la selection sur le sexe chez le bar : comment produire des
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la selection sur le sexe chez le bar : comment produire des
PREMIERES JOURNEES RECHERCHE FILIERE PISCICOLE 3 & 4 Juillet 2007 – PARIS LA SELECTION SUR LE SEXE CHEZ LE BAR : COMMENT PRODUIRE DES POPULATIONS RICHES EN FEMELLES ? Vandeputte Marc1,3, Dupont-Nivet Mathilde1, Chavanne Hervé2, Haffray Pierrick4, Chatain Béatrice3 1 INRA, UR544 Génétique des Poissons – Domaine de Vilvert – 78350 - Jouy en Josas, France Panittica Pugliese, Torre Canne di Fasano, Italie 3 IFREMER, Chemin de Maguelone – 34250 – Palavas les Flots, France 4 SYSAAF, Station SCRIBE – Campus de Beaulieu – 35042 - Rennes, France 2 Chez le bar, espèce majeure de l’aquaculture Méditerranéenne, la maîtrise du sexe des animaux est depuis des années une des questions importantes soulevées par les professionnels. En effet, les populations d’élevage ont un fort déséquilibre de sex-ratio en faveur des mâles (75-95%), alors que tout porte à croire que le sex-ratio des populations naturelles est normal (50/50). Par ailleurs, les femelles ont un poids à l’abattage supérieur à celui des mâles (+2030%), et une puberté plus tardive (3-4 ans au lieu de 1-2 ans), favorable à la qualité du produit. Il a déjà été montré que le sexe du bar pouvait être orienté par la température dans les phases précoces d’élevage, sans pour autant que cette action de la température soit ni parfaitement comprise, ni maîtrisée et reproductible. On a également démontré un rôle des facteurs génétiques sur les sex-ratios (certaines familles contiennent plus ou moins de femelles), sans qu’elle soit précisément quantifiée (Saillant et al., 2002). Dans cette étude, nous avons, sur un échantillon de grande taille (5893 individus issus de 253 familles, identifiés par empreintes génétiques), quantifié précisément la variabilité génétique du sex-ratio, ainsi que ses liens avec la croissance. Il apparaît que l’héritabilité du sex-ratio est forte (0.62, sur une échelle de 0 à 1), ce qui signifie qu’il existe de fortes différences entre familles pour la proportion de femelles. De façon inattendue, nous montrons aussi une liaison génétique forte entre sex-ratio et croissance (corrélation génétique de 0.59), c'est-à-dire que les familles qui comportent le plus de femelles sont aussi celles qui ont la croissance la plus rapide, un fois corrigé l’effet sur le poids moyen d’un taux de femelles plus élevé. Ces résultats nous permettent de prédire qu’une sélection pour améliorer le taux de femelles chez le bar est possible. Par ailleurs, même sans sélection sur ce caractère, la reproduction du bar en cycle fermé (sans apport de nouveaux géniteurs sauvages) devrait permettre au sexratio de se rééquilibrer à 50/50 naturellement en 7 à 8 générations. Enfin, une sélection sur la croissance devrait avoir un impact rapide et important sur le sex-ratio des descendants, en enrichissant les populations en femelles. Ceci sera aussi de nature à rendre la sélection croissance plus difficile (difficulté de trouver des mâles à forte croissance), et une stratégie pour tirer le maximum de bénéfices de ces résultats doit être mise en place. Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet européen Heritabolum, avec le soutien des fermes Panittica Pugliese (Italie), Ardag (Israël) et Viveiro Vilanova (Portugal). Il est partie intégrante du programme du GDR Inra-Ifremer « Amélioration génétique des poissons ». Références Vandeputte M., Dupont-Nivet M., Chavanne, H., Chatain, B. 2007. A Polygenic Hypothesis for Sex Determination in the European Sea Bass Dicentrarchus Labrax. Genetics, sous presse Saillant E., Fostier A., Haffray P., Menu B., Thimonier J., Chatain B., 2002. Temperature effects and genotypetemperature interactions on sex determination in the European sea bass (Dicentrarchus labrax L.). J. Exp. Zool., 292: 494-505. JRFP 2007- Session 4 Reproduction et Amélioration Génétique