Quelques pistes pour étudier Le Petit Nicolas, livre et film (pour des

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Quelques pistes pour étudier Le Petit Nicolas, livre et film (pour des
Quelques pistes pour étudier Le Petit Nicolas, livre et film
(pour des 6èmes-5èmes)
I/ Lecture au préalable du livre en demandant aux élèves d'établir la liste des personnages (nom et
description) et de relever 3-4 passages qui leur ont plu en justifiant pourquoi.
II/ Faire un bilan :
1- Lister les personnages et leurs caractéristiques (Alceste : « gros et aime bien manger », Agnan :
« 1er de la classe et le chouchou, il pleure facilement... », Clotaire « le dernier », Eudes « donne des
coups de poing sur le nez »...).
Faire remarquer :
→ Les enfants sont majoritaires: c'est leur univers que décrit le roman.
→ Il y a très peu de description physique et les éléments donnés portent plutôt sur le comportement.
De fait, les personnages paraissent assez stéréotypés (cf les lunettes d'Agnan, la tartine d'Alceste ou
la moustache du Bouillon, symboles de l'intellectuel, du goinfre et de la sévérité).
→ Il n'y a pas de description de Nicolas, puisque c'est le narrateur. Il faut déduire son caractère de
ses paroles et actes (encore naïf, aimant bien la bagarre (« on s'est bien amusés ») et ses « copains »,
désireux de plaire aux adultes mais entraîné dans des bêtises).
→ Les présentations des personnages sont répétées dans les chapitres : rappeler l'origine en tant que
parution d'épisodes dans un périodique.
2- En faisant le tour des passages préférés, il émerge qu'ils ont particulièrement plu parce qu'ils
faisaient rire les élèves. On peut alors s'interroger sur pourquoi ils déclenchent le rire (donc voir les
procédés du comique):
→ Tout simplement parce que les personnages commettent une énorme bêtise, encore plus drôle
quand il s'agit des adultes (cf le défi cycliste du père!). C'est l'effet « gag ».
→ Les personnages sont ridicules (le surveillant qui n'aime pas le soleil parce que cela signifie que
les enfants sont dehors dans la cour...).
→ Les personnages ont un comportement inattendu (Nicolas pleure parce que ses parents ne le
punissent pas pour son carnet de notes!...).
→ La répétition (le bouquet qui se détériore, le pyjama que change la mère...).
→ Surtout, le rire provient du décalage entre la vision des évènements de Nicolas et celle du
lecteur.
(si le père reste attaché à l'arbre, c'est parce qu'il aime s'amuser seul; et d'ailleurs c'est un multiple
champion de haut niveau; sa mère a donné par hasard de l'argent juste avant son anniversaire;
Djodjo a appris suffisamment de mots puisqu'il n'est pas revenu; quand la maîtresse interdit la pièce
de théâtre, elle punit le directeur...). Sa naïveté fait la fraîcheur de ces réflexions (on est puni de
cachot et pain sec si on fait l'école buissonnière). Cet aspect est moins évident d'emblée pour les
élèves mais après quelques exemples analysés, ils en trouvent d'autres d'eux-mêmes.
3- Le livre plait également parce qu'il reste proche des élèves, de leur univers. Bien qu'il évoque les
années 50-60 (école non mixte avec des bancs, le vélo ou la télévision ne sont pas ordinaires, les
occupations diffèrent (pas de portables, de jeux vidéos ou internet mais des billes...), les préoccupations restent les mêmes : s'amuser avant tout avec « les copains », la vision de l'école
davantage comme lieu de rencontre que de savoir, braver les interdits (fumer en cachette, échapper
à l'école ), s'interroger sur le rapport aux parents (faire plaisir avec un cadeau ou en étant gentil avec
les invités, penser à la fugue, s'allier avec l'un ou l'autre comme pour le chien...). De plus, la langue
utilisée, orale d'un enfant, avec ses fautes (multiplication des « et », phrases à rallonge, doublement
du sujet avec un pronom...) résonne parfaitement aux oreilles de nos élèves!
III/ Le film.
1/ On peut auparavant :
→ étudier la photo représentant le groupe d'enfants et tenter de les identifier. On parvient
facilement à repérer Agnan (grâce aux lunettes) et Alceste (le plus dodu). Nicolas est au centre
forcément et il porte le gilet rouge des illustrations. En revanche on ne peut se prononcer sur les
autres, justement parce qu'ils n'ont pas une caractéristique identifiable donnée dans le livre:
d'ailleurs, tout le monde attend Eudes en plus costaud.
→ visionner la bande-annonce et montrer comment elle suscite l'envie d'aller voir le film (on
retrouve l'aspect gag, les acteurs adultes sont célèbres dans le registre comique...).
2/ Après le film, le débat porte essentiellement sur l'adaptation de l'oeuvre écrite.
→ On retrouve les personnages, certains passages (le vélo, Agnan qui surveille la classe, la visite de
l'Inspecteur...), Nicolas en tant que narrateur et son regard naïf. La référence à l'origine du film est
explicite dans le générique qui reprend les illustrations de Sempé.
→ On remarque que tout ne peut être porté à l'écran, ce serait trop long : du coup certains passages
ou personnages disparaissent.
→ Le plus intéressant est de travailler sur les ajouts ou changements. Il y en a 2 principaux : Les
parents ont une place bien plus importante dans le film, puisqu'on évoque le travail du père, ses
patrons... et surtout l'histoire inventée autour de l'enfant à naître qui a pour fonction de servir de fil
conducteur. En effet, on n'aurait pas pu laisser tels quels les épisodes sans un rendu morcelé
rébarbatif à l'écran. On rappelle la raison de la non continuité des chapitres par la parution dans les
périodiques.
→ L'aspect comique est bien respecté avec conservation des gags du livre (les caprices d'Agnan, le
bouquet dévasté...) ou inventions (la fleuriste accrochée au cactus, tout le dîner avec les patrons, le
jeu de mots sur l'enlèvement, l'allusion à Astérix- autre personnage de Goscinny...).
→ Toutefois, le film peut paraître un peu trop lisse, sage, face aux multiples bagarres et bêtises
évoquées dans l'oeuvre écrite (la séquence de nettoyage de la maison en ce sens est bien
conforme!).
Corinne Frassetti