Une aubaine pour les fabricants français de sacs bio

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Une aubaine pour les fabricants français de sacs bio
Une disparition par étapes
•2003 : la grande distribution signe un accord volontaire pour réduire drastiquement la distribution de sacs gratuits.
er
•1 janvier 2016 : entrée en vigueur de la loi sur la transition énergétique qui prévoit la fin des sacs plastique.
•Fin mars : publication du décret après consultation de Bruxelles.
•2017 : suppression des sacs pour produits frais.
Le souci des enseignes est de se préparer à cette dernière étape. La deuxième loi qui interveniendra au 1er janvier 2017,
interdit la distribution de tous les autres sacs plastique jetables, y compris ceux fournis pour emballer les fruits et légumes
ou le fromage. Il faudra trouver une solution car, ne serait-ce que pour des raisons sanitaires, les produits frais ne peuvent
se mélanger ainsi avec les au tres produits du chariot ou du cabas. Cette solution passera par les sacs biodégradables, qui
resteront autorisés.
Une aubaine pour les fabricants français de sacs
bio
En dépit des coûts, la nouvelle réglementation devrait faire décoller le marché des sacs bio-plastiques et biodégradables.
Joël Cossardeaux, Les Echos
L’heure de la revanche a-t-elle sonné pour l’industrie française de la sacherie ? L’interdiction des sacs plastique à usage
unique est perçue comme une aubaine par ses acteurs, évincés par la concurrence asiatique de ce segment de marché. Car
c ette suprématie asiatique a beaucoup moins cours sur celui des sacs plastique réutilisables que la nouvelle législation
revient à promouvoir en n’autorisant plus que des « contenants » d’une épaisseur et d’une contenance minimales.
S’agissant des sacs plastique biosourcés, les fabricants nationaux n’ont aucun complexe. « La France maîtrise toute cette
filière »,assure Jean-Marc Nony, le directeur du développement durable du groupe Sphère. Là aussi, le projet de décret de
la loi sur la transition énergétique d’août 2015 tombe bien. Il fixe à 30 % la part de matière organique à atteindre en 2017
avant d’arriver par paliers à60 % d’ici à 2025. U ne course d’obstacles à laquelle les fabricants français sont préparés.
Contraintes draconiennes
« Mais attention, même si c’est souvent le cas, les plastiques biosourcés ne sont pas tous biodégradables », explique
Jean-Marc Nony. Le caoutchouc a beau provenir d’un végétal, il est imputrescible. Inversement, certains copolyesters ti
rés du pétrole se fondent sans difficultés dans la nature.
La formule idéale réside dans les produits à la fois biosourcés et biodégradables. Ceux fabriqués à partir de l’amidon du
maïs, du blé ou de la pomme de terre. Ces sacs ne sont frappés d’aucun interdit. Mais les contraintes à respecter sont
draconiennes. Ils doivent être totalement dissous en moins de six mois et être compostables à domicile, c’est-à- dire à une
température n’excédant pas 25 degrés (contre 60 degrés en milieu industriel).
Revers de la médaille, ces produits coûtent deux à trois fois plus cher que les sacs en polyéthylène. « Il y a dix ans, c’était
trois ou quatre fois plus », pondère le représentant de la société Sphère. « La loi va nous permettre d’augmenter les
volumes et d’accroître les économies d’échelle », considère cet industriel. « On estime entre 3.000 et 4.000 le nombre de
créations d’emplois à venir dans cette filière », poursuit-il. En attendant, les sacs biodégradables représentent à peine
plus de 1 % du marché des sacs de caisse et des sacs de fruits et légumes.