1 les peurs au moyen age - Villes et Pays d`art et d`histoire

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1 les peurs au moyen age - Villes et Pays d`art et d`histoire
LES PEURS AU MOYEN AGE
1) Les peurs
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Des termes différents usités dans les documents médiévaux :
o effrois, frayeurs, épouvantes,
o craintes, alarme,
o catastrophes, pesanteurs,
o interdits,
o peur de la nature, de l’inconnu,
o apocalypse, fin du monde.
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Les peurs sont :
o héritières de celles de l’Antiquité (au Ve siècle, la survie dans l’au-delà se limite
à l’oubli ou aux enfers),
o issues du paganisme. Les superstitions rythment le quotidien. Le paganisme
marque les esprits mais certains ont déjà l’espoir du christianisme (société
multiethnique avec des apports permanents de peuples païens), jusqu’à l’aube
des carolingiens. Face à l’éclatement du pouvoir engendré par la chute de
l’empire romain, l’Eglise va apporter une stabilité aux hommes en structurant
les rythmes de la vie quotidienne.
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Les peurs collectives :
o maladies, famines, guerres et invasions, pouvoir non affirmé (le roi est loin),
incendie, superstitions, peur des revenants, déplacements des nécropoles «
hors les murs » à proximité de l’église, transformations ou créations des
nécropoles.
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Les peurs individuelles :
o dureté des conditions (espérance moyenne de vie : 30 ans), superstitions,
peurs des revenants, délation, brigandage, rapts (etc.), peur de la mort, salut
éternel, rédemptions.
o Période carolingienne puis romane :
L’homme est pêcheur, il est maintenu dans la crainte de son salut.
Permanence des archaïsmes du culte.
o Période gothique :
Une chrétienté qui rassure, cultive l’espoir
La répression ecclésiastique se fait moins prégnante.
En résumé :
Une société chrétienne et violente qui réprime à différents niveaux (justice royale,
communale, épiscopale et canoniale), de manière progressive et publique (avertissement,
bastonnade si récidive puis supplices, tout ceci de manière arbitraire).
Le parcours montre que l’on est dans une société à l’opposé de la société de consommation,
La notion de profit apparaît en fin de période, le circuit des échanges passe par le rapt, le
don, la consécration (« prendre – donner- consacrer », G Duby).
La volonté de contrôle est forte au Moyen Age : entre le pouvoir temporel et le pouvoir
spirituel, elle s’impose à l’homme du peuple et ne s’arrête pas à la porte de l’église.
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2) Documents
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Repérage sur série de plans des divers emplacements des nécropoles, voir l’exemple
de Saint-Acheul (hors les murs puis cristallisation sur culte de saints) - Stèles
mérovingiennes de la rue Cormont.
Emplacement des différents lieux d’emprisonnement : prison du baillage, prison du
cloître de la Barge (prison dite des grands chapeaux), prison communale du beffroi,
prison épiscopale dans le parc de l’évêché. (A voir sur plans et in situ)
3) Le Beffroi :
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montrer une cellule, le plan pour les cachots.
4) La cathédrale :
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Peur de la mort, du châtiment divin, du salut :
o Tombeaux, transi, têtes de mort…
o Un ou plusieurs gisants : puissance des grands d’église, la manière de
représenter la mort de façon évolutive (idéalisation de la mort au XIIIe siècle,
puis les représentations plus morbides).
o Tympan du Beau Dieu : évocation du Jugement dernier et de l’Apocalypse
o Hauts reliefs polychromes des clôtures : prisons, bourreau.
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Peur des répressions, de la pauvreté, de la maladie, recherche de l’intercession :
o Haut relief de saint Firmin : représentations des soldats qui arrêtent saint
Firmin (mines patibulaires, armes).
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Peur des maladies :
o Les lépreux (saint Firmin), miracles de saint Firmin (œil).
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Peur des invasions :
o Quadrilobe du portail de la Mère-Dieu : bateau des rois mages ressemble
pour le sculpteur au drakkar.
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Peur des démons :
o Les gargouilles qui sont un moyen de lutter contre les éléments démoniaques.
(éléments de sculpture libre qui montrent bien la mentalité des hommes de
cette époque).
o Importance du bestiaire médiéval (scorpion, serpents, lions, etc.) qui montrent
une nature hostile. La méconnaissance de cette nature engendre les peurs.
Voir la notion d’antéchrist : lion, dragon, aspic, basilic.
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Conjuration des peurs :
o Contre les ennemis extérieurs : fortifications, etc. (métiers du guet, des
arquebusiers, arbalétriers, couleuvriniers, du chépier)
o Contre les incendies : série de règlements juridiques tels qu’entretenir,
nettoyer les fours, les cheminées, les forges, interdiction des tas de fagots en
ville, etc.
o Par la prière, les pèlerinages, croisades.
o La vente des indulgences pour gagner le paradis.
o Le jeûne, le carême, et/ou, le parcours du labyrinthe comme chemin de salut.
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Exercer les vertus (quadrilobes du portail du Beau-Dieu).
Faire des processions pour intercessions.
Faire la fête des fous (entrée dans le chœur déguisés en clercs), du
bonhomme vert (saint Firmin d’hiver), description du tympan.
La notion d’offrande domine dans ces diverses intercessions
o Recherche éperdue de la lumière pour conjurer l’obscurité (triomphe de
l’architecture gothique).
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