Les JUMEAUX, GÉMEAUX ou BESSONS

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Les JUMEAUX, GÉMEAUX ou BESSONS
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Les JUMEAUX, GÉMEAUX ou BESSONS
Les jumeaux représentent : soit une opposition (constructive), comme le jour et
la nuit, la moitié ascendante et la moitié descendante de la course annuelle du soleil,
c’est à dire les deux moitié du zodiaque ou “cercle de l’année” (cf. art. Astrologie*1
nordique, et Runes*) au moment du solstice d’été ; soit la fécondité multiple mâle et
femelle qui a donné Apollon et Artémis, Freyr et Freyja, mais aussi le mythique
hermaphrodite (cf. § Loki° in art. Hermès*).
Mais il se pourrait bien qu’ils représentent aussi les deux peuples mythiques*
des Nordiques, les Ases et les Vanes qui se sont unis dans le synécisme des Jeux*
atlantes boréens, ce que la mythologie scandinave appelle la Guerre de Fondation*…
Étymologie* : Le mot gémeau (XIIème siècle) est une réfection savante de jumeau,
d’après le latin gemellus. Le sens actuel désigne une constellation formée de deux
étoiles. Au pluriel, ce mot concerne le signe du zodiaque (Larousse étym.).
Notre vieux mot régional “besson”, nom des jumeaux dans les campagnes du
sud et du centre de la France, vient du latin Bis.
On disait dans ces temps-là :
“Les jumeaux ont un pouvoir sur le temps
car l’un d’eux est d’ascendance céleste”.
Traditionnellement,
l’un d’eux devenait donc Druide* ou Godhi !
Chez les Scandinaves : des gravures rupestres de l’Âge du Bronze figurent des
jumeaux ainsi que de nombreuses “doubles statuettes de dieux*” datant de cette
époque, telles celles de Sjælland par exemple (Rudolf Simek, Dictionnaire de la
mythologie germano-scandinave, Porte-Glaive, 1996).
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N. B. : Les mots avec astérisques* sont des titres d’articles consultables aussi dans le Livre CD de
l’association et ils correspondent au deuxième volume de notre étude sur Les Origines de l’Arbre
de Mai comme étant issu d’une Atlantide boréenne pré cataclysmique du XIIIème s. AEC.
Les articles de ce 2° tome “Les Sources” sont chargés progressivement (mais provisoirement)
sur le site et ils sont mis à jour en fonction de vos interventions par e.mail…
Visitez nous donc régulièrement puisque :
“Il y a toujours du nouveau” sur < racines.traditions.free.fr > !
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Sigmund, héros de la Valsungasaga, habite avec sa jumelle Signy, un palais
merveilleux (en torre, en tholos?) au milieu duquel pousse un arbre, celui-là même
dans lequel Wotan* allait planter la fameuse épée2 .
Comme toujours chez les navigateurs vanes, les jumeaux enfantent un fils, c’est
l’implacable Sinfiotli. D’une troisième femme il engendre ensuite Sigurd/ Siegfried…
Ailleurs, nous lisons que Aesc/ Askr et Embla, chêne et tremble, sont deux
arbres* qui en se frottant ensemble3 ont donné naissance au feu*. Ce sont aussi les
premiers jumeaux, hommes et femme qui s’unissent selon la tradition vane, le feu
rouge symbolisant la vie, l’âme, la passion, mais aussi la fidélité4 …
Selon Dumézil, Njördr/ Nerthus (la Terre-Mère) serait un double de Freyr/
Freyja dieu double de la fécondité : il joue un rôle lors du solstice d’hiver (cf. art.
Astrologie* nordique) et est donc parent de Janus, dieu bifrons romain qui est à la fois
un et jumeau et, à ce titre, il ferme et ouvre le Cercle de l’Année runique*.
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Les Nordiques avaient aussi dans leur mythologie « un géant* jumeau ou
hermaphrodite (cf. § Loki, in art. Hermès*) nommé Billing, qui était le père d’une
jeune vierge qu’Odhin tenta de séduire. Mais elle se moqua de lui au point qu’il ne
trouva que la chienne de sa maîtresse dans sa couche à l’heure de leur rendez-vous
amoureux. » Havamal, Les Dits du Très Haut (en trois lignes nous avons : un
hermaphrodite, une vierge et une chienne : quel bel échantillonnage trinitaire !)
« Chez, les Naharvales, (en Germanie)n , on montre un bois, lieu sacré* d’une antique
religion. Un prêtre habillé en femme, (c.à.d. en robe de trutte/ druide)n , y préside, mais
les dieux, d'après l’interprétation romaine, seraient Castor et Pollux ; tel est le caractère
de leur divinité, leur nom est Alci(s)6 (Elan blanc)n . Pas de statues, pas trace de
superstitions étrangère, cependant on les vénère comme deux frères, comme deux
jeunes hommes. » Tacite, La Germanie, Les Belles Lettres, 1949.
Plus tard, on vénérait encore dans les bois sacrés de Naharval les deux frères
Alkis7 , connus aussi chez les Vandales comme étant les frères Alken.
2
Épée : rappelons que les Goths venaient du Gautland dont l’île et la province suédoise de Gotland
en ont conservé le nom (à rapprocher de Roht./ Rohita, le Rouge…)
3
Frotter : parenté donc entre la roue* à feu de Prométhée et l’amour… dévorant.
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Fidélité : dans les cérémonies de mariage nordique, on attache ensemble les mains des mariés avec
une ganse de ruban rouge, signe de serment, de fidélité et de fécondité o..
5
On sait que Freyr et Freyja* – sa soeur et épouse – sont les dieux vanes de la fécondité des nordiques, les acteurs de la Hiérogamie* dont la place est si importante dans nos Fêtes de l’Arbre de Mai.
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« Le nom des Alcis (germanique *Alhiz) est soit, avec le gothique alhs “temple” et le lituanien elkas “bosquet des dieux”, rangé dans la famille du v-n ealgian “protéger” et signifie alors “divinités tutélaires” ; soit rapproché du mot germanique Alces “élans”, transmis par César. » Simek, op. cit. Le
sens du mot grec alcis est “force”…
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Alkis : puisque le mot gothique Alhs, “sanctuaire”, est un bosquet sacré* protégé, consacré aux
Dieux (il correspond à ilo en Grec), remarquons que le bosquet le plus sacré et le plus secret est situé
dans un îlot ! La Rune* algis est dite aussi rune de protection et, assemblée avec son double inversé,
elle représente les jumeaux Alcis et l’on peut alors voir qu’on représentait autrefois les jumeaux reliés
par la tête, comme l’est la Rune Hag-all “Ì” qui signifie “tertre suprême, bosquet sacré”…
3
On trouve en effet, dans la littérature de l’époque des Invasions, de nombreuses
paires de jumeaux fondateurs : Ibur et Aio (Paul Diacre), Aggi et Ebbi (Saxo), Hengist
et Horsa (Bède), Raos et Raptos (Dion Cassius) cf. Dict. Simek. ; ainsi que les
Haddingjar qui, si l’on en croit Dumézil : « était les deux plus jeunes de douze frères
qui étaient si proches l’un de l’autre qu’ils n’avaient la force d’un seul homme que
lorsqu’ils étaient ensemble”. “Douze” nous fait évidemment penser aux 12 Boréades
de la Confédération Atlante* Boréenne, mais aussi au Zodiaque…
De même, dans la chronique Lombarde on apprend que les chefs des Vandales
étaient deux frères Ambri et Affi, c’est à dire “piquet” et “bâton” : c’était donc deux
Pals sacrés/ gnomons solsticiaux, tous enfants d’Aesc et Embla, les premiers hommes.
Des cerfs jumeaux représentent les jumeaux agressifs, mais leurs autres aspects,
domptables, sont figurés par des chevaux se faisant face. Ce sont les chevaux jumeaux,
noir et blanc, qui décorent le chevron des maisons et des temples* saxons se nomment
Hengist et Horsa chez les Britanniques. Remarquons qu’en Allemand, “étalon” se dit
Hengst8 et “cheval” en anglo-saxon se dit Horse 9 …
Régis Boyer dans La Religion des Anciens Scandinaves (Payot 1961) signale
que sur les quelques dizaines de milliers de gravures pariétales relevées en Scandinavie,
les figurations du Soleil-Cheval et du Soleil-Bateau ou de paires « introduisent en force
le thème des Dioscures (cf. infra)n figuration possible du couple Soleil diurne ou estival
– Soleil nocturne ou hivernal. Le fait est que les pétroglyphes ne dédaignent pas de
nous présenter des motifs jumeaux, là encore en parallèlle ou en symétrie, qui semblent
préfigurer ces Alci dont parle Tacite à propos des Naharvales (Germania XLIII) »
Et, il poursuit en soulignant « la gémellarité bisexuée que nous trouvons sans
cesse, du “couple” Freyr-Freyja – ils sont en fait frère et soeur – (…) aux pignons
entrecroisés des maisons terminés par deux têtes (de cheval) (…) aux deux chefs
jumeaux Hengist et Horsa qui régnaient à tour de rôle sur leurs sujets (Saxo
Grammaticus). On se rappellera au passage que les Dioscures grecs sont
traditionnellement représentés à cheval ; Pindare relate même un mythe qui leur faisait
passer la journée alternativement dans le ciel et sur la terre, attitude qui ne va pas sans
évoquer le couple Njördr-Skadi, cette dernière “déesse” portant un nom masculin
alors que son “époux” nous est donné par Tacite pour une déesse (Nerthus), qui
passent à tour de rôle six mois au bord de la mer et six mois dans les montagnes !
Nous nous trouvons là dans une thématique indo-européenne bien illustrée, qui nous
fait remonter aux Asvins du Rig-Véda ».
Nous nous trouvons bien là en face de ce couple Jour-Nuit, *Diew-Nott fils du
Dieu suprême Tyr/ Ty/ Tiou, ou Zeus (Tséouss) pour les Grecs dont les fils sont les
Dioscures/ Dios-Kouros…
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Hengst : parenté avec “angoisse” qu’on retrouvera dans Mahrt, la jument noire de la mort, en parlant du “cauchemar”, dans notre article Labyrinthe*…
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Horse : « Les Dioscures étaient considérés comme des divinités ayant un corps de cheval. Ceci
pourrait également valoir pour leurs correspondants germaniques car, tant l’étymologie* de l’Alcis de
Tacite que les noms des chefs anglo-saxons Hengist et Horsa, suggèrent la forme d’un cheval (ou
celle d’un Élan?). Ceci est confirmé par des documents figuratifs des Invasions (plaques de casques,
bractéates, pierres historiées) où la représentation de couple de dioscures à forme humaine alterne
avec d’autres qui représentent des chevaux (Hauck). » Simek, op. cit. Mais les “cousins envahisseurs” étaient toujours des cavaliers. Ces “centaures”, ou cavaliers-guerriers (cf. Marses et Mandubiens), avaient-ils orné les “casques“ de leurs chevaux d’un “massacre de cerf” symbole des “Portes
de l’au-delà” ? Ceci expliquerait cela…
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À Sparte/ Lacédémone : les deux rois traditionnels de ces Doriens, ou Héros
protecteurs de la Cité et des marins, descendaient de jumeaux à qui l'on prêtait des
dons exceptionnels, les Tyndarides, Castor et Pollux, (les Elmer du Nord). Ce sont les
Dioscures/ Dios kouroï “les fils du ciel” ou “fils de Zeus, arrivés par mer” et de Léda.
Leur nom : Pollux-Polydeukès, “très brillant” et Kastor, “éclatant”, fait état de
leur luminosité (solaire). Ils furent ensuite identifiés (après la submersion boréenne, cf
art. Déluges*, et art. Atlantide*) à la constellation des Gémeaux…
« Ils étaient liés l’un à l’autre, aussi inséparables que les deux extrémités de la
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poutre horizontale qui, à Sparte, les représente. » J.-P. Vernant, L’Univers, les Dieux,
les Hommes, Seuil, 1999.
Mais, rappelons ici le mythème : « Léda, l’épouse du roi de Sparte, alors
qu’elle se baignait dans l’Eurotas, fut abusée par Zeus qui, ayant revêtu l’aspect du
cygne° (le “manteau* de plumes” des devins nordiques)n et poursuivi par un aigle°, se
réfugia contre elle. La nuit suivante elle s’unissait à son époux. Au terme d’une double
gestation il lui naquit deux oeufs. Par eux, nous sommes en plein mythe*
cosmogonique, celui d’une naissance du monde. Ce que soulignent les noms attribués
aux deux paires de jumeaux issus de ces amours humano-divines11 : Castor le brillant,
Pollux abondant en grâces, Hélène l’Aurore, et Clytemnestre (à l’origine
Klutaîmnestra) “l’illustre conseillère”, c’est à dire la Nuit. Les entités° que ces termes
recouvrent n’ayant rien de spécifiquement humain, rendons à leur géniteurs leur
dimension originelle : Léda, ou Léto, ou Latone, c’est la Grande Nuit, et Zeus, le
lumineux ciel diurne (*Diew/ Deiwos, le re-naissant)n . »12
Leurs équivalents, Phœbus/ Apollon et Diane/ Artémis les deux jumeaux les
plus connus, ne sont pas non plus sans rappeler sans rappeler l’image solsticiale du
Janus estival (ici sur la cathédrale de Chartres, cf. comment. infra…)
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Poutre : chez les Nordiques elle se nomme Mimameidr, cf. art. Irminsul*.
Deux paires : Nous y verrons aussi le synécisme de la Guerre* de fondation…
Dioscures. On dit aussi que Mars et Apollon étaient frères : des Dioscures ?…
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Considérant aussi leurs autres autres jumeaux, nous trouvons Cassandre qui
entrait en transe (“divination apollinienne”) comme la Pythie, et son sosie Hélénos qui
interprétait le chant des oiseaux (divination dionysiaque) comme Siegfried ; ainsi que
Nélée “l’impitoyable” et Pélias (des Pléiades?) fils de Tyro13 (de la “tour”, Troja?) et
de Poséidon grimé en fleuve Énipée “menace” et abandonnés sur l’ordre de Sidéro
“ciel de fer, météorite” (cf. art. Déluges*). Et, il faut encore citer l’oracle Héraklès
(Gloire d’Héra) et son jumeau Iphiklès (Puissant Nord)…
N’oublions pas les fameux frères Sosiclès d’où vient notre mot “sosie” et le
mot grec adelphos “jumeau” a donné notre prénom Adolphe et semble par ailleurs en
rapport avec Delphes° – la cité sacrée* d Apollon* – ainsi boucle-t-on la boucle !
Chez les Doriens, une mutation génétique dans le clan* de ce Posite/ Poséidon
l’océanique était-elle survenue pour que les Rois-Prêtres* ou Boréades atlantes n’aient
que des jumeaux ? En effet, Poséidon* est réputé en avoir eu dix de Kleitho/ Clito14 ce
qui nous rappelle que la solidité de la Grande Fédération ou Empire Nordique était
assurée principalement par des associations matrimoniales : le mariage d’une fille ou
d’un fils “besson” avec le Prince ou la Princesse d’une des Nations associées !
En effet, Platon nous dit que d’après les prêtres* de Saïs, l’empire Atlante
“fédérait” dix Nations. Ainsi, les dix rois de l’Atlantide*, les Boréades, étaient liés
entre eux par les liens du sang : leurs enfants étaient donc tous cousins : cela lie plus
que des traités plus ou moins “G.A.T.T.és”. On sait même qu’à la quatrième
génération, le jumeau “lusitanien” s’appelait Élasipe…
C’était une bonne méthode, et les familles régnantes de l’Europe de notre
période “historique” tentèrent de la perpétuer mais, chez nous, cela finit fort mal par
l’assassinat “légal” (?) de Marie-Antoinette et de son pauvre serrurier d’époux en
“quatre-vingt-treize”…
À Rome : Castor et Pollux sont traditionnellement représentés coiffés15 chacun avec
une moitié de l’Œuf Cosmique, l’œuf de grue° ou oie de mer Delphys.
Leur vie ayant été exemplaire, “l’un savait tout faire et l’autre était brillant en
tout”, ils sont passés à la postérité avec cette caractéristique d’un Don du ciel ,
du destin* ou des Fées : leur “coquille16 “ sur la tête !
Sur les monnaies* antiques on remarquera aussi des étincelles ou, plus
exactement, des étoiles! surgissant de leur casque. Ils sont aussi figurés par deux
cavaliers armés d’une lance et courant dans deux directions opposées : les deux
moitiés du trajet solaire sous le ciel étoilé (cf. art. Astrologie* nordique, et aussi
Runes*), c’est à dire les deux demi-années sur le Cercle runique*/ Ouroboros…
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Tyro, après cet abandon, se maria avec Chréthée et mit au monde Aeson père de Jason.
Clito : « Avec un nom aussi charmant, personne ne sera étonné que notre “sanglier de mer” en ait
eu cinq paires, comme les doigts des deux mains ! » Euphronios Delphyné.
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Coiffés : Autrefois, être “né coiffé” – c’est à dire avec le placenta collé sur le crâne – était considéré comme un porte-bonheur et cela paraît-être un résidu mythique : nos célestes bessons ont dû
exister dans une de ces familles vanes qui accordaient tellement d’importance aux jumeaux.
En italien, ce sont des benandanti, des “biens nés”, des ‘bienvenus”.
En Corse on les nomme des “poules blanches”, ce qui était le cas de Napoléon !
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Coquille se disait skala en francique (allemand Schale) et a donné calotte : il se pourrait fort que la
coiffure arborée par les Hommes libres à Rome, le piléus, en soit l’héritage… (Calotte est le nom que
nous donnons au couvre-chef des ecclésiastiques chrétiens à tort, puisque leur coiffure est héritée de
la kippa hébraïque des premiers chrétiens).
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Ils sont considérés comme sôteres “sauveurs” et, en pleine tempête, ils
apparaissent sur le sommet des mâts sous la forme de feux saint Elme17 que l’on
appelait aussi “Étoile des Dioscures” car ces Dioscures sont les frères d’Hélène18
“lumière”.
Chez les Celtes gaulois, Momoros (on pensera au Nordique Mimir/ mémoire?)
et Atepomaros, “grand cavalier” — le “cavalier au géant anguipède”, un Apollon
solaire qui domine le serpent-dragon diluvien – sont les Lugoves19 . Ces deux frères
choisirent le lieu d’implantation d’un temple dédié à Lug en observant le vol des
corbeaux, oiseaux sacrés oraculaires : ainsi naquit Lugdunon/ Lyon, “la colline aux
corbeaux” !
En Irlande, ce sont les fameux jumeaux de Macha.
Au pays de galles les jumeaux divins sont Nissyen et Evnissyen, fils de Llyr/ Lir/
Lear et frères de Brawen (fille), Bran Bendigeit (le Beni-roi de Lundein/ Londres), Bêli
et Manawyddan.
En Lettonie : « Bien importante est aussi Ausrine (Ausra en letton) qu’on identifie à
Vénus. Pour les Lettons, elle est le plus souvent au masculin et a pour nom Auseklis,
inséparable de son jumeau Rieteklis : l’étoile (clé) du soir et l’étoile du matin.
Ils correspondent aux jumeaux célestes antiques. » Andr. Krumins, Message n° 41.
En Inde : les Açvins20 divo napâtâ (qui sont les dei nepotes des Romains) suivent le
soleil sur leur char. On les invoque à l’aurore° et au couchant, et plus spécialement
avant le lever du soleil, souvenir du Grand Hiver qui suivit le Grand Cataclysme (cf.
art. Déluges*). Ils sont “brillants”, “merveilleux” et “rouges”, Rohita (cf. nos
Rogations). Ils suivent Nushas, “l’aurore” et sont donc de première fonction*
dumézilienne. Par contre les Nasatyâ appartiennent à la troisième fonction*.
Les jumeaux Ashwins (Décembre/ Sagittaire et Janvier/ Capricorne, encadrant
le Solstice d’Hiver…), les deux Nâsatyas qui luttent pour le retour du Soleil du
nouveau Cycle de Vie, libèrent les eaux célestes par la mort de Vritra. C’est un
symbole de fécondité, de la vie de nouveau jaillissante. Ils sauvent Bhujyu abandonné
dans l’océan ténébreux. Ils extirpent une caille de la gueule d’un loup – qui symbolise
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Ce “saint” ElYmirme est évidemment Elcmar, parèdre d’Ogmios, d’où le prénom Elmer, racine
nordique qu’on retrouve dans Aurgelmir, dans Thrudgelmir son fils et dans Bergelmir son petit fils,
dernier de sa race, ainsi que dans Hvergelmir (voie lactée), la source originelle du Niflheim, le Pays
des Brumes d’où s’écoulent les douze rivières Eligavar. Mais, si cette remarque est valable, il faut cependant noter que Gelmir signifie “geulard, crieur” : Aurgelmir “Crieur du sable ou du limon” ; Bergelmir “Crieur des Monts” ; Hvergelmir “Crieur du printemps” ? Thrudgelmir “fort crieur”, père de
B. ; Vadgelmir “Crieur du gué” (une rivière de l’autre monde)…
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Hélène : –> les “lumineux”. Le grec helané, heléné, signifie “torche, lampe” c’est à dire feu maîtrisé (par Prométhée) et ne devient le nom générique de tous les Grecs, les Hellènes, qu’au septième
siècle A.E.C., après l’invasion de leurs cousins Doriens venus du Nord – invasion provoquée par la
Grande Submersion boréenne (cf. art. Atlantide* et Déluges*) – et leur fusion/ synécisme° avec les
Achéens (cf. art. Guerre de Fondation*) !
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Les Lugoves sont aussi un nom tribal “Ceux de Lug”.
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Açvins : dans la mythologie nordique ce sont les deux chevaux qui tirent le char de la Soleil, Alsvinn “vainc tout” très rapide, et Arvak “grand veilleur” gardien des Arions.
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l’Aurore, le printemps dans la tradition chinoise – (CHR. Levallois).
Après l’évangélisation : « Qu’y avait-il de chrétien durant ces siècles de superficielle
domination cléricale ? L’Église* romaine avait pris le pouvoir par des marchandages
peu reluisants : en offrant la “royauté absolue de droit divin” – et l’hérédité
automatique de leur trône à leur descendant – aux rois germaniques, en échange de
leur conversion, mais celle-ci ne serait qu’apparente. Ces rois étaient autrefois sans
privilèges. Rappelons-nous l’histoire du vase de Soissons : “Tu auras ta part comme
les autres” répond un guerrier à Clovis qui réclamait ce vase pour lui.
« Environ 500 ans plus tard, alors qu’Hugues Capet demande à un noble
récalcitrant : “Qui t’a fait Comte ?” celui-ci lui répond : “Et toi ? Qui t’a fait roi ?”
Car les rois étaient élus par les guerriers, par le Thing (la Diète)n , Tag en allemand
moderne. Ils n’avaient aucun privilège, leur rôle se bornant à veiller au respect du
droit coutumier et a donner le bon exemple en toute chose. En cas de crise grave,
guerre ou migration, on leur adjoignait un Pair afin qu’ils ne puissent utiliser leur
pouvoir, alors dictatorial, à des fins personnelles.
« C’est ainsi que naquirent les multiples histoires de Dioscures (ce mot signifie
“deux élus”) dans l’histoire européenne : Castor et Pollux à Sparte, Rémus et
Romulus à Rome, Hengsti et Horsa dans la migration saxonne en Angleterre, Raos et
Raptos chez les Goths, Amber et Asser chez les Vandales, plus de nombreux
Dioscures fondateurs de villes. » Maurice Martin.
Voici une citation intéressante car elle nous montre une très antique coutume du
Droit indo-européen* qui, ritualisée* – comme tout ce qui est sacré* – est passée dans
le domaine du Mythe*… (littéraire) et partiellement incomprise ou prise au mot.
Les Dioscures <– DiosKouros “les Fils de Zeus”, ne sont pas ses enfants biologiques
mais ceux qui appliquent encore ses préceptes, sa “Vieille Coutume”, ceux qui sont
toujours en-théio ! (cf. notre distinguo entre “sacra” et “casta” in art. Magie*)…
L’Église* a remplacé les jumeaux Castor et Pollux par Pierre et Paul qui sont
les patrons de la cathédrale de Naples (Cf. art. Sirène* ???), là même où est abritée la
relique “saignante” de saint Janvier (Janus), l’androgyne.
L’illustration d’Apollon et Diane sculptés sur la cathédrale de Chartres vue plus
haut, nécessite quelques commentaires : s’ils dont les figures inséparables des jumeaux
Nuit et Jour, l’iconographie “bien (?) pensante” de l’Église* nous dit qu’il s’agit là du
symbole de la Genèse.
« L’ancien testament est figuré au Nord car il appartient à l’ombre avant que la
lumière ne soit faite sur le monde par l’avènement du Christ ! (nouveau testament) »
Quelle extravagante prétention des réformateurs chrétiens de la Torah qui,
après avoir transposé les croyances hébraïques, leurs rites et leurs folklores exotiques
chez nos “paysans” paganus, les dévaluent d’un seul coup comme étant
“l’Ombre” !…
Nos jumeaux furent benoîtement christianisés chez nous sous les noms de saint
Crépin et de saint Crépinien et, ces lumineux jumeaux* Lugoves (supra) protègent
toujours les cordonniers dont la fête corporative a été fixée au 1er août, jour de
l’antique fête gauloise de… Lugnasad.
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Architecture religieuse : Sur ce chapiteau du Narthex° de Saint-Benoit-sur-Loire
(Ogam n°11) les Dioscures coiffés (d’un curieux mortier) figurent bien les deux
moitiés assemblées du Cercle de l’Année. Ils en tiennent chacun une moitié sous la
forme d’un serpent ailé (ou feuillu)/ vouivre (nwywre, Vie), l’un ailé, faisant face,
comme semestre du soleil ascendant ; et l’autre feuillu, de dos, comme semestre du
soleil descendant et, Marcel Moreau (La Tradition Celtique dans l’Art Roman, réed.
Courrier du Livre, 1995) pense que l’un possède une tête de cheval et l’autre une tête
de bélier …
Les jumeaux philosophiques de Nietzsche : Alors que, chez les jumeaux
cosmogoniques, l’un croît et l’autre décroît comme les demi-années du Cercle Annuel
(cf. Janus), dans la pensée de Frédéric Nietzsche « Bonheur et Malheur sont deux
frères jumeaux qui grandissent ensemble ou qui, ensemble restent petits » Le Gai
Savoir, Mercure de France.
Remarque : Nous n’avons pas voulu être exhaustifs sur ce sujet, ce n’est pas le lieu,
de recopier des livres entiers, mais simplement apporter un point de vue inhabituel
suggéré par les lecture comparées de nos mythologies indo-européennes* selon notre
point de vue original, alors que étions en quête d’un Arbre de Mai submergé par le
Grand Raz Marée…
Ceux que la question des jumeaux intéresse pourront lire avec grand profit le
livre du regretté Georges Dumézil, Le roman des jumeaux, Gallimard 1995… entre
quelques autres.
Première parution le 17 nov. 02
9
Autorisation de citations :
Vous pouvez extraire de cette étude toute citation utile à un travail personnel
sous la condition sine qua non de citer son auteur et le nom de l’ouvrage :
Christian Mandon
“ Les origines de l’Arbre de Mai ”
dans la cosmogonie runique des Atlantes boréens
à paraître.