaires néfastes sur l’appareil digestif), des orthèses, éventuellement des infiltrations d’acide hyaluronique ou de corticoïdes en cas de forte crise, voire de la chirurgie. Se tourner vers les plantes Néanmoins, divers traitements naturels permettent une nette amélioration de l’affection, notamment en phytothérapie. «Plusieurs plantes ont fait leurs preuves, indique Isabelle Jeunet, naturopathe. La plus efficace semble être l’harpagophytum ou griffe du diable, d’origine africaine. Des études ont montré qu’elle réduit le niveau des agents d’inflammation et elle possède un pouvoir antalgique.» Mais l’harpagophytum est déconseillé en cas d’ulcères de l’estomac et de l’intestin, ainsi que de troubles cardiovasculaires. on peut alors se tourner vers les feuilles de cassis en tisane, à raison de trois à quatre tasses par jour. La reine-des prés, célèbre plante à l’origine de l’aspirine, a les mêmes actions anti-inflammatoires et antalgiques, sans les effets secondaires sur l’estomac. Elle est à consommer fraîche dans des salades ou en infusion, sans la faire bouillir (à ne pas associer avec la prise d’anticoagulants). Le saule blanc enfin, considéré comme l’une des plus anciennes plantes médicinales, dont l’écorce contient de l’acide salicylique, est reconnu par l’Agence européenne du médicament comme un traitement inté- Pascale HUBY La nutrition anti-arthrose L’alimentation, comme dans bien des affections, joue son rôle dans la prévention et le traitement de l’arthrose. «Je recommande systématiquement de manger plus de fruits et de légumes qui, riches en antioxydants, sont susceptibles de diminuer l’inflammation causée par les radicaux libres, souligne Isabelle Jeunet, naturopathe. De même, je préconise d’augmenter ses apports en oméga-3, présents dans l’huile d’olive et de colza, les graines de lin, et les poissons gras : sardine, thon, maquereau, saumon. Il est également bon de consommer le plus possible d’épices ayant ces mêmes propriétés anti-inflammatoires, comme le poivre, la cannelle, le gingembre et surtout le curcuma.» Connu en Asie pour ses propriétés médicinales depuis des siècles, cette épice entrant dans la confection du curry, a fait récemment l’objet d’études démontrant son intérêt dans la diminution des douleurs arthritiques et rhumatismales en général. Quand l’arthrose apparaît En cas d’arthrose, le cartilage s’use progressivement et perd ses qualités d'origine, c'està-dire sa souplesse et son élasticité. Mais, en fait, c’est l’ensemble de l’articulation qui est touché : en plus du cartilage, les ligaments, l’os, les muscles et le liquide synovial sont altérés. La maladie, dite aussi ostéo-arthrite, atteint chaque individu de manière différente, les articulations touchées et l’intensité des douleurs variant d’une personne à l’autre. Les symptômes qui doivent alerter sont des douleurs dans l’articulation atteinte, principalement lorsqu’elle est mobilisée (par exemple, douleurs au genou en descendant les escaliers) ; une sensibilité de l’articulation lorsqu’on applique une légère pression ; une raideur de l'articulation, surtout au réveil ou après une période d'immobilité ; une perte progressive de flexibilité dans l’articulation ; une sensation d’inconfort dans l'articulation à la suite de changements de température ; des «craquements», surtout en cas d’arthrose du genou ; l’apparition progressive de petites excroissances osseuses (ostéophytes) à l’articulation. Plus rarement, de l’inflammation (rougeur, douleur et gonflement de l’articulation). êtesr»l’articulation atteinte unen b t u o t « s ent placer su lace (s’il y a inflammatio Remède g peut simplem liée, en che de use, on ), ou une po précieuse al bains ise douloure rs e cr n eu e u n id t ’u ra d s en le rs em Lo al uit des a chaleur réd ). L’argile verte est ég let. «Je préconise aussi bouillotte (l se masse re p n m lu o rû co , b e in a e ag b d u d on séch avec sensati isser en place jusqu’à Isabelle Jeunet. Au sortir s garde au chaud le le à la cataplasme ues, qui soulagent, ajoute e de carthame, puis on le.» il lg u a em x c de l’h par ex p chauds au ntement ave uvrant d’un linge épais le s n o ti la u les artic en les co ps possible, plus longtem PHoToS© HERVÉ THoMAS Soulager l’arthrose naturellement Il est également reconnu que l’acupuncture et l’ostéopathie sont capables de grandement soulager l’arthrose. Des séances régulières permettront de prévenir l’apparition de crises, ou d’atténuer la douleur quand celle-ci apparaît. Des gymnastiques douces comme le yoga, le taï-chi, le qi gong ont aussi leurs adeptes pour traiter et prévenir les inconvénients de cette affection, en favorisant de bonnes postures et les mouvements favorables aux articulations. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 5 peur ? D écriée, la vaccination ? oui et non. Selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), dans son baromètre 2014 «près de 80 % des 18-75 ans sont favorables à la vaccination, alors qu’ils étaient 61 % en 2010.» Par ailleurs, seulement 2 % des personnes interrogées se déclarent défavorables à toutes les vaccinations. En 2014, plus de 90 % des nourrissons de 6 mois ont reçu au moins une dose de vaccin contre l’hépatite B et plus de 95 % des nourrissons qui ont eu 6 mois en 2014 ont reçu au moins une dose de vaccin contre le pneumocoque (les deux vaccins ne sont pas obligatoires). Quant à la rougeole (non obligatoire), les taux de couverture à 2 ans des enfants nés en 2012 progressent eux aussi, «atteignant 92 % pour la première dose et 66 % pour la seconde dose». L’INPES tempère : «les couvertures vaccinales sont encore insuffisantes pour le reste de la population. C’est le cas de la vaccination contre le méningocoque C, dont le taux de couverture reste faible Par ailleurs, d’autres vaccins font l’objet de réticences. Moins de 20 % des jeunes filles qui ont eu 15 ans en 2014 se sont 6 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 fait vacciner contre les papillomavirus, et moins de 50 % des sujets à risque se sont fait vacciner contre la grippe». Entre le cocorico de l’INPES et la réalité, le fossé n’est pas mince. Le cas de la rougeole est édifiant. Selon l’oMS, la rougeole provoquait 8 millions de décès chaque année dans le monde jusque dans les années 1970. Grâce à la vaccination, les décès ont diminué jusqu’à 139 000 en 2010. Pourtant, la rougeole reste un fléau et l’une des principales causes de mortalité infantile pour les enfants qui n’ont pas accès au vaccin. Depuis quelques années, en France comme en Europe et aux Etats-Unis, la rougeole repart à la hausse, faute d’une couverture vaccinale suffisante (il faut un taux de vaccination de 95 % pour arrêter la circulation du virus). La polio, difficile à éradiquer Vingt-cinq ans après le lancement de l’initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, le nombre de pays endémiques est passé de 125 en 1988 à 3 en 2013 (Afghanistan, Nigeria et Pakistan). L’objectif d’éradication a dû être repoussé Chaque année, la polémique fait rage sur les vaccins. Entre ceux qui prônent la liberté individuelle et ceux qui militent pour la santé publique, la discussion n’est pas close. Se dresser contre la vaccination, ne serait-ce pas un sport de pays riche, alors que tant d’enfants meurent dans le monde, faute de vaccin ? Entretien avec le Catherine Gaillard, praticien attachée au service des maladies infectieuses (Hôpital Nord Marseille). en raison de nouveaux foyers en Ethiopie, Kenya, Somalie, Soudan et, surtout, Syrie où la guerre a stoppé les programmes de vaccination des nourrissons et fortement dégradé l’environnement sanitaire, la polio se transmettant par voie digestive. En France, la maladie a été éradiquée en 1989, mais seulement 66 % des adultes et 20 % des personnes âgées sont à jour de leur vaccination, selon le calendrier français, alors que la polio fait partie, avec la diphtérie et le tétanos, des trois vaccins obligatoires dans l’enfance. Pour le docteur Gaillard, «il faut vérifier et mettre à jour les vaccinations lors des visites chez le médecin (la consultation du voyageur est une bonne occasion de se pencher sur ses vaccins). Primo vaccination (obligatoire) : 1 dose à l’âge de 2 et 4 mois, et un rappel à 11 mois ; :puis à 6 ans (obligatoire) et ensuite entre 11 et 13 ans ; enfin, rappels chez l’adulte à 25, 45 et 65 ans, puis tous les 10 ans à partir de 65 ans». La vaccination, mesure de santé publique Progrès majeur dans l’histoire de la médecine, «au même titre que les antibiotiques» selon le docteur Gaillard, la Dominique FONSÈQUE-NATHAN Inflation de vaccins ? Il n’en reste pas moins vrai que la fabrication des vaccins est un business pour l’industrie pharmaceutique, de l’ordre de 50 milliards de dollars prévus pour 2016, et qu’on pourrait craindre une «inflation de vaccins… inutiles», selon l’Eurodéputée Michèle Rivasi. Elle pointe la pénurie du vaccin DT-Polio (obligatoire dès l’âge de 2 mois) sur le marché français, au profit d’un vaccin hexavalent où la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite sont associés à la coqueluche, l’hemophillus «La vaccination est une mesure de santé publique qui privilégie le bienêtre collectif par rapport à l’individu. Avec la vaccination, on ne peut pas être dans l’individuel». influenzae B et l’hépatite B. Autre sujet de litige, le vaccin contre les gastro-entérites du nourrisson. Prescrit en France depuis 2006 à partir de 6 semaines, ses effets secondaires et la mort de deux bébés ont incité le Comité technique de pharmacovigilance à «s'interroger sur le bien-fondé de recommander sa généralisation en France». Voila qui apporte de l’eau au moulin des anti-vaccinations. La vaccination doit être considérée avec mesure, adaptée autant que faire se peut à la situation de chacun, par exemple, ceux qui prennent des risques en raison de leur profession (égoutiers, soignants) ou de leurs voyages. Pourtant, on ne peut pas oublier que 4 millions d’enfants dans le monde meurent chaque année faute de couverture vaccinale dans les pays pauvres, et que le monde attend les vaccins contre la dengue, le paludisme, ébola et le VIH. Alors, peuton vraiment être totalement contre la vaccination, dans tous les cas ? Âge approprié nce N sa ais ois 2m AN Les vaccins : faut-il en avoir vaccination a permis de s’affranchir partiellement des effets de la nature. C’est un moyen de prévention indispensable contre certaines maladies infectieuses. Son bénéfice est double : elle permet de se protéger soi-même, mais aussi de protéger les autres, notamment les personnes les plus fragiles de l’entourage (exemple : la coqueluche où la vaccination de l’entourage du nouveau-né le protège tant qu’il n’est pas vacciné). Pour le docteur Gaillard : «La vaccination est une mesure de santé publique qui privilégie le bien-être collectif par rapport à l’individu. Avec la vaccination, on ne peut pas être dans l’individuel. Si on veut éradiquer la polio, il faudrait vacciner tout le monde. L’exemple de la rubéole est parlant. On a d’abord vacciné les filles, puisque c’étaient elles qui devaient être protégées, mais ça n’a pas marché. On a réussi à diminuer fortement la circulation du virus uniquement quand on a décidé de vacciner indistinctement garçons et filles. La question pourrait se poser de la même façon pour le papilloma virus. Certains pays européens ont déjà décidé de vacciner filles et garçons». Le docteur ajoute : «l’idéal serait de faire de l’individuel et de vérifier, par une sérologie, l’état d’immunité de chacun. Cela permettrait de cibler la vaccination sur ceux qui ne sont pas couverts. Problème : cela coûterait énormément d’argent à la collectivité ! En matière de santé publique, il convient de faire l’équilibre entre le risque et le bénéfice, d’où le rôle indispensable du médecin. Ici, au centre de santé des voyageurs de l’Hôpital Nord, nous vaccinons en fonction des pays de destination, mais aussi en fonction de la personne que nous avons en face de nous». TH UE FoNSÈQUE-NA PHoTo DoMINIQ SANTÉ LARD, fectieuses Catherine GAILée au service des maladies in ch praticien atta ois 4m 11 is mo 12 is mo 1 8 6-1 is mo ns 6a 1 3 1-1 ans ns a 14 ns a 25 ns a 45 ns 5a et + 6 BCG Diphtérie-TétanosPoliomyélite Tous les 10 ans Coqueluche Haemophilus Influenzae de type b (HIB) Hépatite B Pneumocoque Méningocoque C Rougeole-OreillonsRubéole Papillomavirus humain (HPV) Grippe Tous les ans Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 7 SANTÉ Quelques conseils avant de se faire tatouer 8 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 Précautions à prendre Pourtant, le tatouage n'est pas un geste anodin. Pour faire passer ses encres et les implanter durablement sur certaines parties du corps, le tatoueur a besoin de percer la barrière protectrice de la peau. L'aiguille du dermographe, l'outil indispensable à ce travail, va venir la pénétrer à raison de 50 à 3 000 fois par minute. «Les risques peuvent être de plusieurs ordres, prévient le Dr Pierrette Pellegrin-Vartokian, médecin dermatologue à Marseille. Allergiques, infectieux, viraux, sans parler des séquelles psychologiques quand, quelques années plus tard, les personnes expriment des regrets et veulent effacer les traces de leurs tatouages». Bien choisir son tatoueur 3 Avoir une idée précise du motif à réaliser Avec le temps, les modes passent comme on l'a déjà dit, mais les motifs restent. Un dessin stylisé, au sens artistique, vieillira mieux, psychologiquement parlant, qu'une inscription souvent inscrite dans un contexte bien précis (relation amoureuse, état d'esprit à un instant «T»...). Le tatouage doit vous correspondre «intimement» et non pas refléter la personnalité du tatoueur. Les professionnels apprécient toujours qu'on leur donne des indications précises sur le travail à réaliser. Ultérieurement, la présence de corps étrangers dans la peau provoquera une réaction inflammatoire permanente, la peau tentera de se débarrasser de ces colorants qu'elle considère comme des «intrus». Parmi les précautions à prendre, le médecin recommande par-dessus tout l'utilisation de matériel stérile et des informations transparentes sur le contenu des produits utilisés. «Les encres qui contiennent des solvants et des pigments doivent être bien étiquetées». Avec, bien sûr, le recours à un tatoueur professionnel, pour être sûr de la qualité de l'opération. En perçant la peau, les aiguilles vont ouvrir une brèche dans la barrière cutanée. La plaie, qui cicatrisera quelques jours plus tard, pourra être la porte d'entrée des infections bactériennes. «Nous sommes très contrôlés, affirme Pitou. Tout ce que nous utilisons est à usage unique, les précautions d'hygiènes très strictes. Les techniques ont évolué, les encres et le matériel aussi.» La principale crainte se situe sur le plan des réactions allergiques. Elles sont la complication la plus fréquente après le tatouage. Elles se caractérisent par des démangeaisons, parfois après une exposition au soleil, et des lésions plus ou moins importantes. Généralement, la couleur «rouge» du tatouage est celle qui est la plus exposée à ce type de phénomène, du fait de ses composants. Des maladies dermatologiques chroniques ont une certaine «attirance» pour les zones de «traumatisme». on pense notamment au lichen plan, au lupus cutané, à la sarcoïdose ou au vitiligo. En général, les tatoueurs évitent de tatouer sur les grains de beauté. Et préfèrent laisser un petit blanc au niveau du dessin. Même s'il est destiné à durer, le tatouage peut, de toute façon, «s'effacer» avec des séances de laser chez un médecin dermatologue. «Ce qu'il y a de plus profond, c'est notre peau», disait un grand penseur en jouant sur le sens des mots et des symboles. on est prêt à tout pour soigner les apparences. Et valoriser son corps. 4 Ne pas se faire tatouer n'importe où 5 Prendre soin de son tatouage Les zones de la peau constellées de grains de beauté sont les cauchemars des dermatologues. Un motif peut masquer la déformation d'un grain de beauté, cacher une lésion... Sous un tatouage, des changements de couleur ou de forme (mélanome) seront dissimulés, rendant difficile, voire impossible, une bonne surveillance. Mieux vaut faire attention à la surface sur laquelle on veut faire imprimer son motif. Une fois le motif réalisé, il faudra suivre scrupuleusement le protocole de soins donné par le tatoueur et consulter régulièrement un médecin. Hygiène, pommades cicatrisantes, pansements sont à respecter. Un bon tatoueur, correctement formé aux soins, est capable de donner certains conseils qu'il faudra suivre à la lettre. PHoToS© PIERRE FoURNIER A utrefois, ils étaient l'apanage des motards et le symbole des mauvais garçons. Les tatouages se démocratisent beaucoup plus largement aujourd'hui. on les voit sur les corps des nageurs qui paradent dans les bassins de natation pendant les compétitions sportives. ou des footballeurs qui exhibent leurs dessins stylisés sur les terrains. Sans parler des stars du cinéma ou de la chanson qui prennent un malin plaisir à dévoiler certaines parties de leur anatomie. Comme par exemple l'actrice Angélina Jolie, qui a lancé la mode des inscriptions en plusieurs langues... Les tatouages sont partout, on la Russie seront présentes dans cette nouvelle édition». on estime qu'un Français sur dix a fait l'expérience du tatouage. Et cette tendance est encore plus prégnante chez les 25-34 ans, où la proportion serait ramenée à un sur cinq. 2 La personne qui exerce le métier, car il faut uniquement faire appel à un professionnel, doit être digne de confiance. N'hésitez pas à visiter plusieurs boutiques de tatouage avant de prendre la «bonne» décision, de parler avec des tatoueurs ayant pignon sur rue, de vérifier l'hygiène, les locaux et le matériel utilisé. Avant de passer à l'acte, il est indispensable de se sentir en confiance. Pensez à mettre le maximum de chances de votre côté. qui colle à la l'a bien compris, et pas seulement chez les sportifs ou les artistes. Ils font le bonheur des principaux intéressés comme des professionnels. En France, les conventions, ces salons consacrés exclusivement à cette discipline, font carton plein. À Marseille, la Massilia Tatoo Fest, fin mai, a été perçue comme un véritable festival où cet art a été valorisé sous ses différentes formes. Art corporel, tatouage, concerts, démonstrations, street art se sont associés à la fête du corps. on compte chaque année environ 25 rassemblements de tatouage. Lyon, Paris, Montpellier, Marseille, Aix sont sur la liste des rendez-vous internationaux. «on constate un grand intérêt pour le tatouage. La télé-réalité, les magazines s'y sont mis. De plus en plus de gens s'y intéressent.» Tatoueur professionnel, Pitou sait exactement de quoi il parle. Il est à l'origine du Cézanne Tatoo Ink, qui attirera en octobre, à Aix, près de 200 tatoueurs représentant 50 nationalités différentes. «Cette année, nous avons mis l'accent sur les pays de l'Est. La Bulgarie, la Pologne et Ne pas agir sur un simple coup de tête Un tatouage doit être le fruit d'un acte mûrement réfléchi. Il s'agit de ne pas céder aux effets de modes qui, par définition, passeront. Et de ne pas se laisser influencer par l'entourage. Avant de se lancer dans une telle aventure, il est bon de se poser quelques questions simples, mais de bon sens : En ai-je réellement envie ? Suis-je prêt à le garder sur la peau pour la vie entière ? Le motif que j'ai choisi est-il vraiment celui que je préfère ? Le tatouage est un acte volontaire et il est fait pour durer. Pour éviter les regrets, mieux vaut donc ne pas agir sur un coup de tête. Tatouage Une tendance Avec les beaux jours, la tentation est grande d’exposer certaines parties de la peau au regard des autres. Le tatouage revient à la mode et fait de plus en plus d’adeptes. 1 Pierre FOURNIER Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 9 PRÉVENTION Vents de grande influence Climat et santé : bons et mauvais ménages ! Le temps joue sur notre moral, personne ne dira le contraire. Pluie et moral en berne, vent et sensibilité exacerbée, orage et nerfs à fleur de peau, ciel bleu et humeur joyeuse… Pur conditionnement ? Non, la biométéorologie existe. Elle étudie les effets de la météo sur les êtres vivants. Et pas seulement sur leur comportement psychologique. Elle est utilisée en Europe, où les bulletins météorologiques intègrent désormais les maladies susceptibles d’être aggravées. Tour d’horizon local et au-delà. 10 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 Conditions de vie et génétique prennent le pas Allant contre une idée reçue qui a la vie dure, «L’ensoleillement du littoral méditerranéen est insuffisant pour favoriser la vitamine D qui fixe le calcium, reprend le Dr Morgen, il faudrait aller au sud de l’Espagne pour en ressentir l’effet réel. Les Norvégiens engrangent davantage de vitamine D avec leur ration quotidienne (200 g) de saumon sauvage que nous pendant une année de soleil ici !». La luminosité est bonne pour l’humeur, en favorisant la production de sérotonine, mais d’autres facteurs demeurent prépondérants, comme la génétique et les conditions de vie. Climats extrêmes et brusques variations «Nous sommes des animaux homéothermes, explique le Professeur Jean-Louis San Marco, directeur du laboratoire de santé publique de la faculté de médecine de la Timone, à Marseille. Contrairement aux autres mammifères, l’homme présente une très bonne adaptabilité, il peut vivre sous tous les climats. Mais, en contrepartie, son • LE «VENT DU MIDI» est accompagné d’une température élevée, d’une pression atmosphérique et d’une humidité basses, suffisantes pour engendrer des troubles digestifs et respiratoires, et souvent même plusieurs heures avant l’apparition du vent (électricité atmosphérique). • L’AUTAN : insomnie et maux de tête. • LE CHAMSIN : grande irritabilité • LE FOEHN : action dépressive nette, désordres mentaux (il était autrefois considéré comme circonstance atténuante dans les affaires criminelles !) système de régulation thermique est extrêmement fragile.» Ainsi, pour maintenir une température corporelle constante dans l’organisme (entre 36,8 et 37,2° C), il doit produire et consommer beaucoup d’énergie. «En période de températures extrêmes, cet effort peut épuiser une personne âgée fragilisée ou un tout-petit.» Infections urinaires et rénales se multiplient à cause d’une hydratation insuffisante ou d’un excès d’élimination. Quant aux troubles cardiovasculaires et respiratoires, ils augmentent avec les épisodes de fortes chaleurs, pics de pollution, pollen, vent et humidité. Attention, avec le réchauffement climatique, se sentant menacées, les plantes produisent plus de pollen… Davantage d’infarctus en hiver sont recensés. Lorsque le thermomètre descend au-dessous de - 5°, le risque de crise cardiaque augmente de 115 % (le froid favorise la viscosité du sang et forme des caillots qui peuvent obstruer les artères) et de 40 % lorsque les températures varient brutalement d’un jour à l’autre. Le froid est également redoutable pour les personnes souffrant d’insuffisance respiratoire, car il déclenche une contraction spasmodique des muscles lisses de la paroi des bronches. Parallèlement à ces risques connus, on identifie encore mal les méca- nismes de certaines maladies «météosensibles» graves. Par exemple, selon une étude norvégienne, les femmes accouchant pendant l’hiver ont de 20 à 30 % de risques supplémentaires de présenter une pré-éclampsie au cours des derniers mois de grossesse (hypertension artérielle et apparition de protéines dans les urines). • MISTRAL ET TRAMONTANE : migraines, insomnies, névralgies. Savoir appréhender nos réactions «Chacun doit connaître sa météo-sensibilité, conseille le Dr Morgen, certains réagissent au froid humide, d’autres au froid sec ou aux variations de pression… En altitude, dans les Hautes Alpes par exemple, le rythme cardiaque s’accélère, mais un air moins pollué et la détente seront positives pour une personne sans problème cardiovasculaire». Il faut savoir recourir aux gestes préventifs comme, en période de grand froid, hydrater sa peau régulièrement, protéger ses voies respiratoires avec une écharpe pour «réchauffer» l’air avant qu’il ne pénètre dans ses poumons… «Et surtout, prévoir un temps d’adaptation, car le corps est plus vulnérable s’il n’a pas eu le temps de s’habituer». PHoToS© JoSSELYNE BELIEU C ’est le temps orageux qui est le plus décrié : angoisse, malaise, oppression, avant le premier coup de tonnerre. Plus tendus, les conducteurs se montrent imprudents et les accidents de la route augmentent. L’autre phénomène récurrent est l’humidité sur les rhumatismes, pour 80 % des personnes concernées. «Dans les Alpes Maritimes, les entrées maritimes apportent l’humidité de la mer et les reliefs la retiennent, déclare le Dr Morgen à Nice, mais cette influence est contrebalancée par l’ensoleillement. Zones industrielles exceptées, des départements comme les Bouches-du-Rhône, le Var, le Vaucluse, et le sud des Basses Alpes de Haute-Provence, restent idéals pour des personnes souffrant de problèmes articulaires ou respiratoires». Gréoux-lesBains, 3e station thermale de France qui se consacre aux affections rhumatismales, en atteste. D’un autre côté, dans les Alpes Maritimes, Berthemont-les-Bains, affecté aux problèmes oRL, démontre que la qualité de l’air en altitude, associée à l’ensoleillement, prend le pas sur les entrées maritimes. «C’est surtout l’association humidité (60 %) et chaleur (plus de 23°) qui cause des dégâts, mais le littoral regorge d’excellents microclimats comme à Vence (altitude 300 m) ou Hyères.» Si un vent de plus de 10 km/h emporte les polluants loin de leur source, la médecine chinoise les accuse de bouleverser l’équilibre énergétique. Josselyne BELIEU Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 11 PRÉVENTION Pour bien vivre l’été… Soyez nature ! 3 recettes rafraîchissantes pour s’hydrater naturellement • Un smoothie plein de vitamines pour la peau L ’été sera beau, l’été sera chaud dans les tee-shirts, dans les maillots… on connaît la chanson ! Sans vouloir jouer les rabat-joie et afin de bien vivre ces vacances estivales, il n’est pas inutile de rappeler quelques conseils de bon sens en s’aidant d’une alliée de poids : la nature… tout simplement. Précaution numéro un, le soleil, auquel il faut éviter de s’exposer entre 12 h et 16 h et bien sûr s’enduire, le reste du temps, d’une crème anti-UV à fort indice de protection (à renouveler régulièrement). Dans tous les cas de figure, chapeau à larges bords, lunettes de soleil et vêtements amples et légers sont indispensables. Si, malheureusement, vous avez attrapé un coup de soleil, un bon remède naturel est le gel d’aloé vera (bio, si possible). Attention à certains médicaments photo-sensibilisants qui peuvent provoquer l’apparition de taches brunes sur la peau (on se renseigne auprès de son médecin ou de son pharmacien). Autre précaution obligatoire : il faut penser à s’hydrater régulièrement en buvant au moins 2 litres par jour, qu’il d’agisse d’eau plate bien sûr, mais aussi de jus de fruits frais, smoothies (voir encadré), infusions froides de menthe fraîche, thé rouge 12 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 ou rooibos, hibiscus… «L’été, on peut consommer des aliments crus rafraichissants car riches en eau, à savoir : les concombres, courgettes, salades, pastèques, melons, tomates, etc.», indique Maïa Rey, naturopathe, qui souligne la grande utilité «des fruits et légumes de couleur rouge, jaune et orangée comme les carottes, mangues, cerises, poivrons rouges, abricots, car ils sont riches en béta-carotène et antioxydants». Conséquence, ils luttent contre les radicaux libres, produits par le soleil, qui oxydent la peau et la font vieillir prématurément. Contre les petits maux de l’été… Revers de la médaille, pour certains, de cette nourriture bourrée de vitamines… les maux de ventre et diarrhées estivales, pour lesquels le charbon végétal activé, en vente sous forme de gélules dans les phar- … Pour profiter à fond des vacances macies et magasins bio, se révèle très efficace (assorti d’un régime ponctuel à base de riz blanc et de compote de pommes ou de coings). Côté alimentation toujours… autant que faire se peut, on évite l’alcool (ne pas forcer sur le rosé et le pastis !) et le café, et on n’abuse pas des barbecues et autres fritures. Dans un genre différent, les insectes constituant l’une des contrariétés de l’été, sachez que l’on peut les éloigner avec diverses astuces. «À table, disposez un bouquet de menthe fraîche qui repoussera les mouches, employez ail cru et vinaigre de cidre pour les vinaigrettes, car les insectes n’aiment pas ces odeurs. Ne portez pas de produits parfumés qui les attirent, et utilisez de la citronnelle en diffusion. La nuit, pensez à la moustiquaire», conseille la spécialiste. Quant à celles et ceux, très nombreux, qui voient leurs jambes et pieds gonfler avec la chaleur, la douche écossaise, qui alterne jet d’eau tiède et jet d’eau froide (1 minute pour chacun), est particulièrement bénéfique. Sans oublier les infusions de vigne rouge pour activer la circulation sanguine et les massages avec gels ou crèmes à la menthe poivrée pour les pieds échauffés. Se relaxer et se reposer passe certainement par le fait de marquer une vraie pause avec nos ordinateurs, smartphones, tablettes, etc. «Profitons de ce temps pour nous reconnecter avec nous-mêmes. Offrons-nous des moments de calme et de silence qui nous permettent d’être plus zen. Un bon moyen d’y parvenir est de pratiquer quelques séries de respiration ventrale, en prenant soin de mettre sa main sur le ventre pour le sentir se gonfler et se dégonfler à fond», précise Maïa Rey. Il faut également savoir s’accorder du temps pour soi et pour ce qui fait plaisir. La belle saison est idéale pour pratiquer des activités en extérieur, à condition de tenir compte de la température et de ne pas partir faire son jogging, sa partie de tennis, sa balade en vélo et… même son jardinage en pleine chaleur ! Si vous n’êtes pas sportif, aucune importance, car les occasions ne manquent pas de prendre l’air en se distrayant : marchez sur la plage les pieds dans l’eau, jouez au ballon ou à la pétanque, promenez-vous à votre rythme dans la campagne ou en montagne. En un mot, prenez du bon temps tout en faisant le plein, de façon naturelle, de vitamines et d’énergie. Vous en retrouverez le bénéfice à l’approche de l’hiver. Marie-Odile HELME • Une soupe froide idéale en cas de grosse chaleur Mixer un avocat, une courgette crue, une cuillérée à soupe de miso (pâte en poudre riche en protéines végétales utilisée dans la cuisine japonaise), ou bien du cumin ou du curry si vous préférez. Ajoutez eau, sel de mer et persil frais. Placez le tout au frigo et coupez de petits morceaux de tomates ou de poivrons avant de servir. • Une sauce délicieuse pour vos salades Mixer un avocat et une mangue avec de la coriandre et un jus de citron, si possible vert. Ce mélange hyper-vitaminé est extra pour assaisonner vos salades vertes et autres. PHoToS© GEoRGES MAJoLET Alors que les grandes vacances tant attendues sont là, il s’agit maintenant d’en profiter au maximum. L’occasion de quelques conseils de prévention et petites astuces, pour optimiser au maximum cet indispensable temps de détente. Le tout, en s’appuyant sur la nature et ses richesses. Mixer une banane, une mangue, une petite poignée de jeunes pousses d’épinards frais, éventuellement un peu d’eau de noix de coco ou tout simplement de l’eau. Vous obtiendrez un mélange plein de vitamines qui fera beaucoup de bien à votre peau. À mettre au réfrigérateur avant de consommer. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 13 SOLIDARITÉ 8 000 visiteurs par an ! a k y t r A C’est sur leur chantier de Meyreuil que se transforment les bus. Ici, même l’atelier se tient dans un ancien Saviem, idem pour les bureaux et pour les réserves de décors. Un hangar de 80 m2 permet d’accueillir les trois engins. Une fois les fauteuils retirés, on monte les cloisons, on transforme la carrosserie, on fixe, on dessine, on peint. Et quand on change de thème, on recycle, on détourne les pièces : «On ne va jamais contre nos principes !» sourit la créatrice… Les décors sont prévus pour résister aux intempéries, puisque les bus d’Artyka sillonnent la France entière. Afin de rouler en totale conformité (passage aux Mines annuel), les ajouts extérieurs - voiles, mâts - sont à chaque déplacement démontés, repliés. L’ensemble est opérationnel sur place après 1h30 de montage. Une visite pour adulte dure 20 mn environ, tandis que les scolaires ont droit à 50 mn avec débat. En 2014, Artyka a accueilli 8 000 visiteurs. Des supports pédagogiques validés par la Fondation Hulot, La Maud Fontenoy Fondation, l’Ifremer, le réseau Climat France… L’imaginaire au service de l’en vironnement U n vrai travail de groupe dont l’objectif est le partage, voilà ce qui motivait Aline Exposito, formée au montage d’animations culturelles, et son frère Thierry, ébéniste. À la fin des années 80, leur premier autocar transformé en galion (pour également célébrer les 500 ans de la découverte de l’Amérique latine sur une idée de Benito, leur père) se déplace à travers la France pour produire des groupes musicaux de différents pays. Puis, sensibilisés par les nombreux incendies qui ravagent la région PACA et notamment le massif de la Sainte-Victoire, l’équipe et un collectif d’artistes consacrent le galion à un musée itinérant, avec sa première animation sur le thème de la forêt méditerranéenne : «Fou de forêts». Les bénéfices d’un CD de concert sont d’ailleurs reversés 14 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 pour le reboisement du Massif de l’Étoile. Un succès local leur vaut d’être réclamés par plusieurs autres régions. L’aventure est bien lancée. De la mer à la terre, de la terre à la mer ! «Il fallait évoluer, vite proposer d’autres axes utiles !» raconte Aline. «Cap sur la Planète» pour faire comprendre le réchauffement climatique et les climats ; et «Cap sur les Mers» pour mieux saisir la masse d’eau qui nous entoure, soit plus de 70 % de la surface du globe. «Beaucoup trop d’informations données par les medias étaient galvaudées, incomprises…». Effet de serre naturel ? Et voilà les visiteurs-pirates embarqués sur le même bateau pour y répondre, «comme tous les habitants de la terre, tels qu’ils devraient se comporter eux-mêmes pour sauver la planète bleue !». En résulte une chasse au trésor, au fil de cinq énigmes croisant la biodiversité terrestre et marine. En partenariat avec les élèves de l’école d’infographie d’Arles En 2005, le Nautiloscope, sous-marin du Capitaine Nemo, explore «L’odyssée de l’Eau» en empruntant le chemin inverse - des océans vers la terre - tout en rendant hommage au centenaire de la mort de Jules Verne, premier écrivain à aborder les risques de l’industrialisation, avec l’animation «Vingt-mille Yeux sous les Mers». «C’est dans le sous-marin que l’imaginaire est le plus travaillé», apprend-t-on chez Artyka. En 2012, le second sous-marin voyait le jour, réactualisé, bénéficiant de nouvelles technologies. «Une fois les écoutilles verrouillées, c’est vraiment très impressionnant» déclarent parents et professeurs. Ferronneries sombres, murs d’eau (sept), hublots, ambiance sonar et écran central de 165 cm (tous les bus en sont équipés) pour la diffusion de films d’animation de 8 minutes, conçus par les élèves de l’école d’infographie d’Arles autour du héros marin. «Sans aucun commentaire, tout passe par le visuel et la musique - précise Aline - et cela touche les enfants de trois ans comme ceux de quatre-vingt !». Conçues pour un public familial, les animations présentent plusieurs degrés de lecture en plus des programmes spécifiques. Garer un «sous-marin» avec son scaphandre géant sur une place d’Etampes ou de Lyon, c’est anachronique, mais très cohérent : «Ce n’est pas qu’au bord de la mer qu’on pollue : un sac en plastique jeté dans un affluent du Rhône est susceptible d’être avalé et de tuer un animal de Méditerranée !» Partage et enthousiasme aux quatre coins de France La dernière-née, c’est la locomotive à voiles. Avec son métal peint sur bois, on s’y croirait. Gaël et Bruno, peintres de l’association de street art «Décoblaster», sont incomparables dans les fresques en trompel’œil. Pour ce nouvel espace, l’équipe prévoit un retour à la nature. «On ne fait que ce qu’on aime, donc on y met du cœur !» ajoute Thierry. La loco rejoindra bientôt les autres bus transformés sur des salons - nautiques ou autres -, des festivals… Artyka est rémunérée par les structures organisatrices et ne fait jamais payer l’entrée de ses espaces. «Nous pourrions avoir une dizaine d’équipes en tournée et des tas d’autres décors, mais nous ne courons pas après le gain. Nous préférons être présents sur chaque animation et «vivre» les publics au jour le jour !». Dans les petites villes comme dans les métropoles, l’équipe Artyka partage et communique fort. Résultat : plus de 900 références nationales. Avec le projet d’un bus à impériale pour loger l’équipe d’éco-animateurs, Artyka continue à considérer ses espaces comme ses bébés : «on les chouchoute, on les enrichit au fil de nos tournées, nos visiteurs nous donnent des idées, et même des objets qui leur sont chers !». C’est ainsi que la veste du capitaine a été offerte par un sous-marinier du Crotoit en baie de Somme, et le scaphandre par un antiquaire du Tréport : «Choisissez celui qui vous plaît le plus !»… Poignant. Que dire de plus ? Bon vent, peut-être ! www.artyka.asso.fr Josselyne BELIEU Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 PHoToS© JoSSELYNE BELIEU Parce que l’émerveillement est le premier pas vers le respect, cette association aixoise a lancé en 1995 une structure originale, afin de sensibiliser un large public aux enjeux du développement durable. Animations pédagogiques, spectacles vivants et décors itinérants créent l’évènement à partir de bus traditionnels métamorphosés. Un voilier et un sous-marin terrestres, ainsi qu’une locomotive à voiles mettent l’aventure écologique à nos portes. 15 La vie en mode alternatif La Planète brûle et nous regardons ailleurs ! Pas tout le monde. Ici et là, des gens ordinaires s’organisent pour consommer et gaspiller moins, échanger, partager. Tour d’horizon de quelques-unes de ces initiatives. H ausse de la population mondiale qui devrait passer de 7 à 9 milliards de terriens d’ici 2050, raréfaction des ressources non renouvelables (pétrole, minéraux, terres arables…), changement climatique, eau de plus en plus rare, pollutions… le monde de demain promet d’être difficile. Il nous faudrait 5 Terre, si tout le monde se mettait à consommer de la même manière qu’un Américain du nord. Que faire ? Migrer sur une autre planète ? Rester les bras croisés en attendant que les solutions viennent d’en haut ou qu’un hypothétique progrès scientifique nous sorte de ce mauvais pas ? Emmanuel Daniel, auteur du «Tour de France des alternatives» (Seuil éditions et téléchargeable gratuitement), constate : «Partout en France, dans l'angle mort des médias, des gens ordinaires n'attendent plus de sauveur providentiel pour agir... ils ont décidé d'œuvrer eux-mêmes pour transformer leur vie et celle des autres autour d'eux… Ils prouvent que «chacun a sa place dans le changement social» et font renaître l'espoir.» Discours analogue chez le Britannique Rob Hopkins, initiateur, en 2006, du mouvement des Villes en transition. Le mouvement a essaimé dans de très nombreuses villes (Aix, Salon, Marseille pour les plus proches) et fait la démonstration qu’il ne s’agissait pas de rêver à une révolution mais de s’organiser, ici et maintenant, pour construire des solutions concrètes prouvant que des alternatives sont possibles. Autant de petites victoires qui illustrent la parabole du colibri (voir encadré) chère à Pierre Rabhi, philosophe de la sobriété heureuse. Pierre Rabhi - Philosophe Covoiturage et partage de véhicules : quand la propriété est moins intéressante que le service Maxime, accompagnateur de randonnées a définitivement troqué son automobile personnelle pour un vélo électrique qui lui permet d’économiser sa fatigue musculaire, alléger son porte-monnaie et moins diffuser de Co2. Quand il doit faire des 16 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 courses, partir en vacances etc., il a trouvé la solution. Il loue un véhicule par le biais d’une coopérative d’auto-partage dont il est membre. Moins coûteux qu’une location de voiture traditionnelle, plus souple (on peut louer à l’heure), ce système lui permet de disposer d’une voiture neuve bien entretenue, propre et assurée, d’éviter la galère des places de stationnement en centre ville et de changer de modèle au gré de ses besoins. Pour lui, la propriété est une notion dépassée, moins intéressante que le service que lui procure la location, et il a l’impression de participer à sa manière à la préservation de l’environnement. Une manière de penser qui a déteint sur sa fille Aurélie. Pour ses déplacements de loisirs, elle est adepte du co-voiturage via le site «bla bla car» qui met en relation des conducteurs voyageant avec des places libres et des passagers recherchant un trajet. Un bon moyen sécurisé, de partager les frais de transport et de réduire l’émission de Co2. Seule condition : ne pas être trop pressé ! www.covoiturage.fr Systèmes d’échanges locaux : échanger sans argent Le premier système d’échange local (Sel) français a vu le jour en 1994, en Ariège. Il s’agit d’association dont les adhérents, souvent voisins, échangent des biens et services sans recourir à la monnaie. Pour comptabiliser les échanges, le Sel crée sa propre monnaie, basée sur le temps. Le principe du Sel repose sur le constat suivant : tout individu possède des compétences, des moyens ou du temps qu’il peut échanger avec les autres. Par exemple, une heure d’informatique contre une heure de garde d’enfant. Une unité d’échange est égale à une minute de vie donnée à l’autre. Toutes les compétences sont donc mises sur un pied d'égalité. L’important, c’est le temps donné à l’autre. Un bon moyen de partager et de ne pas gaspiller. Il existe plusieurs centaines de Sel en France, par exemple, dans notre région, à Marseille, Salon, Pertuis, Nice, Draguignan… http://seldefrance.communityforge.net Finance solidaire : «Terre de liens» fait pousser des fermes Comment enrayer la disparition des terres agricoles, notamment dans la périphérie des villes, alléger le parcours des agriculteurs qui cherchent à s’installer et ne disposent pas des fonds nécessaires pour l’achat de terres de plus en plus coûteuses, et développer l’agriculture biologique et paysanne de proximité ? C’est pour répondre à ces questions que l’association Terre de liens est née en 2003. Elle s’appuie sur une dynamique associative et citoyenne atypique : l’épargne et les dons du public permettent d’acquérir du foncier agricole et de le proposer à la location à des agriculteurs sans terre, pour des productions favorisant la biodiversité et le respect des sols. Depuis sa création, Terre de Liens a acquis plus de 108 fermes, dont 7 en PACA, représentant 2500 hectares L’une des dernières en date : la ferme des Jonquiers à Aubagne. Ces 2,68 hectares de terres maraîchères devaient être achetés par Alinéa pour en faire un parking. Le partenariat Terre de Liens, communauté d’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, Conseil Régional… a permis d’installer un couple de maraîchers bio dont une partie de la production alimentera les cantines des écoles. Une goutte d’eau salutaire dans le processus d’artificialisation des terres agricoles. http://www.terredeliens.org Dominique FONSEQUE-NATHAN La légende amérindienne du colibri Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : «Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu !» Et le colibri lui répondit : «Je le sais, mais je fais ma part.» Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 PHoToS© D. FoNSEQUE NATHAN SOCIÉTÉ 17 Nos bureaux Siège Marseille 16, la Canebière - 13001 Marseille tél : 04 91 00 76 10* - fax : 04 91 00 29 97*. du lundi au vendredi : 9 h/12 h 30 – 13 h 30/18 h. Marseille Cantini 3, avenue Jules Cantini - 13006 Marseille tél. 04 91 17 23 48* - fax 04 91 25 56 06* du lundi au vendredi : 9 h/12 h 30 - 13 h 30/17 h 30. Marseille Prado 485, avenue du Prado - 13008 Marseille tél. 04 91 16 15 49* - fax 04 91 16 15 70* du lundi au vendredi : 9 h/12 h 30 - 13 h 30/17 h 30. Aix-en-Provence 20, bd de la République -13100 Aix-en-Provence tél. 04 42 93 77 69* - fax 04 42 93 60 00* du lundi au vendredi : 9 h/12 h - 13 h 30/18 h. Toulon 8, rue Picot - 83000 Toulon tél. 04 94 18 54 19* - fax 04 94 18 54 17* du lundi au vendredi : 9 h/12 h 30 - 13 h 30/17 h. Nice 5, rue Berlioz - 06000 Nice tél. 04 92 14 42 55* - fax 04 92 14 42 59* du lundi au vendredi : 9 h/12 h 30 - 13 h 30/17 h. Permanences mensuelles, bimensuelles ou hebdomadaires Attention, pour vous accueillir dans les meilleures conditions, nos conseillers reçoivent le public uniquement sur rendez-vous Aubagne tél. 04 91 17 23 34* Antibes tél. 04 92 14 42 45* Avignon tél. 04 42 93 77 69* Ouvert tous les mardis sur RV Grasse tél. 04 93 62 72 83* Cannes tél. 04 92 14 42 43* Istres tél. 04 91 00 76 04* La Ciotat tél. 04 42 08 44 52* : Permancence adhérents Mutuelle du Midi, tous les mardis, sur RV Permanence commerciale, sur RV : tél. 04 91 16 14 31* La Londe-les-Maures tél. 04 94 18 54 18* Manosque Tél 04 42 93 77 69* Saint-Raphaël tél. 04 94 18 54 12* Salon-de-Provence Tél. 04 91 00 76 10* * PRIX FRANCE TÉLÉCOM À PARTIR D’UN POSTE FIXE : TARIFICATION LOCALE OU DE VOISINAGE 0,078 € TTC DE MISE EN RELATION + 0,028 €/MN ; TARIFICATION NATIONALE : 0,105 € TTC DE MISE EN RELATION + 0,067 € TTC/MN. 18 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 EN DIRECT DE LA MUTUELLE DU MIDI EN DIRECT DE LA MUTUELLE DU MIDI Questions d’adhérents Précision : nous rappelons ici la grande diversité des contrats gérés par la Mutuelle du Midi, tant pour les particuliers que pour les entreprises. De ce fait, les montants remboursés par la Mutuelle, dans les réponses aux «Questions d’adhérents» ci-après, ne sauraient être identiques et transposables à tous les adhérents de la Mutuelle. Pour plus de renseignements, reportez-vous à votre contrat ou appelez nos équipes aux 0 969 321 351 du lundi au vendredi 8h-19h et samedi de 8h-18h (appel non surtaxé). M. Paul F. - Rustrel (84) «Je dois changer un de mes appareils auditifs pour un montant de 1495 €. Quel sera mon remboursement ?» MdM : La base de remboursement de la Sécurité sociale pour une prothèse auditive est de 199,71 € et son remboursement 60 % de cette base, soit 119,83 €. Votre garantie Mutuelle prévoit un crédit par an de 400 € pour ce type de prestation ; votre remboursement total sera donc de 119,83 Sécurité sociale + 400 € Mutuelle du Midi soit 519,83 €. Mme Jocelyne T. - Nans les Pins (83) «Je ne comprends pas quelle pièce justificative vous me demandez pour le remboursement du forfait surveillance cure ?» MdM : Nous vous demandons simplement le décompte de la Sécurité sociale relatif à votre cure. Dans le cadre de la prestation Forfait de surveillance cure, votre remboursement sera de 56 € Sécurité sociale + 24 € Mutuelle du Midi au titre du ticket Modérateur, plus également un versement de 317 € prévu dans votre contrat Mutuelle au titre de cette prestation. M. Éric N. – Antibes (06) «Que signifie votre courrier, dans lequel vous me demandez un numéro d’association ou de syndic pour un remboursement d’ostéopathie ?» MdM : Nos règles de gestion nous imposent que soit mentionné, sur toute facture de demande de remboursement, le numéro ADELI du praticien. Dans votre cas, celui de l’ostéopathe. ADELI* signifie Automatisation DEs LIstes. C’est un système d’information national sur les professionnels relevant du code de la santé publique, du code de l’action sociale et des familles et des personnes autorisées à faire usage du titre de psychologue, ostéopathe, psychothérapeute ou chiropracteur… Un numéro ADELI est attribué à tous les praticiens salariés ou libéraux et leur sert de numéro de référence. * Source : www.sante.gouv.fr Mme Nadine A. - Châteauneuf les Martigues (13) «Merci de me faire connaître la liste des professionnels de santé à qui je peux m’adresser dans le cadre de mon forfait Bien-Etre.» MdM : Les professionnels de santé prévus dans votre garantie Bien-Etre Senior sont : l’acupuncteur, l’ostéopathe, le chiropracteur, le diététicien et le psychomotricien. Puis, sur un autre plan, votre garantie prend également en charge les vac- cins, les produits de pharmacie non remboursables relatifs à l’automédication, à la lutte antitabac, à la contraception et la lutte contre le paludisme. Mme Soraya B. - Plan de Cuques (13) «Je dois réaliser un implant dentaire en cabinet médical. Merci de me dire comment je serai remboursée.» MdM : La demande de devis que vous nous avez adressée indique un coût de 850 € pour cet implant. Nous rappelons que la Sécurité sociale ne rembourse pas les implants dentaires. Au titre de votre contrat, La Mutuelle du Midi intervient à hauteur de 350 €. Il restera donc 500 € à votre charge. Afin de ne pas faire l’avance des 850 € à votre dentiste, vous avez la possibilité d’utiliser le tiers payant Mutuelle, à savoir que vous ne lui réglez que le montant restant à votre charge, soit 500 €, et nous verserons les 350 € à votre dentiste. 150 % de la base de remboursement Sécurité sociale, remboursement de celle-ci inclus. Plus précisément, la Mutuelle prend en charge les dépassements jusqu’à concurrence de 50 % de la base de remboursement de la Sécurité sociale (BRSS). Dans le cadre de votre opération : les frais d’anesthésie s’élèvent à 175,48 € ; le remboursement de la Sécurité sociale est de 75,48 € (=100 % BRSS) ; il y a donc 100 € de dépassement d’honoraires pour cet acte. La Mutuelle prendra en charge, sur ce dépassement, 50 % de 75,48 €, soit 37,74 €. Les frais de chirurgie s’élèvent à 378,07 € ; le remboursement Sécurité sociale est de 178,07 € (= 100 % BRSS) ; il y a donc 200 € de dépassement d’honoraires pour cet acte. La Mutuelle prendra en charge, sur ce dépassement, 50 % de 178,07 €, soit 89,04 €. Info site Mutuelle du Midi Sur www.mutmidi.com avec l’application mobile « MA SANTE» Affichez votre carte de tiers payant Terciane directement sur votre mobile et géolocalisez rapidement les professionnels de santé acceptant cette carte. Rendez-vous à l’adresse suivante : http://www.mutmidi.com/espaceadherent/les-services-associes_5/votreapplication-mobile-ma-sante et téléchargez l’application qui vous convient. TÉLÉCHARGEABLE SUR IPHONE ET ANDROID M. Jean-Louis P. – Rognac (13) «Quel sera le remboursement de ma paire de lunettes ?» MdM : Le devis de votre opticien indique un coût de 304 € pour la monture et 49 € pour chacun des 2 verres. Votre contrat Mutuelle prévoit une prise en charge jusqu’à 150 € pour la monture et 120 € par verre dans la limite de 2 verres remboursés par année civile, l’ensemble sous déduction de remboursements de la Sécurité sociale. Vos remboursements seront donc les suivants : • pour la monture : 1,70 € Sécurité sociale + 150 € Mutuelle, soit 151,70 € au total, il restera donc 152,30 € à votre charge ; • pour les verres : 1,37 € Sécurité sociale + 96,83 € Mutuelle, soit 98 € au total, vous serez donc intégralement remboursé pour les verres. Nota : de même que chez le dentiste, vous pouvez utiliser le tiers payant Mutuelle chez votre opticien. Ainsi, sur les 402 € de facturation totale, vous lui réglerez 152,30 €, la Mutuelle lui versera directement 246,83 € (150 + 96,83). Cela vous évitera de faire l’avance des frais. Mme Jacqueline C. - Cagnes sur mer (06) «J’ai été hospitalisée et il y a eu des dépassements d’honoraires. Quel sera mon remboursement Mutuelle ?» MdM : Votre garantie Mutuelle vous couvre jusqu’à L’application «Ma Santé» permet aux 1 500 000 bénéficiaires de la carte de tiers payant Terciane d’afficher sur leur mobile (iPhone, iPad et Androïd) leur carte de tiers payant et de géolocaliser les 100 000 professionnels de santé (pharmaciens, opticiens, dentistes, laboratoires, infirmiers, …) qui l’acceptent. Info Sécurité sociale : comment réagir en cas de chute lorsque l'on est âgé ? Source : ameli-sante.fr Si vous êtes une personne âgée, connaître la conduite à tenir en cas de chute est essentiel. Afin de bien réagir dans cette situation, voici quelques conseils à suivre pour vous relever seul ou pour demander de l’aide. Le saviez-vous ? Le risque de chute augmente avec l’âge. Aussi, apprenez les gestes à adopter si vous tombez. Ils vous seront utiles, en particulier si vous vous retrouvez seul lors d’une éventuelle chute. Par exemple, même si vous n’êtes jamais tombé, entraînez-vous à vous relever par vous-même (de préférence en présence d’une autre personne). Ainsi, quoi qu’il arrive, vous saurez appliquer la technique adéquate. Les bons réflexes après une chute Si vous êtes tombé, la première chose à faire est de prendre quelques minutes pour vous remettre de vos émotions. Restez calme et respirez profondément afin de vous détendre. Cela vous évitera d’agir dans la précipitation. Ensuite, bougez vos bras et vos jambes, pour vérifier que vous n’êtes pas blessé. Si vous ressentez une impression de malaise, attendez que cela passe avant d’essayer de vous redresser. Adoptez la bonne technique pour vous relever Après une chute, il n’est pas toujours facile de se re- mettre debout tout seul. Pour vous aider, vous pouvez passer en position sur le ventre, selon la technique suivante : 1 Pliez votre jambe la plus forte. Appuyez-vous dessus pour basculer doucement sur le côté, afin de vous retrouver sur le ventre. 2 Prenez appui sur vos avant-bras, pliez à nouveau votre «jambe forte» et amenez-la vers vos bras. Posez votre genou à terre, et gardez l'autre jambe tendue. 3 Approchez-vous d’un fauteuil, d’une chaise, ou à défaut, d’un autre meuble solide (ex. : table) en vous glissant. 4 Lorsque vous êtes près du meuble, repliez votre jambe tendue pour vous mettre à quatre pattes. Pour plus de stabilité, écartez les genoux. 5 Mettez les deux mains sur le meuble. Prenez appui dessus pour vous relever doucement, en vous aidant de votre jambe forte. 6 Une fois debout, tournez-vous et asseyez-vous. Même si la chute vous semble sans conséquences dans l’immédiat, restez vigilant. En effet, des symptômes peuvent apparaître par la suite (douleurs, malaise, gonflement d’une articulation, etc.). Dans ce cas, consultez votre médecin traitant. Que faire si vous ne pouvez pas vous remettre debout ? Tentez d’obtenir de l’aide, selon vos possibilités : si vous disposez d’un système de téléassistance, appuyez sur le médaillon que vous portez (le service répond 24 heures sur 24) ; si vous avez un téléphone mobile sur vous, composez le 112 ; en l’absence de téléassistance et de portable, appelez à l’aide si vous croyez pouvoir être entendu. Vous pouvez aussi faire du bruit avec un objet, pour attirer l’attention ; s’il n’y a personne à proximité, essayez de vous glisser vers un téléphone fixe. Contactez soit le 15, soit un lieu où l’on peut vous répondre (domicile d’un proche, commerce dans le voisinage, etc.). En attendant les secours, essayez de prendre la position qui vous semble la plus confortable. Si possible : • surélevez votre tête avec un coussin ou un vêtement ; • recouvrez-vous d’un vêtement ou d’une couverture, pour rester au chaud ; • bougez vos bras et vos jambes, afin de faciliter la circulation sanguine et d’éviter les raideurs. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 Illustrations © L'Assurance Maladie 2014 Pour toute information concernant votre contrat : cotisations, demande de prise en charge, niveau de garantie, personnes couvertes… Accueil téléphonique : du lundi au vendredi - 8 h / 19 h, le samedi - 8 h / 18 h 19 FAMILLE Ados : Leur premier chagrin d’amour … Déprime, colère, désespoir, repli sur soi… Pour l’adolescent, le premier chagrin d’amour est un séisme émotionnel. Mais aussi une étape essentielle vers l’âge adulte durant laquelle votre soutien lui est précieux. J 20 usqu’alors pleine de joie de vivre, coquette, bavarde, insouciante, voilà que Manon, 15 ans, a perdu l’appétit, s’enferme dans sa chambre sans un mot, se néglige et sanglote des soirées entières devant les photos de son petit ami. Il l’a quittée, plus jamais elle ne fera confiance à un garçon, il l’a détruite, elle n’a plus envie de voir personne ni de faire quoi que ce soit ! Attendris puis perplexes, ses parents, au bout de trois semaines finissent par s’inquiéter et envisagent de l’envoyer consulter un médecin, car l’attitude leur fille leur fait peur. Et si elle s’effondrait vraiment ? «Bien sûr qu’il est difficile de voir souffrir son enfant pour un chagrin d’amour dont on sait bien, en tant qu’adulte, qu’il passera. Les parents sont souvent désemparés et ne savent quel comportement adopter : minimiser, consoler, ne pas s’en mêler ? Il faut savoir que tous les adolescents passent par là, et c’est tant mieux, explique Elsa Dussois, psychanalyste. Car, comme bien des épreuves de l’existence, le premier chagrin d’amour est initiatique, et essentiel pour mûrir. C’est pourquoi, en tant que parents, il ne faut surtout pas paniquer, ni non plus se dérober, car le jeune a besoin de leur soutien à cette étape douloureuse.» doit renoncer à la relation fusionnelle avec sa mère ou du petit enfant qui doit renoncer à son amour œdipien pour le parent du sexe opposé. Et ce, à un moment où l’attachement aux parents est encore fort et omniprésent, et que le jeune sent bien qu’il va lui falloir s’en détacher pour devenir adulte.» Alors, comment réagir pour le soutenir dans l’épreuve ? D’abord, en validant sa tristesse sans la banaliser, en le laissant manifester ses émotions, en acceptant qu’il pleure, qu’il se fâche, qu’il décroche un peu en classe, qu’il envoie promener ses grands-parents, etc. Et bien se garder de porter un jugement de valeur sur la relation perdue ! À éviter absolument, les conseils clichés pour minimiser l’événement du type «Ce n’est pas grave, la vie continue ; Un de perdu, dix de retrouvés ; C’est ridicule de te mettre dans des états pareils pour cette histoire et pour quelqu’un d’aussi nul…» L’idéal est de se montrer disponible sans être envahissant et lui laisser le temps d’explorer son chagrin, de ruminer. «Le rôle des parents n’est pas d’éviter toute souffrance à son enfant - c’est d’ailleurs un défaut que l’on rencontre fréquemment aujourd’hui -, mais de l’accompagner.» Soutenir… … sans étouffer «La souffrance amoureuse est d’autant plus violente et absorbante pour les adolescents qu’elle ravive tout simplement des chagrins anciens et inconscients, celui du bébé qui C’est le moment de lui réaffirmer l’amour parental, de le réconforter en le chouchoutant, en essayant de lui changer les idées par des sorties, des activités. Dans MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 Cas de figure la situation de «perte» que l’adolescent est en train de vivre, il a besoin d’être sécurisé. Il est utile de lui rappeler ses autres liens affectifs, ses frères et sœurs, ses cousins, ses amis, qu’il a tendance à négliger. Il convient aussi de lui dire que sa souffrance est normale, mais qu’il ira mieux plus tard et aura appris à regarder la vie autrement. «Les parents doivent pouvoir expliquer à l’adolescent que cette expérience l’a fait grandir, puisque justement il est tombé amoureux et s’est donc projeté hors du cocon familial. Que l’amour vaut la peine de s’y risquer, mais qu’il faut du temps pour découvrir l’autre et l’aimer réellement.» Car à cet âge, le sentiment amoureux est très narcissique et se fonde souvent sur les apparences extérieures où la réalité de la personne convoitée n’est pas prise en considération. Aider son ado c’est aussi accepter qu’il ne réagisse pas en adulte. La prise de distance, le recul, la mise en perspective de la déconvenue lui sont encore étrangers ! Enfin, entourer son ado ne veut pas dire l’étouffer, ni profiter de sa détresse pour tenter de le ré-enfermer dans des relations familiales fusionnelles. «Ce qui compte est de lui faire comprendre que dans le domaine sentimental, c’est lui-même qui fait sa propre éducation. Et que si les premiers émois se terminent dans la douleur, ils sont la voie ouverte à une nouvelle gamme de sentiments, formidablement enrichissants. Et prometteurs de futurs bonheurs !» Chaque ado réagira à sa manière au cataclysme que représente pour lui une première rupture amoureuse. L’un se jugera responsable, se pensant incapable de susciter de l’amour. L’autre imaginera que c’est la faute de l’autre, qui a voulu jouer avec ses sentiments pour le détruire. L’un niera la réalité en se persuadant du retour de l’être aimé, l’autre entamera un régime drastique, convaincu que ses supposées rondeurs sont la cause de l’échec… «Ces troubles du comportement sont simplement des systèmes d’autoprotection, décrypte Elsa Dussois. Ils sont réactionnels et passagers, et n’ont rien d’alarmant. Un adolescent ne devient pas anorexique ou dépressif à cause d’une déception sentimentale. Si une pathologie se déclare, c’est qu’elle était là avant, latente. La rupture sert alors de révélateur.» Mais si au bout d’un mois ou deux, le temps de faire le deuil de la relation et de réinvestir le monde extérieur, selon le calendrier habituel propre aux ados, des signes d’amélioration n’apparaissent pas, la souffrance demandera une aide psychologique par un thérapeute. Pascale HUBY Filles et garçons Si les premières sont souvent capables d’exprimer leur peine avec les mots, en se confiant à leurs amies ou en noircissant leur journal intime, les seconds ont plutôt tendance à cacher leur douleur sous des airs indifférents. Et si les filles somatisent le chagrin par des maux de ventre, des migraines, de l’eczéma… les garçons adoptent volontiers un comportement agressif, voire cherchent l’oubli en collectionnant de nouvelles aventures dénuées de sentiments. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 21 cous. Les légumineuses - dont il existe aussi une grande variété en Méditerranée avec les pois chiches, lupins fèves, haricots blancs, rouges, pois cassés…- représentent un apport important. La place des légumes de saison, des herbes aromatiques et même des épices est cruciale. Le docteur insiste sur l’importance des fibres «qui n’agissent pas seulement comme régulateur du tube digestif. Elles nourrissent notre microbiote intestinal. Les polyphénols (NDLR : une famille de molécules protectrices) qui viennent des végétaux ne sont pas biologiquement actifs tant qu’ils ne sont pas activés par la flore intestinale», précise le spécialiste. De plus, «contrairement à ce qu’on pourrait croire, les Méditerranéens sont des consommateurs de produits laitiers, mais ils les consomment principalement sous une forme fermentée, fromages et yaourts (…) il faut savoir que le gras des fromages est beaucoup moins bien absorbé que celui du beurre, du lait et des autres produits laitiers non fermentés», précise le Dr de Lorgeril. Le régime traditionnel comporte très peu de viande, notamment rouge. Michel de Lorgeril indique d’ailleurs qu’elle est utilisée en petite quantité comme condiment dans les plats traditionnels et non pour rassasier. Les fruits - de saison, toujours - apportent des bienfaits, toutefois il ne faut pas en abuser. Le méditerranéen s’adapte à la vie moderne N Les bienfaits du régime méditerranéen ne cessent d’être confortés. Si sa version traditionnelle est mise à mal par l’évolution de notre mode de vie, il peut s’adapter et protège la planète de l’épuisement. 22 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 ous avons tendance à résumer le régime méditerranéen à quelques clichés : du poisson grillé à tous les repas et une grande salade de tomate, le tout largement arrosé d’huile d’olive… En fait, le régime méditerranéen repose plutôt sur un ensemble d’habitudes, une façon de vivre très favorable pour la santé*. «Ce n’est pas tel ou tel aliment ou nutriment qui protège, c’est un modèle alimentaire avec ses multiples composantes», explique le Dr Michel de Lorgeril, cardiologue, chercheur au CNRS et à la faculté de médecine de Grenoble qui s’oppose à l’idée de bons ou mauvais aliments. Son récent ouvrage** «Le nouveau régime méditerranéen», fait le point et met à mal au passage les idées reçues répandues sur ce fameux régime. outre des portions très raisonnables, il se compose d’«au moins 50 % d’hydrates de carbones», précise le Dr de Lorgeril. on les trouve non pas dans un, mais dans de nombreux plats traditionnels à base de céréales, différents dans chaque région : le riz de la paella et du risotto, les pommes de terre de la bouillabaisse, le blé du cous- S’adapter judicieusement à la nouvelle donne passe par le bio. Cela permet d’éviter les pesticides, les contaminants, et de préserver la planète. «Et la diète méditerranéenne, n’est pas réservée aux plus aisés !», soutient-il. «Si je réduis la consommation de viande et augmente celle des légumes et des légumineuses, je suis gagnant, même si je me sers en bio». Pour le pain, les anciens en consommaient beaucoup, complet et proche de variétés sauvages. Mais on ne peut ignorer les problèmes d’intolérance au blé que l’on connaît aujourd’hui, dus à l’action combinée d’une sélection génétique et d’une croissance trop rapide. Le petit épeautre, une variété ancienne, a été remis en culture en Haute-Provence et se trouve présent en pain chez les boulangers. Autre exemple de blé rustique : le khamut ou blé khorasan, riche en protéines. Le seigle trouve également une place dans la nouvelle diète méditerranéenne. Paradoxal, cette céréale fétiche des Scandinaves dans un régime méditerranéen ? Au contraire, la force du régime méditerranéen est d’être adaptable… Afin de remplacer les poissons marins -surpêchés, pollués - comme le thon, les poissons issus d’une aquaculture écologiques, comme la truite, représentent une option intéressante. «Pour avoir ses omégas 3 marins, il suffit d’ouvrir une boîte de sardines ou de maquereaux au vin blanc», suggère également l’auteur. Cuisiner soi-même plutôt qu’acheter des plats tout prêts permet de maîtriser les ingrédients. Si l’huile d’olive, unique par sa composition, est un trésor, «les oliviers sont malades et les prix de la bonne huile vont monter», craint-il. on peut la remplacer par de l’huile de colza qui possède des atouts proches. Amandine PLACE Adapter le régime à la vie moderne et préserver la planète *diminution du risque cardiovasculaire, prévention du diabète et des cancers. ** «Le nouveau régime méditerranéen, protéger sa santé et la planète», de Michel de Lorgeril et Patricia Salen, éditions Terre vivante. Les polyphénols, nouveaux trésors ? Le régime méditerranéen, avec ses aliments colorés, est riche en polyphénols, une famille de substances protectrices d’origine végétale. Certains sont identifiés, comme le resvératrol, présent en quantité dans le vin, qui «fait l’objet d’intenses recherches actuellement, pour son potentiel anti-cancéreux et éventuellement anti-Alzheimer». Mais de nombreux autres restent mal identifiés d’un point de vue biochimique et recèlent probablement, selon le Dr de Lorgeril, des «trésors» qui restent à découvrir. Okinawa, le cousin Japonais ? Cette île du Japon est connue pour ses centenaires. Les scientifiques ont décortiqué leur mode de vie, afin de comprendre d’où les habitants tiennent cette longévité. Les Okinawais ne possèdent pas de gènes exceptionnels, mais une philosophie de vie traduite au quotidien dans un «régime» alimentaire spécifique. Avec des assiettes composées de patates douces, de nombreuses algues et peu de fruits, ils ne semblent pas avoir de points communs avec les Méditerranéens. Pourtant, beaucoup de similitudes existent… Les Okinawais : des cousins, pas si éloignés ! Pourtant, les Méditerranéens, depuis 30 ans, abandonnent les traditions alimentaires qui les ont maintenus en pleine santé, ce qui amène une cohorte de problèmes inédits (diabète à Malte et en Espagne, maladies cardiovasculaires en Afrique du Nord, augmentation générale de l’obésité…). Comment adapter ce régime au monde moderne ? Il s’agit d’abord de conserver les bonnes habitudes des anciens, en particulier les repas légers et les produits de saison non transformés. «Il y a toutes sortes d’astuces à trouver, chacun dans sa région et en fonction de son budget, pour adapter et profiter du modèle méditerranéen», indique Michel de Lorgeril. PHoToS© AMANDINE PLACE CONSO Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 23 Yvan Cadiou Cuisinier dé calé « La nourriture c’est la vie, la cuisine… Une forme d’expression», lance Yvan Cadiou, cet inclassable cuisinier d’origine bretonne qui se définit comme «créateur libre». Sa vocation remonte à loin, lorsqu’à peine ado, il regardait le chef Michel oliver faire son «one man show» à la télé. Du coup, de 1978 à 1980, il apprend le métier chez Raymond Pondeville, un compagnon du Tour de France. «Il était rigoureux mais juste, c’est vraiment lui qui m’a donné les clés», se rappelle-t-il. Suivra une année dans les palaces parisiens, du Ritz au Crillon où le carcan et le côté «élément de brigade» qu’on lui impose lui sont difficilement supportables. Rebelle dans l’âme, le jeune homme décide alors de prendre le large. Gravissant rapidement les échelons de la hiérarchie «pour être libre», le cuisinier-nomade fera plusieurs fois le tour du monde et recevra le titre de «plus jeune chef européen» en 1988. Explications de l’intéressé : «Cela a duré quatorze ans, de l’Angleterre au Portugal, de l’Espagne à l’Italie en passant par Antigua, la Barbade, la Jamaïque, la Russie, HongKong… Cela m’ouvrait l’esprit sur beaucoup de domaines : la géographie, la politique, la culture de tous ces pays, et surtout sur autrui. Tout est lié aux rencontres, aux influences, à l’endroit où l’on se trouve… La cuisine est un acte de générosité fait pour apporter du bonheur aux autres». 24 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 Dix-huit ans à Marseille… avant la campagne provençale C’est dans la cité phocéenne, à Malmousque, qu’Yvan Cadiou posera ses valises en 1993 et ancrera sa vie familiale. Après y avoir ouvert avec succès plusieurs restaurants, dont «Le Sud» (cours Julien) pour lequel il fait ses courses chaque matin au marché voisin de la rue Longue des Capucins… Lui, qui arrive de plusieurs mois passés dans les Caraïbes (des îles qu’il adore : Ndlr) comme chef sur le voilier Le Ponant, se rend compte qu’il n’est pas vraiment fait pour être restaurateur. «Je suis du genre instinctif et j’ai Bien connu pour sa «cuisine de rue» qu’il pratique un peu partout avec sa «cook case», véritable cuisine portable, Yvan Cadiou livre sa vision gourmande de la vie qui passe forcément par la créativité, le partage et la liberté. besoin d’une grande liberté. A l’époque, ma maison de Malmousque est devenue une table ouverte permanente, j’organisais des fêtes qui accueillaient de cinq… à plus de cent personnes», se souvient-il. 2001. Changement de direction, Yvan se lance dans la présentation de shows télévisés (on se rappelle notamment de ses chroniques culinaires dans l’émission de Stéphane Bern, «Comment ça va bien ?»). Il présentera ainsi plus de 300 émissions de TV qui l’emmèneront du Royaume-Uni jusqu’en Chine, et écrira pas moins d’une quinzaine de livres de cuisine. Entre temps, quelque peu saturés par la vie urbaine, Yvan et Pauline (sa deuxième femme) dé- cident en 2009 de quitter Marseille pour les environs de Graveson, village proche de Saint-Rémy de Provence. Là, commence une vie bucolique dans une maison ancienne en pleine nature qui accueille le «workshop» du chef proposé à la belle saison aux touristes. «Je reçois beaucoup d’Anglais, d’Américains, d’Australiens qui viennent cuisiner quelques heures et partager un repas dans une atmosphère ouverte et sympa. Ils me divertissent beaucoup et réciproquement», souligne le cuisinier toujours à l’affût d’idées nouvelles. Un goût prononcé pour la scène Eclectique et acteur né, ce «comédien de son personnage», selon ses propres mots, a toujours aimé le spectacle. «Si j’avais pu, j’aurais fait du théâtre», précise-t-il. Té- moin, parmi d’autres, de ce goût prononcé pour la scène : son «happening» culinaire et festif, en 2009, pour l’événementiel d’un célèbre soda qui l’amène à cuisiner sous une tente installée dans le parc d’une splendide villa sur les hauteurs de Cannes. Et de commenter : «neuf soirées délirantes»… on le croit volontiers ! Dans un style différent, il y a trois ans, Yvan Cadiou et Pauline Rostain créent le spectacle «Ma puce à table». Accompagné de cinq musiciens, la performance met en scène le chef qui raconte ses alléchantes découvertes et partage nourriture et vins avec le public. Le show sera donné à plusieurs reprises en 2012 au théâtre Cent Quatre à Paris, et à Marseille, à la Friche Belle de Mai en 2013. «Actuellement, Actuellement, je réfléchis à un nouveau «one man show» avec deux musiciens», explique celui qui affiche également la peinture pour passion. Absorbé pour l’heure par l’écriture des «Aventures du cuisinier défroqué» (on s’en régale d’avance : Ndlr), ce boulimique de la vie se prépare à partir dans quelques jours à New-York et Chicago. objectif : poursuivre la web série gourmande, «J’irai cuisiner chez vous», qui l’a déjà fait voyager, sa «cook case» à la main (avec réchaud, plaque à induction, planche à découper, etc.), de Montréal à Toronto, et de Bruxelles à Avignon (voir encadré). Ce qui n’est pas pour déplaire à cet éternel voyageur qui, quoiqu’il en coûte, préfère par dessus tout cultiver sa liberté. Marie-Odile HELME «J’irai cuisiner chez vous» … ou les randonnées culinaires d’Yvan Cadiou Il a cuisiné des aubergines farcies et gratinées à la tomme de chèvre à Montréal, du carré d’agneau en croûte d’herbes et gratin de pomme de terre au lait à Toronto, une cocotte de poulet de Malines, rhubarbe et courge à Bruxelles, un tajine d’agneau aux figues à Avignon… Que concoctera-t-il cet été à New York et Chicago ? Mystère ! Le principe de cette web série gourmande est le suivant : le chef installe sa «cook case» en pleine rue au cœur d’une ville et, après y avoir fait son marché, cuisine pour les passants. Objectif ? Troquer chez l’un d’eux un lit pour y passer la nuit, contre un bon repas qu’il préparera et partagera avec son hôte. Le cuisinier-voyageur se balade avec ses vins qui accompagnent ces moments hauts en couleur de découverte culinaire et convivialité. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 25 PHoToS© GEoRGES MAJoLET PORTRAIT ÉCONOMIE Savonnerie Marius Fabre Depuis 1900 P assé la grille qui clôt le domaine de la savonnerie Marius Fabre, plantée dans une avenue centrale de Salonde-Provence, une impression de pérennité s’impose. La fabrique porte son âge, 115 ans, avec un tranquille aplomb et révèle d’entrée son attachement au passé. Fichés là, depuis si longtemps qu’ils suscitent le respect, d’immenses chaudrons d’origine servent toujours à concocter, avec les mêmes procédés d’antan, le même produit à la réputation internationale… qui trouve son origine dans un édit de Colbert de 1688 règlementant une fabrication précise du savon de Marseille, composé d’huiles végétales, dont au moins 72 % d’huile d’olive, et cuit en chaudron à ciel ouvert. Étapes spectaculaires ! Il faut quatorze jours pour mener à bien l’opération. Le mélange des huiles - olive et coprah pour le savon vert, olive et palme pour le blanc - et de lessive de soude est d’abord chauffé pour se transformer en pâte à savon (c’est la saponification), que l’on lave à plusieurs reprises à l’eau salée pour éliminer toute la soude. Pour s’en assurer, le maître savonnier goûte la pâte : elle ne doit plus piquer la langue ! on entame alors la cuisson, qui durera dix jours entiers. Puis, on procède à divers lavages à l’eau claire pour éliminer toute impureté (d’où la dénomination d’«extra pur»). Vient ensuite le temps de la «mise», quand la pâte de savon 26 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 est versée encore chaude dans de gigantesques moules à même le sol. Le séchage prendra 48 heures, à toit ouvert. on découpe alors des pains de 30 kilos qui seront débités, en machine, en blocs de différentes tailles. Enfin, les savons seront estampillés lors d’un marquage à la main pour les barres ou dans une mouleuse-frappeuse, sur les six faces, pour les cubes. Le cube est la vedette, chez Marius Fabre ! Mais on produit aussi des savonnettes parfumées au miel ou à la lavande, des copeaux, des tranches, des gels liquides. Doux et nourrissant pour la peau, le savon de Marseille est aussi un détergent, biodégradable et économique ! Mais la savonnerie s’est fait une autre spécialité, unique au monde, le savon noir à l’huile d’olive pour le corps ou l’entretien domestique. L’authenticité paie Quatrième génération Fabre, Julie et Marie, arrières-petites filles de Marius, ont repris l’usine en 2010 et œuvrent avec conviction et enthousiasme à la préservation et à la défense d’un produit pur, authentique et traditionnel, entourées d’une trentaine de collaborateurs. Dont deux maîtres savonniers, un métier à protéger lui aussi, qui ne s’apprend que par une transmission directe. Un cap maintenu avec ferveur et qui connaît, depuis plusieurs années, un franc succès à l’export, notamment vers l’Asie, où des consommateurs sont férus de savoirfaire artisanal ancestral et sont sensibles à l’aspect écologique du savon de Marseille. Hormis la vente directe dans la boutique de l’usine, les gammes de Marius Fabre sont diffusées dans les drogueries, magasins de bricolage et boutiques de produits naturels. Mais ne les cherchez pas en grande surface, ce n’est pas le genre de la maison ! Pascale HUBY Un musée dans l’usine Archives, vieux registres, photos anciennes, vidéo pédagogique, panneaux explicatifs, vitrines d’outils, d’estampilles et de savons de jadis, ont été rassemblés dans une ancienne salle de séchage laissée en l’état pour constituer un petit musée de la Savonnerie Marius Fabre, précieux témoin d’une histoire patrimoniale (et en France unique en son genre). À parcourir, avant ou après une visite guidée de la savonnerie, pour découvrir in situ les diverses étapes de fabrication, observer les maîtres savonniers au travail, entendre le bruit des machines et voir bouillonner la pâte de savon. Une expérience aussi sensorielle qu’instructive. De beaux labels La savonnerie Marius Fabre porte le titre, délivré par l’État, d’Entreprise du patrimoine vivant, marque de reconnaissance pour les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. En 2014, elle a également obtenu le label origine France garantie même si, désormais, la Provence ne produit plus assez d’huile d’olive pour alimenter les fabriques savonnières, qui s’approvisionnent dans le pourtour méditerranéen. Par ailleurs, l’appellation savon de Marseille étant tombée dans le domaine public et ne garantissant plus les critères de l’édit de Colbert, Julie et Marie Bousquet-Fabre ont rejoint l’Union des professionnels du Savon de Marseille, pour défendre l’authenticité du procédé de fabrication marseillais avec les seules trois autres savonneries traditionnelles : la Savonnerie du Midi, le Sérail et le Fer à cheval, sises à Marseille. Elles militent pour la création d’une IGP, Indication (origine) géographique protégée. Du sol au plafond et plus encore Que ne sait-il pas faire, le savon noir ! Il nettoie efficacement sols et carrelages, dégraisse plans de travail, cuisinières, barbecues. Il tient lieu de liquide vaisselle, de lessive détachante, de produit pour vitres, fait briller cuivres et argenterie. Il entretient les cuirs d’ameublement. Brique motos, voitures, vélos et bateaux (dans les années 50-60, MariusFabre fournissait cent tonnes annuelles de savon noir à la Marine nationale). En vaporisation, il sauve les plantes de jardin et de balcon des attaques de pucerons. Shampoing naturel pour les chiens et animaux domestiques, tout comme pour les chevaux, il est aussi l’allié des éleveurs biologiques qui l’emploient pour laver quotidiennement les mamelles des vaches et des chèvres avant la traite. Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 27 PHoToS© HERVÉ THoMAS Visite dans une fabrique de Salon-de-Provence qui maintient, avec succès, une production authentique, dans les traditionnelles règles de l’art. PAGES VERTES L’eau vi rtuelle : cachée da ns chaque produit c onsommé INCROYABLE MAIS VRAI ! Quand vous buvez une tasse de café de 12,5 ml c’est un leurre. En fait, vous avalez 176 litres d’eau… virtuelle ! Autrement dit, la quantité d’eau nécessaire pour sa fabrication : arrosage des plantations, torréfaction (26 400 litres d’eau pour 1 kilo). Ce concept d’eau virtuelle, ou invisible, date des années 1990. Il devrait servir à économiser l’or bleu. L es produits alimentaires ont plus d’un tour dans leur sac. Par exemple, une tranche de fromage équivaut à 120 litres d’eau virtuelle dans votre assiette. La démonstration est rapide : pour produire 1 kilo de fromage, il faut 5 litres de lait ; pour produire 5 litres de lait, il faut 4800 litres d’eau pour irriguer les cultures fourragères que mangent les vaches, pour nettoyer les étables et les machines et abreuver les animaux. Le pire en la matière : le bœuf. Il faudrait 19 800 litres d’eau pour obtenir 1 kilo de viande, soit près de 4000 litres pour un steak ! Comment en est-on arrivé là ? Simple : il faut attendre 3 ans pour qu’un bœuf atteigne l’âge adulte et produise 200 kilos de viande. Pendant ces années, il consomme 1300 kilos de céréales et 7200 kilos d’herbe irriguée par 3 millions de litres d’eau. Si on ajoute les 24 000 litres bus par l’animal et 7000 litres utilisés pour son entretien, le résultat donne 19 800 litres d’eau ! Impressionnant. À titre de comparaison, il faut «seulement» 3900 litres 28 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 pour un kilo de poulet et 4800 litres le porc. Du grain à moudre pour les végétariens ou les tenants d’une alimentation moins carnée et, donc, moins vorace en eau. Le concept de l’eau virtuelle Ce concept, signé Tony Allan, scientifique environnemental britannique, remonte aux années 1990. Il a, selon Daniel Zimmer, directeur du Conseil mondial de l'eau de 2001 à 2009, et auteur d’un excellent ouvrage sur «l’empreinte eau» aux éditions Charles Léopold Mayer (téléchargeable gratuitement), «révolutionné la vision qu’on pouvait avoir des cycles de production et de consommation de produits alimentaires et manufacturés». Il ne s’agit plus de mesurer la consommation d’eau en fonction de nos besoins quotidiens, mais de prendre en considération la quantité d’eau utilisée dans la production de nourriture et la fabrication des biens. C’est l’eau invisible ou «virtuelle», cachée derrière chaque produit. Au niveau mondial, 70 % de la consommation d’eau douce se dissimule ainsi dans les produits agricoles, 20 % dans les produits industriels (voitures, meubles, machines, appareils électriques, vêtements, etc.) et seulement 10 % sont utilisés directement pour nos besoins quotidiens (sanitaire, cuisson, nettoyage, boisson...). L’eau virtuelle permet aussi de calculer l’utilisation réelle d’un pays en eau, c’est-à-dire son «empreinte sur l’eau», en référence à "l'empreinte écologique" Cette empreinte représente le total de la consommation domestique du pays, plus ses importations d'eau virtuelle (contenue dans les produits importés) et diminué de ses exportations d'eau virtuelle. Pas facile à calculer. Selon les experts, chaque humain consommerait ainsi 1243 m3 d’eau par an. Cette moyenne cache une grande disparité. Les États-Unis consommeraient 2483 m3/personne/an contre 1103 en Pologne et… 675 en Ethiopie. À titre d’exemple, chaque Français utilise 48 M3 d’eau pour sa vie quotidienne, mais plus de 1800 quand on prend en compte tous les produits consommés ! Ces variations d’un pays à un autre sont directement reliées à la richesse d’un pays, au mode de vie (une alimentation riche en viande augmente considérablement l'empreinte d'un pays). Enfin, le troisième facteur est le climat. Dans les pays chauds, l'évaporation et, donc, la consommation d'eau pour l'agriculture est particulièrement élevée. C'est pourquoi on trouve en «bonne place» des pays comme le Soudan (2214 m3/ personne/an), le Sénégal ou la Syrie. Ces pays pauvres, avec des conditions climatiques défavorables, ont, le plus souvent, des mauvaises pratiques agricoles coûteuses. Que faire pour économiser l’eau ? Le concept d’eau virtuelle n’est pas révolutionnaire en lui-même. Pour cultiver un champ, élever le bétail, on sait qu’il faut de l’eau en quantité suffisante et l’économiser pour adapter le besoin à la ressource. La nouveauté réside dans la récente prise de conscience mondiale. En période de réchauffement climatique et d’augmentation de la population, l’or bleu devient un bien rare, d’autant que le stock d’eau sur la Planète est fixe depuis… 4,5 milliards d’années et qu’il ne peut en aucune façon augmenter. Le calcul de l’empreinte sur l’eau d’un pays met en évidence le fait, qu’à de nombreux endroits dans le monde, on exploite l’eau au-delà de sa capacité de renouvellement et qu’on manque d’eau dans la moitié des plus grandes villes du monde. L’eau virtuelle met le doigt où cela fait mal : 1,4 milliard à 2,2 milliards de personnes vivent dans des bassins où les besoins en eau des écosystèmes sont insatisfaits. Plusieurs fleuves, comme le Colorado ou le Huang He, ne se rendent plus à la mer à certaines périodes de l’année. Sans parler du Jourdain où les pompages pour l’irrigation sont tellement importants que la Mer Morte, son débouché naturel, est réduite à portion congrue et que le déficit en eau y est dramatique. Cette situation est relativement nouvelle. Elle s’explique par la forte consommation d’eau dans le monde, sept fois plus élevée qu’elle ne l’était au début du 20e siècle, du fait de l’augmentation de la population et de pratiques agricoles très gourmandes en eau. on estime qu’en 2025, 3 milliards de personnes pourraient manquer d’eau dans le monde. À ce rythme là, il nous faudrait plusieurs planètes pour répondre aux besoins en eau de notre mode de vie actuel. Un défi impossible à tenir, même en dessalinisant l’eau de mer. Le procédé est coûteux et consommateur d’énergie fossile. La seule solution : changer nos habitudes, nos pratiques et nos modes de production. on peut, par exemple, consommer et concevoir des produits moins exigeants en eau (remplacer le blé et le riz par les légumineuses), limiter le gaspillage alimentaire (30 % de la production mondiale), adopter un autre régime alimentaire. Plus facile à dire qu’à faire… Pourtant, en période de pénurie, les humains ont toujours su faire preuve d’adaptation… à condition d’en avoir les moyens financiers. Pour les plus déshérités, autrement dit la grande majorité de la population, c’est une autre histoire. Dominique FONSEQUE-NATHAN Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 29 BALADE mer alpine et empreintes de dinosaures De la magie à l’état brut ! Non, il ne s’agit pas d’une fiction avec effets spéciaux, mais bien du plus grand gisement européen à affleurement naturel. Les plus belles traces de dinosaures laissées, il y a environ 235 millions d’années, par un troupeau galopant sur le littoral de Téthys. La mer alpine venait tout juste de se former et continuait à s'agrandir… Retour dans le temps, coup de cœur assuré. N • Le site d'Émosson accueille trois barrages : le barrage de Barberine (1920), le barrage du Vieil-Émosson (1950) et enfin le barrage d'Émosson (1970) Le site doit probablement son nom à une agglutination des mossons, c'est-à-dire : «des génisses». Et «Le Vieux» vient peut-être du latin viduus, veuf, en raison de son caractère isolé. • Un détour par le col de la Terrasse offre un point de vue éblouissant sur les glaciers d’Argentière et du Tour, ainsi que sur le Lac du Vieil Émosson. • Lors du soulèvement des Alpes, les terrains les plus anciens se sont élevés. 30 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 ous sommes juste de l'autre côté de la frontière, en Suisse, à deux pas de Chamonix. Le cirque d'Émosson est une cuvette d'origine glaciaire, adossée au massif des Aiguilles Rouges, au cirque de Sixt et à la vallée d'Illiez. on y accède à pied par la vallée de l'Eau noire et le cours d'eau de Barberine. Vous rêvez déjà, mais préférez imaginer un tout autre décor… La région ressemblait alors à une bande littorale tropicale, avec des plages sableuses et argileuses, des zones rocheuses… La faune locale s'ébattait sur ces étendues dégagées, surtout à marée basse, abandonnant des traces dans le sable ou la vase. Ce gisement correspond précisément à un passage d'animaux sur la plage - dite de la Pangée. outre leurs propres empreintes, on voit parfaitement les ondulations du sable créées par les vagues. La marée montante suivante a permis une sédimentation douce, recouvrant et protégeant toutes les traces. Les sédiments se sont accumulés audessus pendant des millions d'années, avant que la poussée alpine ne fasse disparaître la mer et surgir le massif des Aiguilles-Rouges, 800 empreintes recensées Si plusieurs conditions ont dû être satisfaites pour que ces empreintes nous parviennent (sable fin, séchage rapide, recouvrement par une ou plusieurs couches de sédiments), seul un miracle géologique les a conservées lors du plissement alpin : les terrains sont restés solidaires du socle. C’est le géologue français G. Bronner qui a découvert le 23 août 1976 ces plaques de sable fossilisé (grès) soulevées, renversées. Jusque-là, les traces étaient cachées sous un névé. on sait peu de choses sur les sauriens primitifs qui les ont laissées, étant donné que l'on n'a pas réussi à les rattacher à une espèce déjà connue, mais l’on estime cependant que ces reptiles mesuraient entre deux et quatre mètres de haut et pesaient moins de 500 kg. Quatre espèces différentes ont pu être identifiées, deux bipèdes et deux quadrupèdes. Ils fréquentèrent régulièrement la plage de la Pangée, puisque ce sont 800 empreintes qui ont été recensées… Tout aura disparu d’ici quinze ans ! Il existe de nombreux autres sites d’empreintes de dinosaures dans le Jura : suisse, comme celui de Courtedoux, découvert lors des travaux de terrassement de l’autoroute transjurassienne, et français, comme à Coisia, Échallon, Loulle, Belleydoux. À Plagne (Ain) aussi, mais si ce dernier, mis au jour en 2009, constitue le plus grand gisement d'empreintes de dinosaures au monde par le nombre de traces, leurs dimensions (2 m d’envergure pour des sauropodes hauts de 40 m) et par la superficie totale du gisement, le site d’Émosson demeure le plus ancien. Le canton du Valais a classé le site, tout en laissant les terrains en place, vu qu’il s’agit d’une zone uniquement accessible à pied. on ne peut que regretter l’absence de protection, car les spécialistes estiment que l'érosion naturelle, due au gel et aux écoulements, devrait détruire les empreintes d'ici à 2020-2030... Le site retournera donc à ses origines profondes, n’abandonnant à l’histoire que quelques moulages présentés au musée de Genève. Autant de bonnes raisons pour entreprendre sans tarder cette randonnée aux portes du temps et du sublime. Josselyne BELIEU Scientifiquement parlant… C’est avec des guillemets que nous devrions écrire «dinosaures». Pourquoi ? Tout simplement parce que ces traces datent du Trias et qu'au sens strict, il ne s'agissait pas encore de dinosaures (deinos = terrible ; saura = lézard, donc grands reptiles), mais plutôt d’archosaures, des «protodinos» aussi peu volumineux que nos vaches actuelles ! Et pour être encore plus précis, il s'agit ici de «chirotherium» (empreintes de pas de reptiles), ou d'«ichno dromopus» (traces de course). Accès routier Depuis Chamonix, continuer en direction d’Argentière puis de Vallorcine. Traverser la frontière Suisse et tourner à gauche, peu après vers Finhaut. De là, suivre la route qui s’élève franchement jusqu’au parking du barrage, à 1 920m. http://www.emosson-lac.ch/. PHoToS© JoSSELYNE BELIEU Le site d’ Emosson : inclinant les couches et favorisant l'érosion. Celle-ci dégagera finalement les roches jusqu'au niveau des grès à empreintes. Véritable musée à ciel ouvert. Les fameuses dalles de grès à empreintes : une plage renversante ! Mai - Juin 2015 MIDI MUT 156 31 SPORTS LOISIRS : e l b a s e d s t r Sp ! e h c a e ça b La plage est un terrain de jeu qui ne manque pas d’idées. En voici 5, venues d’ailleurs, pour s’amuser et s’activer sur le sable. Le beach-volley, pour le style Le doyen des jeux de plage, sans doute le plus pratiqué dans le monde, est né en Californie, dans les années 1920. Il a conquis la planète à la faveur du succès de l’Américain way of life. Le beach-volley a acquis le statut de discipline olympique aux jeux d’Atlanta en 1996, dans sa version deux contre deux. De manière moins académique, il est pratiqué en France par des équipes de 3 à 4 joueurs, qui n’hésitent pas à se jeter dans le sable pour sauver un point. Jeu d’adresse, axé sur le travail cardio-vasculaire, il alterne de courts temps d’arrêt et des accélérations. Peu sportifs, passez votre chemin ! www.ffvb.org Le beach-soccer, pour le spectacle C’est le sport fétiche des anciens professionnels du football. Très ludique, avec un terrain trois fois plus petit que sa version sur gazon et des remplacements de joueurs fréquents, il permet de s’amuser sans (trop) s’épuiser. Le spectacle est au rendez-vous ! Le sable ralentit et perturbe la progression du ballon au sol - pas simple de dribbler dans ses bosses -, ce qui favorise le jeu aérien. Ce terrain mouvant joue les amortisseurs et permet de tenter des figures que l’on n’aurait jamais osé sur du «dur». on joue à cinq contre cinq, avec des règles spécifiques. http://www.beachsoccer.com L’Ultimate, pour le fair-play PHoToS© AMANDINE PLACE Vous jouez au frisbee ? Passez à l’Ultimate ! Et pas seulement parce que la marque est déposée. L’Ultimate, qui peut se jouer dans le sable comme sur l’herbe, est un sport auto-arbitré, où le fair-play se révèle essentiel. Il y a deux gagnants dans une partie : celui qui score et celui qui a le meilleur état d’esprit ! on n’a pas le droit de se déplacer avec le disque volant à la main, les passes sont indispensables pour avancer vers la zone de buts de la partie adverse. Un peu comme au… football ! Dans le sable, il faut tracer un espace de 75 mètres de long, soit une zone de jeu de 45 mètres, et deux zones dites d’en-but de 15 mètres. Les jeunes sont les plus friands de ce sport où l’on multiplie les prises d’appui dans le sable. www.ultimatemarseille.free.fr et www.ffdf.fr 32 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015 er s g é t o r st pa rale, n’e de la é n é et soert, dp g e façon plus chaudes re, s les le sp t l’heu En été, ndé aux heure uelle que soi ent et m a q recomm Sur la plage, ater régulière mer qui r . e d e y d é n ’h n r i s u a à . b jo rporelle penser s par un il faut pre les partie empérature co u sable d t interrom a de réguler la éger ses yeux r t t o t r e p . m s e r e d tt pe portant es lune Il est im lumière avec d et de la La pétéca, pour l’originalité Sport traditionnel au Brésil, la pétéca évoque le badminton, le volley et la pelote basque, avec beaucoup d’originalité. La pétéca ne se joue pas seulement à la plage, mais le sable fait partie de ses terrains de prédilection. on peut débuter sur les terrains de beach-volley. À deux contre deux, il faut envoyer la pétéca, un volant composé de plumes, du côté adverse et engager des échanges rapides. Le joueur a au maximum 30 secondes pour marquer ! Chaque set ne dure que 20 minutes. Pas de raquette, c’est la main qui tape directement dans le volant. La pétéca est le seul matériel à acquérir pour commencer. Détente, souplesse, endurance, elle fait également travailler l’ambidextrie… www.federationdepeteca.com La slackline, pour l’équilibre Ce sport, qui trouverait ses origines dans le parc du Yosémite, en Californie, est récent en France. Il s’apparente au funambulisme et se pratique notamment entre deux arbres, qui servent de point d’amarrage à une sangle. on en voit dans les parcs publics, mais aussi en bordure de plage car le sable amortit les chutes. Certains installent même la slackline au-dessus de l’eau ! Il s’agit d’abord d’avancer, puis de s’enhardir en sautant, faisant des acrobaties, prendre des positions de yoga… Amandine PLACE LIVRES L’expérience de la Chine à travers quatre siècles Puisant dans le très riche matériau des archives diplomatiques, ce livre d’art nous raconte le parcours des savants, diplomates et interprètes qui ont représenté la France en Chine depuis trois siècles, et entretenu une relation particulière avec ce pays, tout à fait perceptible dans l’œuvre qu’ils ont publiée à leur retour ou encore demeurée jusque-là inédite. Bien sûr, c’est bien au Moyen Âge que les premiers contacts ont eu lieu, mais c’est surtout au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV, et au XVIIIe, que des relations suivies se mettent en place : la grande mission des jésuites, les activités commerciales de la Compagnie des Indes, puis la création du consulat de Canton en 1776. C’est la diversité d’authentiques récits qui fait la valeur de l’ouvrage via les pionniers, explorateurs, diplomates, savants et/ou poètes, dessinateurs, photographes…. De Chrétien Louis-Joseph de Guignes à André Malraux, en passant par Paul Claudel, Saint-John Perse et bien d’autres, plus ou moins connus, le temps de la découverte rejoint et recouvre celui de la politique, de la science, du rêve et de l’art… Une forte et belle exploration. J.B. «La Chine, une passion française» - Archives de la diplomatie française du XVIIIe au XXIe siècle - Nouvelles Éditions Loubatières Un combat bien au-delà de trois médailles d’or ! «…Montrer à chacun qu’il est possible de porter un autre regard sur le handicap, possible de croire en l’impossible…». objectif atteint semble presqu’un euphémisme, lorsqu’on se tourne vers la carrière de la Niçoise Pascale Casanova. Sans jamais rien voir au tableau noir à l’école, malgré de nombreuses interventions - plus une lourde opération de chirurgie cardiaque à dix ans -, elle devient l’une des premières malvoyantes en France au sein de classes ordinaires, tout en poursuivant en parallèle un parcours sportif de haut niveau en ski alpin handisport. De purs combats contre ses propres doutes. Après un master en gestion d’entreprise, elle intègre une grande enseigne nationale, dont elle reste aujourd’hui chargée de communication à Toulouse. Quant à son palmarès, il a de quoi impressionner, avec près de quatre-vingt médailles internationales, dont trois ors aux Jeux Paralympiques de Salt Lake City en 2002 et Turin en 2006. Légion d’honneur et ordre national du Mérite apportent les dernières touches au portrait de cette championne hors pair devenue entre-temps secouriste à la Croix-Rouge ! Accepter son handicap demeure malgré tout sa plus grande victoire… qu’elle décrit ici avec force et humour. J.B. «On m’avait dit que c’était impossible…» de Pascale Casanova - Coll. Libre Parcours - Éditions Loubatières Relire Dante ? Marcel Maréchal, une vie tournée vers le théâtre Un monument littéraire pour base d’un thriller à la sauce ésotérique, c’est le pari fait par un spécialiste italien de la Divine Comédie. Réussi ! on se laisse emporter par ce roman à rebondissements, dans une Italie médiévale dont les dérives ressemblent fort à celles de notre époque (Europe, finance, crise, satire…). Mais surtout, on s’attache à une incroyable enquête pour percer la face cachée d’une œuvre littéraire universelle. Dante a-t-il été empoisonné et pourquoi les treize derniers chants du Paradis ontils disparu ? Pourquoi un ancien Templier cherchet-il à toute force à se les procurer ? La réponse est dans les vers du poète et dans les énigmes arithmétiques cryptées qu’ils contiennent. Puissant et passionnant. P.H. «Le Livre secret de Dante, le code caché de la Divine Comédie», par Francesco Fioretti - HC Éditions Sa vie a été consacrée exclusivement vement au théâtre. Comédien, directeur de troupe, metteur en scène, auteur, Marcel Maréchal a su faire partager sa passion et insuffler son énergie créatrice, partout où il est passé. Dans «Marcel Maréchal, cinquante ans de théâtre populaire», Michel Pruner, à la fois universitaire, metteur en scène et comédien, rappelle ces quelques vérités. Il nous raconte tous les détails de cette longue aventure théâtrale extraordinaire sous forme de chronique à rebondissements, bien étayée. Une chronique qui s’étale sur plus de cinquante ans de carrière. Homme libre, soucieux de faire découvrir au grand public des écritures contemporaines, Marcel Maréchal n’a jamais baissé la garde, ni renoncé à ses envies, montrant, partout où il a exercé, une grande exigence sur le plan de la qualité. Généreux, affable, ouvert, il a mis son talent au service de la scène en attirant, à chacune de ses nouvelles missions, un public de plus en plus nombreux. Il a exercé son talent au Cothurne, à Lyon, puis au théâtre du Huitième, qu’il a hissé au niveau de Centre dramatique national. En région, c’est à Marseille qu’il a donné le meilleur de lui-même, en transformant l’ancienne criée aux poissons en un haut lieu de la culture, avec le Théâtre national de La Criée. À chaque nouvelle expérience, il a apporté son savoir-faire, ses connaissances, son expérience, qu’il a mis au service d’un théâtre populaire et ouvert. Ph.F. «Marcel Maréchal, cinquante ans de théâtre populaire», par Michel Pruner - Éditions L’Harmattan 34 MIDI MUT 156 Mai - Juin 2015