un oeil sur le futur

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un oeil sur le futur
UN OEIL SUR LE FUTUR Investir AUJOURD’HUI dans la JEUNESSE pour la Communauté de Demain =
Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
janvier 2010
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
CAPE Examen Caribéen des Etudes Supérieures (Caribbean Advanced Proficiency Examination) CAREC Centre Epidémiologique Caribéen (Caribbean Epidemiology Centre) CARICOM Communauté Caribéenne (Caribbean Community) CCJ Cour Caribéenne de Justice (Caribbean Court of Justice) CCHD Commission de la CARICOM pour la Santé et le Développement (CARICOM Commission on Health and Development) CCYD Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse (CARICOM Commission on Youth Development) CDB Banque Caribéenne de Développement (Caribbean Development Bank) CICAD Commission Interaméricaine de Contrôle de la Toxicomanie (Inter‐
American Drug Abuse Control Commission) COHSOD Conseil du Développement Humain et Social (Council for Human and Social Development) CONSLE Conseil de la Sécurité Nationale et du Maintien de l’ordre (Council for National Security and Law Enforcement) COTED Conseil du Commerce et du Développement Economique (Council for Trade and Economic Development) CRC Convention Relative aux Droits de L’enfant (Convention on the Rights of the Child) 2
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CROSQ Organisation Régionale de la CARICOM des Normes et la Qualité (CARICOM Regional Organisation for Standards and Quality) CSEC Certificat Caribéen de l’Education Secondaire (Caribbean Secondary Education Certificate) CSME Marché Unique et l’Economie de la CARICOM (CARICOM Single Market and Economy) CVQ Qualification professionnelle de la CARICOM (CARICOM Vocational Qualification) CXC Conseil Caribéen des Examens (Caribbean Examinations Council) CYAs Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM (CARICOM Youth Ambassadors) CYAP Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs (CARICOM Youth Ambassador Programme) CYDGs Objectifs de Développement de la Jeunesse de la CARICOM (CARICOM Youth Development Goals) CYP Programme du Commonwealth pour la Jeunesse (Commonwealth Youth Programme) DYAs Départements de la Jeunesse (Departments of Youth Affairs) ECLAC Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (Economic Commission for Latin America and the Caribbean) EU Union Européenne (European Union) GDP Produit Intérieur Brut (Gross Domestic Product) HFLE Éducation Sanitaire et Familiale (Health and Family Life Education) HRD Développement des Ressources Humaines (Human Resource Development) 3
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ICT Technologies de l’Information et de la Communication, TIC (Information and Communication Technologies) IDB Banque Interaméricaine de Développement, BID (Inter‐American Development Bank) ILO Organisation Internationale du Travail, OIT (International Labour Organization) IMF Fonds Monétaire International, FMI (International Monetary Fund) IT Technologie de l’Information, TI (Information Technology) MDGs Objectifs du Millénaire pour le développement, OMD (Millennium Development Goals) MVA Accidents d’automobile (Motor Vehicle Accidents) NYCs Conseils Nationaux de la Jeunesse (National Youth Councils) NYP Politique Nationale de la Jeunesse (National Youth Policy) OECS Organisation des Etats des Caraïbes Orientales, OECE (Organization of Eastern Caribbean States) PAHO Organisation Panaméricaine de la Santé, OPS (Pan American Health Organization) PANCAP Partenariat Pan‐caribéen contre le VIH et le SIDA (Pan Caribbean Partnership Against HIV and AIDS) PAYE Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse (Commonwealth Plan of Action for Youth Empowerment) PPP Parité du Pouvoir d’Achat, PPA (Purchasing Power Parity) RSYD Stratégie Régionale de Développement de la Jeunesse (Regional Strategy for Youth Development) 4
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RYC Caucus Régional de la Jeunesse (Regional Youth Caucus) STIs Infections Sexuellement Transmissibles (Sexually Transmitted Infections) UN Nations Unies, ONU (United Nations) UNDP Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD (United Nations Development Programme) UNFPA Fonds des Nations Unies pour la Population, FNUAP (United Nations Population Fund) UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (United Nations Children’s Fund) UTECH Université Technique (University of Technology) UWI University of the West Indies WHO Organisation Mondiale de la Santé (World Health Organization) Y‐AP Partenariat Adultes‐Jeunes (Youth‐Adult Partnership) ☼☼ ☼ 5
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 (2003) Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Taux de Réussite au CSEC Page 98 Taux de Réussite en Anglais par Sexe, 1997 et 2009 Page 100 Contribution Economique des Carnavals de la diaspora (2002) Page 172 Tourisme du Festival Caribéen : Impact économique Comparatif Page 176 Coût de l’abandon précoce de l’Ecole (2004) Page 230 Coût de l’Abandon Précoce de l’Ecole par sexe (2004) Page 230 Coût du Chômage des Jeunes Page 232 Coût de la Grossesse Adolescente Page 234 Coût du VIH et du SIDA chez les Jeunes Page 235 Coût du Crime de la Jeunesse Page 238 6
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LISTE DES GRAPHES
Graphe 1 Graphe 2 Graphe 3 Graphe 4 Graphe 5 Graphe 6 Graphe 7 Graphe 8 Graphe 9 Population des Jeunes de la CARICOM (Prévision de 2010) Page 40 Population des Jeunes de la CARICOM (Prévision de 2020) Page 41 CSME : Avantages prévus Page 68 Taux de réussite en Maths au CSEC (1997, 2009) Page 99 Taux de réussite en Anglais au CSEC (1997, 2009) Page 102 Inscriptions sur le campus de l’UWI (1980‐2006) Page 106 Taux de Chômage des Jeunes par Sexe (2006) Page 114 Crime faisant l’objet de Poursuite Judiciaire en Jamaïque Page 151 Adolescents et Jeunes arrêtés pour des crimes sérieux en Jamaïque Page 152 7
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DOCUMENT DE SYNTHESE
La 27ème réunion des Chefs de gouvernement de la CARICOM en juillet 2006 a mandaté l’établissement d’une commission sur le développement des jeunes. Cette commission a été chargée d’entreprendre « une analyse à grande échelle des défis et opportunités pour les jeunes au sein du CSME et de faire les recommandations pour améliorer leur bien‐être et leur autonomisation ». Les opinions suivantes soutiennent l’approche de la commission dans l’exécution de son mandat : a) L’intégration régionale détient la solution du développement optimal des petits pays en voie de développement de la Communauté et des citoyens de la région. b) Comme une institution sociale, le CSME dépend fortement de la connaissance, de la compétence, des valeurs et de l’attitude des jeunes pour sa réussite. c) Les jeunes représentent des ressources sous utilisées pour le développement des communautés, des pays caribéens et de la Région. Par vertu de leur potentiel créatif, le rapport soutient que les jeunes sont le secteur de la population qui est en meilleure position de jouer un rôle majeur dans la réponse aux défis de la globalisation et ainsi, aux exigences de l’intégration régionale et du CSME. Cependant, malgré les divers efforts pour exploiter leur participation, non seulement ils savent peu du CSME, la multiplicité des problèmes auxquels ils sont confrontés, y compris les tentatives peu 9
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enthousiastes pour établir des structures significatives de gouvernance, fait perdre de vue leur engagement à la région. En soulignant ce qui a besoin d’être accompli, le rapport requiert 4 mesures importantes : Comprendre le caractère transitoire des adolescents et des jeunes; la reconnaissance concrète de leur contribution à la région; des investissements supplémentaires dans la jeunesse pour un plus grand rendement pour, à la fois, les pays et la région et un changement radical vers un partenariat avec eux pour aborder plusieurs des questions brulantes auxquelles nous sommes confrontés. La Commission donne la priorité au recueil des opinions des jeunes qui sont ou ne sont pas à l’école ou dans des institutions informelles, à travers un cadre de recherche intégré modulaire. En plus, compte tenu de la transition sans faille et holistique promue par l’approche du cycle de vie, la commission a recueilli les points de vue des jeunes de 10 à 14 ans (considérés comme adolescents dans le rapport) aussi bien que ceux des jeunes âgés de 15 à 29 ans (considérés comme jeunes). Les études mandatées sont les suivantes: • Analyse documentaire : Questions pertinentes aux jeunes Caribéens (15 à 29 ans) 1990 – présent; • Pertinence, fonctionnalité et la réponse des structures de gouvernance de la jeunesse caribéenne (10 pays) ; • Vision, aspiration, identité, inquiétudes et points de vue sur le CSME d’une grande catégorie de jeunes qui sont ou ne sont pas à l’école ou dans une institution informelle dans 12 pays. • Risques, vulnérabilité, endurance et protection des adolescents et jeunes (3 pays) 10
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• Points de vue des adolescents et jeunes caribéens sur la CARICOM et le CSME (sondage en ligne) • Connaitre Haïti à travers les opinions des adolescents et jeunes • Avantages de l’investissement dans la jeunesse dans les États membres de la CARICOM Pour soutenir les travaux de la Commission, l’UNICEF, en tant que partenaire stratégique de la Commission, a fait des études sur le groupe des adolescents de 10 à 14 ans. Ce rapport tire ses informations d’un certain nombre de rapports régionaux spécifiques sur chaque module de recherche et il reflète les questions et tendances régionales. Placées stratégiquement à travers le rapport, les opinions des adolescents et jeunes permettent au lecteur d’avoir une idée de leur vie et de leurs manifestations comportementales. Intégration régionale et le CSME Les jeunes de moins de 30 ans représentent 60% de la population de la Région et seront les bénéficiaires principaux du CSME dans les 20 prochaines années. La majorité de ceux âgés de 15 à 29 ans n’ont jamais entendu parler du CSME et dans chaque État membre ou État associé, il y a des jeunes qui n’ont jamais entendu parler de la CARICOM. 11
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Pour ceux qui en ont entendu parler, le CSME est très considéré comme quelque chose qui discrimine contre l’homme ou la femme moyen(ne), les travailleurs non qualifiés et les pays ne possédant pas des opportunités et institutions d’études supérieures. Peu de jeunes peuvent identifier les opportunités, avantages ou mécanismes d’exécution concrets du CSME. Ils pensent que les informations publiques et nationales et les messages publicitaires sont vagues, excessivement techniques et largement inefficaces. Cependant, ceux qui comprennent ce que le CSME est, pensent que c’est « la meilleure chose qui puisse arriver aux Caraïbes ». La vie dans les Caraïbes Les adolescents et les jeunes en général, identifient avec la beauté naturelle de la région, un climat agréable, les cultures diverses, les festivals, les fêtes et les traditions démocratiques. Plus ils sont jeunes, plus leurs perceptions des Caraïbes sont idéalistes. Ils pensent que c’est un lieu favorable, agréable, harmonieux et où tous les gens ont une opportunité égale. Quand ils ont entre 15 et 29 ans, ils décrivent la vie dans les Caraïbes d’une part, comme « OK », « Défi », « difficile » et « ennuyeuse » et d’autre part, ils pensent que c’est : « vivre en enfer », « vivre sans espoir » et « mener une vie de chien ». Selon la Commission, bien que la riche diversité culturelle de la communauté soit la plus grande capacité d’adaptation de la région, elle représente aussi un facteur de risque puisque les niveaux significatifs d’insularité, de xénophobie et 12
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d’attitudes discriminatoires qui existent parmi les jeunes, peuvent menacer l’atteinte des buts de l’intégration régionale et par extension, du CSME. Rêves et aspirations Les jeunes caribéens rêvent d’être les meilleurs d’eux‐mêmes mais leurs rêves et aspirations sont orientés vers l’extérieur de la Région, sous l’influence de la famille, des amis et des medias aussi bien que de leur propre connaissance et de leurs perceptions des opportunités, droits et privilèges disponibles dans les pays développés. Certains d’entre eux, surtout les jeunes les plus âgés, ont peur d’avoir des rêves à cause de la douleur et de la frustration qui viennent de leur réalité sociale et économique et la reconnaissance du fait que leurs rêves ne peuvent pas se réaliser. Education Il y a trois points critiques que le système régional d’enseignement doit affronter. L’un de ces points est le taux d’abandon des étudiants relativement élevé à cause de la pauvreté, du chômage, de la grossesse adolescente et du manque de motivation chez les jeunes hommes en dépit des taux élevés de dépenses sur l’éducation et la politique de l’éducation secondaire universelle que certains États membres ont déjà réalisée. Le second point est la chute raide et alarmante dans la réussite au Certificat Caribéen des Études Secondaires (Caribbean Secondary Education Certificate CSEC, CXC) durant les 13 dernières années en 13
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mathématiques et anglais qui sont les deux sujets critiques face aux défis de la mondialisation. Le troisième point est la faible proportion des jeunes hommes par rapport à celle des jeunes filles au niveau tertiaire. Les inquiétudes exprimées par les jeunes de 15 à 29 ans reflètent ces points. Ces inquiétudes sont : i.
Accès restreint à cause de la pauvreté, du nombre inadéquat des écoles et institutions de formation et de leur capacité d’admission, particulièrement au niveau postsecondaire ; et à cause du nombre restreint de bourses d’études et de places dans les institutions postsecondaires. ii.
La faible pertinence de l’éducation – les options du programme scolaire et les méthodes pédagogiques d’enseignement ne sont pas compatibles à leurs talents, capacités, intérêts et besoins ; sont ennuyeux, limités et purement théoriques ; distribués inégalement, les certificats et diplômes ne leur garantissent pas un emploi ou la sécurité de l’emploi ; et l’insuffisance d’investissements dans les écoles rurales; iii.
Sécurité – dans les écoles il y a de l’indiscipline et des activités de bandes organisées autour de la vente de la drogue, des armes à feu, des machettes, des couteaux, du vol, du sexe, de la guerre entre les bandes et d’une culture d’homosexualité. 14
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Travail et Chômage Le taux de chômage des jeunes dans la Région est parmi les taux de chômage les plus élevés du monde. Plusieurs jeunes ont confirmé ce que les experts ont conclut à savoir que le système éducatif ne les prépare pas adéquatement pour le marché du travail régional et global. Le progrès rapide des technologies de l’information et de la communication (TIC) durant les dernières décennies a créé un décalage sérieux entre le système éducatif et le monde du travail; et, la connaissance, les compétences, les valeurs et attitudes des jeunes dans la population active trainent derrière ceux requis par le secteur privé. A travers la Région, plusieurs agences du secteur privé et du secteur public promeuvent la spécialisation professionnelle et les initiatives d’emploi aussi bien que les micro‐entreprises, comme moyens de trouver des solutions pour les niveaux élevés de chômage des jeunes (hommes et femmes). Ces programmes aident à augmenter la productivité dans le but d’améliorer le bien‐être social et économique des Caribéens. Cependant, leurs impacts ont été restreints en partie par l’attention primaire portée sur les emplois au bas de l’échelle; le désintérêt chez les personnes qui sont formées de continuer dans le même domaine; les critères rigoureux pour l’obtention des fonds de frais de démarrage, l’absence de la culture entrepreneuriale; et l’échec des écoles de libérer l’esprit d’entreprise des jeunes. De plus, peu d’agences ou d’écoles de spécialisation professionnelle ou de développement entrepreneurial expose leurs étudiants aux concepts, aux principes concrets et aux opportunités transfrontalières de la CARICOM et du CSME. 15
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Migration 85% des citoyens des Caraïbes émigreraient dans les pays plus développés s’ils avaient le choix et les ressources nécessaires. Les adolescents de 10 à 14 ans, bien qu’ils soient conscients et connectés avec leurs communautés, c'est‐à‐dire la famille, l’école et l’emplacement géographique, ils sont peu intéressés par l’exploration et la résidence des autres pays caribéens ou de faire partie du mouvement de l’intégration qui concerne les communautés caribéennes. Les sujets d’inquiétude soulevés par les adolescents et les jeunes incluent : I. Rapatriement involontaire des personnes condamnées pour un délit civil ou une infraction criminelle (les déportés) par les pays plus développés vers les Caraïbes où ces personnes ont peu de liens familiaux ; II. Le mouvement interne ou intra‐régional (trafic) des enfants ou des jeunes par le moyen de l’intimidation, des menaces ou de la tromperie pour le but de la prostitution, de l’esclavage sexuel, de la servitude domestique, de la mendicité, du travail forcé ou autres formes d’exploitation et, III. Les parents qui n’ont pas les moyens d’élever leurs enfants, les envoient pour travailler chez les citoyens qui sont plus riches comme des domestiques (exemple des Restavecs en Haïti). 16
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Santé et bien‐être Le VIH/SIDA est la cause principale de décès parmi les jeunes, suivi par la violence, les accidents d’automobiles (Rapport de la Commission de la CARICOM Commission sur la Santé et le Développement, 2006). Cependant, l’obésité, l’initiation sexuelle précoce et les rapports sexuels non protégés sont des préoccupations croissantes. L’Éducation Sanitaire et Familiale (Health and family Life Education, HFLE) demeure inefficace. Les adolescents et les jeunes ont les inquiétudes suivantes sur la santé : I.
Les infrastructures et services de santé : accès limité aux hôpitaux ou cliniques, aux personnels médicaux et aux soins médicaux particulièrement pour ceux qui souffrent du VIH/SIDA et les malades mentaux ; longues périodes d’attente dans les services des urgences ; manque de confidentialité et la convivialité envers les jeunes dans les cliniques qui procurent les services de santé en matière de sexualité et de procréation. II.
Dégradation de l’environnement: la surexploitation, la déforestation et l’incapacité de préserver les ressources naturelles; le changement climatique, les ouragans, les inondations et autres désastres naturels; la pollution; le manque d’entretien des ponts, rues et autres infrastructures civiles. III.
Les accidents de la route : Chez les jeunes de 15 à 24 ans, les accidents d’automobile (9,2%) sont la troisième cause de décès dans les Caraïbes après l’homicide (19,8%) et le VIH et le SIDA (13,6%). Les victimes principales sont les hommes. 17
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Bien que la commission ne soit pas surprise du manque d’inquiétude des jeunes sur la santé physique, elle est frappée par un déclin apparent des indicateurs de la santé mentale d’une étude de l’OPS en 2000. Selon cette étude, 16% ou un adolescent entre 6 est triste, irritable ou en colère. Les préoccupations principales sont : I.
De grands niveaux de colère, d’hostilité, de dépression, de suicide, d’aliénation et de désespoir en particulier chez les jeunes de 15 à 29 ans et, II.
Une fréquence du délaissement des enfants et de la famille, du crime et de la violence, de la promiscuité sexuelle, de la stigmatisation, de la pauvreté et de la persécution qui est plus commune qu’on ne l’avait pensé. Crime et violence Le crime et la violence sont la première préoccupation des adolescents et des jeunes dans la Communauté Caribéenne en plus de la pauvreté, du chômage, de la politique et des inégalités sociales. L’exposition constante à la violence et au crime entraine l’apathie, un niveau très élevé de stress, la détresse et un sentiment de vide. Les jeunes de la région ont parlé de leur peur, de leurs perceptions sur le manque de sécurité et de leurs inquiétudes pour leur bien‐être général à la suite de l’augmentation du crime et de la violence. Ils ont aussi parlé des heures limites de retour à la maison qu’ils se sont imposées, de la diminution de leur participation aux activités communautaires, la restriction des activités de nuit et des changements des pratiques sociales comme conséquence. D’une 18
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manière générale, ils se posent des questions sur la qualité de vie qu’ils ont devant eux. Sport, Culture et Loisirs Les sports et la culture sont les deux domaines dans lesquels les jeunes ont contribué à l’identité régionale. Leur contribution a besoin d’être reconnue. Bien que l’importance des sports et de l’éducation physique soit ignorée et minimisée, ces deux sujets retrouvent progressivement leurs places dans le programme scolaire et sont aussi renforcés par de nouvelles initiatives au niveau de l’enseignement supérieur. Cependant, il existe toujours de grandes faiblesses y inclus le manque de structures pour les jeunes qui ne vont pas à l’école et le besoin d’avoir un soutient pour la formation pendant toute l’année. Au niveau régional, les sports de compétition comme le football, le cricket, l’athlétisme, le volleyball, le rugby, le netball, le hockey, le squash, le badminton, ont contribué au sens de l’identité régionale et à l’intégration régionale. Cependant, de grandes disparités existent entre les Etats membres. Le rôle des sports dans l’amélioration du développement économique et de la cohésion sociale doit être encore compris dans les Caraïbes où les talents extraordinaires de ses jeunes représentent un avantage naturel. 19
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En tant que région, les Caraïbes sont connues pour leur contribution excellente dans le domaine de la culture et nos jeunes s’identifient énormément avec les diverses expressions culturelles qui distinguent la région sur le plan international comme les arts littéraires, la musique, la dance, l’artisanat de l’art et les multiples festivals musicaux de renommée internationale et autres événements qui, dans leur ensemble, contribuent au sens de l’identité nationale et régionale parmi les jeunes. Bien que ce fait ne soit pas souvent reconnu, la jeunesse des Caraïbes est la colonne vertébrale des industries créatrices et culturelles en évolution dans la région comme la musique, la mode, le film, l’audiovisuel, les festivals, la dance, l’art dramatique et les arts visuels. Ce sont les jeunes des Caraïbes qui sont les producteurs, artistes, directeurs et consommateurs des produits développés dans l’économie créatrice. Ces industries sont, aujourd'hui, parmi les secteurs les plus croissants dans l'économie globale; contribuant déjà à 7 % du produit intérieur brut du monde, et on estime qu’elles se développeront de 10% par an dans un avenir proche. Des investissements plus grands et plus stratégiques dans les jeunes, dans la culture et dans les sports, particulièrement dans la création de l’environnement propice et nécessaire pour que ces secteurs croissent, bénéficieraient énormément les jeunes de la région tout en maximisant l’impact global sur la Région. 20
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Gouvernance, Politique et Participation Les adolescents et jeunes caribéens continuent d’être seulement considérés comme les bénéficiaires des services et produits plutôt que comme des partenaires stratégiques dans le développement et l’exécution des politiques. Au même moment, la Commission est convaincue que l’absence de Conseils Nationaux dynamiques de la Jeunesse, de jeunes leaders et d’un vrai réseau démocratique et régional de la jeunesse sur le paysage de la gouvernance de la jeunesse, a enlevé les niveaux sains de « pression » et d’influence des jeunes, des programmes nationaux et régionaux et a influé sur la forte défense et le rôle catalytique qui est nécessaire pour le changement. Les jeunes envisagent une transformation du contexte de la gouvernance caribéenne. Ils voudraient un contexte dans lequel il leur sera donné l’opportunité de contribuer et de participer dans le développement politique et socio‐économique au niveau communautaire, national et régional. Plusieurs de ces jeunes pensent qu’ils sont marginalisés, aliénés et ils sont suspicieux du processus politique national et régional à cause de l’éloignement des systèmes politiques de leurs vies quotidiennes. Ils sont déçus par l’inefficacité du système politique à pouvoir à leurs besoins. Et ils sont désireux d’avoir un plus grand accès au dispositif central de prise de décision au niveau régional et national. Leur apathie, leur soupçon et leur méfiance du système politique sont basés sur les réalités actuelles de leurs expériences politiques. 21
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Les problèmes et défis, auxquels les départements des affaires de la jeunesse font face, ont rapport aux politiques démodées ou absentes, à la base administrative et institutionnelle faible, au manque de professionnalisation du travail de la jeunesse et à la concurrence entre les départements du gouvernement et les organisations de la jeunesse. Les problèmes auxquels les organisations de la jeunesse font face, incluent l’irrévérence et la méfiance des jeunes en général, la politique des partis et la déconnection entre les structures formelles et informelles de gouvernance de la jeunesse. Stratégiquement placé pour encourager une approche intégrée de la gouvernance de la jeunesse en liant les stratégies de développement de la jeunesse nationale aux grandes stratégies de développement régionales, le Programme des Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM est entravé par des défis de la structure interne et la formation de partenariat avec d’autres organisations. Ce qui a besoin d’être fait Comprendre les adolescents et les jeunes: la commission souscrit à la théorie du cycle de vie de la nature transitoire de l’adolescence et de la jeunesse (entre l’enfance et l’âge adulte, entre la dépendance de la première et l’indépendance de la dernière. Cela souligne la nature transitoire de cette période particulière de la vie qui requiert la sensibilité et la compréhension. Reconnaitre la contribution de la jeunesse: Bien que la contribution des jeunes à l’identité, à la stabilité et au développement économique de leurs pays et de la 22
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Région, ne soit ni quantifiée et ni quantifiable dans certaines instances, cette contribution doit être reconnue et récompensée dans tous les cas. Augmenter les investissements stratégiques dans la jeunesse: les jeunes ont été en transition toutes leurs vies, de la petite enfance à l’enfance et maintenant à l’âge adulte sur le plan social. Le genre d’adulte qu’ils deviendront est significativement influencé par les contributions pertinentes et opportunes à chaque étape de leur développement. Dans cette approche du cycle de vie, des contributions positives à chaque étape créent des adultes intelligents, épanouis, sains, créatifs et confiants. Le manque de contributions positives crée des jeunes et des adultes qui n’ont pas atteint leurs potentiels, sont socialement mal ajustés et négatifs dans leurs comportements. Ne pas investir dans les enfants et les jeunes n’est donc pas une option. Le rapport démontre sans équivoque que les manifestations des risques et vulnérabilités de la jeunesse comme l’abandon des études, le chômage, la grossesse adolescente, l’infection du VIH et le crime ont des coûts directs ou indirects sur la productivité du pays quand ces risques et vulnérabilités sont présentés d’une manière holistique comme un pourcentage du Produit Intérieur Brut. Par exemple, si toute la population masculine doit compléter leurs études secondaires, les 5 pays caribéens dont les données sont disponibles auraient vu une croissance de 0,2% pour le cas de la Barbade à 1,8% pour la Jamaïque. En revanche, si c’est le cas de la population féminine, on aura 0,1% et 1,2% respectivement. 23
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Baisser le taux de chômage des jeunes au niveau du taux de chômage des adultes propulserait le produit intérieur brut de Sainte Lucie de 2,5%, et celui de la Grenade et de Saint‐Vincent‐et‐les Grenadines de 2,3%. Retarder la grossesse jusqu’après l’âge de 20 ans, amènerait la croissance du PIB de Belize à plus de 10% sur la vie des jeunes femmes et le PIB du Suriname sera supérieur à 17%. L’élimination du crime chez les jeunes contribuerait à plus de 4% du PIB en Sainte Lucie, plus de 3% en Dominique et en Jamaïque et 2,8% au Guyana. Tout ceci en plus des énormes avantages à obtenir de l’investissement dans les programmes développementaux des domaines du sport et de la culture. Recommandations En faisant les recommandations suivantes, la Commission souligne l’importance d’englober toutes les catégories de la jeunesse, sans tenir compte de leur sexe, race, ethnicité, classe, habilités, convictions religieuses, et leur orientation sexuelle. La commission voudrait réitérer les principes et la philosophie globale qui ont guidé son travail pour exécuter son mandat. Ces recommandations sont les suivantes : 1. Les jeunes sont des atouts créatifs et une ressource humaine précieuse à être développée et non un problème à résoudre ; 2. Les jeunes doivent être vus comme des partenaires dans le développement de la région et non seulement comme des bénéficiaires ; 24
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3. Les jeunes sont le futur mais aussi le présent. Ils peuvent et contribuent à l’identité nationale et régionale et au développement ; 4. La majorité des jeunes font une transition réussie vers l’âge adulte. L’échec d’une minorité à faire cette transition est attribuable largement au fait que les adultes et la société ne se sont pas adéquatement déchargés de leurs responsabilités pour leur développement; 5. Le paradigme dominant, dans lequel les jeunes sont vus, est focalisé sur les problèmes et ne prend pas adéquatement considération de leurs atouts, leur contribution et leurs accomplissements. La commission postule que les politiques de la jeunesse sont faibles, démodées et sont rarement mises en application et elle conclut que les investissements actuels dans les structures et programmes pour le développement de la jeunesse, dans l’éducation, la santé et le bien‐être, les sports, la culture et la création du travail, comme ils sont, ne sont pas suffisant et dans certaines instances, ils ne sont pas bien ciblés. Sans investissement dans la jeunesse, il n’y aura pas l’intégration régionale. Sans l’investissement dans la jeunesse, il n’y aura pas le CSME. Par conséquent, la Commission fait les recommandations suivantes: 25
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Changer la mentalité Les jeunes sont à un stade de développement de la vie. Leur grande majorité fait la transition vers l’âge adulte socialement responsable et productif mais, il y a encore une minorité qui n’a toujours pas fait cette transition. Le premier changement dans notre pensée doit être de nous abstenir d’utiliser cette minorité pour designer tous les jeunes. Deuxièmement, concernant la minorité même, ce changement d’opinion doit être de les considérer d’abord comme des atouts potentiels à encourager et non comme un cancer à réprimer. Nous avons vraiment besoin des investissements supplémentaires pour leur donner des opportunités additionnelles qui leur permettraient de développer leurs capacités productives et créatives. Bien que des efforts doivent être nécessairement faits pour limiter l’impact négatif des facteurs de risque et de vulnérabilité, la première pensée serait d’allouer plus de ressources pour renforcer les institutions comme la famille, la communauté, l’école, les organisations religieuses qui doivent servir comme facteurs de protection. La Commission recommande de surcroit que les États de la CARICOM encouragent la conduite des recherches supplémentaires sur la jeunesse et le crime, et à cette fin, améliorer leur collection de statistiques sur les crimes, séparées en fonction de l’âge, du sexe et des autres facteurs démographiques et variables, en utilisant des modèles établis régionalement. 26
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De plus, la Commission recommande que les chefs de gouvernement en reconnaissance des contributions des jeunes, introduisent un programme régional prestigieux et notoire de prix et d’encouragement. CSME La Commission trouve qu’il y a une ignorance considérable et un cynisme croissant parmi les adolescents et les jeunes sur l’intégration régionale, la CARICOM et en particulier le CSME. La commission trouve aussi que quand on aborde ces sujets avec les jeunes, ils partagent leur vision d’une communauté unifiée et expriment une volonté de partager le message du régionalisme et du CSME. En tirant la conclusion qu’un effort considérable est nécessaire pour diffuser la connaissance et changer les attitudes à l’égard du régionalisme et du CSME et que le système d’enseignement a un rôle important à jouer pour les surmonter, la Commission recommande que les chefs de gouvernement: a) Mettent en exécution une intégration régionale de grande envergure et menée par la jeunesse et les informations du CSME, l’éducation et la campagne de communication qui emploie la méthodologie et le contenu appropriés et attrayants à la jeunesse qui établit la connaissance et la sensibilisation; renforce l'identité régionale et efface les perceptions négatives sur le CSME et de la citoyenneté caribéenne; b) Introduisent, à tous les niveaux appropriés dans les programmes scolaires, des informations adaptées à l’âge et des activités présentées d’une manière 27
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créative sur les pays de la CARICOM, l’intégration régionale, la citoyenneté régionale et le CSME; c) Mandatent l’entreprise des recherches pour augmenter la compréhension des jeunes des questions de développement y compris les expériences des jeunes qui ont fait des demandes pour la libre circulation aussi bien que celles de ceux qui ont émigré dans la région sous d’autres circonstances; et d) Institutionnalisent les mécanismes pour encourager et maintenir un sens de l’identité caribéenne parmi les jeunes dans la diaspora caribéenne, et de canaliser leurs compétences, ressources et talents en opportunités pour le développement et l’intégration caribéens. Structures de gouvernance de la jeunesse Conformément aux traditions démocratiques qui caractérisent la Région, la Commission conclut que les États membres doivent s’engager à renforcer la culture démocratique en incluant la jeunesse de la Région dans ces processus. La Commission recommande donc vivement que: 1. Les chefs de gouvernement modifient le Traité Révisé de Chaguaramas pour adopter un paradigme de développement des ressources humaines afin de s'assurer que le rôle de la jeunesse dans le processus d'intégration est explicitement reconnu et pris en charge. De tels rôles doivent transparaitre dans les stratégies nationales de développement et être conformes à ceux établis dans le Traité Révisé; 28
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2. Un organisme représentatif général de la jeunesse démocratiquement élu, soit établi pour être le corps institutionnel national central pour le développement. Ce corps est élu par un processus qui donne à chaque jeune l’opportunité de voter ou d’être élu. Le processus est surveillé par les Départements électoraux Nationaux dans chaque État membre et est établi dans la législation. Toute représentation de la jeunesse doit être gérée à travers, et doit être aussi responsable envers cet organisme élu au niveau national. 3. Les chefs de gouvernement promeuvent et soutiennent l’établissement des Comités Interministériels Nationaux dans tous les Etats membres qui, entre autres, s’assureront que les décisions prises au niveau régional soient exécutées et qu’au niveau régional le programme de la jeunesse est lié aux programmes de développement nationaux; et 4. Une attention soit portée au développement des capacités des départements de la jeunesse (DYAs) et la commission recommande de surcroit l’expansion du Programme de Développement de la Communauté et de la Jeunesse au sein du Secrétariat de la CARICOM pour accomplir à bien les missions du développement de la jeunesse. Développement des ressources humaines La Commission conclut que l’autonomisation de la jeunesse pour participer au sein du CSME, nécessite des actions concertées relatives à tous les aspects du 29
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
développement des ressources humaines, en particulier aux questions pertinentes à l’éducation et à la formation pour la vie sociale, l’emploi et le bien‐
être général. Trouvant que les structures et institutions formelles et informelles prédominantes manquent d’efficacité et de pertinence, la Commission: 1. Recommande que conformément aux engagements envers les conventions internationales sur les droits de l’homme et des enfants, les chefs de gouvernement redécouvrent le cadre législatif national afin d’assurer la congruence à ces comités, en particulier ceux relatifs à l’accès adéquat aux services de santé dans les domaines de la santé adolescente, de la santé mentale et de la santé sexuelle et génésique; 2. Recommande l’élaboration d’une stratégie intégrée de développement des ressources humaines qui englobe particulièrement l’éducation, la santé, le travail, le genre, la prévention du crime, la culture, les sports et le leadership de la jeunesse; 3. Recommande vivement que de sérieux efforts soient faits pour préparer les étudiants à être des penseurs analytiques qui sont épanouis sur le plan social à travers la reforme scolaire, le rééquipement des éducateurs et des leaders de l’éducation à tous les niveaux, et à travers l’adoption des meilleurs pratiques et l’attention particulière aux sexes; 4. Recommande aussi que les Etats de la CARICOM investissent dans le développement de l’alphabétisation technologique afin de réduire le fossé numérique parmi les jeunes et les préparer pour le travail et la vie dans la société de l’information et de prendre avantage des autres nouvelles carrières et opportunités des environnements globaux et régionaux; 30
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5. Recommande de surcroit que les chefs de gouvernement s’occupent du manque de sensibilisation et d’éducation sur les questions qui ont rapport à l’environnement, en particulier aux conséquences du changement climatique; 6. Recommande que les lois régionales en matière d’immigration, y compris les lois de la citoyenneté soient harmonisées; et 7. Recommande que les stratégies et mécanismes non partisans soient développés pour amortir l’impact négatif de la migration et de lancer des enquêtes sur les plaintes concernant la violation des droits de l’homme et des droits civiques dans le contexte du CSME. Sports et Culture Consciente de la reconnaissance mondiale et de l'avantage comparatif que la région a dans les domaines des arts, de la culture et des sports ; consciente aussi du concept du «sport pour tous» , à savoir que chaque personne a le droit de s'engager dans le sport dans la poursuite de l'excellence, de la santé ou des amitiés indépendamment du statut économique, de la religion, ou des limitations physiques, la Commission recommande que les Etats de la CARICOM: 1. Partagent leurs expériences en matière de renforcement des capacités, des structures et pratiques institutionnelles et des alliances afin d’identifier, encourager et développer les talents dans les domaines de la culture et des sports en collaboration avec les universités et autres institutions pertinentes dans la région; 31
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
2. Allouent des ressources pour assurer la dotation des sports et des services récréatifs dans les communautés et les lieux où les arts sont présentés; 3. Investissent plus dans la formation et le développement des enseignants d’éducation physique, des entraineurs, des gestionnaires des centres de loisirs et les enseignants des arts; 4. Mettent un plus grand accent sur la création des Programmes périscolaires dans les écoles et l’augmentation de l’utilisation des installations scolaires pour fournir des activités périscolaires, de loisirs et sportives pour les jeunes; 5. Pourvoient un leadership et offrent des encouragements pour renforcer la coopération et les partenariats entre les communautés, les organisations sportives, et le secteur privé pour le développement des centres et associations sportifs de la jeunesse; 6. Pourvoient plus d’opportunités pour le développement de la jeunesse dans les domaines de la culture et des sports pour leur bien‐être général et offrent aux jeunes les possibilités de nouvelles carrières dans les sports, le tourisme des sports et les industries culturelles; 7. Renforcent le programme scolaire des sports, de la culture et de la technologie à tous les niveaux (primaire, secondaire et tertiaire); 8. Mettent en place les politiques nécessaires et le cadre de politique pour le développement des industries dynamiques dans la culture et le tourisme des sports; et 32
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
9. Renforcent l’intégration régionale, la prise de conscience et le développement à travers la force unificatrice des sports et de la culture, en se basant sur les fondements solides des événements régionaux comme CARIFESTA et les jeux CARIFTA. Objectifs de la CARICOM pour le développement de la jeunesse Pour que ce rapport soit mis en application, la Commission recommande aux chefs de gouvernement l’adoption des recommandations ci‐dessus et la sanction des objectifs de la CARICOM pour le développement de la Jeunesse découlant de ces recommandations avec un plan de contrôle de mise en œuvre et d’évaluation. Changer la mentalité Objectif 1: Allouer plus de ressources aux programmes ciblés pour renforcer les facteurs de protection qui sont la famille, la communauté, l’école et les organisations religieuses. Objectif 2: Augmentation de la participation des jeunes dans les affaires centrales du pays et de la région. CSME Objectif 3: Accroitre la proportion des jeunes qui ont accès aux opportunités entrepreneuriales, aux opportunités d’emploi et d’éducation dans le CSME. Gouvernance de la Jeunesse Objectif 4: Une plus grande participation et un plus grand partenariat de la jeunesse à travers le renforcement des structures de gouvernance de la jeunesse. 33
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Développement des ressources humaines Objectif 5: Une politique intégrée pour le développement de la jeunesse Objectif 6: l’accès à l’enseignement supérieur pour 30% des diplômés de l’école secondaire Objectif 7: développement d’une population consciente des enjeux écologiques Sports et culture Objectif 8: Les sports pour tous Objectif 9: L’optimisation de l’avantage de la Région dans les domaines du sport et de la culture ☼☼ ☼ 34
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INTRODUCTION
La CARICOM est une association régionale multiculturelle et multilingue d’États souverains dont l’objectif est d’améliorer les niveaux de vie et d’œuvrer ensemble avec les petits États1 en voie de développement à travers la coopération dans la politique extérieure, l'intégration commerciale et économique, le développement humain et social (par exemple: la santé, l’éducation et le développement de la jeunesse) et la sécurité. La 27ème Réunion des Chefs de Gouvernement de la CARICOM tenue en juillet 2006 a autorisé l’établissement d’une Commission sur le développement de la Jeunesse dont la tâche est d’entreprendre « une analyse de grande échelle des défis et opportunités de la jeunesse au sein du CSME et de faire des recommandations pour améliorer leur bien‐être et leur autonomisation ». Le CSME est la forme la plus profonde de l’intégration régionale et il a pour but de relever les défis posés par la mondialisation et la libéralisation du commerce en augmentant la capacité productive de la région et les opportunités des citoyens pour un meilleur emploi, le développement de leurs affaires, l’expression, l’accomplissement de soi et la croissance. A la suite de la déclaration (ci‐dessous) de la Commission Antillaise sur l’importance de la jeunesse pour le développement caribéen (1995), la décision 1
Pays membres (15) Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Haïti, Jamaïque, Montserrat,
Saint-Christophe-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Suriname et Trinidad-et-Tobago. Membres associés
(5) Anguilla, Bermudes, Îles Vierges Britanniques, Îles Cayman, Îles Turks-et-Caicos.
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d’établir la Commission de la Jeunesse est le signal le plus clair qu’une action décisive est sur le point d’être prise. La voix de la jeunesse a été reconnue comme une dynamique importante dans l'évolution de ces stratégies régionales et la participation de la jeunesse dans le processus de recherche des solutions. Cette voix est, de plus en plus, considérée comme essentielle parce que les décisions prises maintenant auront un effet sur les décisions des futurs leaders. Vue comme catalyseurs du potentiel de développement de la région, la participation de la jeunesse a été, de plus en plus, réitérée comme critique dans le discours sur l'unité. (Rapport de la Commission Antillaise, Temps pour l’Action, 1995) Les critères de sélection des membres de la commission incluent « un passé professionnel de leadership exceptionnel, un travail excellent et dévoué d’une qualité exceptionnelle dans le domaine du travail de la jeunesse ou des sciences sociales, les recherches et/ ou les interventions communautaires». Les membres de la commission sont nommés par leurs collègues et sélectionnés par le Secrétariat de la CARICOM en consultation avec les représentants du travail de la jeunesse et les partenaires de développement. La Commission a été inaugurée en mars 2007 au Suriname par Son Honorable M. Runaldo Venetiaan, le Président du pays et la liste des membres de la Commission se trouve dans l’Annexe 1 de ce rapport. La structure et la fonction de la Commission soulignées ci‐dessous reflètent la mise en application (et aussi l’essai) des principes acceptés régionalement et internationalement des approches multisectorielles et collaboratives, des partenariats jeunes‐adultes, de la participation de la jeunesse et de la collaboration d’agence. Cette approche systématique a rendu la structure et la 37
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
fonction de la Commission uniques et a fait d’elles, un modèle potentiel des meilleurs pratiques. Aperçu de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse Composition: 8 jeunes et 7 technocrates pris de 8 États membres Fonction: Développement du plan de travail, exécution et révision à travers les efforts de groupes et individuels, consultants engagés, grand degré de participation et de partenariat de la jeunesse. Recherche: Évaluation quantitative et qualitative des opinions d’une grande section d’approximativement 6000 ressortissants âgés de 10 à 29 ans dans 13 pays. Renforcement des capacités: Formation en matière de sensibilisation de genre, du développement de la communication et des objectifs, de l’apprentissage expérimental à travers des stages et une exposition multiculturelle. Soutien administratif et logistique: Secrétariat de la CARICOM et Départements des Affaires de la Jeunesse ; Alliances stratégiques : Réseaux et partenaires de développement de la jeunesse y compris le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Fonds de Développement des Nations Unies pour la Femme (UNFEM), le Programme du Commonwealth pour la Jeunesse (CYP), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Programme des Nations Unies pour le Développement (UNDP), le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs Ressources financières et autres ressources : États membres, partenaires de développement, le système des Nations Unies La Commission voudrait préciser clairement dès le début que son approche de l’exécution du mandat des Chefs de gouvernement a été influencée par trois importantes convictions communes. La première conviction est que l’intégration régionale est la clé du développement optimal des petits pays en voie de développement de la Communauté et de la population régionale. Deuxièmement, étant une institution sociale, le CSME sera lourdement dépendant de la connaissance, des capacités, des compétences, des valeurs et attitudes des 38
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
jeunes. Des 10 millions ou 64% de jeunes de moins de 30 ans, 4 500 000 sont âgés de 18 à 30 ans. Les prévisions sur la population montrent une signifiance démographique continue des jeunes à moyen terme. D’ici 2020, 58% auront moins de 30 ans et d’ici 2035, 50% auront moins de 30 ans comme le montre le graphe 1 qui suit. Graphe 1 39
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Population des jeunes de la CARICOM – Prévision de 2020
Source : Base de données du Bureau International de Recensement des Etats Unis (BID) 40
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Graphe 2 Population des jeunes de la CARICOM – Prévision de 2020 CARICOM Population - 2035 Projection
100+
95-99
90-94
85-89
80-84
Age Range
75-79
70-74
65-69
60-64
55-59
50-54
45-49
40-44
35-39
30-34
25-29
20-24
15-19
10-14 years
5- 9
0-4
1500000
1000000
500000
0
Numbers
500000
Male
1000000
Female
Source: Base de Données du Bureau de Recensement des Etats Unis (US Census Bureau International Data Base) (BID) En dernier lieu, la Commission est convaincue que les jeunes sont des ressources sous utilisées pour le développement des communautés caribéennes, des pays et de la Région. Ils sont intelligents, pleins de potentiels, créatifs et énergétiques et ils ont une perspective unique. Ils contestent l’immobilisme et ils sont plus 41
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ouverts aux influences du monde extérieur que leurs aînés. Ces caractéristiques les ont, souvent, amenés à devenir des agents dynamiques du changement social, technologique, politique et même économique dans les Caraïbes. Particulièrement dans l’environnement technologique qui change si rapidement et dans lequel les inventions deviennent dépassées presque aussi vite qu’elles sont introduites, c’est vers les jeunes que la génération des adultes se tourne pour apprendre des nouvelles choses. La Commission est, donc, d’accord avec Girvan (2007) que les jeunes sont, à la fois, des bénéficiaires et des ressources pour le développement économique et social et que l’avancement des intérêts de la jeunesse est crucial à l’avancement de l’intégration économique. À cet égard, le plan de développement des ressources humaines de la région doit pourvoir des opportunités et encouragements à tous les adolescents et jeunes pour améliorer leur niveau de vie et pour participer activement à la création d’une communauté qui remplit leurs besoins. Nous offrons quatre impératifs importants pour cette opinion: • Impératif politique: les principes de bonne gouvernance acceptés sur le plan international suggèrent que la marginalisation, l’exclusion et la non‐
participation des citoyens ont de conséquences néfastes sur l’ordre social. L’expérience a montré que les décisions prises, sans la participation des jeunes, ont très peu de rapport avec leurs besoins et intérêts. • Impératif social: les jeunes portent le fardeau disproportionné des principaux problèmes et questions sociaux qui affectent les sociétés 42
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
caribéennes et ils ont ainsi un rôle spécial à jouer dans la résolution de ces problèmes et questions. Impératif démographique: les adolescents et les jeunes sont un avantage démographique et les bénéficiaires du CSME dans les 25 prochaines années. Une utilisation optimale doit être faite de leur énergie et talent dans la transformation économique, sociale, culturelle et structurelle. • Impératif culturel: les jeunes ont besoin d’être imprégnés d’un fort sens de l’identité nationale et régionale et une appréciation profonde de leur héritage culturelle unique. En tant que catalyses créatifs et innovateurs de développement, leur volonté de contester l’immobilisme et de pousser les frontières des conventions fait d’eux des intervenants dans la définition et l’établissement de notre civilisation caribéenne. Contextualisation de l’adolescence et de la jeunesse Les livres définissent l’adolescence comme un stade entre l’enfance et l’âge adulte marqué par des changements intenses physiologiques, sexuels et intellectuels et appelé puberté à son début. La puberté se produit deux ans plus tôt chez les filles (autour de 10 à 11 ans) que chez les garçons. Elle s’accompagne par des changements dans les rôles, les attentes et les présomptions. C’est à ce stade que l’influence des pairs augmente à un degré aussi élevé que, sinon similaire au degré de l’influence de la famille. 43
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
L’âge adulte est connu comme un stade d’indépendance personnelle et de maturité sociale marqué par des étapes importantes de développement culturellement déterminées qui, dans le monde occidental, incluent vivre dans sa propre maison, avoir un bon emploi, et ou avoir une famille. La jeunesse est un terme sociologique qui réfère à ce stade du cycle de vie qui se situe entre de l’adolescence moyenne (14 à 15 ans) et l’âge adulte. En d’autres termes, c’est le stade où on n’est plus un enfant mais pas encore un adulte. C’est difficile de déterminer la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte et le terme « jeune ». À moins que ces termes ne soient précédés par les mots « entrepreneurial», « artistique», « à l’école » ou autres qualificatifs descripteurs, ils ont une signification différente pour les différentes personnes. Ce problème se complique, de surcroit, par le fait qu’une personne âgée de 12 ans peut être un parent, peut gagner sa vie et peut vivre seule ; ou par le fait qu’un individu de 30 ans peut être sans emploi, peut vivre avec ou être totalement dépendant du soutien de ses parents. Pour le but de la programmation, les décisionnaires et les agences de développement utilisent systématiquement les critères de l’âge pour définir les adolescents et les jeunes. L’UNICEF, par exemple, définit un enfant comme étant toute personne âgée de 0 à 18 ans. Les Nations Unies et le Commonwealth définissent respectivement la jeunesse comme cette portion de la population qui est âgée de 15 à 24 ans et de 15 à 29 ans. L’absence d’une définition régionale de la jeunesse (au Guyana, un jeune peut être âgé de 35 ans) aussi bien que les variations entre et parmi les États membres concernant l’âge de la majorité, du mariage, du droit de vote, de la consommation d’alcool et les autres étapes de 44
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
l’adulte légal, rendent la coordination et l’harmonisation des politiques et programmes régionaux difficiles. Cependant, en fin de compte ce sont les contextes socio‐économiques et culturels dans lesquels les jeunes et les adolescents vivent qui déterminent largement le point du cycle de vie où les citoyens sont donnés des droits légaux ou autres droits et privilèges. Ainsi, la Commission met en garde contre l’utilisation d’une définition stricte et chronologique de l’âge pour l’adolescence et la jeunesse et recommande plutôt, une approche qui est sensible aux caractéristiques transitoires qui marquent leur place dans le cycle de vie. Ceci sera pleinement développé dans le chapitre 5 dans lequel la Commission discute de l’importance de « la compréhension des jeunes ». Approche du cycle de vie au développement L’approche du cycle de vie (Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant) reconnait le manque d’uniformité dans les processus de développement durant l’enfance et la jeunesse et souligne les périodes de développement sensibles comme des fenêtres d’opportunités pour des interventions positives dans un grand nombre de secteurs. Tout mal significatif qui se produit durant les premières périodes critiques, est susceptible de produire des conséquences graves, souvent irréversibles, qui auront des impacts de génération en génération. Et ces impacts, bien que cumulés, peuvent ne pas se manifester jusqu’à l’adolescence. C’est pour cette raison que les programmes de développement de la petite enfance sont essentiels pour une jeunesse réussie. 45
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Le cycle de vie pourvoit un cadre puissant pour la compréhension des vulnérabilités et opportunités d’investir dans les adolescents et les jeunes. Deux concepts sont importants pour ce rapport. Premièrement, le fait qu’un adolescent fasse, sans problème, la transition à l’âge adulte ou pas, est déterminé d’une grande manière par le pouvoir et l’efficacité des agences de socialisation. Si tout ce déroule normalement, plus les relations formées par une famille, une communauté et par un environnement scolaire fonctionnellement sain sont profondes, plus les résultats sont positifs. Plus les influences néfastes exercées par le groupe de pairs sont fortes quand les relations avec la famille et l’école sont faibles, plus ces influences sont négatives. Deuxièmement, dans une société qui fait peu de distinction entre les adolescents et les jeunes, l’approche du cycle de vie prévoit des politiques et des interventions programmatiques définies qui visent les enfants, adolescents et jeunes sans brouiller les lignes de démarcation. C’est précisément à cause de la transition holistique et sans problème promue par l’approche du cycle de vie que la Commission a jugé important de saisir les opinions des jeunes personnes âgées de 10 à 14 ans à qui nous nous referons dans le rapport comme adolescents, aussi bien que les opinions des jeunes personnes âgées de 15 à 29 ans à qui nous nous referons comme jeunes. Méthodologie de la recherche Les recherches prioritaires de la Commission pour analyser la situation de la jeunesse, ont été raffinées en fonction des recommandations d’une étude préliminaire faite par le Secrétariat de la CARICOM en 2007. Cette étude préliminaire trouve qu’un grand accent est placé sur les données théoriques et de 46
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
diagnostique sur l’éducation, le travail, la santé et autres secteurs mais trouve peu de données sur les perceptions individuelles, les valeurs, attitudes, rêves et aspirations qui dirigent les comportements. La Commission a, par conséquent, placé la priorité sur le recueil des opinions des adolescents et des jeunes de 10 à 29 ans par le biais d’un cadre de recherche intégré qui comprend les modules suivants. • Analyse documentaire : Questions pertinentes aux jeunes Caribéens 1990 – présent2; • Pertinence, fonctionnalité et la réponse des structures de gouvernance de la jeunesse caribéenne dans 10 pays • Vision, aspiration, identité, inquiétudes et opinions du CSME d’une grande catégorie de jeunes qui sont ou ne sont pas à l’école ou dans une institution informelle dans 12 pays. • Risques, vulnérabilités, endurance et protection dans 3 pays • Sondage en ligne sur les opinions des adolescents et jeunes caribéens sur la CARICOM et le CSME • Connaitre Haïti à travers la voie de la jeunesse • Avantages de l’investissement dans la jeunesse dans les États membres de la CARICOM 2
L’analyse documentaire ne couvre que les pays anglophones de la CARICOM.
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Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
• Statut de l’exécution des mandats du Conseil du Développement Humain et Social (COHSOD) de 1999 au présent Etant un partenaire stratégique de la Commission, l’UNICEF, a entrepris des études sur la tranche d’âge de 10‐14 ans pour compléter le travail de la Commission, particulièrement une analyse documentaire et une analyse de la vision, des aspirations, de l’identité, des inquiétudes et des opinions des adolescents sur le CSME. Cette dernière étude a été faite sur les adolescents qui sont à l’école. A part le sondage en ligne, les données sont collectées au niveau national par les leaders de la jeunesse qui ont été formés par la Commission et ont reçu le soutien technique des coordinateurs de recherche nationaux. Ils ont reçus le soutien logistique du Secrétariat de la CARICOM et des départements responsables pour les affaires de la jeunesse. Les équipes de recherche et les réseaux régionaux de jeunesse ont aussi donné leur soutien aux initiatives de sensibilisation axées sur la communauté pour promouvoir le travail de la Commission. Les méthodologies de recherches sont résumées ci‐dessous. (i) Recherche documentaire sur les problèmes relatifs au développement régional et l’intégration, le développement des ressources humaines et le développement des adolescents et des jeunes ; (ii) Sondage en ligne et sondage des groupes de discussion, entrevue et sessions de rap avec la participation d’à peu près 6 000 adolescents et jeunes de 13 pays et les travailleurs de la jeunesse et les représentants de gouvernements de 10 pays; 48
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
(iii)
L’examen des données secondaires additionnelles provenant d’une série d’études et de rapports techniques et politiques sur la jeunesse caribéenne et les problèmes de développement. Il doit être dit dès le début que des secteurs importants de la jeunesse ont été omis de la recherche documentaire. Ces secteurs incluent les communautés indigènes et tribales du Suriname, du Guyana, de Belize, de la Dominique, de Saint‐Vincent‐et‐les‐Grenadines à cause du manque de recherche disponible. Un résumé plus détaillé de la méthodologie de la Commission peut être trouvé dans l’Annexe 2 de ce rapport. Bien qu’une analyse plus complète soit préférable, la conduite d’une recherche primaire sur la situation de la jeunesse dans les Caraïbes aurait été un très long et très couteux exercice. La petitesse des échantillons de groupes dans les pays participants et la dépendance sur les données secondaires disponibles ont limité notre capacité de séparer les données par âge ou par sexe et de généraliser les résultats. Cependant, l’étude d’un échantillon d’approximativement 6 000 répondants veut dire que les perspectives recueillies ne peuvent pas être ignorées. Structure du rapport Ce rapport provient d'un certain nombre de rapports régionaux discrets sur chaque module de recherches, qui compilent les résultats nationaux et distillent les problèmes et les tendances régionaux. Les opinions des adolescents et des 49
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jeunes sont stratégiquement placées dans tout le rapport pour permettre au lecteur d’avoir une idée de leurs vies et de leurs manifestations comportementales. Le rapport discute du fait que les jeunes font partie de la catégorie de la population la mieux placée par vertu de leur potentiel créateur, pour jouer le rôle principal dans la réponse aux défis de la mondialisation et, par conséquent, aux demandes de l'intégration régionale et du CSME. Cependant, malgré les mesures positives pour exploiter leur participation, non seulement ils savent peu du CSME, la multiplicité des problèmes auxquels ils sont confrontés ainsi qu’une tentative sans enthousiasme de l’établissement des structures de gouvernance significatives, mettent dans l’ombre leur engagement à la région. En mettant un accent sur ce qui doit être fait, le rapport demande la prise de quatre mesures importantes. En plus de la démonstration d’une meilleure compréhension des jeunes et d’une reconnaissance tangible de la contribution des jeunes à la région, le rapport demande que plus d’investissements stratégiques soient faits dans la jeunesse en démontrant les avantages que les États membres et la Région toute entière obtiendront. Le rapport demande aussi un changement radical vers un partenariat avec les jeunes pour trouver des solutions aux problèmes épineux auxquels nous sommes confrontés. Le rapport est structuré de manière à faciliter le développement de cet argument. Le chapitre 1 de ce rapport place le développement de la jeunesse dans les contextes régionaux et globaux. Les chapitres 2, 3 et 4 présentent les conclusions de la Commission en ce qui concerne la jeunesse et le CSME, la situation de la jeunesse dans la région, la pertinence, la fonctionnalité et la réponse des structures de gouvernance de la jeunesse respectivement. Ces conclusions 50
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
révèlent les défis majeurs auxquels les jeunes font face et les faiblesses dans les structures établies pour remplir leurs besoins et posent la question quant à savoir ce qui doit être fait. Cette question est le titre du chapitre 5. Le chapitre 6 conclut le rapport avec les recommandations pour la création d’un environnement plus propice à l’efficacité des politiques de jeunesse, au partenariat et au développement. Une série d’objectifs de développement de la jeunesse de la CARICOM découle de cette analyse. 51
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
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CHAPITRE 1
LES CONTEXTES GLOBAUX ET REGIONAUX DU
DEVELOPPEMENT DE LA JEUNESSE
1. La commission de la CARICOM sur le développement de la jeunesse a été commissionnée à la veille de la crise économique globale que peu de gens avait imaginé, était sur le point d’engloutir toute la planète, y compris et en particulier les plus grandes économies. Si le CSME a été conçu pour repositionner la région dans l’ère de la mondialisation au moment où la concurrence pour le flot des biens et capitaux a rendu l’intégration économique une nécessité pour notre survie. L’impact de la crise actuelle, sous forme de la baisse des demandes et des capitaux, rend nécessaire et urgente la discussion de l’urgence du CSME et du rôle critique que la jeunesse doit jouer en son sein. 2. La Communauté continue de chercher et de mettre en exécution les solutions communes aux multiples crises qui ont érodé les gains obtenus durant les dernières décennies. Récemment, ce fait a été apparent par exemple, dans les initiatives qui sont relatives au crime et à la violence, et en particulier dans l’effort régional de développer un plan complet de lutte contre la délinquance; dans les efforts d’intégrer l’égalité des sexes dans les politiques et programmes; de trouver une solution pour les inégalités dans les avantages accumulés par les deux sexes dans les domaines importants à leur développement; et dans le contexte de la crise économique globale récente citée ci‐dessus, l’établissement du groupe de travail de la CARICOM par la Conférence des Chefs de 53
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gouvernement en juillet 2009, pour s’occuper de la réaction de la Région à la crise financière globale. Contexte historique
1. La mission d’établir une commission sur le développement de la jeunesse se produit dans le contexte de l’attention croissante portée sur les jeunes dans les plus hauts forums dans le monde. À partir des années qui ont suivi la Seconde Guerre Mondiale, les socialistes et les capitalistes, en réalisant le pouvoir des jeunes dans la lutte pour la paix, ont consacré des ressources considérables et la propagande pour courtiser la jeunesse du monde dans l’atmosphère de la Guerre Froide. La Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique (World Federation of Democratic Youth, WFDY) et l’Assemblée Mondiale de la Jeunesse ont été sponsorisées respectivement par les groupes capitalistes et socialistes. Ces initiatives ont été égalées avec des organisations similairement sponsorisées qui faisaient la concurrence pour l’intelligentsia de la jeunesse et des étudiants du troisième cycle à travers le monde et elles ont été suivies par des réunions mondiales dont l’une des plus connues était le Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants. Les jeunes et les étudiants des pays de la CARICOM ont assisté au onzième événement du Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants. 2. Pendant ce temps, en 1965, les Nations Unies ont adopté une « Déclaration concernant la promotion parmi les jeunes, des idéaux de paix, de respect mutuel et de compréhension entre les peuples » avec des objectifs 54
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similaires à ceux projetés par les deux groupes à savoir la paix mondiale et l’amitié entre les peuples. Vingt ans plus tard, les Nations Unies ont déclaré 1985, l’Année Internationale de la Jeunesse. Au cours du 10ème anniversaire de la déclaration de 1985 comme l’Année Internationale de la Jeunesse, les Nations Unies ont adopté le « Programme Mondial d’Action pour la Jeunesse pour l’an 2000 et au delà » qui a donné aux États membres, un cadre de politique dans 10 domaines dont : l’éducation, le genre, la pauvreté, l’abus des stupéfiants, l’environnement, le travail, la délinquance, les sports et les loisirs et la participation dans le processus de prise de décision. Douze ans après, le monde a reconnu la force indubitable des jeunes et en 2006, un Programme Spécial des Ambassadeurs de la Jeunesse des Objectifs de Développement du Millénaire des Nations Unies a été établi. L’ancien Secrétaire‐Général des Nations Unies, Kofi Anan, a souligné l’importance de faire participer la jeunesse pour atteindre les objectifs de développement du millénaire désirés. 3. Les Caraïbes ne sont pas restées en arrière dans le sentiment et dans la recherche d’exploiter la force de la jeunesse. À la suite des bouleversements des années 1930 dans lesquels les jeunes travailleurs ont amené beaucoup d’énergie et de militantisme, l’église et les mouvements syndicaux ont commencé à établir des divisions de la jeunesse suivis par les partis politiques dans les années 1960 et 1970. Le Mouvement du Pouvoir Noir (Black Power Movement) qui a déferlé sur les Caraïbes à la fin des années 1960 et les mouvements politiques du gauche nés de ce mouvement, étaient essentiellement des mouvements de l’intelligentsia de la jeunesse qui contestaient l’immobilisme. La jeunesse a commencé à 55
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exercer leurs impacts sur les politiques nationales et dans plusieurs, ces impacts sont décisifs dans les résultats des élections nationales. Le Programme du Commonwealth pour la Jeunesse établi en 1974, est une réponse institutionnelle par les gouvernements du Commonwealth au dynamisme de la jeunesse de cette époque. 4. Au milieu des années 1970, la fusion régionale des jeunes a pris une trajectoire plus structurée quand les agences comme la Conférence Caribéenne des Églises (Caribbean Conférence of Churches, CCC) et le nouvellement établi Programme du Commonwealth pour la Jeunesse ont commencé à organiser les événements régionaux pour réunir les jeunes de la région. En plus des événements comme les Jamborees régionaux et la programmation bien établie des groupes en uniforme, ces agences ont organisé des tours et programmes d’échange de jeunes. Ainsi, les jeunes de toute la région ont commencé à apprendre les uns des autres et à faire des partages, établissant leur propre plate‐forme d’unité et d’intégration à travers la Région. 5. La période Watershed du développement de la jeunesse dans la Région était dans les années 1980, quand une ruche d’activités a signalé la célébration de 1985 comme « l’Année Internationale de la Jeunesse ». La plupart des États membres ont réagit favorablement à la mission des Nations Unies en établissant, développant et dans certains cas, en revitalisant les programmes gouvernementaux de la jeunesse. Les Départements de la Jeunesse des États membres de la CARICOM ont commencé à recevoir une plus grande attention et les jeunes, souvent sans 56
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un soutien direct des gouvernements, ont établi, renforcé et revigoré leurs Conseils Nationaux de la Jeunesse (NYCs). Réalisant le potentiel pour la représentation et la défense accrues de la jeunesse à travers les Caraïbes, les Conseils Nationaux de la Jeunesse se sont réunis en 1987 et ont formé la Fédération Caribéenne de la Jeunesse (CFY) qui, à l’époque, a servi comme le corps représentatif légitime de la jeunesse pour le développement de la jeunesse dans les Caraïbes. 6. En faisant de la jeunesse une priorité de développement, les Nations Unies ont mené un changement de paradigme, qui a introduit l’adoption complète du concept du développement de la jeunesse dans lequel, les agents de développement considèrent les jeunes comme des richesses et le terme « jeunesse et développement » a acquis une nouvelle pertinence comme un concept de développement. Les appels pour l’intégration de la jeunesse sont devenus de plus en plus incessants et des opportunités et espaces supplémentaires ont été créés pour que les jeunes puissent activement participer dans la formulation des politiques qui auront des impacts sur leurs vies à la fois individuellement et comme groupe démographique. Bien qu’on ne puisse pas affirmer catégoriquement que les jeunes eux‐mêmes ont un sens de « possession » et d’ «autonomisation» que cette nouvelle voie avait prévu introduire, la preuve montre certainement une plus grande sensibilité vers l’intégration de l’autonomisation de la jeunesse dans les plans de développement et dans les travaux des agences régionaux de développement, des agences de la jeunesse et des ministères de la région. 57
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7. Les gouvernements de la CARICOM, encore une fois, ont pris inspiration du « Programme Mondial d’Action de 1995 » en adoptant une Stratégie Régionale pour le Développement de la Jeunesse (RSYD) en 2001 avec l’objectif de chercher des solutions aux problèmes critiques auxquels la jeunesse caribéenne fait face. L’une de ces stratégies est de donner à la jeunesse une voix dans l’élaboration des politiques publiques, en reconnaissant leur pouvoir de contribuer aux niveaux les plus élevés. Il n’y a pas une meilleure manière de donner une signification à ceci dans les circonstances actuelles, qu’en engageant l’intellect créatif et l’énergie de la jeunesse pour faire face à l’avancée inexorable de la mondialisation. Les défis globaux et régionaux actuels
1. La mondialisation, l’interrelation du monde comme une place du marché, rendue possible par l’invention et le développement de nouvelles technologies de communication, est différente du néo‐libéralisme qui a pris avantage de son avancée mais dont les principes de flux de capitaux non réglementés ont été identifiés comme la cause principale de la crise globale actuelle. Cependant, même avec l’imposition des restrictions et régulations sur le libre échange à travers l’intervention des états, il restera une interrelation globale. Comme nous le rappelle Clive Thomas (200 :12), le célèbre économiste caribéen, cela représente « un changement de paradigme incontestable, à la fois dans la manière dont le monde est conçu et comment on s’y conforme ». Il n’est plus possible de réfléchir de façon efficace sauf dans le cadre d’un monde qui est globalement interconnecté. 58
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Selon professeur Thomas, la transformation globale actuelle dans les domaines de la science et de la technologie, la prolifération et la trans‐ nationalisation des problèmes sociaux comme le trafic de drogues, le terrorisme et la commercialisation de la connaissance, sont sans précédent dans leur vitesse, leur échelle et leur envergure. Elles sont globales par définition et en plus du transfert massif de richesses effectué par le néo‐
libéralisme de ce que Nettleford appelle « le deux‐tiers monde » vers le monde le plus développé, elles resteront de sérieux défis quand le système financier global va se remettre. 2. La technologie et la philosophie du libre‐échange ne se sont pas les seuls moyens à travers lesquels le monde est interconnecté. Le changement climatique global dû aux émissions de carbone provenant de l’utilisation de combustible fossile, pose maintenant une grande menace non seulement au pas du développement, mais aussi à la planète entière et même à la vie humaine elle‐même. 3. Il n’y a jamais eu un temps dans l’histoire du monde moderne où les pays des Caraïbes ne faisaient pas partie, pour le pire ou pour le meilleur, d’une économie externe voire d’une économie globale. Aujourd’hui, avec la perte des marchés préférentiels et du mouvement du capital dans la recherche de la main d’œuvre bon marché, leurs économies ont la réputation d’être fragiles et largement dépendantes des ressources naturelles pour leur croissance et stabilité. Mais la montée des températures, du niveau de la mer et les autres conséquences du changement climatique global comme la fréquence croissante des ouragans, des inondations et de la sécheresse, 59
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vont surement avoir des impacts à la fois, sur le tourisme et l’agriculture dont les pays des Caraïbes dépendent lourdement. Si le sous‐emploi des jeunes est aussi mauvais que la Commission le juge (voir chapitre 3), cela va s’envenimer à moins que des mesures décisives ne soient prises pour résoudre ces problèmes globaux. 4. Dans ces mesures, il doit avoir la réforme de nos systèmes d’enseignement et de formation. Dans la nouvelle économie globale, le marché pour le travail non qualifié devient très restreint et la connaissance est devenue un facteur de production. Les progrès dans les technologies de l’information et de la communication ont engendré le développement de nouvelles industries basées sur les «marchandises légères» à haute teneur en connaissance. Le marché du travail voit des changements radicaux dans les profils professionnels, la conception du travail, la dimension de la profession, à la fois dans le secteur manufacturier comme dans le secteur de service. Les perspectives de réussite sont inextricablement liées au niveau auquel les entreprises sont capables d’incorporer la connaissance dans les processus productifs. La viabilité de la Région dans l’économie globale est donc liée au développement et au rééquipement des ressources humaines au niveau technique et au niveau de la gestion afin de produire des citoyens pour une économie de connaissance sur laquelle un vrai avantage concurrentiel est obtenu. Ceci a des implications profondes pour notre système d’enseignement. 5. L’impact de la mondialisation des temps modernes sur les jeunes a rendu le bien‐être économique de plus en plus dépendant de la disponibilité d’un 60
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groupe de ressortissants qui sont très qualifiés, qui ont beaucoup de compétences et qui sont capables d’être formés pour répondre aux exigences changeantes. Les jeunes, en vertu de la taille démographique de leur groupe, de leur proximité et de leur familiarité avec les plus récentes innovations technologiques et leurs applications à la vie quotidienne, sont dans une position idéale pour être au centre de n’importe quel plan de développement de l’État ou du secteur privé dont l’objectif principal est la création des plateformes de la nouvelle technologie, de la recherche et de l’innovation. Cependant, comme on l’a développé dans le chapitre 3, la jeunesse caribéenne, comme un groupe, non seulement elle sous‐performe dans les domaines nécessaires à la Région pour qu’elle puisse faire la concurrence avec succès dans l’environnement global, mais elle porte aussi le fardeau du chômage que leur nombre ne peut pas justifier. La disparité entre l’état actuel des ressources et des initiatives de formation et les besoins technologiques actuels de la société, entrave leur capacité de participer dans l’économie globale et par extension dans le CSME. 6. Avec les défis de la mondialisation, la jeunesse caribéenne courent un risque énorme de dissociation sociale et économique. Les nouvelles technologies de la communication et de l’information (TCI) ont ouvert de nouvelles opportunités pour la diversification culturelle, le développement social et économique, et une concurrence accrue. Au même moment, ces mêmes technologies sont aussi complices des changements rapides et considérables des valeurs et normes traditionnelles que les sociétés de la région peuvent accepter avec aisance. Les rêves, les aspirations, les attitudes et les valeurs des jeunes ont été influencés pas nécessairement 61
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positivement, par la globalisation, puisque la région a été dépassée par la prolifération et la trans‐nationalisation du trafic de la drogue et le crime qui sont sans précédent par leur échelle et envergure. L’impact a changé complètement la manière dont les jeunes vivent, leur accès à l’éducation, leur participation dans la société, leur interaction, la manière dont ils conduisent les affaires et passent leur temps. 7. Cependant, d’un côté plus positif, le fait que les technologies de la communication et de l’information (TCI) sont maintenant offertes dans les pays anglophones pour la certification officielle du Conseil Caribéen des Examens (Caribbean examinations Council, CXC) aux niveaux secondaires et postsecondaires3, crée la possibilité pour une plus grande section de la jeunesse à être exposé à ses rudiments à un âge relativement jeune et en grand nombre. 8. La capacité des gouvernements régionaux à lutter à bien contre, voire surmonter ces défis, a été compromise par une convergence de facteurs comme les modèles de développement ratés, le surendettement et le remboursement de la dette, la lutte contre le trafic de drogues et les problèmes sociaux associés comme les gangs de criminels, le taux croissant de la violence et le bouleversement social et une plus grande fréquence des désastres naturels liés au changement climatique. 3
Le Conseil Caribéen des Examens (CXC) est une institution régionale qui coordonne les examens régionaux et donne le
Certificat Caribéen de l’Éducation Secondaire (Caribeean Secondary Education Certificate, CSEC) aux élèves qui finissent leurs
études secondaires et l’Examen Caribéen d’Études Supérieures (Caribbean advanced Proficiency Examinations, CAPE) pour
les élèves qui préparent leurs examens d’entré à l’université.
62
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9. Les défis globaux et régionaux que l’énergie créatrice de notre jeunesse doit surmonter, sont nombreux mais, quatre problèmes interdépendants de développement se démarquent: le développement économique, le développement soutenable, le développement humain et social et le développement de l’environnement. Sur quelles bases soutenables et écologiques, le développement économique de la région doit‐il se reposer? Comment peut‐on aider ce développement pour qu’en retour il améliore le développement du capital humain et social ? 10.Afin de relever ces défis, il y a un besoin critique de réorganiser nos systèmes d’enseignement et de formation. Cela demande aussi un changement de paradigme dans le plan de développement régional des ressources humaines qui place efficacement les jeunes comme des partenaires dans l’entreprise du développement. Le partenariat avec la jeunesse est l’un des quatre impératifs soulignés dans le Chapitre 5 intitulé « la jeunesse et le développement caribéen : le coût de ne pas investir dans la jeunesse ». 11.En résumé, la globalisation présente beaucoup de défis à la région. Mais elle donne aussi à la région des opportunités considérables. La jeunesse caribéenne se montre déjà capable de jouer un rôle important en saisissant les opportunités et en changeant les défis en avantages. 63
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
12.
64
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CHAPITRE 2
LA JEUNESSE ET LE CSME
1. Les planificateurs et les décisionnaires reconnaissent de plus en plus que le CSME concerne le futur des jeunes et qu’il n’y aura pas un succès du CSME à moins que les jeunes ne participent pleinement au processus et qu’ils ne soient pleinement informés sur ce que le CSME signifie pour eux et pour leur future et à moins qu’ils ne soient capables de saisir les opportunités qu’un espace régional intégré leur offre. Le CSME est considéré comme un arrangement tenu par des accords de libre‐
échange interrégionaux et des statistiques du service de l’immigration. Les processus de prise de décisions relatifs aux politiques et programmes du CSME sont à l’ envers et manquent les arrangements institutionnels pour une participation sérieuse de la jeunesse. Le droit de participer au processus de prise de décisions est établi dans la Charte des Sociétés Civiles de la CARICOM et dans le Traite Révisé de Chaguaramas. Malgré les grands progrès faits au cours des dernières décennies, les jeunes ne sont pas pleinement intégrés dans le mécanisme national et régional de prise de décisions. Les jeunes de moins de 30 ans représentent 60% de la population de la région. Ils sont un avantage démographique mais une ressource sous‐utilisée. Ce chapitre fait un compte rendu sur l’état de préparation des jeunes pour bénéficier de et pour contribuer au mouvement de l’intégration régionale, particulièrement au CSME. 65
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CSME : histoire et promesse
1. Dans la Déclaration de Grand Anse, les Chefs de Gouvernement de la CARICOM ont discuté des moyens d’améliorer la qualité de vie de tous les citoyens dans la Région entière et se sont engagés à travailler promptement pour renforcer le processus d’intégration et la capacité de la communauté à répondre aux défis et aux opportunités présentés par les changements dans l’économie globale. Ils ont, en particulier, consenti d’œuvrer vers l’établissement du CSME dans le délai le plus court comme le montre le graphe 3 ci‐dessous, en créant avec succès un espace économique sans problème à travers les 12 Etats membres4, en libéralisant le mouvement des biens, des services, des capitaux et des professionnels dans la région et en facilitant l’établissement des entreprises dans les états participants5. La politique de la libre circulation des compétences est l’un des piliers principaux du CSME et est exécutée à travers l’utilisation du Certificat de Reconnaissance de Compétence6 (aussi appelé Certificat de Compétences). Cette politique est aussi aidée par l’annulation de l’exigence du permis de travail pour certaines catégories de travailleurs par phase en commençant par les étudiants diplômés et en incluant, en fin de compte, toutes les catégories. Selon le Secrétariat de la CARICOM en 2008, 4
Les Etats participant au CSME: Antigua-et-Barbuda, Barbade, Belize, Dominique, Grenade, Guyana, Jamaïque, Saint-
Christophe-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Suriname, Trinité-et-Tobago
5
Tous les États membres sauf Montserrat, Haïti et les Bahamas
6
Aussi appelé Certificat de Compétences
66
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environ 8000 à 8500 Certificats de Compétences ont été délivrés aux diplômés d’université, aux sportifs, aux travailleurs des médias, aux infirmiers, aux professeurs et aux travailleurs du domaine de la culture. Les avantages anticipés du CSME apparaissent dans le graphe ci‐dessous. 67
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Graphe 3 CSME : Avantages prévus ™
pleinement
™ Cadre
Fullyjuridique
developed
développé et appliqué
and
implemented
™ Cadre d’une plus forte
gouvernance
commune
legal framework
CCJ, standards
™ -Stronger
collective
(éducation, biens et
governance
services)
™ Politique
de la Concurrence
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- CCJ, standards
(education, goods
d
La
pleinefull
jouissance
du traitement
The
enjoyment
of
nationale par les citoyens de tous
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treatment by
les
États membres:
™
Échange of
de marchandises
citizens
all Member
™
Prestation des services
States:
™ Mouvement du capital
™ trade in goods
™ provision of services
™ movement of capital
Une
d’œuvre
Amain
creative,
créative, productive,
productive
concurrentielle et basée
sur la competitive
connaissance
and
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–
based workforce
La
liberté
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compagnie
The
freedom
a
ou autre entité juridique et établir
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or
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et opérer cette entité legal
dans
n’importe
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partie du CSME
entity and
and
operate such an entity in
any part of the CSME
CSME:
Avantages
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Benefits
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macroeconomic,
macroéconomiques,
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La
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freedom
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™ Circuler pour chercher
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sur lework
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andmarché
compete
for
n’importe quelle partie
employment
in any
du CSME
portVoyager
of theauCSME
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™
Communauté
™ Travel within
Community
the
2. Le CSME est soutenu par un nombre de politiques et mesures qui ont le but de faciliter une mise en application efficace et sans encombre. Des politiques et des mesures visant à faciliter le CSME, qui représentent des avantages directs pour les jeunes, ont été identifiés dans le tableau ci‐
dessous. 68
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Politiques et mesures clés visant à faciliter le CSME •
Certificat de Reconnaissance de compétences délivré par l’Autorité Compétente de l’État membre •
Mécanisme régional d’accréditation •
Annulation de l’exigence du permis de travail pour certaines catégories de travailleurs par phase, en commençant par les étudiants diplômés et en incluant, en fin de compte, toutes les catégories. •
Transfert des prestations de sécurité sociale •
Voyage sans problème : un passeport de la CARICOM, une file de la CARICOM dans les halls du service de l’immigration, la carte commune ED •
Politiques de droits contingents •
Pan régional d’information publique et de communication •
Organisation régionale de la CARICOM des normes et la qualité (CROSQ) pour établir les normes et assurer la qualité des marchandises dans la région; •
Qualification Professionnelle de la CARICOM (CARICOM Vocational Qualifications, CVQs) 3. La globalisation et les progrès rapides de la technologie ont rendu le succès du CSME dépendant du développement d’une main d’œuvre saine, très qualifiée, créative, à la pointe du progrès technologique et concurrentielle. Les autres qualités préalables incluent la connaissance du pays, la connaissance de l’histoire des Caraïbes et des questions d’ordre mondial, un sens de l’identité caribéenne, la tolérance, le respect de l’individu et des 69
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différences culturelles et une culture de la paix. Il est d’une importance critique que le jeunes soient dévoués au régionalisme et aient confiance que leurs rêves et aspirations se réaliseraient dans la Communauté Caribéenne. Ces qualités préalables sont reflétées dans le profil régional du jeune caribéen idéal développé par les jeunes. 4. L’adhésion du Suriname et de l’Haïti respectivement en 1995 et 2002, a élargi la masse économique de la communauté mais aussi augmenté les défis linguistiques. Le Suriname avec sa diversité multiethnique, son passé colonial principalement hollandais, la richesse de sa population indigène et maroons, sa biodiversité et ses structures sociales et économiques différentes présentent des opportunités et défis nouveaux et passionnants. Un aperçu de l’Haïti, comme le pays membre le plus nouveau et le moins compris de la Communauté, est fait dans le tableau suivant. Haïti : le plus nouveau pays membre de la CARICOM Avec une population d’environ 10 millions, l’Haïti est devenu un membre entier de la Communauté Caribéenne en Juillet 2002. Les médias ont une tendance à s’emparer seulement ces problèmes sensationnels qui renforcent le stéréotype d'un pays qui est politiquement instable, sur le précipice de l'effondrement social et économique et marginalisé en raison des influences directes et indirectes internationales de fait, le surpeuplement, la pauvreté et un taux d’analphabétisme au‐dessus de 50%. La langue française, le manque d’expérience et de contact avec le reste de la communauté et les exigences de visas pour visiter la majorité des (É) Etats de la CARICOM renforcent les fractures politiques et sociales. Grace à la révolution, l’Haïti était le premier État dans l’hémisphère occidental à abolir l’esclavage en 1804 et le pays a servi comme une avant‐garde morale et physique pour la plupart des mouvements antiesclavagistes qui on eu gain de cause dans la région. C’est la république noire la plus ancienne du monde et la seconde république la plus ancienne dans l’hémisphère occidental après les États Unis qui ont eu leur indépendance en 1776. Sa culture 70
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
est riche et variée et le pays a un grand potentiel d’investissement. La couverture médiatique ne fait pas justice à la synergie et à la capacité de surmonter les désastres naturels et le courage de retourner à la vie normale. Bien que les jeunes haïtiens soient frustrés par les circonstances sociales, politiques et économiques de leur nation, plusieurs jeunes exposent leurs valeurs positives et occidentales en matière de la valeur placée sur l’accomplissement des études, les liens familiaux, de la réussite des carrières. Il y a une résonance dans leur discours sur leurs situations désespérées et certains voient l’inclusion et l’intégration au CSME et à la Communauté comme des opportunités qui sont la bienvenue. Pour eux, leur citoyenneté caribéenne est forgée au même moment que leurs naissances. Cette citoyenneté est obtenue à travers une histoire commune de co‐
dépendance et de camaraderie dans la région. CSME: Menace ou Opportunité?
1. Trente‐six ans après la signature du Traité de Chaguaramas, le plus vieux mouvement d’intégration de la région est à la croisée des chemins. Les nouvelles administrations politiques remettent en question les décisions prises par les précédentes et mettent en doute l’utilité et de la CARICOM et du CSME dans l’architecture politique contemporaine des Caraïbes (Jessop, 2008). Anthony (2008) note l’existence d’une procrastination chronique et une indifférence chez les chefs de gouvernement comme le témoignent le manque de progrès sur l’établissement de la Cour Caribéenne de Justice, le désaccord entre les pays sur la libre circulation des travailleurs, le cynisme et la méfiance à la perspective de la formation d’une union politique entre les pays de l’Organisation des États des Caraïbes Orientales (OECO / OECS)et Trinité et Tobago et l’ambivalence de l’Organisation des États des Caraïbes Orientales(OECO / OECS) vers le 71
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
CSME. Face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires, les coûts élevés de l’énergie, la chute des recettes fiscales, les difficultés à financer les systèmes de santé et de l’éducation et un processus dysfonctionnel d’intégration régionale, les états membres semblent se tourner de plus en plus vers les solutions nationales, se concentrent sur les problèmes internes et adoptent le protectionnisme lent. 2. De plus, selon le professeur Norman Girvan (2007), il y a un grand déficit des informations concernant le CSME chez les citoyens ordinaires de la Communauté et une grande invraisemblance concernant son achèvement. Plusieurs citoyens sont cyniques concernant la lenteur de la mise en application, quand d’autres sont inquiets des conséquences néfastes éventuelles de l’augmentation de la concurrence sur le marché de l’emploi et les autres marchés. « Je crois que le CSME est à un carrefour délicat dans sa courte histoire. Ses fondations ont été sévèrement compromises et affaiblies non seulement, pas à cause des différences internes et de la rivalité dans la vision des chefs de gouvernement mais aussi parce que la cohésion, qui est si importante à sa viabilité, a été ébranlée » (Anthony, 2008) « La crise globale et le changement climatique nous soulignent l’importance de travailler ensemble comme une entité unifiée. » (Représentant du CARICOM, 2009) 3. La politique sur la libre circulation des compétences est généralement acceptée mais elle a fait prendre conscience des 72
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
vulnérabilités et des inégalités sociales et économiques comme la pauvreté, l’instabilité des économies nationales, un manque de tolérance pour la diversité culturelle et ethnique et des sentiments d’insularité et de territorialisme. Les citoyens de toutes les tranches d’âge dans les pays moins développés et développées de la CARICOM, ont exprimé leurs inquiétudes que le CSME provoquerait un afflux de citoyens caribéens (aussi appelés « étrangers ») qui sont à la recherche du travail, du logement et d’autres services qui déjà sont difficiles à obtenir créant ainsi la surcharge du système, le déplacement des nationaux, l’accablement du système de l’enseignement et de la santé et la dilution des cultures (Secrétariat de la CARICOM, 2007). Connaissance et perception du mouvement de l’intégration par les
jeunes
4. La commission trouve que l’opinion du professeur Girvan (2007) concernant le déficit des informations sur le CSME, a du mérite. Nous trouvons que le concept de l’intégration est largement inconnu, mal compris et inapprécié chez les adolescents et les jeunes âgés de 10 à 29 ans. Dans chaque État membre et État membre associé pris comme échantillon, certains n’ont jamais entendu parler de la CARICOM. Il y avait trois différents niveaux d’information : ceux qui ne savaient rien (la majorité), ceux qui savaient peu et ceux qui savaient assez pour comprendre la promesse du CSME. 73
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
5. Exception faite des jeunes âgés de 10 à 14 ans en Barbade et en Jamaïque, seule une petite minorité des jeunes âgés de 10 à 29 ans sait quelque chose sur le CSME et la CARCOM et seul un petit nombre de ces jeunes peut identifier les opportunités et avantages concrets. En règle générale, les adolescents âgés de 10 à 14 ans sont peu intéressés par l’exploration et la résidence des autres pays caribéens ou de faire partie du mouvement de l’intégration (UNICEF, 2009). 6. Les opinions des adolescents sont à la fois positives et négatives comme le montre les commentaires faits dans le tableau ci‐dessous: « Le CSME est une bonne chose car tout le monde va vivre dans l’unité »
«Je ne suis pas d’accord car si nous‐mêmes, nous ne pouvons pas vivre en unité, comment les gens qui sont venus des autres pays peuvent vivre ici en unité ? Nous devons être des robots ou quelque chose de la même nature » « Vous savez, quand on a le CSME, on a toutes ces personnes qui viennent du monde et autres ; et quand ils arrivent ici, tout devient difficile pour nous ». 7. L’idée prédominante parmi les jeunes âgés de 15 à 29 ans était que seules les personnes avec un diplôme universitaire ont le droit d’obtenir le Certificat des Compétences. Ils pensent que le CSME établit une discrimination contre l’homme ou la femme ordinaire, et les travailleurs non‐qualifiés et que les pays qui ont peu d’opportunités et d’institutions d’études supérieures sont désavantagés. Ils disent qu’ils font peu confiance à la CARICOM et au CSME et qu’ils manquent de confiance en les directorats politiques, l’échec de la fédération, la divergence croissante entre les intérêts 74
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
régionaux et nationaux, le manque de consensus entre les gouvernements. Il y a un sentiment dominant de pessimisme et de cynisme qui est très prononcé chez les jeunes Haïtiens dont la plupart pensent que le seul objectif de la CARICOM est de tirer avantage de la faible capacité d’exportation et du grand marché de consommateurs de l’Haïti. Ils pensent de surcroit que la CARICOM a perdu son identité et est excessivement influencée par les États Unis et ils sont mécontents des exigences de visas pour entrer dans la majorité des pays de la CARICOM. 8. Ceux qui avaient un peu de connaissance sur le CSME, ne pouvaient pas identifier les opportunités et avantages concrets et ne pouvaient pas expliquer son but. 9. En revanche, les personnes âgées de 15 à 29 ans qui avaient assez de connaissance sur le CSME, le considéraient comme la meilleure chose qui puisse arriver dans les Caraïbes. Pour eux, le CSME autonomise les jeunes à: (i) Accomplir plus, à gagner plus d’argent et d’établir des relations régionales (ii) Apprendre l’histoire sociale et culturelle des autres pays et de mieux apprécier leur propre histoire ; (iii)
Aller au delà des erreurs faites plus tôt dans leurs vies (une seconde chance) ; 75
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
(iv)
Voyager, travailler, établir des entreprises et accéder aux opportunités d’éducation qui ne sont pas disponibles dans leurs pays et de remédier aux manques de main d’œuvre et de compétences dans les autres pays ; (v) Avoir accès à des marchandises et services de meilleure qualité et de jouir d’un niveau de vie abordable. 10.Ils pensent que le CSME améliore les capacités des pays à : (i) Ouvrir leurs frontières, unifier le pays et peupler les parties sous‐développées ; (ii) Réduire l’impact de la fuite des cerveaux ; (iii)
Faire la concurrence avec les blocs commerciaux et avoir un plus grand espace sur le marché ; (iv)
Mettre les Caraïbes sur le marché et stimuler les différents secteurs du tourisme ; (v) Réduire la discrimination entre les pays et la stigmatisation et, (vi)
Augmenter la productivité et la prospérité. 11.Le programme d’information publique du Secrétariat de la CARICOM comporte la distribution d’information par des kiosques, des publications, un bureau de porte‐parole du CSME et des campagnes ciblées pour les élèves du secondaire. Ces programmes sont soutenus par des cellules de contacts nationales du CSME qui se 76
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
trouvent normalement dans les ministères du commerce. Ces stratégies ont tendance à être générales et intermittentes et les jeunes trouvent qu’elles sont très inefficaces, excessivement techniques et vagues. L’inefficacité des stratégies nationales peut être liée aux ressources limitées et à la faible capacité technique. Les degrés de connaissance et de sensibilisation sur la CARICOM et le CSME varient en fonction de l’âge et des pays. Il y a de grands écarts dans les pays comme les Bahamas, Belize, Les Îles Turks‐et‐Caicos. Les principales sources d’information pour les jeunes sont les pairs, les communications des medias et les initiatives basées sur l’école. Bonnes pratiques :
L’Unité du CSME du Secrétariat de la CARICOM a présentement un programme qui circule les étudiants postsecondaires dans les pays participants pour qu’ils vivent l’expérience du processus de la libre circulation et de dialoguer avec les officiers de l’immigration, les représentants commerciaux et autres intervenants clés. Le Secrétariat de la CARICOM en collaboration avec le Barbados Youth Business Trust ont rédigé un programme qui comporte les principes du régionalisme, du CSME et de l’entreprenariat, qui est utilisé comme programme pilote pour sensibiliser les jeunes qui sont à l’école ou hors de l’école en Barbade. Le programme des jeunes Ambassadeurs de la CARICOM au Suriname, en collaboration avec le point de convergence national du CSME et autres intervenants clés ont publié et disséminé largement des brochures favorables aux jeunes sur la CARICOM et le CSME dans la langue néerlandaise. 12.En plus des problèmes identifiés par la CARICOM (2007), la Commission a aussi trouvé que la plupart des adolescents et jeunes ont peur que le CSME résulterait en la réduction de la cohésion 77
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
nationale, de la productivité et de la concurrence, la restriction de l’ascension dans l’échelle sociale, éducationnelle et économique, la diminution de la qualité de vie des gens et la perte du capital culturel. Citoyenneté et identité régionale
1. La jeunesse caribéenne a présenté une vision de la communauté dans laquelle ils aimeraient vivre et qui reflètent leur première vision de 1998 au cours du CARICOM Youth Explosion aux Bahamas. Cette vision met un accent supplémentaire sur la préservation culturelle, la technologie et la sécurité. La vision initiale a été partagée aves les chefs de gouvernement de la CARICOM au cours d’une échange de points de vue faite face à face dans la même année et cette vision a été mise à jour périodiquement par le Secrétariat de la CARICOM à travers des réunions régionales de la jeunesse. La Vision de la Jeunesse Régionale de la Communauté Caribéenne Idéale est énoncée dans le tableau suivant. Vision de la Jeunesse Régionale de la Communauté Caribéenne Idéale
Une société productive, basée sur la connaissance et diversifiée qui : •
Est unie, forte, stable, reconnue et respectée par les pays du premier monde ; •
Est sensible aux problèmes des autres pays dans les Caraïbes, aide les uns et les autres, est consciente que ce qui affecte l’un affecte tout le monde ; •
Exploite un créneau unique, est autosuffisante, juste, ouverte d’esprit, chaleureuse, humaine, sure, stable et libre de discrimination, de corruption, de la drogue et du 78
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
VIH/SIDA ; •
Pourvoit à tous les citoyens une bonne qualité de vie et un coût de la vie raisonnable, un voyage sans restrictions entre les pays et abordable, une éducation de qualité et un travail convenable pour tous ; •
Protège les intérêts des plus petits états et leur donne les mêmes droits, privilèges et avantages ; •
Reconnait, apprécie et garde le pouvoir de la culture vivante •
Autonomise les jeunes à être politiquement conscient et à participer dans le développement ; •
Met en place les fondements pour l’unité économique, politique et sociale. (Commission de la CARICOM sur le développement de la jeunesse, 2009) 2. La vision d’une société unie, forte et stable est en opposition totale avec le cynisme et l’apathie des adolescents et jeunes. En essayant d’identifier le sens de la citoyenneté et de l’identité régionale des jeunes, la Commission a demandé aux jeunes s’ils ont le sentiment d’être des « Caribéens ». La majorité des adolescents et des jeunes ont exprimé de forts sentiments nationalistes. Cependant la grande majorité se considère comme des Caribéens parce que leurs pays sont situés dans la Mer des Caraïbes. De plus, ils n’ont pas très bien compris le concept d «être Caribéen » et ils ont expliqué l’absence d’un sens d’un destin commun et d’une identité, comme le montre la case suivante. « Je sais que je suis un citoyen Caribéen pur parce que je connais mon passé …… »
« Je suis fière d’être Caribéen. J’aime être ……. Le meilleur c’est quand on parle 79
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
deux langues, on est comme deux personnes. Si on parle une langue, on est qu’une seule personne. » « Nous connaissons très peu des Caraïbes pour nous considérer des Caribéens » « Mon île passe en premier, les Caraïbes en second. C’est seulement quand on est en dehors de la communauté qu’on la considère ». 3. Les jeunes attribuent l’absence du sens d’un destin commun et d’une identité à la grande influence de l’Amérique du Nord et aussi aux facteurs identifiés ci‐dessous : (i) Manque d’expérience : affiliation culturelle, politique, sociale et culturelle limitée entre certains pays, coût élevé des voyages et logements régionaux. (ii) Manque d’influence : les intérêts de certains pays qui ont une certaine grandeur, des ressources naturelles et le développement économique semblent avoir la priorité sur les intérêts des autres pays moins privilégiés. (iii)
Manque de relation : les barrières linguistiques, l’invisibilité de la CARICOM et du CSME au niveau national, les exigences de visa pour entrer dans certains des pays de la CARICOM, traitement différentiel et parfois hostile aux points de contrôle de passeport du service de l’immigration à cause de l’origine de la personne, de sa religion et de son orientation sexuelle. 80
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Réalités de la vie dans les Caraïbes pour la jeunesse caribéenne
4. La commission a demandé aux adolescents et jeunes ce que cela est de vivre dans les Caraïbes. En fonction de leurs réponses, il est clair que les deux groupes apprécient, généralement, les traditions démocratiques de la région, sa beauté naturelle, ses diverses cultures, festivals et célébrations. Il y avait cependant, une différence frappante quand la majorité des jeunes âgés de 15 à 29 ans ont décrit leurs expériences comme « OK », « défis », « difficiles », « ennuyeux », « vivre en enfer », « vivre sans espoir » et « mener une vie de chien ». 5. Cette réalité a causé de profonds sentiments de frustration, d’incertitude, de désespoir, de découragement, de colère et d’hostilité qui augmentent l’instabilité des environnements sociaux et politiques dans les Caraïbes et attisent de grands degrés de migration vers l’étranger (Secrétariat de la CARICOM 2007; Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse, 2008). 6. Par contre, les adolescents âgés de 10 à 14 ans, malgré les sentiments de mécontentement et d’accablement, ont une opinion moins négative et plus idéaliste des Caraïbes comme un endroit favorable, plaisant, harmonieux et égal pour tous. Cette opinion devient plus négative chez les adolescents âgés de 13 à 14 ans (UNICEF, 2009). Des exemples des opinions des adolescents qui vivent dans la région caribéenne sont montrés dans la case suivante. 81
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
« Arrêter les crimes, la pauvreté. Aider les pauvres et les nécessiteux et enlever les vagabonds des rues » « Tout le monde doit être donné une chance équitable de travailler et de gagner sa vie et d’avoir une maison convenable » « Les conditions ne sont pas les mêmes. Certains pays ont l’enseignement gratuit. Voyager est un grand problème pour les Jamaïcains. Si ces problèmes existent, c’est que nous ne sommes pas unis » « Je connais peu de la CARICOM et des Caraïbes …… à cause de mes propres intérêts ou parce qu’on n’a pas des informations. Je sens que je suis un citoyen du monde. » 8. Particulièrement pour ceux qui vivent dans les milieux ruraux, ces opinions sont largement basées sur les informations qui dérivent des clips, de l’internet et de la télévision (UNICEF, 2009). Il est donc clair que les efforts de faire naître chez les jeunes une appréciation culturelle doivent commencer dès le plus jeune âge. Les perspectives des adolescents sur la migration vers ou la visite d’un autre pays de la CARICOM sont dans la case suivante. « J’ai été en Jamaïque et c’est le désastre quand on arrive à l’aéroport. Ces gens m’ont plutôt fait peu à cause de manière dont ils s’habillent. Ils parlent une autre langue et ils sont pauvres. » « Je ne me rappelle pas avoir vu une feuille de papier sur cette partie ou ce coin de la rue en Barbade. Cet endroit est propre, l’environnement est propre ….. et ils obéissent à la loi….. ils n’ont pas tous ces problèmes que les voisins ont au Guyana. » « Trinité devient comme la Jamaïque et on ne peut pas aller dans certains endroits car il n’y a que des armes et autres. Ainsi la police et l’agence du maintien de l’ordre ne peuvent vraiment pas contrôler ça. » « Tu ne peux pas aller en Haïti. Si tu y vas, tu ne peux pas revenir ; c’est pauvre et 82
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
dirigé par un dictateur ; trop de vaudou. » Conclusion
1. Il est important de noter que les perceptions des jeunes sur la citoyenneté caribéenne étaient formées plus par un manque de connaissance du régionalisme, en particulier de la CARICOM et du CSME que sur la preuve concrète que ces institutions ont manqué de remplir leurs missions. 2. Le CSME est basé sur un fort sentiment d’engagement aux objectifs de l’intégration régionale et sur une confiance en la capacité de la région de réaliser les rêves et aspirations de ses citoyens. La mesure dans laquelle les jeunes peuvent saisir les opportunités offertes sous le CSME et réaliser leurs rêves et aspirations, dépendra énormément du pas auquel les sociétés caribéennes peuvent construire les ponts de l’appréciation intra‐régionale et la compréhension ; développer chez les jeunes un sentiment de prise de conscience et d’engagement au mouvement de l’intégration depuis un jeune âge ; et un fort sentiment de citoyenneté et d’identité régionale. Il est également important de donner aux adolescents et aux jeunes, les informations appropriées, les capacités, les compétences, les attitudes et valeurs ; et de leur créer des opportunités pour qu’ils participent positivement dans le modelage d’un CSME qui remplira leurs besoins. 83
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
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Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
CHAPITRE 3
LA SITUATION DES ADOLESCENTS ET JEUNES CARIBÉENS
1. Ce chapitre décrit la situation des adolescents et jeunes caribéens en terme de leurs visions, rêves et aspirations et distillent les problèmes et tendances régionaux dans les domaines qui déterminent les opportunités leur étant disponibles. Ces domaines sont : l’éducation, la main d’œuvre et le travail, la santé et le bien‐être, le crime et la violence, la migration, la culture, les sports et les loisirs, l’environnement et la libre circulation. Les voix des adolescents et des jeunes donnent une idée des manifestations de leurs comportements. 2. Une étude de pays de la Banque Mondiale faite en 2003 et intitulée « Caribbean Development Issues and Policy Directions» montre une croyance largement partagée que la jeunesse caribéenne est généralement contente, en bonne santé, fréquente l’école, participe aux événements sociaux et culturels, jouit du bon soutien de la famille et des pairs et planifie son futur. De plus, ils jouent un rôle principal dans la naissance des Caraïbes politiquement indépendantes et plusieurs d’entre eux continuent de contourner les difficultés pour atteindre des objectifs personnels et professionnels nobles. 3. La Commission est en accord avec cette perspective mais deux points ressortent des plusieurs sessions des groupes de discussions conduites à travers la région. L’un de ces points est l’importance que les jeunes de tous les milieux sociaux donnent à l’opportunité d’exprimer leurs 85
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
opinions. C’est comme si un robinet a été ouvert. Des adolescents et jeunes de différents milieux, coulent des sentiments de surprise et de plaisir qu’on veut entendre ce qu’ils ont à dire, et qu’on trouve cela intéressant et qu’il y aura des opportunités pour eux dans le futur de partager leurs opinions. 4. Cependant à mesure qu’ils parlent, ce qui est aussi frappant est l’expression de la négativité, du désespoir et de la frustration. Ces sentiments ont tendance à mettre dans l’ombre la croyance que la majorité des adolescents et jeunes sont bénéficiaires d’une bonne éducation, d’une famille qui les protège et d’un environnement parfois instable qui les soutient. Aspirations et rêves des adolescents et des jeunes
1. Les jeunes définissent un rêve comme « quelque chose qu’on aimerait voir devenir une réalité …. Un grand désir pour quelque chose, quelque chose qu’on veut faire ». A part les jeunes qui n’ont pas pensé à cela avant, ils veulent être quelqu’un; même ceux qui sont très désespérés. Ils rêvent tous d’être le meilleur d’eux‐mêmes. En plus, leurs rêves et aspirations ont tendance à être influencées par les histoires racontées par leurs familles, amis et les medias et par leurs propres connaissances et idées, des droits et privilèges disponibles aux jeunes dans les pays développés. 86
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
« Si une jeune personne n’a pas des aspirations et la détermination, il lui sera difficile de devenir quelqu’un demain » « Rien ne m’arrêtera ou se tiendra sur mon chemin. Je vais être une personne importante » 2. Pour plusieurs, les rêves et aspirations représentent des objectifs personnels qui animent le comportement soit au niveau de la conscience ou au niveau subliminal. D’autres, en particulier, les jeunes les plus âgés, ont peur de rêver à cause de la douleur et la frustration qui découlent de leur réalité sociale et économique et leur résignation que leurs rêves ne peuvent pas devenir des réalités. Ils sont partagés et furieux de faire quelque chose qui est en contradiction directe avec leurs rêves et aspirations. Cette interaction dynamique de stress externe et du conflit personnel consomme ou libère des énergies créatrices, empêche ou facilite la capacité de rêver, et contraint ou améliore l’habilité de penser au futur. « Ce n’est pas réaliste de rêver‐ il n’y a aucune opportunité de les réaliser »
« Mes rêves sont illusoires, cela me fait souffrir. La vie est une jungle. Chacun pour soi et Dieu pour tous. Les jeunes sont exclus. Je rêve de sauver ma peau. » 3. Les adolescents sont en particulier soucieux des liens de famille comme l’illustre la case qui suit. « Il y a des parents qui soutiennent beaucoup leurs enfants mais d’autres disent à leurs enfants les paroles les plus blessantes qui soient et ils disent des choses qui peuvent laisser croire qu’ils haïssent leurs enfants et …..ainsi nous finissons par les haïr et nous ne les voulons pas dans notre vie. » « La plupart du temps, quand des choses se passent, elles nous affectent à partir de 87
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
la maison. Nous avons ce comportement parce que nous vivons avec les querelles et les bagarres tous les jours et elles détruisent nos espoirs et rêves. » « Si on me donne de faire trois souhaits, le premier serait que mon père arrête d’aller dans les bars et arrête de ne pas avoir du temps pour moi. » 4. La vision des adolescents sur ce que la vie devrait être, est très pure. Ainsi, ils sont bouleversés par les choses qui sont devenues courantes pour les jeunes les plus âgés et qu’ils n’adoptent pas comme les armes, les meurtres, la mort, les vols, le viol, les bastonnades. Ils échouent de comprendre pourquoi les adultes sont incapables de voir et rectifier ces éléments qui causent tant de détresse dans leurs vies. Les aspirations, inquiétudes et les choses qui sont importantes aux adolescents et jeunes sont résumées ci‐dessous. Aperçu des Aspirations et Inquiétudes des Adolescents et des Jeunes Aspirations (10 à 29ans): Etre le meilleur que je peux être – des diplômes du second cycle et du troisième cycle : une maison, le mariage et la famille, le bonheur, les voyages dans le monde, la sécurité financière et la richesse, ma propre entreprise, une carrière brillante par exemple : Astronaute, acteur, mannequin, styliste, pilote, chorégraphe, chef, coiffeur, esthéticien, vétérinaire, informaticien, journaliste, ingénieur, footballeur, joueur de cricket, agent de sport, médecin, physiothérapeute, cosmétologue, musicien, architecte, technicien informaticien, chanteur, artiste. Inquiétudes (10 à 14 ans) : Enseignants insensibles et durs, familles et communautés dysfonctionnelles, accès limité à l’éducation, exploitation par les personnes plus âgées par exemple, drogues, viol, société et parents indifférents, crime, violence, justice juvénile, impuissance devant les situations, le manque d’opportunité pour exprimer ses opinions, exclusion sociale, la crise de l’identité. Inquiétudes (15 à 29 ans) : Discrimination, marginalisation et incertitude sur le futur, pauvreté et inégalité, mauvaise santé et mauvais bien‐être, manque de participation, chômage, le manque de 88
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
sécurité de travail, mauvaise qualité de l’éducation et de la formation, crime et violence, justice juvénile, manque de responsabilité personnelle et d’action positive, manque de mentor, manque de soutien, mauvaise gouvernance, famille dysfonctionnelle, le manque d’opportunité pour exprimer ses opinions, exclusion, crise de l’identité, programmes de développement de la jeunesse inefficaces. Ce qui est important (10 à 14 ans): famille, sécurité, amis, nourriture, musique, télévision, éducation, maison, téléphones portables et internet. Ce qui est important (15 à 29 ans): sécurité, amis, nourriture, musique, télévision, maison, mode, téléphones portables, internet, fêtes, sexe, matérialisme. 5. Généralement, les jeunes âgés de 15 à 29 ans envisagent qu’ils vont faire du progrès vers la réalisation de leurs rêves et aspirations en 5 ans, alors que ceux qui luttent pour leur survie quotidiennement sont si envahis par un sentiment de désespoir et de détresse qu’ils se résignent, soit à être mort, à vivre difficilement ou à être incarcéré dans 5 ans ; ou ils sont incapables ou ils ont peur d’imaginer le futur car le présent est sombre et incertain. « Je ne peux pas savoir ce que je serai …… on ne sait jamais, on ne saura jamais. Vous savez, ce monde est comme des montagnes russes. » « Quand j’habitais dans une maison……. Ils ont donné de la drogue au fils de mon cousin qui a 11 ans. J’ai quitté ma famille parce que …… je ne voudrais pas être la prochaine victime donc j’ai dit à ma mère que je ne veux pas rester là‐bas. » Éducation
1. La Commission croit que le coût de Ne Pas pourvoir une bonne éducation au peuple, est trop considérable. Non seulement la région court le risque d’ériger des obstacles au développement en 89
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
ayant une population illettrée, le sentiment de désespoir et les comportements conséquents qui peuvent se matérialiser sont aussi formidables. Aperçu de l’éducation des adolescents et jeunes
2. La bonne mise en pratique du CSME requiert une main‐d’œuvre, très qualifiée et basée sur la connaissance, qui est moralement stable, saine, productive, créative et concurrentielle. Développer une telle main‐d’œuvre est la responsabilité de l’éducation et des autres systèmes sociaux dans la région. Leur rôle est de laisser cours libre au potentiel de la jeunesse caribéenne et de développer ce potentiel. Conformément à la compréhension de l’approche du cycle de vie, cela doit commencer avec le développement de la petite enfance (DPE) et continuer au niveau de l’éducation primaire, secondaire et universitaire. La région a produit d’excellents diplômés qui sont capables de travailler dans le monde mais, c’est un fait déjà reconnu qu’une telle qualité n’est pas toujours la norme. Les systèmes d’enseignement fonctionnent bien en‐dessous des normes acceptées et produisent des adolescents et jeunes qui sont mal‐équipés non seulement pour le monde du travail du 21e siècle mais aussi pour la vie sociale. 90
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Nous sommes confrontés à un certain nombre de problèmes structurels majeurs: Pauvreté
3. Des 25 883 099 personnes qui habitent dans la région caribéenne en 2010, approximativement 5 098 657 sont âgés de 10 à 24 ans (Base de données du Bureau International de Recensement des États‐Unis /United States Census Bureau International Database). Bien que le taux net d’inscription au niveau secondaire et au niveau primaire ait progressivement augmenté dans la plupart des pays pendant les dix dernières années pour les garçons et les filles, le taux d’abandon des études a aussi augmenté. La combinaison de ce fait avec le taux de chômage élevé des jeunes et la limitation des opportunités de développement personnel, caractérisent la vie de plusieurs jeunes dans la région. Les familles qui sont pauvres continuent d’avoir plus d’enfants que les familles aisées et plusieurs adolescents grandissent dans des foyers monoparentaux qui ont tendance à être plus pauvres que les foyers qui ont les deux parents. Le chômage augmente particulièrement la vulnérabilité des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans puisqu’il encourage leur dépendance et limite leur opportunité de développement personnel. « Nous ne manquons pas de créativité, talents ou idées. Quand je vais dans les rues, je vois des choses fabriquées par les enfants des rues doués avec de simples boîtes de jus de fruits. Donnez‐leur une éducation. Donnez‐moi les moyens d’exprimer ce 91
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
qu’il y a en moi et de créer ma propre entreprise. Donnez‐moi la formation et un soutien financier garanti, un cadre législatif pour détruire les monopoles et oligarchies. Quand vous croyez en la capacité des gens, nous pouvons ramener à nous des richesses. » 4. La pauvreté expose les jeunes à divers défis. Les garçons et les filles abandonnent parfois leurs études pour aider à augmenter le revenu de la famille. Les mauvaises opportunités éducationnelles et économiques, l’inégalité entre les sexes, l’exploitation sexuelle et l’abus sexuel sont considérés comme les facteurs importants dans les taux élevés de grossesse adolescente, des infections sexuellement transmises y compris le VIH/SIDA. Les adolescentes sont confrontées à des choix, opportunités et ressources limités. Elles sont particulièrement vulnérables aux risques des rapports sexuels non protégés. Étant, généralement mal informés sur les moyens de protection, les jeunes dans les Caraïbes courent, de plus en plus, le risque de contracter et de transmettre les maladies sexuellement transmissibles y compris le VIH/SIDA. Souvent, la portée de la plupart de ces programmes est limitée par l’insuffisance du financement et de la formation des ressources humaines. Le Programme de l’Éducation Sanitaire et Familiale (Health and Family Life Education, HFLE) utilisé par la plupart des pays de la CARICOM, est un pas important vers l’éducation universelle dans ce domaine. Cependant, bien que le programme de l’Education Sanitaire et Familiale ait été introduit dans le programme scolaire au niveau primaire et secondaire, la 92
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
formulation de la priorité accordée au sujet et le degré d’aisance des enseignants qui font le programme, demeurent toujours des défis importants. Taux d’abandon des études
5. Les jeunes femmes et jeunes hommes font l’expérience de l’abandon des études dans le système d’enseignement publique. Bien que les Caraïbes aient atteint l’objectif de l’enseignement primaire universel (UNECLAC 2005), un certain nombre de pays trainent derrière avec un taux d’inscription en dessous de 90%. Au niveau secondaire, le taux d’inscription net dans la région a baissé à 70% et 53% à 58% de la population a l’éducation primaire comme le plus haut niveau d’éducation. Plusieurs pays de l’Organisation des États des Caraïbes Orientales (OECO / OECS) ont un taux d’inscription bas au niveau primaire et l’accès au niveau secondaire est toujours limité à cause du prix et de la disponibilité des places. Williams (2004) soutient ce fait en observant que bien que l’expansion de l’éducation soit une réalité dans les Caraïbes, l’accès demeure une inquiétude considérable car beaucoup de gens trouvent les prix aux niveaux secondaire et universitaire inabordables. Question de l’égalité des sexes
6. Avec le très évident problème de l’abandon des études par les garçons au niveau secondaire, l’inquiétude sur la contre‐performance des 93
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
garçons est générale dans les Caraïbes. Selon le rapport de 2007 d’UNECLAC, « les garçons risquent plus d’échouer et de développer des problèmes comportementaux, d’éprouver l’isolement et la rejection, et d’abandonner l’école sans diplômes ou sans compétences. Selon Bailey et Charles (2008), ce problème se transforme en une féminisation apparente de l’éducation. Un regard plus attentif sur la disparité garçons‐filles à l'école dans la région dans le rapport sur les différentiels de genre, indique qu'il y a beaucoup de variables à considérer avant qu’on tire une conclusion sur la généralisation de la contre‐performance des garçons. Les variables incluent les différences au moment de l'entrée à l’école, le programme scolaire et les méthodes de pédagogie qui sont suivis par la différence de performance et les résultats entre les garçons et les filles. En outre, plus de femmes que d’hommes sont recrutées dans la force de l’enseignement. Donc, bien qu’il soit vrai que le processus d’inscription dans les écoles donne une préférence aux garçons au niveau primaire, la tendance change vers la fin des années scolaires primaires. Plusieurs facteurs comme la socialisation, la pauvreté et le fait que les garçons sont poussés à abandonner l’école pour des raisons économiques, peuvent intervenir pour donner une explication. Une tendance similaire, qui produit des résultats similaires, est observée au niveau secondaire avec un déclin continu dans les inscriptions des garçons et il est plus probable pour les filles de finir leurs éducations secondaires. 94
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
7. En discutant les disparités garçons‐filles dans l’enseignement au secondaire et au troisième cycle dans les pays anglophones des Caraïbes, Bailey (2008) observe que c’est l’intersection du genre avec les autres facteurs qui explique les différentiels et souligne en particulier l’importance des variables comme l’ethnicité et le statut socio‐
économique. Ainsi, Bailey encourage « un changement de paradigme dans les recherches et la formulation des politiques ». Elle encourage « de ne pas se concentrer sur les résultats négatifs relatifs aux questions et interventions uni‐variables simples pour traiter les symptômes et pour éviter la répétition des événements ; de se concentrer non seulement sur les facteurs au niveau individuel mais aussi sur une approche qui prend en considération un plus grand contexte social, institutionnel et structurel du développement de la jeunesse et les antécédents interdépendants de risque qui opèrent dans ces sphères. » Les jeunes hommes sont considérés comme des étudiants sous‐
performants par rapport aux jeunes femmes. Actuellement, la situation est que les garçons courent plus le risque d’échouer. Il y a une forte probabilité pour eux de développer des problèmes comportementaux, d’éprouver l'isolement et le rejet, et d’abandonner leurs études scolaires sans diplôme ou sans compétences. (UNECLAC, 2007) 95
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Dépenses sur l’éducation
8. Il y a une corrélation entre le taux élevé de chômage et la grande proportion de la main d’œuvre qui a seulement un niveau d’éducation primaire. Ce point est confirmé par le rapport de 2005 d’UNECLAC. Selon ce rapport, la région dépense relativement plus sur l’éducation que les régions les plus développées, mais elle est apparemment incapable de récolter les bénéfices de ces dépenses. Le rapport conclut que malgré la suffisance globale des fonds, mesurée relativement au PIB, les dépenses sur l’éducation doivent être plus soigneusement ciblées puisqu’une grande proportion de la main‐d’œuvre non qualifiée, à cause de leur sous‐
performance scolaire, limite clairement les types d'industries que les pays peuvent attirer, diminuant ainsi leur croissance potentielle. 9. En illustrant les avantages de l’investissement dans l’éducation (voir Chapitre 5), Chaaban (2009) observe par exemple que la maternité adolescente coûte aux Bahamas 0,9% du PIB et 3,9% du PIB durant la vie des mères. Donc, le pays aurait développé de 3,9% durant la vie des mères, si elles avaient retardé leurs grossesses pour quand elles auraient vingt et quelques ans. Pour Belize, la croissance serait de plus de 10% et pour le Suriname 17%. La région a besoin de prendre en considération les politiques ou la législation qui sont relatifs à la réintégration des mères adolescentes dans le système scolaire et à la systématisation des opportunités de seconde chance pour les jeunes qui ont abandonné leurs études. 96
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
10.Les dépenses relatives à l’abandon prématuré des études montrent par exemple que la Jamaïque souffre des impacts de l’abandon des études au niveau primaire (0,78% dur PIB). Le fait de garantir une éducation primaire complète pour tous, augmenterait le PIB de la Jamaïque de moins d’ 1%. Avec un taux d’inscription complet au niveau secondaire, l’économie de la Jamaïque aurait augmenté de 1,37% du PIB et de 5,47 avec 30% d’inscription au niveau universitaire. Chaaban observe que les rendements des investissements sont plus grands pour les jeunes hommes que pour les jeunes filles. Participation et performance au niveau secondaire et universitaire
11.Le tableau 1 ci‐dessous compare les résultats séparés par sexe du Certificat Caribéen de l’Education Secondaire (CSEC) de 1997 et de 2009. Le tableau montre une chute dans les résultats, à la fois, chez les garçons et les filles de plus de 12 ans dans tous les pays dont on possède des données. En général, les garçons ont eu de meilleurs résultats en mathématiques que les filles et ce fait est confirmé pour les deux années comparées. En 1997, huit pays ont eu un taux de réussite de plus de 50% et en 2009, seuls deux pays ont eu ce taux. En 1997, seul un pays a eu un taux de réussite inferieur à 40% chez les garçons mais en 2009, dix pays ont eu ce taux. En 1997, neuf pays ont eu un taux de réussite de plus de 40% chez les filles mais en 2009, il y avait sept pays. En 1997, seul un pays a eu un taux de réussite de moins de 30% chez les filles mais en 2009, cinq pays l’ont eu. Cependant, on doit observer le fait qu’en 2009, les taux de réussite des 97
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
filles dépassent ceux des garçons dans six pays, ce qui n’était pas le cas en 1997. Tableau 1 – Taux de réussite en Mathématiques au Certificat Caribéen de l’Etude Secondaire (CSEC) par sexe en 1997 et 2009 Etats membres de la CARICOM 1997 M 2009 F Anguilla M F 72
46,67
Antigua et Barbuda 54,59
37,64
29,7 25,97
Barbade 57,83
51,62
44,89 40,26
Belize 61,77
47,16
57,27 52,58
Iles Vierges Britanniques 69,57
44,44
Iles Cayman 29,69 37,27
100
92,59
57,28 48,04
Dominique 54,58
39,29
30,35 33,39
Grenade 42,53
34,4
28,73 28,84
Guyana 30,47
22,11
36,59 27,11
40,5
32,62
33,45 32,59
88
42,11
31,25 47,06
St‐Christophe‐et‐Nevis 61,04
49,01
43,52 41,26
St. Lucie 45,7
45,83
38,48
42,05
37,94 40,43
27,56 25,93
Jamaïque Montserrat St. Vincent & les Grenadines Suriname Trinité‐et‐Tobago 42,86
0
45,04
40,43
40,33 41,52
50
35,9
20,17 26,67
Iles Turks‐et‐Caicos Source: Rapports (1997 et 2009) du Conseil Caribéen des Examens (Caribbean Examination Council Reports, 1997 and 2009) 12.Le Guyana est le seul pays qui montre une amélioration après 1997 mais, les taux de réussite sont si bas que la marge d’amélioration est négligeable. Ces données sont présentées graphiquement dans le graphe 4 ci‐dessous. 98
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Graphe 4: Taux de réussite en Maths au CSEC – 1997,2009 En ce qui concerne l’Anglais, les résultats sont tout autant déprimants bien que les taux de réussite soient généralement meilleurs dans ce sujet qu’en mathématiques comme le montre le tableau 2. 99
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Tableau 2 – Taux de réussite par sexe (Anglais) 1997 et 2009 Etats membres de la 1997 2009 CARICOM M Anguilla F M F 65,52
78,46
45,07
59,48
74,30
81,09
55,62
59,31
Barbade 79,54
84,19
63,53
67,67
Belize 73,21
78,52
61,13
68,24
Iles Vierges Britanniques 90,32
90,00 Iles Cayman 97,87
98,23
44,55
64,16
Dominique 80,55
83,91
50,68
67,27
Grenade 66,29
77,59
38,48
55,88
Guyana 36,03
42,66
47,10
50,57
Jamaïque 59,90
69,62
44,64
54,88
Montserrat 95,65
93,94
63,64
78,57
St‐Christophe‐et‐Nevis 84,82
81,73
51,56
60,77
St. Lucie 73,80
79,97
51,98
69,63
St. Vincent 68,97
78,91
40,88
49,19
50,00
28,57
44,21
57,61
Antigua‐et‐Barbuda Suriname Trinité‐et‐Tobago 66,43
77,17
Iles Turks‐et‐Caicos 66,67
71,05
41,41
58,62
Source: Rapports (1997 et 2009) du Conseil Caribéen des Examens (Caribbean Examination Council Reports, 1997 and 2009) 100
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13.En Anglais, les filles ont généralement une meilleure performance que les garçons et cette différence est soutenue dans les deux années comparées. Mais la chute est forte. En 1997, seuls deux pays ont eu un taux de réussite de moins de 60% chez les garçons mais en 2009, le nombre de pays est passé à dix. En 1997, seul un pays a eu un taux de réussite inferieur à 50% pour les garçons, mais en 2009, huit pays ont eu ce taux. En 1997, les taux de réussite étaient généralement bons en Anglais pour les filles dans les pays membres. Seuls deux pays ont eu des taux de réussite inferieur à 70%, cependant en 2009, il y a eu quinze pays. En 1997, seul un pays a obtenu un taux de réussite inferieur à 60% mais en 2009, il y avait neuf pays. Ces données sont présentées graphiquement dans le graphe 5. 101
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Graphe 5: Taux de réussite en Anglais au CSEC – 1997,2009
14.La tendance est assez nette. La majorité des étudiants caribéens, notre espoir quand nous faisons face aux défis globaux et régionaux, manquent de compétence générale en mathématiques qui sont le fondement de la pensée logique et des sciences alors qu’un grand nombre des étudiants de la région manque de compétence en anglais, la lingua franca du 21ème siècle. Les statistiques de l'Anglais sont bien plus troublantes quand une des caractéristiques de la personne caribéenne idéale identifiées par la jeunesse est le bilinguisme. Si on a de la difficulté dans la maîtrise d’une 102
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seule langue, alors cette difficulté devient bien plus formidable quand on doit maîtriser deux ou plusieurs langues. 15.Avec une si mauvaise performance, il n’est pas étonnant que les étudiants quittent le lycée mal préparés pour le marché du travail. Il y a des preuves considérables que le système d'enseignement a tendance à plus se concentrer sur la théorie que sur les compétences requises sur le marché du travail; avec le manque d’expérience des étudiants dans les activités qui favorisent l'innovation et la créativité. Ce sont les conclusions du Rapport de 2006 de la Banque Mondiale qui recommandent que l’éducation soit liée aux exigences du marché du travail. Selon UNECLAC qui était direct dans sa critique, le système d’enseignement a manqué de préparer convenablement les jeunes pour les emplois qualifiés dans la nouvelle économie globale. Bien que les jeunes aient reçu une formation académique d’onze ans, les étudiants en quittant de l’école, n’ont aucun diplôme ou compétences recherchées sur le marché et il leur prend du temps pour trouver du travail. En plus, les étudiants et leurs familles ne reçoivent pas l’orientation professionnelle pour choisir les carrières qui sont très en demande. Par exemple, quand les domaines traditionnels comme la médecine et la profession juridique sont devenues très saturées, la technologie de l’information a ouvert une nouvelle arène pour les jeunes qui recherchent des alternatives innovatrices, rémunérées et très en demande mais peu d’étudiants sont préparés pour rentrer dans ce domaine. 103
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Accès à l’éducation secondaire
16.Conscients de l'urgence de trouver des réponses aux besoins des étudiants et de les autonomiser pour la vie et le travail, les gouvernements caribéens ont donné la responsabilité au Conseil Caribéen des Examens (CXC) de développer de nouveaux programmes sensibles d'évaluation du niveau secondaire, qui sont conçus pour préparer et certifier un plus grand pourcentage de groupes des élèves de l’école secondaire. Cependant, les gouvernements doivent être conscients que même quand ils cherchent à améliorer la qualité de l'enseignement secondaire, un objectif important est resté hors d’atteinte dans beaucoup trop de pays, et c’est l’éducation secondaire universelle. 17.En 1997, la Conférence des Chefs de Gouvernement a fixé une date cible sur l’année 2005 pour la concrétisation de l’éducation secondaire universelle dans la région. Depuis ce temps, plusieurs états membres ont, soit, atteint ce but ou sont proches de l’atteindre. Malheureusement, dans plusieurs cas, le mouvement vers la provision de l’éducation universelle, à ce niveau, s’est traduit en la fourniture de places dans une école secondaire sans repenser aux changements systémiques nécessaires pour adapter la gamme des aptitudes et capacités des étudiants qui font la transition de l’école primaire à l'école secondaire. 18.La gamme des systèmes d'évaluation des méthodologies d’enseignement et des disciplines offertes n'a pas été très souvent abordée. A ceci s’est souvent rajouté le fait que plusieurs des étudiants, qui entrent maintenant 104
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à l'école secondaire, n'ont pas acquis l'alphabétisation de base, la numératie et autres compétences pour bénéficier de façon optimale à l'enseignement secondaire. La pratique de la transition automatique des étudiants à travers le système sans tenir compte de leur performance et des cours de rattrapage, est une pratique qui exige de l'attention. Le développement et la révision des normes régionales pour l'alphabétisation, la numératie, les autres domaines au niveau primaire et les pratiques d'évaluation doivent être activement considérés. 19.La plupart, sinon tous les pays de la région ont fait l’expérience de ce défi. Dans certains cas, les enfants considérés comme élèves sous‐performants sont envoyés dans l’enseignement technique et professionnel, perpétuant la perception que ces formations ne nécessitent pas des connaissances préalables, des compétences en lecture, écriture et calcul. L’enseignement technique et professionnel et les programmes de formation ont aussi besoin d’aller au delà de l’utilisation des outils traditionnels d’autonomisation des jeunes pour saisir les opportunités que représentent les domaines relatifs au TCI comme l’art graphique et les services de soutien aux industries culturelles. 20.Certains Etats membres ont établi des bureaux de placement qui donnent aux jeunes l’orientation professionnelle, la formation en matière d’employabilité et autres services. La documentation et le partage de ces modèles peuvent bénéficier les autres Etats membres. 105
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Enseignement tertiaire
21.En 1997, la Conférence des Chefs de Gouvernement a aussi fixé une inscription cible de 15% du groupe postsecondaire dans l’enseignement tertiaire d’ici 2005. Bien que certains pays aient atteint le pourcentage cible de 15% d’inscription dans les établissements tertiaires pour les diplômés de l’enseignement secondaire, la majorité écrasante de ces diplômés sont des filles, faisant du très bas niveau d'inscription des garçons, un sujet d'inquiétude. À l'University of West Indies, les coefficients d'inscription par sexe augmentent d’une manière continue, de la parité au début des années 80 à un niveau actuel de 2 filles par 1 garçon, comme le graphe 6 le démontre. Graphe 6: Inscription sur le campus de l’University of West Indies 1980‐2006 Growth in On-Campus University Registration 1980/2006
35000
25000
MALE
20000
FEMALE
15000
TOTAL
10000
5000
0
19
8
1 9 0 /1 9
8 8
1 9 1 /1 9 1
8 8
1 9 2 /1 9 2
8 8
1 9 3 /1 9 3
8 8
1 9 4 /1 9 4
8 8
1 9 5 /1 9 5
86 86
1 9 /1 9
8 8
1 9 7 /1 9 7
8 8
1 9 8 /1 9 8
8 8
1 9 9 /1 9 9
90 90
1 9 /1 9
9 9
1 9 1 /1 9 1
9 9
1 9 2 /1 9 2
9 9
1 9 3 /1 9 3
94 94
1 9 /1 9
9 9
1 9 6 /1 9 5
9 9
1 9 7 /1 9 7
9 9
1 9 8 /1 9 8
9 9
2 0 9 /2 0 9
00 00
2 0 /2 0
0 0
2 0 1 /2 0 1
0 0
2 0 2 /2 0 2
0 0
2 0 3 /2 0 3
0 0
2 0 4 /2 0 4
05 05
/2
00
6
N u m b e r o f S tu d e n ts
30000
Source: UWI Official Statistics 2005/2006
Academic Year
106
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Sous-performance des garçons
22.La baisse dans la performance des garçons dans le système d’enseignement est le résultat de la baisse de la participation des garçons dans ce système. Il y a peu de preuves dans les résultats du Certificat Caribéen d’Etudes Secondaires (CSEC) pour conclure que les filles sont plus intelligentes que les garçons. À part la tendance générale pour les garçons de choisir les sujets techniques, alors que les filles sont attirées par les études d’arts libéraux, il y a peu de différence entre les sexes. Les étudiants exceptionnellement performants au CSEC de 2001 à 2004 et en 2006 étaient 4 garçons et 1 fille, tandis que les étudiants les plus performants en études commerciales, lettres, sciences, études techniques et professionnelles, rédaction de nouvelle, arts visuels en deux‐dimensions et en arts visuels en trois‐dimension étaient 18 garçons et 17 filles. A l’University of West Indies, bien que le nombre des diplômés mâles, qui ont reçu un diplôme avec les félicitations du jury, soit plus faible que le nombre similaire de diplômés femmes, le coefficient est souvent plus grand. 23.Selon Figueroa (1997), les raisons de la sous‐performance des garçons sont : • le système de socialisation qui favorise le manque de responsabilité chez les garçons, les préparant mal à s’adapter quand ils entrent à l’école. 107
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
• Les méthodes de pédagogie passives et qui encouragent l’apprentissage par cœur. Ces méthodes de pédagogie dominent toujours (Evans 2006) • La disponibilité des alternatives faciles, rapides et plus lucratives du pouvoir masculin que par l’éducation comme les sports, la musique et l’économie informelle (Chevannes 1999). Quand les garçons manquent de connexion avec l’école, leur performance est en‐dessous de leur potentialité. Ainsi, bien que la baisse de la performance au CSEC soit généralement inacceptable, la performance des garçons est encore plus basse que celle des filles. Comme le souligne l’étude de la Banque Mondiale, si un sentiment fort de connexion à l’école et la volonté de rester à l’école sont corrélation avec des niveaux bas de crimes violents dans la société, ce sentiment et cette volonté sont aussi en corrélation avec la haute performance à l’école. L’école fonctionne donc comme une arène non seulement pour l’acquisition de la connaissance mais aussi pour l’internalisation de valeurs solides. 24.A cet égard, le programme de l’Education sanitaire et familiale (Health and Family Life Education), utilisé par la plupart des Etats membres de la CARICOM, est un rappel important du rôle que le système d’enseignement doit jouer. Cependant bien que l’Education sanitaire et familiale (Health and Family Life Education) demeure un sujet de petite priorité et que le degré d’aisance des enseignants du sujet est aussi bas quand ce sujet touche les sujets critiques comme la sexualité, la grossesse et les infections 108
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sexuellement transmissibles (VIH/SIDA), il y a une faible appréciation du fait que tous les enseignants ont ce rôle additionnel à jouer comme mentor, en donnant le sens de la connexion à l’école pour ceux qui en ont le plus besoin, c'est‐à‐dire les garçons. Une fois que ce fait est reconnu, les formations appropriées doivent être introduites dans les institutions de formation des enseignants pour porter une attention sur l’intelligence émotionnelle, aux troubles chroniques de l’attention et autres problèmes qui peuvent avoir des impacts sur l’interaction entre les enseignants et les élèves. Perspectives des adolescents et jeunes sur l’éducation
25.Les jeunes qui participent dans l'enquête de la Commission parlaient extrêmement de l'éducation et de leurs perspectives. Plusieurs de leurs opinions citées ci‐haut dans les paragraphes précédents, répètent les mêmes choses. Les jeunes caribéens âgés de 15 à 29 accordent de l’importance à l’éducation mais ils sont préoccupés par les problèmes suivants : a. Accès restreint : était une remarque répétitive, est du à la pauvreté (le défi de pourvoir le coût de transport, des livres scolaires, des uniformes et des repas, des cours privés; et des frais cachés imposés par les établissements publics où l’éducation est gratuite). Ils pensent aussi qu’au niveau secondaire, le nombre des écoles et des institutions de formation et leur capacité d’inscription étaient 109
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
inadéquats. Au niveau tertiaire, leurs inquiétudes se portent sur le manque de bourses d’études et de places. b. Faible pertinence de l’éducation : Ici leurs soucis concernaient l’inefficacité des options des programmes scolaires et des méthodes d’enseignement face à leurs talents, compétences, intérêts et besoins. Pour eux, l'éducation était ennuyeuse, limitée, théorique et ultra‐traditionnelle. « C’est une ordure d’éducation » « …….pour être un plombier professionnel ….. Je travaille à la régie des eaux et gagne seulement assez d’argent pour payer les factures. Je n’ai pas les moyens de payer mes études » « …. un manque d’opportunités (éducationnelles) dans notre pays. C’est si difficile d’aller à l’University of West Indies et à UTECH…. Il y a beaucoup d’universités à l’étranger dans lesquelles nous pouvons nous inscrire pour poursuivre nos études. Nous pourrons faire des sous à notre retour ». c. Education de qualité inférieure: les certificats et les diplômes ne leur garantissent pas un travail ou une sécurité d'emploi ; il y a également le sous‐investissement dans les écoles rurales. d. Programme scolaire dépassé qui n’encourage pas la connaissance de la région, de la CARICOM et du CSME. e. L’insécurité sous la forme de l’indiscipline et des activités de gang organisées dans les écoles et centrées sur la vente de la drogue, les armes, les machettes, les couteaux, la politique, le vol, le sexe et la 110
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
lutte entre les gangs. Il y a la présence de la police et des détecteurs de métaux dans les écoles. f. Il y a des inquiétudes concernant ce que certains considèrent comme une « culture homosexuelle ». g. Les enseignants qui ne sont pas à la hauteur de leur rôle h. Stigmatisation de certaines écoles en fonction de l’endroit où elles sont situées. « Les écoles sont stigmatisées. Ils disent que quand les enfants vont à cette école, ils ne sont pas bien éduqués et la moitié du temps, les enfants qui vont à ces bonnes écoles finissent par travailler pour des gens comme nous….. » « La plupart des professeurs vont te dire, OK, je m’en fous de toi. Je suis ici parce que je suis payé » « Les filles abandonnent leurs études à cause de la grossesse adolescente, la drogue et l’alcool mais généralement, ce sont les garçons qui abandonnent leurs études….. Mon professeur dit que les filles avancent et que les garçons régressent parce qu’ils ne veulent pas continuer à étudier » 26.En conclusion, pour les jeunes âgés 10‐14 ans, les inquiétudes primaires scolaires, en revanche, étaient la pression de groupe puisque elle influe sur la performance scolaire, la violence dans les écoles, la qualité de l’enseignant, l'interaction et la discipline, l'exclusion sociale et le manque de liberté d’expression (UNICEF 2009) 27.En résumé, le système d’enseignement régional qui avait bien servi les pays de la CARICOM au fil de nombreuses décennies, montre des signes de fatigue. Les normes académiques baissent. Les écoles qui jadis étaient un 111
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
endroit sûr où l’ordre et la civilité dominent, vivent maintenant la violence et le désordre. Les jeunes hommes tournent leurs dos à l’éducation comme un moyen de l’actualisation de soi et le programme scolaire est dépassé et ne répond pas à leurs besoins. Enseignement et leadership dans le système d’enseignement
28.C’est un fait bien établi que la qualité de la force du corps des enseignants influe d’une manière significative sur la qualité de l'éducation et par conséquent sur la performance des étudiants à tous les niveaux. Les défis remarqués dans tout les systèmes d’enseignement et de formation dans la région accentuent non seulement la disparité entre les compétences cognitives et affectives acquises par les étudiants, mais également le fait que les professeurs sont souvent mal formés pour face aux défis personnels et sociaux existants et émergeants que les jeunes relèvent. Les enseignants sont alors invités à faciliter l’apprentissage des jeunes qui grandissent dans un environnement fondamentalement différent de leur environnement. L'intégration rapide des nouvelles technologies dans tous les aspects de leurs vies a, particulièrement, transformé la manière dont ils pensent, reçoivent et traitent les informations et la manière dont ils voient le monde en général. La révision et la redéfinition de l'éducation dans le contexte caribéen afin de préparer la jeunesse à la société de l'information est un impératif que nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer. 29.Les opinions des jeunes que nous avons entendues plus haut, soulignent le besoin du leadership des écoles et des institutions d’être plus sensible non 112
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
seulement aux problèmes de méthodologie et de fond mais aussi aux problèmes du respect des droits fondamentaux des étudiants. Ces facteurs ont des implications sérieuses sur le développement et la fourniture de l’expérience d’apprentissage à tous les niveaux, si les objectifs importants de l’enseignement doivent être atteints pour l’économie naissante et la société de l’information. 30.Une attention particulière doit être donnée au rééquipement systématique des éducateurs à tous les niveaux du système y compris les professeurs de classe, les professeurs d’université, les enseignants pédagogiques, les développeurs du programme scolaire, les administrateurs et les gérants, du niveau pré‐primaire au niveau tertiaire et aussi les décideurs. De plus, les systèmes d’enseignement doivent prendre en charge l’orientation et l’éducation appropriées des parents pour que ces derniers soient des partenaires efficaces dans l’éducation et la formation des jeunes. Jeunesse et travail
1. La réussite de l’exécution du CSME requiert un groupe de jeunes qui ont la connaissance spécialisée et entrepreneuriale, les compétences, les attitudes et valeurs qui développent les secteurs manufacturiers et les secteurs des services de la Région de façon à améliorer la compétitivité individuelle et la compétitivité du marché, à créer de nouveaux emplois et à rehausser la qualité de vie. Le taux de chômage des jeunes est élevé et dangereux pour la stabilité de la société. Plus d’un quart des chômeurs de la région sont âgés de25 à 34 ans, y compris les diplômés 113
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
des institutions secondaires et tertiaires. Les diplômés d'université n’aiment pas le fait qu'on leur demandé 3 à 5 cinq années d'expérience pour être éligible à un travail professionnel (Agence des Etats Unis pour le Développement International, USAID, 2008). Les femmes, malgré l’augmentation de leur présence sur le marché du travail, ont un taux de chômage élevé, rencontrent de grands obstacles pour entrer sur le marché du travail, gagnent moins de salaires et occupent une plus grande proportion d’emplois précaires, vulnérables, non‐rémunérés que leurs homologues masculins. Graphe 7: Taux de chômage des jeunes par Sexe (2006) Source: OIT / ILO 2. Des 16 pays identifiés dans le graphe 7, la moitié de ces pays ont des taux de chômage supérieurs à 30% avec la Sainte‐Lucie qui avait le taux de chômage des femmes le plus élevé de 46%. Le graphe montre des 114
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
taux de chômage très élevés dans tous les pays sauf en Bermudes où le taux de chômage des hommes était 14% en 2006 comparé au taux de chômage des femmes qui était 8%. Dans les Îles Cayman et en Dominique, les taux étaient comparables. 3. Beaucoup de jeunes veulent et doivent travailler mais ils seront très chanceux de trouver les emplois qui sont au bas de l’échelle dans les sous‐
secteurs informels et dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, de la construction et des services ou, dans le cas des jeunes femmes, dans les secteurs des services, de la vente et les secteurs de direction (UNECLAC 2007 ; USAID, 2008). A défaut d’un « travail décent » d’autres se tournent comme échappatoire vers une alternative ou vers les moyens parfois illégaux ou socialement inacceptables pour générer des revenus comme la production de marijuana, la violence armée, la prostitution, le vol, la vente de la drogue et l'extorsion. « Vous faites de votre mieux, mais quand vous êtes diplômés, vous ne pouvez pas trouver du travail. Vous vous demandez pourquoi d'autres peuvent en obtenir et vous ne pouvez pas. Juste parce que votre nom est B et pas A, vous n'avez pas une chance » « Je travaille pour presque rien, parce qu'ils amènent ici les Philippins pour travailler pour presque rien ainsi je ne peux pas exiger plus d'argent » « Nous sommes dans une situation où les parents ne travaillent pas et les enfants ne vont pas être bien élevés. Ces enfants ont besoin de manger mais, ne peuvent pas ainsi ils vont chercher un pistolet » 4. Le progrès rapide des TIC durant les dernières décennies a crée un décalage sérieux entre le système éducatif et le monde du travail. Ainsi, 115
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
la connaissance, les compétences, les valeurs et attitudes des jeunes dans la population active trainent derrière celles requises par le secteur privé. Les diplômes universitaires ne garantissent plus l’emploi à long terme et la sécurité de l’emploi est, de plus en plus, liée à l’employabilité plutôt qu’à l’emploi. Le déclin du marché des travailleurs non qualifiés a augmenté la demande de plus qu’une formation de base pour les emplois en bas de l’échelle. Par conséquent, les travailleurs qui sont suffisamment qualifiés sont supplantés par ceux qui sont plus qualifiés. (UNECLAC, 2005) 5. Des nombres importants de jeunes caribéens vivent dans la pauvreté, manquent des nécessités de base et essayent de survivre quotidiennement dans un futur incertain ‐ une situation qu'ils blâment sur le comportement irresponsable des parents et des chefs politiques. Le taux de chômage élevé est associé à la répartition largement inégale des revenus, et produit une foule de problèmes personnels, sociaux et économiques comme la faim, le logement inadéquat, et les foyers monoparentaux. 6. A travers la Région, plusieurs agences du secteur privé et du secteur public promeuvent la spécialisation professionnelle et les initiatives d’emploi aussi bien que les micro‐entreprises comme moyens de trouver des solutions pour les niveaux élevés de chômage des jeunes (hommes et femmes). Ces programmes aident à augmenter la productivité comme un moyen d’améliorer le bien‐être social et économique des Caribéens. Cependant, leurs impacts ont été limités, en partie, par l’attention primaire portée sur les 116
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
emplois au bas de l’échelle; le désintérêt chez les personnes formées de continuer dans le même domaine ; les critères rigoureux pour l’obtention des fonds de frais de démarrage, l’absence de la culture entrepreneuriale; et l’échec des écoles à libérer l’esprit d’entreprise des jeunes. De plus, peu d’agences ou d’écoles de spécialisation professionnelle ou de développement entrepreneurial expose leurs étudiants aux concepts, aux principes concrets et aux opportunités transfrontalières de la CARICOM et du CSME. A cet égard, la mise en application de la Qualification Professionnelle de la CARICOM (CVQ) dans tous les pays aiderait à long terme à aider les jeunes à prendre avantages des opportunités qui existent dans la région. L’élaboration supplémentaire du cadre régional des qualifications est nécessaire pour assurer que les jeunes prennent avantages des opportunités pour le progrès dans les domaines de leurs choix. L’établissement de l’Agence Régionale d’Accréditation est aussi d’une importance capitale. « Nous avons besoin d'argent, de nourriture, de vêtements et d’un abri… Pas d’emploi pour subvenir aux besoins de la famille, pour avoir une dignité… pour avoir des biens dans la vie… Certains jeunes ne sont pas qualifiés pour un emploi » « Certains jeunes qui ne peuvent pas trouver du travail, gagnent l'argent rapide en s’engageant dans des activités comme la vente de la drogue et des armes, la prostitution, le vol, etc. » 7. Le manque des informations pertinentes sur le marché du travail est un facteur qui contribue au décalage entre l’éducation et le travail. L’impératif d’avoir des liens étroits entre l’éducation et les institutions 117
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
de formation, entre l’employeur et la main d’œuvre ne peut pas être assez souligné. 8. La combinaison de l’expérience professionnelle avec l’école, les programmes de techniques de recherche du travail et d’orientation professionnelle devient de plus en plus importante et nécessaire pour la transition de l’école au travail. Il y a une émergence d’une tendance des jeunes qui acceptent des emplois et démissionnent de ces emplois à la recherche d’un « bon travail » mais qui finissent par être au chômage ou sous‐employés quand la recherche continue. Ecole et emploi dans les pays de l’OECO
9. Les extraits suivants des statistiques contenues dans le récent rapport de la Banque Mondiale (2007) intitulé « School and Work : Does the Eastern Caribbean Education System Adequately Prepare Youth for the Global Economy ? » illustrent plusieurs des problèmes discutés plus haut. 79% du PIB est produit par l’économie des services dans les pays de l’OECO. Cela signale l’importance de former les gens pour travailler dans le secteur crucial de l’économie. 79% des nouveaux emplois prévus en 2006 à St‐Christophe‐et‐Nevis étaient dans le secteur du tourisme. Les systèmes de formation et d’enseignement ont besoin de préparer les jeunes sortants de l’école et les jeunes chômeurs pour qu’ils pourvoient à ces postes vacants. 118
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
100% est le taux de transition de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire à St‐Christophe‐et‐Nevis et à St‐Vincent‐et‐les‐Grenadines. Les autres gouvernements de l’OECO sont en train de prendre des mesures pour atteindre un taux similaire. Ce sont de fortes indications du ferme engagement des gouvernements des Etats membres à l’éducation. 41% des sociétés d'affaires considèrent le manque de compétences et d'éducation des travailleurs comme un obstacle grave à leur compétitivité. C'est une indication que les systèmes de formation et d’enseignement ne préparent pas les jeunes sortant de l’école et les chômeurs pour les postes vacants. 88% des employeurs à St‐Christophe‐et‐Nevis considèrent l’«attitude au travail » très important. C’est une indication de l’importance du savoir‐être comportemental des employés parmi des employeurs. 14 mois est le temps moyen dont un diplômé du secondaire, avec une bonne moyenne au CSEC, a besoin pour trouver son premier travail à St‐Vincent‐et‐
les‐Grenadines. Ceci montre les difficultés auxquelles font face les jeunes sortants de l’école pour faire la transition de l’école au travail. 56% est le taux de chômage en Dominique 119
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149 est le nombre des gens qui se sont inscrits en 2005 dans des programmes de formation dans l’industrie textile à Sainte‐Lucie où l’industrie est non seulement petite mais subit aussi un déclin. « Sans un diplôme …… c’est difficile, difficile de manger, difficile de dormir, difficile d’avoir de l’argent, difficile de tout faire ». 48% des entreprises pourvoient des formations à leurs employés en Grenade. Ceci suggère que l’incidence de la formation professionnelle et la formation continue des adultes au sein de la main d’œuvre est faible par rapport aux données internationales. 10.Bien que les pays de l’OECO soient sur la voie de l’éducation secondaire universelle qui est un objectif très important pour eux, les données suggèrent qu’il y a toujours des écarts entre le système d’enseignement et de formation et le marché du travail qui, après avoir subi un changement du secteur de la fabrication légère au tourisme, requiert une main d’œuvre avec un savoir‐être approprié pour pourvoir un éventail de services aux gens. 11.Le chômage et le sous‐emploi ont des impacts sur la qualité de vie des adolescents et des jeunes, augmentent leur frustration et leur désespoir, baissent la productivité et exacerbe la vulnérabilité au bouleversement social, à l’exploitation et à la pauvreté. Ceci, en retour, baisse la probabilité d’atteindre les objectifs de l’intégration 120
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régionale et par extension du CSME. Pourtant, paradoxalement, c’est le CSME qui, selon les mots des jeunes qui ont des connaissances sur le sujet, est « la meilleure chose qui puisse arriver dans la région » à cause de ses promesses de travail et d’opportunités entrepreneuriales que les jeunes, disposés à revendiquer leur droit à leur région, attendent de saisir avec leur créativité et leur énergie. Adolescents, jeunes et migration
1. La Commission est consciente que la région caribéenne, avec sa majorité de populations africaines et indiennes, est née de la migration et a servi de source de migration vers d'autres régions du monde. A part les petits groupes indigènes, nous sommes les descendants des migrants qui ont été forcés à venir travailler, ou qui sont venus de leur propre volonté à la recherche des opportunités pour l'actualisation de soi. 2. La région caribéenne perd, chaque année, un grand nombre d’étudiants, techniciens, professionnels et d’autres jeunes qui partent en Amérique du Nord, au Royaume‐Uni, en Hollande et vers d'autres régions du monde développé selon une tendance migratoire prédominante de va‐et‐vient qui est contraire aux mouvements permanents à sens unique (Banque Mondiale, 2008). 3. Une moyenne de 3% de la population est considérée comme des migrants (ECLAC, 2005) et il y a actuellement dans la plupart des pays d'accueil, la troisième et la quatrième génération de migrants. La Jamaïque, la 121
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Grenade, le Guyana et St‐Christophe‐et‐Nevis ont perdu 85% à 90% de leurs populations les plus qualifiées et plus de 30% de la main d’œuvre qualifiée sur une période de 35 ans de 1965 à 2000 (FMI, 2006). 4. La migration interrégionale est la pierre angulaire du CSME et une partie de l’histoire caribéenne. De grands liens familiaux se sont développés à travers la région, unissant émotionnellement les ressortissants d’un pays aux ressortissants d’autres pays. 5. L’impact de la migration sur les ressortissants varie en fonction des circonstances dans lesquelles la migration se produit. Ceux qui font une migration extrarégionale, font face à des défis particuliers d’adaptation pour équilibrer les valeurs, attitudes et culture caribéennes à la culture des pays d’accueil. Ces défis comprennent : (i) La discrimination et la stigmatisation, (ii) L’impact psychologique de la séparation avec la famille, les amis et les partenaires, (iii)
L’interprétation des « manières caribéennes de se comporter » (comme la punition corporelle) comme mal adaptées, illégales et contre‐productives. Ces comportements demandent souvent la référence pour le service de conseil psychologique et les services correctifs (iv)
Le rejet ou l’ostracisme quand ils retournent dans leurs pays 122
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6. Les tendances de la migration caribéenne contemporaine et de leurs implications pour les jeunes sont résumées ci‐dessous. 7. La Commission est perturbée de constater que plus de 85% des ressortissants caribéens âgés de 15 à 29 ans quitteront leurs pays pour les pays les plus développés, s'ils ont le choix et les ressources nécessaires. Nous croyons que ce désir est influencé, en partie, par les histoires de la richesse et des opportunités racontées par les médias et par les réseaux de leurs contemporains, de leurs familles et de leurs amis, qui vivent à l’extérieur de la région et qui maintiennent le contact régulier à l’aide des technologies avancées de communication « C’est le seul moyen de garantir que mes enfants auront un meilleur futur »
« Si des meilleures institutions d’enseignement tertiaire existaient en Trinidad, je n’aurais pas quitté le pays. J’ai des besoins à remplir et des désirs qui ne peuvent pas être réalisés ici » « Si nous voulons vraiment devenir bons à faire quelque chose nous devons quitter la Barbade pour le faire. Aucun joueur professionnel de tennis ne vient de la Barbade; c'est pourquoi je dois partir » Tendances de la migration contemporaine Tendances (i) Migration rurale‐urbaine motivée par une recherche des opportunités économiques. Elle est normalement imprévue et associée avec le surpeuplement, une haute densité de population, le chômage, la pauvreté et la décadence sociale. (ii) Migration interrégionale : les ressortissants se déplacent de pays en pays à la 123
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recherche d’opportunités. Impacts des problèmes sur la jeunesse (i) Les migrants qui entrent dans un pays clandestinement ou qui sont restés plus longtemps que requis, par exemple les femmes et les filles qui sont entrées clandestinement comme des travailleuses du sexe ; (ii) Le rapatriement involontaire des personnes (les déportés) des pays développés à la suite de la condamnation d’une infraction pénale ou civile vers les pays où ils ont des liens familiaux et des opportunités existantes de continuer leurs activités criminelles. (iii) Circulation interrégionale ou interne (entrée clandestine) des enfants et jeune par les moyens de la contrainte, la menace ou la duplicité pour le but de la prostitution, l’esclavage sexuel, la servitude domestique, la mendicité, le travail forcé ou autres formes d’exploitation. Le rapport des Etats Unis sur la Traite des êtres humains (2008) classifie les pays de la CARICOM comme des sources, destinations et secteurs de transit. (iv) L’habitude que les parents, qui n’ont pas les moyens de subvenir aux besoins de leurs enfants, ont de les envoyer pour travailler pour les ressortissants plus riches comme domestiques ; par exemple les Restavecs comme ils sont appelés en Haïti. L’attente est que l’enfant sera exposé à une meilleure qualité de vie et donc sera capable de soutenir financièrement la famille. Mais invariablement, le résultat est l’abus. 8. Ce qui est inquiétant est qu’on constate que les adolescents de 10 à 14 ans, bien qu’ils soient conscients et connectés avec leurs communautés, c'est‐à‐dire la famille, l’école et l’emplacement géographique, ils sont peu intéressés par l’exploration et la résidence des autres pays caribéens ou de faire partie du mouvement de l’intégration qui concerne les communautés caribéennes. Ceci est dû principalement à (i) leurs fortes relations avec leurs familles et leurs pays de résidence; (ii) un plus grand attrait des 124
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messages des TCI, particulièrement pour les études et pour la vie; (iii) la peur du crime régional et (iv) la connaissance limitée des pays caribéens, de la CARICOM et du CSME. (UNICEF, 2009). 9. Seule une minorité des jeunes ont voyagé dans la région et leurs perspectives sur le fait de demeurer dans la région, ne sont pas encourageantes comme on peut le constater dans la case suivante. Mais, ils gardent un sens de la loyauté dans leur désir de revenir pour développer leurs pays, s’ils doivent migrer. Les adolescents de 10 à 14 ans préfèrent rester dans leurs pays. Ceux qui veulent migrer sont : •
Aliénés par la violence extrême ou autres expériences négatives dans ou autour de leurs espaces ou pays ; •
Insatisfaits avec l’éducation et les opportunités d’emploi •
Démotivés par leur perception des Caraïbes et ; •
Engagés à revenir dans leurs pays pour les développer une fois leurs objectifs sont atteints. Les jeunes âgés de 15 à 29 ans 85% de ce groupe quitterait leurs pays s’ils avaient le choix et les ressources. La majorité irait aux Etats Unis, au Canada, en Angleterre, en Espagne, au Japon et à Paris. Leurs raisons principales sont : •
Leurs expériences avec l’hostilité des agents de l’immigration et des ressortissants ; •
La recherche des opportunités d’emploi, d’éducation et d’affaires, •
La protection contre la pauvreté, l’aliénation, le manque de sécurité, l’abus, la 125
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négligence, la marginalisation, l’inefficacité des structures de soutien du développement de la jeunesse. •
Pourvoir les offres de bourses d’études, d’emploi et de résidence du Mexique, du Cuba, de l’Amérique Latine, des Etats Unis et des autres pays. Repenser à la fuite des cerveaux
10.La région connait une sérieuse fuite des cerveaux et des muscles depuis les premières opportunités de migration, vers la fin du 19ème siècle. En fonction de leurs circonstances économiques, la diaspora caribéenne fait une contribution importante dans les économies de la région à travers les envois d’argent à leurs familles qui sont restées au pays. En Haïti, les envois doublent les recettes d’exportation et représentent la source principale de devises étrangères. Les communautés migrantes caribéennes, particulièrement celles des pays métropolitains, sont, de plus en plus, reconnues par les gouvernements de la CARICOM, comme des richesses dans les projections de développement de leurs pays d’origine. 11.Donc, on a toutes les raisons d’éviter de penser que la migration extrarégionale est totalement négative et on doit plutôt d’inculquer à nos jeunes le sens de l’identité régionale et nationale qui fera d’eux de bons ambassadeurs à l’étranger et des richesses pour le développement régional économique, politique et social. 126
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Insularité, xénophobie et discrimination institutionnalisée: le cas de l’Haïti
12.L’Haïti est le dernier nouveau de la Communauté et son marché potentiel est le plus grand. En vue d’évaluer comment les efforts de migration vers un autre pays de la CARICOM à la recherche d’opportunités qui ne sont pas disponibles dans nos pays, ont des impacts sur la santé et le bien‐être des jeunes, le CCYD en 2008 en partenariat avec les ressortissants haïtiens qui vivent aux Bahamas et dans les Iles Turks‐et‐Caicos ont fait avec des jeunes haïtiens et haïtiennes et leurs parents des discussions de groupe. La Commission était prise au dépourvu par la découverte des exploitations personnelles, sociales et économiques et des violations des droits humains dont ils avaient été sujets. « Je grandis. Ma mère et mon père sont morts et je ne voudrais pas être dépendant des autres ainsi, j’ai pris un bateau. Je voudrais accomplir quelque chose ….. Je cherche du travail et je n’en trouve pas. Je voudrais vivre comme une personne » 13.En présentant cette étude de cas, la Commission voudrait que cela soit clair qu’elle n’encourage pas la migration clandestine. Nous pensons que c’est notre devoir de donner la voix aux traumatismes émotionnels, au grand déshonneur et à la profonde humiliation que nos frères haïtiens et nos sœurs haïtiennes vivent dans la Communauté et d’attirer l’attention sur l’extrémisme corrosive de la xénophobie, de la discrimination institutionnalisée et de l’insularité. 127
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
14.L’Haïti a une population d’environ 10 million habitants et, est socialement et économiquement classée comme le second pays le plus pauvre de l’Hémisphère Occidental. Des bateaux remplis d’Haïtiens défient le large avec une fréquence régulière pour se rendre aux Bahamas ou sur les Iles Turks‐et‐Caicos7, à la recherche des opportunités de travail et d’éducation, d’une meilleure qualité de vie et des moyens de subvenir aux besoins des familles qui sont restés en Haïti. Certains ne sont pas arrivés à destination et sont morts noyés. D’autres sont interceptés et reconduits à la frontière mais plusieurs réussissent et ils doivent inévitablement se cacher des autorités de l’immigration. Les Haïtiens clandestins sont normalement employés comme des domestiques ou des ouvriers de chantier ou d’hôtel malgré leurs qualifications. Ils vivent dans des conditions déplorables « under the bush » sans eaux courantes, électricité, sécurité et sans abri permanent. Ils font face des niveaux élevés de chômage et de sous‐
emploi et souvent sautent des repas pour pouvoir envoyer de l’argent à leur familles en Haïti. 15.Tous les Haïtiens, légaux ou clandestins, nationalisés ou nés dans les pays spécifiés, disent qu’ils ont souffert une culture de discrimination à laquelle ils ne sont pas accoutumés et un manque de respect qui leur cause une profonde humiliation et un profond déshonneur et des conditions sociales et économiques qui sont souvent plus affreuses que celles qui sont en Haïti. Ceux qui sont clandestins doivent 7
Ces pays ne participent pas au CSME
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Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
inévitablement se cacher des autorités de l’immigration. Plusieurs expriment le désir de se rapatrier mais ils sont déterminés à rester dans les pays jusqu'à ce qu’ils réalisent leurs rêves. « Ne renonce jamais ta culture haïtienne pour devenir quelqu’un d’autre. Il y a des gens qui ne sont pas fiers d’être Haïtiens et ils prétendent d’être quelqu’un d’autre. Nous avons un problème de l’estime de soi, particulièrement les adolescents qui acceptent souvent ce qu’ils voient, et ne disent pas un non catégorique. C’est mauvais » « Beaucoup de discrimination. Je suis peiné que les Bahamiens n’apprécient pas les Haïtiens. Il y en a qui les apprécient. » « Aux Bahamas, quand on marche dans la rue, on peut entendre un enfant dire « Carry your Haitian self ». c’est comme une injure. Par exemple, quand j’étais à l’école, je préférerais qu’on me lance des jurons que de m’appeler haïtien. C’est le degré de douleur que nous ressentons. C’est comme si on est Haïtien, on se comporte comme des Haïtiens, on sent comme des Haïtiens, on ressemble aux Haïtiens. » « Quand ils arrêtent les Haïtiens, ils les renvoient sans vêtements. Même les voleurs se déguisent en agent de l’immigration pour faire ce qu’ils veulent de nous. Le consul qui doit s’occuper de nous, ne fait pas attention à nos plaintes. Il nous semble qu’ils oublient d’où ils viennent ». 16.Les lois de citoyenneté dans les Îles Turks‐et‐Caicos et aux Bahamas donnent le privilège aux enfants nés des non‐ressortissants de faire une demande de citoyenneté à l’âge de 18 ans. Ces enfants n’ont pas le droit de citoyenneté à la naissance. Le fait que ces demandes peuvent être contestées8 efficacement rend un grand nombre de jeunes haïtiens apatrides dans ces pays jusqu'à ce qu’ils reçoivent leurs 8
Un des participants des groupes de discussions était né aux Bahamas mais à 27 ans, il n’a toujours pas eu la nationalité
bahamienne.
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passeports. Ce fait limite aussi leur mobilité sociale, économique et éducationnelle et diminue leur qualité de vie. Ils n’aiment pas la suggestion qu’on leur fait de faire une demande de citoyenneté haïtienne comme une position de repli. 17.Les conflits internes entre l’identité et la culture haïtienne et la culture prédominante prédisposent les Haïtiens à une crise de l’identité, et les réponses passives et agressives masquent des sentiments potentiellement explosifs de colère, frustration, ressentiment, désespoir et de détresse. « Je suis né ici et je ne connais rien sur l’Haïti. Je ne comprends pas pourquoi l’Haïti doit délivrer un passeport à une personne qui n’est pas née le bas. » « le gouvernement a refuse de me délivrer un passeport à mes 18 ans me disant que j’ai d’abord besoin d’un passeport haïtien. Ils m’ont donné un bout de journal et m’ont dit d’ « utiliser ceci ». C’est nous donner en quelque sorte un sens de l’identité » Ce qui suit est le résumé des problèmes identifiés. Santé physique: grande hypersensibilité à la malnutrition, au VIH / SIDA, à la drogue, à l’abus d’alcool comme conséquence de l’extrême pauvreté, du travail dur, de la faim et des mauvaises conditions de vie. Droits humains: les techniques de déportation parfois utilisées en dehors de toute procédure régulière, la persécution, l’abus et la faute procédurale des agents de l’immigration, y compris la confiscation des objets de valeur, la 130
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
destruction du permis de travail, l’expulsion sans vêtements convenables, sans nourriture, sans représentation officielle ou procédures officielles Droits civiles : les Haïtiens qui sont légaux sont stoppés de routine par les autorités et ils peuvent être arrêtés s’ils n’ont pas sur eux leur preuve de citoyenneté. Des bourses d’études et le statut méritoire sont injustement refusés aux étudiants très performants. Plusieurs Haïtiens sont des apatrides à cause des lois complexes de citoyenneté. 18.La Commission a été profondément émue par le rapport sur les traitements reçus par les Haïtiens car ce rapport est présenté sur le fond du bicentenaire de l’Haïti et du bicentenaire de l’abolition de l’esclavage sur laquelle la révolution haïtienne a eu un impact profond. Nous considérons les expériences vécues par les Haïtiens aux Bahamas et dans les Iles Turks‐et‐Caicos comme les exemples extrêmes des comportements montrés, ailleurs dans la région, à l’égard des ressortissants caribéens des pays qui ont des économies en difficultés et qui ont un surplus de main d’œuvre. Si des efforts ne sont pas faits pour modifier ces comportements, ils vont renforcer l’insularité, empêcher l’intégration régionale, et frustrer les objectifs du CSME. « Nous sommes comme l’herbe, nous plions mais nous ne cassons pas » 131
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Santé et bien-être des adolescents et des jeunes
1. L’OMS définit la santé comme « un état complet de bien‐être physique, mental et social». L’United Kingdom Whitehall Well‐being Working Group (2006) a fait une déclaration de l’entente commune sur le bien‐être: Le bien‐être est un état physique, social et mental positif; ce n’est pas seulement l’absence de la douleur, de gêne et d’incapacité. Il survient non seulement des actions des individus mais également d’un éventail de biens et relations avec les autres. Cela demande que les besoins de base soient remplis, que les individus aient une raison d’être et qu’ils soient capables d’accomplir leurs objectifs personnels et de participer dans la société. Cela est amélioré par les conditions qui incluent les relations personnelles de soutien, la participation dans les communautés autonomisées, la bonne santé, la sécurité financière, un travail gratifiant et un environnement sain et beau. 2. La déclaration des Chefs de Gouvernement de la CARICOM que la santé de la région est la richesse de la région (2001) fait très bien le lien entre le développement humain et le progrès humain. La bonne santé augmente la productivité de l’individu et amène une croissance économique à long terme à travers les moyens comme la bonne nutrition, une plus grande espérance de vie et l’augmentation des économies pour la retraite. La mauvaise santé a les impacts opposés comme une productivité inferieure, une espérance de vie courte, la perte économique et elle est associée avec le manque de logis, les mauvaises conditions de vie et la pauvreté. 132
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Santé des adolescents et des jeunes
3. Les recherches récentes de PAHO/OMS faites sur la santé des adolescents dans les Caraïbes, dans un nombre de pays9, se portent sur les problèmes généraux du domaine de la santé comme le système de la santé, la nutrition, l’histoire sexuelle, l’usage des drogues, la santé mentale, la violence, les caractéristiques familiales et les relations avec les autres. En général, les jeunes, qui ont participé à ces recherches, disent qu’ils sont en bonne santé. Cependant, 10% des groupes étudiés révèlent un handicap ou un problème de santé grave. Selon le document intitulé « la santé dans les Amériques » (2007) et publié par PAHO, dans les Caraïbes, les jeunes de 15 à 24 ans disent qu’ils ont eu un certain nombre de maladies et ont vécu l’expérience de l’homicide, des blessures causées par une agression et les accidents y compris les accidents véhiculaires, des maladies urinaires, de la tuberculose et des infections respiratoires, de l’empoisonnement, du suicide, de la noyade accidentelle, de l’avortement, du décès maternel et des tumeurs malignes. « Je m’inquiète pour ma vie et ma santé parce que sans la santé, on ne peut rien faire. Là où il y a la vie, il y a l’espoir » 4. PAHO a identifié le VIH et le SIDA comme la cause principale de décès des jeunes caribéens et a identifié l’obésité comme un problème émergeant lié 9
Les pays dans lesquels les recherches ont été faites sont: Les Bahamas, les Iles Vierges Britanniques, la Dominique, la
Grenade, le Guyana, la Jamaïque et la Sainte-Lucie.
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Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
à la croissance de la culture du prêt à manger et le manque d’exercice physique. Selon la Commission de la CARICOM sur la Santé et le développement (CARICOM Commission on Health and Development, CCHD), les enfants obèses deviennent des adultes obèses. Le fait que presque la moitié de la population caribéenne a de l’embonpoint et que les enfants courent un plus grand risque d’être des obèses, renforce le besoin d’une approche pour contrôler l’obésité dans la population au lieu d’une stratégie qui cible simplement les individus et les groupes qui sont à risque. Un journal jamaïcain a publié des cas inquiétants de diabète juvénile en 2006 et cette information fait l’objet d’une plus grande attention dans les autres pays caribéens. Ce qui est intéressant c’est que le Cadre Stratégique Régional Caribéen, (2008‐2012) développé par PANCAP comme une réponse régionale au VIH et au SIDA, souligne plusieurs des problèmes mentionnés plus haut comme des défis contemporains dans une section intitulée « cultural and lifestyle issues » qui affectent le VIH et le SIDA dans les Caraïbes. Le rapport de la PANCAP met l’accent sur l’importance des rôles des hommes et des femmes et les expressions de l‘identité sexuelle qui attisent l’épidémie. 5. Pendant la recherche de la commission, les adolescents et les jeunes partagent les inquiétudes sur la santé: • Institutions et services de la santé: accès limité aux hôpitaux ou cliniques, aux personnels médicaux et aux soins médicaux particulièrement pour ceux qui souffrent du VIH/SIDA et les malades mentaux ; longues périodes d’attente dans les services des urgences ; manque de confidentialité et la 134
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
convivialité envers les jeunes dans les cliniques qui procurent les services de santé en matière de sexualité et de procréation. • Dégradation de l’environnement: la surexploitation, la déforestation et l’incapacité de préserver les ressources naturelles ; le changement climatique, les ouragans, les inondations et autres désastres naturels ; la pollution; le manque d’entretien des ponts, rues et autres infrastructures civiles. • Les accidents de la route : Chez les jeunes de 15 à 24 ans, les accidents d’automobile (9,2%) sont la troisième cause de décès dans les Caraïbes après l’homicide (19,8%) et le VIH et le SIDA (13,6%) Les victimes principales sont les hommes (CCHD 2006 :56). Santé mentale
6. Bien que la commission ne soit pas surprise du manque d’inquiétude des jeunes pour la santé physique, elle est frappée par un déclin apparent des indicateurs de la santé mentale d’une étude de l’OPS en 2000. Selon cette étude, 16% ou un adolescent entre 6 est triste, irritable ou en colère. Les préoccupations principales sont : • De grands niveaux de colère, d’hostilité, de dépression, de suicide, d’aliénation et de désespoir en particulier entre les jeunes de 15 à 29 ans et, 135
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
• Une incidence de négligence parentale et familiale, du crime et de la violence, la promiscuité sexuelle, la stigmatisation, la pauvreté et la persécution qui sont plus communs qu’on ne l’avait pensé. « Le crime et la violence sont vraiment difficiles à supporter. Chaque nuit on entend des coups de feu. On doit être doublement prudent. On doit être préparé pour toute éventualité quand on est dans les rues. Des fois, quand j’étudie et que j’entends les hommes tirer, je ne peux pas me concentrer. La police n’est même pas formée pour aider la situation parce qu’elle sait seulement utiliser l’agression. » « Vivre dans la rue bien que cela puisse entrainer l’incarcération, est une option pour survivre » « Quand je jette un regard sur mon futur, ….. je ne sais pas. On n’est même plus content de grandir » « Il est très difficile de grandir sans son père quand, on est un garçon…. » « Les étrangers viennent dans nos pays pour nous acheter and quand ils ont atteint leurs objectifs, ils se débarrassent de nous et ils nous traitent comme des chiens. Vous comprenez, c’est pourquoi, beaucoup de jeunes sont si violents de nos jours. Si nous voyons un étranger, on le tuera ». 7. Ces propos soulignés dans la case ci‐dessus donnent un aperçu sur les problèmes de la santé mentale des jeunes. Dans plusieurs communautés urbaines, la violence des gangs crée une condition continue de stress mental qui cause de grands dommages aux jeunes. 8. D’habitude quand on pense aux « jeunes » on ne pense pas à la santé mentale cependant, la réalité à laquelle les jeunes font face, demande qu’on y pense. 9. Bien qu’il y ait des données limitées, la prévalence des problèmes de santé mentale chez les jeunes, est évidente dans la grande fréquence de la dépression, de l’abus d’alcool et d’autres substances et des autres comportements à risque. Dans les Amériques, 18% des suicides sont attribués aux personnes âgées de 18 à 24 ans. Les 136
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pays avec le plus grand taux de suicide des hommes sont par ordre décroissant : Canada, Etats Unis, Salvador, Trinité‐et‐Tobago, Cuba, Uruguay et Venezuela. 10. Selon l’enquête menée sur la santé dans les Caraïbes, 10% des jeunes 10 à 12 ans, 17% de ceux âgés de 13 à 15 ans, 23% de ceux âgés de 16 à 18 ans ont dit qu’ils ont eu un ami qui a tenté ou commis le suicide. L’overdose et l’ingestion de produits chimiques agricoles sont les moyens les plus fréquents. Usage et abus des drogues
11.L’augmentation de l’abus des drogues durant les quatre dernières décennies particulièrement chez les adolescents et les jeunes, a crée de sérieux problèmes et défis socio‐économiques de santé publique. L’étude globale sur le tabagisme chez les jeunes, une étude ciblée sur les écoles et soutenue par l’OMS, a collecté des données sur des adolescents âgés de 13 à 15 ans. Ces données montrent que 19% des adolescents en Trinité‐
et‐Tobago fument leurs premières cigarettes avant l’âge de 10 ans. Bien qu’il n’y ait pas une différence importante entre les sexes dans les écoles secondaires, 40% des élèves ont fumé au moins une fois dans leurs vies. Ce pourcentage est plus élevé de 5% que le pourcentage trouvé dans une étude similaire sur la prévalence en 1988. 12.Les enquêtes scolaires bisannuelles, menées par la Commission Interaméricaine de Contrôle de la Toxicomanie sur l'usage des substances, ont montré une tendance persistante de l’usage de l'alcool, du tabac et de la marijuana comme les substances les plus abusées et dans cet ordre. Elles n'indiquent aucune différence importante entre l'usage de l’alcool des hommes et des femmes mais trouvent un usage élevé des narcotiques 137
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
d’inhalation par les femmes que par les hommes. Bien qu’étant considéré comme une substance douce qui ne crée pas de dépendance et dont l'usage a été sacralisé par le mouvement Rastafari, la marijuana peut avoir des effets paralysants sur les adolescents, en détournant leurs attentions de leurs poursuites. 13.Bien que moins utilisée, la cocaïne a été identifiée chez les adolescents et les jeunes. L’abus ou l’emploi abusif de l’alcool, de la marijuana et d’autres substances est directement lié au VIH et au SIDA, aux accidents véhiculaires et aux comportements violents y compris la violence entre l’homme et la femme Santé génésique
14.La santé génésique est un état de bien‐être physique, mental et social complet dans tous les domaines relatifs au système de reproduction, ses fonctions et ses processus. Cela sous‐entend que les gens possèdent la capacité de reproduction et la liberté de décider quand, si et comment les utiliser. Les services de la santé génésique incluent la santé sexuelle dont le but est l’amélioration de la vie et des relations interpersonnelles. Les droits associés avec la santé génésique incluent le droit à la qualité de l’information et de l’éducation, le droit à des services complets et le droit aux services de conseil psychologique. 15.Une étude d’une plus grande envergure sur la santé de la jeunesse caribéenne a été menée sur 15,695 élèves de 10 à 18 ans de 1997 à 1998 138
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dans 9 pays anglophones. Cette étude a montré que 34% de ces jeunes sont sexuellement actifs. Plus de la moitié des garçons qui sont sexuellement actifs et ¼ des filles disent qu’ils ont eu leurs premiers rapports sexuels à l’âge de 10 ans ou moins. Dans plusieurs cas, ces rapports sexuels sont forcés. Presque 2/3 du groupe des élèves étudiés ont eu des rapports avant 13 ans. Les garçons étaient trois fois plus susceptibles d’avoir cinq partenaires sexuels ou plus que les filles. Seul ¼ du groupe a dit qu’il utilise des méthodes contraceptives. 16.Le pourcentage estimé d’avortement dangereux chez les femmes dans les Caraïbes était de 44% en 2000. Les femmes âgées de 20 à 29 ans représentent plus de la moitié de ce taux et toutes celles âgées de moins de 30 ans représentent environ 70%. C’est une situation très inquiétante. 17.Les jeunes sont aussi inquiets que la libre circulation des personnes sous le CSME entrainera un influx des délinquants sexuels et d’autres personnes indésirables créant ainsi la surcharge du système, la propagation du VIH et du SIDA, l’accablement du système de la santé et la réduction des avantages. 18.L’initiative de commencer l’éducation sexuelle dans le passé a été contrariée par les opinions, surtout celles des groupes religieuses qui pensent que cette éducation doit être faite par les parents. Cette initiative a pris un nouvel élan avec la prise de conscience de la propagation rapide du VIH chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans dans les Caraïbes, avec une grande fréquence chez les filles. Les parents eux‐mêmes ont besoin de capacités de communication pour passer les informations à leurs enfants. Le Programme de l’Éducation Sanitaire et Familiale (Health and Family Life Education, HFLE), qui est, depuis 139
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les années 1980, une initiative de la CARICOM, a été amélioré et relancé. Cependant l’enseignement du programme n’est pas obligatoire, ce qui fait que certains systèmes d’enseignement ne couvrent pas complètement le sujet. Le Programme de l’Éducation Sanitaire et Familiale (HFLE) couvre le sexe et la sexualité, le soi et les relations interpersonnelles, l’alimentation, la forme physique et la gestion de l’environnement. Ce qui est très important pour ce domaine est, l’inclusion des compétences interpersonnelles et sociales comme la communication, le refus, l’affirmation de soi, et l’empathie ; des compétences cognitives comme la prise de décision, l’esprit critique et l’auto‐évaluation ; des compétences émotionnelles comme la capacité à gérer le stress et les compétences pour améliorer le locus de contrôle interne ; les capacités de communications comme la communication verbale et non verbale, le refus, la défense, la négociation, la gestion des conflits et la capacité de créer des relations ; les capacités d’analyse des valeurs et de clarification comme les capacités nécessaires à la compréhension des différentes normes, croyances, cultures etc. et les compétences d’auto‐évaluation pour identifier ce qui est important, les influences sur les valeurs et attitudes et pour aligner les valeurs, attitudes et comportements. 19.En août 2008, les ministres de la santé et de l’éducation de l’Amérique Latine et des Caraïbes ont renforcé la réponse à l’épidémie du VIH à travers la déclaration de Mexico sur l’éducation sexuelle en Amérique latine et dans les Caraïbes (The Mexico City Declaration on Sex Education in Latin America and the Caribbean) qui expose les objectifs à réaliser et renforce les stratégies multisectorielles de l’éducation sexuelle complète et la promotion de la santé 140
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
sexuelle comme un moyen fondamental pour prévenir la propagation du VIH et autres infections sexuellement transmissibles. 20.Certains points clés de la déclaration incluent l’exigence que l’éducation sexuelle complète doit : ‐ Avoir une grande perspective qui est basée sur les droits humains et respecte les valeurs d’une société démocratique, pluraliste dans laquelle les familles et les communautés s’épanouissent ; ‐Promouvoir le respect des différences, rejeter toute forme de discrimination, et promouvoir chez les jeunes le processus décisionnel responsable et averti concernant leur début sexuel ; ‐ Etre complété par des services de santé pour fournir l'accès efficace à /au /aux: counseling et les tests de dépistage du VIH et des infections sexuellement transmissibles; soin clinique complet pour les infections sexuellement transmissibles; l’éducation sur les préservatifs, leur utilisation correcte et régulière; counseling sur les décisions de reproduction y compris le counseling des personnes ayant le VIH ; et counseling et traitement pour l’abus des drogues et de l'alcool, pour tous, particulièrement pour les adolescents et les jeunes. 21.Les jeunes réclament des politiques sur la santé qui seraient conformes avec leurs réalités présentes. En fait, la législation empêche les jeunes d’un certain âge d’avoir accès aux services de la santé sans qu’ils ne soient accompagnés des parents ou gardiens. Il y a des différences dans la législation et dans les exigences de l’âge sur les sujets comme l’âge légal 141
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
auquel le jeune homme ou la jeune fille peut se marier ou avoir des rapports sexuels , l’âge de l’acquisition du permis de conduire, de la carte d’identité nationale entre autres, qui ont besoin d’être harmonisées dans tous les Etats membres de la CARICOM. 22.Dans certains secteurs, il y a le sentiment que l’éducation sexuelle doit être un programme scolaire indépendant et ne doit pas être subsumé sous les thèmes de l’Éducation Sanitaire et Familiale et que cette dernière doit être élaborée de manière à inclure les problèmes comme les troubles de l’apprentissage aussi bien que l’intelligence émotionnelle, l’autisme et les troubles d’hyperactivité. Un groupe intersectoriel, qui a une représentation internationale, régionale et nationale, collecte présentement des données pour l’élaboration d’une politique pour l’éducation sexuelle dans toutes les écoles à travers les Caraïbes. Les politiques proposées par le biais de PAHO et qui sont choisies pour la santé des adolescents, doivent être renforcées. Les politiques doivent être soutenues par l’amélioration de la législation sur l’âge légal et la confidentialité concernant les informations sur la santé des jeunes. En vue de soutenir ces initiatives, les prestataires de services de santé doivent être convenablement informés et éduqués comme un des aspects de la fourniture des services de qualité aux adolescents et jeunes, avec de nouvelles informations et approches à la puberté, à l’abus sexuel, aux conseils et au suicide, dans un contexte basé sur des preuves. En vue de soutenir ces entreprises, les services de la santé sexuelle et génésique peuvent être procurés dans des environnements sains et favorables aux 142
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
jeunes par des jeunes ou prestataires qui peuvent être tenus responsables de la prestation de ces services. Adolescents, Jeunes, Crime et violence
1. Le crime et la violence sont la plus grande des préoccupations des adolescents et des jeunes dans presque tous les Etats membres de la CARICOM. Dans cette section, la commission partagera les réalités et conséquences du crime et de la violence initiés par les jeunes sur la communauté en général mais en particulier sur les jeunes eux‐mêmes. Cependant, ceci faisant, la commission est paralysée par le fait que la collection des données n’est pas triée par âge sauf dans un Etat membre. Le consultant, qui est responsable de la préparation d’une analyse coût‐
bénéfice sur le crime de la jeunesse discutée dans le chapitre 4, a dû se fier « aux documents et études différents préparés par l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC / UNODC), le Centre International sur les Etudes de la prison et la Banque Mondiale. » 2. L’ampleur récente des inquiétudes sur le crime et la violence a aussi augmenté et a attiré l’attention des agences du maintien de l’ordre. Cependant, en dépit de la nécessité d’une stratégie de maintien de l’ordre dans le cadre d’un système de la justice pénale, la commission soutient l’appel pour une initiative sociale et développementale de la prévention du crime, qui a été autorisée lors de la 12ème Session Spéciale du Conseil du Développement Humain et Social (Council for Human and Social 143
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Development) en mars 2008. Cette initiative a été soutenue par le Conseil de la Sécurité Nationale et du Maintien de l’ordre (Council for National Security and Law Enforcement) et endossée par les Chefs de Gouvernement de la CARICOM qui, à leur 20ème Réunion Intersession en mars 2009, ont «demandé que le plan d’action sur la prévention du crime soit traitée avec la plus grande urgence». Crime et violence: l’expérience caribéenne
3. L’Organisation Mondiale de la Santé définit la violence comme « la menace ou l’utilisation de la force physique ou du pouvoir contre soi, contre autrui ou contre un groupe ou une communauté, qui entraine ou risque fortement d’entrainer un traumatisme, un décès, des dommages psychologique, un mal‐développement ou des privations.10» 4. La violence criminelle de la jeunesse découle souvent des formes complexes de haute priorité et de grande visibilité de comportements risqués ou de prise de risques qui laissent des cicatrices indélébiles et privent les sociétés du potentiel et des énergies créateurs. Ils engendrent la peur, la corruption et la méfiance ; empêchent le fonctionnement du service de la santé, de la police, de l'éducation et des médias ; érodent la foi en la capacité du gouvernement de protéger la vie et les biens ; privent les sociétés du potentiel et des énergies créateurs ; causent le détournement des investissements vers les 10
(Consultation globale de l’OMS sur la violence et la santé. Violence : Une priorité de la santé publique. Genève, OMS, 1996
(document WHO/EHA/SPL.POA.2). http://whqlibdoc.who.int/publications/2002/9241545615_chap1_eng.pdf
144
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
ministères de la sécurité sociale et de la santé, quand ces investissement auraient pu être mieux utilisés pour améliorer la communauté et encourager le développement national. Dans les Caraïbes, le crime et la violence sont associés à la pauvreté, au chômage, aux inégalités politiques et sociales, à la réduction du capital social à travers, entre autre, la restriction de la mobilité physique, la réduction des opportunités d’emploi et d’éducation, la réduction des investissements dans les affaires et la réduction de la construction ou de la réparation des maisons dans les communautés affectées. L’exposition constante à la violence et au crime entraine l’apathie, un niveau très élevé de stress, la détresse et un sentiment de vide. 5. Dans les Caraïbes, le crime et la violence se produisent dans les communautés urbaines, les maisons et les écoles. Le crime et la violence impliquent les armes à feu, les couteaux et autres objets tranchants, les gangs, la marijuana, la cocaïne, le trafic et le kidnapping. On a reporté la possession d’armes à feu fabriqués à la maison par les enfants de 5 ans, l’intimidation, la bastonnade des professeurs et l’utilisation de l’alcool et du ganja (Secrétariat de la CARICOM, 2007). Des tendances similaires de crime et de violence peuvent être trouvées dans le reste du monde mais dans les Caraïbes, le degré de crime et de violence est très élevé particulièrement dans les milieux urbains et pauvres. Si on compare les petites villes aux grandes villes, la fréquence du crime dans les communautés rurales est plus basse mais elle augmente progressivement. 145
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
« Il est difficile de s’adapter au crime et à la violence quand on y est exposé toutes les minutes de notre vie » « Les bandits se sont approchés de moi et voulaient ma voiture plus que moi. Je peux donner la clé…. Je peux vouloir répondre par la violence et je peux ne pas avoir vu le pistolet. Ou la manière dont il s’est approché de moi peut être violente d’abord mais il n’ya aucune façon de savoir ce qui se passera au moment le plus inattendu » 6. L’Amérique Latine et la région caribéenne ont le taux le plus élevé du monde pour les homicides des hommes âgés de 15 à 29 ans (68,6 pour 100.000). Ce taux est trois fois plus élevé que la moyenne globale de 19,4. De plus, on estime que les jeunes hommes de 15 à 35 ans commettent 80% des crimes dans la région. 7. Dans la région, c’est la Jamaïque qui a le taux des homicides le plus élevé. Dans ce pays, les jeunes de moins de 25 ans étaient responsables de 51% des meurtres et 56% des crimes importants en 2000. En 2005, le taux des homicides a atteint 80%, le taux le plus élevé de tous les temps. En 2007, 78% de ceux qui sont arrêtés pour meurtre, 68% de ceux qui sont arrêtés pour meurtre par arme à feu et 69% de ceux qui sont arrêtés pour des crimes graves (meurtre, meurtre par arme à feu, cambriolage, viol et abus sexuel) étaient âgés de 30 ans ou moins de 30 ans. Même dans les pays de l’OECO, les niveaux élevés de violence sont déjà un problème social sérieux. À Saint‐Christophe‐et –Nevis, un pays d’environ 45 000 habitants, les jeunes ont commis 1,2% de tous les crimes en 1990 et 17% en 1998. D’ici 2007, le taux des homicides a monté à 59% principalement à cause des activités des gangs criminels dont certains imitaient le gang notoire Cripps and Blood de 146
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Californie. À Saint‐Vincent‐et‐les‐Grenadines, le taux des homicides en 2004 était de 24%. 8. Selon les informations disponibles sur le sujet, non seulement les jeunes sont les auteurs principaux de la violence criminelle mais, ils en sont aussi les victimes principales. En 2005, les jeunes Dominicains âgés de 11 à 30 ans qui représentent 30% de la population générale, étaient des victimes d’homicide (46%). En Jamaïque, les victimes principales des homicides sont les hommes. En 2005 les hommes âgés de 16 à 35 ans représentaient 80% des victimes. 9. Telle est la réalité à laquelle les Caraïbes font face. La commission considère que la fréquence d’une telle violence est un sérieux problème de santé publique qui nécessite une intervention toute aussi sérieuse à tous les niveaux de la société. La participation accrue des jeunes en tant que victimes et auteurs des crimes violents y compris les homicides, est un aspect inquiétant du crime et de la violence dans la région. Crime et Violence – Un problème de développement
10.L’Office des Nations Unies contre la Drogue et la Banque Mondiale dans leur rapport de 2007 intitulé « Crime, Violence and Development: Trends, Costs and Policy Options in the Caribeean » réfèrent au crime et à la violence comme des problèmes de développement qui ont des conséquences directes sur le bien‐être humain à court terme et sur la croissance économique et le développement social à long terme. Selon le rapport, bien 147
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
que les niveaux de crime et leurs circonstances associées, dépendent des pays, le trafic des drogues est la raison principale de l’augmentation récente des taux de criminalité et de violence dans la région et de leur augmentation tangible au cours des dernières années. Le commerce des stupéfiants encourage la criminalité de plusieurs manières: à travers la violence liée au trafic; en normalisant les comportements illégaux; en détournant les ressources de la justice pénales des autres activités; en provoquant les délits patrimoniaux liés à la dépendance aux drogues ; en contribuant à la grande disponibilité des armes à feu; et en affaiblissant et en corrompant les institutions de la société. 11.En général, il y a eu une extrême dépendance sur l’approche de la justice pénale concernant la réduction de la criminalité dans la région, au détriment des autres approches complémentaires qui peuvent être efficaces dans la réduction de certains crimes et de certaine violence. Plusieurs pays dans la région, cependant, investissent dans différentes approches de la lutte contre la délinquance comme la lutte sociale contre la délinquance, la lutte à travers un plan environnemental ou les mesures situationnelles de prévention des crimes, les approches intégrées de la sécurité des citoyens et les approches de la santé publique. On croit que la réduction de la pauvreté, du chômage et des inégalités sociales (problèmes qui affectent les jeunes, les femmes et les enfants de manière disproportionnée) peut réduire l’envie des gens de se tourner vers la violence et les crimes relatifs à aux biens et à la drogue. 148
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
12.La violence est souvent inspirée ou causée par l’appartenance aux gangs, une culture populaire basée sur la fascination pour les armes à feu qui sont devenus un symbole de pouvoir, de force coercitive et de masculinité. Et en Jamaïque, la simulation des coups de feu avec l’utilisation de la main, des doigts et de la voix, est devenue une manière d’exprimer l’approbation et le soutien durant les spectacles publics. « Nous formons des gangs nous protéger contre les gangs » « Je suis avec des amis qui me défendent vite » « Soyez vigilants! Portez toujours une arme» 13.La violence liée au gang est un phénomène que plusieurs pays, ainsi que ceux du monde développé, ont lutté contre. Dans ce sens, c’est un phénomène nouveau dans les Caraïbes. Cependant, quand elle se répand dans les écoles, la situation ne peut qu’être appelée grave. En plus des problèmes comme l’intimidation et la bagarre, il y a une tendance croissante de porter des armes dangereuses à l’école comme les armes à feu, les couteaux, les pics à glace et les ciseaux. Selon la Banque Mondiale (2003) 20% des étudiants ont porté une arme à l’école au cours des 30 derniers jours et autant d’étudiants ont été impliqués dans des bagarres en utilisant des armes. En Jamaïque, (2002, 2003 et 2004) plusieurs étudiants ont vu la violence à l’école (79%), ont été directement impliqué en causant le mal (29%), ou sont victimes du mal (20 à 34%), ou ont un membre de la 149
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
famille qui a été une victime (60%) et 78% étaient inquiets de leur sécurité en allant à ou en revenant de l’école. 14.Les autres États membres de la CARICOM qui ont eu une longue tradition de tranquillité et de calme ont commencé à connaitre le crime et la violence des jeunes que la Jamaïque connait depuis les trois dernières décennies. Les deux graphes suivants montrent les conséquences qui attendent ces pays, si des mesures urgentes et radicales ne sont pas prises pour trouver une solution à la pauvre socialisation, à la rage et à l’isolement vécues par une trop grande proportion de jeunes hommes. 150
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Graphe 8 Crime faisant l’objet d’une poursuite judiciaire par tranche d’âge en Jamaïque comme une partie de tous les crimes Prosecuted Crime in Jamaica by Age Group, 1998, as Share of
All Crimes
murder
Prosecuted crime
felonious wounding
burglary
breach of firearms act
17-25
17-29
larceny
forgery
breaches of drug laws
All crimes
0
Source: Crime and Violence in the Caribbean:
Trends, Costs and Policy Options, World Bank, 2007
20
40
60
80
100
120
Percent
15.En 1998, les jeunes étaient responsables de 80% des meurtres en Jamaïque, de la possession illégale des armes à feu et des violations de la loi sur les armes à feu, 80% d’homicide involontaire, 63% de blessures corporelles graves et 100% de fusillade avec dessein. Dix ans plus tard, la situation est peu différente comme le montre le graphe suivant qui montre que les jeunes de 16 à 30 ans sont responsables de plus de 70% des meurtres et de presque 70% de fusillade. 151
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Graphe 9 Adolescents et jeunes arrêtés pour des crimes sérieux sélectionnés en Jamaïque et 2008 Youth Arrested for Selected Major Crimes in Jamaica, 2008
As share of all selected major
crimes
murder
M a jo r C rim e s
shooting
16-30 yrs
16-25 yrs
robbery
breaking
rape
carnal abuse
0
10
Source: Economic and Social Survey of Jamaica, 2008
20
30
40
50
60
70
80
Percent
Source : Etude économique et sociale de la Jamaïque, 2008 152
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Un monde dangereux
16.Les adolescents et les jeunes qui ont été sondés par la commission ont parlé explicitement de leur peur, de leurs perceptions sur le manque de sécurité et de leurs inquiétudes pour leur bien‐être général à la suite de l’augmentation du crime et de la violence. En fait, c’était l’inquiétude la plus dominante et importante qu’ils ont exprimée. Les jeunes ont parlé des heures limites de retour à la maison qu’ils se sont imposés, de la diminution de leur participation aux activités communautaires, la restriction des activités de nuit et des changements des pratiques spéciales comme conséquence. Des mots comme « être mort « « lutter ou incarcérer » sont donnés comme une éventualité et dans certains cas, comme une réalité imminente dans certains cas, comme une réalité imminente dans les cinq prochaines années. D’une manière générale, ils se posent des questions sur la qualité de vie qu’ils ont devant eux, sur la crainte des blessures et de la mort par les accidents d’automobiles, les maladies et autres décès anormaux aussi bien que les hauts niveaux d’insécurité. 17.Les chercheurs de la commission ont indiqué qu’il était impossible de décrire proprement et complètement la mesure dans laquelle presque tous les adolescents et jeunes, dans les pays étudiés, étaient paralysés par les menaces réelles ou imaginées du crime et de la violence. 153
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
18.La commission observe qu’un plan d’action social et de développement de lutte contre la criminalité (de la CARICOM) développé avec l’aide de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, a pour objectif de réduire les niveaux de violence et de crime dans les états membres à travers une approche multisectorielle et multidisciplinaire centrée sur : a) Les groupes qui courent le risque d’avoir des comportements violents ou de s’engager dans des activités criminelles et qui sont déjà exposés à des niveaux élevés de violence; et les groupes qui sont en conflit avec la loi, en particulier les enfants et les jeunes; et b) les réponses institutionnelles au crime et à la violence du point de vue prévention. 19.Le plan d’action est soutenu par les 5 piliers suivants : • Réduire la violence • Encourager l’intégration sociale • Promouvoir la réintégration • Autonomiser les victimes et • Protéger l’environnement et les ressources économiques 20.Voici un problème qui demande le renforcement immédiat des mesures, en commençant par les enfants, conformément à l’approche du cycle de vie, et en s’occupant des adolescents et jeunes aussi. 154
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Sports et loisirs
1. Le rôle important du sport dans le développement et sa potentialité de modifier positivement le comportement ont suscité une attention régionale et internationale accrue. L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté, en novembre 2003, la résolution 58/3 intitulée « Les sports comme moyen de promouvoir l’éducation, la santé, le développement et la paix » en reconnaissance de la signifiance du sport dans leurs programmes nationaux de développement. L’attention a été portée sur les quatre domaines clés du : sport et éducation, sport et santé, sport et développement et sport et paix aussi bien que la valeur potentielle du sport à contribuer à l’Objectif du Millénaire pour le Développement. L’article 31 de la Convention Relative aux Droits de l’Enfant reconnait le rôle critique du sport et du jeu physique dans la vie des enfants en identifiant le sport et le jeu comme un droit de l’enfant. Etat du sport dans les pays de la CARICOM
2. Ce n’est pas un secret que le sport et l’éducation physique étaient traditionnellement considérés comme des sujets « inutiles » et ils sont enseignés par des enthousiastes généralement sans formation qui ont une approche déstructurée dans l’enseignement de ces sujets. La situation existe toujours dans la région, à un certain degré. Cependant, des progrès ont été faits dans les méthodes d’enseignement et dans la promotion de l’éducation physique et du sport. Les efforts des éducateurs de remettre d’éducation physique dans les systèmes officiels d’enseignement et 155
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
d’assurer que ce sujet soit offert au niveau secondaire, doivent être loués. A part le Cuba qui, indéniablement, est fier de posséder les systèmes et institutions les plus développés pour la formation et le progrès du sport et de l’éducation physique, GC Foster College of Physical Education and Sport en Jamaïque est établi en 1980 avec l’aide du Cuba et est l’Institution la plus spécialisée de formation pédagogique qui forme le personnel de l’éducation physique et des domaines liés au sport dans la CARICOM. 3. L’University of West Indies a établi un centre d’éducation physique et de sport sur St Augustine Campus en 2003, alors que Mona Campus a récemment dévoilé ses plans du développement de 40 acres de terrain à Mona Bowl, y compris les programmes de gestion des sports et une piste de 8 couloirs et les autres infrastructures ultramodernes pour une gamme de sports. L’Université Technique de la Jamaïque a signé un accord avec l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (International Association of Athletics Federations, IAAF) et cet accord a entrainé l’établissement d’un centre sportif de haute performance. L’Université Technique collabore aussi avec la Fédération de Football de la Jamaïque pour établir des programmes de formation en football. Cave Hill Campus, University of West Indies a un Centre Régional de Recherche sur le Cricket depuis 1993. L’University of Trinidad‐et‐Tobago offre maintenant des programmes professionnels en sport et en éducation physique. Malgré ses réalités, il y a des preuves qui suggèrent que les initiatives locales basées sur le sport, particulièrement, reçoivent 156
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
généralement peu d’attention des gouvernements régionaux en ce qui concerne les infrastructures. 4. La région est fière des compétitions régionales dans les différentes disciplines du sport y inclus le football, le cricket, le volleyball, le netball, le hockey, le squash et le badminton entre autres. Les jeux CARIFTA s’occupent des athlètes cadets (moins de 20 ans) en l’athlétisme et les jeux multi‐sportifs de l’University of West Indies ont été un élément du calendrier sportif régional pendant les 40 dernières années. 5. En dépit de cela, l’insuffisance du développement du sport et les inégalités qui existent entres les Etats membres de la CARICOM sont évidentes. Une enquête informelle a été menée en 2007 par le Bureau des Sports de la CARICOM sur le statut du cricket dans les écoles. Les résultats confirment le manque général des infrastructures requises pour le développement du sport dans les écoles dans plusieurs États membres. L’enquête a mis le doigt sur les conséquences négatives de l’ «approche saisonnière » au perfectionnement des talents. Par exemple, la formation de cricket a été arrêtée pendant la saison de football, principalement à cause du partage du terrain. Cependant, les écoles, qui ont un terrain de cricket en béton ou qui ont accès à une telle installation, ont une meilleure performance en cricket. Les entraineurs ont admis qu’un accès tout au long de l’année à une telle installation augmenterait énormément les talents dans le sport. 157
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
6. Les opportunités de faire participer les jeunes, qui ne sont pas dans le cursus scolaire, aux programmes sportifs sont généralement limitées. A cet égard, l’inclusion est axée sur les joueurs talentueux qui sont inscrits dans le système de club. Il y a un manque évident d’opportunités pour les jeunes qui ne font pas partie de la catégorie des élites, de participer dans des programmes sportifs structurés au sein de leurs communautés. L’opportunité de vivre une plus grande inclusion sociale et morale par les jeunes, qui sont autrement marginalisés par les obstacles culturels et sociaux causés par le genre, l’handicap et autres formes de discrimination, est donc entravée. 7. Bien qu’au cours des vingt dernières années les pays de la CARICOM aient promu les sports non professionnels comme un mécanisme de mobiliser les jeunes et de résoudre les problèmes sociaux et de développement difficiles, l’accès limité aux infrastructures et activités sportives est une inquiétude des jeunes dans tous les pays sondés par la Commission. « Les grands voyous aiment aussi le sport. Là où j’habite, il y a des garçons corrects qui participent aux sports. Mais tu ne voudrais pas aller sur le terrain parce que quelqu’un pourrait tirer sur tout le monde. Ta mère ne voudrait pas que tu ailles sur le terrain mais tu dois essayer » 158
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
La valeur du sport
8. La valeur du sport dans la promotion de la santé, dans l’amélioration des normes éducationnelles et dans la création des communautés équitables, est bien documentée. En plus, les avantages que les individus, les pays et les Régions obtiennent du sport, sont bien établis et soulignés ci‐dessus. 9. L’unité nationale et régionale et la fierté: Toute personne qui aime le cricket dans le Caraïbes anglophones en 1994, peut donner un compte rendu du lieu où elle était et ce qu’elle a ressenti quand Brian Lare a battu le record du score le plus élevé en une manche. Il n’avait que 24 ans. Le fait que ce record a été détenu en 36 ans par un autre ressortissant renommé des Caraïbes, Sir Garfield Sobers, était une autre source de grande fierté. Sir Garfield était, lui‐même, un jeune de 22 ans quand il avait établi ce record. La performance et le maintien de la dominance sur les nations de cricket du monde sur deux décennies de 1970 à 1990 sont une source de grande fierté pour tous nos peuples. 10.En termes de la grandeur de sa population, les Caraïbes se défendent bien en athlétisme sur le plan international pendant plusieurs décennies. Durant l’après‐guerre, les Antillais ont occupé les premières places parmi les gagnants des médailles olympiques (Rapport de la Commission Antillaise page XI). L’hymne national d’aucun autre pays des Caraïbes n’a été joué 6 fois en un seul jeu comme c’était le cas de la Jamaïque durant les Jeux de Pékin en 2008, où les olympiens menés par Usain Bolt et Veronica Campbell ont apporté de l’honneur à leur pays et 159
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
à la Région. Qu’ils soient Bahamiens, Surinamiens, Jamaïquains, Trinidadiens, Vincentais ou simplement Caribéens, les jeunes «ont donné un nom, un caractère et une identité aux peuples de la Région » à travers le sport. 11. Développement économique: Le sport est un catalyseur du développement économique. Au niveau global, il y a une preuve considérable qui démontre le potentiel du sport de générer les revenus et de procurer un moyen de subsistance alternatif. Ce fait est aussi évident dans l’émergence de l’industrie du tourisme des sports qui, selon les rapports, est responsable d’environ 2,5% du commerce mondial. Certains des acteurs clés de l’industrie du tourisme des sports ont fait des investissements considérables afin de réaliser des bénefices lucratifs. Une partie importante de ces investissements est de pourvoir des opportunités de formation pour le développement des capacités chez les jeunes en particulier. Cela servirait à préparer les jeunes pour des opportunités de carrière dans le sport et les affaires du sport. La fusion du sport avec le tourisme a entrainé le développement de nouveaux créneaux sous la protection du tourisme des sports et s’est avérée être une entreprise profitable pour plusieurs pays dans le monde. 12.Dans les Caraïbes, plusieurs histoires de réussite ont démontré l’immense attraction des visiteurs par les événements sportifs de classe mondiale. La Coupe Mondiale de Cricket (CWC) en 2007, le Championnat du Monde des 160
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Cadets en Jamaïque (2002) et la Coupe Mondiale de football des moins de 17 ans en Trinité‐et‐Tobago (2001) attestent de l’énorme potentiel du tourisme inspiré par le sport dans la région. Parmi les États Membres de la CARICOM, la Barbade émerge comme le leader des initiatives du tourisme des sports, avec un calendrier plein d’événements sportifs international et nationaux intéressants dont le but est de stimuler les arrivées des visiteurs en provenance des marchés traditionnels de tourisme aussi bien qu’en provenance des Caraïbes. Cet accomplissement n’est en aucun cas un accident mais il est plutôt obtenu à travers des structures de politiques délibérées et le soutien du gouvernement. Les championnats d’athlétisme des écoles secondaires tenus annuellement en Jamaïque ont, d’une manière continue, provoqué l’arrivée des visiteurs, particulièrement des personnes venant de la diaspora, des medias internationaux et des scouts venant de plusieurs collèges et universités des Etats‐Unis. 13. La Coupe Mondiale de Cricket de 2007 a produit un surplus de plus d’un demi‐milliard de dollars américains11. On croit que cette somme est le surplus le plus considérable d’un événement sportif dans l’histoire de la coupe mondiale de cricket. La région a maintenant des infrastructures sportives de qualité internationale dans plusieurs États membres de la CARICOM, pour avoir accueilli la Coupe Mondiale de Cricket en 2007. 11
(http://www.caribbeanpressreleases.com/articles/2955/1/CWC-2007)
161
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
14.En plus des revenus directs générés par le sport à cause des arrivées et des dépenses des visiteurs, le potentiel économique des sports est aussi réalisé à travers la valeur marchande moyenne produite par les événements sportifs, le branding et le soutien financier aux athlètes accomplis et la collaboration dans les industries culturelles, comme dans le cas de l’équipe de bobsleigh de la Jamaïque qui a été immortalisée dans le film « Cool Runnings » (Rasta Rocket). Plus récemment, la performance remarquable des jeunes athlètes de la région durant les Jeux Olympiques de Pékin (2008), le Championnat Mondial d’Athlétisme tenu à Berlin en Allemagne en 2009 et le Tournoi Mondial de Cricket du Club 20/20 a, de surcroit, attiré l’attention sur la région entière. 15.Cependant, la région a à peine commencé à exploiter le potentiel énorme du marché du tourisme des sports avec son potentiel de créer de l’emploi, de produire des revenus et de contribuer au développement économique des sociétés. Le développement économique des sociétés à travers les sports, doit être vu à travers le potentiel d’économies accumulées à cause du manque d’exigences sur le budget de la santé. Cela est dû au fait que la population est plus saine et au fait que l’espérance de vie a augmenté. Les conclusions de la Commission Caribéenne pour la Santé et le Développement sur l’augmentation alarmante de l’obésité chez les enfants et les jeunes à travers la région, sont la source d’une grande inquiétude. 16.Cohésion sociale : les valeurs intégrantes du sport (tolérance, respect, coopération, franc‐jeu) le rendent plus approprié pour inculquer et 162
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
promouvoir les attitudes et capacités sociales souhaitables. Le sport a été utilisé énormément pour unifier les gens séparés par les frontières, cultures et religions. Il convient de noter, par exemple, que c’était le tennis de table qui a donné le ton à la reprise des liens diplomatiques entre les Etats Unis et la Chine en 1971. La Corée du Nord et la Corée du Sud ont rassemblé leurs athlètes pour les Jeux Olympiques de Sydney en 2000. 17.Selon le président de la fédération de football de la Jamaïque, le football est un moyen utile d’encourager la paix entre les communautés de la ville de Kingston. C’est un fait que plusieurs communautés qui nourrissent de l’hostilité les unes contre les autres, ont immédiatement fait la paix quand la Jamaïque a qualifié pour la Coupe du Monde en 1998. Selon la police jamaïquaine, en 2008 les seuls jours où il n’y avait pas eu de meurtres dans ce pays de 2,6 millions d’habitants, étaient les jours où la Jamaïque a reçu trois médailles d’or aux Jeux Olympiques de Pékin. 18.Bien que ces contributions ne puissent pas êtres évaluées, mesurées ou données une valeur monétaire, elles auraient été plus considérables si les jeunes n’étaient pas bloqués par les problèmes de classe et du genre et si des investissements supplémentaires étaient faits dans le sport à la fois comme un moyen développemental et comme un moyen pour le développement. On peut soutenir que la Jamaïque est peut être le pays dans la région, qui a la meilleure performance en athlétisme et ce fait est instructif en termes de ce qui peut être réalisé avec des niveaux relativement bas d’investissements. 163
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Jamaïque – un modèle global de l’Excellence des jeunes dans le sport, A part le talent, le succès de la Jamaïque en athlétisme est basé sur une structure enracinée dans l’histoire, une culture de la compétition intense, des investissements et un grand niveau de volontarisme. Au niveau primaire tout comme au niveau secondaire, les événements sportifs permettent de sélectionner les meilleurs pour représenter les écoles durant les compétitions régionales et nationales et produisent des champions nationaux. Ces événements attirent les entraineurs des niveaux universitaires qui viennent de l’étranger pour chercher les sportifs talentueux et sont suivis par une expérience internationale du meilleur. Jusque dans un passé récent, la plupart des athlètes prometteurs étaient recrutés par des universités américaines où ils développaient leur talent à un niveau international. Cependant, avec l’ouverture de High Performance Sports Centre à l’Université Technique et la formation des clubs d’athlètes, les athlètes jamaïcains ont le choix de développer leurs capacités et carrières académiques en Jamaïque. GC Foster College, un établissement d’enseignement supérieur d’éducation physique et de sport, construit avec l’aide du gouvernement de Cuba et qui a ouvert ses portes aux premiers étudiants en 1980, a joué un rôle inestimable dans la formation des professeurs spécialistes d’éducation physique et de sport, des administrateurs et des entraineurs. Les diplômés trouvent de l’emploi dans les écoles, l’industrie hôtelière et autres organisations du secteur privé. Ainsi, en fournissant le personnel et en investissant dans GC Foster College et dans les entraineurs employés par les écoles, le gouvernement investit dans le développement de l’athlétisme bien que le niveau des investissements peut être augmenté. C’est époustouflant de voir le niveau de performance de la Jamaïque en athlétisme. Compte tenu de sa population, la Jamaïque est le pays dominant dans le monde lors des deux derniers Jeux Olympiques. Et si ses jeunes n’étaient pas paralysés par la pauvreté, cette performance serait encore plus excellente. Ainsi, le succès de la Jamaïque en athlétisme comme il est, peut être augmenté et projeté dans les autres disciplines sportive s’il y a un soutien financier et social adéquat, rapide et continu pour développer et améliorer les talents des jeunes hommes et jeunes femmes. 164
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
19.La prise de conscience que le sport, la recréation et les loisirs avaient de fortes influences sur le développement des jeunes, a poussé l’Assemblée Générale des Nations Unies à déclarer 2005 comme l’Année Internationale du Sport et de l’Éducation Physique dans un effort d’encourager les gouvernements et autres institutions à rediriger leur attention et leurs ressources ver ces domaines et les services de soutien qui offrent des activités de loisirs au sein et en dehors de l’environnement scolaire. Les Caraïbes ont un avantage par le fait qu’elles possèdent des jeunes naturellement talentueux qui, malgré un manque de ressources adéquates, ont donné à la Région de quoi être fière. Nous ne pouvons qu’imaginer combien plus ils pourraient accomplir s’il y avait des investissements supplémentaires dans la jeunesse et le sport. La Culture et l’Identité Caribéenne
La Jeunesse et la Culture Caribéenne
1.
La Culture est souvent définie comme «une façon de vivre» commune à tous les êtres humains qui se décrivent comme un peuple. La culture les lie ensemble, en donnant un sens à leurs vies et une identité qui les distingue des autres peuples avec leurs «façons de vivre». Mais, au même moment, la culture est aussi dynamique et c’est ce qui explique les changements que la culture subit souvent. Nous partageons une culture Caribéenne commune en vertu de notre histoire comme un peuple et en vertu des influences 165
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
mutuelles que nous exerçons les uns sur les autres, quand en même temps nous avons le pouvoir dans chaque île, chaque territoire, de revendiquer notre propre et unique «façon de vivre». 2.
Le fait que la culture, s’étend sur tous les aspects de nos vies et a un effet sur le développement de la Région Caribéenne, a été établi depuis fort longtemps mais n’est pas toujours reconnu. Les différentes facettes de la culture Caribéenne se manifestent dans les expressions culturelles uniques et l’identité des peuples, dans la richesse de la diversité culturelle de la Région, dans les traditions et coutumes et la culture forme la base de nos valeurs spirituelles et morales et modes d’affinité. La Culture est également le fondement et un instrument efficace de l’intégration régionale puisqu’elle est le pilier central de la promotion d’un sens d’une identité régionale ou «la Caribéenneté », de la famille, de la communauté et la connexion qui sont nécessaires à l’implémentation du Marché Unique et l’Économie de la CARICOM (CSME). Il est également bien établi internationalement, que l’utilisation des interventions culturelles peut contribuer à la cohésion sociale, la stabilité et au maintien de la paix et de la sécurité. 3. En tant que Région, les Caraïbes sont connues et respectées pour leurs contributions remarquables dans la culture, et la majorité des jeunes dans les Caraïbes s’identifient avec les nombreuses expressions culturelles qui ont distingué la Région internationalement – y compris la religion et la culture rastafarienne; une variété de formes de musique comme le reggae, la soca, le dancehall et le zouk; le steelpan et les carnavals traditionnels de la Trinité‐
166
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
et‐Tobago et des Caraïbes Orientales. Les nombreux succès des écrivains, artistes, couturiers, et danseurs de la Région, et des nombreux festivals de musique de renommée mondiale qui se tiennent dans les Caraïbes chaque année, contribuent au sens de l’identité nationale et régionale parmi les jeunes dans les Caraïbes. 4. Ceci peut être bien connu. Par contre, ce qui n’est pas si bien connu, encore moins reconnu, est le fait que plusieurs des artistes et intellectuels qui ont amené la renommée internationale à la Région, étaient en fait des jeunes qui étaient à l’apogée de leurs contributions. Dès le début du vingtième siècle, quand la croyance universellement acceptée était que les Africains et leurs descendants dans la diaspora étaient inférieurs à toutes les autres races à cause de la couleur de leur peau, leur phénotype, leur intelligence et leur réussite culturelle, il a fallu un jeune pour bouleverser cette croyance. Marcus Garvey de la Jamaïque avait vingt‐sept ans quand il a fondé l’Association Universelle de l’Amélioration Nègre (AUAN/UNIA), l’organisation panafricaine qui a donné la fierté à des millions de personnes noires en Afrique et dans la diaspora africaine et qui a établi le fondement du nationalisme caribéen et l’indépendance. 5.
De notre temps, dans le domaine de la littérature, George Lamming de la Barbade avait vingt six ans quand son livre célèbre « In the castle of my skin » (Dans le Château de Ma Peau) a été publié pour la première fois. U.S. Naipaul de la Trinité et Tobago, avait vingt cinq ans quand il a publié « The Mystic Masseur » (Le Masseur Mystique), qui lui a fait gagner le Prix 167
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Commémoratif de John Llewellyn. A son 29ème anniversaire Naipaul avait déjà publié quatre romans, y compris la tour de force « A House for Mr. Biswas » (Une Maison pour M. Biswas), et avait reçu un autre prix recherché, le Prix Somerset Maugham. Derek Walcott de Sainte‐Lucie avait dix huit ans quand il a lancé sa carrière littéraire avec 25 Poèmes, et il était un étudiant de vingt‐et‐un ans à l’University College of West Indies quand il a écrit « Henri Christophe » et « Poèmes » respectivement. Naipaul et Walcott ont, tous les deux, gagné le Prix Nobel de la Littérature. 6. Dans les arts du spectacle, le steelpan a été inventé en Port‐d’Espagne par des jeunes. Plusieurs d’entre eux étaient, en ce temps‐là, considérés comme des voyous et des fauteurs de troubles, pendant que la réputation internationale du reggae ne serait nulle part sans la constellation de jeunes artistes Jamaïquains comme l’inégalable Robert Nesta Marley (Bob Marley), dont la popularité, aussi grande qu’elle était pendant les six dernières années de sa carrière, a été encore plus grande depuis sa mort en 1981 à l’âge de 36 ans. Sa musique est écoutée dans presque tous les quatre coins du monde. Mais, il y a d’autres artistes caribéens dont la notoriété s’étend bien au‐delà des rives des pays de la CARICOM, y compris les grands contemporains comme David Rudder, Rihanna, Sean Paul et Damian Marley, qui sont tous de renommée internationale dans la fleur de l’âge. Le fait que les Caraïbes ont une part dans l’industrie mondiale de musique – bien que petite – est largement une contribution de nos jeunes artistes et musiciens. 168
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
7. Le partage du sens de l’identité Régionale est également une contribution importante mais silencieuse faite par nos jeunes artistes et musiciens. La Région, des Iles Bahamas au Nord jusqu’au Suriname et le Guyana au sud, est saturée par le reggae et le dancehall jamaïquain. D’une façon similaire, le steelpan trinidadien a suivi les pas du calypso et de la soca qui ont eu une longue histoire de saturation et d’adoption dans les autres pays de la Région. La dominance de l’art jamaïquain et trinidadien est un rappel des disparités dans les niveaux de développement des arts dans les États Membres. Ces deux pays ont, tous les deux, investi dans le développement des institutions et programmes solides. En Jamaïque, la Commission de la Jamaïque pour le Développement Culturel (Jamaica Cultural development Commission, JCDC) gère un Festival Annuel des Arts, alors qu’en Trinité‐et‐Tobago un bon nombre d’institutions, y compris la Commission Nationale du Carnaval (National Carnival Commission, NCC), la Compagnie de Divertissement de la Trinité et Tobago (Entertainment Company of Trinidad and Tobago) et la Meilleure Compétition du Village (Best Village Competition) aident à gérer et à organiser le secteur des arts. De même, en Barbade il y a la Fondation Nationale Culturelle (National Cultural Foundation) qui organise Crop Over. 8.
CARIFESTA est le plus grand festival des arts des jeunes de la Région. C’est un événement itinérant et multidisciplinaire qui expose essentiellement les expressions culturelles des jeunes artistes de plus de 30 pays dans la région caribéenne. Il a été établi en réponse à un appel des écrivains caribéens aux politiciens caribéens, d’introduire un festival culturel pour souligner l’excellence des Arts dans la Région. Les objectifs du festival étaient de 169
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célébrer les arts, d’encourager une vision de l’unité caribéenne et de faire avancer positivement la culture caribéenne régionalement et internationalement. CARIFESTA a été organisé pour la première fois en 1972 à Georgetown, au Guyana et depuis lors, il a été organisé neuf fois dans sept États Membres. 9. CARIFESTA est un autre domaine dans lequel la contribution des jeunes, en particulier, des jeunes artistes, doit être reconnue. Bien que le festival fasse face à plusieurs défis de développement, c’est à travers les performances et expressions remarquables des jeunes artistes, leurs engagements aux idéaux du festival et leur énergie créative que CARIFESTA s’est développée en une innovation importante dans le contexte culturel régional. CARIFESTA a fait une grande contribution au développement de l’identité régionale et à la sensibilisation du public sur la valeur et l’importance des artistes et des arts. Le festival a également servi de catalyseur pour le développement de nouvelles institutions culturelles aussi bien que la modernisation des salles et autres infrastructures des arts, en particulier dans les pays hôtes. Les Défis Externes aux Valeurs Culturelles
10. Plusieurs dirigeants et intellectuels (Williams 2004; Girvan 2007) nous mettent en garde contre la menace à l’identité culturelle Caribéenne posée par les influences culturelles de l’Amérique du Nord et des autres sociétés plus développées. Il y a une peur que les valeurs morales traditionnelles et l’appréciation de l’héritage caribéen sont érodées par l’homogénéisation 170
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
culturelle qui suit la mondialisation. Les médias sont perçus comme le moyen principal par lequel le peuple caribéen, plus précisément les jeunes, sont en train de joindre un nouvel ordre mondial. Les raisons citées pour lesquelles les jeunes caribéens sont attirés par les cultures et valeurs des autres sociétés incluent le fait que les sociétés caribéennes postcoloniales ont, non seulement, échoué de produire une sécurité économique mais ont également échoué d’inculquer aux jeunes gens une idéologie de «Caribéenneté» qui peut résister au matérialisme et à l’individualisme contenus dans la culture transmise, particulièrement celle du Nord (Carter 2008). Cependant, les personnes qui ont participé au sondage régional sur les Rêves des Jeunes pensaient qu’elles n’étaient pas à blâmer pour la gravitation naturelle vers les cultures étrangères, et ont insisté que la culture indigène dans les Caraïbes n’était pas suffisamment développée pour pourvoir à leurs besoins. 11. Cependant, on doit reconnaître que cette menace des forces culturelles externes ne cessera pas, et restera toujours tant que les États‐Unis demeurent la puissance mondiale qu’elles sont. De plus, c’est précisément cette ouverture aux influences externes qui a conduit et a permis le développement de nouvelles formes culturelles qui ont rendu les Caraïbes uniques. En outre, les ressortissants caribéens à l’étranger, loin de perdre leur identité, trouvent des moyens d’affirmer, voire imposer leur sens de l’identité caribéenne à leurs communautés d’accueil. Le Carnaval de Notting Hill au Royaume‐Uni, Caribana à Toronto, et le Carnaval du “Labour Day” à New York, sont les plus grands festivals de rue en Europe, au Canada 171
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
et aux Etats‐Unis, respectivement. L’importante contribution économique de ces festivals en 2000, est soulignée dans le Tableau 3. Tableau 3 : La Contribution Économique des Carnavals de la Diaspora en 2002 FESTIVAL PERSONNES PRESENTES
VISITEURS/
DEPENSES DES VISITEURS Notting Hill 2 million £93 M 3,5 million $300 M 1 million
Cnd$200 M
(Londres) Labour Day (New York) Caribana (Toronto) Source: Les Industries Culturelles dans la CARICOM: Les Défis du Commerce et du Développement, Étude préparée pour le Mécanisme de Négociation Régional Caribéen, 2006. 12. L’inquiétude, donc, doit être moins sur l’influence du Nord, en soi, et plus sur la transformation de cette influence en de nouvelles formes, aussi bien que de développer une stratégie complète pour continuer d’influencer le paysage culturel global avec une pléthore d’expressions créatives caribéennes. Culture de la Jeunesse
13. La jeunesse dans les Caraïbes comme la jeunesse des autres pays du monde, se livrent à une sous‐culture d’activités que la génération précédente a échoué de comprendre et repousse comme étant quelque 172
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
chose de moindre valeur. La forme la plus manifeste de ce fait se trouve dans l’utilisation de la technologie. Les jeunes gens acquièrent le langage digital, compétences et savoir‐faire dès un très bas âge, pour opérer une litanie de gadgets technologiques, y compris les jeux vidéos, les ipods, les ordinateurs, les appareils photos et téléphones portables, sans le besoin de consulter des manuels et utiliser tout autre «aide» et services d’assistance technique que la majorité de la génération précédente trouverait indispensable. Envoyer des messages instantanés et des textos; télécharger de la musique, des vidéos et des jeux; et se connecter à des réseaux sociaux en ligne comme Facebook, sont des activités indispensables de tous les jours pour les jeunes. 14. L’influence du style de vie associé avec la musique et les spectacles est aussi très évidente chez la plupart des jeunes, dans leur façon de s’habiller, leur attitude et les activités. Les pantalons portés très en bas de la taille, l’obsession avec la dernière mode, le «bling», des pas de danse sensationnels très à la mode, et l’idolâtrie des célébrités du spectacle sont quelques unes des manifestations. 15.
Toutefois, l’engagement technologique qui parait machinal et l’immersion dans une culture des loisirs, en fait, représentent des opportunités pour une région comme les Caraïbes, qui a mis sa marque sur la scène mondiale à cause de l’attrait et la qualité des ses expressions culturelles. L’affinité naturelle vers et la dextérité technologique, quand elles sont combinées avec la diversité et l’excellence des formes culturelles caribéennes, donnent 173
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
des possibilités de nouvelles carrières dans le spectacle, l’innovation et de nouvelles formes de propriétés intellectuelles; et le développement des industries culturelles dans un contexte caribéen unique. Cet argument va être plus développé ci‐dessous. La Jeunesse, la Créativité, et le Développement de l’Industrie Culturelle
16.Bien que ce fait ne soit pas souvent reconnu, la jeunesse des Caraïbes est la colonne vertébrale des industries créatrices et culturelles en évolution dans la région comme la musique, la mode, le film, l’audiovisuel, les festivals, la dance, l’art dramatique et les arts visuels. Ce sont les jeunes des Caraïbes qui sont les producteurs, artistes, directeurs et consommateurs des produits développés dans l’économie créatrice. Ces industries sont, aujourd'hui, parmi les secteurs les plus croissants dans l'économie globale; contribuant déjà à 7 % du produit intérieur brut du monde, et on estime qu’elles se développeront de 10% par an dans un avenir proche. Le terme «industrie culturelle» se rapporte à « la production, la distribution et consommation des produits protégés par les droits d’auteur et des produits esthétiques, des services et propriété intellectuelle représentés dans le film, la télévision, les livres, la musique, le théâtre, la danse, les arts visuels, ouvrages de mas, la mode, le multimédia, l’animation et ainsi de suite» (Étude du Mécanisme de Négociation Régional Caribéen, CRNM, 2007). Les autres activités qui sont pertinentes au contexte Caribéen et qui devraient être inclues dans la catégorie de l’industrie culturelle sont les musées, les sports, les parcs d’attractions et les festivals. Les industries culturelles 174
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
comprennent une série d’activités basées sur la connaissance qui produit des biens corporels et des services intellectuels ou artistiques immatériels avec un fond créatif, une valeur économique et des objectifs de marché. 17.
Le secteur de l’industrie culturelle a été estimée par Pricewaterhouse Coopers comme ayant un commerce global qui vaut 1,2 trillion $US en 2003, avec une croissance prévue de 2,2 trillion $US d’ici 2012 (Nurse 2009). Aux États‐Unis, un leader mondial en industries culturelles, le secteur est responsable de 6% du PIB et de 4,7 millions emplois. Dans les Caraïbes, la Jamaïque est le seul pays dont les données sur la contribution générale des industries culturelles au PIB sont disponibles. Ceci est 5% dans le cas du PIB, et d’un taux d’emploi de 3%. Les ventes globales de musique sont estimées à 42 billion $US, mais la part de la Région est moins de 1%. En 2000, le Carnaval de Trinité‐et‐Tobago a généré des revenus de 17,7 million $US, alors que le Festival de Jazz de Sainte‐Lucie a généré 4,8 million $US à partir des dépenses des visiteurs et autres. Voir Tableau 4. 175
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Tableau 4 : Tourisme du Festival Caribéen : Impact Économique Comparatif en 2003 Arrivées des Dépenses des Visiteurs Visiteurs Carnaval de la Trinité 38 537 US$26,2 M Festival de Jazz de 12 164 US$17,3 M 3 485 US$3,2 M 2 562 EC$3,1 M 2 294
EC$2,4 M
Sainte‐Lucie Cropover de la Barbade (en 2000) Festival de la Musique St. Christophe Festival Mondial de la Musique Créole Dominique Source: Les Industries Culturelles dans la CARICOM: Les Défis du Commerce et du Développement, Étude préparée pour la Mécanisme de Négociation Régionale Caribéenne, 2006. 18. Les industries culturelles sont de plus en plus reconnues pour leur rentabilité énorme, comme des secteurs non‐traditionnels dans lesquels la Région possède un avantage comparatif et pour lesquels elle est mieux connue et qui sont enracinés dans les talents et ressources indigènes. Ces industries sont considérées viables et renouvelables parce qu’elles sont menées par la créativité des jeunes de la Région. 19. Il y a une appréciation croissante dans la région que le style de vie et la culture Caribéennes ont un attrait global, évidente dans l’usage des 176
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
expressions caribéennes, des sons et d’images dans les films, les publicités, la mode et la musique produites par les grands conglomérats du spectacle. La région a à peine commencé d’exploiter et de bénéficier de l’attrait de ce qui ne peut qu’être décrit comme une «marque caribéenne». 20. La Région doit maintenant se focaliser sur le développement des structures de politique nécessaires pour que ces industries puissent développer et prospérer en établissant des législations appropriées sur la propriété intellectuelle et le commerce en ligne et un régime régional de primes; à travers le développement du produit et du service et la facilitation de l’exportation; et surtout, en développant les ressources humaines nécessaires au succès de ces industries. À cet égard, l’enseignement des arts dans les écoles à tous les niveaux doit être renforcé; de même, la formation des enseignants par rapport aux arts doit aussi être renforcée. Des programmes du droit des affaires et de la technologie aux niveaux secondaires et tertiaires aussi doivent couvrir le développement des industries culturelles dans leurs programmes académiques et des programmes de gestion de la propriété intellectuelle doivent être développés. 21.
À cause de la reconnaissance croissante des industries culturelles par les gouvernements Caribéens, le Conseil du Développement Humain et Social (COHSOD) et le Conseil du Commerce et du Développement Économique (COTED) ont, tous les deux, mandaté l’établissement d’un groupe de travail régional sur les Industries Culturelles afin de développer une Stratégie 177
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Régionale et un plan d’action pour le développement des industries culturelles dans la CARICOM. L’établissement du groupe de travail est prévu pour juillet 2010. Les Industries Culturelles dans la CARICOM
Saviez-vous que…..
•
•
Il y a plus de 70 carnavals Caribéens dans la diaspora à travers l’Amérique du Nord et l’Europe;
Il y avait approximativement 900 artistes et compagnies des arts du spectacle dans la musique, la
danse et le théâtre dans la CARICOM en 2005; et 79 salles pour les arts du spectacle;
•
Les industries culturelles et créatives en Jamaïque ont été responsables de 5,1% du PIB et de 3%
de l’emploi en 2006 (WIPO);
•
La taille estimée du marché international de la musique reggae est de 60-75 million $US (Witter,
2002);
•
En 2005, la Dominique a reçu 18 millions $US sur une période de 6 mois pour le tournage du film
de Disney « Pirates des Caraïbes – Le Coffre du Mort » qui a eu un succès fou;
•
Les artistes caribéens dont les œuvres figurent parmi les meilleures ventes aux États-Unis sont:
Bob Marley, Shaggy, Billy Ocean, Baha Men, Wyclef Jean, Sean Paul, Juan Luis Guerra, Celia
Cruz, Harry Belanfonte, Rihanna, Peter Tosh, Eddy Grant.
Nature intersectorielle de la Culture
22.
Comme nous mettons l’accent sur le puissant rôle des arts dans les mains des jeunes, nous ne devons pas perdre de vue le rôle de la culture dans l’influence des autres nombreux aspects de nos vies. Plusieurs des problèmes éducationnels identifiés dans les paragraphes précédents de ce chapitre, en particulier les taux différentiels de performance entre les deux sexes, peuvent être expliqués par des normes culturelles; dans cette 178
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
instance les espérances qui gouvernent l’identité des hommes et des femmes. La violence, qui déchire les communautés, est soutenue par le sens de masculinité déterminé par la culturelle et défini par le pouvoir, un trait du processus de socialisation poussé à son extrême. Si la motivation de migrer à la recherche d’une vie meilleure est encouragée par la nécessité économique, comme cela a été le cas des Caribéens pour bien plus de cent ans, c’est leur attachement au sens de l’identité culturelle qui fait d’eux maintenant une partie vibrante et prometteuse d’une diaspora dont le potentiel est reconnu par plusieurs d’États Membres. 23.
La Culture influence la santé de plusieurs manières: dans les comportements des femmes Caribéennes qui recherchent la bonne santé et dans les comportements des hommes Caribéens qui fuient la bonne santé; dans le taux de mortalité des hommes comme conséquence des accidents d’automobiles; dans la récente augmentation des restaurants de «fast‐food» qui sont devenus des endroits de socialisation et la préférence des aliments gras et sucrés qui mène à l’obésité et autres maladies non‐
transmissibles. L’initiation sexuelle précoce est également une réalité culturelle, à travers une tradition de mariage précoce comme c’est le cas des Indo‐Caribéens, et des Africains‐Caribéens par des pratiques qui révèlent une dissociation des rapports sexuels du mariage et de la procréation. D’où l’augmentation des taux du VIH/SIDA. 24.
Si la culture détermine plusieurs des pratiques maintenant considérées comme dysfonctionnelles, elle détient la promesse d’être la source des 179
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
solutions ou de rendre ces solutions plus efficaces. La proclamation de tous les accomplissements culturels dont la Région s’enorgueillit, est un esprit audacieux et extraordinaire qui n’a jamais cédé à l’oppression ou accepté le statut de citoyen de deuxième classe. Il est vraiment remarquable qu’un peuple qui continue de souffrir des séquelles visibles de l’esclavage et de l’indentureship à bien des égards, soit en mesure de briller malgré lui‐
même et de gagner le respect et l’admiration du monde. Nous oublions à notre péril que c’est notre jeunesse qui incarne cet esprit. 25. La nouvelle prise de conscience de l’urgence dans la Communauté des investissements dans le développement de nos industries culturelles, est bien accueillie par la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse, dans la mesure où elle promet de s’occuper du développement de l’environnement favorable que le secteur de la culture demande pour maintenir et maximiser l’impact global des Caraïbes. 180
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
181
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
CHAPITRE 4
GOUVERNANCE ET PARTICIPATION DE LA JEUNESSE
1. Ce chapitre donne un cadre à la compréhension de la gouvernance participative de la jeunesse et le leadership de la jeunesse comme mécanisme de renforcement de la formulation politique et de l’autonomisation des jeunes. De plus, il donne une idée sur la situation des structures nationales et régionales de gouvernance de la jeunesse, basée sur une recherche qualitative de leur pertinence, fonctionnalité et réponse12. 2. L’un des piliers principaux de l’effort d’intégration est de pourvoir les jeunes avec des opportunités de participer dans le processus régional de prise de décisions pour l’amélioration de la qualité de vie. Bien que cela représente un écart du paradigme dominant d’autrefois qui traite les jeunes comme les bénéficiaires des biens sociaux déterminés par les adultes, l’approche reconnait la contribution que les jeunes peuvent faire et les inclut comme de vrais partenaires en matière de développement. Une telle approche participative reconnait les jeunes comme des richesses dans les efforts de renforcement de l’intégration et l’atteinte des objectifs13 de développement. En dépit de la reconnaissance internationale des droits 12
Les entretiens ont eu lieu avec 8 Départements de la Jeunesse, 3 Conseils Nationaux de la Jeunesse/Politique Nationale de la Jeunesse et
8 organisations de la jeunesse dans 10 États Membres et avec le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs.
13
Le rapport de 1992 de la Commission Antillaise a admis l’importance d’impliquer la jeunesse qui se sent aliénée des structures normatives
traditionnelles.
182
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
de participation14 de la jeunesse et la demande croissante de la jeunesse caribéenne pour des opportunités de participation, la création des structures de gouvernance de la jeunesse demeure un défi. Droit de participation
3. Selon Kofi Anan, l’ancien Secrétaire Général des Nations Unies : « Nul n’est né un bon citoyen, aucune nation n’est née démocratique. Ce sont plutôt deux processus qui continuent d’évoluer toute une éternité. Les jeunes doivent être impliqués depuis leurs naissances. Une société qui coupe son lien avec ses jeunes, coupe son éternité ou sa vie. « Il est important que chacun de ceux qui sont gouvernés, ait une voix dans le gouvernement » (John Stuart Mills à Hoover 1999) 4. Pour que la gouvernance de la jeunesse soit efficace, elle doit donner des opportunités pour que les jeunes soient autonomes et fassent une contribution au développement à travers leur participation au processus décisionnel général. Leurs exigences sont évidentes dans leurs appels pour une plus grande participation dans le processus décisionnel politique. Ils ont continuellement demandé une augmentation des opportunités pour être officiellement engagés, non seulement durant les élections mais aussi durant la durée du processus politique d’un gouvernement. Faciliter la 14
Le droit a reçu une reconnaissance considérable de la Convention sur les Droits de l’Enfant en 1989.
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participation de la jeunesse, est donc un pilier important pour déterminer l’adoption de la société d’un système de gouvernance qui traite les jeunes comme des partenaires fidèles dans le processus de développement. 5. L’établissement des mécanismes pour faciliter, promouvoir et favoriser la participation de la jeunesse contribue invariablement à un environnement des politiques qui est axé sur les intervenants. Cela neutralise le cynisme de la jeunesse contre le processus politique (107). 6. (Commonwealth Secrétariat, 2005 ; CCPY, 2006 ; Haid et Al. 1999) et traite la jeunesse comme des partenaires dont la contribution est essentielle à un développement significatif et fondé sur le peuple. Les facteurs favorables à la participation de la jeunesse sont énoncés dans le tableau ci‐dessous Autonomisation : « quand les jeunes reconnaissent qu’ils ont ou peuvent créer des choix dans la vie, sont conscients des implications et prennent librement des décisions averties , agissent sur cette décision et acceptent la responsabilité de leurs actions » (Programme du Commonwealth pour la Jeunesse, 2006) 184
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Résumé des facteurs favorables et défavorables à la participation de la jeunesse Facteurs Favorables •
Facteurs Défavorables Respect du droit de participation des •
reconnaitre le droit de participation adolescents et jeunes, •
Écoute active et respect des idées et •
•
Environnement qui soutient programmes, o les ressources de formation pour les •
Participation de façade •
Manque d’engagement envers les projets de jeunesse, problèmes de la jeunesse o les structures de transparence pour •
assurer un achèvement satisfaisant, o la création des espaces favorables à la jeunesse. Manque d’un environnement qui soutient ; o
Manque de période de formation, d’espace et de ressources. Opportunités de développer la confiance en soi et des qualités de chef, •
Manipulation des enfants, adolescents et jeunes ; o l’espace pour conceptualiser les •
Perpétuation des attitudes négatives sur la contribution de la jeunesse, opinions, •
Manque de respect pour et refus de Attribution des responsabilités en fonction de l’âge et des intérêts. 185
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Gouvernance, Politiques et Participation de la Jeunesse
7. En évaluant les perceptions des adolescents et des jeunes sur la gouvernance, la participation et sur la politique, la commission trouve que les jeunes envisagent une transformation du contexte de la gouvernance caribéenne. Un contexte dans lequel ils seront donnés des opportunités pour contribuer et participer au développement politique et socio‐
économique au niveau communautaire, national et régional. Et un contexte dans lequel : ‐ La politique n’est pas considérée comme synonyme de fabulation et de mensonge ‐ Non seulement les ministres de gouvernement ont des avantages et vivent aisément mais aussi un contexte dans lequel les citoyens ordinaires vivent aisément. 8. Les opinions de la jeunesse sur la politique des Caraïbes révèlent un grand niveau d’idéalisme mais aussi une profonde déception que leurs attentes ne s’accordent pas avec la réalité. Ils ne se satisfont pas avec les formes de participation de façade. Ils ne se contentent pas seulement de l’accès à la participation politique au niveau local et communautaire. L’avis général exprimé par les jeunes est que les gouvernements ou politiciens sont injustes, déloyaux et ne sont intéressés que par le pouvoir politique et les avantages financiers au détriment des citoyens. La mauvaise direction et la corruption des politiciens sont vues comme le fait de donner des mauvais 186
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exemples aux jeunes et de contribuer à la dégradation morale et au manque de confiance général dans les leaders. 9. Bien que les jeunes soient satisfaits de leur niveau de participation et d’engagement au niveau communautaire, une grande majorité se sent marginalisée, aliénée et est méfiante du processus politique national et régional. Les jeunes ont exprimé leur déception concernant l’inefficacité du système politique à répondre à leurs besoins. Ils sont désireux d’avoir un plus grand accès au mécanisme de prise de décision au niveau national et régional. Leur indifférence et méfiance envers le système politique sont donc fondées sur les réalités actuelles de leurs expériences politiques comme le reflètent les paroles dans la case suivante. « Nous sommes supposés être le futur mais nous sommes en prison, nous sommes morts, nous sommes à la maison au chômage ne pouvant rien faire pour nous‐mêmes, » « Nos droits sont en place mais les adultes ne savent pas que ces droits existent ou ne les respectent pas » 10.Il est important de remarquer qu’une catégorie plus jeune de citoyens caribéens ‐ les adolescents‐ pensent généralement qu’ils ont une « voix » mais qu’il y a des barrières qui entravent cette voix. Ils n’ont pas accès aux gouvernements. Ils connaissaient peu d’institutions qui donnent un tel accès ou qui travaillent en leur nom et leurs opinions sont rarement considérées importantes par les parents, enseignants et autres adultes (UNICEF, 2009). 187
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11.L’incapacité électorale et le manque d’autonomisation exprimés par les jeunes ont amené un sentiment d’exclusion qui est parfois renforcé par un manque réel ou perçu de ressources financières; un encadrement ou parrainage inadéquat, un manque de temps ou d’expertise technique et par l’absence générale d’un environnement qui encourage les jeunes à exprimer leurs opinions et inquiétudes d’une manière ouverte et libre. L’exclusion a amené des sentiments de manque de liberté d’expression et de désespoir qui, à leur tour, contribuent au degré croissant de frustration chez certains jeunes et à l’indifférence chez d’autres comme le montrent les opinions contenues dans la case suivante « Comme une jeune, je sens que je n’ai pas la liberté d’expression puisque mes parents et les autres adultes ne veulent entendre ni mes opinions ni mes inquiétudes » « Ils doivent réaliser que nous vivions aussi dans ce pays et que ce qu’ils font, nous affecte dans le futur donc, ils doivent demander nos opinions. » « Des fois nous pensons …. Les adultes n’écouteraient pas nos idées. Ils pensent qu’ils sont au contrôle et que nous sommes supposés les écouter tout le temps. » 12. Malgré son importance, l’ouverture des opportunités de participation des jeunes est toujours insuffisante, étant donné les lacunes réelles dans la responsabilité et la transparence et les faiblesses du système politique qui permettent de violer facilement les normes démocratiques et les normes de bonne gouvernance. L’ouverture de plus grands domaines pour la participation de la jeunesse, doit, donc être soutenue par des mesures accompagnatrices pour renforcer et approfondir la démocratie caribéenne. 188
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Plusieurs gouvernements caribéens se sont lancés dans un tel processus avec différents degrés de succès et d’engagement. Ainsi, les questions de l’établissement des Commissions d’Intégrité, l’adoption de l’Intégrité dans les lois de la vie publique, et l’engagement dans les processus de modernisation constitutionnelle, ont tous reçu l’attention des gouvernements caribéens pendant les dernières années. Cependant, les résultats de l’exécution de telles initiatives sont mixtes. Dans beaucoup de cas, bien que des promesses manifestes annoncent la prise de telles mesures, la vitesse actuelle d’exécution de ces initiatives et l’engagement à leur réalisation, ont été inadéquats. Contexte Régional de la Gouvernance de la Jeunesse
1. Les gouvernements de la CARICOM se sont engagés à améliorer la participation des Caribéens dans le processus démocratique et ont sanctionné La Chartre de la Société Civile pour la Communauté Caribéenne comme le moyen d’institutionnaliser la voix de la société civile. De plus, le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs a été lancé en 1993 dans le cadre de la célébration du 20ème Anniversaire de la signature du Traité de Chaguaramas. Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs est la plus haute structure de gouvernance de la Jeunesse pour les jeunes de la CARICOM, qui cherche à impliquer un groupe de jeunes dans diverses activités nationales et régionales, dans le but de leur donner des compétences et une connaissance sur le mouvement régional d’intégration. Les Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM aident à éduquer 189
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leurs pairs sur la CARICOM et le CSME, et ce faisant, ils aident à créer un sens de l’identité caribéenne. Conformément à leurs engagements internationaux, les gouvernements régionaux ont signé la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de L’Enfant qui prévoit de donner une considération spéciale et un soutien aux enfants et jeunes – y compris les handicapés et les plus vulnérables parmi eux (Article XXIV)‐ et qui reconnait le besoin des jeunes de participer de manière significative dans les affaires qui les affectent (Article XII). La chose qui est importante aux jeunes est leur participation dans la structure de prise de décision politique et la Commission note l’opinion des jeunes sur les grandes faiblesses qui existent concernant leur participation dans un tel processus. Les jeunes ont opiné qu’ils ne sont pris au sérieux comme groupe que lorsque les élections législatives sont imminentes. Cette perception a amené la diminution du niveau de participation des jeunes dans le processus politique et une perte résultante du potentiel inné de la jeunesse. 2. Ce qui est surprenant c’est le fait que le Traité Révisé de Chaguaramas est muet sur le rôle de la jeunesse dans le processus d’intégration. La Commission considère ce fait comme une omission critique. Et avec l’absence d’arrangements institutionnels, la participation des jeunes dans le développement, dans l’exécution et dans la gestion des politiques et programmes relatifs au commerce et à l’intégration économique et dans la coopération fonctionnelle, reste hors d’atteinte. 190
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3. Le programme collectif de la jeunesse et la Stratégie Régionale pour le Développement de la Jeunesse de la Communauté, fournissent aux gouvernements un cadre harmonieux dans lequel ils peuvent réorienter les approches de développement de la jeunesse. Ils sont soutenus par une philosophie qui place la participation de plusieurs intervenants au centre du processus de prise de décision. Les deux instruments reconnaissent le déficit qui existe actuellement dans le paradigme du développement de la jeunesse, et promeuvent l’investissement dans la jeunesse comme des atouts dans le processus du changement social, du développement économique national et de l’innovation technologique. La Stratégie Régionale pour le Développement de la Jeunesse envisage « des jeunes autonomes, sains et libres dans une Caraïbe unie et paisible » (RSYD, 2005, 2008) 2.
Le programme de développement de la jeunesse des États Membres de la CARICOM est donc influencé à la fois par les demandes locales et un engagement aux conventions régionales et internationales et aux accords comme le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs, la Convention des Nations Unies Relative aux Droits de l’Enfant, les Objectifs du Millénaire pour le Développement et le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse. 191
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs
5. Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs – une division institutionnelle de la Communauté – joue un rôle stratégique dans la médiation ou la réduction du fossé entre les niveaux nationaux de prise de décisions et l’exécution des stratégies. Les Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM sont spécifiquement chargés de : •
Militer pour et éduquer les jeunes à propos des priorités régionales pour les actions en faveur des problèmes de la jeunesse ; •
Attirer l’attention des décideurs de la politique régionale et des planificateurs sur les problèmes nationaux; et •
Militer en faveur d’une participation efficace des jeunes dans la formulation et l’implémentation des politiques et programmes qui affectent les jeunes. 6. En général, Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs a bien fonctionné conformément aux trois objectifs principaux identifiés pour le programme. Le programme a réussi dans la mobilisation de fonds pour la recherche d’action, la défense, la vulgarisation communautaire et la planification de projet ‐ particulièrement concernant le programme de Mini‐
subventions sur le VIH et le SIDA. Le programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs a souvent participé (de manière ad hoc) dans les prises de décisions de certains organismes communautaires comme le Comité consultatif Inter‐institutions et le Conseil du Développement Humain et 192
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Social. La participation des Jeunes Ambassadeurs dans les prises de décisions régionales doit être plus officiellement institutionnalisée. En tant qu’un réseau de jeunes, les Jeunes Ambassadeurs ont eu une influence positive sur leurs pairs dans les États Membres, et ont démontré un changement de comportement personnel positif et ont développé leur propres qualités de dirigeants. 7. Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs est stratégiquement placé pour encourager une approche intégrée à la gouvernance de la jeunesse qui relie les stratégies nationales de développement de la jeunesse à de plus grandes stratégies de développement régionales y compris au Marché Unique et l’Économie de la CARICOM (CSME). En effet, les Jeunes Ambassadeurs étaient la seule organisation de la jeunesse de notre étude qui a souligné leur inquiétude sur le besoin de préparer les jeunes gens pour qu’ils prennent avantage du CSME. Cependant, le niveau de réalisation de ce fait a été entravé par les défis qui ont affecté la structure interne du Programme et l’insuffisance de partenariats solides avec d’autres organisations au niveau national. Convention Relative aux Droits de L’enfant des Nations Unies
8. Les droits des enfants et des jeunes de participer dans le développement personnel, national et régional peuvent être trouvés dans la Convention Relative aux Droits de L’enfant des Nations Unies. Les États Membres de la CARICOM ont utilisé la Convention Relative aux Droits de L’enfant pour 193
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
intégrer les enfants dans le processus de prise de décision en garantissant la participation des jeunes et des enfants dans diverses discussions, particulièrement, dans le secteur social. Il n’est pas rare que les gouvernements de la région incluent les jeunes dans les délégations officielles pour assister à des réunions qui ont principalement trait aux jeunes dans la CARICOM, le Commonwealth ou les Nations Unie. De plus, la région a la bonne réputation de faciliter la participation de la jeunesse aux événements nationaux, régionaux et internationaux. Les structures comme les conseils d’éducation ont été adoptées par certains États membres et les jeunes ont saisi ces opportunités de militer en faveur de leurs pairs et d’attirer l’attention sur les divers problèmes qui les affectent. Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse
9. Le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse donne un cadre amélioré dans lequel les gouvernements, la société civile, les jeunes, les agences et institutions du Commonwealth et les autres partenaires du développement peuvent améliorer leurs approches et augmenter leur engagement à autonomiser les jeunes femmes et jeunes hommes de 15 à 29 ans. Le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse (2000‐2005) a servi de cadre principal pour tous les programmes stratégiques du Programme du Commonwealth pour la Jeunesse. Conformément aux OMD prévus pour 2015 et au changement de l’environnement global qui influe sur le développement de la jeunesse dans le Commonwealth, le Programme du Commonwealth pour la Jeunesse a mis 194
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
à jour le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse et s’est assuré qu’il coïncide avec les OMD. Le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse définit le fondement et le contexte de l’autonomisation et pour le développement de la jeunesse comme étant basés sur des droits et des preuves. Il y a treize (13) points d’actions avec les descripteurs correspondants pour la programmation et les projets ainsi que des indices de performances qui correspondent aux objectifs des OMD. Plusieurs des États Membres de la CARICOM ont utilisé le Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse comme un document‐guide dans la formulation de Politiques Nationales pour la Jeunesse et ont aussi bénéficié des directives efficaces pour la formulation de leurs stratégies d’intégration de la jeunesse. Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
10. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont une série d’objectifs acceptés internationalement qui, inter alia, ont pour but d’améliorer la vie des jeunes. Des objectifs comme l’éducation universelle, l’égalité des sexes, l’amélioration de la santé maternelle, la prévention du VIH et l’emploi, tous concernent les investissements dans la jeunesse. En 2006, un programme de participation de la jeunesse, qui est l’un des objectifs des OMD, a été établi par l’ONU et les Caraïbes ont activement participé au tout premier Sommet Global des Nations Unies pour le Leadership de la Jeunesse. Les opportunités pourvues à travers ce sommet ont placé les jeunes militants de la CARICOM au centre du processus prise de décisions et les jeunes continuent de militer pour l’implémentation des OMD au niveau national. 195
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
11. En dépit des accomplissements mentionnés plus haut, il y a peu de progrès dans la transformation des « déclarations de principes philosophiques et d’engagement » régionales et internationales en action stratégique et efficace (Charles, 2007). L’impact restreint de la Stratégie Régionale de Développement de la Jeunesse, du Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs, du Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse et de la Convention Relative aux Droits de L’enfant sur la vie des «jeunes ordinaires» a affaibli la perception de leur pertinence aux défis contemporains auxquels les jeunes caribéens font face. À cet égard, de nouveaux arrangements institutionnels doivent être poursuivis afin d’assurer une plus grande prise de conscience et la pertinence de ces instruments et stratégies à tous les jeunes, sans tenir compte de leur statut socio‐économique ou réussite scolaire. De façon significative, les jeunes engagés dans plusieurs des interventions sont ceux qui sont déjà protégés des caprices et faiblesses qui imprègnent notre société. Plusieurs interventions de la participation des jeunes ciblent continuellement les lycéens, les jeunes travailleurs et les jeunes qui se sont déjà engagés à la participation civique. Contexte National de la Gouvernance de la Jeunesse
1. Les États Membres de la CARICOM possèdent une longue tradition de soutien du secteur public aux structures de gouvernance de la jeunesse. La tradition du soutien du secteur public à la gouvernance de la jeunesse est enracinée dans les Départements de l’Assistance Sociale et les Départements 196
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
du Développement Social et Communautaire. Avec la déclaration de l’ONU annonçant 1980 comme étant la décennie pour la Jeunesse et la célébration de l’année 1985 comme l’Année Internationale de la Jeunesse, plusieurs des États membres ont, soit, établi, restructuré ou renforcé leurs Départements de la Jeunesse. Aujourd’hui, tous les États membres possèdent des Départements de la Jeunesse qui pourvoient des options publiques pour le développement des jeunes. Ces Départements ont été assignés des responsabilités précises sur les affaires de la jeunesse et le développement et le contrôle des politiques de la jeunesse. Dans tous les cas, le Département de la Jeunesse est l’une des multiples unités qui existent au sein d’un plus grand ministère. Il est chargé de pourvoir une direction dans l’élaboration des politiques, la programmation basée sur les preuves et la coordination des activités des organismes communautaires de jeunes. Les Départements de la Jeunesse ont également la responsabilité de coordonner les événements relatifs à la Stratégie Régionale de Développement de la Jeunesse, au Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse et aux autres stratégies régionales et internationales de la jeunesse. 2. Le fait que de telles structures nationales et régionales existent est à féliciter. Elles représentent un bon départ dans l’effort national et régional d’augmenter la participation de la jeunesse dans la gouvernance et de réaliser leur partenariat avec les adultes. 197
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Pertinence, Fonctionnalité et Réponse des Structures de Gouvernance de
la Jeunesse
3.
La Commission a évalué la Pertinence, la Fonctionnalité et la Réponse des Départements de la Jeunesse, des Conseil Nationaux de la Jeunesse et du Programme des Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM. Les réponses sont récapitulées ci‐dessous Réponses des Départements de la Jeunesse
4.
La Commission a trouvé que le développement des politiques, la protection et le développement de la jeunesse et l’information sont des rôles principaux des départements dans la région. Les services et fonctions varient et le public régional semble généralement manquer d’appréciation pour la vraie magnitude et la nature du travail des Départements de la Jeunesse et le lien avec le programme de développement national. En effet, beaucoup de gens pensent que le Département a un rôle politique. 5.
Malgré les multiples programmes créatifs de développement et les programmes basés sur la preuve, il y a toujours une prévalence d’événements réactionnaires, ad hoc, parfois de haute visibilité et de faible impact qui sont focalisés sur les sports, la culture, les camps de vacances et la formation des compétences à court‐terme. La préoccupation des Départements de Jeunesse est, principalement, l’organisation et l’exécution des événements sans la trace d’une programmation efficace basée sur des preuves. La capacité des Départements de Jeunesse de la région de remplir 198
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
à bien leur rôle est entravée par les procédures excessivement bureaucratiques et par la capacité insuffisante d’analyser et de faire à un système changeant de valeurs, ainsi que le partage des informations et des programmes avec la jeunesse rurale qui est désavantagée et sans attaches et qui a des aptitudes différentes. 6.
Dans la majorité des cas, le portefeuille de la jeunesse, est invariablement attribué aux ministères qui ont moins de ressources et une priorité basse, ce qui donne souvent des rendements contre‐productifs ou des interventions de faible impact. Cette insuffisance des ressources produit souvent une incapacité de répondre efficacement aux besoins de la jeunesse – y compris la protection de leurs droits de participer et le développement de la capacité pour une participation maximale dans le processus de prise de décision. Des budgets limités, proportionnellement à la population des jeunes, sont une source de frustration pour le personnel qui interprète l’insuffisance de l’investissement financier comme une indication de la basse priorité attribuée au portefeuille de la jeunesse. 7.
Malheureusement, la perception que le Département de la Jeunesse est un « football politique » dont la structure et les objectifs varient selon les administrations gouvernementales, était un thème commun dans nos discussions. La Commission pense que cette perception cause un tort à l’engagement démontré par les nombreux travailleurs de la jeunesse engagés dans ces Départements. Les perspectives citées ci‐dessous sur le 199
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Département de la Jeunesse aux Bahamas, reflètent les caractéristiques de la majorité des Départements de la Jeunesse qui ont été sondés : « La Division fait à présent partie du Département de la Jeunesse et des Sports dans le Ministère de l’Éducation, de la Jeunesse, des Sports et de la Culture. Elle a eu sept changements de nom et a été reliée à plusieurs ministères au fil des années. Durant la période où elle était liée à la culture et au sport, il y avait fréquemment une population jeune – le personnel s’entendait et travaillait bien ensemble avec la jeunesse comme le département principal. L’idéal serait que le système marche. En réalité, le traitement suggère que la jeunesse n’occupe pas la première place sur la liste des priorités du gouvernement malgré une grande population des jeunes. La Division se considère t comme un football politique – notre structure, notre attention et nos objectifs changent en fonction des priorités/promesses du gouvernement du jour ; le personnel est contrarié et mécontent, les bons travailleurs partent trouver pour un travail plus viable » (Les Bahamas, 2007) 8.
Les discussions de la Commission avec les Départements de la Jeunesse ont révélé quatre problèmes et défis principaux relatifs à la gouvernance et au développement de la jeunesse: o
Politiques de la jeunesse dépassées/absentes: Onze des quinze États membres15 et quatre des cinq Membres Associés16 de la CARICOM ont développé une Politique Nationale de la Jeunesse. La plupart de ces politiques nationales existent depuis plus de cinq ans et certaines d’entre elles existent bien plus longtemps (développés vers la fin des années 1990) 15
16
Basé sur l’information disponible au moment de la rédaction.
Il n’y a aucune évidence de Politique Nationale de la Jeunesse pour Bermudes.
200
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
et ont besoin d’être mises à jour. La mise en vigueur limitée de ces politiques en une législation nationale appropriée, est peut‐être l’un des principaux défis au processus d’implémentation. o
Faiblesse de la base administrative et institutionnelle : Les Départements de la Jeunesse sont généralement d’accord que les désavantages de la structure dépassent de loin les avantages; en particulier le flot de la communication non‐verticale et la concurrence pour obtenir les ressources insuffisantes. Les diplômes exigés pour travailler comme un travailleur de la jeunesse dans le secteur publique varient ; les salaires ne sont pas concurrentiels; et la majorité du personnel est sous contrat et sans sécurité ou avantages. Les besoins du renforcement institutionnel ont été évalués et ils comprennent la réforme politique et législative et l’harmonisation des programmes; des approches à la politique basées sur des preuves et la formulation et l’évaluation des programmes; l’accès à une bonne pratique régionale et la bonne pratique de la chambre de compensation; la réduction de la bureaucratie pour faciliter une réponse rapide aux besoins des jeunes; les mécanismes viables pour des partenariats soutenables, des réseaux et des réponses communautaires rapides à plus long terme; et les directives pour soutenir les institutions autonomes. o
La Professionnalisation du Travail de la Jeunesse : La basse priorité accordée au portefeuille de la jeunesse a donné la légitimité à une confusion générale sur le travail de la Jeunesse qui est considéré comme un travail qui n’est pas professionnel et qui est généralement un 201
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
volontariat. L’insuffisance du soutien des ressources humaines s’est ajoutée au manque résultant de financement et d’investissement politique. Les Départements de la Jeunesse estiment que le soutien d’un personnel professionnellement qualifié est un facteur déterminant, et reconnaissent la professionnalisation du travail de la jeunesse – y compris la certification des travailleurs de la jeunesse – comme étant important pour s’occuper de la capacité de mise en œuvre des Départements de la Jeunesse et de la perception sur le portefeuille de la jeunesse. o
La Concurrence entre les Départements gouvernementaux et les Organisations de la Jeunesse : Bien qu’il soit clair que la politique et la programmation de la Jeunesse ne sont pas uniquement du ressort d’un Département de la Jeunesse ou Ministère, plusieurs Départements se trouvent incapables ou peu disposés de forger les partenariats nécessaires au contrôle, à l’exécution et au suivi des objectifs de la politique. Bonne Pratique de la Barbade: La Barbade a indiqué une augmentation de l’allocation
budgétaire annuelle à cause de leur utilisation d’une approche basée sur la preuve pour
présenter les projets et propositions. Les politiciens semblent répondre favorablement à
cette approche qui a démontré la valeur d’investir dans la jeunesse et le coût du
délaissement des problèmes de développement de la jeunesse.
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Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Réponses des Réseaux de Jeunes
Gouvernance Nationale
1. En général, les organisations nationales de la jeunesse ont eu du succès dans leurs campagnes de sensibilisation et dans l’organisation des divers forums pour exprimer les problèmes des jeunes. L’approche collégiale à l’éducation et à la sensibilisation sur les problèmes des jeunes, a remporté un succès considerable. Les rôles et buts principaux et les réponses correspondantes identifiées par les groupes de jeunes étaient : - - -
- RÔLES
-
Comprendre et représenter les besoins des
jeunes;
Augmenter la confiance en soi et développer
l’estime de soi;
Encourager la citoyenneté modèle;
Fournir des opportunités de discussion et
l’expression de soi;
Service communautaire;
Conseiller le Ministère sur les issues des jeunes
-
RÉPONSES/PROGRAMMES
Discussions; prise de conscience
et
sensibilisation; implication des
décideurs politique ;
La Mobilisation souffre à cause
des contraintes financières et de la
faiblesse rapports avec les
Départements de la Jeunesse.
2. Les défis auxquels les Conseils Nationaux de la Jeunesse et les organisations de la jeunesse font face en essayant d’atteindre leurs buts sont liés au soutien limité des partenaires; à la concurrence entre les organisations de la jeunesse et au manque de soutien sincère des structures gouvernementales; aux messages contentieux (négatifs) qui empiètent sur le volontariat et l’engagement des jeunes; aux défis politiques; à la faiblesse de la capacité administrative et la non‐viabilité des finances. 203
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
3. Dans nos discussions avec les organisations de la jeunesse, les trois questions suivantes ont émergé comme des priorités pour améliorer la capacité de gouvernance de la jeunesse, notamment: •
La séparation entre les Structures formelles et informelles de Gouvernance de la Jeunesse: La relation entre les structures gouvernementales formelles et les réseaux informels de la jeunesse est souvent faible. Par exemple, les Départements de la Jeunesse à travers la Région apportent, dans une certaine mesure, un soutien aux organisations de la jeunesse, aux projets et plans en termes de financement, d’espace de réunion, d’accès au Ministre et aux sponsors d’entreprises, de conseils et de parrainage; mais ils sont moins réceptifs aux problèmes prioritaires identifiés par les jeunes. Plus de deux tiers des organisations de la jeunesse sondées pensent que « le manque de voix » ou le manque d’opportunité à participer était un problème prioritaire alors qu’aucun des Départements de la Jeunesse ne l’a identifié comme tel. Ceci suggère qu’il y a un besoin de développer un partenariat plus solide entre les structures formelles et informelles, bien que les réseaux de la jeunesse – s’ils doivent être des militants efficaces – se doivent de maintenir un niveau d’autonomie du gouvernement mais également de collaborer en gouvernance. Description des Relations des Organisations de la Jeunesse avec les Départements de la
Jeunesse
« Pas ce que cela devrait être. Pas réceptif »
« Trop axées sur les sports »
« Une focalisation élitiste sur les organisations de haut profile. Compétitif »
204
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
•
Manque de respect et de Confiance en la Jeunesse : La déconnection a résulté en une perception négative des organisations de la jeunesse concernant la transparence et la responsabilité. Bien que les organisations de la jeunesse aient conscience de leur capacité limitée en matière de la gestion administrative de projet, ils pensent que ces faiblesses ont encouragé les Départements de la Jeunesse, en particulier, à ignorer leurs droits d’être inclus dans le processus de prise de décision. Ce manque de respect pour les jeunes a été résumé par un jeune, qui a répondu lorsqu’on lui a posé la question à savoir ce qu’il pense qu’il pourrait accomplir s’il était un Chef de Gouvernement : « Rien du tout. Parce‐que les gouvernements ne me prendraient pas au sérieux parce‐que je suis jeune!» •
Politique de parti et les Jeunes : La connexion entre l’impératif démographique et les politiques de parti n’a été pas perdu sur les jeunes. Ils ont indiqué qu’ils pensent que leurs réseaux et organisations sont souvent entrainés dans les conflits entre les partis politiques, quand leurs organisations sont mobilisées par un parti politique ou un autre, avec des promesses de soutien financier ou technique immédiat, sans un engagement politique viable pour la continuité et les résultats dans le développement de la jeunesse. Les jeunes gens ont exprimé un vif désir de voir des opportunités données à tous les jeunes gens de participer dans le processus décisionnel indépendamment de leur statut socio‐économique, leur habileté physique ou mentale, leur race ou religion; pour un cadre de 205
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
gouvernance de la jeunesse qui rassemble les représentants de tous les États membres de la CARICOM; et pour un vrai forum régional, démocratique et représentatif de discussion sur la jeunesse et les problèmes de développement. 4. La Commission considère avec une grande inquiétude l’échec de la Fédération Caribéenne de la Jeunesse (Caribbean Federation of Youth, CFY) et de plusieurs des anciens Conseils Nationaux de la Jeunesse qui sont historiquement pleins d’enthousiasme et a identifié les suivants comme facteurs contributifs : (i)
le manque de qualités de chef et de la capacité de planification de la succession; (ii)
l’âge avancé des membres du comité exécutif; (iii)
un manque de réponses basées sur les preuves; (iv)
les réponses inefficaces aux besoins exprimés d’un groupe hétérogène d’adolescents et de jeunes dans leurs communautés; (v)
les bas niveaux de transparence et de responsabilité; et (vi)
l’échec d’adaptation au contexte changeant du développement de la jeunesse dans une ère de globalisation, de partenariat et de participation jeunes‐adultes. 206
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Bonne Pratique du Suriname: Suriname a signalé un haut niveau de participation de la jeunesse au niveau national et régional. Le Parlement National de la Jeunesse (NYP) a remplacé le Conseil National de la Jeunesse en 2004. À travers des élections générales, des jeunes âgés de 12 à 25 ans ont choisi leurs représentants au Parlement National de la Jeunesse. Le Parlement National de la Jeunesse est la voix des jeunes et informent avant tout les décideurs politiques sur les questions ayant trait à la jeunesse. Les Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM sont élus par le Parlement National de la Jeunesse. Grâce au soutien du gouvernement et du secteur privé, le Parlement National de la Jeunesse et le Programme des Jeunes Ambassadeurs de la CARICOM ont, tous les deux, fait d’énormes différences dans la politique nationale et régionale. Le Suriname a été reconnu et félicité par le Conseil du Développement Humain et Social (COHSOD) en 2004 pour avoir institutionnalisé la participation de la jeunesse à tous les niveaux du processus décisionnel national, et sa mise en exécution du Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs a été nommée comme bonne pratique à suivre. Résumé
9.
Il est clair qu’un mécanisme important pour renverser la grande suspicion et le manque de confiance des jeunes dans le processus politique, serait d’élargir les moyens de leur participation et implication. La Commission est déçue de trouver que malgré les changements structurels dans les arrangements du développement de la jeunesse au cours des quatre dernières décennies, les adolescents et jeunes Caribéens sont toujours considérés comme les bénéficiaires des programmes et services plutôt que comme des partenaires stratégiques et acteurs dans le développement et l’exécution des politiques. Nous croyons que des investissements supplémentaires et l’engagement sont nécéssaires pour établir le travail de 207
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
la jeunesse comme une occupation professionnelle; pour élever la visibilité et le statut des Départements responsables des affaires de la jeunesse; pour relier efficacement le développement de la jeunesse au programme de développement national et régional; et pour garantir la santé, le bien‐
être et les moyens de subsistance soutenables aux jeunes dans le contexte du Marché Unique et l’Économie de la CARICOM. « Comme une jeune, je sens que je n’ai pas la liberté d’expression puisque mes parents et les autres adultes ne veulent entendre ni mes opinions ni mes inquiétudes » « Ils doivent réaliser que nous vivions aussi dans ce pays et que ce qu’ils font nous affecte dans le futur donc ils doivent demander nos opinions. » « Des fois, nous pensons …. Les adultes n’écouteraient pas nos idées. Ils pensent qu’ils sont au contrôle et que nous sommes supposés les écouter tout le temps. » 6. Au même moment, la Commission est convaincue que l’absence de Conseils Nationaux dynamiques de la Jeunesse, de jeunes leaders et d’un vrai réseau démocratique et régional de la jeunesse sur le paysage de la gouvernance de la jeunesse, a enlevé les niveaux sains de « pression » et d’influence des jeunes, des programmes nationaux et régionaux et a influé sur la forte défense et le rôle catalytique qui est nécessaire pour le changement. À ce titre, nous exhortons les gouvernements à se livrer à des discussions sur les moyens pratiques à travers lesquels ils peuvent engager l’intelligence créative et l’énergie de la jeunesse pour faire face aux défis de la mondialisation et du Marché Unique et l’Économie de la CARICOM. 208
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
7. En dépit des défis, la Commission reconnait et est encouragée par la preuve des efforts positifs vers la résolution de quelque uns des problèmes identifiés par l’évaluation. Nous voulons, en particulier, reconnaître les efforts du Programme du Commonwealth pour la Jeunesse pour la professionnalisation du travail de la jeunesse, à travers un nombre d’initiatives de ressources humaines y compris des ateliers de travail sous‐régionaux et régionaux, et l’introduction des programmes de certificat et de diplôme dans la Jeunesse et le Développement. La Commission attend avec plaisir le lancement du programme de diplôme universitaire de premier cycle qui est, à présent, en développement en collaboration avec l’University of West Indies (UWI) ; et à l’achèvement des Programmes des normes de compétence et de formation et de certification pour les professionnels du développement de la Jeunesse dans les domaines de la planification stratégique, la recherche participative, du counseling et du travail avec les jeunes dans le respect et la compréhension. 8. La Commission aimerait également mentionner l’engagement du personnel du Département de la Jeunesse et des représentants de la jeunesse à pourvoir aux besoins de la jeunesse malgré les différentes contraintes du contexte institutionnel. Certains départements ont commencé à renforcer leur capacité de la planification stratégique, de la programmation basée sur les recherches ou sur les preuves, de la création d’espaces favorables à la jeunesse, en soutenant les initiatives collégiales, la formation de relations harmonieuses à travers les ministères, et des partenariats avec les Conseils Nationaux de la Jeunesse et les Conseils des Élèves. On a également entendu 209
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
parler des efforts d’établissement d’un réseau régional de gouvernance de la jeunesse, et le premier Forum de la Jeunesse de la CARICOM sera lancé en janvier 2010 au Suriname. 9. Enfin, il y a un besoin pour le développement de la capacité régionale de coordonner le développement régional de la jeunesse. Le Programme de la Jeunesse du Secrétariat de la CARICOM doit être renforcé. Il devrait être doté des ressources humaines et techniques requises pour lui permettre de fonctionner comme un coordinateur efficace des activités de développement dans les 15 États membres et dans les 5 Membres Associés, et doit également être capable de fournir le soutien de recherche et d’information aux États Membres. Le Secrétariat doit développer un lieu de dépôt de recherches pour les informations sur le développement de la jeunesse dans la CARICOM. 210
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
211
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
CHAPITRE 5
LA JEUNESSE ET LE DÉVELOPPEMENT DES CARAÏBES : LE
COÛT DE NE PAS INVESTIR DANS LA JEUNESSE
1. Dans le Chapitre 2, la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse a présenté ses conclusions sur le manque de connaissance et surtout les attitudes négatives des adolescents et des jeunes envers le Marché Unique et l’Économie de la CARICOM. Ceci a été suivi, dans le Chapitre 3, par une description plus détaillée des failles dans la capacité des jeunes de la région à contribuer au maximum au Marché Unique et l’Économie de la CARICOM, bien qu’ils soient les adultes responsables de demain et les bénéficiaires prévus. Ce Chapitre a décrit les multiples problèmes bien documentés qui font écho à leurs inquiétudes et peurs, tout en reconnaissant leurs propres rôles complices dans certains cas. La Commission a donc continué dans le Chapitre 4 à décrire le cadre structurel et le cadre d’action pour la gouvernance de la jeunesse au niveau national et régional. 2. Les descriptions sont assez faciles – elles disent ce qui est. Ce qui devrait être est plus difficile, parce‐que cela parle de qui n’est pas encore, mais qui requiert la foi en la jeunesse, de nouvelles façons de penser à l’exécution des politiques, des ressources, que nous savons, sont difficiles à obtenir et de la volonté politique vis‐à‐vis des demandes rivales et des traditions de la responsabilité régulière. 212
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
3. La Commission pense fermement qu’une évaluation franche et honnête de la situation des jeunes de la Région par rapport au Marché Unique et l’Économie de la CARICOM mène à une conclusion irréfutable: la nécessité d’investir dans la jeunesse. Pas d’investissement, pas de Marché Unique et l’Économie de la CARICOM. Investir dans la jeunesse est le thème de ce Chapitre. La première approche de ce chapitre est d’avoir une compréhension sensible des caractéristiques transitoires particulières qui mettent la jeunesse à part comme une catégorie spéciale. La deuxième approche est de respecter les jeunes – non seulement parce qu’ils sont la promesse de notre future ‐ mais à cause des contributions uniques qu’ils ont fait, font et feront, en tant que jeunes, à l’identité et au développement de la Région. Comprendre l’Adolescence et la Jeunesse
1. Il y a deux aspects importants à noter dans toutes les transitions du cycle de vie. L’un est que: parce que les transitions se passent sans problèmes, d’une manière selon laquelle les premières étapes affectent l’étape présente et les étapes postérieures, les interventions dans les premières étapes sont cruciales aux résultats qui suivront dans les dernières étapes. L’autre aspect est que les transitions sont, par nature, remplies de danger. La réussite de cette transition n’est pas automatiquement garantie, même quand la transition est soigneusement gérée. Les sociétés qui sont attachées aux traditions gèrent ce deuxième aspect à travers des rituels ou rites d’initiation méticuleusement conçus, qui selon Arnold van Gennep, sont structurés en 213
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
trois étapes : la séparation du groupe, une période limitée de liminalité qui dure quelques jours ou semaines en général et une réintégration dans le groupe avec un nouveau statut. 2. Les rituels de la puberté accomplissent en quelques jours ou semaines, le changement de statut de l’enfance à l’âge adulte. Cependant, au cours de ces quelques jours ou semaines, le garçon ou la fille qui subit le rituel existe dans un état liminal sans l’identité d’un enfant et sans celle d’un homme ou d’une femme. Le mot « liminal » du mot Latin limen signifie « seuil », décrit la position de n’être ni à l’intérieur ni à l’extérieur ou bien d’être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur, une position d’ambiguïté – homme, mais pas encore homme; garçon, mais plus garçon; femme mais pas encore femme, fille mais plus fille. 3. Dans les sociétés Caribéennes, les rituels de la puberté sont maintenant pratiqués seulement par quelques membres des castes des « deux fois‐nés» au Guyana et en Trinité‐et‐Tobago où la majorité prédominante des Indiens qui sont venus travailler sous contrat (indentureship), constituent une grande proportion, voire la majorité de la population. Parmi les descendants des Africains, cependant, les cérémonies qui faisaient partie intégrale de la vie d’un village Africain et qui donnaient l’admissibilité au mariage ont été perdues sans jamais être remplacées. La transition est informelle. 214
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Prolonger le Liminal
1. Pour l’Indo et Africain Caribéen, aussi bien que pour les populations Amérindiennes, le statut social de l’âge adulte a été prolongé bien après la puberté, par l’obligation sociale de passer par un minimum d’années d’éducation, sans oublier l’âge légal de la majorité, avant que l’on ait le droit de rentrer dans la population active. 2. Une conséquence involontaire est la continuité de l’existence ambiguë liminale de la jeunesse dans leur phase adolescente. Les changements physiologiques et psychologiques à la puberté leur indiquent leur maturité comme adultes de reproduire ainsi que de jouer quelques rôles d’adultes mais, les exigences sociales d’un comportement adulte leur sont constamment niés. La Nature dit une chose, la société en dit une autre. Le Groupe de Pairs
1. Au début de la puberté, le groupe de pairs est plus fort comme agence de socialisation dont l’influence peut être aussi forte et même plus forte que celle de la famille, du voisinage, de l’école ou de l’église; les institutions primaires qui, jusqu’alors, ont été les agences principales de la formation et du caractère d’un enfant. Ce nouveau développement a des conséquences bien plus considérables pour les garçons que pour les filles, puisqu’une fille restera protégée de plus près jusqu'à ce qu’elle devienne complètement indépendante tandis que la masculinité d’un garçon peut être compromise, du moins par rapport à ce que l’on croit, s’il reste trop lié à la maison. Selon 215
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
l’adage guyanien « Attachez votre génisse mais relâchez votre taureau», les garçons reçoivent donc plus de liberté pour socialiser avec leurs camarades, et pour cette raison, courent un plus grand risque de rater la transition. Toutefois, l’expérience montre que la restriction excessive des filles, particulièrement sans la reconnaissance de et l’adaptation à leur puberté, produit parfois les effets contraires comme «la fuite», la découverte précoce des rapports sexuels et la grossesse indésirable. 7. Le groupe de pairs n’est pas un âge défini mais un groupe informel de personnes d’âges proches mais variés. Du fait que les différences d’âge prennent une plus grande ampleur, plus les personnes comparées sont jeunes, l’écart de quatre ans entre quelqu’un âgé de dix‐huit ans et un autre âgé de quatorze ans qui sont tous les deux membres du même groupe de pairs, permet à la première personne d’exercer une grande influence comme source de connaissance, d’aptitude et d’expérience sur la dernière, plus que cela ne serait le cas dix ans plus tard. C’est dans ce contexte qu’on apprend la témérité. Dans cette période d’existence liminale, dans plusieurs cas, le groupe de pairs et la famille sont en désaccord sur le résultat de trois questions d’identité auxquelles l’adolescent fait face: l’identité individuelle, la sexualité et le futur. Identité individuelle, la Sexualité et l’Identité
8. Qui suis‐je, suis‐je beau ou jolie, suis‐je apprécié (e), ai‐je l’air en forme ? Pourquoi est‐ce que je transpire autant, pourquoi suis‐je de teint aussi foncé, 216
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
pourquoi personne ne m’aime? Voici quelques unes des questions auxquelles un adolescent fait face et qui souvent restent irrésolues jusque dans leur vie de jeunes adultes. Les inquiétudes avec le corps, sa taille, son poids, son odeur, sa forme, son teint, le visage, ses poils et son teint amènent l’adolescent à passer plus de temps devant le miroir et sur les vêtements, et à dépenser plus d’argent pour les produits cosmétiques et la toilette. Dans les sociétés caribéennes qui souffrent toujours de l’un des héritages obscènes de l’esclavage et du colonialisme, notamment la mise en valeur du phénotype racial et de la couleur de la peau; sous une plus forte influence du groupe de pairs, les jeunes noirs sont particulièrement sujets au phénomène du blanchissement de la peau et du traitement des cheveux afin de résoudre quelques unes de ces inquiétudes. 9. Dans les Caraïbes, où traditionnellement, l’initiation sexuelle commence tôt, entre douze et quatorze ans pour les garçons et entre seize et dix‐huit ans pour les filles, la remise de l’initiation sexuelle pour remplir les exigences de la troisième question d’identité, notamment la carrière comme un adulte pleinement responsable, se confronte à la pression du groupe‐ dans le cas des garçons, de prouver son pédigrée hétérosexuel; et, dans le cas des filles de prouver sa féminité. L’adolescent n’est pas aidé par la réticence, qui tire souvent sur la répugnance, des parents, des enseignants et des autres éducateurs à leur transmettre une solide éducation sexuelle, une faille très facilement comblée par les membres plus âgés du groupe de pairs, bien souvent avec des résultats imprévus – la paternité et la grossesse précoces et les infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH et le SIDA. 217
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
10. La troisième question, celle de la future identité est déterminée par la capacité de rester à l’école. Une étude de la Banque Mondiale dispute que rester à l’école est statistiquement corrélatif au déclin du taux de violence dans la société, pendant qu’une autre étude qui se porte sur l’Amérique Latine et les Caraïbes clarifie que le point n’est pas d’être à l’école mais plutôt d’être connecté avec quelqu’un dans l’établissement qui s’intéresse à soi. Plus un tel intérêt est grand, moins sont les répétitions de classes, l’abandon, les rapports sexuels précoces, la violence et l’usage de la drogue. (Banque Mondiale 2008) Ceux qui échouent
11. Une transition sûre n’est pas garantie, ce qui veut dire que toutes les transitions comprennent le risque d’échec. Dans ce sens, tous les jeunes sont exposés. Pour la majorité des adolescents, la socialisation dans les groupes de pairs peut être plutôt bénéfique – des connaissances sociales plus efficaces, un bon sens plus développé, la découverte de soi et une plus grande maîtrise de soi et la confiance en soi – plus particulièrement quand ils sont bien ancrés dans une famille affectueuse ou cadre scolaire. D’autres, cependant, peuvent ne pas être autant chanceux. Ils deviennent les victimes de la mauvaise information et de la distraction, sont poussés à faires des erreurs de jugement, abandonnent l’école, font une initiation sexuelle précoce entraînant ainsi des grossesses précoces, l’usage de la drogue, la violence et autres comportements antisociaux et même violents. Une 218
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
socialisation mauvaise et inefficace, y compris les abus physiques et sexuels, cependant, n’est pas le seul facteur qui peut produire ce genre de résultats. Pris dans le sens d’une approche de cycle de vie, la pauvreté qui prive les enfants d’une nutrition appropriée dans leurs jeunes années de développement peut également être une cause première de leur difficulté future d’ajustement social et même de certaines formes d’agression. 12. Qu’un adolescent fasse la transition à l’âge adulte sûrement ou non est, donc, en grande partie déterminée par le pouvoir et l’efficacité des agences de socialisation. Par ailleurs, plus les liens nourris par la fonctionnalité d’une famille solide, d’une communauté, et d’un environnement scolaire, sont forts plus le résultat est positif; plus les influences négatives exercées par un groupe de pairs sont fortes lorsque les liens avec la famille et l’école sont faibles, plus ces influences sont négatives. 13. L’exposition aux risques n’est donc pas une mauvaise chose en soi, et les jeunes Caribéens eux‐mêmes en reconnaissent le besoin. Dans un sondage qualitatif de trois pays mené pour la Commission, quelques jeunes ont reconnu que prendre des risques était une « inclination naturelle dans le développement », nécessaire au combat personnel pour s’améliorer, et qu’une protection excessive des risques retarderait la croissance psychologique et empêcheraient la prise des responsabilités. Si le risque est défini comme une action intentionnelle basée sur la possibilité du résultat désiré, donc la contribution critique d’aider la jeunesse à faire une transition sûre n’est pas la protection contre tous les risques, mais est la protection 219
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
contre la formation des jugements erronés sur les probabilités des résultats. Selon un participant, « Nous ne voyons pas plus loin que le bout de nos nez, et nous avons besoin de voir comment une chose affecte l’autre à un plus grand niveau; comme vendre de la drogue qui vient de quelque part et l’argent obtenu va ailleurs ». C’était cet échec de voir ce « grand niveau » qui a entrainé un autre participant, un déporté, à demander tristement « les opportunités manquées reviendront‐elles un jour ? Pourrai‐je surmonter mes erreurs ? Pourrai‐je un jour retourner aux États Unis? » 14. Du moment qu’elles ne sont pas irréparables, les erreurs sont souvent des moyens efficaces d’apprentissage. Les jeunes sondés ont attribué le mérite de leur capacité à éviter des comportements qui avaient le potentiel d’erreurs irréparables à une bonne éducation et une forte connexion à la famille et à une foi religieuse. Pas moins que pour tous les autres, ils ont reconnu que les risques faisaient partie de la vie normale de tous les jours qu’ils vivent. «Faire la fête trop tard»; «venir juste de sortir de la maison ou j’habite»; «passer ta carte bancaire dans le distributeur automatique de billets [quand] quelqu’un peut venir te braquer ». Mais en faisant preuve de bon sens, « tu n’élimines pas la joie mais tu prends des précautions pour être le plus en sécurité possible. » 220
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Créativité
15. En termes de force physique, l’organisme humain est à son meilleur à la mi‐
vingtaine; en termes de pouvoir mental autour du même âge. Globalement dans toutes les activités sportives physiques et éprouvantes comme le football, le tennis et l’athlétisme, à vingt‐neuf ans, les meilleurs auraient déjà atteint leur summum et penseraient à la retraite. La Région n’est pas une exception, et c’est le rare génie du cricket qui va au delà de trente ans. Les personnes qui ont le plus de succès dans les arts du spectacle ont commencé leurs carrières quand ils étaient jeunes. Certains flétrissent aussi rapidement qu’ils croissent, mais beaucoup maintiennent leur réputation pour l’excellence bien au delà de l’âge adulte et de l’âge mûr. Agents du Changement
16. Leur pouvoir créatif est à son sommet mais leur engagement au status quo est à son point le plus faible. La jeunesse est la faiblesse molle de la société, elle est plus ouverte aux influences du monde externe que leurs aînés, dont ils questionnent et discréditent souvent les vérités. C’est à cause de ces dispositions qu’ils ont été au devant des changements sociaux, politiques et même économiques dans les Caraïbes, et pourquoi la société les néglige à son propre péril. 17. Vus ainsi, les jeunes sont une source d’apprentissage intergénérationnel. Particulièrement dans l’environnement actuel à évolution rapide, dans 221
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
lequel les inventions deviennent obsolètes aussi rapidement qu’elles sont introduites, c’est vers la jeunesse que la génération mature adulte doit se tourner pour apprendre les nouveaux moyens de faire les choses. Un contexte du Risque des adolescents et de la jeunesse dans les
Caraïbes
1. Un autre aspect important de la compréhension de la jeunesse est de percevoir les concepts du risque, de la vulnérabilité, de l’endurance et de la protection à travers leurs yeux. Pour la Commission, les chercheurs ont interviewé un groupe de jeunes en Jamaïque, Haïti et Trinité et Tobago, et ont utilisé leurs perspectives pour développer le cadre conceptuel ci‐
dessous : La Perspective de Jeunes et Adolescents sur le Risque et la Vulnérabilité de la Jeunesse
•
•
•
•
•
L’Adolescence est une période de prise de risques et d’expérimentation pour tous
indépendamment du sexe, de la classe sociale ou du statut scolaire.
Le Risque est un élément nécessaire et désirable de croissance et de développement qui
est influencé par les niveaux de maturité et la maturation.
La Vulnérabilité peut provenir de l’exposition aux dangers et à une gamme de facteurs
sociaux, économiques, politiques, culturels, biologiques, environnementaux; des actions
nuisibles auxquelles les jeunes participent ; et des actions qui leur sont imposées. Les
résultats peuvent être positifs ou peuvent contribuer à un cercle vicieux de développement
négatif.
Quiconque se livre à un comportement qui l’expose aux conséquences néfastes d’un
comportement à risques est en danger.
Les traits Résistants et protecteurs sont des facteurs internes ou externes qui
fournissent un environnement de soutien et d’encouragement pour modeler le jeune
Caribéen idéal, par exemple la spiritualité, le soutien moral des amis, la valeur de soi, le
désir d’être bon, l’atteinte des buts scolaires, les leçons apprises par les autres, les
compétences de résolution de problèmes et de prise de décisions ;
Les comportements risqués et de risques peuvent(i)
représenter une attitude défiante, aller à l’encontre des normes sociales et de la loi;
(ii)
être aventureux, impulsif, réactionnaire, brave, dangereux, sans raison, sans loi, agréables,
négligents ou inappropriés;
(iii)
être influencé par un bon nombre de facteurs tels que le sexe, l’âge, les valeurs et normes
de la société, les besoins de sécurité/survie et d’adhésion au groupe; les conceptions
individuelles, les rêves et aspirations ; la pression de groupe, l’influence des adultes, des
modèles etc.; la peur, la soif du pouvoir; les sentiments de résignation et de désespoir.
Les Résultats de l’exposition au Risque et à la Vulnérabilité peuvent être:
222
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
(i)
(ii)
(iii)
(iv)
positifs, comme une plus grande sécurité vis-à-vis du groupe de pairs, le progrès, la fortune
ou la croissance;
un processus d’apprentissage qui modèle la vie des individus et des autres;
sans importance tel que le regret de ne pas savoir ce qui aurait pu être; ou
nuisible au bien-être physique, mental ou émotionnel tel que la reproduction des guerres
de gang dans les écoles
Les Stratégies de lutte courantes:
(i)
Éviter les voisinages dangereux ou être dans la rue tard la nuit,
(i)
Toujours se déplacer en groupes, pratiquer la religion et la prière; s’engager dans des
activités agréables comme les activités sportives et la culture; consommer de l’alcool et l’usage de
la drogue; faire la fête et les relations sexuelles, le port continuel d’une arme sur soi. Reconnaître la Contribution de la Jeunesse
1. Malgré la perception courante de la jeunesse comme une catégorie «à risque», prédisposée à la délinquance et la déviance, et généralement considérée comme un fardeau et une dépense pour les États Caribéens, la jeunesse Caribéenne est en train de faire des contributions considérables au développement de la région. C’est la réalisation croissante de cette contribution qui a donné plus de créance aux demandes que l’approche traditionnelle au développement de la jeunesse soit redéfinie afin de traiter les jeunes comme des atouts et non comme des handicaps. Quand les jeunes sont considérés comme la source des problèmes de la société, les réponses de l’état au développement de la jeunesse reflétera une telle interprétation. D’autre part, quand le rôle de la jeunesse est identifié comme positif et développemental, une approche différente aux défis du développement de la jeunesse est conçue. 223
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
3. C’est ironique que la contribution des jeunes de la Région n’aie pas reçu le type de reconnaissance, de respect et d’attention qu’elle mérite, dans un contexte où les contributions les plus dominantes de la Région au développement global ont été dans les domaines du sport et de la culture. Beaucoup oublient que l’équipe de cricket des Caraïbes, l’une des plus brillantes institutions caribéennes de renommée internationale, est remplie de jeunes gens Caribéens. De même, les musiciens les plus couronnés de succès de la Région, avec Bob Marley est à la tête, ont été des jeunes. Usain Bolt, le premier athlète de sprint du monde a vingt‐trois ans. Brian Lara et Dwight Yorke étaient aussi des jeunes gens au summum de leurs carrières. Ils sont cependant, les plus remarquables des centaines de jeunes Caribéens qui ont fait de telles contributions au développement de la Région. 4. Si on devait faire une évaluation de la contribution économique des industries des sports et de la culture à la Région, cette étude identifierait, sans doute, cette contribution comme un créneau important qui se développera bien plus avec l’évolution des économies caribéennes dans le tourisme et les services. Ce n’est qu’avec une telle évaluation que la valeur des jeunes de la Région, en tant qu’entrepreneurs innovateurs, producteurs créatifs, personnalités commercialisables et des «ambassadeurs» (au sens large de familiariser le monde avec la connaissance de la Région Caribéenne, ses peuples et sa culture), peut être comprise. 224
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
5. Toutefois, une évaluation de la contribution de la jeunesse de la Région au développement devrait être également guidée par le fait que la vaste majorité des jeunes de la Région font leurs contributions à la Région loin de l’attention du monde. En effet, les jeunes dans la CARICOM, quand ils sont invités à souligner leurs contributions au développement régional, ils ont mesuré leurs contributions non seulement en termes de leur participation aux niveaux communautaires mais également en termes de leurs choix personnels, qu’ils considèrent comme étant «un exemple» à suivre pour les autres. De plus, plusieurs d’entre eux voient leurs choix positifs comme des choix qui libèrent la société du coût des mesures de redressement qui auraient été employées si leurs choix avaient été plus préjudiciables. 5. Cette prise de conscience de leurs contributions au développement est clairement exprimée par les jeunes quand ils ont été invités à faire la liste de leurs contributions au développement dans l’Étude des Rêves des Jeunes. Parmi leurs contributions présentées étaient ‐ •
Être un bon modèle et donner de bons exemples. ex. parrainer des enfants plus jeunes, donner des discours et encourager les jeunes à être positif; •
Éduquer les jeunes sur des issues tels que le VIH et le SIDA, les infections sexuellement transmissibles; •
Ne pas migrer de leur pays d’origine; •
Entraîner les jeunes dans les activités sportives et les aider à faire les devoirs d’école; 225
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
•
Assurer que leur environnement était propre en participant aux nettoyages des plages et en se débarrassant des ordures convenablement; •
Faire des courses pour les voisins, les personnes âgées; •
Promouvoir la culture; •
Éviter les ennuis et coopérer avec la police en donnant des preuves pour lutter contre le crime; •
Travailler dans leurs carrières respectives, qui implique l’aide des personnes, ex. les enseignants, les sapeurs‐pompiers, les infirmiers; •
Saisir les opportunités d’éducation afin d’être des citoyens respectueux des lois; •
Cultiver des produits locaux et ainsi réduire la facture élevée des importations; •
Payer leurs impôts; •
Créer des emplois en montant une entreprise; •
Encourager les jeunes gens à montrer leur propre entreprise et à devenir autonomes. 6. Il est important de remarquer que plusieurs des exemples fournis par les jeunes, reconnaissent les coûts à la société, s’ils ne s’étaient pas livrés à des activités positives. L’accent sur cette approche est une insistance tacite dont la société adulte a besoin pour reconnaître les jeunes comme des contributeurs intégraux au développement national. Une étude économique plus exhaustive que celle accréditée pour ce Rapport, a besoin d’être conduite pour quantifier le coût du non‐investissement dans le 226
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
développement de la jeunesse dans les pays de la CARICOM, et pour quantifier la contribution de la jeunesse au développement. Les résultats d’une telle étude seraient d’un apport considérable à la confirmation dans les esprits des représentants du gouvernement Régional, l’importance d’investir lourdement dans le développement de la jeunesse. Investir Plus dans la Jeunesse
1. Les êtres humains que nous appelons jeunes ont été en transition toute leur vie, depuis leur petite enfance à l’enfance, et de l’enfance à ceci, leur étape finale pour passer à l’âge mûr socialement responsable. Le genre d’adultes matures qu’ils deviendront est fortement influencé par les contributions appropriées et opportunes qui sont faites à chaque phase de leur développement, contribution en matière de nutrition, d’affection et de socialisation venant de la famille, la communauté, l’école, les groupes religieux, les camarades et toute la société à travers les médias de communications. Dans cette approche du cycle de vie, les contributions positives à chaque étape produisent des adultes intelligents, équilibrés, sains, créatifs, pondérés et assurés. La négligence des jeunes ou pire, les apports négatifs à leur développement donnent des jeunes ou adultes matures qui sont en‐dessous de leur potentiel, déséquilibrés socialement et sont sujets à des comportements négatifs. Ne pas investir dans les enfants et les jeunes n’est donc pas un choix. Tous les États Membres pourvoient la santé et l’éducation dès l’enfance comme des droits. Ils se consacrent tous à se décharger de leurs responsabilités conformément à la Convention des 227
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Nations Unies Relative aux Droits de l’Enfant, de laquelle ils sont signataires, et, comme il a été mentionné dans le Chapitre I de ce Rapport, ils doivent tous être félicités pour avoir donné une forme à une approche Caribéenne au développement de la jeunesse. 2. Toutefois, s’il y a une leçon à tirer de la description de la situation des jeunes caribéens contenue dans le Chapitre III, elle est que malgré tous les investissements dans l’éducation, l’emploi, la santé et le bien‐être, ces investissements ne suffisent tout simplement pas, ‐ les résultats sont loin des résultats envisagés pour le bon fonctionnement d’un Marché Unique et l’Économie de la CARICOM et les Caraïbes vers lesquelles les jeunes sont engagés. 3. À titre d’exemple, pour montrer qu’un plus grand investissement dans la jeunesse produira plus de profits à un pays, la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse a commandé une analyse de rentabilité de l’exclusion sociale et du non‐investissement dans les jeunes dans les États Membres. En utilisant une méthodologie développée par la Banque Mondiale, l’étude essaie de mesurer «la valeur productive de l’individu et les coûts mesurables associés avec le comportement risqué des jeunes» (Chaaban 2009 :2). Elle suppose que les comportements négatifs des jeunes, comme l’abandon de l’école, le chômage, la grossesse adolescente, l’infection du VIH et le crime, «ont un coût indirect sur le rendement du pays», puisqu’ils impliquent la perte des opportunités pour être économiquement productif; sans parler des coûts directs associés aux 228
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traitements médicaux, au système judiciaire criminel et autre. Pour calculer les coûts de chaque comportement négatif, l’étude se base sur des données disponibles pour déterminer la contribution moyenne spécifique aux jeunes au salaire du revenu, faisant ainsi plus de suppositions, et extrapolant les coûts d’opportunité. (Voir le document 1 ci‐joint). Le résultat est profil probant et conservateur des pertes minimum des États Membres, qui, quand elles sont présentées comme un pourcentage du Produit Intérieur Brut, montrent ce qu’un pays peut gagner en réduisant ou éliminant le comportement en question. Éducation
4. Notre rapport sur le statut des jeunes dans l’éducation, a identifié le fait qu’il y avait un taux d’inscription incomplet au niveau de l’école primaire, et un taux d’inscription en baisse au niveau secondaire. Le rapport a par ailleurs identifié qu’il y avait un taux d’absentéisme très élevé chez les garçons que chez les filles, plus leur niveau d’études dans le système scolaire est élevé. Le coût de l’abandon précoce de l’école est représenté dans le Tableau 5 pour les cinq pays dont les données étaient disponibles. Cela montre que la Jamaïque subit le plus sérieux des impacts de l’abandon de l’éducation primaire, notamment 0,78% du PIB. Une autre façon de dire la même chose est que garantir une éducation primaire complète et son finissement à tous, augmenterait le PIB de la Jamaïque de moins d’1%. Avec le maintien du taux complet des inscriptions au niveau secondaire et leur finissement des cours 229
Comment [U1]: Clarté de mots; ou enlever le mot “complète” Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
secondaires, l’économie Jamaïquaine devrait croître de 1,37% du PIB, et de 5,47% avec un taux d’inscriptions de 30 pour cent au niveau tertiaire. 230
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Tableau 5 – Le Coût de l’abandon Précoce de l’École (2004) Total (Filles & garçons) Coût de l’abandon précoce de l’école, %PIB Primaire Secondaire Augmentation du pourcentage dans les revenus à vie Tertiaire Primaire Secondaire Tertiaire comparé à comparé au comparé au d’éducation primaire secondaire Barbade 0,02% 0,13% 1,04% 3% 7% 10% Dominique 0,00% 0,26% 1,24% 0% 11% 17% Grenade 0,24% 0,97% 4,65% 4% 10% 20% Jamaïque 0,78% 1,37% 5,47% 20% 16% 20% Trinité‐et‐Tobago 0,12% 1,23% 3,00% 6% 21% 21% Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour évaluer les coûts pour le reste des pays de la CARICOM. On suppose un taux d’admission cible de 30% au tertiaire. 5. Le tableau 6 sépare les données par sexe. Cela montre que garder les jeunes hommes à l’école produirait un impact plus grand sur le PIB que pour le cas des filles : plus d’1% du taux de croissance dans le PIB de la Jamaïque comparé à 0,7% au niveau primaire, et 1,8% à 1,2 % au niveau secondaire. Des prévisions équivalentes pour la Grenade sont de 0,4% comparé à 0,3% au niveau primaire, et de 0,66 % comparé à 1,3 % au secondaire. Tableau 6 – Le Coût de l’Abandon Précoce de l’École par Sexe (2004) FILLES Coût de L‘abandon précoce de l’école USD PPA %PIB Pays Primaire Secondaire Tertiaire Primaire Secondaire Barbade 1 395 714 Dominique ‐ Coût de l’abandon précoce de l’école Tertiaire 4 558 604 204 344 0,030% 0,098% 617 589 31 325 0,000% 0,102% 0,004% 0,005% 5 788 609 170 966 0,294% 0,664% 0,020% Grenade 2 566 099 Jamaïque 128 349 469 223 400 523 4 507 537 0,685% 1,192% 0,024% 21 639736 180 680 401 2 391 518 0,115% 0,958% 0,013% Trinité‐et‐Tobago GARCONS Coût de l’abandon précoce de l’école Coût du départ précoce de l’école USD PPA %PIB 231
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Pays Primaire Barbade 1 671 389 Dominique ‐ Secondaire Tertiaire Primaire Secondaire Tertiaire 8 978 310 278 752 0,04% 0,19% 0,01% 1 086 617 43 645 0,00% 0,18% 0,01% Grenade 3 345 974 11 042 202 235 434 0,38% 1,27% 0,03% Jamaïque 196 557 297 345 744 013 5 959 740 1,05% 1,84% 0,03% 29 243 978 282 566 944 3 271 157 0,16% 1,50% 0,02% Trinité‐et‐Tobago Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour évaluer les coûts du reste des pays de la CARICOM. 6. Ces estimations ont été faites au minimum et n’incluent pas les conséquences de l’abandon de l’école comme le chômage et une santé plus mauvaise. 7. Une inquiétude était également mentionnée dans le Chapitre 3 sur la faiblesse relative en Mathématiques et en Anglais à travers la région. La Compétence dans ces deux disciplines est une condition pour être fonctionnel dans l’économie globale, encore plus au sein du Marché Unique et l’Economie de la CARICOM. Le problème n’est pas spécifique au sexe, bien que les garçons aient un léger avantage en Mathématiques. 8. La Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse considère que ceci est une position intenable dans laquelle la région peut se trouver, quand en même temps elle met le CSME en exécution comme une stratégie économique pour faire face aux défis de la globalisation. Il existe des preuves qui suggèrent que ce sont les pays en voie de développement qui font de grands pas dans l’économie globale, en particulier en TIC, sont les mêmes qui ont établit une base solide dans l’éducation. 232
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9. Le problème est suffisamment urgent pour la CARICOM s’en occupe au moins au niveau du Conseil du Développement Humain et Social. Emploi
10. Le rabaissement du taux de chômage des jeunes au niveau de celui des adultes, comme le tableau 6 le projette, augmentera considérablement le PIB. En 2006, le taux de chômage en Sainte‐Lucie était de 20 pour cent chez les femmes adultes et de 12 pour cent chez les hommes adultes – c’est le taux le plus élevé dans la CARICOM. À Sainte‐Lucie, cependant, dans la population des jeunes âgés 15 à 24 ans, le taux de chômage était de 45,5% chez les femmes contre 37% chez les hommes. Un rabaissement du chômage chez les jeunes au niveau de celui des adultes contribuerait à une croissance de l’économie Saint‐Lucienne de 2,26 % du PIB. Pour Saint‐Vincent‐et‐les‐Grenadines la croissance serait dans l’ordre de 2,3 %, pour Haïti 1,3 % et pour Belize 1,1%. Tableau 7 – Le Coût du Chômage des jeunes États Membres de la CARICOM Dernière année disponible Chômage des Jeunes femmes, Coût en million USD PPA* Chômage des Jeunes hommes, Coût en million USD PPA Chômage des Jeunes femmes, coût % PIB Chômage des Jeunes hommes, coût % PIB Coût total, % PIB Antigua 2006 4,93 5,94 0,36% 0,44% 0,80% Bahamas 2006 32,85 38,12 0,44% 0,51% 0,95% Barbade 2006 15,92 25,41 0,34% 0,55% 0,89% Belize 2006 11,50 13,08 0,51% 0,58% 1,09% Dominique 2006 2,97 5,24 0,46% 0,81% 1,27% Grenade 2006 9,42 13,35 0,95% 1,35% 2,31% Guyana 2006 9,06 17,81 0,36% 0,70% 1,06% Haïti 2006 64,16 82,56 0,57% 0,74% 1,31% Jamaïque 2006 116,71 148,62 0,60% 0,76% 1,36% Sainte‐Lucie Saint‐Vincent‐et‐les‐
Grenadines 2006 14,34 25,15 0,89% 1,56% 2,46% 2006 8,19 10,36 1,01% 1,28% 2,29% Suriname 2006 9,47 14,55 0.27% 0.42% 0.69% Trinité‐et‐Tobago 2006 95,81 113,69 0,42% 0,50% États Associés 233
0,92% Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Anguilla 2001 0,43 0,24 0,41% 0,23% 0,65% Bermudes 2000 2,20 5,40 0,10% 0,25% 0,35% 0,13% 0,24% Îles Cayman 2007 2,18 2,44 0,11% Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour évaluer les coûts pour Montserrat, Saint‐Christophe‐et‐Nevis, les Îles Vierges Britanniques, et les Îles Turks‐et‐Caicos. *PPA: Parité du Pouvoir d’Achat. 11. Comme dans le cas de l’Éducation, ces estimations sont faites au niveau le plus bas. En réalité, un taux élevé de chômage des jeunes produit des frais au pays autre qu’une perte grave de productivité. Le crime, avec qui le chômage est fortement associé, entraîne des dépenses supplémentaires qui ne sont pas prises en compte dans cette évaluation de coûts d’opportunité. En d’autres termes, les bénéfices que les États Membres auraient accumulés s’ils avaient réduit le chômage des jeunes au niveau de celui des adultes, sont minimisés dans les prévisions montrées dans le tableau. Santé
12.Toute discussion de coûts relatifs à la santé doit tenir compte à la fois des coûts des opportunités perdues et les coûts directs des services de santé. Dans cette section, la considération sera donnée aux coûts de la grossesse adolescente (voir Tableau 8) et du VIH et du SIDA chez les jeunes (voir Tableau 9). 234
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Tableau 8 ‐ Le Coût de la Grossesse Adolescente Coûts Financiers Année Total des Naissances chez les Adolescentes par an Coût Moyen par an USD PPA Coût Total par An, million USD PPA CT %PIB Coûts d’Opportunité Coût Total sur la durée Coût Moyen de vie, en par An USD million USD PPA PPA CT vie %PIB Bahamas 2005 757 4 362 3,3 0,9% 7 669 290,3 Barbade 2005 422 2 914 1,2 0,6% 4 383 92,6 3,9% 2,0% Belize 2005 1 256 1 536 1,9 1,8% 3 718 233,4 10,3% Guyana 2005 2 172 741 1,6 1,3% 1 506 163,5 6,4% Haïti 2005 25 934 241 6,3 1,2% 460 596,3 5,3% Jamaïque 2005 10 452 1 195 12,5 1,3% 3 239 1 692, 6 8,7% Suriname 2005 2 100 1 637 3,4 2,1% 5 680 596,4 17,1% Trinité‐et‐Tobago 2005 2 373 2 931 7,0 0,6% 5 729 Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour évaluer les coûts pour le reste des pays de la CARICOM. 679.9 3,0% 13.Selon les prévisions du Tableau 8, la maternité adolescente coûte aux Bahamas 0,9 % du PIB et 3,9% du PIB pendant la durée de vie des mères. Le pays se serait, donc, développé de 3,9% durant de vie des mères, si elles avaient remise leurs grossesses pour quand elles auront plus de 20 ans. Pour Belize, la croissance serait de plus de 10%, et de 17% pour le Suriname. 14.Encore une fois, ces coûts sont sous‐évalués. Les coûts directs, par exemple, sont calculés en fonction de «la somme annuelle de la pension alimentaire gouvernementale, des transferts de revenu du gouvernement et des subventions aux mères adolescentes, et des coûts des soins médicaux pour la mère et l’enfant » (Chaaban 2009). L’expérience du Centre des Femmes de la Jamaïque (Jamaica Women’s Centre) montre que les adolescentes enceintes à qui manquent les interventions de qualité que cette institution offre, donnent nettement naissance à plus 235
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d’enfants que celles qui passent par le programme du Centre des Femmes. Leurs coûts d’opportunité sont plus élevés que les coûts de celles qui ont repoussé leur deuxième grossesse. Retarder une grossesse en faveur d’un développement plus poussé des ressources humaines, augmente les perspectives économiques et sociales d’un pays pendant la durée de vie de la mère .Tableau 9 ‐ Les Coûts du VIH et du SIDA des jeunes Valeur actuelle des pertes de revenu futures à cause des décès causés par le sida, en million USD PPA Valeur actuelle des pertes en % du PIB Pertes Annuelles Estimées des décès actuels du SIDA, USD PPA Coût Financier USD PPA/an Coût Financier % PIB Pays Année Incidence du VIH Jeunesse Antigua‐et‐Barbuda 2006 74 2,9 0,2% 3 249 94 868 0,007% Les Bahamas 2007 1 363 76,3 1,0% 77 895 797 404 0,011% Barbade 2007 412 11,5 0,2% 69 203 423 060 0,009% Belize 2007 585 13,9 0,6% 45 763 357 678 0,016% Dominique 2001 65 2,2 0,3% 3 110 24 999 0,004% Grenade 2007 90 3,3 0,3% 4 486 30 127 0,003% Guyana 2007 1 310 12,9 0,5% 94 644 1 259 565 0,050% Haïti 2007 20 732 75,4 0,7% 146 945 9 303 474 0,083% Jamaïque 2007 6 767 144,8 0,7% 298 386 2 331 317 0,012% Saint Christophe‐et‐
Nevis 2007 54 2,5 0,4% 2 205 33 973 0,005% Sainte‐Lucie 2007 198 4,3 0,3% 9 429 49 998 0,003% Suriname 2007 1 769 52,0 1,5% 117 837 467 289 0,013% 2007 1 767 76,8 0,3% 302 385 1 661 472 0,007% Trinité‐et‐Tobago Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour le reste des pays de la CARICOM. 15.
Le Tableau 9 présente la valeur des pertes dues aux décès relatifs au SIDA en plus des dépenses annuelles sur les services de santé pour les jeunes 236
Coût Total en million USD PPA 2,98 77,17 11,95 14,28 2,20 3,30 14,26 84,82 147,46 2,55 4,33 52,54 78,79 Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
victimes, en pourcentages du PIB. Cela montre qu’annuellement pour chaque jeune qui vit, au lieu de mourir du SIDA, les Bahamas économiseraient 78 000 $US; la Barbade, 70 000$US; la Grenade, 4 486$US; Guyana, 95 000$US; Haïti, 147 000$US; la Jamaïque, 300 000$US ; Saint‐Christophe et Nevis, 2 205$US; Suriname, 118 000$US ; et Trinité et Tobago, 302 000$US. La perte annuelle au PIB varie de 0,2 pour cent pour la Barbade à 1,5 pour cent pour Suriname. Crime et Violence
16. Les données présentées dans le Tableau 10 sont également basées sur les coûts directs encourus par l’État à la suite du crime chez les jeunes, en plus d’une estimation de revenus reculés à la fois à l’individu et au tourisme, ce dernier en supposant qu’un taux élevé de violence influe sur le secteur du tourisme. 237
Comment [U2]: Inclure les statistiques des territoires de l’OECO Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Tableau 10 ‐ Le Coût du Crime de la Jeunesse Pays Année Nombre des Jeunes (15‐24) condamnés par an Coût direct total USD PPA/an Total du Revenus sacrifiés USD PPA/an Total du Revenu sacrifié du tourisme, USD PPA/an Total du Coût d’opportunité, USD PPA/an Coût Total USD PPA/an Coût Total% PIB Dominique 2002 393 17 528 671 953 113 2 880 000 3 833 113 21 361 783 Guyana 2002 425 68 717 820 289 678 1 665 000 1 954 678 70 672 498 2,79% Jamaïque 2005 1 959 529 098 000 4 262 815 91 125 000 95 387 815 624 485 815 3,21% Sainte‐Lucie Trinité‐et‐
Tobago 2005 663 43 485 580 1 935 977 17 100 000 19 035 977 62 521 557 4,01% 2005 786 616 983 450 2 792 403 35 415 000 Notes: Les données n’étaient pas disponibles pour évaluer les coûts pour le reste des pays de la CARICOM. 38 207 403 655 190 853 2,88% 17. Le Tableau 10 montre que le crime des jeunes coûte aux cinq États Membres entre 2,9%t du PIB dans le cas de l’île‐jumelle de Trinité et Tobago et 4% dans le cas de Sainte‐Lucie. La Jamaïque, avec le taux le plus élevé de violence criminelle, connaîtrait une croissance économique de plus d’ 1,5% si elle était capable de réduire le taux du crime des jeunes de moitié. Si ces coûts pouvaient être ajoutés aux coûts médicaux, psychologiques, moraux, aux coûts relatifs à la perte des propriétés et autres coûts économiques aux victimes et leurs familles, les bénéfices de la réduction du taux du crime des jeunes seraient nettement plus grands. La Rentabilité d’Investir
1.
Les données ci‐dessus montrent combien les États Membres subissent une hémorragie dans leurs économies à la suite de leur incapacité de résoudre les problèmes sociaux identifiés auxquelles jeunes font face. C’est une façon de voir les choses. Une autre façon plus productive, est de voir combien les États Membres gagneraient en résolvant ces problèmes. Étant donné que 238
3,44% Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
l’étude ne dit pas combien un gouvernement devrait investir afin d’obtenir un résultat désiré, la question se pose est donc de savoir si les bénéfices seraient plus grands que le coût de s’attaquer à chacun de ces problèmes. En d’autres termes, combien cela coûterait‐il à un État Membre pour réduire son taux de chômage des jeunes au niveau de son taux de chômage des adultes, ou combien devrait‐il dépenser afin d’avoir un niveau complet d’inscriptions et d’assiduité au cours primaire et secondaire ? Et les bénéfices seraient‐ils plus grands que les dépenses? 2.
Il y a beaucoup de bons projets et programmes à travers le monde qui sont ciblés sur les jeunes. La Région peut apprendre de ces programmes et projets et les adapter. De plus, il y a plusieurs programmes dans la Région qui peuvent être généralisés. Wendy Cunningham et ses collaborateurs dans leur ouvrage intitulé « Youth at Risk in Latin America and the Caribeean » (Jeunesse en Risque en Amérique Latine et dans les Caraïbes) (2008) ont trouvé 23 politiques et approches qui ont marché pour trouver une solution à tous ou quelques uns des cinq résultats ou risques auxquels les jeunes sont courent, notamment le chômage des jeunes, la grossesse adolescente, la santé génésique et le VIH et le SIDA, l’abandon de l’école et le crime, la violence et l’abus de la drogue. Les huit approches de politiques suivantes ont eu du succès dans la réduction de tous ces résultats et comportements: • investir dans le développement dès la petite enfance; • assurer que les jeunes achèvent l’éducation secondaire; • investir dans les pratiques parentales efficaces; 239
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
• investir dans la collection et l’analyse de données sur les jeunes; • fournir aux jeunes des avantages financiers pour éviter les comportements risqués; • investissement intégré dans les communautés où il y a beaucoup de violence pour faire d’elles des communautés sures; • campagnes médiatiques pour diffuser les messages contre la violence; et • pourvoir des certificats de naissance aux personnes qui sont sans‐papiers. 3. Le reste des approches était plus spécifique aux cibles; par exemple rendre les services de santé et les services pharmaceutiques favorables aux jeunes a été efficace pour réduire la grossesse adolescente, le VIH et le SIDA, mais pas l’abandon de l’école ou le chômage des jeunes. De même, renforcer le système judiciaire juvénile était efficace pour réduire le crime, la violence, les abus de la drogue, mais rien d’autre. 4. Se focaliser sur des programmes de développement de la jeunesse avec des taux de rentabilité élevés et à impact bien établi, peut être fait de manière rentable. Les chiffres indiquent le potentiel d’augmentation des revenus et de la productivité si l’on trouve des solutions précises pour supprimer les inquiétudes des jeunes. Ils «font également appel à l’élargissement de la culture de mesure et d’évaluation des interventions des jeunes dans la région, puisque les décideurs politiques doivent systématiquement faire les évaluations de l’impact pour tous les programmes, et doivent être prêts à arrêter les programmes qui ont des rendements sociaux faibles» (Chabaan 2009).
240
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
241
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
CHAPITRE 6
VERS UNE NOUVELLE ERE DE PARTENARIAT, DE
POLITIQUE ET DE PARTICIPATION
1. La commission est saisie par les similarités entre le profil régional du jeune caribéen idéal (ci‐dessous) et les priorités du développement des ressources humaines du professeur Girvan (2207) qui sont le moteur des économies caribéennes. Le Profil régional de la jeunesse original était écrit par le Programme des Jeunes Ambassadeurs (2005) de la CARICOM et il a été raffiné les années au cours des années en se fondant sur plusieurs consultations sur la jeunesse régionale. Profil Régional du Jeune Caribéen Idéal •
Naturellement charismatique, proactif, avec de grandes qualités de leader •
Bonne connaissance du pays, de l’histoire caribéenne et des questions d’ordre mondial •
Doté d’une forte identité caribéenne, capable de vivre partout dans le monde •
Patriotique, activement implique dans le développement du pays et de la région •
Ambitieux, confiant, équilibré, bien informé, instruit •
Partisan convaincu de la culture, exposé aux sports et aux arts culturels •
Créatif, industrieux, bien éduqué, est à la pointe du progrès technologique, ambitieux et compétent pour satisfaire les aspirations professionnelles •
Esprit d’entreprise, preneur de risque, explore le marché mondial en quête d’autres possibilités pour son épanouissement, celui du pays et de la région •
Bon comportement et bonne attitude, une dimension morale et spirituelle •
Tolérant et respectueux, a le sens du travail en équipe 242
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
•
Eloquent, polyglotte, a un excellent réseau de contacts, qualités relationnelles et aptitude à communiquer •
Agit de manière responsable pour son bienfait, celui de la communauté et de la région •
Comprend et adopte les différences culturelles •
Assuré, déterminé à persévérer dans un environnement concurrentiel 2. Ce chapitre indique la bonne voie qui est basée sur une compréhension plus claire des résultants désirables pour le bien‐être et l’autonomisation des adolescents et des jeunes dans la CARICOM. Ceci demande le soutien aux adolescents et jeunes non seulement pour leur bien‐être personnel et une meilleure qualité de vie mais aussi pour optimiser leurs talents, connaissance et potentiel et pour engendrer une identité nationale, la participation et l’engagement positif du plus grand segment de la population dans la communauté vers une intégration sociale et économique soutenue. 3. En faisant les recommandations suivantes, la Commission souligne l’importance d’englober toutes les catégories de la jeunesse, sans tenir compte de leur sexe, race, ethnicité, classe, habilités, convictions religieuses, et leur orientation sexuelle. La commission voudrait réitérer les principes et la philosophie globale qui ont guidé son travail pour exécuter son mandat. 4. Ces recommandations sont les suivantes : 243
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
i.
Les jeunes sont des atouts créatifs et une ressource humaine précieuse à être développée et non un problème à résoudre ; ii.
Les jeunes doivent être vus comme des partenaires dans le développement de la région et non seulement comme des bénéficiaires ; iii.
Les jeunes sont le futur mais aussi le présent. Ils peuvent et contribuent à l’identité nationale et régionale et au développement ; iv.
La majorité des jeunes font une transition réussie vers l’âge adulte. L’échec d’une minorité à faire cette transition est attribuable largement au fait que les adultes et la société ne se sont pas adéquatement déchargés de leurs responsabilités pour leur développement; v.
Le paradigme dominant, dans lequel les jeunes sont vus, est focalisé sur les problèmes et ne prend pas adéquatement considération de leurs atouts, leur contribution et leurs accomplissements. 5. La commission postule que les politiques de la jeunesse sont faibles, démodées et sont rarement mises en application et elle conclut que les investissements actuels dans les structures et programmes pour le développement de la jeunesse, dans l’éducation, la santé et le bien‐être, les sports, la culture et la création du travail, comme ils sont, ne sont pas suffisant et dans certaines instances, ils ne sont pas bien ciblés. Sans investissement dans la jeunesse, il n’y aura pas l’intégration régionale. Sans l’investissement dans la jeunesse, il n’y aura pas le CSME. Recommandations 6. Par conséquent, la Commission fait les recommandations suivantes: 244
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Changer la mentalité
Les jeunes sont à un stade de développement de la vie. Leur grande majorité fait la transition vers l’âge adulte socialement responsable et productif mais, il y a encore une minorité qui n’a toujours pas fait cette transition. Le premier changement dans notre pensée doit être de nous abstenir d’utiliser cette minorité pour designer tous les jeunes. Deuxièmement, concernant la minorité même, ce changement d’opinion doit être de les considérer d’abord comme des atouts potentiels à encourager et non comme un cancer à réprimer. Nous avons vraiment besoin des investissements supplémentaires pour leur donner des opportunités additionnelles qui leur permettraient de développer leurs capacités productives et créatives. Bien que des efforts doivent être nécessairement faits pour limiter l’impact négatif des facteurs de risque et de vulnérabilité, la première pensée serait d’allouer plus de ressources pour renforcer les institutions comme la famille, la communauté, l’école, les organisations religieuses qui doivent servir comme facteurs de protection. La Commission recommande de surcroit que les États de la CARICOM encouragent la conduite des recherches supplémentaires sur la jeunesse et le crime, et à cette fin, améliorer leur collection de statistiques sur les crimes, séparées en fonction de l’âge, du sexe et des autres facteurs démographiques et variables, en utilisant des modèles établis régionalement. De plus, la Commission recommande que les chefs de gouvernement en reconnaissance des contributions des jeunes, introduisent un programme régional prestigieux et notoire de prix et d’encouragement. 245
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CSME
La Commission trouve qu’il y a une ignorance considérable et un cynisme croissant parmi les adolescents et les jeunes sur l’intégration régionale, la CARICOM et en particulier le CSME. La commission trouve aussi que quand on aborde ces sujets avec les jeunes, ils partagent leur vision d’une communauté unifiée et expriment une volonté de partager le message du régionalisme et du CSME. En tirant la conclusion qu’un effort considérable est nécessaire pour diffuser la connaissance et changer les attitudes à l’égard du régionalisme et du CSME et que le système d’enseignement a un rôle important à jouer pour les surmonter, la Commission recommande que les chefs de gouvernement: e) Mettent en exécution une intégration régionale de grande envergure et menée par la jeunesse et les informations du CSME, l’éducation et la campagne de communication qui emploie la méthodologie et le contenu appropriés et attrayants à la jeunesse qui établit la connaissance et la sensibilisation; renforce l'identité régionale et efface les perceptions négatives sur le CSME et de la citoyenneté caribéenne; f) Introduisent, à tous les niveaux appropriés dans les programmes scolaires, des informations adaptées à l’âge et des activités présentées d’une manière créative sur les pays de la CARICOM, l’intégration régionale, la citoyenneté régionale et le CSME; g) Mandatent l’entreprise des recherches pour augmenter la compréhension des jeunes des questions de développement y compris les expériences des 246
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
jeunes qui ont fait des demandes pour la libre circulation aussi bien que celles de ceux qui ont émigré dans la région sous d’autres circonstances; et h) Institutionnalisent les mécanismes pour encourager et maintenir un sens de l’identité caribéenne parmi les jeunes dans la diaspora caribéenne, et de canaliser leurs compétences, ressources et talents en opportunités pour le développement et l’intégration caribéens. Structures de gouvernance de la jeunesse
Conformément aux traditions démocratiques qui caractérisent la Région, la Commission conclut que les États membres doivent s’engager à renforcer la culture démocratique en incluant la jeunesse de la Région dans ces processus. La Commission recommande donc vivement que : 1. Les chefs de gouvernement modifient le Traité Révisé de Chaguaramas pour adopter un paradigme de développement des ressources humaines afin de s'assurer que le rôle de la jeunesse dans le processus d'intégration est explicitement reconnu et pris en charge. De tels rôles doivent transparaitre dans les stratégies nationales de développement et être conformes à ceux établis dans le Traité Révisé; 2. Un organisme représentatif général de la jeunesse démocratiquement élu, soit établi pour être le corps institutionnel national central pour le développement. Ce corps est élu par un processus qui donne à chaque jeune l’opportunité de voter ou d’être élu. Le processus est surveillé par les Départements électoraux Nationaux dans chaque État membre et est établi dans la législation. Toute 247
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
représentation de la jeunesse doit être gérée à travers, et doit être aussi responsable envers cet organisme élu au niveau national. 3. Les chefs de gouvernement promeuvent et soutiennent l’établissement des Comités Interministériels Nationaux dans tous les Etats membres qui, entre autres, s’assureront que les décisions prises au niveau régional soient exécutées et qu’au niveau régional le programme de la jeunesse est lié aux programmes de développement nationaux; et 4. Une attention soit portée au développement des capacités des départements de la jeunesse (DYAs) et la commission recommande de surcroit l’expansion du Programme de Développement de la Communauté et de la Jeunesse au sein du Secrétariat de la CARICOM pour accomplir à bien les missions du développement de la jeunesse. Développement des ressources humaines
La Commission conclut que l’autonomisation de la jeunesse pour participer au sein du CSME, nécessite des actions concertées relatives à tous les aspects du développement des ressources humaines, en particulier aux questions pertinentes à l’éducation et à la formation pour la vie sociale, l’emploi et le bien‐
être général. Trouvant que les structures et institutions formelles et informelles prédominantes manquent d’efficacité et de pertinence, la Commission: 8. Recommande que conformément aux engagements envers les conventions internationales sur les droits de l’homme et des enfants, les chefs de 248
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gouvernement redécouvrent le cadre législatif national afin d’assurer la congruence à ces comités, en particulier ceux relatifs à l’accès adéquat aux services de santé dans les domaines de la santé adolescente, de la santé mentale et de la santé sexuelle et génésique; 9. Recommande l’élaboration d’une stratégie intégrée de développement des ressources humaines qui englobe particulièrement l’éducation, la santé, le travail, le genre, la prévention du crime, la culture, les sports et le leadership de la jeunesse; 10.Recommande vivement que de sérieux efforts soient faits pour préparer les étudiants à être des penseurs analytiques qui sont épanouis sur le plan social à travers la reforme scolaire, le rééquipement des éducateurs et des leaders de l’éducation à tous les niveaux, et à travers l’adoption des meilleurs pratiques et l’attention particulière aux sexes; 11.Recommande aussi que les Etats de la CARICOM investissent dans le développement de l’alphabétisation technologique afin de réduire le fossé numérique parmi les jeunes et les préparer pour le travail et la vie dans la société de l’information et de prendre avantage des autres nouvelles carrières et opportunités des environnements globaux et régionaux; 12.Recommande de surcroit que les chefs de gouvernement s’occupent du manque de sensibilisation et d’éducation sur les questions qui ont rapport à l’environnement, en particulier aux conséquences du changement climatique; 249
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13.Recommande que les lois régionales en matière d’immigration, y compris les lois de la citoyenneté soient harmonisées; et 14.Recommande que les stratégies et mécanismes non partisans soient développés pour amortir l’impact négatif de la migration et de lancer des enquêtes sur les plaintes concernant la violation des droits de l’homme et des droits civiques dans le contexte du CSME. Sports et Culture
Consciente de la reconnaissance mondiale et de l'avantage comparatif que la région a dans les domaines des arts, de la culture et des sports ; consciente aussi du concept du « sport pour tous », à savoir que chaque personne a le droit de s'engager dans le sport dans la poursuite de l'excellence, de la santé ou des amitiés indépendamment du statut économique, de la religion, ou des limitations physiques, la Commission recommande que les Etats de la CARICOM: 10.Partagent leurs expériences en matière de renforcement des capacités, des structures et pratiques institutionnelles et des alliances afin d’identifier, encourager et développer les talents dans les domaines de la culture et des sports en collaboration avec les universités et autres institutions pertinentes dans la région; 11.Allouent des ressources pour assurer la dotation des sports et des services récréatifs dans les communautés et les lieux où les arts sont présentés; 250
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12.Investissent plus dans la formation et le développement des enseignants d’éducation physique, des entraineurs, des gestionnaires des centres de loisirs et les enseignants des arts; 13.Mettent un plus grand accent sur la création des Programmes périscolaires dans les écoles et l’augmentation de l’utilisation des installations scolaires pour fournir des activités périscolaires, de loisirs et sportives pour les jeunes; 14.Pourvoient un leadership et offrent des encouragements pour renforcer la coopération et les partenariats entre les communautés, les organisations sportives, et le secteur privé pour le développement des centres et associations sportifs de la jeunesse; 15.Pourvoient plus d’opportunités pour le développement de la jeunesse dans les domaines de la culture et des sports pour leur bien‐être général et offrent aux jeunes des possibilités de nouvelles carrières dans les sports, le tourisme des sports et les industries culturelles; 16.Renforcent le programme scolaire des sports, de la culture et de la technologie à tous les niveaux (primaire, secondaire et tertiaire); 17.Mettent en place les politiques nécessaires et le cadre de politique pour le développement des industries dynamiques dans la culture et le tourisme des sports; et 18.Renforcent l’intégration régionale, la prise de conscience et le développement à travers la force unificatrice des sports et de la culture, en 251
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
se basant sur les fondements solides des événements régionaux comme CARIFESTA et les jeux CARIFTA. Objectifs de la CARICOM pour le développement de la jeunesse
Pour que ce rapport soit mis en application, la Commission recommande aux chefs de gouvernement l’adoption des recommandations ci‐dessus et la sanction des objectifs de la CARICOM pour le développement de la Jeunesse découlant de ces recommandations avec un plan de contrôle de mise en œuvre et d’évaluation. Changer la mentalité Objectif 1: Allouer plus de ressources aux programmes ciblés pour renforcer les facteurs de protection qui sont la famille, la communauté, l’école et les organisations religieuses. Objectif 2: Augmentation de la participation des jeunes dans les affaires centrales du pays et de la région. CSME Objectif 3: Accroitre la proportion des jeunes qui ont accès aux opportunités entrepreneuriales, aux opportunités d’emploi et d’éducation dans le CSME. Gouvernance de la Jeunesse 252
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Objectif 4: Une plus grande participation et un plus grand partenariat de la jeunesse à travers le renforcement des structures de gouvernance de la jeunesse. Développement des ressources humaines Objectif 5: Une politique intégrée pour le développement de la jeunesse Objectif 6: l’accès à l’enseignement supérieur pour 30% des diplômés de l’école secondaire Objectif 7: développement d’une population consciente des enjeux écologiques Sports et culture Objectif 8: Les sports pour tous Objectif 9: L’optimisation de l’avantage de la Région dans les domaines du sport et de la culture ☼☼ ☼ 253
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ABREVIATIONS ET ACRONYMES ........................................................................................... 2 LISTE DES TABLEAUX............................................................................................................... 6 LISTE DES GRAPHES .................................................................................................................. 7 DOCUMENT DE SYNTHESE ...................................................................................................... 9 Intégration régionale et le CSME .............................................................................................. 11 La vie dans les Caraïbes ............................................................................................................ 12 Rêves et aspirations .................................................................................................................. 13 Education .................................................................................................................................. 13 Travail et Chômage ................................................................................................................... 15 Migration................................................................................................................................... 16 Santé et bien‐être ..................................................................................................................... 17 Crime et violence ...................................................................................................................... 18 Sport, Culture et Loisirs............................................................................................................. 19 Gouvernance, Politique et Participation................................................................................... 21 Ce qui a besoin d’être fait ......................................................................................................... 22 Recommandations .................................................................................................................... 24 Changer la mentalité ............................................................................................................. 26 CSME ..................................................................................................................................... 27 Structures de gouvernance de la jeunesse ........................................................................... 28 Développement des ressources humaines ........................................................................... 29 Sports et Culture ................................................................................................................... 31 Objectifs de la CARICOM pour le développement de la jeunesse........................................ 33 Changer la mentalité ............................................................................................................. 33 CSME ..................................................................................................................................... 33 Gouvernance de la Jeunesse................................................................................................. 33 Développement des ressources humaines ........................................................................... 34 Sports et culture ................................................................................................................... 34 INTRODUCTION ........................................................................................................................ 36 CHAPITRE 1 ................................................................................................................................ 53 LES CONTEXTES GLOBAUX ET REGIONAUX DU DEVELOPPEMENT DE LA
JEUNESSE ................................................................................................................................... 53 Contexte historique ................................................................................................................... 54 Les défis globaux et régionaux actuels ..................................................................................... 58 CHAPITRE 2 ................................................................................................................................ 65 LA JEUNESSE ET LE CSME ..................................................................................................... 65 CSME : histoire et promesse..................................................................................................... 66 CSME: Menace ou Opportunité ? ............................................................................................. 71 Connaissance et perception du mouvement de l’intégration par les jeunes.............................. 73 Citoyenneté et identité régionale .............................................................................................. 78 Réalités de la vie dans les Caraïbes pour la jeunesse caribéenne ............................................. 81 Conclusion ................................................................................................................................ 83 CHAPITRE 3 ................................................................................................................................ 85 LA SITUATION DES ADOLESCENTS ET JEUNES CARIBÉENS ........................................ 85 266
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Aspirations et rêves des adolescents et des jeunes.................................................................... 86 Éducation .................................................................................................................................. 89 Aperçu de l’éducation des adolescents et jeunes .................................................................. 90 Pauvreté................................................................................................................................. 91 Taux d’abandon des études ................................................................................................... 93 Question de l’égalité des sexes ............................................................................................. 93 Dépenses sur l’éducation ...................................................................................................... 96 Participation et performance au niveau secondaire et universitaire...................................... 97 Accès à l’éducation secondaire ........................................................................................... 104 Enseignement tertiaire ........................................................................................................ 106 Sous-performance des garçons ........................................................................................... 107 Perspectives des adolescents et jeunes sur l’éducation ....................................................... 109 Enseignement et leadership dans le système d’enseignement ............................................ 112 Jeunesse et travail ................................................................................................................... 113 Ecole et emploi dans les pays de l’OECO .......................................................................... 118 Adolescents, jeunes et migration ............................................................................................ 121 Repenser à la fuite des cerveaux ......................................................................................... 126 Insularité, xénophobie et discrimination institutionnalisée: le cas de l’Haïti ..................... 127 Santé et bien-être des adolescents et des jeunes ..................................................................... 132 Santé des adolescents et des jeunes .................................................................................... 133 Santé mentale ...................................................................................................................... 135 Usage et abus des drogues .................................................................................................. 137 Santé génésique ................................................................................................................... 138 Adolescents, Jeunes, Crime et violence .................................................................................. 143 Crime et violence: l’expérience caribéenne ........................................................................ 144 Crime et Violence – Un problème de développement ........................................................ 147 Un monde dangereux .......................................................................................................... 153 Sports et loisirs........................................................................................................................ 155 Etat du sport dans les pays de la CARICOM...................................................................... 155 La valeur du sport ............................................................................................................... 159 La Culture et l’Identité Caribéenne......................................................................................... 165 La Jeunesse et la Culture Caribéenne ................................................................................. 165 Les Défis Externes aux Valeurs Culturelles ...................................................................... 170 Culture de la Jeunesse ......................................................................................................... 172 La Jeunesse, la Créativité, et le Développement de l’Industrie Culturelle ......................... 174 Nature intersectorielle de la Culture ................................................................................... 178 CHAPITRE 4 .............................................................................................................................. 182 GOUVERNANCE ET PARTICIPATION DE LA JEUNESSE ................................................ 182 Droit de participation .............................................................................................................. 183 Gouvernance, Politiques et Participation de la Jeunesse ..................................................... 186 Contexte Régional de la Gouvernance de la Jeunesse ............................................................ 189 Le Programme de la CARICOM pour les Jeunes Ambassadeurs....................................... 192 Convention Relative aux Droits de L’enfant des Nations Unies ........................................ 193 Plan d’Action du Commonwealth pour l’Autonomisation de la Jeunesse ......................... 194 Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)..................................................... 195 Contexte National de la Gouvernance de la Jeunesse ............................................................. 196 267
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
Pertinence, Fonctionnalité et Réponse des Structures de Gouvernance de la Jeunesse...... 198 Réponses des Départements de la Jeunesse ........................................................................ 198 Réponses des Réseaux de la Jeunesse ..................................................................................... 203 Gouvernance Nationale ....................................................................................................... 203 Résumé................................................................................................................................ 207 CHAPITRE 5 .............................................................................................................................. 212 LA JEUNESSE ET LE DÉVELOPPEMENT DES CARAÏBES : LE COÛT DE NE PAS
INVESTIR DANS LA JEUNESSE ............................................................................................ 212 Comprendre l’Adolescence et la Jeunesse .............................................................................. 213 Prolonger le Liminal ........................................................................................................... 215 Le Groupe de Pairs.............................................................................................................. 215 Identité individuelle, la Sexualité et l’Identité .................................................................... 216 Ceux qui échouent............................................................................................................... 218 Créativité ............................................................................................................................. 221 Agents du Changement ....................................................................................................... 221 Un contexte du Risque des adolescents et de la jeunesse dans les Caraïbes .......................... 222 Reconnaître la Contribution de la Jeunesse ............................................................................ 223 Investir Plus dans la Jeunesse ................................................................................................. 227 Éducation ............................................................................................................................ 229 Emploi ................................................................................................................................. 233 Santé.................................................................................................................................... 234 Crime et Violence ............................................................................................................... 237 La Rentabilité d’Investir ......................................................................................................... 238 CHAPITRE 6 .............................................................................................................................. 242 VERS UNE NOUVELLE ERE DE PARTENARIAT, DE POLITIQUE ET DE
PARTICIPATION ...................................................................................................................... 242 Recommandations ................................................................................................................... 244 Changer la mentalité ........................................................................................................... 245 CSME.................................................................................................................................. 246 Structures de gouvernance de la jeunesse ........................................................................... 247 Développement des ressources humaines ........................................................................... 248 Sports et Culture ................................................................................................................. 250 Objectifs de la CARICOM pour le développement de la jeunesse ..................................... 252 REFERENCES ................................................................................................................................ 254 ☼☼☼ 268
Projet de Rapport de la Commission de la CARICOM sur le Développement de la Jeunesse
La conception de la couverture du projet de rapport a été faite au Secrétariat de la CARICOM Le dessin qui sépare les chapitres est fait par M. Seon Thompson, un jeune artiste lauréat du CSEC/CXC, Trinité‐et‐Tobago
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