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Bulletin de la Section Française de l’ANS
N°13 - Septembre 2008
Sommaire :
• Editorial du Président
• SFANS – Visite des Professeurs Américains : compte rendu et témoignages
• Nouvelles de la SFANS et visite de W. Burchill
• 2008 ANS Summer Meeting : Note d’ambiance (F. Bres-Tutino)
• EDF autorisé à monter à 9,9 % dans le capital de l’américain Constellation (JP. Chabard)
• La relance du nucléaire aux Etats-Unis à la veille d’une nouvelle présidence (J. Figuet)
• Projets de constuctions nucléaires : le programme de garanties de prêts du gouvernement
américain : (Clément Pilliaire, Jacques Figuet, Ambassade de France à Washington)
• Une coopération fructueuse entre la France et les Etats-Unis (J.L. Fiorini)
Editorial du Président
Chers amis,
L’évènement le plus marquant de ces
derniers mois concernant la vie de notre
association, aura été sans aucun doute le
voyage qui a été organisé sous ses
auspices,
du 6 au 12 juillet, pour une
délégation
de
12
professeurs
d’universités américaines, afin de
leur
faire visiter quelques unes de nos
principales
installations
nucléaires.
Vous trouverez dans ce numéro un article
complet sur cet évènement mais dans ce
bref éditorial, je voudrais simplement en
souligner l’importance sur le plan de nos
relations avec les Etats-Unis dans le
domaine nucléaire. En effet, au-delà de
l’excellent souvenir que nos visiteurs
ont ramené de ce périple à travers la
France
(voir
quelques
messages
de
remerciement rapportés dans ce numéro),
ces professeurs ont rassemblé une grande
quantité d’informations techniques et de
supports
de
présentation
qu’ils
utiliseront
notamment
dans
leurs
enseignements ou leurs échanges avec
leurs collègues. C’est donc un excellent
moyen de leur imprégner notre savoir
faire
et
de
mettre
en
valeur
nos
réalisations. Bref, c’est certainement
une très bonne opération de communication
et
de
« lobbying »
qu’il
faudra
renouveler à l’avenir.
Sans qu’il n’y ait corrélation avec ce
qui
précède,
l’autre
évènement
d’actualité que je voudrais évoquer dans
ces quelques lignes est celui des enjeux
énergétiques dans le cadre des prochaines
élections américaines. En effet, à mesure
que le prix du galon s’envole (et même si
il a perdu un peu d’altitude ces derniers
temps), ces questions se sont retrouvées
au centre des préoccupations du citoyen
américain « moyen », et par voie de
conséquence, les deux candidats à la
Présidence ont emboité le pas en affutant
chacun
leur programme visant à faire
face à ces défis. On trouvera également
dans ce numéro un article de notre
conseiller nucléaire à l’Ambassade de
France à Washington, Mr. Jacques Figuet,
qui fournit de bons points de repère sur
la situation actuelle aux USA concernant
l’énergie en général et le nucléaire en
particulier.
Je
me
contenterai
donc
d’indiquer
ici
que
les
orientations
affichées par chaque candidat dans ce
domaine
sont
assez
contrastées
et
pourraient infléchir nettement, dans un
sens ou dans un autre, les axes de
déploiement de certaines technologies. Il
en est ainsi tout particulièrement de la
position de chaque prétendant quant à la
place
qu’ils
veulent
accorder
au
nucléaire dans le bouquet énergétique du
pays. En effet, si l’on résume de façon
peut être un peu caricaturale chacun des
engagements qui sont annoncés, on peut
dire
que
John
Mc
Cain
prône
un
développement très soutenu du nucléaire
(en prenant d’ailleurs la France comme
exemple !), avec la construction d’ici
2030 de 45 centrales nucléaires, alors
que
Barack
Obama,
sans
s’opposer
ouvertement au
nucléaire, reste très
réservé sur cette forme d’énergie, et
assez vague quant à ses intentions dans
ce domaine. Un des points sur lesquels
ils se démarquent nettement l’un de
l’autre est par exemple celui du site
stockage des déchets radioactifs de Yucca
Mountain puisque John Mc Cain s’engage à
lever
les
obstacles
politiques
qui
entravent
depuis
des
années
le
développement
du
projet,
tandis
que
Barack Obama s’est fermement prononcé à
plusieurs reprises contre la poursuite de
ce projet.
Je me garderai évidemment d’émettre un
pronostique quelconque sur l’issue de ces
élections mais ce qui est probable, c’est
que l’ampleur et la nature même de
certains programmes nationaux dans le
secteur nucléaire seront modifiés de
façon sensible selon le résultat.
Rendez vous donc le 4 novembre prochain
(si
les
machines
électorales
ne
s’enrayent pas !).
Bien cordialement.
Dominique Grenêche
SFANS – Visite des Professeurs Américains
par D. Grenêche
C’est devenu une des actions les plus marquantes de la
SFANS : l’organisation et la conduite d’un voyage à
travers la France pour un groupe de professeurs
américains, afin de leur faire visiter quelque unes de nos
principales installations nucléaires. Cet évènement,
instauré en 1996 et qui se déroule depuis tous les 2 ou 3
ans (le dernier s’étant déroulé en 2005), est un moyen
incomparable pour renforcer nos relations avec les EtatsUnis dans le domaine nucléaire en faisant mieux
connaître nos réalisations dans ce domaine. Il est financé
pour moitié par les Professeurs eux même, l’autre moitié
étant à la charge de la SFANS (pour environ les 2/3) et
des principaux acteurs français du nucléaire (AREVA,
CEA, EDF).
Le groupe était constitué de 12 professeurs venant de 10
universités différentes. Tous et toutes (il avait 2 femmes
seulement !) étaient des enseignants dans le domaine
nucléaire, avec des spécialités variées (physique des
réacteurs, matériaux, chimie, …), sauf une participante,
professeur d’histoire des sciences et techniques, mais
également spécialisée dans la communication sur
l’énergie
nucléaire.
Neuf
d’entre
eux
étaient
accompagnés de leurs épouses pour lesquelles un
programme spécial de visites touristiques avait été
organisé. Cela faisait donc un groupe constitué des 22
personnes suivantes :
Brian and Edith Hajek (Ohio State University)
David R. and Anne Boyle ( Texas A&M)
Ron and Catherine Gilgenbach (University of Michigan)
Mary Lou Gougar (Idaho State University)
Jeff and Wendi King (University of Missouri-Rolla)
Travis Knight ( University of South Carolina)
Michael and Bonnie Lineberry ( Idaho State University)
Patrick and Teresa Pinhero (University of Missouri Columbia)
Mitty and Annie Plummer (University of North Texas)
Susan Sterett (Duke University)
Bill and Lynne Wepfer (Georgia Tech University)
Man-Sung and Soyoung Yim ( North Carolina State University)
A ce groupe, s’était joint Mr. Paul Murray chargé entre
autres des relations avec les universités américaines
chez AREVA Inc.
Le programme à débuté par un cocktail de bienvenue le
Dimanche soir 6 juillet à L’hôtel Tilsitt Etoile à Paris,
auquel ont pu assister quelques membres du bureau de
la SFANS, dont Dominique Grenêche qui avait été
chargé
d’organiser
l’ensemble
du
voyage
et
d’accompagner les visiteurs tout au long du circuit.
La première journée (lundi 7 juillet) a été d’abord
consacrée à une séance introductive à l’INSTN à Saclay,
constituée d’une série de présentations destinées à
fournir un panorama complet de nos activités nucléaires
en France et à travers le monde, avec des contributions
de l’INSTN (Joseph Safieh), AREVA (Dominique
Greneche), EDF (Michel Debes) CEA (M. Cacuci). Cette
première matinée s’est poursuivie par une visite de deux
installations du centre de Saclay : le nouveau laboratoire
d’examen des combustibles irradiés et les tables
vibrantes. L’ensemble du groupe (professeurs, épouses
et accompagnateurs) a ensuite rejoint le sud de la
France (Avignon) en TGV pour débuter le circuit des
autres installations nucléaires françaises sélectionnées
dans le programme. Pour joindre l’utile à l’agréable, cette
journée s’est achevée par un bon dîner à Châteauneuf
du Pape, dans le très beau cadre de l’hostellerie du
château des fines roches.
Le mardi matin était consacré à la visite de l’usine Melox
d’AREVA où sont fabriqués tous les combustibles mixtes
Uranium Plutonium. Ce fut une visite très complète avec
notamment les salles qui renferment les boîtes à gant de
très grande taille ou sont fabriquées et contrôlées les
pastilles de combustible, ainsi que la salle de montage et
de contrôle final des assemblages. L’après midi a été
consacrée aux installations du CEA du site de Marcoule,
avec d’abord une visite du centre d’information
« Visiatome », une excellente vitrine de communication
sur le nucléaire, puis le grand laboratoire Atalante dédié
particulièrement aux recherches sur la séparation des
actinides mineurs. Pendant ces visites, les épouses ont
pu profiter d’une visite guidée de la ville d’Avignon. Après
cette deuxième journée très bien remplie, l’ensemble du
groupe a repris la route pour Lyon, notre ville étape
suivante.
Le mercredi, les épouses ont rejoint Paris en TGV, tandis
que les professeurs ont été conduits à l’usine AREVA de
fabrication des grands composants de réacteurs située à
Châlon sur Saône (St. Marcel). Visite passionnante,
guidée par un américain d’AREVA, Mr. Mike Street, qui a
pu au passage faire part à ses visiteurs de ses
expériences de la vie française (qu’il semble beaucoup
apprécier !). Cette usine est réellement impressionnante
avec ses traitements thermiques, soudures et autres
opérations mécaniques ajustées au millimètre (ou même
moins) pratiquées sur d’énormes pièces pesant plusieurs
centaines de tonnes (couvercles de cuves et surtout
générateurs de vapeur), dont une bonne partie sont
d’ailleurs destinées au centrales nucléaires américaines !
Un vrai choc pour nos visiteurs.
3
Après le déjeuner, le groupe à rejoint dans l’après midi le
charmant village de Joinville dans l’est de la France, non
sans avoir profité de ce déplacement pour effectuer un
arrêt touristiques aux célèbres hospices de Beaune.
Le lendemain, jeudi, était consacré à la visite du
laboratoire de stockage géologique de déchets
radioactifs de Bures (le matin) puis à celle du Centre de
Stockage de l’Aube (l’après midi). L’accueil de l’ANDRA
fut excellent et les visites très instructives pour les
professeurs qui découvraient à cette occasion une
nouvelle facette de nos réalisations. Après le retour sur
Paris, ce fut un dîner de gala sur les célèbres « Bateaux
mouches » avec l’ensemble du groupe et aussi plusieurs
membres du bureau de la SFANS et des représentants
EDF. Conversations très animées à chacune des tables,
avec un intermède de chants par l’une des épouses de
professeur (Wendi King) et quelques danses sur la piste,
le tout sur fond de défilé des superbes monuments de
Paris.
Ce « tour de France » a été sans aucun doute une
grande réussite et les remerciements des participants
très chaleureux témoignent du plaisir et de l’intérêt qu’ils
ont eu à participer à ce voyage. L’organisation d’un tel
voyage représente naturellement un effort important,
mais ce type d’évènement constitue certainement une
excellente façon pour la SFANS de remplir sa mission de
renforcement des liens entre la France et Etats-Unis
dans le domaine nucléaire. C’est aussi une très bonne
occasion de faire connaître à des personnes qui
enseignent le nucléaire dans leur pays, l’ampleur et la
qualité de notre programme nucléaire ainsi que le savoir
faire de notre industrie dans ce secteur. C’est donc une
action de la SFANS qui mérite d’être poursuivie à
l’avenir.
Le vendredi, fut une journée bien chargée avec un départ
très matinal pour Cherbourg, afin de visiter l’usine de
retraitement de La Hague qui s’est déroulée sous un
temps magnifique, élément capital pour le repas du midi
dans le superbe site de sa maison d’hôtes des
« moulinets ». Au-delà de la visite classique (comprenant
l’atelier de déchargement à sec des combustibles
irradiés, les piscines d’entreposage, la salle de contrôle
centralisée, le bâtiment d’entreposage des verres), le
groupe a eu la chance de voir en direct le déchargement
d’un élément combustible puis de pouvoir pénétrer dans
l’atelier de vitrification et de voir les opérateurs en plein
travail sur les télémanipulateurs des cellules. Nos
visiteurs ont pu aussi se promener au dessus des puits
de stockage des verres où a été prise une photo
devenue désormais classique pour nombre de visiteurs.
Après cette visite, le groupe s’est rendu sur le site voisin
de Flamanville pour y découvrir le les travaux de
construction du premier réacteur EPR français. Visite
également très complète avec arrêt en différents points
de vue permettant d’avoir une vision globale de ce
gigantesque chantier. Pendant toutes ces visites, les
épouses ont pu découvrir et apprécier le fameux mont
Saint Michel. Cette longue journée a été clôturée par un
dîner à l’auberge de Goury dont la réputation n’est plus
à faire dans la région.
Le périple s’est achevé, le samedi, par un tour guidé
complet des plages du débarquement comprenant entre
autres le célèbre village de Sainte Mère l’Eglise, la
légendaire « pointe du hoc », la fameuse plage de
« Omaha » (ou certains ont ramassé du sable dans un
petit flacon…) et enfin le cimetière américain. Ce fut bien
entendu un réel moment d’émotion pour tous les
participants.
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Visite d’une délégation de 12 Professeurs d’université américains dans
les installations nucléaires françaises
(7 au 12 juillet 2008)
Photo prise lors de la visite de La Hague dans le hall d’un entreposage des déchets vitrifies.
De gauche à droite :
Mitty Plumer, (University of North Texas), Jeff King, (Missouri University of Science and Technology ),
La Guide (AREVA), Man-Sung Yim, (North Carolina State University), David Boyle, (Texas A&M University),
Susan Sterett, (Duke University), Michel Debes (EDF), Brian Hajek, (The Ohio State University), William Wepfer, (Georgia
Tech Univeristy), Paul Murray (AREVA Inc), Patrick Pinhero, (University of Missouri), Travis Knight, (University of South
Carolina ), Mary Lou Gougar, Senior Consultant, Michael Lineberry, (Idaho State University) -, Ron Gilgenbach,
(University of Michigan), Dominique Greneche (SFANS).
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Travis Knight (15 juillet 2008)
Thank you again for all your efforts to make the trip such a wonderful success. The insight and personal contacts
with the professionals at each of the sites was very educational and hopefully will yield other benefits in the future.
I hope to find ways that we can support your efforts both here in the US and abroad. I am particularly interested in
making students and professionals aware of opportunities here at USC. We have open faculty positions as I
mentioned and would be very interested to entertain applicants from Europe. Also, I would like to build a student
exchange between our program and yours. I am going to meet with our college administrators to see what
requirements there are from here and will follow up with you later. I could certainly support a couple students
working in nuclear fuels and fuel cycle areas. I will work on putting together some helpful information on both of
these that might be available when you return from your vacation.
Best regards, Travis
Travis W. Knight, Ph.D.
Assistant Professor, Department of Mechanical Engineering
Nuclear Engineering Program
University of South Carolina
300 Main Street
Columbia, SC 29208
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De Mitty Plummer (13 août 2008)
Overall: A lot of hard work went into organizing this
event. I work in course development and the
information presented on the tour will be used there. I
wish that there was a longer exchange program
possible for either faculty or students, but I am none
too sure how the French would benefit or the
Americans adequately reciprocate.
The hospitality was truly outstanding and remarkably
genuine. I was left wondering “How can I help these
nice people?”
ISTN/Saclay: The really amazing part of this
presentation of the French nuclear program was how
education is managed and arranged to fit predictable
industry demand. This is in stark contrast in the US
where a bunch of universities start-up and keep
producing students even when there is no or little
demand. Then when the utilities finally awaken from
their long slumber, there are no graduates available to
work because the universities have by and large
shutdown production.
I think in the future it might be good to give visitors a
ride on the shaker tables (if it can be done safely).
MELOX: Here, the presumed nightmare of
environmentalists and non-proliferation types is
brought to a comfortable reality. Here plutonium fuel is
brought back to a useful purpose and nuclear waste
reduced by a factor of seven or eight in the process.
My thought is that much more than university
professors need to see and understand this.
The work all looked so easy and so controlled in
making this fuel, but I know it took a lot of work to
make it appear so.
CEA Valhro: Here near the end of my career, I finally
got to see what had inspired it early on: the Phenix
Reactor. These reactors can sure solve a lot of
problems when run as well as this one.
Chalon: If someone had told me that France had
such heavy industrial capacity as I saw at Chalon, I’d
have dismissed them as being someone who did not
understand what heavy industry is. Amazing technical
improvements in the making of vessels and other
large components was everywhere. The only advice I
would have for the French is to get control of the
entire supply chain and start making their own
penetration rings at the top of the vessel. Japan Inc.
has been known to have problems at critical and
advantageous (to the Japanese) times. We really
needed some good handouts and photos on this topic
to show the advances being made there.
ANDRA Bure: I will be greatly relieved when
somebody finally puts some high level waste into the
ground if only to study it in a retrievable fashion. I
think the French have hesitated as the Americans
have. The facility and plan look solid. The use of a
deep clay formation seems most reasonable to me
and should be tried as soon as possible. I value the
sample of clay that I was given and wish I could have
had some of the glass from the vitrification process to
show off.
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ANDRA Soulaines: This is the best low level waste
disposal I can imagine. My only other picture was a
dump truck backing up to Barnwell and aiming poorly
for the trench.
The French idea of asking for volunteers communities
to take waste is brilliant (the closest we have in Texas
is the prison system which operates in somewhat the
same way).
La Hague: Spent fuel reprocessing in this way is
amazing in its effectiveness. Separating out the fission
products is such an improvement over the Jimmy
Carter approach. If Dominique’s claim that 99% or the
radioactivity in France is stored under the floor there is
true, that was amazing. The other surprise in this the
speed with which spent fuel is removed from the
reactor site and control is maintained by its movement
to La Hague.
Flamanville III: Of all the unbelievable things shown
to me, this is the most amazing; a plant, a big plant,
being built by only 2,000 to 2,300 workers. And then,
the plant will be operated by only 300 workers. This is
amazing to me because I have grown up thinking
10,000 to 12,000 workers to build and 600 to operate.
-
I suppose the French have a large central engineering
service organization that is not on site and that is one
difference. I can only imagine the authority and
responsibility each worker must have. The technical
feature of the construction that I saw was
the extensive use of cranes (I counted 20) in the
construction activity. This is much greater than any I
have ever seen at power plant site of the 35 that I
have visited in the US. But cranes alone do not do
this. There must be some superior planning going on
to assure meeting the 56 month schedule.
Normandy: The weather was a little unkind to us at
the cemetery, but it is still very impressive. The visit to
Point du Hoc is a spiritual journey for anyone who
ever knew General Earl Rudder, long time president
of Texas A&M. There is now a statue of him on that
campus. Before exams, student often leave a penny
on the foot of the statue for luck. And hopefully they
will learn of his contributions to the world there and try
to make their own a little bigger and a little better.
I keep wondering if there isn’t something that I can do
for the French nuclear industry in preparing the way
for their products to come to the USA. Having the
EPR here looks like a good deal. Having their waste
disposal technology at work over here looks like a
dream come true.
De Michael Lineberry (22 juillet 2008)
I have thought quite a lot about what I might write
expressing opinion and feeling about our tour.
First, it seems to me in retrospect that it was a
completely unique experience in my lifetime. So
many talented people from AREVA, EdF, CEA,
ANDRA, and the French ANS Section devoting their
energy to providing me (and 11 others) this insider's
view of the nuclear infrastructure in France. When
you think about that, it is just amazing. People like
Michel Debes, Dominique Favet, Michael Street,
Gerald Ouzounian, and of course most especially
our own Dominique Greneche taking their time from
their schedules, to inform us, to entertain us
technically-- this was most impressive to me. I know
that I'll never experience anything like it again.
At Argonne National Laboratory during the glorious
Integral Fast Reactor (IFR) program years (1983 to
1994) the U.S. was again a major player in
advanced reactor development. Technical tour
groups in this era came through, especially at the
Argonne-West test facilities in Idaho, which was my
main employment home. The Argonne professional
staff really enjoyed these groups-- we wanted to
share with them the excitement we then felt
about the IFR program. We often used a phrase
"feed them with a firehose", that is, hit them with
everything we had on the technical case for the IFR
program.
On our tour in France, I felt a number of times that we
were drinking from the firehose-- so much exciting and
informative information to digest, so many technical
sights to see (and so little time to do it). Now let me just
say a brief thing about this latter statement. Our
American colleagues (especially) may view this tour as
just another boondoggle that professors and ANS
executives sign up for. Heck, I've said the same thing
myself. But it isn't so. I don't think any of us unpacked a
bag in the entire 7-day core of the trip. It was
exhausting. And I think that any of us would do it again
in a heartbeat. It was simply that inspiring.
How can I use this experience to advance nuclear
engineering in my university? I teach a course on the
nuclear fuel cycle for seniors and first-year graduate
students. In that regard, seeing AREVA's UP-2 and UP3 reprocessing facilities at La Hague was invaluable. So
too was the MELOX MOX fuel fabrication plant and
ATALANTE hot labs at Marcoule, and the ANDRA HLW
R&D underground research facility near Bure. I am
grateful that the host institutions were generous in
providing us literature and electronic media, from which
many of the things we saw can be easily incorporated
in our lecture materials.
7
No engineer could fail to be impressed with the
AREVA heavy component manufacturing facility at
Chalon/Saint-Marcel. It is difficult to fathom a 1000 ton
crane capacity! Or a heat-treating oven roughly 10 m
on
a side! I think we all enjoyed seeing the Flamanville-3
construction site, where EdF has just under
construction the first French EPR.
Here's what I intend to emphasize with my
students. As you approach the end of your studies,
have a very careful look at employment with the major
multinational corporations and laboratories. In the
French-led context, this is AREVA, EdF, and CEA. In
Japan it is another set, but the point is this: you can
work on whatever rings your chimes in reactor or fuel
cycle technology, and you can work in practically any
country in the world. No matter what country you work
in, it is likely that alongside you will be Americans and
French and Japanese and British and who knows
what other nationalities. Your English will take you a
-
long way, but you may very well find it useful to learn a
little (or a lot) of French and Japanese, or even other
languages. No problem in this regard, for in my
experience American engineering students are so pitiful
in communication skills that we may as well ask them to
converse in a second language. The "global economy"
is perhaps led by the nuclear enterprise. To our
students: understand this and take advantage of what it
has to offer.
The bottom line to the students is this: it is an exciting
business and an exciting time. You're in a wonderful
international enterprise. Live in Washington D.C. or in
(my home town) of Idaho Falls. Live in Paris if you
choose, or in Cadarache or in Tokai. We have a great
mission, a most crucial mission, to do for the people of
the world. Let's do it!
Most sincerely, thank you for your efforts.
De Ron Gilgenbach (19 juillet 2008)
The French Nuclear Facilities Tour was most informative and enjoyable. Participants received an excellent view of
what is perhaps the world’s most complete nuclear energy program, from MOX fuel fabrication through nuclear reactor
construction through waste reprocessing and disposal. The information and experience gained in France will be
invaluable for future nuclear engineering teaching and research in US universities. We deeply appreciate the
hospitality and support of Areva and EDF, particularly Dominique Greneche.
Nouvelles de la SFANS
L’Assemblée Générale de la SFANS aura lieu
le vendredi 3 octobre à 16h30
Union Internationale des chemins de fer, salle Stephenson
16, rue Jean Rey
75015 PARIS
A cette occasion, le Président en exercice de l’ANS, William Burchill donnera
une conférence – à 17 heures 30 - sur :
« Solving the Manpower Challenge to Sustain the Nuclear Renaissance »
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William E. Burchill Bio
William E. Burchill is President of the American Nuclear Society. He is also Adjunct Professor and Retired Head of the
Nuclear Engineering Department at Texas A&M University. His career highlights are: 4 years with Texas A&M
University as Department Head, Nuclear Engineering and HTRI Professor; 5 years with Commonwealth Edison/Exelon
as Director, Risk Management responsible for risk management at 17 Nuclear Power Plants at 10 sites; 3 years with
Pennsylvania Power & Light as Manager, Assessment Services responsible for QA, QC, OE, CAP, ISEG, ECP,
Assessment; and 25 years with Combustion Engineering where he managed C-E response to the TMI accident, formed
and managed the C-E Owners Group, and served in his most recent position as Director, Operations and Field
Engineering Services. His career professional focus has been nuclear safety. He earned a B.S. in Metallurgical
Engineering (Nuclear Option) from the Missouri School of Mines & Metallurgy, an M.S. and a Ph.D. in Nuclear
Engineering from the University of Illinois, and an M.S. in Management from the Hartford Graduate Center of Rensselaer
Polytechnic Institute.
Distinction
Jacques Bouchard, Conseiller
de l’Administrateur général
du
CEA et président du Forum
International Génération IV- GIF, a
reçu en juin dernier la prestigieuse
distinction de Fellow de l’American
Nuclear Society :
« For his outstanding leadership in
designing France’s new strategy
for nuclear energy systems, which
has
deeply
influenced
the
international GEN IV and GNEP
initiatives.
For outstanding contributions as
Chair of the GEN IV International
Forum, towards the sustainable
development of nuclear energy
worldwide, and for his essential
contributions as President of the
French Nuclear Energy Society
(SFEN) toward furthering the
collaboration between the ANS
and SFEN.”
2008 ANS Summer Meeting : Note d’ambiance, France Bres-Tutino (membre du
bureau SFANS, Présidente de l’ International Committee de l’ ANS)
Plus de 1400 congressistes se sont rassemblés à
Anaheim - aux portes de Disneyland- du 8 au 12 juin
pour échanger sur le thème « Nuclear Science and
Technology : Now Arriving on Main Street » mais
aussi participer à trois Topical Meetings associés à la
conférence d’été de l’ANS :
• ICAPP’08 : International Congress on Advances in
Nuclear Power Plants
• Isotopes for Medicine and Industry
• NFSM: Nuclear Fuels and Structural Materials for
the Next Generation Nuclear Reactors
A la séance plénière d’ouverture de la conférence,
l’Honorable J.Bennett Johnston, ancien sénateur
démocrate de Louisiane – bien connu et apprécié des
milieux nucléaires français – souligne les prévisions
de l’IEA ( International Energy Agency) en matière de
croissance –55% - des besoins énergétiques
mondiaux à l’horizon 2030 et alerte l’opinion sur la
croissance accélérée des émissions de gaz
carbonique, due notamment à l’utilisation du charbon
par les pays émergents comme la Chine et l’Inde.
Tout doit être mis en œuvre pour ralentir ces
émissions : développer la séquestration du carbone,
9
les énergies renouvelables et bien sûr l’énergie
nucléaire.
Dans le cas des Etats Unis et d’après le Secrétaire à
l’Energie, Samuel Bodman, il n’y a pas de temps à
perdre et le problème du CO2 ne pourra être résolu
sans un important recours au nucléaire qui
nécessitera de gros investissements. C’est pourquoi ,
en application de l’Energy Policy Act de 2005, le DOE
a prévu un programme de garanties de prêts à
hauteur de 80% du coût d’une centrale et les
électriciens commencent à répondre à l’offre du DOE
pour sécuriser la mise en œuvre de ce programme
avant le prochain changement d’administration…
Le commissaire de la NRC/Nuclear Regulatory
Commission, Pete Lyons tente une comparaison
audacieuse - Anaheim oblige !- entre le secteur
nucléaire et Disney, champion de l’entertainment, en
matière de sûreté des installations et de mise en
confiance du public : Disneyland et les acteurs du
nucléaire ont en effet en commun un engagement
permanent vis à vis de la sûreté et ces records de
sûreté génèrent la confiance du public. La NRC se
trouve sur « Main Street » et ses relations avec
l’industrie ne sont ni amicales ni conflictuelles mais
caractérisées par un respect mutuel. La NRC et les
industriels doivent ensemble faire face aux défis
suivants :
-Soumettre des demandes de grande qualité en
matière de certification et de licences
-Privilégier une standardisation accrue qui bénéficiera
à la NRC et à l’industrie
-Former une main d’œuvre de qualité à la culture de
sûreté, c’est un défi majeur pour l’industrie, la NRC et
les universités.
-Renforcer la coopération internationale dans le
domaine des codes de sûreté
- Il faut enfin rester très vigilants vis à vis des
fournisseurs et de la chaîne d’approvisionnement des
composants car quelques cas de contrefaçons se
sont produits récemment, en matière de valves
notamment .
Pete Lyons se déclare très optimiste dans la mesure où
l’industrie et la NRC jouent chacune leur rôle pour
assurer sûreté et sécurité et gagner la confiance du
public.
Charles Pardee, Chief Nuclear Officer d’Exelon
Nuclear, le plus gros exploitant de centrales nucléaires
aux Etats Unis, apporte aussi une note d’optimisme en
prévoyant une première vague de construction de 6 à 8
centrales d’ici 2020 puis une accélération au delà. Il fait
aussi remarquer que beaucoup d’associations
environnementalistes, auparavant antinucléaires, sont
devenues maintenant pronucléaires .
Steve Specker, Président et Chief Executive Officer de
l’EPRI /Electric Power Research Institute, rappelle les
recommandations de cet Institut de recherche en
matière de réduction de la demande énergétique mais
aussi de développement de toutes les technologies
avancées ( traitement du charbon, séquestration du
CO2… ) et de sources d’énergie propre, comme les
énergies renouvelables et le nucléaire. D’après l’US
Energy Information Administration, et son scénario de
référence, la capacité nucléaire installée devrait
atteindre aux Etats Unis près de 115 GWe en 2030,
supposant 17 GWe de nouvelle capacité et environ 8
centrales construites vers 2020. Néanmoins, l’orateur
ne passe pas sous silence les défis que doivent relever
les électriciens quand la compétitivité s’accroit au
niveau mondial, que le prix des matières premières
s’emballe et que la fourniture de gros composants est
dans un goulot d’étranglement.
La session spéciale du Président de l’ANS, Don Hintz,
était centrée sur la communication avec le public :
Getting the word out – sous la forme d’échanges
informels entre l’auditoire, Don Hintz et le futur
Président William Burchill.
L’ANS est consciente qu’elle doit intensifier son rôle en
tant que vecteur d’information du public et amener la
science et la technologie nucléaire sur Main Street.
Comme annoncé dans le numéro de juillet de Nuclear
News, c’est du reste l’objectif prioritaire de William
Burchill durant son mandat de président : aider l’ANS à
« getting the word out about nuclear ! »
EDF autorisé à monter à 9,9% dans le capital de l’américain Constellation
Jean Paul Chabard (EDF)
Le Conseil d’administration d’EDF a autorisé la montée d’EDF à 9,9 % du capital de l’énergéticien américain
Constellation, en application de l’Investor Agreement signé le 20 juillet 2007. EDF détient actuellement 4,97 % du
capital de Constellation provenant d’achats d’actions effectués sur le marché e 2007.
EDF utilisera progressivement cette autorisation de procéder à de nouveaux achats d’actions, en prenant en compte
les opportunités offertes par les conditions de marché.
Par ailleurs, EDF et Constellation ont eu des discussions périodiques et pourront continuer ces échanges à l’avenir en
vue de développer leurs relations actuelles, de permettre à EDF d’accroître sa participation dans Constellation et de
faire évoluer les droits qui y sont associés, en conformité avec l’ensemble de la réglementation américaine. Toutefois,
10
aucun projet ou proposition n’est aujourd’hui défini.
EDF et Constellation ont entamé leurs relations par un partenariat 50/50 dans Unistar, une joint venture créée il y a un
an pour développer et déployer des centrales nucléaires standardisées aux Etats-Unis. Sur la base des relations
établies, les évolutions décrites ci-dessus expriment la confiance d’EDF dans Constellation.
The EDF Board has authorized management to increase EDF share holdings in Constellation Energy to a level of 9.9
%, as provided for in the Investor Agreement executed between the companies on July, 20, 2007. EDF presently holds
4.97 % of the publicly traded shares of the company, purchased on the open market over the course of the past year.
EDF will progressively exercise the next level of open market purchases given the opportunity presented by market
conditions.
In addition, EDF and Constellation Energy have discussed from time to time, and may in the future continue to discuss,
expanding their current relation ship, permitting EDF to increase its ownership interest and modifying the associated
rights in compliance with all US regulations. However, no current plan or proposal exists in that regard.
EDF and Constellation Energy initiated their relationship with a 50/50 partnership in UniStar, a joint venture established
a year ago to develop and deploy new standardized nuclear power plants in the U.S. The actions here above build on
that relationship and express our confidence in the company.
La relance du nucléaire aux Etats-Unis à la veille d’une nouvelle présidence
Jacques FIGUET, Conseiller Nucléaire à l’Ambassade de France à Washington a présenté
le 28 mai dernier, devant la SFANS et de nombreux autres participants (70 personnes au total)
un exposé sur ce thème. Nous en reproduisons ci-dessous la trame.
Dans un passé encore récent, les Etats-Unis ont
essuyé des échecs cinglants de leur politique
énergétique avec une tentative de libéralisation du
marché de l’électricité, puis dans leur stratégie de
redéploiement rapide vers le gaz. Ils se trouvent à
nouveau confrontés à une remise en cause profonde
de leurs pratiques énergétiques et de leurs fondements,
avec des pressions environnementales de plus en plus
fortes et une augmentation durable du prix du pétrole.
Les Etats-Unis ont un urgent besoin de redéfinir une
politique énergétique réaliste, crédible et pertinente
pour le long terme. Les pistes sont dessinées, mais les
solutions ne sont pas encore validées et les politiques
n’ont pas la même approche sur le long terme.
Après avoir rappelé l’excellente santé de la production
nucléaire, dopée par des taux de charge de plus de
90%, des gains de puissance nominale sur la plupart
des réacteurs et des perspectives de prolongation de
fonctionnement pour au moins vingt ans, la rentabilité
du nucléaire apparaît à nouveau très attractive pour les
électriciens qui disposent de réacteurs. Le problème
des déchets constitue certes un problème résiduel,
mais plus à la charge de l’état fédéral, qui en assume la
responsabilité légale, que pour les électriciens qui s’en
acquittent au fur et à mesure de leur production pour un
coût assez symbolique.
Un des derniers points durs réside dans l’apport du
financement par les banques, lequel représentera
environ 80 % des montants investis. Les banques ont
besoin de sécurité pour prêter sur ces projets
capitalistiques et pénalisés par leur très longue durée
d’investissement. Elles demandent une garantie
gouvernementale sur le remboursement des prêts
consentis, tant qu’elles n’auront pas la démonstration
que la réalisation de ces projets peut être maîtrisée dans
l’enveloppe des coûts et des délais annoncés. Il reste
enfin à poursuivre la préparation de la montée en
puissance des compétences et des moyens industriels
pour que la reprise des chantiers ne se heurte pas
aussitôt à une pénurie des acteurs ou des
approvisionnements.
Un des verrous de la relance a été levé, avec le retour
à plus de confiance dans l’opinion concernant la sûreté
des réacteurs, suite à des efforts pour une
transparence accrue du contrôle, des années
Une dizaine de demandes de licence COL ont déjà été
déposées auprès de la NRC par des utilities américaines,
pour une vingtaine de réacteurs. Les nouveaux modèles
des 3 principaux constructeurs en lice font l’objet d’une
accumulées sans incidents significatifs et la mise en
avant de nouveaux modèles de réacteur. Les
procédures d’autorisation, dont la maîtrise apparaissait
indispensable à toute décision de nouveaux
investissements, ont fait l’objet de réformes profondes
(procédures « one step »), de garanties contre les
retards éventuels telles que définies par l’EPAct 2005
et elles sont aujourd’hui testées dans le cadre du
programme NP2010, cofinancé par l’administration.
11
instruction de demande en certification (DC) ou en
modification d’une précédente certification (cas de
l’AP1000), en sorte que leurs échéances respectives
apparaissent assez proches. Le calendrier demandera
cependant encore plus de 2 ans pour voir une première
commande ferme de construction, affranchie de ses
réserves actuelles sur l’obtention des autorisations
administratives et sur la finalisation d’un prix.
Dans ce concert, le DOE continue à se chercher entre sa
mission d’accompagner la relance des constructions, ce
que lui assigne prioritairement certains parlementaires, et
celle de préparer l’avenir. Mais encore faut il, pour lui,
avoir identifié les bons axes de travail (ce qui ne passe
pas seulement par la reproduction de schémas passés :
NGNP…) et obtenir les coudées franches vis-à-vis du
Congrès, lequel remet trop facilement en cause ses
orientations, au travers du vote annuel du budget. Cette
dernière difficulté nécessite pour le DOE de retrouver la
confiance des Commissions Parlementaires.
Projets de constructions nucléaires : le programme de garanties de prêts
du gouvernement américain : Clément Pilliaire, Jacques Figuet, Ambassade de
France à Washington
Conformément au budget 2008 voté par le Congrès, le Department of Energy américain (DOE) a lancé le 30 juin
dernier son appel à projets pour l’attribution de 30.5 Milliards USD de garanties de prêts pour des projets innovants
utilisant des technologies non émettrices de gaz à effet de serre. Les projets de nouveaux réacteurs nucléaires aux
Etats-Unis sont appelés à y concourir contrairement au premier appel à projet de 2007. Au total, le nucléaire pourra
bénéficier de 20.5 Milliards USD de garanties de prêts, 18.5 Milliards pour les constructions de nouveaux réacteurs et
2 Milliards pour les projets d’usines de l’amont du cycle (enrichissement…).
Mesure phare de l’Energy Policy Act 2005, cet appel à projet était très attendu par les Utilities qui n’ont pas tardé à
déposer les premières candidatures. C’est ainsi que Constellation a déposé son premier dossier le 31 juillet dernier
pour la construction d’un EPR sur le site de Calvert Cliff 3, suivi de près par Dominion, le 15 Août dernier pour son
projet de construction d’un ESBWR (GE-Hitachi) sur le site de North Anna. Rappelons que les dépôts de candidatures
doivent se faire en deux temps, un premier dossier avant fin septembre 2008, suivi par un second dossier plus détaillé
en décembre 2008. On devrait ainsi voir très prochainement les candidats qui s’avèrent les plus avancés dans leur
processus décisionnel.
Au titre des projets de l’amont du cycle, l’USEC, candidat malheureux du premier appel à projets de 2007, a
finalement déposé le dossier de candidature de l’American Centrifuge le 30 juin dernier. Il s’agit pour l’USEC de
sécuriser le financement de cette usine d’enrichissement par centrifugation, actuellement en construction à Piketon,
Ohio, dont le coût est estimé à 3,5 Milliards USD. L’USEC a pour objectif une mise en service partielle de l’American
Centrifuge début 2010 et doit porter progressivement sa capacité de production à 3.8 millions d’UTS en 2012.
L’attribution de ces garanties de prêts se fera sur des critères techniques, économiques et réglementaires. Elle sera
par ailleurs conditionnée par l’obtention d’une licence de construction et d’exploitation (COL). Le nombre limité de
projets susceptibles d’en bénéficier, compte tenu de l’enveloppe budgétaire disponible, annonce d’ores et déjà une
âpre bataille entre électriciens sachant que ces garanties sont indispensables aujourd’hui pour leur permettre d’obtenir
le financement bancaire de leurs projets.
12
Une Coopération fructueuse entre la France et les Etats-Unis (dans un
cadre multinational) : La sûreté des Systèmes de Quatrière Génération
par Gian Luigi FIORINI (CEA/DEN/DER)
Le Risk and Safety Working Group du Generation IV
International Forum
La Generation IV International Forum (GIF) Technology
Roadmap (Ref. 1 - http://gif.inel.gov/roadmap/) a identifié
trois objectifs pour la sûreté des systèmes nucléaires du
futur : excellence en matière de sûreté et fiabilité ; une
probabilité très basse de dégradation importante du cœur
du réacteur ; et l’élimination du besoin d’intervention hors
site en situations d’accident grave pour l’installation.
En 2005, le GIF a mis en place le Risk and Safety
Working Group (RSWG) pour contribuer à l’intégration
de ces objectifs dans le travail de R&D pour les systèmes
de quatrième génération et promouvoir une approche
harmonisée sur la sûreté de ces même systèmes.
Plusieurs des pays du GIF partagent leurs travaux sur la
sûreté dans le cadre de ce RSWG, mais les Etats-Unis
et la France sont parmi les pays les plus actifs dans
ces échanges. Conformément à sa lettre de mission, le
groupe doit proposer des principes de sûreté, des
objectifs et des attributs pour les systèmes Gen IV et
apporter une aide à la préparation des plans de R&D. Du
coté français, AREVA, CEA et EDF ont mis en place le
Groupe Consultatif Français de Sûreté (GCFS) afin, en
particulier, de définir la contribution française au RSWG.
Le RSWG a abouti à un consensus sur plusieurs points
qui concernent la sûreté et les caractéristiques des
systèmes Gen IV. Le consensus porte entre autres sur le
contenu d'une approche de sûreté cohérente avec en
particulier une proposition d’objectifs et de principes
applicables à la conception et à l'évaluation de ces
systèmes. Une attention particulière est consacrée à la
déclinaison du principe de défense en profondeur et au
traitement de situations d’accidents graves ; au rôle des
systèmes passifs ; à la contribution possible des outils
disponibles pour la conception et l'évaluation (e.g. les
Evaluations Probabiliste de Sûreté) et enfin aux besoins
de développement d’outils et d’indicateurs innovants.
Certains points demeurent ouverts tels que, par exemple,
l’utilisation
combinée
de
méthodes
d'analyse
déterministes et probabilistes.
Le document « Bases pour une approche de sûreté
applicable au dimensionnement et à l’évaluation des
sytèmes Gen IV » (Réf. 2) présente les recommandations
issues du travail achevé par le groupe avant mi 2007. Le
document discute les objectifs, les principes et la
méthodologie d'évaluation applicables aux systèmes de
quatrième génération ; il ébauche l’identification de la
R&D nécessaire et applicable à tous les systèmes
(Crosscut R&D) avec des indications qui peuvent
permettre aux responsables Gen IV d’identifier les efforts
de R&D spécifiques à chacune des technologies
retenues par la GIF Technology Roadmap (Réf. 1).
Parmi les recommandations importantes : la mise en
œuvre systématique du principe de la défense en
profondeur, l’intégration – à la conception - de la notion
1
de risque (Risk Informed), la minimisation du poids du
facteur humain dans la gestion des situations
incidentelles et accidentelles ; les démarches pratiques
pour la conception et l'évaluation de systèmes innovants
sont également discutées. De l’avis du RSWG la base de
conception pour les systèmes de quatrième génération
devrait couvrir une gamme aussi complète que faisable
de situations significatives pour la sûreté. Une
recommandation importante concerne l'amélioration de la
robustesse de démonstration de sûreté ; cette dernière
repose sur la capacité du concepteur à identifier et
prendre en compte les risques liés à la technologie
considérée. Pour ce travail de démonstration, en plus
d’une approche par l’utilisation de prototypes (i.e. essais
à caractère intégral), la modélisation et la simulation
devraient jouer un rôle grandissant
Pour ce qui est des objectifs quantitatifs, le RSWG
considère que ceux appliqués à certains réacteurs de la
troisième génération sont très ambitieux et garantissent
un niveau de protection satisfaisant, réduisant le niveau
de risque d'une façon démontrable ; ce niveau de sûreté
peut être conservé comme référence pour la Génération
IV. Le RSWG souligne que la prise en compte de
l'amélioration des connaissances et des technologies,
l'intégration précoce dans la conception d'une approche
2
globale de la sûreté telle que préconisée* sont, en elles
mêmes et quels que soient les objectifs quantitatifs
retenus, de nature à conduire à une amélioration du
niveau de sûreté des installations futures.
Des exigences techniques plus rigoureuses que celles
applicables à la troisième génération ne seraient
justifiées que si, tout en demeurant compatibles avec les
contraintes industrielles et économiques, elles pouvaient
1
2
C'est-à-dire intégrant les indications
probabilistes dans la démarche déterministe
L’approche globale préconisée par le RSWG se
résume avec les termes “Safety « built in »
rather than « added on »”
13
apporter un avantage réel et démontrable.
Pour ce qui est des relations avec les concepteurs des
systèmes Gen IV, on s'attend à ce que la définition d'une
approche de sûreté harmonisée fournisse des indications
pertinentes pour aider la définition optimale de l’effort de
R&D nécessaire.
A noter enfin l'interaction avec le Groupe de Travail
GenIV en charge de la définition d’une méthodologie
capable d’intégrer les problématiques Résistance à la
Prolifération et Protection Physique (PR&PP) qui devrait
aboutir à une prise en compte davantage optimisée de
l’ensemble des questions de sécurité spécifiques des
systèmes nucléaires du futur.
Réf.1 -
A Technology Roadmap for Generation IV
Nuclear Energy Systems Technical Roadmap
Report - September 23, 2002
Ref. 2 -
Report GIF/RSWG/2007/002/Rev. 1
“Basis for the Safety Approach for Design &
Assessment of Generation IV Nuclear
Systems”
14