Morale et bonne conduite - Ligue contre la violence routière

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Morale et bonne conduite - Ligue contre la violence routière
Morale et bonne conduite
Une difficile approche
Alors que l'on s'apprêtait à faire une intervention sur la sécurité routière dans un lycée, on nous prévient gentiment: « surtout ne leur
faites pas trop de morale, cela ne passerait pas ».
Nous nous efforçons donc, sans prêchi-prêcha, de présenter aussi objectivement que possible les risques répertoriés et bien
documentés, les statistiques qui montrent le risque aggravé des jeunes conducteurs, les drames qui se cachent derrière chaque accident
comptabilisé : mort, douleur des familles, fauteuil roulant à vie...
Des risques bien définis, des règles pour les éviter
Des documents pédagogiques clairs(1), établis à partir de données scientifiques incontestables ou d'expériences vécues, servent de
support au message que l'on veut faire passer et aux discussions avec les élèves.
A chaque risque, une règle pour le conjurer et dont on peut montrer la pertinence.
Concernant l'alcool, un reportage vidéo fait état d'une expérience vécue par un groupe de quatre jeunes. Ils passent un test de
conduite sur un circuit matérialisé par des quilles, la première fois à jeun, puis une seconde fois après avoir bu quelques verres
d'alcool. A jeun, toutes les quilles restent en place. Après avoir bu, la plupart des quilles sont renversées. La démonstration est
convaincante alors que les jeunes se sentaient en pleine forme et étaient bien loin d'atteindre l'état d'ivresse (taux d'alcool entre 0,7 et
1,0g par litre de sang) (rappel : infraction à partir de 0,5 g et délit à partir de 0,8g).
Concernant le port de la ceinture de sécurité, une cassette montre des essais de crash-tests avec mannequins selon qu'ils sont
attachés ou non. La Ligue Contre la Violence Routière dispose également d'un test-aux-chocs qui simule un arrêt brutal à une vitesse
de 7 km/h(2). Ici aussi l'expérience est convaincante.
Concernant la vitesse, un film vidéo explique clairement les phénomènes d'inertie et d'adhérence dans un virage, d'allongement des
distances de freinage et d'augmentation de la violence du choc.
Les lycéens ont un bagage suffisant pour comprendre une approche théorique de ces effets, tous proportionnels au carré de la vitesse.
On peut ainsi démontrer que la vitesse
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peut être cause directe d'un accident (sortie de trajectoire dans un virage), peut empêcher de l'éviter (manœuvre d'évitement impossible et distance de freinage allongée), en aggrave toujours les conséquences. Et ainsi de toutes les règles du code de la route : la visibilité (voir et être vu), les priorités, la nécessité de manifester ses intentions
(clignotant ou bras tendu pour les cyclistes) etc.
Conscience et responsabilité
Parce que nous sommes des citoyens conscients, il est légitime que chacun soit informé et puisse se convaincre du bien-fondé des
règles du code de la route pour soi et pour les autres. C'est le rôle des formateurs, ce devrait être le rôle des Pouvoirs publics dans un
effort permanent de communication.
Parce que nous sommes des citoyens responsables, chacun doit se faire une obligation morale de respecter la loi. C'est le rôle des
éducateurs de le rappeler. On peut refuser ce rôle. Il faut alors remplacer les éducateurs par des gendarmes. C'est un choix. Quel choix
les autorités de l'Education nationale sont-elles prêtes à faire ?
(1) Divers documents et cassettes vidéos établis par la Sécurité Routière, Prévention Maïf, Prévention Routière et LCVR..
(2) La LCVR peut mettre ce test-aux-chocs à la disposition des écoles qui en font la demande.
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