This Instrumentum Laboris which is now being presented to the

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RESTRUCTURATION POUR LA MISSION
ESPÉRANCE EN ACTION
Instrumentum laboris
Introduction
Cet Instrumentum laboris, que le Conseil général présente au XXIVème Chapitre général, n’a
pas d’autre but que d’être un instrument pour aider la réflexion, la discussion et les décisions
des capitulaires. (cf XXIIème Chapitre général, 1997, postulatum 1.4).
Le document se compose de trois chapitres et d’un appendice. Du temps sera alloué durant le
Chapitre général pour une longue étude et une discussion du contenu.
Le premier chapitre de l’Instrumentum laboris présente une analyse de la Congrégation par le
Conseil général. Le Conseil général met l’accent sur le “pourquoi” de la restructuration et invite
les capitulaires à apprécier l’urgence historique du moment.
Le deuxième chapitre présente les valeurs, les attitudes et les concepts clefs de notre spiritualité
qui peuvent illuminer le défi de la restructuration pour le bénéfice de la mission Rédemptoriste.
Le troisième chapitre est le rapport de la Commission pour la restructuration qui contient plusieurs propositions importantes. Nous rappelons les objectifs spécifiques qui furent assignés à
cette Commission par le XXIIIème Chapitre général (cf Orientations, 11.2):
• un fonctionnement plus efficace des structures générales, (v-)provinciales et régionales;
• une plus grande solidarité dans la formation initiale et permanente;
• un échange plus efficace du personnel entre les Unités de la Congrégation pour affronter les nouveaux défies que rencontre notre mission, v.g. la migration des peuples;
• une plus grande coordination des ressources financières;
• une plus grande facilité pour répondre aux provinces qui doivent faire face à des crises
particulières ou au vieillissement des membres ou à une possible extinction, et
• le besoin de traiter la question de la représentation au prochain Chapitre général.
La Congrégation est actuellement structurée en six Régions; trois des Régions structurées
avec des sous-régions. Les Régions sont l’Amérique du Nord, l’Amérique Latine et les Caraïbes, l’Europe-Nord, l’Europe-Sud, l’Afrique et Madagascar et l’Asie et Océanie. Au cours
de cette année, les supérieurs majeurs des six régions se rencontrèrent avec le Père Général et
les membres du Conseil général, les modérateurs du chapitre, les membres de la Commission
de la restructuration et des periti pour réfléchir et préparer le Chapitre général. Un appendice
présente les propositions offertes à la Commission de la restructuration durant le cours
des six rencontres régionales. Ces propositions sont groupées dans les quatre sections qui correspondent aux catégories dans le rapport de la Commission de la restructuration: Conférences et sous-conférences (et la question de leur autorité), Inter-Conférence travaillant en
réseau et le Chapitre général et le Conseil général.
Finalement, le Conseil général offre plusieurs propositions au service de la Mission de la
Congrégation.
Chapitre I
Dans cette première partie de l’Instrumentum laboris nous désirons offrir une analyse de la
Congrégation aujourd’hui du point de vue particulier de la restructuration. Nous voulons considérer les raisons théologiques et pratiques qui amenèrent la Congrégation à un réexamen de sa mission et de ses structures. Nous sommes bien conscients que ce choix peut exclure quelques aspects
importants de notre vie et ne pas traiter les problèmes particuliers de Régions individuelles.
Restructuration: pourquoi, ce qu’elle est et où elle conduit?
1. Appelé à “avoir souci des intérêts de la vie apostolique de toute la Congrégation” (Const
107), le Chapitre général est attentif à l’appel incessant de Dieu à la Congrégation à travers
le monde et l’Église (Const 108).
2. Comme toujours, notre icône demeure le Rédempteur, qui vient non pas pour condamner
mais pour sauver. Le Rédempteur qui, par le don de Lui-même (kenosis), se joint lui-même
à la réalité du monde pour lui démontrer son amour, pour le servir et le sauver. Le Rédempteur écoute, comprend, accueille et souffre, mais découvre et accomplit dans le monde ce
qui correspond à la volonté du Père. Le Rédempteur, dans sa résurrection, donne à nous
tous la vraie vie et un nouveau sens à notre existence. Le Rédempteur nous donne son Esprit pour recréer et nous envoie pour proclamer la Bonne Nouvelle aux pauvres et nous fortifie pour établir le royaume de Dieu.
3. Sous la conduite du Saint-Esprit, que la séquence de la Pentecôte appelle «le Père des pauvres», nous proclamons par nos vies, nos paroles et nos structures, la nouveauté du Royaume
qui a été révélé en Jésus: «pour tous qu’ils soient un» (Jn 17,21).
4. Au cours des dernières années, la Congrégation s’est aussi demandée ce que Dieu veut d’elle.
La réflexion a conduit à se centrer toujours plus sur la restructuration comme un choix qui
est demandé par notre mission aujourd’hui. Dans ce qui suit nous voulons résumer les principales raisons derrière ce choix, ce que la restructuration signifie et où elle conduit.
I. Pourquoi restructurer?
Notre mission dans un monde global
5. Si nous considérons la quantité et la qualité des changements que nous avons expérimentés
à travers le monde, nous devons reconnaître que la réalité globale actuelle est unique. C’est
probablement la première fois dans l’histoire que tant de changements arrivent dans une si
courte période et sur une si grande échelle. Pour comprendre le monde aujourd’hui, parmi
les nombreuses caractéristiques une ressort: la globalisation.
6. L’Internet est peut-être la première image qui vient à l’esprit pour décrire les relations globales, ‘un type de réseau’, possiblement accessible à tous. Toutefois, nous pensons aussi à
la publicité, qui impose les mêmes produits pratiquement partout. De fait, les jeunes
s’habillent et pensent pareillement. La télévision, qui, étant donnée la domination d’un format standardisé et grâce aux satellites – transmet les mêmes types de programmes à chaque
continent. Plus généralement, nous pensons à l’énorme pouvoir des moyens de communications, qui sont capables de modifier ou de transformer une vision du monde ainsi que la
conduite et les façons de penser des êtres humains.
7. Un monde globalisé signifie aussi que la banqueroute dans un pays devient une crise financière dans toute la planète. Comme résultat, les styles de vie et les aspirations tendent à devenir
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 3 les mêmes partout, avec un dénominateur commun: la prédominance des affaires, la technologie et un marché «libre» avec quelques contrôles régularisants, s’il y en a. Déjà ces caractéristiques ont des conséquences importantes pour notre mission. Rappelons-en quelques-unes.
8. Un problème évident est l’ambiguïté de tant de changements au travail. S’il est vrai qu’ils
apportent de nouvelles opportunités, nous reconnaissons que la globalisation implique aussi de terribles risques, particulièrement au détriment des plus pauvres, des marginalisés et
des exclus.
9. Les styles de vie contemporains laissent de moins en moins d’espace pour le soin de son
esprit et de sa conscience (Mt 16,26; Jn 6,63). Nous sommes de plus en plus conscients que
notre monde est devenu un village global, mais l’air qu’on respire est celui des grandes villes, où les relations sont souvent impersonnelles, où l’on vit plus pour consommer que pour
converser, où il n’y a plus aucun temps pour rencontrer Dieu.
10. Ainsi, le monde universellement globalisé impose un besoin urgent d’évangélisation au sens
strict. La proclamation de l’Évangile, comme une offre d’une vie bonne, belle et pleine, est
vue aujourd’hui comme une tâche énorme parce qu’elle oppose les courants généraux de la
vie aisée, la gratification instantanée, le culte des images et de la soi-disant ‘vie liquide’
comme la décrit Zygmunt Baumann. Un phénomène comme l’anticléricalisme et le déclin de
l’assistance à la messe ne devrait pas nous inquiéter autant que la raison derrière eux: un
monde qui est fermé à la nouveauté de Dieu, un monde qui ne croit pas à l’amour de Dieu.
11. Le sort du dernier dans la société défie le premier. Nous ne pouvons pas répondre à
l’évangélisation des plus abandonnés simplement ‘localement’. Nous ne pouvons pas penser à
la bourse et en même temps oublier les villages les plus isolés. Nous avons besoin de concentrer et d’investir les ressources au profit des plus pauvres, et le faire en pensant globalement.
12. Alors que dans le passé les missionnaires voyageaient selon deux axes (du nord au sud et de
l’ouest à l’est), une image qui de plus en plus en est venue à décrire notre mission est de
nouveau celle d’un réseau. Ainsi, un défi emblématique pour nous aujourd’hui est le phénomène de la migration, un signe d’un monde dans lequel les destinés de tous sont entremêlées, où la tâche de l’Évangile demande de nouvelles et moins statiques réponses.
13. Au siècle dernier, la réponse de la Congrégation reposait principalement sur l’initiative et
l’autonomie de chaque Unité. Comme résultat, aujourd’hui nous voyons une mission qui ressemble à des points assortis d’une peau de léopard. Quelques Unités ont une abondance de ressources humaines et matérielles, souvent excessives pour le modeste montant de travail qui est
fait. D’autres Unités luttent pour survivre et ne savent pas comment répondre aux nombreuses
demandes de travail missionnaire. Clairement, il y a un déséquilibre réel, une disproportion,
que le Chapitre général, en premier lieu, doit trouver une solution.
Quelques besoins pressants communs à toutes les Régions
14. De telles observations générales appellent déjà une réponse. Mais, si nous portons un regard
plus large sur le monde d’aujourd’hui – comme une vue d’un satellite – nous serons capables
de discerner de pressants besoins. Nous nous limitons à rappeler quelques-uns de ceux qui
sont communs dans toute la Congrégation, sachant bien que chaque Région doit chercher et
identifier les siens propres, tout en demandant dans chaque contexte ce que Dieu désire.
15. La première question est: regardant ce monde, sommes-nous capables de dire que nous
sommes présents parmi les pauvres les plus abandonnés? Jusqu’à quel degré avons-nous
à cœur la passion qui inspira la vie d’Alphonse de Liguori ainsi que le lieu de nos premières
maisons? L’expérience nous dit que dans un monde qui change continuellement, c’est une
lutte d’activer le dynamisme missionnaire nécessaire (Const 14). Parfois nous nous sommes
4 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action installés. Dans plusieurs cas, nos fondations commencèrent comme une réponse à un besoin
pastoral urgent et aujourd’hui nous exerçons un ministère ordinaire qui est comparable à
plusieurs paroisses diocésaines. Nous demeurons emprisonnés dans des milieux et des
structures où notre travail n’est plus missionnaire (Const 15)
16. Toutefois, la géographie offre d’autres défies troublants pour l’avenir de la Congrégation. Par
exemple, il est clair que dans certaines parties du monde, la présence des Rédemptoristes dans
sa forme traditionnelle est ‘mourante’: l’Australie, l‘Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord,
sont des endroits où cet issu est inexorable. La restructuration doit répondre à la question: est-ce
la volonté de Dieu? Les Rédemptoristes ont-ils aussi une mission dans une société sécularisée?
Comment pouvons-nous réintroduire l’Evangile à ceux qui ne le reçoivent pas comme «Bonne
Nouvelle» (Const 3.)? Comment pouvons-nous repenser la formation initiale et permanente et
gérer nos ressources afin de servir les plus abandonnés dans ces Régions? Sommes-nous capables de découvrir la présence des pauvres les plus abandonnés au cœur même de la société riche
(e.g. les immigrants)? Comment pouvons-nous saisir la volonté des laïcs de nous aider?
17. Comme nous parlons des Régions, nous savons que chacune présente des besoins pastoraux
urgents qui sont souvent particuliers et différents. Cependant, globalement, la Congrégation est
interpellée d’une manière spéciale par l’Afrique et Madagascar. Du point de vue de l’Église,
c’est le jeune continent par excellence, qui présente forcément la question de l’inculturation.
Ici nous trouvons le plus éloquent symbole du grand abîme qui sépare le riche du pauvre en ce
monde et donc est un défi de découvrir notre lutte pour la paix et la justice et le sens prophétique de notre proclamation dans d’autres Régions aussi. Comment pouvons-nous considérer
notre mission dans ce continent qui est si riche en espoir et, en même temps, si fragile?
18. Un autre signe des temps, qui demande la restructuration est le sort de quelques Unités, en
Afrique et Madagascar et ailleurs, de finir comme des orphelins parce les Provinces qui les
ont fondées ne sont plus capables de les soutenir, les rendant possiblement un besoin urgent
pour toute la Congrégation. Si nous parlons d’Haïti, Liban, Irak, Congo, Japon et Surinam,
c’est seulement pour donner quelques exemples de plus grandes réalités, une réalité qui demande de reconsidérer nos structures, notre solidarité financière et nos ressources humaines.
La Congrégation à la face de ce monde
19. Les structures présentes de la Congrégation l’aident-elle à répondre à ces défis, ou devons-nous faire quelque chose pour les réexaminer? De nouveau nous nous limitons à présenter quelques éléments communs à toutes les Régions, et seulement ces besoins qui, nous
croyons, appellent d’une manière urgente notre attention.
20. La première impression est celle d’un certain provincialisme, hérité d’un monde fait de ‘nations’ et de ‘colonies’. On est habitué à penser et à chercher les réponses avec les quelques
ressources à notre disposition. C’est une lutte de laisser son pays, de s’ouvrir à de nouveaux
horizons culturels, de changer. Cette lutte est liée aux difficultés internes de nos vies, qui nous
empêchent de bâtir la vie communautaire, la prière ensemble et le travail en équipe.
21. Pour quelques-uns, un tel provincialisme est renforcé par la Constitution 121, qui reconnaît
dans la Province une autonomie remarquable: «La Province est l’unité organique de la
Congrégation. Elle est érigée par le Conseil général et constitue une personne juridique.
Elle rassemble sous un seul Supérieur un certain nombre de Communautés et est dotée des
diverses institutions qui lui permettent une vie indépendante. Grâce à cette répartition en
Province, la Congrégation peut atteindre son but…» Parfois, ceci conduit à la présomption
d’une autosuffisance qui est contraire aux conditions changeantes du travail pastoral et
ignore les nouveaux défis, tels la première et la formation permanente.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 5 22. Une expression de provincialisme est la décentralisation actuelle, qui a un impact à différents niveaux. Davantage à cause de la mentalité ‘de provincial’ justement décrite plutôt
qu’à des empêchements canoniques, le Gouvernement général a un rôle limité. De toutes
façons, il est impossible pour le Gouvernement général de surveiller au niveau central et, en
même temps, il est impossible de prétendre être efficace dans une situation locale à cause
des limites de temps et d’autres engagements et de la compréhension inadéquate des différentes situations, etc. Les Constitutions et les Statuts ne prévoient pas de structures intermédiaires entre le Gouvernement général et les Unités individuelles; elles ne promeuvent pas
non plus suffisamment la coopération interprovinciale: seules les Constitutions 141-143
touchent à ce sujet. Les Régions n’ont pas les moyens ni l’autorité pour organiser leurs forces devant les besoins pressants de la mission. Ce principe de décentralisation est aussi vu à
l’intérieur des Unités individuelles où, dans un nombre de cas, le leadership est choisi plus
sur la base de préférences personnelles et dans l’espoir d’être dérangé le moins possible,
que sur le rôle réel de leadership, celui de fournir une vision et une direction au service de
la mission. En d’autres cas, les élections (v-)provinciales deviennent un processus ‘politique’ qui divise ou même paralyse les confrères au point où l’on doit se demander jusqu’à
quel degré un tel processus à quelque chose à faire avec le ‘discernement’.
23. La formation initiale est la première à souffrir de ce provincialisme. Fréquemment on a peur
de provoquer réellement les jeunes, de les inviter à quitter leur propre culture. On est satisfait
avec son propre groupe, petit soit-il, et avec ses propres formateurs, peut importe s’ils ne sont
pas préparés. Nos candidats sont souvent formés pour répondre ‘localement’, oubliant le
‘global’. ¨Ça devrait être inacceptable de se fier à une formation hâtive, souvent improvisée,
avec les changements fréquents des directeurs et des programmes et où le nombre des compagnons de classe est réduit au point d’appauvrir le processus de formation. Nous savons trop
bien les conséquences en termes de persévérance et de dynamisme missionnaire.
24. Même notre manière de concevoir les choix au service de la mission implique la restructuration. Quelques supérieurs (v-)provinciaux se plaignent de l’individualisme des confrères
qui optent pour un ministère en dehors du commun, les priorités partagées. Parfois, cependant, cette attitude même se réfléchit à un niveau plus large, quand quelques Unités sont
tentées de faire des choix sur la base d’une autonomie exagérée sans penser à un plus grand
discernement, e.g., sur la base de priorités qui demandent de plus fortes réponses au niveau
de la Congrégation. Parfois, des besoins pressants qui demandent une réponse de notre charisme restent sans être entendus ou simplement au niveau des plans parce qu’on ne peut pas
trouver de volontaires.
25. A la fin de 2007, un questionnaire élaboré par la Commission Centrale Préparatoire (CPC)
du XXIVème Chapitre général et fondé sur les principes de la restructuration a été envoyé à
toutes les Unités de la Congrégation. Les problèmes et les questions qui émergent des réponses au questionnaire reflètent des éléments importants de notre Vita Apostolica. Toute
révision de nos structures par le Chapitre général devrait considérer ces problèmes.
26. Le questionnaire révèle plusieurs éléments significatifs et positifs pour vivre le charisme et
la spiritualité de la Congrégation. Ici nous voulons concentrer notre attention sur les problèmes critiques suivants qui apparaissent dans les réponses au questionnaire. De tels problèmes exigent une réponse dans l’attitude du Chapitre général et pour le renouveau des
structures de la Congrégation.
• La ”Question-Dieu”: Communicanda 2, Rédemption, 2006, a déjà établi que «Peutêtre que la plus importante proclamation de l’Évangile est d’annoncer avec conviction
que Dieu est vivant, même dans un temps comme le nôtre.» (28). Pour certains notre foi
6 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action fondamentale en Dieu est la question plus profonde qui nous interpelle. Une autre manière d’articuler ce malaise est en terme de notre relation, comme individus et comme
communauté, avec Jésus le Rédempteur. Est-ce que ceci est une crise que nous Rédemptoristes nous ne voulons pas affronter?
• D’autres s’interrogent sur notre identité comme Rédemptoristes en ce 21ème siècle.
Sommes-nous identifiés de quelques façons avec les pauvres comme la Constitution 4
le demande: si le Christ désire s’identifier lui-même avec eux, alors ne devons-nous
pas nous aussi trouver notre identité avec eux? Encore la Constitution 52 signale ‘la
charité missionnaire’ comme celle qui nous identifie avec le Christ. Une telle identité
est-elle obvie aux autres? Les structures courantes et le style de notre vie religieuse
sont vues par certains comme tellement fragiles qu’elles ne donnent plus aucune
forme à notre vie quotidienne. Nous sommes devenus, selon cette vision, largement
invisibles – non identifiables.
• Dynamisme pastoral: On pose la question pour savoir si nous avons perdu notre ‘tranchant’ en terme de libération, de salut de toute la personne humaine, la promotion des
droits fondamentaux à la justice et à la liberté (Const 5), etc. Peut-être le sens de notre
mission est-il devenu flou et nous sommes devenus nerveux en face des nouveaux défis
apostoliques (migrants et les itinérants, préjudice, xénophobie, le ‘rejet’ du pauvre, etc.).
Pour certains il y a une vraie inquiétude que l’aspect prophétique de notre vocation Rédemptoriste est ignoré ou compromis. Sommes-nous en grande partie installés dans les
milieux et avec des structures dans lesquels notre travail n’est plus missionnaire, en dépit de ce qui est dit dans la Const 15. On se demande si on a abandonné de se demander
et de répondre aux questions exigeantes et inconfortables, telles que ‘Où Dieu veut-il
que nous soyons?’ ou ‘Qui sont les pauvres abandonnés?’.
• Etant donné qu’une ‘loi essentielle de la vie’ est que nous vivions et travaillions
comme communauté (Const 21), quelques-uns déplorent la perception que nous avons
négligé la vie communautaire et qu’il y a eu une perte de l’esprit de contemplation.
• D’autres inquiétudes qui émergent du questionnaire incluent le déclin en nombres de
confrères, Régions avec quelques ou peu de vocations, Régions avec trop d’aspirants,
l’âge avancé des confrères, le manque de formateurs qualifiés, la formation nécessaire pour un monde en changement, les différences dans la culture et les pratiques
qui apparaissent dans les projets communs de formation, et un manque important de
persévérance. Ce sont tous des aperçus valides sur l’état de la Congrégation aujourd’hui.
• Quelques-uns font remarquer le déclin dans la formation intellectuelle au niveau du
troisième cycle [pour une multitude de raisons, incluant celle de ne pas avoir de maisons propres Rédemptoristes pour les études] (Const 90). Il faut noter que la Const 90
dit clairement que ‘les études supérieures ‘comme tout autre chose – sont entreprises’
pour mieux réaliser sa vocation missionnaire.
• Quelques-uns commentent le manque de leadership au niveau local et à celui de
l’Unité et sur le besoin pressant pour la révision et le renouveau des structures du
gouvernement. Ce processus ne peut pas se réaliser en simplement ‘renommer’ les
structures, par exemple, de «Régions» à «Conférences», mais il doit toucher les endroits d’autorité effective et de compétence.
• Finalement, plusieurs des structures que nous avons héritées du passé sont considérées comme ne servant plus la mission de la Congrégation (cf Const 15 et XXIIIème
Chapitre général, 2003, Orientations, 11).
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 7 II. Ce qu’est la Restructuration
27. Un regard général sur la réalité du monde et surtout sur notre conscience missionnaire nous
a conduit à la tâche qui s’exprime par un mot apparemment sec, restructuration. Toutefois
– et très important – ce mot contient quelques conséquences spirituelles importantes.
28. Comme la Congrégation a compris ce mot au cours des quelques dernières années, la restructuration signifie mettre nos structures actuelles (gouvernement général, provinces,
vice-provinces, chapitres, régions et formation, etc.) au service de notre mission. Ceci
nous permet de comprendre que la restructuration n’est pas un but en lui-même, mais un
moyen, une tentative de mieux répondre aux besoins urgents de la mission. Elle consiste,
avant tout, en une évaluation de nos structures; ensuite – si c’est nécessaire – des les questionner et de les repenser. Ceci nécessite un exercice de fidélité créatrice que, ces dernières
années, le Magister a fréquemment demandé aux religieux, hommes et femmes.
29. Restructurer, repenser: il y a un risque ici de réduire cette grande tâche à une opération mentale, à une stratégie ou simplement à une réorganisation. Quand nous parlons de la restructuration, nous pensons en fait à quelque chose de plus profond, motivé par quelques besoins
concrets que la Congrégation doit affronter aujourd’hui.
30. Tout d’abord, nous traitons ici d’une conversion spirituelle, “un changement” qui est un
don de Dieu. Parfois, il manque une vraie joie missionnaire dans notre travail et dans nos
communautés. Ceci peut être un signe d’une théologie fragile et de faibles motivations spirituelles. Fréquemment ce style de vie exprime une résignation implicite, un prélude à se laisser mourir. Parfois, nous tombons dans un piège d’individualisme qui nous conduit chacun à
chercher «sa propre» solution. Nous devons retourner à notre foi en l’Esprit qui fait revivre
tout, choses et personnes, qui fait fleurir la vie de nouveau là où nos yeux ne la voient pas,
qui ouvre la voie dans un désert et crée des rivières dans le désert (Is 43,19). Il est nécessaire
de naître de nouveau et il n’y que la grâce de Dieu qui peut réaliser un tel miracle.
31. La conversion doit mettre l’accent sur notre mission, nous conduisant à comprendre que
Dieu nous montre les nouvelles urgences et ouvre de nouveaux sentiers aujourd’hui. C’est
Dieu qui soulève en nous une nouvelle liberté, une nouvelle disponibilité, une nouvelle
imagination courageuse et une plus grande agilité dans nos structures.
32. Nous avons besoin d’une liberté mentale pour nous libérer de certaines formes de mission,
qui dans le passé nous ont menés à une «définition», donc à une limite, de notre identité.
Comme résultat, quand ces formes entrèrent en crise, les profondeurs de notre être furent
mises en question. Ceci fut particulièrement expérimenté dans les Régions où les missions
paroissiales étaient regardées comme ‘la première expression de notre charisme’. Le besoin
de l’Evangile et du pain que le monde d’aujourd’hui présente appelle une sérieuse révision
de nos méthodes et du contenu de notre proclamation.
33. Dans ce processus, un rôle spécial est donné à la valeur propre de notre consécration religieuse, qui est parfois mise en «parenthèse» dans nos évaluations et nos plans, étant vue
parfois comme une matière «personnelle». Au contraire, la consécration fournit la force la
plus puissante en énergie de notre dynamisme missionnaire; d’elle nous tirons le courage
des prophètes, la volonté de quitter notre pays et les impulsions vers les plus abandonnés.
34. L’expérience nous montre aussi que nous devons être spécialement convertis d’un cléricalisme, envahissant et persistant. Ceci signifie non seulement une manière différente de
comprendre la vocation sacerdotale mais aussi une façon distincte de voir le monde. Nous
avons fait des progrès dans notre partenariat avec les laïcs, et le nombre grandissant de ceux
qui sont engagés dans notre mission réjouit nos cœurs. Toutefois, nous avons encore un
8 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action long chemin à faire pour comprendre le monde de l’intérieur, en dialogue avec les laïcs.
Peut-être que cela nous rendra capables de comprendre que Dieu est déjà à l’œuvre en ce
monde et que notre société a intériorisé plusieurs valeurs de l’Évangile, même si elles ne
sont pas reconnues comme telles. Les laïcs, hommes et femmes, vont nous aider à mieux
identifier la question du salut et à éviter des réponses hâtives et préfabriquées.
35. Notre engagement doit être marqué par la conscience claire et précise d’être des hommes
religieux. Nos Frères nous rendent conscients que notre profession religieuse est ‘l’acte
qui engage toute notre vie missionnaire de Rédemptoristes (Const 54). Comme hommes religieux, les Rédemptoristes sont appelés à donner un témoignage prophétique de la volonté
du Père dans le contexte concret du monde d’aujourd’hui. Comme religieux qui suivent le
Christ, nous voulons assumer et vivre une solidarité qui révèle et proclame la présence rédemptrice de Dieu dans notre vie aujourd’hui.
36. Donc nous devons redécouvrir la vocation et donner une haute valeur au rôle d’un Frère
Rédemptoriste, dans le contexte de la vie communautaire et la consécration commune,
pour raviver un style de service dans tout ce que nous faisons. Le courage et l’imagination
sont nécessaires, et aussi il faut surmonter les préjudices, afin de créer le rôle d’un frère qui
est bien intégré dans la mission et fait une contribution particulière à l’évangélisation.
III. Quelques objectifs de la restructuration
37. Dans la troisième partie de cet Instrumentum laboris, la Commission de la restructuration présente quelques propositions concrètes pour l’action, qui doivent être décidées par le Chapitre
général. Ils spécifient clairement quelques objectifs auxquels la restructuration est dirigée:
donnant une plus grande autorité aux Régions, favorisant un échange de personnel, accordant
une plus grande agilité au Chapitre général, etc. Ce sont les objectifs les plus généraux. Sur la
base de notre expérience, nous aimerions présenter quelques-uns plus concrets, qui sont euxmêmes des raisons pour lesquelles nous devrions revoir nos structures.
38. Nous pensons que nous devrions d’abord citer la formation, particulièrement, la formation
initiale. La Congrégation doit préparer des futurs missionnaires qui sont capables de travailler dans un groupe international. Plus qu’avant, nos noviciats et théologats ont besoin de
devenir internationaux ou des centres interprovinciaux pour la formation où le service de
formateurs qualifiés est donné et une solide formation Rédemptoriste est intégrée avec les
sciences académiques.
39. De plus, il apparaît que nous avons un urgent besoin d’une coordination plus efficace et
meilleure des activités pastorales communes dans toute la Congrégation mais qui arrivent
seulement au niveau local. Par exemple, nous pensons ici au ministère des jeunes, au partenariat dans la mission, nos efforts dans le monde des communications de masse et de la publication, sanctuaires et écoles de ministères. On peut citer plusieurs autres exemples, cependant tous indiquent le besoin d’un plus grand effort pour obtenir une vision commune,
une évaluation de nos ressources et le partage d’expériences. Pour traiter ce besoin, il y a
une urgence de trouver de nouvelles structures.
40. On perçoit un grand besoin pour l’action sociale. Si l’évangélisation fournit la raison d’être
essentielle pour la Congrégation dans l’Église, elle doit aussi aller la main dans la main
avec l’option pour les pauvres (Const 5). De plus – et ceci est un signe des temps – le
monde contemporain croit notre proclamation dans la limite où nous faisons des gestes
concrets pour la libération de toute la personne humaine (Const 5). Nous, qui avons eu la
chance de visiter plusieurs des 78 pays du monde où la Congrégation travaille aujourd’hui,
nous sommes émerveillés de voir ce qui a été accompli et ce qui continue : écoles pour les
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 9 pauvres, projets fournissant des habitations et de l’eau, associations pour la solidarité, volontaires, facilités pour les infirmes, etc. Quelques confrères élèvent leur voix et contribuent
leur énergie pour les mouvements contre les structures politiques, légales et économiques
injustes de la société. Mais il est aussi vrai que plusieurs Unités font «ce qu’elles peuvent»
avec leurs ressources incertaines. On a besoin d’une plus grande coordination afin
d’accroître ce qui se fait et devienne plus visible dans le processus de solliciter et organiser
les ressources. Ceci peut aussi ouvrir de nouvelles chances pour l’évangélisation.
41. Nos finances sont repensées d’une manière globale. Nous ne devons pas oublier plusieurs
choses qui ont été accomplies ces dernières années. Les généreuses contributions de plusieurs Provinces au Fonds de Solidarité de la Congrégation doivent être reconnues, parce
que, dans plusieurs cas, ce Fonds nous a permis de répondre à de vraies urgences. Toutefois, la réalité de nos finances reflète une ‘mentalité’ provinciale. Quelques Unités ont
beaucoup de ressources, alors que d’autres luttent pour survivre. Quelques Unités demandent régulièrement de l’aide au Gouvernement général, d’autres n’osent pas demander à
cause d’un sens erroné d’autonomie ou peut-être parce qu’elles sont gênées. Il y a un besoin
pour un fonds commun au niveau de la Congrégation, surtout pour les projets qui dépendent
directement de toute la Congrégation et donc devraient être acceptés comme une responsabilité partagée: e.g. le Fonds de Solidarité, un Fond éventuel pour l’Afrique et Madagascar,
l’Académie Alphonsienne et les institutions aux soins du Gouvernement général. On a besoin de politiques claires mais, encore plus, d’une nouvelle mentalité qui va nous amener à
partager globalement avec tous, ‘selon les besoins de chacun’ (Ac 2,45).
42. Un autre exemple qui appelle la restructuration serait les divers services au niveau central,
qui regardent la Congrégation comme un tout et non comme individu (V-)Province.
L’Académie Alphonsienne est le cas le plus évident, mais il y en a d’autres, tels que
l’Office des communications, l’Institut historique, les Archives générales, le Sanctuaire de
Notre-Dame du Perpétuel Secours, la promotion de nos Saints et Bienheureux et les autres
offices de la Curie générale. Ces institutions exigent du personnel qualifié et un engagement
généreux de la part des Unités, plutôt que du Gouvernement général qui a périodiquement à
aller quêter pour résoudre un problème qui nous concerne tous. La restructuration devrait
aider dans ce secteur aussi, en émondant des ‘branches’ moins utiles et revitalisant celles
qui sont les plus nécessaires.
43. Ensemble avec ces exigences, un besoin spécial se présente dans les communautés internationales et interprovinciales, qui pourraient fournir une solution possible à la question du
soin pastoral pour les immigrants et les groupes multiculturels ou multilingues (e.g. ministère
dans les sanctuaires). Un rôle décisif pourrait être joué par le Gouvernement général en collaboration avec les Régions, mais une forte parole du Chapitre général regardant la restructuration pourrait certainement accélérer le processus. Parmi les possibilités, on considère donner
au Conseil général de déléguer la juridiction à la présidence de la Région/Conférence en vue
de gouverner les nouvelles communautés internationales.
44. Poussés par la Parole de Dieu et inspirés par nos Constitutions et Statuts, la restructuration
est essentiellement une tâche de discernement orientée vers la réalisation d’objectifs
concrets. Notre principale intention est de placer tout ce que nous avons et faisons, plus efficacement et fidèlement, au service du Royaume, ‘suivant l’exemple du Jésus-Christ, le
Rédempteur, en prêchant la Parole de Dieu aux pauvres, selon ce qu’il a dit de lui-même: ‘Il
m’a envoyé évangéliser les pauvres’ (Const 1).
45. Après avoir fait tout ceci, nous devons nous rappeler que nous ne sommes que de simples
serviteurs (Luc 17,10). D’une part, nous espérons que notre rôle dans l’Église deviendra toujours plus signifiant et efficace, et ainsi résultera dans une proposition plus claire de notre
10 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action vocation afin que de nouveaux candidats puissent nous joindre dans notre mission. D’autre
part, nous savons que c’est le Seigneur de la moisson qui fournit les ouvriers pour la moisson (Mt 9, 38). Ainsi, le grand moyen de la prière nous aide à discerner justement et à mériter le don de nouvelles et abondantes vocations.
46. Enfin, nous aimerions signaler que le principe d’adaptabilité consacré dans les Constitutions & Statuts (Consts. 17, 18, 33, 65, 90 et 123; Sts. géns. 011c, 016, 025, 030, 037 et
046-2) peut être déjà vu au travail dès les premiers jours de la Congrégation. Le développement de la Congrégation sous Alphonse, son expansion sous s. Clément, son établissement des Provinces (1841) et la réunification de la Congrégation sous le P. Mauron (1869)
peuvent être lus comme des restructurations.
47. Peut-être que la restructuration la plus radicale jamais entreprise par la Congrégation fut
l’élaboration des nouvelles Constitutions et Statuts, promulgués le 25 février 1982.
48. Ces dernières années nous avons vu comment une variété de courageuses initiatives de relations entre les Unités, la formation initiale et la solidarité, ont conduit à de nouvelles structures.
49. En commençant avec le XXIème Chapitre général de 1991 et continuant avec le XXIIIème
Chapitre général de 2003, le thème de la restructuration a été un souci constant. Le dernier
Chapitre général demanda au ‘Chapitre général de continuer la restructuration de la
Congrégation’ (Orientations, 11.1) et la Commission pour la restructuration a été mandatée
par le Chapitre général de continuer ce processus plus avant. Il est significatif qu’à toutes
les rencontres du milieu du sexennat (2006) et à toutes les rencontres pré-capitulaires
(2009) il y a eu un consensus sur le besoin de restructurer ainsi que l’acceptation des principes de restructuration et entente sur la direction générale du processus en préparation pour
le XXIVème Chapitre général.
CHAPITRE II
FIDÉLITÉ À NOTRE VOCATION MISSIONNAIRE
DANS UN MONDE EN CHANGEMENT
Dans cette section nous soulignons quelques attitudes et valeurs qui ont émergées au cours des rencontres en préparation du Chapitre général ainsi qu’aux rencontres régionales pré-capitulaires et
dans les conversations avec le Conseil général. Nous réfléchissons aussi sur comment des concepts
clefs dans notre spiritualité rédemptoriste peuvent illuminer le défi de la restructuration.
I. Attitudes et Valeurs
50. Même avant que la Commission de la restructuration commence à travailler, il était clair que
le principal souci pour les Rédemptoristes est la Mission de la Congrégation. Ce souci pour la
Mission est reflété dans le premier principe de la restructuration.
51. Le concept dans lequel notre Mission est structurée est la vocation religieuse à laquelle nous
avons été appelés et donc l’appel à la conversion continuelle, pour servir les plus abandonnés
et les pauvres et développer les diverses dimensions de solidarité. C’est ce contexte qui inspire les autres principes pour la restructuration.
52. Cela demeure un souci de préserver l’intégrité et l’unité de notre appel. Notre fidélité au Christ
le Rédempteur et Sa Mission, notre identité comme religieux consacrés, notre vie commune et
notre témoignage prophétique sont une seule chose. Ils constituent notre Vita Apostolica.
L’intégration de la restructuration avec toute notre vie apostolique est exprimée avec vigueur
dans le Communicanda 1, Appelés à donner nos vies pour la Rédemption abondante, 2004.
53. L’énergie pour la restructuration vient de notre dynamisme missionnaire. Comme Congrégation nous voulons éviter la bureaucratie inutile. Nous devons toujours chercher à faire d’abord
ce qui sert le mieux les abandonnés et les pauvres, ceux qui ont droit à notre attention et énergie comme Rédemptoristes. Cette mission de la Congrégation est toujours notre premier souci. En donnant nos vies pour la Rédemption abondante nous nous plaçons sous la direction de
l’Esprit, de sorte que nous puissions «toujours coopérer plus entièrement à la réalisation du
mystère de la Rédemption du Christ» (Const 10).
54. Au cours de la préparation du Chapitre général, quelques intuitions sur la restructuration ont
montré comment le processus peut être comparé à l’exode biblique. La restructuration signifie
souvent quitter ce qui est familier pour ce qui est nouveau, laissant le passé pour l’avenir et se
mettre en un voyage de foi. L’exode de saint Alphonse de Naples peut nous donner le courage
de partir du familier, si cela veut dire que les pauvres abandonnés seront évangélisés. Ce processus de la restructuration a déjà été comparé à la kenosis (Communicanda 2, Rédemption,
2006, 43) et donc s’ajustant bien avec la compréhension du distacco, une liberté de servir la
Mission du Christ.
55. Nous avons appris de notre propre histoire aux Chapitres généraux qu’aucune simple formule
ou slogan peuvent d’eux-mêmes traiter chaque issue, résoudre chaque problème ou exprimer
chaque espoir. Notre but devrait être la continuation efficace d’un processus fidèle et continuel de restructuration.
56. L’appel pour une réflexion théologique enracinée dans l’expérience pastorale nous encourage à regarder la restructuration à la lumière de quelques-uns des concepts clefs de la spiritualité Rédemptoriste.
12 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action II. Concepts clefs
Mission: l’élan pour la restructuration
57. Comme il ne peut y avoir aucun doute sur la rapidité du changement dans notre monde,
ainsi il n’y a aucun doute sur la vocation de la Congrégation dans ce monde en changement. Notre vocation trouve sa source ultime dans la vie en Dieu, en fait dans la Mission
de Dieu (Missio Dei). La Mission de Dieu nous est connue dans la Mission du Verbe incarné et la Mission de l’Esprit. La Mission de Dieu est d’attirer tous les peuples à la vie
de Dieu. Il y a la Mission parce que Dieu aime le peuple.
58. Notre existence elle-même comme institut religieux est définie par notre participation à la
Mission du Christ (Const 23), qui est le mandat donné à l’Église (Const 1). Appelés à être avec
Lui et être envoyés pour prêcher (Mc 3,14), nous nous voyons comme «auxiliaires, compagnons et ministres de Jésus-Christ dans la grande œuvre de la Rédemption» (Const 2). Ainsi
nous utilisons le langage de Mission pour nous identifier. Nous parlons «d’élan missionnaire»
(Const 1) avec lequel nous répondons aux besoins des pauvres les plus abandonnés, de notre
charisme missionnaire (St gén 021), de solidarité missionnaire (Const 29) symbolisée dans notre célébration de l’Eucharistie. Il est clair que notre Mission «de suivre l’exemple de JésusChrist, le Rédempteur, en prêchant la parole de Dieu aux pauvres» ne peut pas être réduite à
aucune forme particulière d’activité apostolique. Plutôt, elle est authentifiée par son dynamisme missionnaire» (Const 14). Employant la terminologie de saint Alphonse, notre mission
est un chemin «pour continuer Jésus-Christ, pour continuer la mission du Sauveur». Nous
agissons avec un don de l’Esprit qui précède et enracine tous nos efforts.
59. A l’occasion du Chapitre général, on nous demande d’examiner notre fidélité à cette vocation missionnaire (Const 107). Un tel examen ne peut pas se contenter de choses extérieures
ni de considérations de statistiques. Nous devons examiner notre conscience comme
Congrégation. Alors que nous rendons grâce pour la vitalité missionnaire continue et que
nous nous réjouissons de plusieurs signes d’espérance, nous devons affronter les questions
provocatrices sur notre Mission.
60. Nos méthodes missionnaires ont-elles besoin d’être renouvelées: que devons-nous retenir, que
devons-nous modifier et que devons-nous abandonner (Const 17)? Comme la voix de Dieu
nous défie constamment à travers l’Église et le monde (Const 108), nous devons nous demander regardant les initiatives hardies si, oui ou non, nous en avons prises. Nous devons aussi regarder la qualité du dévouement avec lequel nous réalisons la mission de la Congrégation et
comment nous développons et adaptons les formes de notre activité missionnaire (Const 13).
Nous sommes-nous, par exemple, installés ‘dans des milieux et des structures’ qui ne sont plus
missionnaires; quels moyens nouveaux avons-nous initiés pour prêcher l’Evangile à toute
créature? (Const 15). Avons-nous perdu de vue la vision d’un Chapitre général précédent qui
se demandait comment être évangélisés par les pauvres (XXème Chapitre général, 1985)?
61. Parce que la Mission est d’une importance suprême pour nous, nous devons réfléchir sur
les structures que nous employons pour faciliter la Mission. Nous acceptons tous que les
structures sont un moyen pour une fin. Elles doivent servir la Mission de la Congrégation.
La question que nous affrontons est de savoir si oui ou non nous pouvons affronter les défis de notre monde en changement, d’une manière plus créatrice et plus efficace, à l’aide
de structures différentes.
62. Etant donnés les grands changements de notre monde et l’impact de ces changements sur
l’Eglise, il est impératif pour nous de revoir les structures de nos activités apostoliques (Mission), d’affermir notre vie communautaire, d’approfondir notre engagement au Rédempteur,
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 13 de perfectionner notre formation, d’adapter et de développer notre système de gouvernement
afin de pouvoir être toujours plus fidèles à notre Mission. Ces divers aspects de notre vie sont
unis entre eux par le sens que notre vie est une Vita Apostolica, «une vie spécialement consacrée à Dieu et une vie de travail missionnaire» (Const 1). Notre profession religieuse comme
Rédemptoristes rend missionnaire chaque aspect de notre vie (Const 55). Toute nouvelle
structure doit aussi être intégrée et en vue de notre Vita Apostolica.
63. Dans le processus conduisant à ce Chapitre général, il est devenu de plus en plus clair que les
défis de la formation initiale, l’urgence pour de nouvelles et courageuses initiatives pastorales, le besoin de communautés internationales et le rôle de la solidarité pour les finances et le
personnel, exigent des structures qui traitent plus efficacement ces aspects de notre Mission.
Conversion: le contexte pour la restructuration
64. La condition pour nous tourner vers Dieu (conversion) c’est que Dieu s’est d’abord tourné
vers nous et continue de le faire. C’est le modèle articulé dans 1Jn 4,10:’Voici ce qu’est
l’amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimés et qui a envoyé
Son Fils …’ La conversion de Dieu vers nous fonde toutes nos conversions vers Dieu. Telle
est l’influence de l’individualisme que les catégories religieuses sont souvent privatisées.
La réalité théologique, toutefois, est qu’en se tournant (conversion) vers nous, Dieu appelle
la Congrégation à l’existence, Dieu appelle la Congrégation à répondre dans amour, Dieu
appelle la Congrégation à une conversion continuelle.
65. Nous avons des Constitutions inspirantes sur notre vocation comme «apôtres de la conversion» (Const 11); nous lisons sur la «conversion continue et totale», «conversion du cœur»,
«conversion nécessaire», «conversion intérieure» et «conversion de la communauté»,
(Const 11, 41 et 42). Derrière ces phrases, il y la vérité théologique que la conversion n’est
pas seulement une partie (encore moins, un simple point de départ) pour être un disciple: la
conversion constitue l’être d’un disciple. La conversion chrétienne est ‘continue’, i.e. non
brisée, ininterrompue. Pour nous Rédemptoristes, alors, la conversion continuelle est une
structure spirituelle, non négociable, de nos vies. L’emphase mise sur notre conversion individuelle et notre ministère de convertir les autres peut ombrager la réalité théologique que la
Congrégation comme Congrégation est elle-même appelée à la conversion continuelle. Une
telle conversion de la Congrégation est une partie intégrale de la vocation de la Congrégation. C’est une structure de la Congrégation sans laquelle la Congrégation ne peut pas être
fidèle à sa vocation. Le Communicanda 2, Rédemption, 2006, l’appelle une conversion à la
compassion, qui se manifeste dans la kenosis: ‘Il n’est pas difficile de voir la restructuration
comme une sorte de dépouillement de soi…un refus de s’attacher avec entêtement à la gloire
du passé ou d’accepter avec complaisance les limitations du présent.’(43). La restructuration
est en fait une forme de distacco fondamental pour toute la Congrégation.
66. La conversion est donc une structure qui doit faire partie de l’examen collectif de conscience
que le Chapitre général est appelé à faire. Dans ce regard, nous avons besoin d’être conscients non seulement de nos propres options personnelles et fondamentales, mais aussi des
options fondamentales de la Congrégation. Les deux ont besoin d’être exprimées dans les
dynamiques de la restructuration. Parce que pour les deux, le confrère individuel et la
Congrégation comme un tout, il est question de ‘conversion missionnaire’ (Communicanda
2, Malheur à moi si je n’annonce l’Évangile, 1999, 21-24. Il est instructif de constater que
la spiritualité contemporaine de la conversion, tout en reconnaissant les différents degrés de
conversion (intellectuelle, morale, et religieuse), connecte aussi la conversion aux problèmes
de justice et paix. La conversion doit prendre une forme interpersonnelle, autrement la
question demeure: ‘Comment l’amour de Dieu demeurerait-il en celui qui a les biens du
14 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action monde et voit son frère ou sa sœur dans le besoin et qu’il refuse d’aider?’ (1Jn 3,17). Elle
doit avoir une forme sociale et elle doit avoir des structures qui la supportent. Si la
conversion n’affecte pas les relations personnelles, si elle ne trouve pas son expression dans
des institutions sociales et si elle ne trouve pas de manifestations structurales, elle demeure
dans le royaume de pensées vides.
67. Le processus de la restructuration peut donner expression à la ‘conversion continuelle’ décrite
dans la Constitution 54, qui augmente notre «disponibilité pour le service des autres».
Rédemption: recevoir et donner la vie abondante
68. Ecrivant sur le ‘jugement’ comme un cadre pour apprendre et pratiquer l’espérance, Benoît
XVI regrette que ‘la foi chrétienne a été individualisée et d’abord orientée vers le salut de
l’âme du croyant’ (Spe Salvi, 42). C’est alors d’autant plus consolant de remarquer que nos
Constitutions et Statuts présentent une vision de la rédemption qui ‘atteint l’homme dans sa
totalité’ et ‘conduit à leur perfection et transforme toutes les valeurs humaines’. (Const 6).
69. Enracinée quotidiennement dans ‘la contemplation des mystères de la Rédemption (Const 31)
et s’efforçant toujours de vivre au cœur du mystère de la Rédemption, la Congrégation, ces
dernières années, s’est concentrée sur le sens de la Rédemption. Plusieurs riches intuitions
sont apparues quand nous avons accepté le thème de ‘Donner nos vies pour la Rédemption
abondante (XXIIIème Chapitre général, 2003), étudié le Communicanda 2, Rédemption,
2006, et médité les «Lectures sur la Rédemption» (2006). La Rédemption abondante que
nous célébrons n’est pas seulement la libération du mal, mais une expérience mutuelle de la
vie partagée, humaine et divine. Ce qui est clair c’est qu’aucune limite ne peut être imposée
aux horizons de la Rédemption. Nous sommes tous saisis dans une abondance de grâces qui
surpasse tous nos concepts et nos catégories; nous sommes saturés par la vie ressuscitée qui
ne connaît aucune limite. Tous les aspects de nos vies, comme individus et comme Congrégation, sont touchés par le Christ Ressuscité. Même, examiner et réviser les structures qui
forment nos vies et la mission est un aspect de la grâce de la Rédemption.
70. Une mesure de l’effet de la Résurrection dans nos vies comme Rédemptoristes est jusqu‘à
quel point nous laissons la Rédemption transformer nos vies et comment libres nous pouvons
être avec toute structure particulière. ‘Voici, je fais toutes choses nouvelles’. (Ap 21,5). Peu
importe combien vieux nous sommes, comme individus ou comme une Congrégation, dans le
Christ nous sommes toujours nouveaux! La flexibilité et l’adaptabilité sont des caractères de
famille des Rédemptoristes! Les Constitutions et les Statuts reconnaissent que l’adaptation et
le développement (cf Const 13) font partie de l’expérience permanente de la Rédemption.
C’est une question non seulement pour les individus (Const 33) mais aussi pour les communautés (Const 18), pour les diverses Unités de la Congrégation (Const 123) et pour la
Congrégation comme un tout (Const 98). A travers une telle adaptation de notre dynamisme
missionnaire nous voyons la Rédemption à l’œuvre dans nos structures.
71. Délaissant une manière de penser influencée par la privatisation de la religion, nous sommes appelés à penser non seulement comme individus mais comme Congrégation, comme
un corps et un esprit dans le Rédempteur. Parfois ceci est résumé dans le slogan ‘Pense globalement, agis localement’. On nous a rappelé que ‘Nous avons une manière instinctive et
pastorale de comprendre et d’annoncer la Rédemption’ (Communicanda 2, Rédemption
2006, 10), qui va trouver un nouvel élan dans de meilleures structures. Des structures qui
renforcent une approche purement individuelle de notre Vie Apostolique ne peuvent pas
développer l’abondance de la Rédemption qui inclut toutes les structures. Adapter nos
structures fait partie de la ‘Rédemption permanente que le Fils de Dieu ne cesse de poursuivre dans le monde’ (St gén 017a).
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 15 72. Comme le mystère de la conversion permanente, la rédemption de nos structures est aussi
un processus permanent sous la conduite de l’Esprit-Saint. Nous avons l’expérience de ceci
au cours de l’histoire de la Congrégation. Cela va demeurer avec nous comme nous grandissons en charité apostolique. Comme toute rédemption, c’est un processus coûteux. Pour
le Christ il a coûté «pas moins que tout» et pour nous, il peut peut-être demander le haut
prix de quelques changements radicaux dans notre manière de penser et de vie quotidienne.
Pour quelques-uns, ceci peut exiger une nouvelle expérience de l‘exode’.
Espoir en l’action: partager l’espoir des pauvres
73. Nous vivons dans un temps d’incertitudes et c’est pourquoi il est impératif que les chrétiens
témoignent de l’espérance durable que la foi professe: ‘Sans fléchir, continuons à affirmer
notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis’ (He 10, 23). Dans un temps de tergiversations et de scepticisme largement répandu pour la possibilité de la justice et de la paix,
plusieurs tombent dans une vision étroite, d’attentes limitées et même dans un manque de
vrai espoir. D’autant plus alors, les chrétiens devraient non seulement offrir une vision
pleine d’espérance pour l’humanité mais montrer ce que cette vision signifie en pratique.
L’avenir n’est pas une réalité que nous attendons, plutôt c’est une réalité qui est créée par
les chrétiens remplis d’espoir dynamique.
74. La parole de Dieu est ‘quelque chose de vivant et d’actif (He 4,12). L’activité de la Parole
apporte le Règne de Dieu. En fidélité à notre appel à proclamer la Parole, nous remplissons
déjà le plan de Dieu. Notre message – la Parole de Dieu – n’est pas seulement informatif
(apportant de l’information) mais performatif (apportant quelque chose). Etre disciple, être
missionnaire, être Rédemptoriste, c’est croire en un avenir qui est déjà commencé. Cette
croyance, remplie de foi et d’espérance dans l’avenir, nous invite et nous motive à vivre une
manière alternative de vie, un style de vie contre-culturel, orienté au Royaume, dont le témoignage manque beaucoup à l’époque nouvellement globalisée et changeante, dans laquelle
nous nous trouvons. Une telle manière de vie alternative, vécue dans une ‘communauté ouverte’ (Const 43), est elle-même une mission et un signe vivant d’espérance pour nous
comme Congrégation et pour ceux qui sont dans le plus grand besoin.
75. La Constitution 10 nous dit que tous les Rédemptoristes sont appelés ‘à témoigner de leur espérance (cf 1P 3,15). Nous sommes appelés ‘des témoins vivants d’espérance (Const 43) et
‘des signes d’espérance pour les pauvres’ (Const 65). Depuis notre formation initiale nous devons ‘être enracinés dans une espérance inépuisable et lucide …qui ne déçoit pas.’ (Const 81).
76. Ce qui est dit dans les Constitutions et les Statuts des confrères individuels peut être dit de la
Congrégation comme telle. La Congrégation est appelée à être un signe d’espérance pour
l’humanité et l’Église. La Congrégation doit être enracinée dans cette inépuisable et lucide
espérance qui caractérise notre formation. Nous sommes dans une «démarche d’espérance»
(Communicanda 2, Rédemption, 2006, 44). Partager la mission du Christ, c’est partager dans
la transfiguration du monde. Quelque chose du reflet de la transfiguration du Christ est reflétée dans l’inépuisable espérance de la Congrégation. Comme saint Paul le laisse entendre,
l’espérance pénètre toute la création comme elle lutte vers le salut, ‘la création livrée au pouvoir du néant - non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’a livrée – elle garde
l’espérance, car elle aussi sera libérée’ (Rom 8,20-21).
77. Précisément parce que la Congrégation s’efforce d’être fidèle à sa vocation, elle fait
l’expérience d’une sainte impatience pour répondre toujours plus intensément à Dieu et aux
besoins des pauvres. La ‘divine impatience’, poussée par l’Esprit, sera toujours là et conduira
la Congrégation constamment à examiner si elle est fidèle à sa propre mission. C’est cette
impatience qui conduit la Congrégation en ce temps à examiner ses structures pour voir si ‘la
16 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action Congrégation se montre toujours docile aux appels que Dieu ne cesse de lui adresser par la
voix du monde et de l’Église.’ (Const 108).
78. La poussée vers la restructuration est donc un signe d’espérance en acte. En n’étant pas effrayés de regarder à tous les aspects de notre vie pour le bénéfice de la Mission, nous disons
que nous croyons dans l’assistance du Saint-Esprit, que nous croyons dans l’avenir de la
Congrégation et que nous sommes conduits par un plus grand dynamisme pastoral pour le
bien des pauvres et des abandonnés. Nous partageons l’espérance de saint Alphonse qui dans
les jours les plus sombres de la division de la Congrégation naissante, qui disait : ‘Soyons fidèles à Dieu parce que Dieu n’est pas sur le point d’abandonner la Congrégation.’ La restructuration comme l’espérance en acte arrive déjà parmi nous; elle est déjà en effet une catégorie
performative et non pas purement notionnelle. Le logo désigné pour ce Chapitre général veut
déjà l’exprimer ‘l’espérance en acte’.
Solidarité: nouveaux moyens d’être ‘d’un seul cœur et d’une seule âme’
79. L’étymologie de ‘solidarité’ dérive du mot ‘solide’ signifiant ‘libre d’espaces vides, ferme,
substantiel’. Le sens du dictionnaire de ‘solidarité’ donc est bien «d’être un dans les intérêts’.
Evidemment, le mot a pris une signification politique et culturelle et se trouve maintenant dans
le vocabulaire religieux. Ecrivant dans Sollicitudo Rei Socialis (1987), le Pape Jean-Paul II disait: «Celle-ci (la solidarité) n'est donc pas un sentiment de compassion vague ou d'attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes proches ou lointaines. Au
contraire, c'est la détermination ferme et persévérante de travailler pour le bien commun, c'està-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes vraiment responsables de
tous. (38). La forme la plus radicale de solidarité connue de nous est la solidarité de Dieu avec
nous dans Son Verbe Incarné, Jésus, notre Rédempteur. De cette solidarité incarnée surgit notre intimité Rédemptoriste au peuple et notre intérêt pour les pauvres abandonnés.
80. Dans la définition de nous-mêmes nous parlons de ‘solidarité avec les pauvres’ (Const 5 et 65
et St gén 046,2) et de l’eucharistie comme le signe de notre ‘solidarité missionnaire’ (Const
29). Dans le gouvernement de la Communauté Apostolique, ‘Le principe de solidarité, qui assure une vraie coopération entre les institutions du même niveau et entre les membres euxmêmes, doit être maintenu.’ (Const 95). Ce principe souvent trouve sa chaleureuse et complète expression dans la traditionnelle hospitalité. Elle est certainement manifeste dans les
multiples efforts pour les pauvres et les abandonnés, si caractéristiques de notre mission. Fréquemment, toutefois, ce principe a été expérimenté, en grande partie, ‘à distance’.
81. La Congrégation a déjà été interpellée à penser à la solidarité de manières créatrices. Communicanda 4, Qu’un cœur et qu’une âme: Une réflexion sur la solidarité dans la Congrégation,
2002, nous a invité à penser en termes de solidarité dans la prière: ‘Est-il possible
d’imaginer une vraie communauté apostolique où la prière est absente ou seulement une routine? Sans la prière constante, nous risquons de réduire la Mission à de petites activités qui
correspondent exclusivement à ce que nous voulons faire ou à ce que nous pensons pouvoir
faire’ (p 13). Quand il parle de solidarité dans la mission, la première question proposée par
le Communicanda n’est pas au sujet de projets conjoints mais au sujet de la solidarité dans
l’Esprit. «En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu. (Rom
8,14). Nous sommes appelés à vivre de ‘l’esprit d’adoption’, comme héritiers unis au Christ,
un esprit qui est évident dans la ‘culture Rédemptoriste’ au milieu de diversités déroutantes.
Etre ‘d’un seul cœur et d’une seule âme’ (Ac 4,32) nous conduit à la solidarité dans la
charité et donc à un partage généreux de toutes nos ressources.
82. Un tel renouveau de la solidarité la rapproche beaucoup plus de l’expérience de chaque jour,
comme il arrive déjà dans plusieurs aspects de la vie de la Congrégation, encore plus, dans
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 17 les nouvelles communautés internationales. Cela élargit la compréhension de la solidarité de
la relation entre confrère à confrère et des efforts isolés pour supporter ceux qui sont dans les
plus grands besoins à une solidarité structurale avec de nouvelles et riches entreprises qui
bénéficient aux Unités et aux Régions impliquées, ainsi qu’au peuple rejoint par de tels projets créateurs. Nous avons besoin de nouvelles structures pour traiter l’urgence critique d’un
triple dialogue qu’une vraie solidarité exige, à savoir, dialogue avec les pauvres, avec les
cultures et avec les grandes religions du monde. Une solidarité restructurée et ’globalisée’
implique et stimule toute la Congrégation dans la lutte pour la justice et la paix. Une solidarité restructurée est justement mise en œuvre comme une ‘passion’: passion pour le Rédempteur et passion pour l’humanité.
Conclusion: La restructuration comme un don
83. La restructuration peut paraître être une tâche assez exigeante, mais elle n’est pas une tâche;
elle est une grâce, un don à la Congrégation.
84. La signification de la restructuration pour la Congrégation peut être assombrie dans l’analyse
contemporaine de l’acte de donner et de recevoir un don. En commençant par ‘la surabondance
de donner’ nous pouvons apprécier plus profondément la gratuité absolue du don de Dieu qui ‘a
tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique’ (Jn 3,16). Comme l’icône parfaite du
Père, le Fils ‘s’est dépouillé’ (Phil 2,7) et donna ‘sa vie en raison pour plusieurs’ (Mc 10, 45).
Nous sommes dans un nouveau monde du don de soi: le Père donnant tout au Fils et le Fils
donnant tout au Père, «Tout ce qui est è moi est à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi.’ (Jn
17,10). Ainsi la théologie chrétienne est marquée par une abondance qui évoque l’absolue générosité qui est Dieu. Paul aussi emploie le langage de la profusion et de l’exubérance. Il n’y a pas
de place pour l’étroitesse d’esprit, la petitesse du cœur ou un esprit de calcul. C’est une norme
du Nouveau Testament que ce qui est reçu comme don doit être donné comme don. Le don est
donné de telle façon que celui qui reçoit devient en retour un donneur. Comme Rédemptoristes
on nous offre le don de la restructuration afin que nous puissions offrir ce que nous recevons
d’une manière tout à fait nouvelle et d’une façon rafraîchissante.
85. Les Constitutions et les Statuts parlent de faire le “don total” de nous-mêmes (Const 56),
pratiquement ‘donnant nos vies pour la Rédemption abondante’. Une telle reddition de
nous-mêmes rend disponibles à ceux qui sont dans le plus grand besoin les dons en nature
et en grâce que la Congrégation a reçus. L’Esprit, nous guidant à nous donner nous-mêmes
sans réserve, permet aux autres de devenir de généreux bienfaiteurs à leur tour et ainsi
continue le travail généreux de la Rédemption.
86. Comme un don, la restructuration montre déjà sa valeur dans les domaines de la formation
et de la mission. Il appartient au Chapitre général de répondre à la grâce du moment et
‘proposera à la Congrégation les orientations dont elle a besoin pour se renouveler dans une
fidélité plus grande à elle-même et au service de l’Église et des hommes.’ (Const 109)
CHAPITRE III
RESTRUCTURATION POUR LA MISSION
RAPPORT DE LA COMMISSION POUR LA RESTRUCTURATION
PROPOSITIONS
87. En accord à notre façon de faire traditionnelle, cette restructuration veut ouvrir de nouveaux
horizons pour notre mission rédemptoriste en mettant en commun nos efforts afin d’offrir
un meilleur apport aux besoins pastoraux de notre temps. Ceci fait intrinsèquement partie
de notre Vita Apostolica. Ce projet est une invitation pressante à poursuive ce processus de
changement, processus qui doit engager tous les confrères, mais surtout les plus jeunes qui
constitueront la prochaine génération de Rédemptoristes.
88. C’est dans cet esprit que la Commission pour la restructuration présente les propositions
formelles qui suivent et contiennent autant les principes de restructuration que leur mise en
application dans de nouvelles structures. Les principes de la restructuration nous font voir
avec évidence la nécessité d’une nouvelle solidarité et d’une plus grande flexibilité dans notre
réponse missionnaire aux besoins de notre temps, ce qui doit se traduire par la mise en
pratique dans de nouvelles structures.
PREMIÈRE PROPOSITION
LES SIX PRINCIPES DIRECTEURS DE LA RESTRUCTURATION
Les six principes directeurs suivants sont proposés comme des critères généraux et la raison d’être du projet global de la restructuration de notre Congrégation face à sa mission.
I. La restructuration a pour but la mission
89. Notre mission rédemptoriste consiste à prêcher l’Évangile aux pauvres, où qu’ils soient,
d’annoncer l’abondance de la rédemption, d’être avec les abandonnés en suivant l’exemple de
Jésus Christ, (Consts 1-5). Le point de départ de notre animation et de notre vie rédemptoriste
sera toujours la mission d’une rédemption abondante.
90. La fidélité à cette mission exige le choix et la mise en application de priorités apostoliques. Il
s’ensuit que ce n’est pas n’importe quelle tentative apostolique, si louable soit-elle, qui puisse
être acceptée comme une expression valable de notre charisme missionnaire. La fidélité à notre mission doit être la raison d’être et le but d’une restructuration authentique. Cette fidélité
exige discernement et décision.
II. La restructuration en vue de la mission doit nous stimuler et nous amener à un réveil de notre identité, à une conversion de nos mentalités en rapport avec notre appel. Elle doit susciter une nouvelle disponibilité pour la mission. Sinon, tout cela ne
nous mènera nulle part.
91. En tout premier lieu, nous sommes des missionnaires qui, vivant ensemble dans une communauté basée sur la foi en Jésus Christ, sommes consacrés au charisme rédemptoriste et cela, d’une façon beaucoup plus profonde que notre enracinement dans notre culture ou notre
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 19 nationalité. La restructuration en vue de la mission est un appel à redécouvrir notre consécration religieuse. Cela favorise l’émergence d’une nouvelle mentalité, ce qui est nécessaire pour
faire face aux défis actuels de l’évangélisation.
92. Cette nouvelle mentalité doit être explicite dans les directoires de formation initiale (Ratio
Formationis) pour la nouvelle génération de rédemptoristes.
III. La restructuration en vue de la mission devrait nous amener à accompagner les
plus abandonnés, surtout les plus pauvres. À cette fin, la restructuration devrait
aussi se faire autant à l’intérieur de nos unités et de nos conférences qu’au-delà de
celles-ci.
93. Être parmi les plus abandonnés et spécialement les plus pauvres, c’est la raison d’être de
notre Congrégation dans l’Église (Const 5). La catégorie «des plus abandonnés, spécialement les plus pauvres» ne peut pas être élargie indéfiniment de manière à inclure toutes
les formes imaginables de pastorale, mais elle doit inclure, de notre part, une attention
pastorale envers les immigrants et les déplacements des pauvres abandonnés.
94. Au cours de l’histoire, un grand nombre de nos maisons ont été, selon le contexte historique, établies dans les quartiers pauvres. Cependant, les pressions et les changements sociaux ont provoqué le départ des pauvres de ces mêmes quartiers, mais pas le départ des
Rédemptoristes. Nous conservons ces maisons qui ne sont plus au service des pauvres, et
nous nous justifions en faisant un ministère ordinaire. Si valable que soit ce ministère, il
ne reflète plus notre véritable charisme.
IV. Par fidélité à notre charisme, la solidarité en vue de la mission doit inclure une
nouvelle capacité de concentrer nos ressources et de les restructurer.
95. Par «ressources», nous entendons d’abord les ressources humaines: les confrères rédemptoristes ainsi que les laïques dont le Saint-Esprit nous a fait cadeau comme partenaires
pour assurer notre mission de rédemption.
96. Cette solidarité dans la mission comporte une attention spéciale aux unités plus fragiles
quant aux ressources humaines.
97. Elle exigera également que soit sérieusement examiné notre système économique actuel
et réformé selon les nécessités.
V. Le principe d’association: chaque Province doit travailler en association avec d’autres
Unités.
98. Nous devons développer un esprit nouveau qui nous permette de trouver des chemins
d’avenir communs.
99. La restructuration des ressources pour la mission d’aujourd’hui signifie qu’aucune Province ne peut, à elle seule, entreprendre sa mission. Cela inclut aussi la mise sur pied de
nouvelles associations parmi les unités, toujours pour un meilleur service de la mission,
dépassant d’intolérables rivalités ou des divisions qui peuvent devenir des sources de
scandale et affaiblir une compréhension plus féconde de notre identité rédemptoriste.
VI. La réflexion théologique enracinée dans l’expérience pastorale est une partie vitale de notre mission, autant hier qu’aujourd’hui. Un nouveau déploiement de nos
ressources constitue, à cet égard, une partie cruciale du défi que la restructuration de la mission doit relever aujourd’hui.
20 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action 100. Pour être pleinement fidèles à la mission de la Congrégation aujourd’hui, il nous faut
encourager la formation au niveau de la spécialisation (particulièrement en morale et en
théologie pastorale). Nous avons également besoin d’un réseau de collaboration pour
d’autres domaines d’expérience pastorale en rapport avec notre charisme.
DEUXIÈME PROPOSITION
QUE LA CONGRÉGATION SOIT ORGANISÉE EN CONFÉRENCES
101. Que la congrégation soit organisée en cinq Conférences: la Conférence inclut tous les Rédemptoristes qui travaillent à l’intérieur de ses frontières. Ils y sont représentés par leurs
supérieurs majeurs et les vocaux des Unités, élus par l’Assemblée de la Conférence. Cette
Assemblée se réunit régulièrement.
102. Nous proposons les cinq conférences suivantes:
• La Conférence des Rédemptoristes en Asie et Océanie
• La Conférence des Rédemptoristes en Afrique et à Madagascar
• La Conférence des Rédemptoristes en Europe
• La Conférence des Rédemptoristes en Amérique latine et aux Caraïbes
• La Conférence des Rédemptoristes en Amérique du Nord
103. Que la Conférence soit vue comme une autorité intermédiaire dans la Congrégation, entre
le Conseil général et les Unités particulières. L’autorité de la Conférence lui viendrait
d’une délégation du Conseil Général. Le Coordinateur, agissant comme l’animateur de la
Conférence, serai désigné pour le sexennat par le Conseil général à partir d’une liste de
trois candidats proposés par la Conférence.
104. Concernant la Vie apostolique de la Conférence, l’autorité du Coordinateur couvrirait les
sujets suivants: (1) les communautés internationales et interprovinciales; (2) la formation
initiale et la formation permanente; (3) la promotion de la solidarité dans le domaine de
l’économie; (4) le développement de la pastorale sociale; (5) l’assistance aux Unités plus
faibles qui ont besoin d’aide pour mettre sur pied leurs structures et pour promouvoir et
faciliter un processus de fusion ou de fédération selon les opportunités; (6) et enfin
l’accompagnement des visites du Conseil général.
105. Les statuts de chaque Conférence détermineront sa façon de fonctionner, par exemple: la
façon de choisir les candidats au poste de Coordinateur, le mode de financement de cette
fonction; la convocation des rencontres de la Conférence; l’engagement dans des événements au niveau de la Conférence ou de l’Unité. Les statuts doivent être approuvés par le
Conseil général.
106. Les coordinateurs devraient participer au moins une fois l’an à l’une des rencontres du
Conseil général.
107. D’autres formes d’association comme des sous-regroupements d’Unités, de fédérations,
ou autres, peuvent s’avérer nécessaires. Ce type de regroupement devra se faire dans le
dialogue avec la Conférence en passant par le Coordinateur.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 21 TROISIÈME PROPOSITION
UN RÉSEAU D’INTER-CONFÉRENCES
108. Que le Conseil général en collaboration avec les Coordinateurs des Conférences, pendant
le prochain sexennat, mette sur pied des structures efficaces en faveur des apostolats vitaux qui dépassent les frontières des Conférences dans les secteurs suivants:
• Le ministère auprès des immigrants
• Les communications rédemptoristes (l’apostolat par la plume)
• Le ministère dans les sanctuaires
• Un grand réseau pour l’Afrique
• La réflexion théologique dans la tradition rédemptoriste
• Les missions populaires.
[Note: Pour des explications plus élaborées sur ces rubriques, voir ‘Notes complémentaires’ à
la fin de ce Chapitre.]
QUATRIÈME PROPOSITION
UN CHAPITRE GÉNÉRAL EN TROIS PHASES
Phase I:
Phase II:
Phase III:
Chapitre général au niveau de la Conférence
Chapitre général en session plénière (Phase canonique)
Chapitre général: mise en application au niveau de la Conférence
109. Dans ce contexte, la Conférence devient la plus importante unité de travail de la Congrégation. C’est pourquoi elle devrait être partie intrinsèque de la dynamique du Chapitre général.
110. Ainsi, le Chapitre général deviendrait comme un processus étalé sur une période de temps,
et non plus comme enfermé dans une seule session plénière, surtout si l’on tient compte des
fonctions et des buts du Chapitre général, tels que décrits dans les Constitutions 107 et 108.
Elles spécifient les fonctions du Chapitre général: «Il doit avoir souci de la vie apostolique
de tout l’Institut, resserrer les liens qui en unissent les diverses parties, adapter nos structures et notre vie aux nécessités de l’Église et des hommes… (et aussi) …que le Chapitre
examine si la Congrégation se montre toujours docile aux appels que Dieu ne cesse de lui
adresser par la voix du monde et de l’Église».
Première phase au niveau de la Conférence
111. Ayant toujours à l’esprit que le Chapitre général se déroulera en trois phases dont la première a lieu au niveau de la Conférence. Ceci permet une participation plus grande des
unités et des confrères. C’est vraiment l’endroit où les tâches décrites dans les Constitutions ci-haut mentionnées peuvent être assumées. Chaque Conférence, en collaboration
avec le Conseil général, à un moment donné pendant le sexennat, fait l’évaluation de sa
mission, de sa vie et de ses priorités. Ce travail, au niveau de la conférence, fait partie intégrante du processus du Chapitre général.
112. Tâches de la première phase:
• Évaluer la vie apostolique à l’intérieur des frontières de la Conférence, fidélité à la mission et aux signes des temps: expériences communes, priorités missionnaires, nouvelles
urgences pastorales, etc.
22 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action • Déterminer les priorités apostoliques de la Conférence en conformité avec la mission rédemptoriste.
• Examiner les initiatives communes concernant la formation initiale et permanente.
• Favoriser la collaboration inter-unités et les nouvelles initiatives possibles.
• En vue du Chapitre général, nommer deux candidats pour le Conseil général, pas nécessairement des membres de cette Conférence.
• Préparer le rapport de la Conférence à présenter au Chapitre général.
Deuxième phase: Le Chapitre général en Assemblée plénière (Phase canonique)
113. Tâches de la seconde phase:
• Le Chapitre général élit le Supérieur général et le Conseil général.
• Le Chapitre général permet de partager les évaluations et les priorités des différentes
conférences, de même que leurs décisions et recommandations les plus importantes,
dans le contexte d’un discernement global de la mission de notre Congrégation.
• Le Chapitre général propose à la Congrégation les orientations nécessaires pour assurer
une plus grande fidélité à son charisme, lui permettant de se renouveler au service de
l’Église et de l’humanité.
Troisième phase du Chapitre général: rencontre post-capitulaire au niveau de la
Conférence
114. La troisième phase ou rencontre post-capitulaire a lieu au niveau des Conférences et pas
plus de six mois après le Chapitre général.. Les conférences assument d’une façon dynamique les décisions prises par le Chapitre général telles que définies dans la mission
de la Conférence. Des événements appropriés devraient être organisés à cette fin.
115. La force de cette vision consiste à donner au Chapitre général toute une dynamique
nouvelle à la grandeur de la Congrégation. Le Chapitre n’est plus qu’un événement unique qui se déroule tous les six ans.
CINQUIÈME PROPOSITION
LA REPRÉSENTATION AU CHAPITRE GÉNÉRAL SERA DÉTERMINÉE
PAR LA CONFÉRENCE ET NON PAR LES «UNITÉS»
116. À mesure que la Conférence prend racine et se développe, la représentation au Chapitre
général doit se préciser comme on l’a déjà mentionné. Dans cette perspective, nous proposons que la représentation au Chapitre général, dans chacune de ses phases,
s’accomplisse de la façon suivante.
Composition de l’Assemblée des participants à la Première Phase du Chapitre général, au niveau de la Conférence.
117. Cette première phase au niveau de la Conférence permettra à un plus grand nombre de
confrères de participer au processus du Chapitre général.
• Les supérieurs majeurs de chaque unité sont présents ex officio.
• Chaque Unité élira un délégué.
• Les unités comptant plus de 200 confrères auront droit à un délégué de plus.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 23 118. Les supérieurs et les vocaux élus auront voix active à l’élection des participants au Chapitre général.
119. La Conférence peut inviter d’autres confrères à participer à la rencontre, selon les thèmes
à discuter. Ils n’auront cependant pas voix active à l’élection des participants au Chapitre
général.
120. À cette phase, la Conférence élit ses représentants au Chapitre général. Il faut souligner que
la représentation au Chapitre général est basée sur le nombre global des confrères formant
cette Conférence.
Composition des participants à la Seconde Phase du Chapitre général (Assemblée
plénière canonique)
121. À cette fin, nous proposons le schéma suivant:
• Pour le Chapitre général, chaque Conférence élira un représentant pour chaque «cent
confrères» membres de cette Conférence. 50% de ceux-ci devront être choisis parmi
les Supérieurs, ce qui donnerait déjà le nombre de cinquante trois (53) participants au
Chapitre à ce titre.
• Le nombre de représentants au Chapitre général augmentera, si nécessaire, pour les
Conférences qui ne sont pas adéquatement représentées au Chapitre général, selon la
façon déterminée par le Conseil général en consultation avec la Conférence concernée,
mais ne dépassant pas le nombre de cinq.
• Nous ajoutons aussi les membres du Gouvernement général (incluant des responsables d’offices) et les Coordinateurs des Conférences, ex officio, (6 + 5 + 5 = 16).
• Il faut aussi prévoir la représentation des Frères, environ la même qu’actuellement,
soit six (6).
• Ce qui fait un total d’environ soixante-quinze (75) délégués, un nombre raisonnable
pour un Chapitre efficace.
SIXIÈME PROPOSITION
122. Que le Conseil général soit formé du Supérieur général et de cinq consulteurs élus par les
cinq Conférences. Cette proposition est ad experimentum.
[À noter que nous proposons le nombre de cinq consulteurs, correspondant aux cinq Conférences. Ceci exigerait un changement à nos Constitutions qui exigent six consulteurs. C’est
pourquoi, nous ajoutons ad experimentum.]
123. Que le Conseil général tienne au moins une réunion par année avec les Coordinateurs des
Conférences.
OU
124. Qu’un «Conseil général extraordinaire» soit établi ad experimentum, incluant le Supérieur général, les Consulteurs ordinaires ainsi que les cinq Coordinateurs des Conférences. Ils devront se rencontrer au moins une fois l’an.
125. Que les visites du Conseil général à une Conférence se fasse avec le Coordinateur de
cette Conférence.
24 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action ÉPILOGUE
126. Cet épilogue veut esquisser brièvement le profil
• de la Conférence et de ses tâches principales,
• du Coordinateur de la Conférence et de ses responsabilités,
• de ce que sera le Rédemptoriste dans ce nouveau contexte.
Profil de la Conférence
Qu’est-ce qu’une Conférence peut faire de plus qu’une Unité ou qu’une Unité ne
devrait pas faire seule?
127. Dans le passé, les Unités ont fait preuve de beaucoup de courage, parfois en collaboration
avec une ou d’autres unités, en accord avec le Conseil Général. Cependant, les urgences
pastorales de notre temps exigent une structure qui facilite un discernement missionnaire
plus ample et une prise de décision à partir d’une vision plus globale.
128. La Conférence peut faciliter une plus profonde révision de la vie et du travail des Rédemptoristes à l’intérieur de ses frontières. C’est un «forum» de discernement différent du
discernement d’une Unité seule ou d’un ensemble trop grand; un «forum» dans lequel les
besoins locaux peuvent être vus et pris en charge par un ensemble plus grand.
129. À l’intérieur de la Conférence, le défi lancé à la vitalité missionnaire va au delà des frontières nationales immédiates. Ceci permet de dépasser le provincialisme et de le remplacer par une vision élargie de notre mission d’évangélisateur dans le monde d’aujourd’hui.
130. La Conférence peut plus facilement apporter un sentiment de sécurité face à de nouvelles
initiatives apostoliques, mais aussi, avec force, appuyer et sécuriser les unités plus fragiles. (Autrefois, cette sécurité était souvent assurée par les puissantes provinces mères.)
131. À cause de sa structure, la Conférence offre une ambiance favorable à une meilleure appréciation en vue de conserver et développer les différents Rites Liturgiques à l’intérieur
de la Congrégation.
132. Au plan des ressources économiques, la Conférence aurait le nécessaire pour mettre en
place une plus grande équité, solidarité, et un discernement plus efficace dans les intérêts
de la mission Rédemptoriste.
133. La Conférence aide à discerner les possibilités et les priorités concernant les initiatives
pour la mission.
134. Concernant notre identité, la Conférence offre un horizon plus ouvert à la prochaine génération de Rédemptoristes.
135. La Conférence peut offrir orientation, vision et politiques, concernant la formation initiale
et la formation permanente.
136. L’établissement et le support de communautés internationales pour la mission Rédemptoriste est en premier lieu la responsabilité de la Conférence.
137. La Conférence assiste le Conseil général pour le gouvernement de la Congrégation dans
son ensemble.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 25 Profile du Coordinateur de la Conférence
138. Le Coordinateur est essentiellement au service de la Conférence; il n’est supérieur d’aucune
Unité à l’intérieur de la Conférence. Son mandat est de faciliter la mise en application des
décisions prises par l’Assemblée de la Conférence.
139. Les principales tâches du Coordinateur sont les suivantes:
• Animer le processus d’un plus large discernement missionnaire dans la Conférence.
• Présider la révision de la vie de la Conférence dans une perspective missionnaire.
• Agir comme un animateur et un supporteur des nouvelles initiatives missionnaires de
la Conférence.
• Être attentif aux besoins des Unités plus fragiles et leur faciliter la prise de décisions
nécessaires.
• Aider la Conférence à trouver les bonnes structures pour la formation initiale.
• Favoriser la formation permanente pour les confrères appelés à de nouvelles initiatives,
incluant l’établissement de communautés internationales.
• Être le lien avec le Conseil général pour tout ce qui touche la Conférence.
Profile du Rédemptoriste dans ce nouveau contexte
140. Les principes de la restructuration veulent assurer la continuité de notre identité fondamentale et de notre mission comme Rédemptoristes dans l’Église et dans le Monde. En
même temps, ils demandent de nouvelles réalités et de nouvelles structures qui puissent
donner une nouvelle fraîcheur et un nouvel élan à la mission et à l’identité.
141. C’est ce que ce document a essayé de réaliser. Il propose et recommande certaines structures. Mais qu’est-ce qui se passe avec la dimension humaine? Ce qui suit est le profil de ce
que pourrait être un confrère faisant partie de la Congrégation nouvellement restructurée.
142. Ce confrère aurait participé à un inter-noviciat programmé par différentes Unités appartenant normalement à la même conférence. Il se serait frotté avec des confrères de communautés d’autres pays, d’autres cultures et même d’autres langues.
143. Durant sa formation initiale, il aurait appris à connaître le charisme de la Congrégation et
les valeurs et les apostolats de sa propre unité. Il aura compris, à partir de notre histoire,
que les renouveaux et la restructuration ont toujours été présents et nécessaires pour la
continuité de notre mission.
144. En faisant ses vœux, il se sera engagé envers toute la Congrégation et pas simplement envers son unité. Pratiquement, cet engagement se sera réalisé dans son unité et dans la conférence à laquelle appartient son unité. En d’autres mots, il devrait avoir une compréhension
plus ample des circonstances changeantes, des réalités humaines et des priorités apostoliques, non seulement de son Unité mais de toute la conférence à laquelle il appartient à travers son unité. Par exemple, il devrait connaître le phénomène des immigrants à l’intérieur
de la région géographique de sa conférence. Autre exemple, il devrait être capable de participer au ministère des sanctuaires rédemptoristes à l’intérieur de sa conférence, ministère en
croissance à l’intérieur du phénomène moderne des dévotions religieuses populaires.
145. Par-dessus tout, il saurait qu’il appartient et participe volontairement à la mission globale
de la Congrégation qui relève sérieusement le défi d’être attentive aux signes des temps,
et de prendre des décisions apostoliques vitales pour répondre aux appels de la mission.
26 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action NOTES COMPLÉMENTAIRES
Travail en réseau de la Congrégation
Ministère auprès des immigrants
146. Le monde d’aujourd’hui se caractérise par une immense migration de peuples d’un pays à
l’autre, presque toujours à la recherche d’une vie meilleure. Dans le passé, le charisme rédemptoriste a développé une grande sensibilité face aux immigrants, ainsi que des traditions d’attention pastorale à leur endroit. D’une façon toute particulière, mais non exclusive, on l’a noté en Amérique du Nord lors des derniers siècles. Saint Jean Neumann en est
un exemple frappant. Ces dernières années, plusieurs provinces ont lancé de nouvelles initiatives pour répondre aux besoins pastoraux des immigrants. Chacune a agi isolément. Il
est maintenant temps de chercher ensemble des structures efficaces pour cet important
apostolat rédemptoriste.
Les communications rédemptoristes
147. Dans un très grand nombre de provinces, on trouve un service de publications ou de communications rédemptoristes. On pourrait même dire que c’est une caractéristique spécifique des Rédemptoristes de se servir des moyens de communications pour annoncer la
Bonne Nouvelle à un large auditoire, dans un langage populaire, en vue de rejoindre et de
défendre les pauvres et les abandonnés. Tous ces efforts se situent dans un monde qui, aujourd’hui, est caractérisé par le multiculturalisme des sociétés où des peuples de différentes
langues et traditions vivent côte à côte. Ne pourrions-nous pas trouver des structures plus
efficaces pour combiner nos ressources afin de rejoindre ces gens de cultures différentes?
Ministère dans les lieux de pèlerinage et les sanctuaires
148. Depuis des générations, en de nombreux pays, les Rédemptoristes se sont vus confier
d’importants sanctuaires. Cet apostolat est devenu comme une sorte de «mission permanente», un lieu par excellence où proclamer la Rédemption abondante. Quel que soit le patron ou la patronne qu’on y vénère, tous les actes de dévotions qui accompagnent le pèlerinage ne sont pas faits pour eux-mêmes, mais sont une occasion opportune pour approfondir encore davantage le message fondamental de la Bonne Nouvelle. Reconnaissant
l’importance de cet apostolat, des structures appropriées sont nécessaires pour le supporter.
Un Réseau pour l’Afrique
149. L’Afrique, souvent décrite comme «le Continent noir», est le produit implacable du colonialisme et du néo-colonialisme assoiffé de ses ressources naturelles. L’Afrique est aussi
familière des guerres ethniques, de la pauvreté, des déplacements massifs des peuples, de
la maladie (dont la plus répandue est le SIDA) et d’une instabilité politique générale.
D’une façon plus positive, l’Afrique se bat pour trouver sa place dans la communauté internationale. Également, le reste du monde se questionne sur l’identité et le rôle de
l’Afrique dans l’organisation générale du monde.
150. Où sommes-nous en Afrique et avec qui? Comme Rédemptoristes, nous sommes sensibles à la fragilité de nos nouvelles et moins nouvelles fondations dans ce vaste continent.
Un Réseau pour l’Afrique au niveau de la Congrégation doit être développé pour assurer
la viabilité de notre présence dans ce continent et pour nous aider à répondre aux immenses défis qui nous sont présentés.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 27 La réflexion théologique dans la tradition rédemptoriste
151. La réflexion théologique sur l’expérience pastorale s’impose comme étant partie intrinsèque du charisme rédemptoriste. La théologie rédemptoriste a toujours été spécialisée et rigoureuse au plan académique dans la poursuite de la vérité, tout en étant disposée à être
communiquée à une audience plus grande de rédemptoristes et des gens que nous servons.
C’est une caractéristique de la théologie rédemptoriste et cela fait partie de notre proclamation de la Bonne Nouvelle. Il est regrettable que la culture ordinaire de la Congrégation
dans plusieurs de nos maisons et communautés n’arrive plus à produire la réflexion théologique sur l’expérience pastorale. Il est donc urgent que nous mettions en place des structures efficaces pour cette dimension importante de notre vie.
Les Missions populaires
152. Les Missions populaires ont toujours été au cœur de notre vie apostolique et continuent de
l’être. Cependant, le monde changeant dans lequel nous vivons nous lance un appel pressant à faire une étude sérieuse pour trouver les meilleures réponses aux défis de l’évangélisation actuelle. Reconnaissant les divers contextes où nous vivons notre mission, il serait
profitable d’entreprendre cette étude à un niveau plus large de la Congrégation ce qui pourrait inspirer ceux qui sont engagés dans cet apostolat.
APPENDICE
Cet appendice présente diverses propositions pour la Commission de la restructuration qui
viennent des six rencontres Régionales pré-capitulaires. Dans un but d’information et pour la
consultation des Capitulaires, les propositions sont groupées selon les quatre thèmes majeurs
du rapport de la Commission de la restructuration: Conférences (et la question de leur autorité), Travail en Réseau de Inter-conférence, le Chapitre général et le Conseil général. La
liste indique quelle Région a fait la proposition. On ne s’est pas efforcé de synthétiser les propositions qu’on peut trouver semblables substantiellement dans plusieurs Régions. A la fin de
l’Appendice, il y a une liste des propositions qui traitent de matières autres que les quatre
thèmes mentionnés plus haut. Enfin, l’Instrumentum laboris présente diverses propositions
faites par le Conseil général.
Concernant les Conférences et les Sous-conférences
153. Afrique et Madagascar
• La Région supporte une structure de Conférence qui fera ses propres Statuts.
• La Conférence inclut tous les Rédemptoristes qui travaillent dans ses limites.
• Les membres de la Conférence sont représentés par les Supérieurs des Unités dans
l’Assemblée de la Conférence.
• L’Assemblée de la Conférence se réunit régulièrement.
• La Région suggère que le président de la Conférence soit un confrère qui sera ‘à temps
plein‘ et s’il est supérieur d’une Unité, il devra résigner son poste. Les candidats pour ce
ministère seront proposés par les Supérieurs de l’Unité de la Conférence et approuvés
par le Gouvernement Général. L’autorité du Président de la Conférence est déléguée
par le Supérieur général avec le consentement de son Conseil.
• Regardant le corps exécutif, la Région propose qu’il soit composé de trois membres, i.e.
le président et deux confrères comme consulteurs, élus selon les statuts de la Conférence.
154. Asie et Océanie
• La Région propose que le Chapitre général s’occupe d’organiser la Congrégation en
Conférences de tous les membres qui vivent et travaillent dans leurs Régions respectives.
• La Région propose aussi que le Chapitre général autorise les Conférences à:
ƒ établir leurs propres statuts,
ƒ avoir leurs propres groupements sous-régionaux,
ƒ élire le comité exécutif à leur assemblée parmi les Supérieurs majeurs choisis de
leurs propres groupes sous-régionaux,
ƒ déterminer le terme de l’office et comment remplir les postes vacants, et
ƒ nommer une commission pour la mission, par exemple: dialogue interreligieux,
communautés internationales, justice et paix, formation et éducation, frères, collaboration avec les laïcs et les finances.
• Pour ce qui regarde le corps exécutif, la Région propose que le Chapitre général établisse
des structures appropriées pour assister les Comités exécutifs de la Conférence pour:
ƒ communiquer avec le Gouvernement général, et
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 29 ƒ le réseau (échange d’idées) entre les Conférences, définir les paramètres dans la
Conférence et délimiter l’étendue de leur autorité.
155. Europe-sud
• La Région suggère qu’on demande au Chapitre de décider d’avoir ou non des Conférences, de déterminer les compétences et d’établir des principes généraux.
• La Région voit le besoin de mieux définir la nature d’une Conférence, de réorganiser sa
fonction et de ne pas l’identifier avec ‘l’organisme exécutif’.
• La loi électorale à l’intérieure de chaque Conférence devrait être unifiée. Même si chaque Conférence élabore ses propres statuts, il devrait y avoir un modèle commun avec
des modifications particulières.
• L’autorité de la Conférence devrait être ordinaire et non déléguée.
156. Europe-nord
• La Région suggère que:
ƒ la Conférence se rencontre une fois l’an,
ƒ les membres de la Conférence sont: le provincial, le vice-provincial et les supérieurs régionaux, les assistants et (si possible) le Consulteur général,
ƒ chaque deux ans, il y aura aussi une conférence de tous les Vicaires des Provinces et des Vice-provinces.
ƒ la Conférence s’occupe de toutes les matières de la Région et discute la mission
commune des Rédemptoristes dans la Région.
ƒ il y aura des Statuts (lois) établis pour la Conférence.
157. Amérique Latine et les Caraïbes
• La Région reflète que la Conférence est un organisme de la Congrégation qui, en harmonie avec le Gouvernement Général, réunit ensemble TOUS les Rédemptoristes missionnaires d’un secteur géographique déterminé et qui est organisé en certaines instances de représentation et de prise de décision pour l’animation et la revitalisation de la
Mission rédemptoriste. Tous les Rédemptoristes de la Région sont membres de la
Conférence et sont représentés par des délégués (supérieurs majeurs et autres)
• Il y aura une Conférence pour l’Amérique Latine et les Caraïbes avec trois sousconférences (auparavant appelées ‘sous-régions’)
• La Sous-conférence assume l’organisation actuelle (sous-régions), selon ses propres
statuts, accomplissant tout ce qui est relié à une Conférence (comme dans le document
de la Commission de la restructuration).
• Tout ce qui est proposé par la Commission de restructuration s’applique aux sousconférences.
• Pour ce qui regarde la prise de décision, le corps qui prend les décisions de la Conférence sera l’Assemblée représentative, qui se réunira tous les trois ans et aura deux modalités: l’Assemblée ordinaire et l’Assemblée extraordinaire.
• A l’assemblée ordinaire seulement les Supérieurs majeurs des Unités qui composent la
Conférence se réuniront.
30 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action • L’Assemblée extraordinaire, qui coïncide avec la première phase du Chapitre général, sera composée des Supérieurs majeurs et des délégués de la Conférence.
• Pour ce qui regard le corps exécutif, la décision de l’Assemblée sera exécutée par un
bureau de directeurs formé par les trois présidents des sous-conférences, l’un d’eux sera
choisi pour participer à la rencontre annuelle avec le Conseil général.
158. Amérique du nord
• La Région exprime un besoin d’élaborer sur le sens d’une Conférence: les membres qui
vivent dans un certain territoire géographique ou le corps qui exécute les décisions?
• La Région est d’accord que le modèle de ‘Conférence’ devrait être développé davantage et essayé ad experimentum.
• La Région exprime un besoin de clarifier ce qui arrive aux autres structures mentionnées dans les documents précédents de la Commission de la restructuration, par exemple, le modèle de ‘Fédération”.
• La Région apprécie les expériences importantes qu’elle a vécues comme Région au
cours des dernières années et les considère fondamentales.
• La Région considère qu’on a besoin d’une réflexion plus approfondie sur les documents
fondamentaux (par exemple, la Parole de Dieu et les Constitutions et les Statuts généraux) et notre pratique de les vivre.
• La Région propose huit ans pour les Consulteurs généraux et quatre ans pour les Supérieur majeurs et aimerait que cette proposition soit incorporée dans le document de
la Commission de la restructuration (en vue de la continuité dans le ministère et
l’administration).
• Pour la Région, il est important que, dans le processus de restructuration, les plus petites
Unités ne soient pas absorbées dans les plus grandes Unités ou que leurs priorités soient
placées en bas de la liste quand il s’agit du personnel et des autres besoins.
• La Région suggère que l’autorité du délégué/coordinateur soit bien définie et reliée
aux secteurs qui dépassent les Unités individuelles, par exemple, première formation, communautés internationales, la promotion du programme et les décisions du
Chapitre général, etc.
Concernant le travail en réseau d’Inter-conférence
159. Afrique et Madagascar
• La Région appuie le Réseau pour l’Afrique et Madagascar.
• La Région propose que la Commission pour l’Afrique et Madagascar continue et
qu’elle soit composée de l’Exécutif de la Conférence, du Consulteur général d’Afrique
et Madagascar et du Procurateur pour l’Afrique et Madagascar.
• Au niveau du Réseau pour l’Afrique et Madagascar, le genre de relation que certaines
Unités ont avec les mère-provinces a besoin d’être défini.
• La tenue des réunions régulières, au niveau du Réseau, va nous aider à affronter les défis de la Mission Rédemptoriste en Afrique et Madagascar.
• La Région recommande que la liste contenue dans le Document sur la restructuration
sur le travail en Inter-Conférence soit élargie et comprenne les ministères de la justice
et du développement et le dialogue interreligieux.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 31 160. Europe-sud
• La Région suggère que cette section soit considérée comme le second point des stratégies qui seraient organisées de la façon suivent – deux stratégies: Conférence et travail
en réseau d’Inter-conférence.
• La Région croit que le travail en réseau d’inter-conférence devrait être simplifié d’une
manière significative.
• L’article sur la réflexion théologique sur la tradition rédemptoriste devrait être mise en
valeur et qu’on demande une aide explicite pour l’Académie Alphonsienne.
• Une meilleure place devrait être trouvée pour l’article au sujet de le Réseau africain.
161. Amérique du nord
• La Région exprime le besoin de considérer davantage les Unités de l’Est, par exemple,
les Provinces de Lviv et de Yorkton.
• La Région aimerait inclure quelques secteurs spécifiques, par exemple: la formation
(aussi pour les communautés internationales), la solidarité, la collaboration avec les
autres (laïcs, Église, autres congrégations), vocations, ministère avec les jeunes et
les jeunes adultes et la coordination du travail social.
Au sujet du Chapitre général
162. Afrique et Madagascar
• La Région suggère que pour la première phase du Chapitre général, afin d’encourager
une active participation des confrères, le Président de la Conférence, les Supérieurs de
chaque Unité et un délégué de chaque Unité, doivent prendre part.
• A la seconde phase, la Région suggère que la Conférence détermine la représentation
selon les normes présentées dans Instrumentum laboris sur la restructuration et que le
Président de la Conférence soit un membre ex officio du Chapitre général.
• La Région a conscience qu’avec la méthode proposée de représentation il y a, étant
donné son unique problème et les défis missionnaires, une sous-représentation de
cette Région, mais elle a beaucoup de potentiel de croissance. La Région invite fraternellement le Chapitre à considérer cette question et d’offrir une réponse. Une possibilité serait d’inviter le Gouvernement Général de nommer quelques autres membres de la Conférence d’Afrique et Madagascar au Chapitre général.
• Pour encourager la participation des confrères dans la troisième phase du processus
du Chapitre général, nous proposons que le Chapitre général précise des questions
spécifiques pour les décisions au niveau de la Conférence, selon les lignes établies par
le Chapitre général.
• La Région suggère que le Supérieur général prenne part aux rencontres de la troisième phase.
163. Asie and Océanie
• La Région propose que le Chapitre général réalise les trois phases du Chapitre telles
qu’envisagées par la Commission pour la restructuration, avec la réserve que toutes
les Unités soient représentées par leurs Supérieurs Majeurs ou Régionaux à la
deuxième phase.
32 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action 164. Europe du sud
• La Région est d’accord avec la proposition faite par la Commission pour la restructuration au sujet de la composition du Chapitre.
• Néanmoins, la Région propose que le Chapitre soit considéré en deux phases: Phase I et
Phase II. La rencontre d’après le Chapitre ne doit pas être considérée comme «Chapitre». La Région accepte que les représentants de la Phase II soient élus à la Phase I.
• La réunion après le Chapitre devrait avoir lieu au cours de la première année après
la fin de la deuxième phase.
165. Europe du Nord
• La Région considère que le Chapitre devrait avoir trois phases telles que présentées
dans la proposition de la Commission de la restructuration.
• La phase I, ou une rencontre avant le Chapitre, devrait traiter les matières présentées
dans la proposition de la Commission pour la restructuration.
• Pour la représentation, la Région propose qu’elle soit composée de: (1) supérieurs
provinciaux, (2) supérieurs vice-provinciaux, (3) supérieurs régionaux,(4 représentants des autres troupes Rédemptoristes de la Région/Conférence, (5) autres membres
invités (représentants laïcs, confrères possiblement élus des Unités plus grandes) –
ceci pourrait être laissé à la décision de chaque Conférence.
• Pour la phase 2 du Chapitre général, la participation devrait être:
ƒ Le Gouvernement général (tel que défini par les Constitutions et les Statuts
Généraux: le Supérieur général, les Consulteurs généraux, le Supérieur général émérite, l’Econome général, le Secrétaire général et les Procurateurs généraux – 11 personnes)
ƒ Les Provinciaux et Vice-provinciaux (62 personnes en ce moment)
ƒ Les Frères, nommés par le Gouvernement général (ensemble: 78 personnes. Il
est possible d’ajouter un vocal des Unités avec plus de 150 membres.
• Pour la phase 3, ‘amener le Chapitre à la maison’ – cela serait tel que décrit dans la proposition de la Commission pour la restructuration. Ou, comme alternative, ce pourrait
être une rencontre avec les mêmes participants comme à la rencontre d’avant le chapitre.
166. Amérique Latine et les Caraïbes
• La Région a réagi sur les trois phases du Chapitre général avec des propositions différentes au sujet la représentation.
• Pour la première phase, la Conférence participera au Chapitre général. La première
phase sera constituée de tous les Supérieurs Majeurs et des vocaux (délégués) de chaque Unité.
• Pour la seconde phase, comme il n’y a pas eu de consensus concernant la représentation, la Région présente cinq propositions:
ƒ Chaque Conférence élira pour le Chapitre général un délégué pour chaque 100
confrères: la moitié parmi les Supérieurs Majeurs et la moitié parmi les autres
confrères.
ƒ Chaque Conférence élira pour le Chapitre général un délégué pour chaque
100 confrères: 60% parmi les Supérieurs Majeurs et 40% parmi les vocaux
(délégués).
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 33 ƒ Chaque Conférence élira pour le Chapitre général un délégué pour chaque 100
confrères: parmi eux 60% devront être des Supérieurs Majeurs.
ƒ Chaque Conférence élira pour le Chapitre général un délégué pour chaque 100
confrères parmi des Supérieurs Majeurs et les délégués.
ƒ Participeront à la seconde phase du Chapitre général les trois coordinateurs
des sous-conférences, deux délégués élus de chaque sous-conférence et un
frère choisi parmi les confrères de la Conférence.
• La troisième phase du Chapitre général se tiendra au niveau des sous-conférences
avec leurs supérieurs majeurs respectifs.
167. Amérique du Nord
• La Région dit qu’en dépit du mandat donné par le XXIIIème Chapitre général sur la
révision de la représentation au Chapitre général, ce prochain Chapitre général devrait
penser attendre jusqu’au chapitre de 2015.
• Toutes les Unités (provinces, vice-provinces et régions) devraient être représentées au
Chapitre général.
• Toutes les Unités d’une Conférence devraient avoir un délégué au Chapitre général.
• On devrait maintenir la tradition d’inviter au Chapitre général du personnel de support, des experts (periti), etc.
Au sujet du Conseil général
168. Afrique et Madagascar
• La Région est d’accord de retenir le système actuel et recommande que tous ou
quelques-uns des Présidents des Conférences soient invités, selon les matières en discussion, aux rencontres extraordinaires du Conseil général.
169. Europe-Sud
• La Région propose la nouvelle composition suivante du Conseil général:
ƒ le Conseil ordinaire
ƒ le Conseil extraordinaire ou élargi
• Les membres du Conseil ordinaire devraient être au moins six et devraient être élus dans la
deuxième phase du Chapitre général.
ƒ dans la première phase chaque Conférence propose trois candidats,
ƒ parmi ceux proposés comme candidats à la deuxième phase, au moins six
sont élus
• Les présidents des Conférences sont membres du Conseil extraordinaire.
170. Europe-Nord
• La Région suggère que les structures actuelles régionales demeurent en place, avec
l’addition d’un assistant (un consulteur général extraordinaire) de la Région (Conférence) avec la responsabilité directe pour la mission.
• Cette structure serait ad experimentum pour un sexennat.
• L’autorité et les tâches de l’assistant Régional (Conférence) seront:
ƒ L’autorité de l’assistant est fondée sur la délégation du Supérieur général.
34 Restructuration pour la Mission: Espérance en Action ƒ L’assistant est le président de la conférence (rencontres régionales
ƒ L’assistant coordonne, convoque et tient informés les membres de la conférence (aux rencontres régionales).
ƒ L’assistant accompagne le Consulteur général à la visite par le Gouvernement
général.
ƒ L’assistant reçoit l’autorité pour traiter de certaines demandes sur la Mission
dans la Région. Ces demandes sont définies par la conférence régionale e.g.
formation, pastorale des immigrants, nouveaux projets internationaux, Copenhague, etc.) Ces demandes doivent être approuvées par le Supérieur général.
• L’assistant reçoit l’autorité exécutive déléguée du Supérieur général et de son Conseil.
• L’étendue de l’autorité de l’assistant sera déterminée par le Gouvernement général.
171. Amérique du Nord
• La Région suggère de mettre l’accent sur l’autorité existante du Général.et de son
Conseil.
• Il faut être clair sur ce qui regarde la relation entre le Conseil général et le chef de la
Conférence régionale.
• Le numéro 5.2.1 (dans le document précédent de la Commission pour la restructuration) devrait être refait pour dire «autant que possible chaque conférence devrait être
représentée au Conseil général.»
• Les délégués/coordinateurs devraient faire partie du Conseil général comme consulteurs
extraordinaires.
• Le délégué/coordinateur ne devrait pas être un supérieur provincial actuel.
172. Autres propositions
• La Région d’Europe-sud accueille les nouvelles fondations venues des autres continents, en accord avec les Unités locales.
• La Région d’Europe-nord suggère que nous commencions la pratique d’une rencontre
après le Chapitre (comme une partie intégrante du processus du Chapitre général)
dans chaque Région, commençant avec le XXIVème Chapitre général.
• Les mêmes membres présents à la rencontre pré-capitulaire devraient participer à la
rencontre post-capitulaire.
• La réunion après le Chapitre doit avoir lieu entre quatre ou six mois de la fin du Chapitre général.
• Le but de la réunion après le Chapitre est de discerner l’avancée pour notre mission
dans la Région, à la lumière des décisions du Chapitre.
Instrumentum laboris – XXIVème Chapitre général 35 Quatre propositions présentées par le Conseil Général
173. Proposition 1
• Que la congrégation soit organisée en Conférences, avec la possibilité de sousconférence là où cela est désirable.
• Que la Conférence soit considérée comme une autorité intermédiaire à l’intérieur de
la Congrégation entre le Conseil général et les Unités individuelles. L’autorité de la
Conférence serait exercée au moyen d’un délégué du Conseil général. Ce délégué serait nommé pour le sexennat par le Conseil général à partir d’une liste de trois candidats proposés par la Conférence.
• L’autorité du délégué serait exercée pour la Vie Apostolique de la Conférence dans
les secteurs suivants: les communautés et initiatives internationales et interprovinciales; la formation initiale et permanente; la promotion de la solidarité économique;
l’assistance aux Unités les plus faibles qui ont besoin d’aide pour organiser leurs
structures nécessaires; et accompagnement durant les visites générales.
• Les Statuts de chaque Conférence indiqueront les manières spécifiques avec lesquelles la Conférence fonctionnera, par exemple: la manière dont les candidats pour le délégué seront choisis; la manière dont l’office du délégué sera financée; appel des rencontres de la Conférence; engagement dans les événements communs et locaux, etc.
Ces statuts seront confirmés par le Conseil général.
• Les délégués participeront au moins une fois l’an à l’une des rencontres extraordinaires du Conseil général.
174. Proposition II
Nous proposons que la Région de l’Amérique Latine et des Caraïbes soit divisée en
trois Conférences: URSAL (Union des Rédemptoristes du sud de l’Amérique latine.
URNALC (Union des Rédemptoristes du nord de l’Amérique Latine et des Caraïbes), et
URB (Union des Rédemptoristes du Brésil), toutes liées par un réseau commun.
175. Proposition III
Durant le sexennium de 2009-2015, un système plus satisfaisant pour une solidarité économique dans la Congrégation devrait être recherché. La recherche devrait être conduite
par une Commission qui fera rapport de ses progrès aux rencontres du milieu du sexennat.
Le XXVème Chapitre général considérera les résultats de la recherche et adoptera toutes
décisions nécessaires (cf Postulatum du Conseil général pour le XXIVème Chapitre général, Solidarité Economique dans la Congrégation).
176. Proposition IV
Le Conseil Général supporte la proposition que le Statut général 0153d soit amendé
pour permettre un terme de quatre ans pour les supérieurs provinciaux, viceprovinciaux, régionaux et locaux et leurs conseils. De plus, nous proposons que les
élections des supérieurs provinciaux, vice-provinciaux et régionaux, se fassent durant le
dernier trimestre (septembre à décembre) de la dernière année de leur mandat. Les supérieurs élus prendront leur office le 1er janvier du nouveau quaternat.
Le Conseil général approuva ces quatre propositions le 12 juin 2009.
Le texte original est en anglais.