Aziz insiste… pour dialoguer

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Aziz insiste… pour dialoguer
Pouvoir/Opposition
N° 807 du 26 Août 2015 - Hebdomadaire d’informations générales
B’IL A DIT...
Santé, Education…
Que de bêtises
La chambre –trop- basse du parlement
vient d’adopter un projet de loi relatif
aux médicaments qui a été présenté par
le ministre de la Santé devant celle-ci
comme étant une grande nouveauté
dans le pays parce qu’il prévoit des
sanctions ‘’sévères’’ contre les contrevenants.
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COLLOQUE DE L’IMES
Pour Valoriser
l’approche
mauritanienne
contre le terrorisme
L’institut mauritanien des études stratégiques (IMES) a organisé la semaine dernière, les 19 et 20 août, un colloque
international à Nouakchott sous le
thème: ‘’ La culture de la paix et de la
modération comme moyen de lutte
contre l’extrémisme violent: approche
mauritanienne’’.
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HOMMAGES
Mohamed
Said Hamody
Mohamed Said Ould Homody a quitté ce
bas monde jeudi dernier. Un doyen, un
grand frère, un confrère, un ami, un diplomate pétri d’expérience et de savoir…
Said, comme l’appelle affectueusement,
tout le monde était tout cela à la fois.
Lire en page 6, 8,9,10 et 11
Aziz insiste… pour dialoguer
Prix : 200 UM
B
ÉDITO
iram Ould Dah et son vice président viennent de voir leur sévère peine de deux ans
de prison confirmée par la cour d’appel
d’Aleg, le chef lieu de la région du Brakna où sont
détenus les leaders de l’organisation non reconnue
et très actives IRA (Initiative pour la résurgence du
mouvement abolitionniste.
Boycotté par la défense des détenus, le procès devant la cour d’appel a été vraiment expéditif et n’a
même pas respecté les formes prévues par la loi.
Celle-ci prévoit, en effet, de commettre des avocats
d’office, ce que la cour d’Aleg n’a pas tout simplement fait. Ce qui rend son verdict peu crédible et,
surtout, peu convaincant dans cette affaire montée
de toutes pièces.
Pour rappel, le président de l’IRA et onze autres
collaborateurs de son ONG ont été arrêtés à Rosso.
Ils étaient de passage à l'occasion d'une "caravane"
déployée pour dénoncer les expropriations de
terres des habitants de la vallée du fleuve Sénégal.
Les autorités mauritaniennes accusent l'IRA
d'avoir fait de ces rassemblements une "occasion
de propagande raciste, de propos semant la haine
entre les populations".
Pourtant ce personnage présenté aujourd’hui par
le pouvoir comme étant une menace dangereuse
pour la paix dans le pays, était presque cajolé par
celui à l’époque où il ruait dans les brancards développant un discours pour le moins extrémiste et
provocateur. Mais depuis qu’il a annoncé son intention de donner la ‘’paix’’ à tout le monde, il semblait ne plus arranger le jeu du pouvoir qui a déci
dé donc de l’envoyer en prison pour des faits qui
n’existent pas.
Mais cela ne fera que multiplier l’audience de Birame dans l’opinion nationale et plus particulièrement dans celle de sa communauté : les Haratine.
L’histoire nous enseigne que la prison dans les pays
en mal de démocratie constitue l’anti chambre du
pouvoir… Alors du courage Birame tu te rapproches de l’objectif.
Hebdomadaire d’informations
et d’analyses
BP : 1122 Nouakchott
Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75
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N° 807 du 26 Août 2015
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INSOLITES
INSOLITES
Taïwan : un ado défonce
une toile d'un million
et demi de dollars
Ce prof d'aquagym adore
danser sur du Beyoncé
Durant une exposition sur Léonard de Vinci, un garçon de 12
ans a glissé et s'est rattrapé in extremis... à une toile d'un
maître napolitain du XVIIIe siècle.
Un ado, c'est souvent maladroit. Celui-là est taïwanais, il a
12 ans et - c'est méritoire - déambule - certes, une canette à
la main - à travers une exposition exceptionnelle qui se tient
en ce moment même à Taipei et consacrée à Léoanard de
Vinci. Et soudain, patatras ! La glissade, la main qui cherche
désespérément un appui, le trouve… et, manque de bol, atterrit sur une nature morte de trois siècles et demi estimée à
1,5 million de dollars.
Signée de Paolo Porpora, l'huile sur toile est un bouquet de
fleurs, la spécialité de ce maître napolitain de la fin du baroque. Elle présente désormais, en bas à droite, un trou de la
taille d'un poing, selon le Guardian.
Dans sa malchance, le gamin n'est pas trop mal tombé : l'exposition rassemble 55 chefs-d'œuvre dont des toiles de Léonard lui-même…
Selon le média taïwanais qui s'est fait l'écho de l'incident,
les parents du garçon n'auront pas à payer la restauration de
l'œuvre. Elle appartient à un collectionneur privé et elle était
assurée. Par contre, l'ado n'est pas près de remettre ses baskets dans un musée.
Ashley Madison : géographie
de l'infidélité
Une entreprise espagnole a publié une infographie mettant
en forme, ville par ville, les données du site de rencontres
extraconjugales piraté fin juillet.
L'infidélité est-elle la chose du monde la mieux partagée ?
L'entreprise espagnole Tecnilógica, spécialisée en applications mobiles, a réalisé une carte interactive à partir des données du site de rencontres extraconjugales Ashley Madison,
piraté fin juillet. Pas de divulgation d'informations personnelles ici, rien qui permette de reconnaître parmi d'autres un
aspirant à la tromperie, mais une « carte du monde » des utilisateurs précisant pour chaque ville leur nombre (à partir de
10 inscrits) et la proportion, parmi eux, d'hommes et de
femmes.
On y apprendra ainsi (pour peu qu'on le souhaite) que la
commune de Gamaches, dans la Somme, compte 24 utilisateurs du site pour 2 730 habitants, quand celle d'Andouillé
(Mayenne), 2 245 habitants, n'en compte que 11. Que Paris
compte 37 641 inscrits (ils sont 135 294 à Madrid, 179 129
à Londres, 28 985 à Berlin). Ou que c'est aux États-Unis, en
Inde, au Japon, au Brésil et en Afrique du Sud que l'on
trouve les plus importants pourcentages de femmes inscrites.
Tecnilógica se garde bien d'analyser les données (« Nous
nous bornons à étudier l'information et à donner des proportions », explique à un journal espagnol son directeur technique, Juan Alonso). Elle s'offre, surtout, un très efficace
coup de pub.
Ce prof a une façon bien à lui d'enseigner l'aquagym. Au
bord d'une piscine de l'hôtel Condesa de la Bahia à Alcudia en Espagne, l'enseignant a décidé de motiver les vacanciers au rythme de Single Ladies de Beyoncé.
Des pas de danse, "quasi-identiques" à ceux de Queen
Bee, qui ont bien fait rire une vacancière nommée Beckyboo Wells. Très généreuse, cette Britannique a décidé de
partager son bonheur sur ses réseaux sociaux en postant
une vidéo du cours.
Une performance qui a beaucoup plu aux internautes. La
vidéo a été partagée plus de 45.000 fois et a été regardée
par près de 4 millions de paires d'yeux.
Ce n'est pas la première fois que des admirateurs de
Beyoncé sont immortalisés sur la toile en train de danser
sur ce morceau. Parfois, ce sont même les célébrités qui
s'amusent à imiter l'interprète. En 2009, Joe Jonas, membre des Jonas Brothers, avait enfilé une paire de collants
pour "improviser" quelques pas de danse sur Single Ladies.
Alaska : un grizzly filmé
en pleine séance de roulades
dans un parc national
La scène amuse de nombreux touristes venus visiter le
parc national de Denali, en Alaska (Etats-Unis). A les entendre rire dans une vidéo postée dimanche 23 août sur
YouTube, on comprend leur étonnement de voir ce grizzly,
une des principales espèces d'ours d'Amérique du Nord,
dévaler une pente en effectuant une série de roulades.
Un parc réputé pour ses ours
Un tour, puis deux, jusqu'à une vingtaine de roulades depuis le haut de la colline. Des visiteurs ont pu penser que
l'animal avait le tournis quand, subitement, il s'est arrêté...
avant de reprendre son activité favorite.
Le parc national de Denali, qui s'étend sur 24 585 km2
(l'équivalent de quatre départements français), est réputé
pour ses populations d'ours, de loups, de caribous ou
d'élans. Il abrite aussi le mont McKinley (6 194 mètres),
le plus haut sommet d'Amérique du Nord.
Un café Batman
à Kuala Lumpur
Vous êtes fan de Batman? Vous allez être comblé (si vous
êtes prêt à voyager un peu). Comme le rapportent nos
confrères du Huffington Post américain, un café Batman
a ouvert ses portes en Malaisie. Plus précisément, il s'agit
d'un établissement situé dans le Sunway Putra Mall de
Kuala Lumpur. Il est dédié aux héros de DC Comics mais
on peut y trouver une partie consacrée à l'homme chauvesouris.
Au programme, des pizzas, des hamburgers, des pancakes ou encore des cafés Batman, avec évidemment un
décor rappelant l'univers du Chevalier noir ainsi qu'un
menu qui ressemble à s'y méprendre à un comic. Un établissement similaire devrait ouvrir prochainement à Singapour, où l'on pourra notamment déguster un hamburger
noir en hommage à Batman.
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs
qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
3
À LA UNE
POUVOIR/OPPOSITION
Aziz insiste… pour dialoguer
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’active en
vue de donner un contenu concret au dialogue nouveau format, proposé par le ministre, Secrétaire Général de la présidence, Moulaye Ould Mohamed
Laghdaf, dans une correspondance adressée aux partis politiques il y a quelques jours, avec une échéance
fixée au 07 septembre prochain. Qu’est-ce qui explique cet attachement subit et incompréhensible du
président au dialogue ? Que cherche-t-il réellement ?
Que des interrogations !
L
e chef de l’Etat a reçu en audience séparément,
vendredi dernier, Bodiel Ould Houmeid, député,
leader du parti El Wiam et actuel président de la
CUPAD et Abdessalem Ould Horma, président de
SAWAB.
Invité dans les mêmes conditions, Messaoud Ould Boulkheir, leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP),
et président du Conseil Economique et Social (CES), a
préféré temporiser, pour finalement fouler le perron de la
présidence lundi, et s’entretenir avec le maître des lieux.
Ces trois (3) personnalités dirigent des partis politiques
formant une coalition dénommée- Convention pour
l’Unité
et
l’Alternance
Pacifique
et
Démocratique(CUPAD). A l’issue des entretiens de ces
derniers jours, une nette tendance se dégage.
Report en vue
d’un dialogue national inclusif
Prêt à sauter sur n’importe quelle opportunité de dialogue
offerte par le pouvoir, le président en exercice de la
CUPAD, Bodiel Ould Houmeid, a répondu favorablement à la correspondance du ministre, Secrétaire Général
de la présidence de la République. Il
aurait, avant cela, pris contact avec le
chef de l’Etat. C’est ce dernier qui lui
aurait suggéré que la CUPAD écrive
au ministre Moulaye afin de lui demander un report de la date du lancement de son dialogue.
Une réaction à travers laquelle la coalition affirme son attachement « à un
dialogue responsable, auquel participent tous les partenaires politiques et
les organisations de la société civile.
Une concertation en faveur de laquelle nous devons consentir tous les
efforts nécessaires à la réussite ».
Une exigence particulièrement valable pour le pouvoir, qui détient toutes
les cartes maîtresses dans cette perspective.
Après la réaffirmation du principe de
l’attachement au dialogue, le président en exercice de la CUPAD, sollicite le report de la date du 07
septembre, proposée par le courrier du négociateur en
chef du pouvoir.
Ce décalage a pour objectif « de permettre d’établir les
contacts en vue de s’entendre au préalable sur la date, les
thèmes et l’agenda d’un futur dialogue véritablement inclusif ».
Le casse-tête du FNDU
Il ressort des différents contacts du week-end écoulé que
le vieux leader, Messaoud Ould Boulkheir, ne voudrait
plus s’engager dans un dialogue
Suite en page 7
sans le Forum National pour la Dé-
N° 807 du 26 Août 2015
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ACTUALITÉ
B’ il a dit
Santé, Education… Que de bêtises
La chambre –trop- basse du
parlement vient d’adopter un
projet de loi relatif aux médicaments qui a été présenté par
le ministre de la Santé devant
celle-ci comme étant une
grande nouveauté dans le pays
parce qu’il prévoit des sanctions ‘’sévères’’ contre les
contrevenants. Des amendes
abyssales à même de dissuader, dixit le ministre de la
Santé ou de la Maladie…, les
plus téméraires des importateurs.
C’est strictement la même
chose dans cette nouvelle
Mauritanie qui circule sur trois
roues exactement comme l’ont
les motocycles chinois distribués récemment à quelques
chômeurs chanceux qui auront certainement du mal, le
moment de la paye, d’honorer leurs engagements et qui
pourraient donc bien finir en prison. Les pauvres !
Pour revenir à notre mesquin ministre qui confond entre
son poste et celui d’un exécutant qui passe tout son temps
à circuler d’un centre de santé à l’autre proférant menaces
contre les travailleurs modestes et ordres hâtifs et populistes, genre : affectez celui là à Aoueynat Zbal ou celui là
à Bir Mogreïn parce qu’il était absent de son poste de travail l’instant du passage quotidien du ministre carton qui
déborde de populisme et de malhonnêteté. Comme le reflète l’histoire de la sage femme affectée à Bir Mogreïn à
N° 807 du 26 Août 2015
la veille de l’arrivée du président Aziz en tournée dans la ministre tente de masquer par les visites inopinées et les
région du Tiris dans cette ville. Pour donner l’impression annonces mensongères comme celles qu’ils a proférées
au président de travailler, le fameux ministre cartable a devant les élus du peuple…
Dans l’autre secteur, l’éducation, lui aussi moribond, la
situation n’est point meilleure. Là, on organise à longueur
de journées, de mois et d’années des séminaires interminables sur tel ou tel domaine qui n’a rien à voir avec la
réalité. Tout dernièrement, l’inspecteur général de l’enseignement a, pendant toute une nuit, sur l’écran de la télé
nationale, parlé des nouveaux programmes scolaires et de
l’année de l’éducation proclamée par le président de la
République. Il n’a pas bien sûr pipé le moindre mot sur le
scandale de la fuite des épreuves de physique au bac, ni
du taux de réussite honteux, moins de 6%, au cours de la
première session du bac de cette année pompeusement
déclarée année de l’Education.
Monsieur le président, messieurs les ministres, messieurs
les directeurs… vous vous moquez de nous. Mais un jour,
peut être proche, nous prendrons notre vengeance et allons nous délecter en vous suivant trainer à la barre des
tribunaux de l’Etat. Pas votre Etat, mais un autre qui est
soucieux de ce qu’il dit et ce qu’il fait pour ses citoyens.
convaincu une sage femme d’accepter d’aller dans ce coin
enclavé juste le temps du passage du président dans le
centre de santé de la localité de l’extrême nord du pays.
Comme à son habitude, le généreux député de la ville
s’est adressé à la bonne sage femme pour lui annoncer
qu’il allait lui chercher une maison pour y résider.
Clairement, celle-ci lui dira qu’elle est là juste pour la visite présidentielle comme s’était convenu entre elle et le
ministre. Quel ministre et quelle santé ? D’autant plus que
tous les hôpitaux et centres de santé manquent de tout et
se sont transformés ces derniers temps en véritables mouroirs qui dégagent, tout le temps, des odeurs pestilentielles... et, surtout, celles de la mort. Une réalité que le
Annonce
B’...
Biladi cessera de paraitre
pendant le moi de Septembre.
Nous nous excusons auprès de
vous, chers lecteurs.
La rédaction
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ACTUALITÉ
COLLOQUE DE L’IMES
Pour Valoriser l’approche mauritanienne contre le terrorisme
L’institut mauritanien des études stratégiques (IMES)
a organisé la semaine dernière, les 19 et 20 août, un
colloque international à Nouakchott sous le thème : ‘’
La culture de la paix et de la modération comme
moyen de lutte contre l’extrémisme violent: approche
mauritanienne’’. Une réunion qui a été ouverte par le
premier ministre et a été rehaussée par une forte représentation de l’exécutif américain : deux sous secrétaires d’état avaient fait le voyage à Nouakchott pour
y assister.
D
epuis son arrivée au pouvoir, à la faveur du
putsch contre l’unique président démocratiquement élu en Mauritanie, Mohamed Ould Abdel
Aziz a, dès le départ, concentré, non sans une certaine
réussite, ses efforts sur l’unique et important point de la
lutte contre le terrorisme. Un dossier capital aux yeux des
partenaires occidentaux qui, depuis les effroyables attentats Wold Trade center, évaluent l’amitié de leurs alliés à
travers leur degré d’engagement dans la lutte contre ce
fléau. Le président Aziz a bien compris cette réalité et
s’est présenté comme étant un homme fort et résolument
engagé dans cette croisade anti terroriste en Mauritanie.
Et même ailleurs, au Mali, par exemple, où l’armée mauritanienne a mené plusieurs actions armées contre des
bases supposées d’AQMI ‘Al Qaida au Maghreb islamique).
Il faut dire que Aziz a bien réussi à réorganiser l’armée
mauritanienne et lui a procuré beaucoup de moyens en
armes, munitions et logistique qui lui ont permis de relever le défi que constitue les mouvements jihadistes pour
le pays. A tel point que depuis au moins quatre années le
pays n’a connu ni attentats ni tentatives d’enlèvement
d’étrangers (même si ces
derniers ont boudé la destination Mauritanie sur recommandations de leurs
gouvernements). Pourtant
l’effort consenti par le régime de Aziz dans ce domaine est chanté à tous les
coins de rue par les diplomates occidentaux accrédités à Nouakchott et par
tous les visiteurs officiels
de leurs pays qui se rendent à Nouakchott. Sans
plus ! Le déficit en communication et le manque
de savoir faire expliquent
en grande partie ce constat.
Et c’est ce que le gouvernement semble avoir compris en lançant, cette année, un
colloque international afin de mettre sur la table l’approche mauritanienne pour faire face au terrorisme.
L’institut mauritanien des études stratégiques, un organe
de réflexion mis sur pied par le gouvernement afin de
s’occuper de ce dossier, a été chargé de faire valoir l’approche mauritanienne à travers l’organisation du dernier
colloque internationale de Nouakchott.
Celui-ci, note son rapport final, ‘’a connu la participation
d’experts, chercheurs, oulémas, diplomates, journalistes
originaires de la Mauritanie, de la Tunisie, du Maroc, de
l’Algérie, de l’Egypte, du Sénégal, du Mali, des USA, et
de la France, en plus des invités officiels de certains pays
frères et amis…’’
Dans son intervention d’ouverture, le premier ministre,
Yahya Ould Hademine, a déclaré qu’il était nécessaire de
revisiter ‘’l’approche mauritanienne en matière de lutte
contre l’extrémisme violent afin de la passer en revue…’’
De son côté, Khadijetou Mint Mbarek Val, Ministre déléguée auprès de la Ministre des affaires étrangères chargée
des affaires maghrébines et africaines et des Mauritaniens
de l’étranger a indiqué ‘’que l’objectif visé à travers l’organisation de ce colloque est d’étudier l’approche mauritanienne basée sur la culture de la paix et de la modération
comme moyen de lutte contre l’extrémisme violent, approche préventive et multidimensionnelle nourrie par
l’éducation religieuse inspirée de la sainte religion’’.
Les autres intervenants, officiels et spécialistes de la question du terrorisme, ont loué l’exemple de la Mauritanie et
sont longuement revenus sur les raiSuite en page 6
sons de ce fléau et des moyens à
N°807 du 26 Août 2015
6
HOMMAGE
HOMMAGE
Mohamed Said Hamody
Mohamed
Said
Ould
Homody a
quitté ce bas
monde jeudi
dernier. Un
doyen,
un
grand frère,
un confrère,
un ami, un
diplomate
pétri d’expérience et de
savoir…
Said, comme
l’appelle affectueusement, tout le
monde était
tout cela à la
fois. Il possédait le don de
pouvoir
converser
avec chacun quelque soit sa formation,
son niveau culturel, ses positions politiques, ses origines sociales… Cet intellectuel affable, modeste et généreux
entretenait l’amitié avec toute la Mauri-
N° 807 du 26 Août 2015
COLLOQUE DE L’IMES
Suite de la page 5
Pour Valoriser
l’approche mauritanienne
contre le terrorisme
mettre en place pour le résorber.
Ce colloque a enfin émis un certain nombre de recommandations à même, selon ses participants, d’atténuer la
menace terroriste sur toute la région et de discréditer ses
promoteurs auprès des populations laissées pour compte
et réellement vulnérables.
Ce n’est pas la première fois qu’une réunion internationale est tenue en grandes pour débattre la problématique
insoluble du terrorisme et émettre des recommandations.
C’est important, mais ce n’est pas suffisant dans la mesure où ceux qui ont proclamé la croisade contre ce fléau
lui cèdent quotidiennement du terrain à travers la peur
qui s’est installée dans leurs opinions et qui les pousse
généralement à agir de manière anti démocratique qui
renforce et accrédite la propagande des jihadistes.
tanie. Et même au-delà. En hommage à
lui, Biladi publie des témoignages faits
par des gens qui l’ont connu et qui l’apprécient énormément. Vous pouvez les
lire en pages…
Quand est ce que nos partenaires vont-ils comprendre
cela et ménager nos intérêts en décidant de braver la menace et de laisser, par exemple, leurs ressortissants se rendre dans nos pays en touristes, comme ils le faisaient
auparavant ?
Ould Bladi
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HOMMAGE
HOMMAGES
Ceci est tout sauf un témoignage. Des dizaines de personnes – illustres ou anonymes – en savent infiniment
plus que moi sur les multiples facettes de la vie de Mohamed Saïd Ould Hamody ; sur sa carrière de journaliste,
de diplomate, sur ses activités de militant des droits de
l’homme, sur son rôle d’agitateur d’idées et d’homme de
culture. Ce n’est même pas l’esquisse du portrait de
quelqu’un pour lequel j’ai éprouvé une profonde affection. Ceci est tout juste la tentative de compréhension
d’un homme, au travers d’impressions nées de multiples
rencontres, et d’informations glanées au fil de longues
conversations et de quelques brèves collaborations, et qui
aurait pu.
Un homme « pur-sang »
ment du rang des sages. Peut-être même fut-il un conservateur rebelle, un de ceux pour lesquels certains modes de
vie et certaines valeurs sont un idéal à préserver, mais
qui sont assez lucides pour voir les injustices du monde,
et aussi sa perfectibilité, même si à doses homéopathiques.
« Être Mauritanien, lui disais-je, au sens progressiste du
mot, c’est choisir d’être un traître à son identité ethnique
originelle, c’est refuser toute solidarité automatique qui
vous engage en dehors de la légitime et indispensable
lutte contre l’injustice !». S’il acceptait le second versant
de ma formule, il ne voyait pas la Mauritanie avec mes
yeux. Être Mauritanien, pour lui, c’était assumer la diverJe dois avouer que la carrière de journaliste de Mohamed sité de ses origines, et tout en reconnaissant et acceptant
Saïd Ould Hamody ne m’intéresse que très peu. Elle s’est la part en soi de chacune d’elles, s’engager dans la
déroulée à une époque antédiluvienne, celle du parti et du construction d’une identité nouvelle qui les assemble, les
discours uniques, quand les journalistes étaient (ils le soumette et les transcende toutes.
sont, hélas encore, en trop grand nombre) d’anonymes «
fonctionnaires de la vérité ». Sa brève incursion dans la L’approche « non essentialiste » de Saïd sur toutes les
presse indépendante (Le Calame du milieu des années 90) questions cruciales qui déchirent ce pays pourrait être réfut anecdotique, à l’opposé de son engagement pour la liberté sumée en quelques mots : brider nos éclats de colère et
de la presse (interventions, conférences, sessions de forma- nos impatiences stériles, et à la place engager une rétions, études) dont les effets furent hautement positifs.
flexion sur le long terme, sans se refuser aux solutions
que l’éthique et l’urgence commandent. Ramener au cenCe qui fait tout à la fois l’intérêt et le charme de Saïd, et tre de soi les forces centrifuges qui menacent de nous
qui donne à sa personne l’aura et la force d’attraction qui faire exploser en mille débris sanguinolents.
ont été les siennes, relève de l’ordre du paradoxe et du
symbolique. Et puisqu’il me faut tordre le cou à quelques Les hasards de l’histoire et les lois de la génétique ont fait
demi-vérités convenues, je crois pouvoir affirmer que de son être et de sa vie un croisement de symboles et de
Mohamed Saïd Ould Hamody n’était sage qu’à moitié. paradoxes. « Le pire des Bidhânes, lui disais-je, c’est le
Un « sage », en particulier dans l’acception africaine du Peul bidhânisé, à l’exemple de ceux qui auraient dû se
terme, est avant tout un conservateur, c'est-à-dire une « nommer Mamadou Saïdou Hamadi, et qui se font appeler
personnalité » qui, à coup de formules sentencieuses et Mohamed Saïd Ould Hamody ». Après un rire interminade sourires de sphinx, s’efforce d’éterniser le passé dans ble, il me rétorquait : je suis reconnaissant à mes ancêtres
le présent, et de figer l’avenir. Saïd était certes un conser- peuls, bambaras ou autres, mais si je suis eux, je suis
vateur, mais du genre modéré, ce qui l’éjecte définitive- aussi, et surtout, un Maure ! » .
Aziz insiste… pour dialoguer
POUVOIR/OPPOSITION
Mais Saïd était davantage que la somme de ses identiques
ethniques
Ce nègre mâtiné de Sbaï (ou l’inverse, qu’importe) vécut
sa vie à l’image de son presque homonyme, Hamboǧeejo,
Hamadi le rouge), héros du Macina, qui était Peul à
Ségou, et Bambara à Kounari. Dans un milieu social où
les rentiers de la bidhânité se comptent à foison, lui fut
un bidhâne d’adoption, qui acquit par osmose cet esprit
affûté qu’un Demâni reçoit, quasi naturellement, en héritage. Dans un environnement social où l’esclavage est
une « culture (dans tous les sens du terme), lui, le hratîne
descendant d’esclaves, fut l’un des hommes les plus décomplexés, les plus libres et les plus fiers de son époque.
Dans un pays où les clivages - réels ou fantasmés - fragmentent la société en races, ethnies, tribus et clans antagoniques, il se fit mémoire et passerelle, reliant les uns
aux autres , exigeant de chaque groupe humain le paiement des dettes d’honneur, même les plus anciennes, dues
aux voisins, même les plus lointains.
Que dire d’autre ? Qu’il été la courtoisie faite homme ;
cette courtoisie maraboutique si belle et raffinée quand
elle est débarrassée de l’hypocrisie zwâya. Qu’il avait le
don de rendre les autres meilleurs qu’ils ne l’étaient,
quitte, quelquefois, à se déprécier lui-même, pour élever
plus haut celles et ceux qu’il avait en estime.
Qu’il était un homme de grande « race », un « homme
pur-sang ».J’aurais aimé que les choses soient autres, que
je sois le jeune frère mourant te lançant un dernier couplet, à la Brel : «Adieu grand-frère, adieu l’ami, je t’aimais bien, tu sais !».
Adieu Saïd, que l’éternité te soit douce.
Abdoulaye Ciré BA
Suite de la page 3
mocratie et l’Unité (FNDU), lequel ne
serait qu’une répétition du show politique organisé en septembre/octobre
2011, dont l’incidence sur le climat politique du pays est resté très limité.
Abdel Salam Ould Horma, leader de
SAWAB reste accroché à la thèse du
président de l’APP.
Face à un tel constat, Mohamed Ould
Abdel Aziz serait déterminé à tout
faire pour accrocher une ou deux formations issues du FNDU, et faire tenir
son dialogue nouveau format. Pour
cela, le président lâcherait des concessions dont certaines pourraient avoir
l’effet d’une bombe, à l’image de possibles élections législatives anticipées
pour se « débarrasser » de l’actuelle chambre basse du
parlement. Et même quelques autres « libéralités » difficiles à étaler sur la place publique.
entré dans le langage politique national depuis le putsch
du 6 août 2008) pour le régime.
Pourtant au moment où on mettait sous presse, on a appris
que l’audience entre Messaoud et Aziz se serait mal passée et que le premier maintient ses conditions initiales
Selon des informations rapportées par nos confrères du pour entrer dans le dialogue avec le pouvoir. Si cela arrisite d’information en ligne Tawary, la majorité consolidée vait à se confirmer, ce serait une véritable ‘’catastrophe’’
serait sur le point de répondre par écrit aux courriers du pour le projet de dialogue prôné dont personne ne parait
FNDU et que le président est satisfaire toutes les do- savoir exactement ses motivations.
léances de l’opposition, à part la formation d’un gouvernement d’union nationale, ligne rouge (un concept qui est
Amine Lazrag
N°807 du 26 Août 2015
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HOMMAGE
TÉMOIGNAGE NÉCROLOGIQUE
Cheikh Dah nous quitte, conservons sa mémoire
C’est avec une immense tristesse que notre Association a
appris le décès de Mohamed Said Ould Homody, ancien
ambassadeur, ancien président de la Commission nationale des Droits de l’Homme mais aussi un illustre membre de SOS-Esclaves à laquelle il apporté une immense
contribution.
Le décès de Son Excellence l’Ambassadeur Mohamed
Said Ould Homody est une immense perte pour nous militants de l’SOS-Esclaves et, plus généralement pour la
cause de droits de l’Homme en Mauritanie. Par son attachement indéfectible à la justice, sa sagesse, sa clairvoyance, sa tolérance, sa générosité et son indifférence
aux honneurs, mais aussi aux attaques et aux sarcasmes,
il a été pour tous un exemple et un appui précieux.
Sa contribution à la lutte contre l’esclavage et les pratiques esclavagistes enMauritanie, mais aussi contre
toutes les injustices, quelles qu’en soient les victimes resteront gravées en lettres d’or dans la mémoire de tous les
Mauritaniens épris de justice et de liberté.
Oui, comme le disent certains, Mohamed Said Ould Homody n’a pas souffert de l’esclavage, mais il avait de
nombreuses raisons de comprendre et de s’indigner
contre le caractère ignoble et inacceptable de cette pratique d’un autre âge.
Il avait une conscience aigue de la nécessité de bâtir une
Mauritanie équitable et juste car il savait que ni unité authentique, ni développement durable, ni prospérité réelle
ne pouvaient être réalisés sur la base du déni de la dignité
et de la liberté d’une vaste proportion des citoyens de ce
pays. C’est pour les mêmes raisons qu’il s’est engagé en
faveur de la cause globale des Haratines en acceptant de
présider les actions des promoteurs du « Manifeste pour
les droits politiques, économiques et sociaux des Hratine
», et qu’il maintenu ses positions en dépit des pressions et
manœuvres de toutes sortes.
Mohamed Said était aussi un grand intellectuel et un
grand humaniste auquel aucune cause humaine n’était
étrangère et, qui pour beaucoup était un véritable référence qui prodiguait conseils et réconfort.
La cause anti-esclavagiste, celle des droits de l’homme
en la Mauritanie, sont aujourd’hui orphelines. Elle doivent rester fidèles au défunt en poursuivant son noble
combat.
En cette douloureuse SOS-Esclaves s’associe pleinement
au deuil la familleHomody et à celui de la Nation tout entière.
Qu’Allah l’accueille en son Paris et qu’il le rétribue largement pour ses actions en faveur de la justice de la liberté et de l’égalité entre tous les citoyens mauritaniens.
Car Allah est Juste et le véritable Islam est justice.
Wa Inna Li LlhahiwainnaIlayhiRaajioun
Nouakchott le 22 Aout 2015
Boubacar Messaoud, président de SOS-Esclaves
VIENT DE PARAÎTRE LE LIVRE
Toponymes
et anthroponymes
du sud-ouest
saharien : approche
chronologique
En revisitant les sources du Sud-ouest saharien, ce
livre fait l’inventaire des toponymes et des anthroponymes en procédant à des ébauches de classification et
de typologie dans une perspective de longue durée tout
en évoquant les problématiques historiques. Les limites et dénominations de ce territoire, ses évènements fondateurs et les catégories onomastiques
permettent aussi de dégager les grandes tendances du
peuplement tout en délimitant des aires géographiques
caractéristiques.
Cette revue révèle par ailleurs comment à partir de
formes globalement berbères, les noms de lieux et de
personnes ont généralement évolué vers des catégories
arabisées avec toutefois la persistance de certaines
formes résiduelles caractérisant des aires distinctes.
Elemine Ould Mohamed Baba
VIENT DE PARAÎTRE
ea
u
Le griot de l’emir
TRANSPORTS
ou
v
N
SALAM
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous les
dimanche à 7 heures du matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 807 du 26 Août 2015
Gardien de traditions séculaires et de rythmes ensoleillés, héritier d’une
tribu légendaire et désormais dispersée, un griot
erre, un luth à la main,
entre des campements inconnus, dans un Sahara
des temps anciens où les
haines tenaces côtoient les
violentes passions. Révolté par l’affront fait à
son amie, la belle Khadija,
poussée à la mort par
l’émir souverain, le griot
de la grande tribu quitte la terre des nomades et
s’exile à Tombouctou, cité des savoirs et des marabouts. Il y retrouve la paix, la générosité et l’amour.
Mais son destin l’appelle ailleurs, au pays des
Maures où il porte haut sa voix afin de semer les
graines de la révolte. Car, dans ces espaces infinis,
c’est la musique des pères qui réveille l’orgueil des
hommes et les fureurs du désert. Tel un chant lyrique, ce roman nous transporte dans la poésie des
sables, en un temps où les poètes-griots, par la
seule force de leur verbe ont le pouvoir de renverser le cours de l’histoire.
Viennent à nous les légendes d’un monde qui, aujourd’hui, s’évanouit.
9
HOMMAGE
ADIEU COMPLICE !
Hommage au regretté doyen Mohamed Said Ould Hamody Doyen !
Pour tout dire d’emblée, notre amitié, quelque part suspecte, était une façon de violer discrètement, par un accord tacite, les normes, stupidement, établies par la
pensée de la domination. C’est là, n’est-ce pas ?, une parfaite définition de la ‘’complicité’’ par laquelle vous aimiez qualifier notre relation.
Cette complicité au sens positif est, de mon point de vue,
la plus belle et, probablement, la moins comprise des précieuses qualités qui caractérisent votre si attachante personnalité.
Il s’agissait, dans l’absolu, d’une morale qui s’insurgeait,
spontanément, contre la négation de l’adversaire supposé
ou réel au risque de marquer contre son propre camp. En
pratique, le résultat fut fascinant.
Tout en accomplissant, loyalement, votre mission en tant
que haut commis de l’Etat, vous avez été, dans des moments difficiles, la main tendue aux ‘’opposants’’ qui
n’étaient pas en odeur de sainteté.
Malgré votre statut de serviteur de la République censé
vous astreindre à l’obligation de réserve, souvent agaçante, vous avez su, admirablement, résister à la tentation
de la démagogie et à son ridicule corolaire : la langue de
bois.
Votre sens de la fidélité à un illustre respectable ami qui
vous avait conduit à s’engager, avec lui, pour la création
d’un parti politique au lendemain du déclenchement du
fameux processus démocratique en 1991, n’excluait, nullement, votre aversion naturelle pour le parti pris.
Votre appartenance à la classe dominante ne vous a jamais
empêché, sans éprouver le besoin d’écrire la lutte des
classes en Mauritanie, de surfer, jour et nuit, sur le cri des
opprimés et autres exclus.
Sans ignorer la gravité existentielle de l’incompréhension
suscitée, dans votre milieu naturellement conservateur,
par certaines positions que vous avez prises sur des sujets
qui fâchent, vous avez démontré, par et pour l’exemple,
que l’indépendance de l’esprit consiste à ne pas céder sur
l’essentiel.
Pour l’essentiel, vous être restés, tout au long d’une brillante carrière et dans votre attirante retraite un bel esprit
qui produisait les idées et qui faisait de la production des
idées sa profession habituelle, un homme de culture qui
tenait, avant tout, à préserver et à vulgariser, avec un sens
élevé du patriotisme, le patrimoine de toute une nation.
Que peut-on attendre de plus d’un intellectuel qui a tenu,
dans un univers politico- social dominé par la raison du
plus faux, à vivre à travers sa propre pensée ?
Il se peut que de tels mots soient, à défaut d’être versés
dans le compte de ‘’l’éloge des morts’’, perçus comme
l’expression d’une certaine subjectivité voire d’une subjectivité certaine par qui connait la légendaire proximité
ataroise de l’auteur de ces lignes avec le milieu du célèbre
fils de Edahah.
A ce propos, le doyen disait ‘’que l’histoire de la présence
à Atar de ma famille (qu’il qualifiait de jésuites de l’Islam) est aussi floue que celle de la sienne ( Ahl Homody
) avec la différence que pour l’une c’est la science tandis
que pour l’autre c’est le commerce’’.
Déjà en 1960 , l’année de l’indépendance, l’année qui
précéda celle de ma naissance , le jeune Said , fils du
Bourgois de la ville , revenu en vacances de Saint louis où
il faisait ses études secondaires , s’insurgeait contre la
vente des produits ‘’made in Israël’’ exposés à Atar par la
boutique du Breton Gateau dans laquelle travaillait mon
père , un brave fils du petit peuple , descendant d’une aristocratie religieuse fauchée , par le temps qui courrait .
Le doyen Mohamed Said aimait bien confier sa profonde
admiration à ce marabout ‘’ Ould Ahmedou des Ahl Mohamed Salem ‘’ qui , gagnait sa vie avec la sueur de son
front et qui n’a pas hésité, un instant, à envoyer ses rejetons à ‘’l’école des chrétiens’’.
A l’occasion de son départ en France pour poursuivre des
études universitaires, le doyen prit , à l’image de camus ,
parti pour son adorable mère Salka mint Bdebba , la
proche disciple de Safiyya mint Ntahah , ma sainte grande
mère côté maternel, qui , disait –il fièrement , ne lui de-
manda que de
respecter scrupuleusement
deux règles : ne
jamais
rater
l’une des cinq
prières obligatoires pour un
Musulman et ne
jamais avaler
une goutte de Vin . Cette délicieuse confiture ‘’Bonne
Maman’’ constitue , justement l’un des traits caractéristiques de la personnalité du doyen lequel savait s’ en servir pour faire passer ses contradictions , parfois
déroutantes .
A vrai dire la contradiction qu’il porta , jusqu’au bout , en
soi même ,n’est qu’apparente car au fond elle est l’unique
moyen de faire progresser la connaissance d’autrui.
Elle ne pouvait , en tout cas , étonner que ceux qui méconnaissent le parcours de ce haut fonctionnaire qui avait
horreur de la culture du parti unique dont il fut , dans sa
jeunesse , un dignitaire atypique , qui cachait , en bon
complice ,dans son foyer , les contestataires recherchés
par la police .
Mais quoi qu’on dise de ce fabuleux complice , d’ailleurs
dans la complicité on apprend à ne pas se soucier du
qu'en-dira-t-on , le Doyen Mohamed Said Rahimaou
Allah a été , pour ses nombreux amis mauritaniens et
étrangers , la conjonction d’une honorable personnalité
consensuelle et d’une belle manière de faire comprendre
la Mauritanie dans son intrigante complexité .
Il appartenait à la catégorie des personnalités , bien rares
, capables de rassembler les Mauritaniens malgré et à
cause de leurs contradictions . Mais , au final, il appartenait , comme tout le monde , à Allah et …. A Allah, nous
revenons !
Wa Inna Li LlhahiwainnaIlayhiRaajioun
A.K.M
N°807 du 26 Août 2015
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HOMMAGE
HOMMAGES
Hommage à Mohamed SaidHamody par Moktar Lam
La Mauritanie vient de perdre un de ses illustres fils, Mohamed Said OuldHamody, décédé au Maroc dans la soirée du 20 Août 2015, après deux semaines de soins
intensifs. Ce brillant intellectuel (journaliste, écrivain, diplomate) était un chercheur chevronné et avide de
connaissances, qualités qui avaient fini de faire de lui un
homme d’une rare intelligence et d’une culture très vaste,
maîtrisant des disciplines aussi variées que la littérature,
l’histoire, la géographie humaine, l’ethnologie, etc.
Homme de culture et écrivain émérite, il nous laisse en
héritage des ouvrages de haute facture comme l'histoire
des relations entre la Mauritanie et la France, une très
riche Bibliographie retraçant tout ce qui a été écrit sur la
Mauritanie, ou ses chroniques comme celles au journal
Le Calame intitulée le Bloc de Cheikh-Dah...., etc. Ses
discours reflétaient sa grande maîtrise de la langue française et sa vaste culture.
J’ai connu cet homme en 2003 dans le cadre de mes fonctions de responsable du Programme Gouvernance du
PNUD en Mauritanie, période à laquelle il dirigeait la
Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
Nos responsabilités nous avaient amené à travailler ensemble sur plusieurs dossiers notamment celui de la promotion des droits de l’homme et le renforcement des
capacités de la société civile. Il avait contribué de manière
significative dans la mise en œuvre réussie d’un important
projet que le PNUD avait élaboré cette année-là et intitulé
« Dialogue avec la société civile pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce
projet dont le principal objectif était de désamorcer la
crise politique née de la tentative (avortée) de coup d’Etat
de juin 2003 contre Ould Taya, avait également permis
de lancer un deuxième projet non moins important, une
étude prospective sur le devenir de la Mauritanie à l’horizon 2030 (Mauritanie Vision 2030).
Cette expérience enrichissante, m’avait amené à garder
contact avec lui et lui rendre visite à chaque fois que je
pouvais malgré mon éloignement du pays depuis 2008.
Cette année-là, nous avions également lancé ensemble,
avec la participation d’autres amis, la préparation d’un
colloque international sur les « Relations entre ElHadj
Oumar FoutiyyouTall et les Erudits Mauritaniens » tels
que Mohamed ElHafedh et Cheikh Mohamed El Mamy.
HOMMAGES
l’arabe Said lisait et archivait tout. Je ne compte plus les
ouvrages que j’ai empruntés ou photocopiés auprès de lui.
Fidèle à ses relations, il ne ratait aucune occasion pour
rendre un hommage appuyé aux personnalités qui,
comme lui aujourd’hui, nous quittaient. Les derniers papiers que j’ai lus de lui concernaient Sidi El Moktar
Ndiaye et Ba Mamoudou Samboly en décembre 2013.
Enfin comme pour bien conclure une vie consacrée aux
idéaux de liberté et de justice il a présidé ces deux dernières années l’initiative du « manifeste sur les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines en
Mauritanie » qui, au-delà des cadres haratines de tous
bords qu’il regroupe, a reçu le soutien massif de tous les
Mauritaniens épris de paix et de justice.
Etant loin du pays, j’ai imaginé le vendredi soir, le nombre et la diversité des fidèles qui ont prié sur sa dépouille
à la mosquée Ibn Abass, tant au plan communautaire et
ethnique que générationnel, malgré l’heure tardive de la
cérémonie.
Adieu cher ainé, qu’Allah t’accueille en son Saint Paradis, aux côtés de SeyyidinaMouhammad SAS; « yooAllaahuyurme, yaafo maa, haarnu maa Aljanna, aamiin ;
InnaLillaahiwainnaaileyhiraaji’uun ».
Niamey, Niger, le 24/08/2015
Moktar LAM
Cheikh Dah nous quitte, conservons sa mémoire
Qui mieux que Cheikh Dah Ould Dahah, de son vrai nom
Mohamed Said Hamody, peut présenter la famille éponyme au parcours exceptionnel, patriotique et atypique
que rien ne prédestinait à cultiver l’amitié avec la France
: « Mon père, disait-il, encore vivant, vécut le traumatisme de la disparition de son demi frère tué par les français à la bataille de Hofratt Ouadane en 1910.
Mon frère, Mohamed El Haiba était un dirigent du parti
nationaliste anticolonialiste An-Nahda Al Watania Al
Mouritaniya, ce qui lui valut un internement administratif
à la veille de l’indépendance. Mohamed Saïd, adolescent,
a mené sa guerre à la Don Quichotte contre la France durant l’agression tripartite de Suez et la guerre d’Algérie.»
La famille d’Ehl Hamody , dixit Al Marhoum , avec sa
verve et son humour légendaires, « sans doute influencée
par cet aphorisme du grand penseur Sun Tzu qui écrivait
il y a 2500 ans que : « … jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays », et remplaçant « pays » par « homme
», a opté pour le statut de notables et pour la paix ; et votre
N° 807 du 26 Août 2015
Cette initiative avait été suggérée par les descendants des
trois illustres personnages à l’occasion de la visite de
Thierno Madani MountagaTall en Mauritanie avec le soutien du Gouvernement Mauritanien. Mais suite aux changements intervenus le 6 Août 2008 le projet n’a pu
aboutir. Il y a deux ans, nous avions discuté de l’idée de
le relancer.
Issu d’une grande famille d’Atar, Said était tout simplement un homme exceptionnel. Il fait partie de cette génération de Mauritaniens – en voie de disparition
malheureusement - qui croient en la possibilité de
construire une Nation Mauritanienne unie, forte et prospère où cohabitent toutes les composantes nationales, protégées par un Etat de Droit où règnent la justice et
l’égalité. Il savait à tous égards « servir de passerelle ou
de lien entre les générations et les communautés Mauritaniennes» pour paraphraser un ami commun que j’ai eu
au téléphone en cette triste occasion. Il connaissait les citoyens de ce pays, l’histoire des relations intra et intercommunautaires et en faisait un bon usage en tissant de
bonnes relations avec tout le monde.Il savait parler à tout
un chacun, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes,
personnalités en vue et citoyens modestes. Patriote sincère et intellectuel pondéré, les prises de parole de Said
étaient toujours empreintes de sagesse et de modération.
Il inspirait confiance à ses interlocuteurs tant du pouvoir
que de l’opposition.
C’est sans doute ce caractère qui a guidé son choix pour
présider aux destinées de la CNDH, au début des années
2000, après que l’unité nationale et la cohésion sociale
furent mises à rude épreuve par des violations massives
des droits de l’homme et la répression contre la communauté Négro-Africaine de 1986 à 1991.
L’autre aspect qui m’a impressionné chez Said Hamody,
c’est la riche et grande bibliothèque qu’il entretenait chez
lui et qui compte un nombre impressionnant de livres :
des manuscrits anciens aux livres les plus récents en passant par les ouvrages des siècles de lumière ou ceux de
nos cursus scolaires (le Capital, le Prince, l’aventure ambiguë, les Bouts de Bois de Dieu, etc.), tout est répertorié
et bien classé. Après la littérature dans toutes ses facettes
(arabe, africaine, française, anglo-saxonne, etc.), les livres
d’histoire figurent en bonne place : les rapports et récits
des administrateurs coloniaux côtoient les ouvrages sur
l’histoire de l’Afrique du moyen âge et celle contemporaine. Maitrisant parfaitement le français, l’anglais et
grande nation, Monsieur l’ambassadeur, a échappé ainsi
à un Poitiers à l’envers ».
Telles étaient les paroles du regretté Mohamed Said, à
l’occasion de la remise de la médaille de chevalier de la
légion d’honneur, le 9 décembre 2005, à l’ambassade de
France.
C’est la face cachée du militant précoce, en faveur des
causes justes, du talentueux écrivain , auteur de la bibliographie générale de la Mauritanie et, des actes du 1er colloque international sur la patrimoine culturel mauritanien,
tenu à Nouakchott les 29 , 30 novembre et 1er décembre
1999.
J’ai encore souvenance alors que je faisais mes premiers
pas à la découverte de ce monde artistique et culturel qui
m’était peu familier, de la nouvelle répandue à Atar de la
représentation par mes ainés de la jeunesse de 68 , de
deux pièces théâtrales, l’une relative à l’émir résistant
Sid’Ahmed Ould Aida et l’autre sur l’esclavage écrites
toutes deux par cet « esprit libre », révolté mais pas révo-
lutionnaire
qu’est Moh a m e d
Said. Autant,
il
pouvait
être rebelle
et provocateur, autant, il était
pacifique,
médiateur et conciliateur de bon aloi. Mon premier attachement à la lecture de sa production intellectuelle remonte à la fin des années 70 lorsqu’il prêta sa belle plume
à El Malik Hamam pour transcrire fidèlement ses élucubrations.
Plus tard, au milieu des années 90, alors que j’étais en
poste à Paris, je me suis familiarisé
Suite en page 11
avec mon ainé, père et frère Al
11
HOMMAGE
HOMMAGES
Cheikh Dah nous quitte, conservons sa mémoire
Marhoum Mohamed Said à qui je suis déjà lié par des
liens de voisinage, de sang et de lait.
C’était à chaque fois une rencontre d’échanges instructifs
et constructifs. A chacun de ses séjours, je l’accueillais,
l’installais dans son hôtel et on se donnait rendez-vous
pendant nos heures oisives pour des randonnées à la redécouverte de la ville lumière et de ses proches banlieues.
Avide de culture, d’une curiosité inassouvie, grand aventurier, il ne cessait de me promener à la recherche d’un
livre, d’une carte postale, d’un timbre, d’un poster sur la
Mauritanie qu’il aimait sans limite.
Nous parcourions Paris à travers ses arrondissements et
ses monuments avec un attrait particulier pour ceux riches
en histoire et en culture tel que le Quartier latin, Montmartre ou encore les Invalides. Il était également fasciné
par la maison-musée d’Emile Zola à Medan.
C’est d’ailleurs lors de notre visite de l’esplanade du
musée de l’art moderne situé à quelques pas du métro
d’Iéna qu’il publia son récit sur la statue de la mauresque
dans le journal Le Calame.
Depuis ces rencontres parisiennes, je ne me suis jamais
séparé de ce mentor aux qualités humaines extraordinaires : humble, généreux, austère, affable et toujours
proche du faible.
Parmi les traces indélébiles de notre amitié, je conserverai
fièrement son message dans le livre d’or des visiteurs de
ma modeste bibliothèque. Il était le premier à me laisser
le témoignage suivant : « Quel plaisir de trouver au 1er arrondissement ce coin de lecture exquis.
Mais connaissant mon jeune frère Jemal, sans parler de la
passion de sa famille pour l’écrit et les idées, je ne suis
pas étonné. Mais je suis quand même heureux et fier du
résultat », Nouakchott le 20 juin 2002 et le 10 Rabi Ethani
1423. MSH.
Que dire ? Il n’est pas aisé de retracer en une ou deux
pages le parcours immensément riche de cet écrivain di-
BURUNDI
Suite de la page 10
plomate, multidimensionnel qui a rendu tant de services
à la patrie.
Ma dernière rencontre avec Al Marhoum Mohamed Said
était à la veille de son départ au Maroc pour une consultation médicale. Je l’ai trouvé affaibli. Mais il était d’une
sérénité et d’un courage qui n’ont d’égaux que sa profonde conviction au Créateur. Je me suis rappelé qu’il me
disait, au cours de discussions à bâtons rompus, qu’il ne
craint pas le rendez vous avec la mort, cette sentence inévitable, « Ou que vous soyez, la mort saura vous atteindre, même si vous êtes dans des citadelles fortifiées »,
Coran, IV- 78 Les Femmes.
Cheikh Dah s’en est allé, ce jeudi 20 aout 2015, dans un
hôpital de Casablanca. Une nouvelle qui a consterné le
monde de la culture et de la Diplomatie. C’est la Mauritanie dans toutes ses facettes qui est endeuillée.
A l’occasion de ce douloureux événement, je transmets
mes condoléances les plus attristés à toute la Mauritanie
et particulièrement aux chercheurs de tous horizons, ainsi
qu’à sa petite famille qu’il chérissait : Mariem dite Sweidah, l’ascète Mohamed Brahim, à Sweivie et à Salka.
De grâce, continuons à préserver la mémoire vivante du
père du patrimoine culturel national. Une Fondation Mohamed Said Ould Hamody pour la conservation du patrimoine et la diversité culturelle s’impose plus que jamais.
Elle est d’autant plus nécessaire qu’elle trouve sa justification dans notre foi religieuse : « ….. Les écumes se perdent en déchets alors que ce qui est utile aux hommes
demeure. Telles sont les paraboles qu’ALLAH propose
aux hommes. » Coran, XIII-le Tonnerre.
Qu’il repose en paix au cimetière des Awlad Meije aux
côtés de personnages mythiques qui lui sont si chères. Et
que la terre lui soit légère. Amin.
Ahmed Mahmoud Ould Mohamed Ould Ahmedou
dit Jemal
[email protected]
Assassinat de l'administrateur de la commune d'Isale
La violence politique persiste au Burundi. L'administrateur de la commune
d'Isale, un membre du
parti d'Agathon Rwasa, a
été abattu par des hommes
non-identifiés samedi 22
août dans la soirée. Un
nouvel assassinat ciblé qui
rappelle que les tensions
sont toujours vives dans le
pays.
L'administrateur de la
commune d'Isale a été
abattu par des hommes
non-identifiés dans la soirée du samedi 22 août
alors qu'il prenait un verre en plein cœur de sa localité.
Sur les 129 administrateurs que compte le pays, Pontien
Barutwanayo était le seul représentant des FNL, le parti
Agathon Rwasa. D'abord opposé au 3ème mandat, ce dernier a finalement accepté la vice-présidence de l'Assemblée.
Célestin Ruridikye, responsable de la Ligue burundaise
des droits de l'homme pour la province de Bujumbura,
dont dépend la commune d'Isale, a pu recueillir les premiers éléments sur cet assassinat.
« L’administrateur était dans un cabaret en train de partager un verre avec ses amis. Il y avait beaucoup de monde.
Et puis un véhicule est passé tout près du cabaret et à ce
moment on a tiré sur le cabaret et on a tué l’administrateur. Parmi ses compagnons, trois ont été blessés […].
Jusqu’à maintenant, personne n’a vu celui qui a tiré. Il
faisait nuit, ils ont juste vu le véhicule passer. Les malfaiteurs n’ont pas encore été identifiés », rapporte Célestin
Ruridikye.
Une enquête a été ouverte, a précisé le porte-parole de la
police. Ce meurtre intervient après deux autres assassinats
ciblés survenus récemment. Celui, il y a une semaine, du
colonel Jean Bikomagu et celui, il y a trois semaines, du
général Adolphe Nshimirimana. Signe que la crise politique au Burundi est toujours vive.
HOMMAGE À MON ONCLE,
Par Mariem
Mint Bab Ahmed
« A voir ce que l’on fût sur terre et ce qu’on y laisse
Seul le silence est grand tout le reste est faiblesse…. »
Mais en lieu de me taire, sous le chagrin qui presse
Pour toi mon cher oncle je me ferai poétesse
de la belle phrase de Vigny je me rendrai traitresse
l’art de la rime, lui, y perdra certes en noblesse…
mais j’aurai dit mon oncle, le grand fossé que tu laisses…
sans jamais dire assez
sur la grandeur, la constance, la finesse,
et l’œil bienveillant même devant les bassesses
la main conciliante, la lucide souplesse,
la subtilité taquine, teintée de mille hardiesses
petits joyaux d’humour et de délicatesse
je ne dirai pas assez aussi ce chemin de sagesse
savamment frayé, là où le bât blesse…
ce prêche à tous les tons dont tu n’as eu cesse.
Et puis surtout…j’aurais dit bien peu… de la généreuse
tendresse,
de l’aile affectueuse, dont sera privéeunereconnaissante
nièce….
A la belle citation
A vous mon cher oncle,
Un dernier salut et une première prière, que le Tout-puissant vous fasse et miséricorde et démultiplie pour vous
BURKINA FASO
Une brigade de gendarmerie
attaquée à Oursi
RFI - Dans la nuit du 23 août 2015, la brigade territoriale
de gendarmerie de Oursi, à quelques kilomètres de la
frontière du Mali et du Niger a fait l'objet d'une attaque
perpétrée par des individus armés non-identifiés. Dans
cette attaque, les assaillants ont blessé grièvement un gendarme qui était de service et la fille du commandant de
brigade, selon un communiqué du gouvernement burkinabè. Aux environs de 19h, dans la nuit du 23 août, la
brigade territoriale de gendarmerie de Oursi, située à
proximité de la frontière entre le Niger et le Mali a été
attaquée. Selon un habitant de la localité, témoin des faits,
les assaillants étaient au nombre de trois, armés et enturbannés. Venu récupérer sa moto qu'il avait laissée au
poste de gendarmerie, il se retrouve face à des individus
fouillant les lieux. « Il n y pas de gendarme. C'est Boko
Haram qui est ici. Couche-toi ! Nous recherchons des
chrétiens » lui lance un des assaillants.
Apres avoir passé au peigne fin la brigade de gendarmerie, ils ont attaqué le domicile du commandant de brigade.
Le bilan est de deux blessés dont un gendarme. Les assaillants se sont enfuis à pied, abandonnant la moto des
gendarmes qu'ils voulaient emporter et qu'ils avaient pris
le soin de remplir le réservoir.
« Ils ont fui lorsqu'ils ont vu les phares d'un véhicule de
gendarmerie qui arrivait » relate l'habitant. L'armée a déployé des forces supplémentaires sur les lieux.
N°807 du 26 Août 2015
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SPORTS
MAURITANIE
L’ASC Snim se renforce
Ça bouge du côté de l’ASC Snim pour ce mercato estival.
Le club de Cansado ne veut pas rester en rade et étale ses
ambitions sur le marché des transferts .Consciente des
défis de l’heure et de la mission qui lui est dévolue, la
nouvelle équipe dirigeante s’attèle, depuis son triomphe
à la tâche.
Les miniers viennent déjà de sceller plusieurs accords et
non des moindres. Ainsi, « pour valoriser le travail effectué la saison dernière par Birama Gaye au sein de
cette équipe », la direction de l’ASC Snim a engagé Sidi
Moctar N'Diaye pour poursuivre l’œuvre entreprise.
Après une saison avec l’ASC Tidjikja, l’ancien entraîneur
des Mourabitoune Juniors retrouve le Nord après son passage à la Kedia de Zouérate. La nouvelle équipe dirigeante apprécie les qualités humaines de N’Diaye connu
surtout « pour son talent et son sérieux au travail ».
Après la nomination d’un nouvel entraîneur, il fallait im-
médiatement aux dirigeants miniers « combler certains
vides en misant sur la qualité ». C’est dans cette optique
que des recrues de taille ont été enrôlées. Après deux ans
de pige au FC Nouadhibou,Saad Bouh Ould Abdel
Kader(25 ans) revient à l’ASC Snim. Son ancien coéquipier le milieu droit Isselmou Mohamed Saleck Cheibany(26 ans)quitte le FC et rejoint également la Snim.
Autres recrues, le malien Oumar Coulibaly et son partenaire Malick Wade quittent l’ASC Tidjikja et signent
chez les miniers.
« En renfort d'un groupe vice-champion bien solide,
l'ASC SNIM affiche, soutient une source proche de la direction, ses ambitions de jouer les grands rôles encore
cette saison ». Certaines pistes pour le recrutement, sont toujours à l'étude, fait-on savoir, dans cette phase de préparation
qui conduira probablement les agents du club à Nouakchott,
la semaine prochaine, avant la coupe de la ligue.
L'ASC Zem zem affûte ses armes en perspective du démarrage du championnat national de première division,
programmé le 19 septembre prochain.Le club du premier
arrondissement se fixe pour la saison prochaine comme
objectif le maintien dans l'élite.Mohamed Mahmoud Ould
Kaba vient d'être porté à la présidence de la formation,
poste assuré depuis le rachat du club la saison dernière
par son neveu Mohamed Lemine. « Nous sommes
conscients des nombreux défis à relever. Ça ne sera pas
une tâche aisée mais nous allons nous y mettre», a expliqué Ould Kaba à RimSport.net
Le nouveau président est entrain de procéder à la structuration du club et écarte d'un revers de la main toute option
de vente. Ould Kaba vient de réitérer sa confiance à l'entraîneur du club Dahi Ould Lemrabott. Maintenu à son
poste, l'ancien international aura comme première tâche
de constituer une équipe compétitive. Il devra désormais
recruter de nouveaux éléments.
Dans l'optique de disposer de nouvelles sources de financement et de pérenniser l'œuvre entreprise, le nouveau
président entend baliser large.Mohamed Mahmoud espère décrocher des contrats de sponsoring avec les opérateurs économiques de son département et des entreprises
de la place et fédérer toutes les énergies. « Nous allons
aussi approcher la mairie du premier arrondissement pour
explorer les possibilités d'appui. Nous représentons une
commune, un département et une région en première division, il est nécessaire que nous associons les élus, et les
autorités régionales et départementales au travail que
nous menons », a indiqué Ould Kaba.
Ould Kaba président de l'AS ZEM ZEM
N° 807 du 26 Août 2015
FOOTBALL
Souleymane Diallo s’expatrie
Souleymane Diallo, le portier des Mourabitoune a décidé
de tenter sa chance aux États Unis. Après avoir régné un
peu moins d’une décennie dans les cages des Mourabitoune sans partage, Diallo s’en va à la surprise générale.
Managé par un ancien entraîneur mauritanien résident au
pays de l'Oncle Sam, Diallo projette de tenter l’aventure
dans le très soft Major League Soccer.
Néanmoins, le départ du dernier rempart des Mourabitoune est diversement apprécié.
L’opinion sportive a du mal à comprendre le timing
choisi par Diallo pour abandonner la sélection nationale.
Le désormais ex portier de l’ACS Ksar semble vouloir
assurer ses arrières. En plein dans les éliminatoires de la
CAN 2017, CHAN 2016 et bientôt l’entame de celles de
la Coupe du monde 2018, les Mourabitoune avaient fortement besoin de toutes leurs forces vives pour surmonter les obstacles.
Selon certaines indiscrétions, une vive polémique aurait
opposé le désormais ex gardien des Mourabitoune à ses
dirigeants, il va sans dire, qui n’auraient pas apprécié la
mesure de Diallo et surtout le mode opératoire qu’il aurait
choisi assimilable à un « chantage ». En quête de nouvelles prairies, Diallo risque, selon certains observateurs,
gros dans cette nouvelle aventure.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres.Jusque
là banni depuis le match amical face aux Lions de l’Atlas
en raison d’une prestation jugée décevante par le staff
technique, Boubacar Harouna Touré a été rappelé dare
dare en sélection.Le portier de l’ASAC Concorde jusque
l’an dernière doublure de Diallo aura la lourde tâche de
compenser le départ de ce dernier.
Rassemblés par Saydou Nourou T.

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