1 Pacte de compétitivité La CFE-CGC signe avec des exigences

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1 Pacte de compétitivité La CFE-CGC signe avec des exigences
Pacte de compétitivité
La CFE-CGC signe avec des exigences
Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC a annoncé le 10 mars 2014, à la presse que la
CFE-CGC, après consultation de l’ensemble de ses fédérations, est signataire du relevé de
conclusions des partenaires sociaux sur le Pacte de responsabilité proposé par le chef de
l’État.
Un engagement
Cette signature n’est pas un chèque en blanc pour le patronat mais bien au contraire. Elle va
nous permettre au contraire de suivre et d’être exigeants sur le déploiement de ce pacte.
Les négociateurs CFE-CGC ont obtenu des modifications substantielles du premier texte
patronal qui n’était qu’une provocation. Ils sont intervenus dans les discussions sur trois
axes :
-
l’emploi
le pouvoir d’achat des classes moyennes ;
la gouvernance des entreprises.
Les débats ont permis un retour « à la raison ». Pour Alain Giffard, secrétaire national,
chacun s’engage par sa signature.
Emploi et pouvoir d’achat en priorité
• L’engagement sur l’emploi se traduira par des négociations de branche qui devront se
référer à des indicateurs quantitatifs et qualitatifs de manière à suivre les évolutions. Les
informations recueillies seront remontées auprès d’un Observatoire tripartite : une avancée
notable pour la CFE-CGC, alors que, jusque-là, la qualité de l’emploi était un « sujet tabou ».
• La CFE-CGC a été la seule organisation syndicale à défendre le pouvoir d’achat des
classes moyennes. Elle a obtenu :
-
l’obligation de négocier dans les branches les grilles de classifications : elle s’est
montrée « offensive pour redétendre ces grilles et relancer ainsi l’ascenseur social ».
-
l’ouverture d’une délibération avec les pouvoirs publics pour la mise en place d’un
dispositif beaucoup plus avantageux en matière d’intéressement et de participation
avec une fiscalité plus incitative.
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La CFE-CGC demande, par ailleurs, la révision du forfait social, cette contribution patronale
qui s'applique aux sommes allouées au titre de la participation et de l'intéressement,
redescendu à 8 % contre 20 % auparavant ; une fiscalité incitative pour les PME qui se
lancent dans « l’aventure de l’actionnariat salarié ».
Puisqu’il s’agit d’un acte tripartite, la CFE-CGC demande à l’État de « prendre sa part de
responsabilité ».
La CFE-CGC portait comme troisième axe majeur la gouvernance d’entreprise et a obtenu
notamment la consultation du CE sur les orientations de l’entreprise en tenant compte du
pacte de responsabilité.
Des négociations de terrain
Les fédérations ont ensuite exprimé leurs attentes face au Pacte de responsabilité.
Régis dos Santos, pour le secteur des banques et du crédit, a demandé l’ouverture
de négociations sur l’emploi à deux ou cinq ans : la branche étant en pleine évolution
(guichet digital, nouveaux métiers…), il faut discuter de l’avenir des entreprises
bancaires, notamment sous l’angle de la qualité de vie au travail. Ce relevé de
décisions pourrait faire « bouger les lignes » du patronat.
Même si la fonction publique n’est pas directement « impliquée » par le Pacte de
responsabilité, Vincent Hacquin a placé la fédération CFE-CGC en « observatrice
attentive ».
L’attention sera redoublée dans l’agroalimentaire : Pascal Lefeuvre rappelle que
cette branche est particulièrement touchée par les licenciements des cadres.
Philippe Jaeger, de la chimie, a mis l’accent sur l’importance, dans les négociations
à venir, de l’investissement à faire dans la recherche-développement et dans la
formation, considérant que « l’emploi ne se décrète pas ».
Dans les communications et pour Jean-Pierre Forbé, « les cartes sont rebattues »
et le dialogue social « bouleversé », notamment depuis la récente guerre des
opérateurs téléphoniques. La négociation devra s’intéresser à une population salariée
dont les deux tiers sont cotisants à l’AGIRC.
Dans le commerce, a rappelé Martine Saavedra, une quarantaine de branches sont
« impactées par la fragilité du pouvoir d’achat ». Les négociations devront de plus
s’atteler à redonner du sens aux branches professionnelles…
Le secteur de la santé est « soumis au contrôle de la puissance publique » a rappelé
Patrice Malleron. Il a donc regretté que dans ces négociations « le principal
interlocuteur » ne sera pas à la table et craint un « dialogue vide de sens ».
Dans l’hôtellerie restauration, Michelle Foiret a estimé que c’est la Qualité de vie au
travail qui sera le principal point de négociation : bon nombre de salariés travaillent
70 heures par semaine !
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La signature de la CFE-CGC n’est que « le début d’un processus ». L’ensemble des
fédérations va « passer à l’offensive » pour l’ouverture de négociations dans les branches
afin de « concrétiser l’engagement de l’État : le pacte, « c’est maintenant et c’est urgent ! »
La Confédération sera exigeante et vigilante au niveau de l’engagement et de la
concrétisation de ces négociations. L’Observatoire tripartite permettra de voir si les branches
respectent ou non les règles du jeu.
Audace et courage !
La CFE-CGC entend bien ne pas aller à ces négociations « à reculons ». Ce pacte est
l’opportunité « d’agir plutôt que de subir » dans une logique « gagnant-gagnant » et c’est
bien dans cette logique que la Présidente et les fédérations s’engagent.
10 mars 2014
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