Les soldes intermédiaires de gestion

Transcription

MODULE 4 : Les points clés de la
gestion, le plan de financement, le
prévisionnel financier
Partie 1 : Le compte de résultat
Une fois votre étude commerciale réalisée, il faut traduire les données obtenues de
manière chiffrée pour déterminer :

Les besoins financiers nécessaires à la réalisation du projet
=> Plan de financement

La viabilité du projet
=> Compte de résultat Prévisionnel

Le montant mini de ventes/prestations à atteindre pour couvrir vos charges
=> Seuil de Rentabilité

L’équilibre ou le déséquilibre entre les recettes encaissées et les dépenses
décaissées tout au long de l’année
=> Plan de trésorerie
1ère étape pour construire votre projet
Les points clés de la gestion
2
Au cours de la vie de votre entreprise, vous devrez être en mesure de :
 Identifier les principaux documents comptables et financiers
 Savoir les lire et les comprendre
 Les utiliser pour anticiper, piloter et suivre votre activité
 Echanger avec vos interlocuteurs : comptable, banquier, etc..
2ème étape pour suivre votre activité
3
Introduction
1. Le compte de résultat
2. Le seuil de rentabilité
3. Le plan de financement puis le bilan
Conclusion
4
Savez-vous à quoi servent ces documents ?
Ce qu’ils contiennent ? (à vos post-it !)
5
Le bilan et le compte de résultat. C’est quoi ?
Le compte de résultat
Le bilan
Le compte de résultat retrace l’activité de l’entreprise entre 2 bilans.
Le bilan est une photo de l’entreprise à un instant T, la date d’arrêté en général , à la
fin de votre premier exercice (patrimoine)
6
Le compte de résultat (hors taxes)
Il rassemble l’ensemble des flux (mouvements) que l’entreprise a connu sur
l’année écoulée. Ce sont des produits ou des charges, comptabilisés en HT.
Ces produits et charges sont regroupés par catégories :
A. Le cycle d’exploitation
Il regroupe l’ensemble des flux liés directement à l’activité, au métier propre
de l’entreprise.
B. Le cycle de financement
Il regroupe les flux purement financiers (relations avec la banque)
C. Le cycle exceptionnel
Ce sont les produits et les charges qui ne sont pas récurrents.
7
A. Les produits et charges du cycle d’exploitation :
Produits
Charges
Le chiffre d’affaires : ventes de marchandises ou production vendue
-Vente de vêtements, de repas, de services, etc.
Achats de matières premières et de marchandises
-Achat de vêtements, de farine (pain), etc.
La production immobilisée
(ce que je produis pour moi-même)
Variations de stocks
Détails slide suivant
La production stockée
Détails slide suivant
Autres achats et charges externes
(tout ce qui ne rentre pas directement dans mon produit final)
-électricité, eau, gaz
- loyer, entretien, fournitures
- comptable, frais d’établissement …..
Les subventions d’exploitation
Aides accordées à l’entreprise par l’Etat ou une collectivité publique
Impôts et taxes
-Taxe professionnelle,
-Taxe foncière, etc.
(PAS DE TVA ni d’IS)
Charges de personnel
- Salaires BRUTS (salaire net + charges salariales) des salariés et des
TNS (attention pas en EI)
- Charges sociales de l’entreprise
*Les reprises sur provisions et amortissements
Les autres produits (ex : redevances pour brevet, licences …)
*Dotations aux amortissements
Les autres charges (ex : taxe à une franchise, un groupe de
distributeurs…)
8
B. Les produits et charges du cycle de financement :
Produits
Ex : produits issus des placements de trésorerie
Charges
Ex : intérêts d’emprunt
C. Les produits et charges du cycle exceptionnel :
Produits
Ex : vente d’une machine
Charges
Ex : indemnité de licenciement
Pour les sociétés uniquement : l’impôt sur les sociétés (IS) est ensuite calculé sur la
somme des produits et charges d’exploitation, financiers et exceptionnels.
9
Le résultat : C’est la somme des produits et des charges du compte de résultat.
Il indique si l’entreprise a réalisé un bénéfice (résultat positif) ou une perte
(résultat négatif).
A quoi sert mon résultat ?
Pour une société
Pour une EI
Distribuer des dividendes aux
actionnaires
Me rémunérer
Investir
Calculer mon impôt sur le revenu
Renforcer mes fonds propres
Déterminer la cotisation RSI
Investir
10
Une précision importante , les flux du compte de résultat peuvent être de 2 types :
 Encaissés ou décaissés (vente de produits payés au comptant par le client,
achat de matières payées au comptant aux fournisseurs)
 Encaissables ou décaissables (vente de produits payés à crédit par le client
et donc pas encore encaissés, achat de matières à crédit et donc pas encore
payées aux fournisseurs)
Mon résultat n’est donc pas équivalent à ma trésorerie disponible (mon compte en
banque).
11
Mise en application
Construisez le compte de résultat de l’une de ces activités et déterminez le résultat :
Exemple 1 : négoce
La SARL H&N a vendu 600 K€ de vêtements. Pour ce faire, elle a acheté 350 K€ de marchandises.
Elle a réglé un loyer annuel de 12 K€, de l’électricité pour 10 K€, des salaires pour 100 K€, des
charges salariales pour 40 K€. Elle a également eu recours à un emprunt, qui lui coûtera 5 K€
d’intérêt par an. Elle est assujettie à l’IS et en paiera 28 K€.
Exemple 2 : service
M. Pixel, entrepreneur individuel, est réparateur informatique. Pour sa première année
d’activité, il a facturé 85 k€ de prestations de dépannage informatique. Son unique salarié lui a
coûté 35k€ brut chargé. Ils ont dépensé 10k€ de gasoil, 8k€ de frais de publicité et 2k€ de
comptable. Son local lui a coûté 6k€. Il doit honorer un forfait RSI 1ère année d’activité de 3 k€.
Exemple 3 : production
La SAS Touchoco fabrique des chocolats de père en fils depuis 50 ans. Elle a réalisé un chiffre
d’affaires de 500K€ et produit 50K€ de plus pour l’année suivante. Pour cela, elle a acheté 120K€
de cacao, 50K€ de sucre et 20 K€ d’emballages. Le loyer de son usine est de 70 K€ et sa facture
d’eau est de 20K€. Son personnel lui coûte 250 K€ et M. Touchoco se rémunère 50K€ chargé. Elle
a vendu une de ses machines pour 20K€. Elle est assujettie à l’IS à 33%.
12
Mise en application
Exemple 1 : négoce
Produits d'exploitation
Vente de marchandises
en k€
600
CA net
600
Charges d'exploitation
Achats de marchandises
(loyer + électricité)
Salaires
Charges sociales
Total
350
22
100
40
512
Resultat d'exploitation
88
Produits financiers
Charges financières
Résultat financier
0
5
-5
RCAI
83
IS
Résultat net
28
55
13
Mise en application
Exemple 2 : services
Vente de services
CA net
en k€
85
85
(gasoil, publicité, loyer, comptable)
Salaires et charges sociales
RSI de l'exploitant individuel
Total
Produits financiers
Charges financières
Résultat financier
Résultat net
0
26
35
3
64
21
0
0
0
21
14
Mise en application
Exemple 3 : production
Production vendue
CA net
Production immobilisée
Production totale
Achats de matières premières
(loyer + eau)
Salaires + charges sociales
Rémunération du gérant
Total
en k€
500
500
50
550
170
20
90
250
50
580
-30
Produits exceptionnels
Charges exceptionnelles
Résultat exceptionnel
20
0
20
IS
Résultat net
0
-10
15
Le compte de résultat et les Soldes intermédiaires de gestion
(SIG)
A partir du compte de résultat, il est possible de calculer les Soldes
Intermédiaires de Gestion qui sont des résultats « partiels » pour analyser
la formation du résultat net.
Une comparaison dans l’espace (étude par rapport aux entreprises du
même secteur) et dans le temps (sur plusieurs années) montre l’évolution
de la structure du compte de résultat.
16
La marge commerciale :
La marge brute de production:
Elle mesure le niveau de marges des activités de production
La marge brute :
17
La valeur ajoutée :
Elle traduit la richesse créée par l’entreprise.
L’excédent brut d’exploitation (EBE) :
Il représente le résultat économique brut lié à l’activité opérationnelle de l’entreprise,
indépendamment de la politique d’investissement et de financement.
18
Le résultat d’exploitation :
Il représente l’excédent dégagé par l’entreprise sur son activité courante. Il intègre la
politique d’investissement.
19
Le résultat courant avant impôt (RCAI) :
20
Le résultat exceptionnel :
Opérations qui n’ont pas un caractère répétitif, qui ne sont pas liées au cœur de métier de
l’entreprise. Ex : vente de l’ordinateur du patron, du véhicule du livreur, …
Le résultat net : bénéfice ou perte
21
Focus sur le stock :
La production stockée.
Il s’agit de la variation de mon stock de produits finis.
Elle peut être positive : ce que j’ai produit mais pas encore vendu
Ou négative : j’ai vendu plus que ce que j’ai produit sur l’exercice (j’ai donc puisé
dans mes réserves de produits)
La variation de stock de matières premières ou marchandises.
Elle peut être positive (et donc une charge supplémentaire) : j’ai utilisé plus que
ce que j’ai acheté sur l’exercice (j’ai donc puisé dans mes réserves de matières
premières ou marchandises).
Ou négative : j’ai utilisé moins que ce que j’ai acheté. J’ai stocké le surplus.
22
Synthèse des étapes nécessaires pour construire mon
compte de résultat prévisionnel :
1. Déterminer mon CA prévisionnel
• Etude de marché (indices de consommation, taux d’emprise, etc.),
• Approche marché (comparaison avec les entreprises existantes sur le même
métier, la même zone, etc.),
• Capacité de production / de vente selon mes ressources (personnes,
machines, places assises, etc.).
2. Evaluer les achats de marchandises / matières premières nécessaires pour réaliser
le CA prévu
3. Lister mes charges (en étant aussi exhaustif que possible)
• Charges externes (loyer, eau, électricité, comptable, etc.),
• Personnel (salaires, charges sociales),
• Amortissement de mes investissements, impôts et taxes …
23
Synthèse des étapes nécessaires pour construire mon
compte de résultat prévisionnel :
Cette approche vous permet de réaliser votre compte de résultat prévisionnel de
l’année 1.
Pour les années suivantes, repartez de l’année 1 et estimez :
- Les évolutions possibles et souhaitées de chiffre d’affaires
- Les évolutions des achats engendrées par l’évolution du chiffre d’affaires
- Les charges supplémentaires requises (personnel, etc.)
24
MODULE 4 : Les points clés de la
gestion, le plan de financement, le
prévisionnel financier
Partie 2 : Le seuil de rentabilité
et le plan de financement
25
Introduction
Conclusion
26
Définition :
Le seuil de rentabilité correspond au niveau d’activité ou de production
minimum à partir duquel une entreprise devient rentable. Il est atteint
lorsque le chiffre d’affaires couvre les charges nécessaires à l’activité ou à la
production.
27
Quand faut-il déterminer le seuil de rentabilité ?
Le seuil de rentabilité est un indicateur important qui doit être mesuré lors de moments clés
d’une entreprise :
• Lors de la création de l’entreprise. Il fait partie des indicateurs qui apparaissent dans le
prévisionnel financier qui est la partie chiffrée du business plan.
• Lors d’opérations spécifiques (investissements, développement d’une nouvelle activité…)
Le seuil de rentabilité doit aussi être suivi régulièrement. Son évolution fournit des
premières indications intéressantes sur le poids et l’équilibre des charges dans l’entreprise.
C’est, avec d’autres indicateurs un premier niveau d’alerte en cas de dérapage des charges.
28
Comment le calcule-t-on ?
1ère étape : il faut commencer par répartir l'ensemble des charges de l'exercice en
deux catégories :
Charges totales = charges fixes + charges variables
Les charges fixes : ensemble des dépenses que l'on doit obligatoirement assumer, que
l'on vende ou que l'on ne vende pas. Par exemple : loyer du local commercial, salaires,
charges sociales, primes d'assurance, honoraires de l'expert- comptable...
Les charges variables : dépenses découlant automatiquement du niveau des ventes. Ce
sont essentiellement les approvisionnements correspondant au chiffre d'affaires
réalisé, les frais de transport sur achats et/ ou sur ventes, le commissionnement versé
sur les ventes...
- Les charges variables augmentent ou diminuent proportionnellement au
volume d’activité.
- Les charges fixes sont constantes quel que soit le niveau d’activité.
29
Mise en application :
Trier les charges suivantes pour M Lebonpain, boulanger : sont-elles fixes
ou variables ?
-
Loyer
Emballages gâteaux
Comptable
Frais de tenue de compte
Electricité
Carburant
Assurance
Farine
Commissions TPE
-
Entretien du matériel
Salaire de la vendeuse
Charges sociales
RSI
Impôts locaux
Publicité
Intérêts d’emprunts
Eau
Précision : M Lebonpain livre une partie de sa clientèle à domicile.
30
Charges
Fixes
Loyer
Variables
Commentaires
X
Emballages gâteaux / Farine / Eau
X
Comptable / Assurance
X
Frais de tenue de compte
X
Electricité
X
X
Fixe pour l’éclairage, variable pour la production
Carburant
X
Livraisons
Commissions TPE
X
Entretien du matériel
X
Salaire de la vendeuse / Charges sociales / RSI
X
Impôts locaux
X
Publicité
X
Intérêts d’emprunts
X
31
 Les charges fixes



Les charges fixes ont un montant constant et indépendant du volume de production
et/ou vente.
Elles évoluent par paliers.
Elles sont fixes à court terme : au-delà de certaines limites, l’augmentation de la
production et des ventes nécessite de nouveaux investissements, de nouvelles
embauches…
Charges
Charge fixe
Volume
d’activité
32
 Les charges variables

Les charges variables varient avec le niveau d’activité de l’entreprise, en fonction du
nombre d’unités produites et/ou vendues.
Charges
Volume
d’activité
33
Considérons le cas théorique de M DEMY qui a une activité de négoce.



Il vend des vases 3 € l’unité,
Il travaille depuis son domicile et ne prélève pas de salaire la première année; nous
considérons donc pour l’exemple qu’il n’a aucune charge fixe,
Il n’a donc que des charges variables (achats, coûts de transport )… chaque unité lui
coûte 1 €.
Il achète 1 € (charges variables)  il revend 3 € (CA)  il fait une marge de 2 €
S’il vend 10 unités  Il enregistre un CA 30 €  les produits vendus lui ont coûté 10 € 
Il fait une marge de 20 €
S’il vend 1000 unités  CA de 3000 €  coûts de 1000 €  marge de 2000 €
34
Son activité prend de l’ampleur, il décide donc de se rémunérer et de s’installer dans un
local lui permettant de stocker ses vases. Sa rémunération, le loyer et les charges
afférentes créent une charge fixe de 100 k€ par an.
Comment faire pour couvrir cette charge ? Quel va en être l’impact ?
 M DEMY ne commencera désormais à gagner de l’argent que lorsqu’il aura couvert
cette charge
 les 100 000 premiers euros de marge serviront à payer ces charges fixes (CF)
S’il vend 40 000 unités dans l’année :
CA
120 000 €
Achats - 40 000 €
Marge
80 000 €
CF
- 100 000 €
Résultat - 20 000 €
S’il vend 60 000 unités dans l’année :
CA
180 000 €
Achats - 60 000 €
Marge 120 000 €
CF
- 100 000 €
Résultat + 20 000 €
35
36
Présentation graphique avec évolution des charges fixes par paliers :
Chiffre
d’affaires
Profits
Euros
Pertes
Profits
Charges fixes
+ variables
Charges
fixes
Pertes
Charges
variables
Temps
37
2ème étape : calculer le taux de marge sur coût variable
Ce ratio permet de mesurer la part du chiffre d’affaires qui pourra servir à payer
les frais fixes après avoir payé les frais variables.
Une fois que le taux de marge sur coût variable est connu, il suffit de diviser le
montant des charges fixes par ce taux pour connaître le seuil de rentabilité :
38
Reprenons l’exemple de M DEMY :
1) Son taux de marge sur coût variable (TMCV) est de :
CA – coûts variables / CA * 100 = 3 -1 / 3 * 100 = 67%
Ses charges fixes s’élèvent à 100 000 €,
Son seuil de rentabilité est donc :
2) SR = Charges fixes / TMCV = 100 000 € / 67% = 150 000 €
150 000 € / 3 € l’unité = 50 000 unités
Il commence donc à gagner de l’argent à partir de 50 000 unités vendues,
39
Lors d’une création d’entreprise, la principale inconnue est justement le niveau de
charges variables.
3 cas pour le créateur :
- Différentes approches marché m’ont permis d’estimer un CA prévisionnel, puis les
charges nécessaires pour le réaliser => j’applique la formule précédente, soit :
Seuil de Rentabilité = Charges fixes / Taux de marge sur coûts variables
- Je connais mon coût de revient unitaire pour chaque produit => Je calcule mon taux
de marge pour chaque produit, puis je calcule un taux de marge moyen en le
pondérant selon la répartition de mes ventes
Ex : pour chaque cigarette électronique vendue, je vends en moyenne 9 recharges;
mon taux de marge sur une cigarette est de 20% et sur les recharges de 30%, mon
taux de marge moyen est donc de
(1 cigarette électronique*0,2)+(9 recharges*0,3)/10 pdts = 0,29 soit 29%
- Je peux utiliser le taux de marge moyen de la profession (sources : syndicats
professionnels, fiches APCE, fournisseurs, représentants, etc)
40
Prenons l’exemple d’un projet de création d’entreprise de e-commerce :
Le créateur d’entreprise estime :
• Vendre 50 € ( = CA unitaire) le produit qu’il aura acheté 30 € (coût variable par
produit)
• Avoir des charges fixes de 100 000 euros à l’année
Sa marge sur coût variable est de : 50 – 30 = 20
Son taux de marge sur coût variable est de : 20/50 soit 0,4 (ou 40%)
Son seuil de rentabilité est donc de : 100 000 / 0,4 = 250 000
Il doit réaliser un chiffre d’affaires de 250 000 euros pour couvrir l’intégralité de ses frais
(= coûts variables + charges fixes).
Son point mort, ou seuil de rentabilité est de 250 000 euros.
Il faudra par conséquent qu’il vende 250 000 / 50 = 5 000 produits sur l’année pour
atteindre son seuil de rentabilité.
41
Les difficultés posées par le calcul du seuil de rentabilité :
Lors de l’établissement d’un prévisionnel financier, les calculs sont rendus plus
complexes pour plusieurs raisons :
• La limite entre charges fixes et charges variables n’est pas toujours bien
tranchée (téléphonie, affranchissement, eau et électricité, certaines impôts ou
taxes, …),
• Les charges variables ne varient pas forcément de manière linéaire par rapport
au chiffre d’affaires. On achète souvent par quantité prédéfinies (palettes,
unités,…), les coûts de transports ne sont pas linéaires, …
• Les charges fixes évoluent par palier (l’embauche d’un salarié supplémentaire,
le loyer, …). La méthode présentée ne prend pas en compte les effets de seuil
dus à l’augmentation du chiffre d’affaires.
42
Synthèse des étapes nécessaires pour évaluer
mon seuil de rentabilité :
1. Je liste de façon aussi précise et exhaustive que possible l’ensemble de mes
charges
2. Je trie ces charges en deux catégories : fixes ou variables (dépendantes ou non du
CA réalisé)
3. Je chiffre le montant annuel prévisionnel de mes charges fixes
4. Je sélectionne la méthode la plus appropriée pour obtenir mon taux de marge sur
coûts variables (à partir de mon CA et de mes charges variables prévisionnelles
OU à partir d’un taux de marge moyen par produit OU à partir d’un taux de marge
moyen de la profession)
5. J’applique la formule !
Taux de marge sur coût variable = (CA/Coûts variables) / CA
Seuil de rentabilité = Charges fixes / Taux de marge sur coût variable
43
Tour de table
Quelle méthodologie pouvez-vous retenir pour votre projet ?
44
Et alors ?
J’ai d’un côté estimé le CA réalisable sur mon marché
De l’autre, j’ai calculé mon seuil de rentabilité
… Plusieurs cas de figures :
- CA réalisable > seuil de rentabilité => Tout va bien !
- CA réalisable < seuil de rentabilité => Je dois affiner mon projet (taille
du marché ? Poids des charges ? Coût de revient ? CA additionnel ?
Etc …)
- CA réalisable = seuil de rentabilité => Vigilance !
45
Un outil pour suivre mon activité au quotidien
Je peux traduire mon seuil de rentabilité en :
- Quantités annuelles, mensuelles ou quotidiennes
- CA mensuel, hebdo ou quotidien
Exemple : M Lebonpain a calculé que son seuil de rentabilité s’élève à
120 k€, soit 10k€ par mois. Il est ouvert 6 jours par semaine, 48
semaines dans l’année, soit 288 jours par an. Son seuil de rentabilité
correspond à un CA quotidien de 417 € environ (120 K€/288 j).
Je dois tenir compte de l’effet saisonnalité sur mon activité.
Exemple : M Lebonpain réalise 50% de son CA le samedi et le dimanche.
Soit 625,50 € par jour le week-end et 313 € par jour la semaine.
46
Un outil d’aide à la décision
M Lebonpain envisage de louer un distributeur automatique de
baguettes. Le loyer mensuel serait de 200 € et les charges variables
resteraient inchangées.
Le calcul d’un nouveau seuil de rentabilité va lui permettre de calculer
le nombre de baguettes à vendre par mois pour que l’opération soit
rentable.
Les données : SR = 120 k€ / TMCV = 0,7 / CF = 84 k€
S’il décide de louer le distributeur, ses charges fixes vont augmenter de
2400 € par an, soit 84 K€ + 2400 €, un total de 86,4 k€ / an.
D’où le nouveau seuil de rentabilité : 86,4 de CF/ 0,7 TMCV = 123,4 k€
Il doit donc vendre 3400 € de plus par an pour que l’opération soit
rentable, soit 3400 baguettes à 1 €, soit environ 12 baguettes par jour.
47
Introduction
Conclusion
48
LE PLAN DE FINANCEMENT
A quoi sert-il ?
Le plan de financement initial liste les dépenses à prévoir pour le lancement
de l'entreprise et les moyens nécessaires pour les financer. Il répertorie :
- Les besoins nécessaires au démarrage de l'entreprise
- les ressources mobilisables par l’entreprise
49
Les besoins nécessaires au démarrage de votre entreprise peuvent être :
-
Les frais d’installation (enregistrement, frais juridiques, etc …)
Le rachat d’un fonds de commerce
Le rachat d’un droit au bail
Le rachat d’un pas de porte (ou droit d’entrée)
Le matériel
Les travaux d’aménagement
Les frais de publicité (supports de communication, inauguration, …)
Le coût de création du site internet
Le stock de départ
Les premiers salaires
Les charges des premiers mois (loyers, remboursement d’emprunt…)
Etc …
50
Les ressources que vous pouvez mobiliser :
- Votre apport financier
- Votre apport matériel
- Une aide familiale
- Des prêts d’honneur
- Des prêts bancaires
- Des prêts fournisseurs
51
Les besoins vont être classés dans le plan de financement en 2 grandes catégories :
Les besoins permanents (les investissements qui vont rester plus d’un an dans
l’entreprise)
Les besoins courants (les charges liées à mon exploitation)
Les ressources vont être classées dans le plan de financement dans un ordre
prédéfini, qui correspond à leur durée de présence dans l’entreprise.
Besoins
Ressources
Besoins permanents
Apports personnels (en capital
ou en compte courant)
Besoins courants dans le cycle
d’exploitation (stocks,
trésorerie,..)
Prêts d’honneur
Prêts bancaires
Prêts fournisseurs
Total
=
Total
52
A retenir :
• Le plan de financement doit être « équilibré », c’est-à-dire que les
ressources doivent être égales aux besoins : Les deux colonnes du
plan de financement initial doivent donc avoir le même total
• Si la somme des apports, incluant les aides à la création, reste
inférieure au total des besoins permanents, il faudra combler cette
différence par un financement externe.
• Il faut donc savoir renoncer au projet (ou le redimensionner
éventuellement) si la charge de l'emprunt est excessive au vu des
capacités de remboursement de l'entreprise
53
Principes majeurs fréquemment appliqués par les banques pour
les financements accordés :
- Evite de prêter plus de fonds que le créateur n’en apporte lui-même ; dans la pratique l’apport du
créateur se situe entre 35 et 50%.
Evite de financer les frais (installation, enregistrement, financement …)
Vérifie la capacité de l’entreprise à rembourser l’emprunt :
- L’endettement de l’entreprise doit être inférieur à sa CAF* prévisionnelle sur les premières années ; la
banque observe l’ensemble des prêts contractés par l’entreprise (bancaires, fournisseurs…)
- La charge annuelle de remboursement doit être inférieure à la moitié de la CAF* prévisionnelle.
La capacité d’autofinancement (CAF) représente la capacité qu’a l’entreprise
de générer des fonds pour financer ses futurs investissements. Elle est
calculée à partir du résultat net.
Les banques attachent une attention particulière à cet indicateur lors des
demandes de prêt.
54
Exemple :
Mme Lafringue ouvre une boutique de prêt à porter. Elle s’installe dans un
ancien local de bijouterie et doit régler un droit au bail de 70 k€. Elle prévoit
des travaux à hauteur de 5k€ et réalise l’aménagement intérieur pour 20 k€.
Elle a besoin de 40 k€ de stock initial. Elle prévoit un budget communication de
15 k€, incluant la création de son site internet. Les charges fixes des trois
premiers mois s’élèveront à 15 k€. La création de sa société va engendrer des
frais juridiques d’environ 2 k€ et des frais bancaires d’environ 3k€.
Soit un besoin total de 170 k€.
Mme Lafringue dispose de 50k€ d’épargne et sa sœur lui prête 10 k€. Elle a
obtenu un prêt d’honneur de 5 k€ et sollicite un financement bancaire de
105 k€.
Construisez son plan de financement
55
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL
BESOINS PERMANENTS
Immobilisations incorporelles
Brevet, licences
Fonds de commerce ou droit au bail
Immobilisations corporelles
Travaux / aménagements
Véhicule
Matériel
Mobilier
RESSOURCES DURABLES
70
Apports personnels ou capital social*
50
Comptes courants d'associés*
15
70
25
25
Subvention, prime
Prêt bancaire
105
Immobilisations financières
Caution sur loyer
Garanties professionnelles
Stock de marchandises
40
Trésorerie
(ou fonds de caisse)
35
TOTAL
170
TOTAL
170
56
Comment construire mon plan de financement ?
1. Lister l’ensemble de mes besoins
• Ne pas oublier les frais liés à la création
• Attention à bien faire la différence entre mes besoins permanents
(qui constitueront mon plan de financement) et mes charges (qui
alimenteront mon compte de résultat)
• Inclure des frais de communication
• Ne pas oublier la trésorerie de départ, qui doit en général couvrir au
minimum 2 à 3 mois de charges
2. Préciser le montant de mon apport
3. Solliciter toutes les aides envisageables
• Aides à la création
• Environnement familial
4.
Consulter mes partenaires bancaires
57

Les soldes intermédiaires de gestion

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