la musique en famille - Les Associations Familiales Catholiques

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LA MUSIQUE
EN FAMILLE
C
hez l’enfant, sa
pratique favorise
concentration et
mémoire, donne
une réalité au sens de
l’effort, à la persévérance
et augmente la confiance
en soi. Elle lui permet
d’acquérir les notions
de rythme, de mesure
ou de coordination. Sans
compter le développement
émotionnel, l’expression
de la personnalité ou la stimulation sensitive.
Tel l’apprentissage d’une
langue, elle donne à celui
qui s’y exerce d’affiner son
oreille, de travailler une
forme de syntaxe ou d’élargir son horizon.
En famille, elle peut
constituer une activité
commune. Se mettre à
un instrument en même
temps que son enfant ou
l’aider à travailler sa leçon
de musique, peut aboutir
à des concerts familiaux
manifestant les progrès de
petits et grands. Ci-après,
le témoignage de la famille
Van Heghe illustre magnifiquement cette réalité.
Plus accessible, le chant.
Réunions de famille, longs
voyages en voiture ou tout
simplement soirées hivernales, autant d’occasions
d’apprendre et d’interpréter ensemble chansons traditionnelles ou actuelles,
de nouer un dialogue et un
lien intergénérationnel, de
transmettre un patrimoine
musical et d’exprimer sa foi.
Chanter dans une chorale.
Rien de tel pour s’ouvrir
à l’autre, s’écouter, se respecter. Le plaisir de mêler
sa voix à celle des autres,
de faire partie d’un grand
instrument avec son individualité spécifique, de
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QU’ELLE SOIT CHANTÉE,
JOUÉE, ÉCOUTÉE,
LA MUSIQUE EST
BÉNÉFIQUE POUR
LA FAMILLE.
peiner ensemble pour un
concert qui finalement sera
magnifique, quelle gratification !
Les maîtrises peuvent
être, pour un parent et
son enfant ou pour des
conjoints, un lieu privilégié d’échange, de complicité et de plaisir.
Partager des univers musicaux, se rendre à des
concerts en famille et en
parler ensuite... Ceci favorise la communication.
L’été, partout en France, se
déroulent des événements
gratuits ou des festivals
abordables pour tous.
Durant l’année, les grandes
salles proposent des programmes dédiés aux
enfants ou aux familles.
Le sujet est si vaste que,
dans ce dossier, seules
quelques pistes peuvent
être lancées…
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• 16% des personnes interrogées
déclarent pratiquer la musique
(12% jouent d'un instrument de
musique, 8% pratiquent le chant
ou un instrument en groupe).
• 18% des instrumentistes
amateurs ont une pratique assidue,
34% très approximative.
La guitare, instrument typiquement
autodidacte, est le plus pratiqué
(39%), suivi par le piano (31%).
Au sein des conservatoires,
les plus pratiqués sont le piano,
le violon et la flûte.
Source : Enquête Pratiques culturelles
des Français, 2008 - DEPS ministère
de la Culture et de la Communication.
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La musique en famille
Qui sont-ils ?
La famille Van Heghe vit à Lochristi
en Belgique.
Leen est musicienne de profession.
Elle donne des cours de flûte traversière
et pratique également le piano,
la guitare et la contrebasse.
Jos est enseignant en mathématiques
dans une école moyenne (l’équivalent
du collège en France). Il joue
de la guitare, du violon, du violon
alto et de la contrebasse.
LE TÉMOIGNAGE
place la musique
si
DE Quelle
prend-elle dans votre
LA FAMILLE
famille ?
A peu près… la moitié de
notre living ! Et une grande
partie de notre temps libre.
Leen accompagne les enfants au piano pour leurs
leçons de musique. Après
l’école ou les devoirs, ce
n’est pas toujours évident,
pour eux, de se mettre à
leur instrument…
VAN HEGHE
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•
Annelore, 19 ans, étudie la médecine.
Bien qu’elle ait achevé ses études
de violon, elle en joue encore,
ainsi que du piano et de la batterie.
Cette année, Benedikte, 18 ans, a arrêté
ses cours de violoncelle et n’a pas encore
choisi les études qu’elle poursuivra
l’an prochain. Elle s’adonne aussi
à l’accordéon.
Nathan, 15 ans, joue du violon alto,
mais il préfère le foot.
Chiara, 14 ans, et Magali, 7 ans,
pratiquent le violon, et Joachim, 11 ans,
le violoncelle.
En quoi la pratique
d’un instrument est-elle
bénéfique pour les enfants
et pour la vie familiale ?
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C’est un hobby magnifique. Pour nos adolescents, il est très important
d’exceller en un domaine,
pour forger leur identité
et leur confiance en eux.
Il nous semble que ceci
leur apporte également
certaines valeurs, comme
la persévérance et le sens de
la responsabilité.
Et puis, la musique donne
une identité à notre
famille. Parfois, nous nous
amusons ensemble en
jouant pour le plaisir et,
souvent, nous animons la
messe. Il nous arrive aus-
d’organiser de petits
concerts ou une réception… Nous sommes très
reconnaissants, particulièrement envers les paroisses
et les communautés qui
nous invitent, de nous
donner de jouer en famille.
Ceci nous procure beaucoup de joie.
La musique est-elle
un vecteur de cohésion
familiale ? Crée-t-elle un
lien intergénérationnel ?
Pour jouer, on a besoin des
autres. Chacun tient son
rôle. Par exemple, lorsque
nous sommes sollicités
pour une eucharistie, chacun se demande s’il veut/
peut participer. Leen choisit
alors les chants, écrit les
arrangements nécessaires
et prépare les partitions.
La pratique de plusieurs
instruments permet toujours de composer un petit
orchestre.
Après avoir joué, tard
le soir, réunis autour de
la table, nous jouissons
ensemble non seulement
du dîner, mais encore d’un
heureux sentiment et de
réactions positives.
Ceci inclue également
les grands-parents, qui
se réjouissent infiniment
de pouvoir assister aux
petits concerts familiaux ou
aux examens de musique
de leurs petits-enfants.
La maman de Jos, qui a
80 ans, dit combien elle
est gâtée par toute cette
musique vécue en famille.
Elle se réjouit autant
d’un examen de la petite
Magali, que d’un concert
d’un de ses petit-fils, violoniste professionnel.
La communication
entre les membres de la
famille s’en trouve-t-elle
favorisée ?
Quand on monte un petit
projet musical - la semaine
passée nous avons donné
un concert au profit d’un
orphelinat en Zambie chacun peut donner des
idées pour le programme.
Chacun s’engage aussi,
prend sa part de responsabilité, y compris pour les
répétitions. Une fois les
partitions préparées, il est
très difficile que l’un se
retire.
Jouer ensemble, c’est communiquer. Se regarder pour
commencer ensemble, se
comprendre d’un regard
(un couplet de plus ?),
se motiver quand l’un
ou l’autre se décourage.
S’écouter.
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“C’est un hobby magnifique.
Pour nos adolescents,
il est très important
d’exceller en un domaine,
pour forger leur identité
et leur confiance en eux.”
Que conseilleriez-vous
aux familles qui désireraient se mettre
à la musique ?
La motivation des parents
est primordiale.
Et, qu’un membre de la
famille connaisse le langage
musical aide les petits à
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leur propre rythme, sans à jouer. Nos filles aiment
forcer. Un bon musicien également la danser.
n’est pas toujours un bon
Propos recueillis par
pédagogue…
Marie-Christine Lafon
Et le chant ?...
Un petit chant à quatre
voix est notre prière
de table. Benedikte aime
chanter en jouant de
la guitare, mais en public,
elle est un peu timide.
Lors des messes, on anime
le chant de la communauté, notamment Leen.
C’est formidable quand
on réussit à entraîner tout
le monde !
étudier leurs leçons, en
les accompagnant au piano
ou à la guitare.
Il est très important de recourir à un bon professeur.
La prof de violon de nos Nous aimons aussi accomenfants est formidable. Elle pagner la danse folk. C’est
a le don de les stimuler, à une musique très agréable
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Que recommandent-ils
sur ce sujet ?
Les films sur la musique sont nombreux :
La Mélodie du bonheur, Sister act,
La Musique de mon cœur, Les Choristes,
Tous les matins du monde, etc.
On peut aussi télécharger des partitions
sur imslp.org.
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CONCRÈTEMENT...
Comment s’y mettre ?
Tout d’abord, définir ses objectifs. S’agit-il de passer un bon moment à
découvrir la musique ? De l’apprendre réellement ? Ou bien de développer une prédisposition ? À chaque finalité, ses moyens.
Le cours particulier est plus efficace puisqu’il s’adapte à l’élève. La leçon
collective, elle, revêt les avantages du groupe, dont la stimulation.
Quel que soit l’objectif, le plaisir de la
musique ne se trouve qu’au prix de la
rigueur et d’un travail quotidien.
Éveiller son enfant à la musique ? Rien de
plus simple : en écouter avec lui ! Frapper
des mains, danser, bouger... Etre ami de
la musique. S’ouvrir à divers répertoires
et medias. Explorer les sites internet
proposant jeux, cours, ressources en éveil
musical, etc.
L’adulte peut également apprendre à
jouer d’un instrument en autodidacte.
La guitare, le ukulélé, la flûte ou certains
claviers sont très abordables, de même
que de nombreuses percussions : tambourin, œufs de jazz (3€) ou même
cuillers sont d’un effet épatant !
Film / Livre / Boîte à outils
Le livre des chansons
Idéal pour chanter en famille. Chaque chanson est joyeusement illustrée et présentée
dans sa version originale avec sa partition, ses paroles, sa traduction, ses origines historiques,
son auteur et les façons de l’interpréter.
Le livre des chansons - Chansons de France et d’ailleurs, 2 vol., Claudine et Roland Sabatier,
Gallimard jeunesse, 464 pages, 15,5 €
Entre autres…
• Au début du XXe siècle, des pédagogues tels que Marie Jaëll, Émile Jaques-Dalcroze,
Edgar Willems ou Maurice Martenot, ont créé des méthodes d’initiation musicale et
profondément inspiré les pédagogies modernes. Un de leurs points communs est de
privilégier une approche globale et de viser l’épanouissement de toute la personne.
Voir www.marie-jaell.info, www.dalcroze.fr, www.fi-willems.org ou http://federation-martenot.fr
• Le site www.choralies.org (initiative À cœur joie) est une mine d’infos pour les choristes ou
ceux qui désirent le devenir.
• Présente partout en France, l’association Se canto regroupe des équipes qui chantent régulièrement dans des structures pour personnes âgées. www.se-canto.com
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Le Billet
du pèere
Philippe
Verdin
La vérité est symphonique.
Il n’y a pas que les divinités orientales
qui invitent à l’harmonie.
Dès les premiers temps de l’Église,
le chant et le concours des instruments
sont appréciés, non seulement
comme un hommage qui plaît à Dieu,
mais ils révèlent au cœur de l’homme
le miracle de l’Esprit-Saint.
La musique réclame que chacun
écoute et s’adapte, complète
le chœur et lui apporte son talent.
Dans cet unisson merveilleux,
saint Augustin voit un signe de la vie
commune sous l’effet de la Grâce.
La famille von Trapp de la Mélodie
du bonheur est l’allégorie pédagogique de ce mystère. En chantant
ensemble, les enfants indisciplinés,
l’austère père de famille et Maria
la gouvernante, découvrent qu’ils ont
besoin les uns des autres. La musique
interprétée ensemble révèle
l’amour secret de tous les membres
de la famille. Elle est même
un instrument pour révéler la tendre
vérité face aux grosses caisses
brutales du nazisme.
Là où naît l’harmonie, là où jaillit
la beauté, fragile et inespérée,
Dieu est à l’œuvre. C’est Dieu qui
inspire les artistes et invite choristes
et musiciens en herbe à chanter,
à jouer, à s’unir, à aimer. "Notre
musique est à l’Église ce que l’Alléluia
est à la liturgie : une joie toujours nouvelle " disait le bienheureux Paul VI.
Fr. Philippe Verdin o.p.
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