N°155 - Janvier 2006 - Un trio... sur la corde sensible

Transcription

N°155 - Janvier 2006 - Un trio... sur la corde sensible
)
E
Connivence
entre Jonathan,
Sacha et
Djanito (de
gauche à
droite) qui, de
la guitare à la
contrebasse et
au violon, ont
plusieurs cordes
à leur arc.
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DJANITO FÉLIX
DJANITO
FÉLIX: né
: nélele27
27
février 1989. En classe de
seconde au lycée Edgar
Quinet. Guitariste et
violoniste.
SACHA FÉLIX
SACHA
FÉLIX: :né
nélele
30 avril 1990 (frère de
Djanito). En classe de 3ème
à Gabriel Voisin. Guitariste
et contrebassiste.
JONATHAN FÉLIX
JONATHAN
FÉLIX: né
: nélele
20 février 1991 (cousin
de Djanito et Sacha). En
classe de 4ème au collège
de Péronnas. Guitariste et
violoniste.
UN TRIO… SUR
LA CORDE SENSIBLE
Djanito, Jonathan et Sacha Félix sont tombés dans le jazz manouche quand ils étaient
petits. En 2005, le trio s’est vu décerné un premier prix “jazz” des Jeunesses musicales
de France lors du festival régional Music’ados.
A
quatre ans, ils jouaient de la
guitare en la tenant comme une
harpe. A six ans, ils sont entrés
au conservatoire de musique de Bourg
pour y découvrir le violon, la contrebasse. Aujourd’hui, ils sont
On se retrouve sollicités pour se produire sur
après l’école pour scène, un premier prix musical
le plaisir de jouer… en poche !
(16 ans), son frère Sacha
On aimerait bien Djanito
(15 ans) et leur cousin Jonathan
continuer le plus (14 ans) sont les dignes hérilongtemps possible tiers de leurs papas : Youri et
et pourquoi pas Sébastien Félix, deux guitarisen vivre plus tard, tes réputés de jazz manouche,
“Sinti Swing”.
c’est notre rêve ! les
“C’est sûr, on baigne depuis
tout petit dans le jazz. A la maison, il y a
tout le temps de la musique et on connaît
Django Reinhardt depuis toujours !”
souligne Djanito. Sacha enchaîne :
“Pour la guitare, nos papas nous ont
initiés. A l’oreille et sans partition, dans
la plus pure tradition manouche !”.
“Nos parents nous ont ensuite inscrits
au conservatoire. Un complément
technique et théorique intéressant”
reconnaissent-ils tous trois en jurant que
leurs pères ne les
ont jamais forcés
ma is toujou rs
encouragés !
Sans même se par-
“
”
C'est à Bourg I page 18
ler, les trois adolescents prennent leurs
instruments. Avec une aisance déconcertante, les jeunes virtuoses changent
de répertoire et de “cordes” troquant
la guitare contre le violon ou la contrebasse, passant de Django “le maître”, à
Sinatra et aux grands crooners américains des années 40.
Virtuoses
Très peu de regards, très peu de mots,
on devine pourtant dans le trio une complicité parfaite dans l’émotion, la sensibilité… “C’est comme dans un puzzle,
s’il manque une pièce, ça ne marche
pas” souligne Djanito, guitariste soliste.
La rythmique, assurée par Jonathan
et Sacha, est tout aussi importante !
D’un coup de main souple, régulier, leur
musique nous entraîne dans un voyage
mêlant des rythmes tantôt dansants, tantôt nostalgiques, qui ramènent aux origines manouches de leur famille. “Même
si nos grands-parents se sont installés
aux Vennes, le reste de la famille voyage
encore. Nous nous retrouvons quelquefois, ce qui nous permet de rester proches de nos racines sintis*” expliquent
les trois garçons et leurs pères.
Djanito est constamment à la recherche
de nouvelles partitions sur internet. Il
aime la musique latino-américaine,
la bossa nova et la musique classique,
notamment Bach. En dehors du
jazz, Sacha écoute quant à lui du rap
et Jonathan du jazz latino ou Franck
Sinatra. Mais tous reconnaissent ne pas
être fan de techno : “ça va pour danser,
mais de là à en écouter par plaisir, non !”.
Le jazz manouche ne serait-il dans la
famille qu’une affaire d’hommes ? Oui
malheureusement, répondent Sacha et
Djanito, qui auraient bien aimé que
leur petite sœur Vinta puissent les
accompagner !
Reprenant le nom de scène de leurs
pères, le trio s’est dénommé “Sinti swing
junior” et commence à faire parler de
lui… Les jeunes musiciens ont joué
jusque-là dans des soirées privées et des
fêtes -par exemple celle de leur quartier,
les Vennes- ou sont montés sur scène
après leurs papas, comme au festival de
jazz de Rive de Gier. Mais après le prix
Music’ados, ça devient plus sérieux et ils
sont pressentis pour des sélections sur
quelques festivals départementaux pour
cet été…
Pas question pour autant de prendre la
grosse tête. Ils restent des ados comme
les autres, heureux que leurs copains
d’école et du quartier aiment leur musique et les encouragent !
* Sinti : parmi les rares clans manouches du
département, la famille Félix est issue de l’ethnie
Sinti dont l’origine provient d’Inde.

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