une mauvaise estime de soi à nos enfants

Transcription

une mauvaise estime de soi à nos enfants
métamorphose spécialiste
Propos recueillis par Michèle Lemieux
15 règles d’or pour
Comment ne pas transmettre
une mauvaise estime de soi à nos enfants
«Être, c’est l’amour de soi
qu’on se porte, et agir, c’est la
confiance en soi. Ces deux volets
sont essentiels à une bonne
estime de soi.»
«bien que L’estime de soi se construise toute la
vie durant, elle s’acquiert en grande partie
dans l’enfance. En tant que parent, nous avons
le devoir d’entretenir notre propre estime
été vu, aimé ni apprécié, il y a de fortes chances
qu’il se dévalorise et qu’il n’ait pas de valeur à ses
propres yeux. Le parent qui manque d’estime peut
se dévaloriser et ne pas reconnaître sa propre
valeur. L’estime de soi, c’est à la fois être et agir.
Être, c’est l’amour de soi qu’on se porte, et agir,
c’est la confiance en soi. Ces deux volets sont
essentiels à une bonne estime de soi. Le parent
carencé peut aussi chercher à réaliser ses rêves
par l’intermédiaire de son enfant ou encore
projeter ses peurs sur lui.
afin de servir de modèle à notre enfant, qui
pourra, à son tour, avoir une image positive
de lui-même. La coach de vie Dominique Dumas
nous explique comment faire.»
—
Chantal Lacroix
Dominique, qu’est-ce que l’estime de soi?
C’est une attitude intérieure qui consiste à se dire qu’on a
de la valeur, qu’on est unique et important. C’est se connaître,
s’apprécier et s’aimer comme on est, avec ses qualités et ses
limites. Pour se sentir aimé, il faut nécessairement que
quelqu’un ait déjà posé un regard d’amour sur soi, d’où
l’importance du rôle parental. C’est principalement dans
l’enfance que se construit l’estime de soi. Il est essentiel de
s’intéresser à l’enfant, à ce qu’il pense, à ce qu’il fait et à ce
qu’il ressent. On ne naît pas avec l’estime de soi. On l’acquiert
au fil de nos expériences et des messages entendus et répétés
dans l’enfance et tout au long de notre vie.
Quels sont les impacts chez un enfant dont l’un des
parents manque d’estime?
Un parent qui manque d’estime de soi est carencé
émotionnellement et peut réagir comme un enfant à certains
égards. Inconsciemment, il peut chercher à combler ses
propres besoins par l’entremise de son enfant. Celui-ci va alors
devenir ce que le parent désire être, afin de lui plaire et d’être
Que peut faire le parent carencé pour aider
son enfant à développer son estime de soi?
Il est important de prendre du recul et d’orienter
ses pensées sur le fait que son enfant a des
qualités, des talents et une personnalité qui sont
différents des siens. Voici une suggestion
d’exercice. Imaginez que vous (le parent) êtes au
cinéma et que vous avez la responsabilité de la
projection du film. Celui-ci raconte l’histoire d’un
jeune qui manque d’estime de soi. Vous voyez
cet enfant agir dans un contexte précis et vous
vous demandez de quels outils il aurait besoin
pour développer son estime. C’est LUI (une
troisième personne) et non VOUS ou votre enfant,
qui est en cause. Le fait de prendre cette distance
physique et psychologique permet de demeurer
plus objectif et de trouver des solutions appro­
priées. Autre exemple: vous pouvez observer
le comportement de votre enfant et vous
demander comment il sera dans cinq ans. Tant
mieux si vous en venez à la conclusion qu’il sera
bien dans sa peau et qu’il est bien outillé pour y
arriver. Si ce n’est pas le cas, il est important
d’aller chercher les ressources nécessaires et
d’appliquer certaines règles d’or.
«On ne naît pas avec l’estime de soi.
On l’acquiert au fil de nos expériences...»
aimé, ce qui peut lui faire «oublier» sa propre personnalité. Le
regard que le parent porte sur son enfant deviendra le regard
que l’enfant portera sur lui-même. Si, jeune, l’enfant n’a pas
Il cherche constamment à plaire aux autres.
Il est très critique envers lui-même.
Il est anxieux.
Il est rejeté par ses pairs.
Il se compare constamment aux autres.
Il a peu confiance en ses capacités.
Il a peur d’émettre ses propres opinions.
Il manque de persévérance.
L’estime de soi, c’est le plus bel héritage qu’on puisse transmettre à nos enfants afin qu’ils maximisent leurs chances d’avoir une vie
heureuse et enrichissante. Par la suite, ils deviendront à leur tour de meilleures personnes et de meilleurs parents.
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Comment détecter une faible estime chez son enfant
devenir un bon mentor
1
Trouver un bon équilibre entre le volet affectif et éducatif
(lui apprendre à persévérer, à respecter les règles, à découvrir des
stratégies). On est le parent de notre enfant, pas son ami.
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Un enfant a besoin de règles de vie claires pour pouvoir se développer. Le défi, c’est de les définir clairement et d’être constant dans
notre façon de les appliquer.
3
Faire une différence entre un comportement que l’on désapprouve et
la qualité de la personne en question. Par exemple, au lieu de dire à
son enfant qu’il est idiot à cause de son attitude, dites-lui que vous
n’appréciez pas son comportement, mais que vous l’aimez.
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Aider son enfant à se fixer des objectifs qui sont à la hauteur de ses
capacités afin qu’il puisse les atteindre. On ne doit pas le mettre en
situation d’échec.
5
Inciter son enfant à parler de ses émotions, qu’elles soient positives
ou négatives. Tant qu’un enfant se sentira aimé et qu’il aura la
possibilité de communiquer, il aura les bases nécessaires pour
développer son estime de soi.
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Encourager son enfant à se forger sa propre fierté et son autonomie.
Par exemple, quand il réalise un défi, on peut lui dire: «TU dois être
fier de toi» au lieu de: «JE suis fière de toi». L’enfant apprendra alors
à développer sa propre fierté, même lorsque vous n’êtes pas là.
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Aider son enfant à apprendre de ses erreurs en déterminant avec
lui ce qu’il pourrait faire différemment la prochaine fois.
Permettre à l’enfant de faire ses choix et d’accepter d’en subir les
conséquences. Il en apprendra ainsi plus sur lui-même et gagnera
en confiance.
Lui offrir un environnement sécuritaire, joyeux et chaleureux afin
qu’il se sente aimé et en confiance.
Éviter de comparer l’enfant à un autre pour ne pas le dévaloriser.
Chacun a ses forces et ses talents, qui le distinguent de ses pairs.
Favoriser la présence d’amis et l’appartenance à un groupe.
Nous sommes des êtres sociaux, et cela influence notre niveau
de bonheur.
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Reconnaître les talents de l’enfant et l’encourager à les exploiter tout
en l’encadrant.
Lui faire comprendre qu’un résultat négatif ne remet pas en cause
sa valeur personnelle ni son potentiel.
S’inspirer de modèles que l’enfant aime et aller chercher de l’aide au
besoin. Par exemple, si on ne peut pas lui donner un coup de pouce
sur le plan scolaire, lui demander qui pourrait le faire et lui donner
les outils dont il a besoin.
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Si l’enfant a une piètre estime de lui, lui demander d’écrire quoti­
diennement trois choses positives qui lui sont arrivées. Il verra,
au fil du temps, qu’il a de la valeur, des compétences et des talents.
Dominique Dumas est coach de vie. On peut la joindre par téléphone 514 575-7833 ou encore visiter son site internet au
www.dominiquedumascoach.com.
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