Genre: jeunesse,
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Genre: jeunesse,
Vandal, le premier long-métrage réalisé par Hélier Cisterne, nous plonge au cœur de l’adolescence rebelle. Si le titre évoque les actes de vandalisme - commis ici par les « graffeurs » - l’absence de « e » crée un écart et un doute par rapport à cette acception attendue. Plutôt que de « voyous », le film parle d’une jeunesse en perte de repères. Vous y trouverez la perplexité et la solitude des adolescents lorsqu’ils sont confrontés aux problèmes et aux incompréhensions de leur milieu. C entré sur la vie quotidienne de jeunes gens, le film de Hélier Cisterne raconte une histoire formidable. Sorti dans les salles en 2013, ce long métrage reçoit de nombreux éloges venant notamment du milieu culturel urbain du graffiti. En tant que adolescents symbole des désobéissants, le héros (Chérif) interprète de façon percutante un rôle très attachant. Un thème réel et populaire La scène d’ouverture, sans parole, se déroule dans une atmosphère tendue : Chérif vole une voiture et se met à conduire comme un fou dans les rues de la ville. Contraint de quitter une mère qui ne sait plus comment faire pour l’éduquer, il part chez sa tante à Strasbourg. Recommandé par son oncle, il s’engage dans une formation de maçon. Par ailleurs, conseillé par son père, il débute un stage d’ouvrier sur le même chantier que lui. La rencontre décisive est celle de son cousin Thomas qui l’introduit dans le monde secret des graffeurs et qui lui fait comprendre tout le charme et la beauté de cet art échevelé. Avec le groupe de sept garçons, appelé ORK, Chérif découvre un autre monde et une forme d’art qu’il ne connaissait pas. Quand son cousin lui montre la vidéo de Vandal, un graffeur de talent, Chérif ne peut cacher son admiration. Au contraire, les garçons d’ORK considèrent Vandal comme un redoutable rival, si bien que ces graffeurs, y compris Thomas, détruisent les oeuvres de Vandal au lieu de faire face au challenge. Un jour, Chérif découvrira par hasard « l’atelier » secret de Vandal. Par sa faute, ce petit génie du graffiti est poursuivi par les garçons qui le blessent accidentellement. Grièvement. Au lieu de sauver Vandal, les garçons s’enfuient par peur d’être condamnés. A partir de ce moment, Chérif devient de plus en plus découragé. Il s’enfonce dans la noirceur, refuse de discuter avec ses parents de sa perplexité, mais finira par trouver les moyens de se battre lui-même, seul contre le destin. Une fois, il s’infiltre dans l’atelier secret de Vandal où il ressent de grandes émotions devant le travail du jeune artiste. En voyant les peintures sur les murs gris, ce jeune homme est profondément frappé. Une autre nuit, il escalade un bâtiment où il fait un graffiti : « Vandal ». La couleur si rouge, si brûlante, semble dire la renaissance d’un être. Cette scène est très émouvante ; un plan large sur Chérif nous le montre confiant et vigoureux, étincelant de joie. Un autre fil conducteur Il y a aussi un autre fil dans la narration : l’histoire de l’amour naissant entre Chérif et Elodie. Elodie, camarade de Chérif, est une fille tendre et originale. Un jour, Chérif emmène secrètement sa petite amie dans le local secret des ORK où il dessine pour la première fois une arabesque abstraite sur le corps de fille. Cette scène très douce est pleine de fraicheur ; elle nous rappelle la suavité des amours de jeunesse. Une musique formidable On ne peut pas parler de ce film sans parler de la musique. Disons-le tout net : elle est remarquable. Le son du violon qui parait deux fois, la musique électronique qui accompagne les scènes de graffiti et celle de piano à la fin du film, toutes ces musiques colorent proprement l’atmosphère du film et s’assortissent bien aux scènes. Bref, une leçon que l’on pourrait retirer du film, ce sont les doutes de l’adolescence où on passe d’un état de conscience extrême sur les défauts du monde à une inconscience éperdue. Nous avons peur de choisir et nous sommes timorés de prendre nos responsabilités. Le manque d’objectivité, la peur d’agir, nous nous enlisons souvent dans une situation difficile et gênante, pour soi comme pour les autres. Néanmoins, ce qui est précieux, c’est de conserver intact l’esprit de révolte qui nous permettra de lutter bravement contre les difficultés. Le réalisateur a choisi ce thème en établissant un pont entre l’art du graffiti et une jeunesse étouffée qui cherche par tous les moyens à manifester sa soif de la liberté. Colorant la vie d’un homme, la jeunesse chaotique parait toujour pénible mais inoubliable. N’hésitez pas d’aller voir ce film pour rappeler à votre mémoire votre adolescence (perdue ?) ! Christine 邬亚男 Lucia 陈亚丽 Yolanda 李一弘 Cynthia 郭健 Camélia 董欣萍 Université de Wuhan Troisième année Le 14 avril 2014