Le syndrome de surentraînement… essayons de le présenter
Transcription
Le syndrome de surentraînement… essayons de le présenter
Le syndrome de surentraînement… essayons de le présenter simplement 1 S’entraîner • Une ascension difficile • Adaptations • • • - morphologiques -métaboliques -endocriniennes 2 Au sommet … 3 Les athlètes de haut niveau sont maintenus à la limite du… syndrome de surentraînement 4 Comment définir le surentraînement ? • Classiquement: « diminution du niveau de performance alors que le volume d’entraînement est maintenu ou augmenté et période de récupération nécessaire » 5 Deux aspects: ?Forme grave chronicisée, « syndrome de surentraînement » (overtraining). Etat chronique de baisse de performance, symptômes cliniques et/ou biologiques. Durée de récupération longue. Semaines ou mois. Saison sportive compromise. 6 ?Forme de moindre gravité «dépassement» (overreaching). Etat de fléchissement du niveau de performance, moins sévère. Les symptômes disparaissent après période de récupération de durée intermédiaire. 7 Deux niveaux • Overreaching - débutant - rapidement réversible • Overtraining syndrome (=« USURE ») - chronique - récupération nécessite des mois d’arrêt d’entraînement 8 Bien distinguer : 9 Qui est concerné ? Beaucoup de sportifs de haut niveau sont maintenus aux lisières de ce syndrome durant des périodes prolongées, le niveau d’entraînement et l’exigence des compétitions leur imposant de travailler à la limite de leurs possibilités, à la lisière de niveaux qu’ils ne pourraient plus tolérer. 10 Surentraînement = sur « entraînement » ? Charge d’entraînement pas seule porte d’entrée Autres mécanismes : ?troubles psychologiques ou relationnels, ?troubles du sommeil, ?état de stress, ?état infectieux ou inflammatoire même minime, ?erreur diététique… Diverses portes d’entrée, syndrome qui en résulte le même, présentation clinique variable. 11 12 Modèle expérimental du surentraînement ? Non. • On sait reproduire un entraînement intensif aboutissant à une certaine fatigue. • Ce n'est pas du surentraînement. La fatigue se corrigera après un délai de récupération. • Il manque un facteur de chronicité qu’on ne sait pas reproduire expérimentalement… 13 Fatigue liée à l’entraînement ou surentraînement ? Où est la frontière ? •Continuum •Difficile de définir le point où fatigue se termine et où surentraînement commence. 14 Comment détecter précocément le surentraînement ? Quel est l’enjeu ? 1) Critères de diagnostic mal définis. 2) Détecter situation précocément pour prévenir forme chronicisée qui invalide pour plusieurs mois la carrière d'un sportif. 15 Quel outil à notre disposition ? • Le « Groupe Surentraînement » = groupes de Consensus mis en place par la SFMS dans le but de rassembler médecins du sport et physiologistes de l'activité physique. •Etablir documents de synthèse et outils de travail. • Objectif: fournir au médecin du sport un outil simple d’emploi dépister les états de surentraînement au moment de leur installation et de leur développement. permettant de • Outil choisi: questionnaire. 16 C’est donc: Vraie pathologie liée à la pratique sportive et fortement dépendante de la charge de travail à l’entraînement. 1. Définition pratique : baisse inexpliquée des performances physiques, avec maintien du niveau d’entraînement. 2. Présentation clinique complexe, hétérogène et atypique, passant trop souvent inaperçue. 3. Mécanismes encore inconnus, mais intimement liés à la tolérance de l’entraînement. 17 Le syndrome de surentraînement Présentation clinique Les aspects psycho-comportementaux • Les aspects musculaires • Les aspects immunitaires • Les aspects neurovégétatifs • Les aspects endocriniens • Les aspects métaboliques • Les aspects hématologiques et hémorhéologiques • Les aspects nutritionnels Les hypothèses pathogéniques Le diagnostic de surentraînement 18 Présentation clinique du surentraînement 19 Multiples symptômes. Désordres psychocomportementaux Altérations des déterminants de la performance. Altérations des défenses immunitaires. Aspects endocrinien Aspect hématologiques et hémorhéologiques Aspects neurovégétatifs Désordres métaboliques Aspects nutritionnel Très souvent signes annonciateurs plus précoces. 20 Prédispositions probables au développement du surentraînement. 1. Intolérance de l’entraînement : absence de récupération suffisante. 2. Etat général : allergies. 3. Etat nutritionnel déficient : faible apport énergétique, faible apport en CHO, déshydratation, etc… 4. Environnement climatique contraignant : température, hypobarie. 5. Facteurs psychosociaux. 6. Déplacements, voyages fréquents, décalages horaires. 21 Les aspects psycho-comportementaux 22 Y-a-t-il un profil type ? Non Conditions favorisantes : ? athlètes très fortement motivés ?peu expérimentés ?s'entraînant seuls 23 Les signes psycho-comportementaux Sphère somatique. Altération de l'état général, troubles digestifs, troubles du sommeil, perturbation de l'activité sexuelle, fatigue musculaire et sensorielle. Sphère intellectuelle. Troubles perceptifs, fatigabilité intellectuelle. Sphère psycho-affective. Contact difficile, modifications de l'état émotionnel, modifications de l'humeur, modifications de l'état d'anxiété. Sphère volitionnelle. Diminution de la volonté et apparition de troubles du caractère. 24 Tableau d’allure assez floue quantifié et caractérisé de façon standardisée à l’aide d’un questionnaire 25 Les aspects de souffrance musculaire à tonalité inflammatoire… 26 Mesure de la CK et souffrance musculaire Large intérêt aux signes biologiques traduisant une souffrance musculaire. - Mesure de la créatine kinase musculaire = marqueur le plus classique. - Enzyme principalement cytoplasmique: lésions musculaires très diverses (simple perméabilisation transitoire du sarcolemme jusqu'à la mort cellulaire). 27 CK facilement libérée hors de la cellule musculaire, sans véritable lésion cellulaire. Marqueur non spécifique de la souffrance musculaire interprété en fonction des autres éléments (anamnestiques, cliniques et paracliniques). 28 Le muscle et son métabolisme Activité musculaire certaine intensité provoque destructions dans muscle. Mécanisme important de renforcement du tissu musculaire. Mécanisme d’adaptation qui permet aux zones les plus sollicitées de se développer et de se fortifier. 29 Faisceaux détruits Coupe de muscle soléaire de rat soumis à un exercice de course en descente (bleu de toluidine, x1275). (d’après Vijayan et al., 1998) (after Jones et coll., 1986) • Exercice mal toléré ou excès d’exercice: microlésions musculaires structurales 30 Fibres + larges, sinueuses, non rectilignes Filaments d’actine, de myosine et configuration du disque Z avant un marathon Immédiatement après le marathon, lésions sarcoplasmiques liées aux contractions excentriques 31 Ce processus de destruction / reconstruction est ressenti par le sportif (endolorissement retardé, maximum 48 à 72 heures après l’activité). Quantification peut être effectuée à l’aide de l’échelle de Schwanne. 32 L’inflammation dans le muscle Moment des douleurs, sportif discrètement affaibli. Baisse des performances. Muscle, en cours de reconstruction, siège de processus inflammatoires. Processus impliqués dans destruction / reconstruction, ont effets généraux. 33 La réponse inflammatoire est • Réponse non spécifique de l’organisme à un corps étranger, un agent physique où toute autre agression • Réaction coordonnée qui a pour but de protéger l’organisme et d’assurer son intégrité • Participe à la détersion des structures lésées où endommagées ce qui est nécessaire à leur reconstruction 34 La réponse inflammatoire se caractérise par : 1. Production de cytokines (IL6, IL1 et le TNF), messagers chimiques produits par les cellules pour traduire leur “souffrance” et générer un message qui enclenchera des mécanismes de réparation et de reconstruction des tissus lésés. 35 Interleukines 1; TNF-? = « L’économie en temps de guerre » (JG Ganong) – Hyperthermie – Redistribution du fer – Catabolisme protéique – Economie motrice 36 37 La réponse inflammatoire se caractérise aussi par : 2 - Des phénomènes locaux mettant en jeu les petits vaisseaux sanguins (microcirculation) avec : - mise en quarantaine du territoire affecté par l’inflammation , - afflux dans les tissus de substances actives servant à la reconstruction, de protéines plasmatiques favorisant la coagulation (fibrine), de globules blancs (polynucléaires neutrophiles puis monocytes/macrophages) qui vont détruire les vieilles structures lésées et permettre la “remise à neuf” de ce territoire. 38 39 Réponse inflammatoire • Il est inutile, voire néfaste, de bloquer la réaction inflammatoire (par la prise d’anti inflammatoires) • Ce n’est pas un mécanisme de destruction mais un mécanisme de renouvellement et de renforcement • Mais le muscle est affaibli, ce qui entraîne fatigue, troubles de l’appétit…après un exercice intense ou inhabituel 40 Exercice mal toléré, répété, sans période de récupération suffisante ? microlésions structurales ? lib ération de cytokines proinflammatoires ? chronicit é de la réponse inflammatoire systémique ? rôle d éterminant jou é par IL1? ??IL6 et TNF? 2 4 ARNm IL1? (U.Arb.) ARNm IL6 (U.Arb.) 3 1 2 * 0 Témoin * 1 Ex. Ex. + 2 2 0 Témoin Ex. * Ex. + 2 ARNm IL1ra (U.Arb.) 1 0 * Témoin Ex. * Ex. + 2 41 Marqueurs biologiques : que signent-il ? Grand chevauchement entre valeurs produites par activités sportives répétées, et celles qui révèleraient l’inflammation chronique du muscle. Microlésions, accompagnées état inflammatoire, semblent constituer un des mécanismes fondamentaux du syndrome. 42 Les aspects immunitaires et la fragilité aux infections 43 Exercice, immunité et infections Activité physique intensive augmente susceptibilité aux infections. Altérations du système immunitaire durables et chroniques chez athlètes d'élite. 44 Syndrome de surentraînement se caractérise par perturbations immunitaires et fragilité aux infections. Explications proposées : - hypercortisolémie, - élévation de ? -endorphine, - déplétion en glutamine 45 Les aspects neurovégétatifs 46 SNV présente souvent dérèglements dans cadre surentraînement Deux aspects : 47 La « forme sympathique » La plus fréquente - Augmentation fréquence cardiaque de repos - Perte de poids - Perturbation du sommeil - Inappétence - Instabilité Spécialistes d'activités de vitesse et de puissance 48 La forme « parasympathique » Elle est plus difficile à identifier - bradycardie relative - diminution de la pression artérielle - troubles digestifs qui affecterait en priorité les spécialistes d'endurance Due : - exacerbation tonus vagal - stade plus avancé: véritable épuisement réponse sympathique et prépondérance exacerbée du système parasympathique 49 Les aspects endocriniens 50 Surentraînement et hormone de croissance Entraînement amplifie sécrétion de GH Surentraînement bloque sécrétion de GH 51 Surentraînement et IGF-I IGF-I augmenté par activité physique Taux sanguins corrélés marqueurs d’aptitude aérobie et force physique Etats inflammatoires réduisent IGF-I, surentraînement peut s’accompagner de valeurs basses d’IGF-I 52 Surentraînement, ACTH et cortisol Efforts stressants stimulent cortisol, apparemment via l’ACTH Surentraînement: élévation production de cortisol, et inhibition de la réponse d’ACTH Comment cela est-il-possible ? 53 Surentraînement, ACTH et cortisol « Stress », intense et prolongée, active le cortisol via CRHACTH-cortisol. Surentraînements les plus sévères, état « pseudo-addisonnien », axe « épuisé » par sollicitation trop répétée. 54 Surentraînement et axe gonadotrope chez la femme Axe gonadotrope plus ou moins altéré : ? Aménorrhée (prévalence de 1 à 43 %) ?Estradiol plasmatique effondré dans formes sévères ?Cycles anovulatoires avec taux normal d'estradiol mais absence d'élévation de la progestérone en deuxième partie de cycle => hyperestrogénie relative 55 Surentraînement et axe gonadotrope chez l’homme Réduction de la testostérone : ?Consécutive à des exercices très éreintants mais chronicisée dans le cadre du surentraînement. ?Rapport cortisol/testostérone. 56 Les aspects métaboliques 57 La déplétion glycogénique Déplétion glycogénique surentraînement. proposée pour expliquer En tant qu’hypothèse explicative, théorie abandonnée, mais déplétion constitue cause de fatigue. 58 Les hypoglycémies d’effort Surviennent chez sujets dont l’organisme a débit d’utilisation des glucides très important niveau du muscle Ces hypoglycémies : - entraînent fatigue et arrêt de l'exercice - compromettent thermorégulation lors d'exercice en milieu froid - peuvent favoriser lésions musculo-tendineuses L'entraînement met en place des mécanismes de résistance à l'hypoglycémie 59 Hypoglycémies d’effort et surentraînement Ces mécanismes de résistance à l’hypoglycémie peuvent être mis en défaut dans le surentraînement sportif puisque système des hormones hyperglycémiantes dites de « contre-régulation » est perturbé 60 Effets combinés de l’entraînement et de l’intensité de l’exercice sur l’utilisation des hydrocarbures et des lipides Exercice à 45% de la VO2max : utilisation des lipides Exercice à 75% de la VO2max : utilisation des hydrocarbures « Cross over point »: puissance d’exercice à partir de laquelle l’énergie provenant de l’utilisation des hydrocarbures prédomine sur celle venant de l’oxydation des lipides 61 Effets combinés de l’entraînement et de l’intensité de l’exercice sur l’utilisation des hydrocarbures et des lipides A partir de ce point toute augmentation de puissance entraîne une augmentation de la production d’énergie en provenance de l’utilisation des hydrocarbures et une baisse de celle provenant de l’oxydation des lipides 62 Entraînement L’entraînement en endurance facilite utilisation des lipides et diminue dépendance vis à vis des hydrocarbures pour exercices inférieurs à 50% de la VO2max 63 Surentraînement et balance des substrats Footballeurs non surentraînés 60 100 50 90 40 80 30 70 20 60 10 50 40 0 Repos 20 40 60 80 100 GLUCIDES (%) LIPIDES (%) Cross over point . VO2max (%) 64 Surentraînement et balance des substrats Footballeurs surentraînés 60 100 50 90 40 80 30 70 20 60 10 50 40 0 Repos 20 40 60 80 100 GLUCIDES (%) LIPIDES (%) Cross over point . VO2max (%) 65 Les aspects hémathologiques et hémorhéologiques 66 La circulation et la microcirculation Appareil circulatoire = déterminant important de VO2max, car permet transfert d’oxygène aux muscles. Niveau crucial de la « cascade de l’oxygène » entre poumon et muscle. 67 Préparation physique module capillarisation du muscle. Préparation physique adapte volumes sanguins. Perte d’eau caractérise exercice, puis hyperhydratation compensatrice (24 heures suivantes). Sang se trouve ainsi dilué (donc moins visqueux) et son volume augmenté (ce qui permet au cœur d’augmenter son débit). Ainsi, l’hématocrite diminue parallèlement à l’augmentation de la VO2max (paradoxe de l’hématocrite). 68 Qu’est-ce que c’est que l’hémorhéologie ? Rhéologie: étude écoulement et déformation de la matière sous l’influence de contraintes Hémorhéologie: étude de la rhéologie sanguine (notions d’htc, viscosité) Hématocrite : % du VS occupé par GR 69 70 70 Perte en fer et anémie Anémie du sportif = cause de réduction de la performance Avant anémie, déplétion en fer peut entraîner asthénie Pertes de fer : ?hémorragies digestives gastro-intestinales ?augmentation concentration en fer de la sueur ?hémoglobinurie consécutive à une hémolyse 71 Perte en fer et surentraînement Sportifs d'endurance exposées à des anémies plus importantes Carence martiale = porte d’entrée majeure du syndrome de surentraînement 72 Exercice, viscosité et hématocrite Effet triphasique de l’exercice sur viscosité sanguine : Rapide : élévation de la viscosité Exercice Retardé : baisse de la viscosité Entraînement : viscosité nettement abaissée 73 Les effets à court terme : augmentation de la viscosité sanguine « Hémoconcentration » d’effort 74 Les effets à long terme : l’entraînement apporte des améliorations à la rhéologie sanguine Les athlètes présentent une viscosité sanguine plus basse que les sédentaires 75 Viscosité plasmatique et hématocrite aussi plus bas : 76 « autohémodilution » 77 L’entraînement abaisse aussi les valeurs de l’hématocrite Diminution de l’hématocrite après trois mois d’entraînement 78 « autohémodilution » 79 Hématocrite bas = forme physique : 80 Volume sanguin important = signe de forme physique : 81 Surentraînement, viscosité et hématocrite Surentraînement détériore rhéologie sanguine Signes précoces de surentraînement chez les sportifs professionnels associés à certain degré d’inversion du tableau d’autohémodilution, avec augmentation viscosité plasmatique et hématocrite 82 83 84 Etat de forme Le paradoxe de l’hématocrite Dans les conditions physiologiques : ? Entraînement et forme : diminution de l’hématocrite ? Méforme et surentraînement : augmentation de l’hématocrite Que penser donc d'un sportif dont l'hématocrite dépasse 50 % ? 85 Le paradoxe de l’hématocrite ?Situation physiologique: 1 à 2% des cas ?Valeurs accompagnent état de méforme et surentraînement (hémoconcentration ) ?Performances remarquables et selon toute probabilité sportif dopé 86 Mais alors comment l’athl ète dopé, c’est-à-dire dans une condition contraire à la physiologie, peut-il améliorer sa performance parallèlement à l’augmentation de l’hématocrite lors du dopage à l’érythropoïétine? 87 La théorie de la percolation 88 Transitions rapides non linéaires entre deux états sanguin Agrégation, rigidité, fibrinogène, hématocrite, stase, bas débit, contrainte faible… Suspension quasi solide Emulsion très fluide Agitation, contrainte élevée, haut débit Le sang = corps instable qui peut se présenter sous deux aspects 89 Ces transitions sont décrites par des lois physiques non linéaires complexes 90 En accord avec la théorie de la percolation …dans les muscles : ? au cours de l’exercice, seul facteur hémorhéologique qui influence écoulement est viscosité plasmatique ? au repos différents facteurs (dont hématocrite élevé) peuvent déclencher la stase… Donc hématocrite élevé ne perturbe pas perfusion à l’effort mais permet apport accru de l’oxygène aux tissus; par contre au repos il expose aux phénomènes de stase (accidents thrombotiques) 91 Autre application de ces aspects hémorhéologiques du surentraînement concerne sensation de “jambes lourdes” fréquemment associée. 92 Viscosité plasmatiq ue Plasma viscosity (mPa.s) Sensation des jambes lourdes et surentraînement 1,8 n=37 1,7 r = 0.549 ; p = 0.008 1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 -10 0 10 20 30 Overtraining score 40 50 Score de surentraînement 93 Viscosité plasmatique et jambes lourdes Viscosité ue Plasmaplasmatiq viscosity (mPa.s) 1,5 Jambes lourdes 1,45 1,4 Controls 1,35 (*p<0.05) 1,3 FHL 1,25 1,2 * Sensation de jambes lourdes => viscosité plasmatique élevée 94 Agrégabilité érythrocytaire et jambes lourdes 30 50 45 25 40 20 30 Controls 25 20 FHL S10 (s) TF (s) 35 Controls 15 FHL 10 15 10 5 5 0 0 * * (*p<0.05) Elévation agrégabilité érythrocytaire 95 Sensation de jambes lourdes chez athlètes surentraînés liée désordres hémorhéologiques consécutifs à overreaching Viscosité plasmatique pourrait être marqueur potentiel du syndrome 96 Les aspects nutritionnels 97 Surentraînement, protides et fer Apports nutritionnels insuffisants en protides et en fer 98 Attention à la prise protidique! Fibrinogen (g/l) 5 4 3 2 1 0 5 7 9 11 13 15 17 Protein intake (% of total caloric intake) 99 Surentraînement et zinc Zinc également souvent insuffisant. Zincémie abaissée quand score de surentraînement élevé. « Sportifs à zinc bas » ont fléchissement des performances. 100 Les hypothèses pathogéniques 101 « Syndrome de surentraînement » = « fourre-tout » ? 102 Hypothèses physiopathologiques proposées 1. Dysfonction endocrinienne apparentée dépressions endogènes et fatigue chronique 2. Substrat métabolique et nutritionnel : - baisse du glycogène musculaire - altérations du statut de certains acides aminés Portes d’entrée 103 Hypothèse actuelle : surentraînement = inflammation musculaire modérée chronique • Troubles de l’humeur et dépression • Troubles de la mémoire et de l’apprentissage • Dérèglement de l’hypothalamus • Altérations du sommeil • Volumes liquidiens • Sensibilité aux infections • Etat catabolique, anorexie… 104 Le diagnostic de surentraînement 1. L’examen clinique. 2. Les examens complémentaires. 3. La biologie. 4. Les explorations fonctionnelles. 5. Le diagnostic différentiel. 6. La conduite à tenir en pratique 105 ?Evident « overtraining syndrome ». ? Enjeu est overreaching ». détection précoce « 106 ? Athlètes maintenus aux lisières frontière est délicate à définir. syndrome, ? On ne sait pas repérer facteurs précis qui vont faire basculer un sujet sur le « mauvais versant », mais outils permettent de repérer ces « états lisières ». Quels sont-ils ? 107 L’examen clinique 108 Ne montre pas grand chose Depuis 10 ans, le groupe de consensus de la SFMS a proposé questionnaire standardisé. Items signes fonctionnels décrits dans la littérature et items tirés d'échelles d'anxiété et de dépression 109 Science & Sports 1993, 8, 7174. • Legros P et le groupe "surentraînement" (Orsetti A, Bedu M, Brun JF, Brue F, Desmarais Y, Jousselin E, Legros P, Medelli J, Paruit C, Serrurier B.) Le surentraînement: diagnostic des manifestations psychocomportementales précoces. 110 Pour standardiser l’approche clinique Le « questionnaire de surentraînement » 111 Tableau I: Grille d’évaluation du score de surentraînement 1-Mon niveau de performance sportive/ mon état de forme a diminué 2-Je ne soutiens pas autant mon attention 3-Mes proches estiment que mon comportement a changé 4-J’ai une sensation de poids sur la poitrine 5-J’ai une sensation de palpitations 6-J’ai une sensation gorge serrée 7-J’ai moins d’appétit qu’avant 8-Je mange davantage 9-Je dors moins bien 10-Je somnole et baille toute la journée 11-Les séances me paraissent trop rapprochées 12-Mon désir sexuel a diminué 13-Je fais des contre-performances 14-Je m’enrhume fréquemment 15-Je grossis 16-J’ai des problèmes de mémoire 17-Je me sens souvent fatigué 18-Je me sens en état d’infériorité 19-J’ai des crampes, des douleurs musculaires fréquentes 20-J’ai plus souvent mal à la tête 21-Je manque d’entrain 22-J’ai parfois des malaises ou des étourdissements 23-Je me confie moins facilement 24-Je suis souvent patraque 25-J’ai plus souvent mal à la gorge 26-Je me sens tendu, nerveux, inquiet Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non 112 Score de surentraînement 113 On dénombre les items cochés positifs ?< 6 items : « bruit de fond » ?> 20 items : forte charge d’activité qui doit attirer l’attention entourage et encadrement Qui coche au dessus de 20 ? ?Surentraînement avérés ?Sollicitation intense mais non décompensée ?Etats dépressifs 114 Ce questionnaire est-il adapté aux 10-15 ans ? 115 -pas de grosse particularité tranche 10- 15 ans -mêmes items cochés -répartition comparable 116 Questionnaire paraît informatif et utilisable chez jeunes sportifs de plus de 10 ans 117 En dessous de cette tranche d’âge on ne sait rien … 118 De par sa conception ce questionnaire est plutôt réservé au médecin du sport Actuellement questionnaire simplifié « de terrain » s’adressant à l’entraîneur et au préparateur physique est développé 119 1) Mon niveau de performance sportive/mon état de forme ont diminué 2) Je dors moins bien 3) Je fais des contre performances 4) J’ai plus souvent mal à la tête 5) Je me sens nerveux, tendu, inquiet 6) Mon cœur bat plus vite qu’avant à l’effort 7) J’ai perdu de la force, du punch 8) Je ne soutiens pas autant mon attention 9) Je somnole et baille dans la journée 10) Je me sens souvent fatigué 11) J’ai parfois des malaises ou des étourdissements 12) Mon cœur bat plus vite qu’avant au repos 13) Je me blesse facilement 14) Je m’irrite plus facilement 15) Mon entourage trouve que je deviens moins agréable à vivre 16) J’ai les jambes lourdes 120 Questionnaire à 16 items encourageant en terme de prédiction 121 Les athlètes doivent être "comparés à euxmêmes et étudiés lorsqu'ils sont dans un état «normal»" Mais est-ce toujours réaliste ? 122 L’interrogatoire est fondamental Il doit rechercher : ?Survenue d’évènements … ?Troubles des règles ?Etat nutritionnel Très souvent c’est le point central. 123 Les examens complémentaires 124 Une série de mesures simples à ne pas négliger : ? Mesures biométriques - poids - masse grasse - rapport eau/masse maigre (73%) Rapport se réduit, traduisant perte d’eau relative qui accompagne augmentations de viscosité plasmatique et d’hématocrite 125 ? Examen cardiologique - fréquence cardiaque de base - tension artérielle - électrocardiogramme - test de Ruffier Dickson 126 La biologie 127 Pas de consensus des signes biologiques • • • • • • • Lactatemie à jeûn ? Marqueurs immunologiques???…. Enzymes musculaires (CK)…. Rapport Cortisol/Testosterone ??? Réponse GH diminuée, IGF-I et IGFBP-3… Légère déficience en fer et /ou en zinc Hémorhéologie? 128 Les explorations fonctionnelles 129 Les plus usuelles peu informatives 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 ? L'épreuve maximale sur ergocycle : BLOOD LACTATE mmol/L recovery - peu parlante - couplée à la cinétique du lactate Exercice Minute s 130 ? Tests de VO2max indirecte à l’aide de paliers sousmaximaux : - plus sensibles - mesurent la proportionnalité puissance/rythme cardiaque fréquemment perturbée 131 ? Tests force-vitesse ? Tests de détermination de force musculaire maximale ? Exploration du système nerveux végétatif ? Test d’effort standardisés/réponse ACTH, cortisol, GH ? Calorimétrie d’effort Pas standardisées, fait d’équipes de recherche 132 Le diagnostic différentiel 133 Par l'examen clinique et les examens complémentaires, il faut pouvoir classiquement éliminer : 1) 2) 3) 4) pathologies asthéniantes méconnues dépressions endogènes troubles nutritionnels caractérisés du sportif syndrome de « fatigue chronique » dont surentraînement parfois considéré comme sous variété 134 Toutefois, certains états asthéniants ou inflammatoires, certains troubles psycho-comportementaux et certains déséquilibres nutritionnels peuvent contribuer à déclencher chez un sportif en situation "limite" un authentique surentraînement Ils ne constituent donc pas forcément des diagnostics différentiels, mais au contraire des "portes d'entrée" du syndrome 135 La conduite à tenir en pratique 136 En pratique, surentraînement posé de la façon suivante : 137 Le sujet se plonge lui-même dans le syndrome (after Jones et coll., 1986) 138 Chronicisé (overtraining syndrome), diagnostic assez évident mais il faut que discours clair et cohérent, car : • Athlètes refusent d’admettre surentraînement • Continuent à s’entraîner • Inflammation persiste 139 A ce stade, il faut : • réduire charge d’activité physique et permettre bonne récupération de la fonction musculaire • analyser nutrition et corriger erreurs • rechercher « épines irritatives » causales Problème de la longueur de récupération, peut prendre plusieurs mois 140 Diagnostic stades précoces (overreaching) véritable enjeu, plus difficile, rien n’est vraiment spécifique •Questionnaire de la SFMS est un outil simple et sensible, à condition que le sportif ne « triche » pas •Marqueurs biologiques très discutés Prise en compte personnalisée permet d'éviter le passage à la chronicité 141 Récupération est assez rapide Dans ce cas aussi… •Meilleur respect des phases de récupération •Allègement des charges d’activité physique •Optimisation de l’hygiène de vie (nutrition, sommeil…) …sont nécessaires 142 Conclusion - Résumé 143 Limites de la préparation physique: apparition de troubles psycho-comportementaux, musculaires à tonalité inflammatoire, immunitaires, neurovégétatifs, endocriniens, métaboliques, hématologiques, hémorhéologiques et nutritionnels 144 Parmi les mécanismes physiopathologiques susceptibles d'expliquer l'apparition du syndrome, un état inflammatoire subchronique au niveau musculaire rend le mieux compte des manifestations cliniques et biologiques observées 145 Le terme surentraînement recouvre deux situations différentes: un forme chronique grave ou "overtraining" et une forme de moindre gravité dite de dépassement ou "overreaching" 146 Le diagnostic clinique du surentraînement peut s'effectuer à partir du questionnaire élaboré par le groupe de consensus de la Société française de Médecine du Sport et qui comprend une série d'items rassemblant les signes fonctionnels décrits dans la littérature et des items tirés d'échelles d'anxiété et de dépression 147 En pratique, le véritable enjeu du surentraînement est de diagnostiquer les formes précoces et de moindre gravité, mais ceci s'avère difficile car aucun élément clinique ou biologique n'est réellement spécifique 1. 148