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UNIVERSITÉ TOULOUSE III – PAUL SABATIER FACULTÉS DE MÉDECINE ANNÉE 2016 2016 TOU3 1534 THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE DOCTEUR EN MÉDECINE MÉDECINE SPÉCIALISÉE CLINIQUE Présentée et soutenue publiquement par Christophe BOREL le 9 juin 2016 Evaluation de la valeur diagnostique en cone beam CT des fractures occultes du scaphoïde: étude prospective incluant 49 patients. Directeur de thèse : Dr Marie FARUCH-BILFELD JURY Monsieur le Professeur Nicolas SANS Président Monsieur le Professeur Pierre MANSAT Assesseur Monsieur le Professeur Fabrice BONNEVILLE Assesseur Madame le Docteur Marie FARUCH-BILFELD Assesseur Madame le Docteur Stéphanie DELCLAUX Suppléant Monsieur le Docteur Michel LEPAPE Membre invité TABLEAU du PERSONNEL HU des Facultés de Médecine du l’Université Paul Sabatier au 1er septembre 2015 Professeurs Honoraires Doyen Honoraire Doyen Honoraire Doyen Honoraire Doyen Honoraire Doyen Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire associé Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire M. ROUGE D. M. LAZORTHES Y. M. CHAP H. M. GUIRAUD-CHAUMEIL B M. PUEL P. M. ESCHAPASSE Mme ENJALBERT M. GEDEON M. PASQUIE M. RIBAUT M. ARLET J. M. RIBET M. MONROZIES M. DALOUS M. DUPRE M. FABRE J. M. DUCOS M. LACOMME M. COTONAT M. DAVID Mme DIDIER Mme LARENG M.B. M. BES M. BERNADET M. REGNIER M. COMBELLES M. REGIS M. ARBUS M. PUJOL M. ROCHICCIOLI M. RUMEAU M. BESOMBES M. SUC M. VALDIGUIE M. BOUNHOURE M. CARTON Mme PUEL J. M. GOUZI M. DUTAU M. PASCAL M. SALVADOR M. M. BAYARD M. LEOPHONTE M. FABIÉ Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire Professeur Honoraire M. BARTHE M. CABARROT M. DUFFAUT M. ESCAT M. ESCANDE M. PRIS M. CATHALA M. BAZEX M. VIRENQUE M. CARLES M. BONAFÉ M. VAYSSE M. ESQUERRE M. GUITARD M. LAZORTHES F. M. ROQUE-LATRILLE M. CERENE M. FOURNIAL M. HOFF M. REME M. FAUVEL M. FREXINOS M. CARRIERE M. MANSAT M. M. BARRET M. ROLLAND M. THOUVENOT M. CAHUZAC M. DELSOL M. ABBAL M. DURAND M. DALY-SCHVEITZER M. RAILHAC M. POURRAT M. QUERLEU D. M. ARNE JL M. ESCOURROU J. M. FOURTANIER G. M. LAGARRIGUE J. M. PESSEY JJ. M. CHAVOIN JP M. GERAUD G. M. PLANTE P. M. MAGNAVAL JF Professeurs Émérites Professeur ALBAREDE Professeur CONTÉ Professeur MURAT Professeur MANELFE Professeur LOUVET Professeur SARRAMON Professeur CARATERO Professeur GUIRAUD-CHAUMEIL Professeur COSTAGLIOLA Professeur JL. ADER Professeur Y. LAZORTHES Professeur L. LARENG Professeur F. JOFFRE Professeur B. BONEU Professeur H. DABERNAT Professeur M. BOCCALON Professeur B. MAZIERES Professeur E. ARLET-SUAU Professeur J. SIMON 2 FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE-PURPAN Doyen : JP. VINEL 37 allées Jules Guesde - 31062 TOULOUSE Cedex P.U. - P.H. P.U. - P.H. Classe Exceptionnelle et 1ère classe 2ème classe M. ADOUE Daniel Médecine Interne, Gériatrie Mme BEYNE-RAUZY Odile Médecine Interne M. AMAR Jacques Thérapeutique M. BROUCHET Laurent Chirurgie thoracique et cardio-vascul M. ATTAL Michel (C.E) Hématologie M. BUREAU Christophe Hépato-Gastro-Entéro M. AVET-LOISEAU Hervé Hématologie, transfusion M. CALVAS Patrick Génétique M. BIRMES Philippe Psychiatrie M. CARRERE Nicolas Chirurgie Générale M. BLANCHER Antoine Immunologie (option Biologique) Mme CASPER Charlotte Pédiatrie M. BONNEVIALLE Paul Chirurgie Orthopédique et Traumatologie. M. CHAIX Yves Pédiatrie M. BOSSAVY Jean-Pierre Chirurgie Vasculaire Mme CHARPENTIER Sandrine Thérapeutique, méd. d’urgence, addict M. BRASSAT David Neurologie M. COGNARD Christophe Neuroradiologie M. BROUSSET Pierre (C.E) Anatomie pathologique M. DE BOISSEZON Xavier Médecine Physique et Réadapt Fonct. M. BUGAT Roland (C.E) Cancérologie M. FOURNIE Bernard Rhumatologie M. CARRIE Didier Cardiologie M. FOURNIÉ Pierre Ophtalmologie M. CHAP Hugues (C.E) Biochimie M. GAME Xavier Urologie M. CHAUVEAU Dominique Néphrologie M. GEERAERTS Thomas Anesthésiologie et réanimation M. CHOLLET François (C.E) Neurologie Mme GENESTAL Michèle Réanimation Médicale M. CLANET Michel (C.E) Neurologie M. LAROCHE Michel Rhumatologie M. DAHAN Marcel (C.E) Chirurgie Thoracique et Cardiaque M. LAUWERS Frédéric Anatomie M. DEGUINE Olivier Oto-rhino-laryngologie M. LEOBON Bertrand Chirurgie Thoracique et Cardiaque M. DUCOMMUN Bernard Cancérologie M. MARX Mathieu Oto-rhino-laryngologie M. FERRIERES Jean Epidémiologie, Santé Publique M. MAS Emmanuel Pédiatrie M. FOURCADE Olivier Anesthésiologie M. MAZIERES Julien Pneumologie M. FRAYSSE Bernard (C.E) Oto-rhino-laryngologie M. OLIVOT Jean-Marc Neurologie M. IZOPET Jacques (C.E) Bactériologie-Virologie M. PARANT Olivier Gynécologie Obstétrique Mme LAMANT Laurence Anatomie Pathologique M. PARIENTE Jérémie Neurologie M. LANG Thierry Bio-statistique Informatique Médicale M. PATHAK Atul Pharmacologie M. LANGIN Dominique Nutrition M. PAYRASTRE Bernard Hématologie M. LAUQUE Dominique (C.E) Médecine Interne M. PERON Jean-Marie Hépato-Gastro-Entérologie M. LIBLAU Roland (C.E) Immunologie M. PORTIER Guillaume Chirurgie Digestive M. MALAVAUD Bernard Urologie M. RONCALLI Jérôme Cardiologie M. MANSAT Pierre Chirurgie Orthopédique Mme SAVAGNER Frédérique Biochimie et biologie moléculaire M. MARCHOU Bruno Maladies Infectieuses Mme SELVES Janick Anatomie et cytologie pathologiques M. MOLINIER Laurent Epidémiologie, Santé Publique M. SOL Jean-Christophe Neurochirurgie M. MONROZIES Xavier Gynécologie Obstétrique M. MONTASTRUC Jean-Louis (C.E) Pharmacologie M. MOSCOVICI Jacques Anatomie et Chirurgie Pédiatrique Mme MOYAL Elisabeth Cancérologie Mme NOURHASHEMI Fatemeh Gériatrie P.U. M. OLIVES Jean-Pierre (C.E) Pédiatrie M. OUSTRIC Stéphane M. OSWALD Eric Bactériologie-Virologie M. PARINAUD Jean Biol. Du Dévelop. et de la Reprod. M. PAUL Carle Dermatologie M. PAYOUX Pierre Biophysique M. PERRET Bertrand (C.E) Biochimie M. PRADERE Bernard (C.E) Chirurgie générale M. RASCOL Olivier Pharmacologie M. RECHER Christian Hématologie M. RISCHMANN Pascal (C.E) Urologie M. RIVIERE Daniel (C.E) Physiologie M. SALES DE GAUZY Jérôme Chirurgie Infantile M. SALLES Jean-Pierre Pédiatrie M. SANS Nicolas Radiologie M. SERRE Guy (C.E) Biologie Cellulaire M. TELMON Norbert Médecine Légale M. VINEL Jean-Pierre (C.E) Hépato-Gastro-Entérologie Médecine Générale Professeur Associé de Médecine Générale Dr. MESTHÉ Pierre 3 FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE-RANGUEIL Doyen : E. SERRANO 133, route de Narbonne - 31062 TOULOUSE Cedex P.U. - P.H. P.U. - P.H. Classe Exceptionnelle et 1ère classe 2ème classe M. ACAR Philippe Pédiatrie M. ACCADBLED Franck Chirurgie Infantile M. ALRIC Laurent Médecine Interne M. ARBUS Christophe Psychiatrie Mme ANDRIEU Sandrine Epidémiologie M. BERRY Antoine Parasitologie M. ARLET Philippe (C.E) Médecine Interne M. BONNEVILLE Fabrice Radiologie M. ARNAL Jean-François Physiologie M. BOUNES Vincent Médecine d’urgence Mme BERRY Isabelle (C.E) Biophysique Mme BURA-RIVIERE Alessandra Médecine Vasculaire M. BOUTAULT Franck (C.E) Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie M. CHAUFOUR Xavier Chirurgie Vasculaire M. BUJAN Louis Urologie-Andrologie M. CHAYNES Patrick Anatomie M. BUSCAIL Louis Hépato-Gastro-Entérologie M. DAMBRIN Camille Chirurgie Thoracique et Cardiovasculaire M. CANTAGREL Alain (C.E) Rhumatologie M. DECRAMER Stéphane Pédiatrie M. CARON Philippe (C.E) Endocrinologie M. DELOBEL Pierre Maladies Infectieuses M. CHAMONTIN Bernard (C.E) Thérapeutique M. DELORD Jean-Pierre Cancérologie M. CHIRON Philippe (C.E) Chirurgie Orthopédique et Traumatologie Mme DULY-BOUHANICK Béatrice Thérapeutique M. CONSTANTIN Arnaud Rhumatologie M. FRANCHITTO Nicolas Toxicologie M. COURBON Frédéric Biophysique M. GALINIER Philippe Chirurgie Infantile Mme COURTADE SAIDI Monique Histologie Embryologie M. GARRIDO-STÖWHAS Ignacio Chirurgie Plastique M. DELABESSE Eric Hématologie Mme GOMEZ-BROUCHET Anne-Muriel Anatomie Pathologique Mme DELISLE Marie-Bernadette (C.E) Anatomie Pathologie M. HUYGHE Eric Urologie M. DIDIER Alain (C.E) Pneumologie M. LAFFOSSE Jean-Michel Chirurgie Orthopédique et Traumatologie M. ELBAZ Meyer Cardiologie M. LEGUEVAQUE Pierre Chirurgie Générale et Gynécologique M. GALINIER Michel Cardiologie M. MARCHEIX Bertrand Chirurgie thoracique et cardiovasculaire M. GLOCK Yves Chirurgie Cardio-Vasculaire Mme MAZEREEUW Juliette Dermatologie M. GOURDY Pierre Endocrinologie M. MEYER Nicolas Dermatologie M. GRAND Alain (C.E) Epidémiologie. Eco. de la Santé et Prévention M. MINVILLE Vincent Anesthésiologie Réanimation M. GROLLEAU RAOUX Jean-Louis Chirurgie plastique M. MUSCARI Fabrice Chirurgie Digestive Mme GUIMBAUD Rosine Cancérologie M. OTAL Philippe Radiologie Mme HANAIRE Hélène (C.E) Endocrinologie M. ROUX Franck-Emmanuel Neurochirurgie M. KAMAR Nassim Néphrologie M. SAILLER Laurent Médecine Interne M. LARRUE Vincent Neurologie M. TACK Ivan Physiologie M. LAURENT Guy (C.E) Hématologie Mme URO-COSTE Emmanuelle Anatomie Pathologique M. LEVADE Thierry (C.E) Biochimie M. VERGEZ Sébastien Oto-rhino-laryngologie M. MALECAZE François (C.E) Ophtalmologie M. MARQUE Philippe Médecine Physique et Réadaptation Mme MARTY Nicole Bactériologie Virologie Hygiène M. MASSIP Patrice (C.E) Maladies Infectieuses M. RAYNAUD Jean-Philippe (C.E) Psychiatrie Infantile M. RITZ Patrick Nutrition M. ROCHE Henri (C.E) Cancérologie M. ROLLAND Yves Gériatrie M. ROSTAING Lionel (C.E). Néphrologie M. ROUGE Daniel (C.E) Médecine Légale M. ROUSSEAU Hervé (C.E) Radiologie M. SALVAYRE Robert (C.E) Biochimie M. SCHMITT Laurent (C.E) Psychiatrie M. SENARD Jean-Michel Pharmacologie M. SERRANO Elie (C.E) Oto-rhino-laryngologie M. SOULAT Jean-Marc Médecine du Travail M. SOULIE Michel (C.E) Urologie M. SUC Bertrand Chirurgie Digestive Mme TAUBER Marie-Thérèse (C.E) Pédiatrie M. VAYSSIERE Christophe Gynécologie Obstétrique M. VELLAS Bruno (C.E) Gériatrie Professeur Associé de Médecine Générale Pr VIDAL Marc Pr STILLMUNKES André Professeur Associé en O.R.L Pr WOISARD Virginie 4 FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE-PURPAN FACULTE DE MEDECINE TOULOUSE- RANGUEIL 37, allées Jules Guesde – 31062 Toulouse Cedex 133, route de Narbonne - 31062 TOULOUSE cedex M.C.U. - P.H. M.C.U. - P.H M. APOIL Pol Andre Immunologie Mme ABRAVANEL Florence Bactériologie Virologie Hygiène Mme ARNAUD Catherine Epidémiologie M. BES Jean-Claude Histologie - Embryologie M. BIETH Eric Génétique M. CAMBUS Jean-Pierre Hématologie Mme BONGARD Vanina Epidémiologie Mme CANTERO Anne-Valérie Biochimie Mme CASPAR BAUGUIL Sylvie Nutrition Mme CARFAGNA Luana Pédiatrie Mme CASSAING Sophie Parasitologie Mme CASSOL Emmanuelle Biophysique Mme CONCINA Dominique Anesthésie-Réanimation Mme CAUSSE Elisabeth Biochimie M. CONGY Nicolas Immunologie M. CHAPUT Benoit Chirurgie plastique et des brûlés Mme COURBON Christine Pharmacologie M. CHASSAING Nicolas Génétique Mme DAMASE Christine Pharmacologie Mme CLAVE Danielle Bactériologie Virologie Mme de GLISEZENSKY Isabelle Physiologie M. CLAVEL Cyril Biologie Cellulaire Mme DE MAS Véronique Hématologie Mme COLLIN Laetitia Cytologie Mme DELMAS Catherine Bactériologie Virologie Hygiène M. CORRE Jill Hématologie M. DUBOIS Damien Bactériologie Virologie Hygiène M. DEDOUIT Fabrice Médecine Légale Mme DUGUET Anne-Marie Médecine Légale M. DELPLA Pierre-André Médecine Légale M. DUPUI Philippe Physiologie M. DESPAS Fabien Pharmacologie M. FAGUER Stanislas Néphrologie M. EDOUARD Thomas Pédiatrie Mme FILLAUX Judith Parasitologie Mme ESQUIROL Yolande Médecine du travail M. GANTET Pierre Biophysique Mme EVRARD Solène Histologie, embryologie et cytologie Mme GENNERO Isabelle Biochimie Mme GALINIER Anne Nutrition Mme GENOUX Annelise Biochimie et biologie moléculaire Mme GARDETTE Virginie Epidémiologie M. HAMDI Safouane Biochimie M. GASQ David Physiologie Mme HITZEL Anne Biophysique Mme GRARE Marion Bactériologie Virologie Hygiène M. IRIART Xavier Parasitologie et mycologie Mme GUILBEAU-FRUGIER Céline Anatomie Pathologique M. JALBERT Florian Stomatologie et Maxillo-Faciale Mme GUYONNET Sophie Nutrition Mme JONCA Nathalie Biologie cellulaire M. HERIN Fabrice Médecine et santé au travail M. KIRZIN Sylvain Chirurgie générale Mme INGUENEAU Cécile Biochimie Mme LAPEYRE-MESTRE Maryse Pharmacologie M. LAHARRAGUE Patrick Hématologie M. LAURENT Camille Anatomie Pathologique M. LAIREZ Olivier Biophysique et médecine nucléaire Mme LE TINNIER Anne Médecine du Travail Mme LAPRIE Anne Cancérologie M. LHERMUSIER Thibault Cardiologie M. LEANDRI Roger Biologie du dével. et de la reproduction M. LOPEZ Raphael Anatomie Mme LEOBON Céline Cytologie et histologie Mme MONTASTIER Emilie Nutrition M. LEPAGE Benoit Bio-statistique M. MONTOYA Richard Physiologie Mme MAUPAS Françoise Biochimie Mme MOREAU Marion Physiologie M. MIEUSSET Roger Biologie du dével. et de la reproduction Mme NOGUEIRA M.L. Biologie Cellulaire Mme NASR Nathalie Neurologie M. PILLARD Fabien Physiologie Mme PERIQUET Brigitte Nutrition Mme PRERE Marie-Françoise Bactériologie Virologie Mme PRADDAUDE Françoise Physiologie Mme PUISSANT Bénédicte Immunologie M. RIMAILHO Jacques Anatomie et Chirurgie Générale Mme RAGAB Janie Biochimie M. RONGIERES Michel Anatomie - Chirurgie orthopédique Mme RAYMOND Stéphanie Bactériologie Virologie Hygiène Mme SOMMET Agnès Pharmacologie Mme SABOURDY Frédérique Biochimie M. TKACZUK Jean Immunologie Mme SAUNE Karine Bactériologie Virologie Mme VALLET Marion Physiologie M. SILVA SIFONTES Stein Réanimation Mme VEZZOSI Delphine Endocrinologie M. SOLER Vincent Ophtalmologie M. TAFANI Jean-André Biophysique M. TREINER Emmanuel Immunologie Mme TREMOLLIERES Florence Biologie du développement M. BISMUTH Serge Médecine Générale M. TRICOIRE Jean-Louis Anatomie et Chirurgie Orthopédique Mme ROUGE-BUGAT Marie-Eve Médecine Générale M. VINCENT Christian Biologie Cellulaire Mme ESCOURROU Brigitte Médecine Générale M.C.U. Maîtres de Conférences Associés de Médecine Générale Dr BRILLAC Thierry Dr ABITTEBOUL Yves Dr CHICOULAA Bruno Dr IRI-DELAHAYE Motoko Dr BISMUTH Michel Dr BOYER Pierre Dr ANE Serge DECEMBRE 2015 5 SERMENT D’HIPPOCRATE Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque. 6 A notre maître et président du jury, Monsieur le Professeur Nicolas SANS Professeur des universités Praticien hospitalier Radiologue Je te remercie d’avoir accepté de présider ce jury de thèse. Je te remercie également pour la qualité de ton enseignement au cours de ma formation. Je suis ravi et honoré d’avoir l’occasion de continuer à travailler et à apprendre dans ton service. J’espère être à la hauteur de tes attentes. Sois assuré de trouver ici le témoignage de ma gratitude et de mon profond respect. 7 A notre maître et juge, Monsieur le Professeur MANSAT Pierre Professeur des universités Praticien hospitalier Chirurgien orthopédique et traumatologique Je vous remercie d’avoir accepté de juger ce travail. Veuillez trouver ici l’expression de mon profond respect. 8 A notre maître et juge, Monsieur le Professeur BONNEVILLE Fabrice Professeur des universités Praticien hospitalier Neuroradiologue Je te remercie d’avoir accepté de juger ce travail. Sois assuré de mon profond respect et de ma grande reconnaissance pour l’ensemble des enseignements que tu m’as apportés ainsi que ta disponibilité lors mes deux semestres passés dans le service de Neuroradiologie. 9 A notre juge et directrice de thèse, Madame le Docteur FARUCH-BILFELD Marie Praticien hospitalier Radiologue Je te remercie de m’avoir confié ce travail et d’avoir accepté de le diriger. Ta détermination, tes compétences, ta disponibilité, ainsi que ta capacité à gérer une vie de famille font de toi un modèle à mes yeux. Je suis heureux de pouvoir continuer à travailler avec toi d’ici quelques temps. Sois assurée de ma reconnaissance et de mon admiration. 10 A notre juge, Madame le Docteur DELCLAUX Stéphanie Chef de clinique des universités – assistant des hôpitaux Chirurgien orthopédique et traumatologique Je te remercie pour ta collaboration précieuse et active dans la réalisation de cette étude, ainsi que pour ta disponibilité. Merci d’avoir accepté de juger ce travail. Sois assurée de mon profond respect. 11 A notre juge, Monsieur le Docteur LEPAPE Michel Praticien hospitalier Médecin urgentiste Je te remercie pour ton dynamisme dans l’initiation, l’élaboration puis la réalisation de cette étude. Merci d’avoir accepté de juger ce travail. Sois assuré de mon profond respect. 12 A mes Maîtres, Monsieur le Professeur Hervé ROUSSEAU Merci pour l’acceuil dans votre service, et pour m’avoir fait découvrir le monde de la radiologie interventionnelle vasculaire. Monsieur le Professeur Christophe COGNARD Monsieur le Professeur Philippe OTAL Merci pour l’énergie et le temps que tu consacres à notre formation. Je n’oublierai jamais ce fameux « poly de philippe » ainsi que les moments de solitude devant la console lors des quizz. Je te dois toutes mes connaissances en radiologie digestive. Sois assuré de ma reconnaissance et de mon admiration. Aux Docteurs, Hélène Chiavassa-Gandois pour ta formation pratique et tes connaissances en ostéoarticulaire, Franck Lapègue pour avoir publié sur youtube des vidéos de moi torse nu en repos de garde, Jacques Giron pour le reflex du topogramme et les reconstructions « FRAIN », Christiane Baunin pour vos connaissances encyclopédiques en radiologie pédiatrique, Julie Vial pour ta disponibilité et ta gentillesse, Annick Sévely pour votre implication dans notre formation, Isabelle Catalaa pour toutes ces spectros mais aussi ton pragmatisme, Philippe Tall, Hervé Dumas le docteur House de la neuroradiologie, AnneChristine Januel, Raluca Gramada pour ton savoir et ton efficacité, Sofia Patsoura pour ta gentillesse et ta patiente, Samia Collot pour ta rigueur et tes compétences, Marie-Charlotte Delchier, Séverine Lagarde pour tes connaissances mais également ton humour, MarieAgnès Marachet, Valentina Pompa pour cette pizza lors d’une de mes gardes, Christophe Lions, Antoine Petermann, Bogdan Vierasu, Sylvie Martin, Aymeric Denis pour tes quizz et nos échanges de bonnes adresses culinaires. 13 A mes chefs de clinique et assistant(e)s, Céline Brun pour ta bonne humeur permanente, Sophie Combelles pour m’avoir supporté pendant 3 semestres, Stéphane Gellée, Nicolas Brucher le plus chafouin des radiologues, Zoé Cambon pour ta rigueur mais aussi pour les potins, Sarah Bakouche pour ta pertinence au quotidien et tes adages (ONPDD, TPSV…), Marie-Aurélie Bayol pour sa passion du bloc, Manuela Kamsu, Vanessa Cazzola pour au moins 50% de mes connaissances de jeune padawan en neuroradio mais aussi ton fameux chignon, Téma Mokrane pour ta disponibilité et ton savoir sans faille, Jaffro Marion pour ton entrain et ton investissement dans notre formation, Cédric Boissié pour ta sérénité et tes compétences en relations humaines, Oubada Badarani (co-internes pendant 1 an puis chef) merci pour ta participation financière active à la croissance d’Apple, Guillaume Moskovitch, Marine Ferrier , Sophie Maurel. A l’équipe Ruthénoise, Docteur Catherine Lievrouw, votre passion pour ce métier restera pour moi un exemple. Docteur Murielle Cholot, merci pour: ma première biopsie échoguidée, ma première arthro, ma première biopsie thoracique…. Ta rigueur me suivra pendant de nombreuses années. Docteur Khaled Hamida Docteur Albert Waysberg A l’équipe Tarbaise, Docteur Françoise Hugon pour votre engagement dans la formation des internes. Docteur Solofo Razafimahatratra pour ta patiente et ta gentillesse. Docteur Corinne Verdier-Slavinski pour m’avoir fait découvrir l’imagerie ostéo-articulaire. Professeur Claude Manelfe Docteur Jean Nauwelaers Merci à l’équipe du service d’anatomopathologie de l’IUC pour son acceuil, et plus particulièrement au trio Romain, Maxime et Thibaut. 14 A tous mes co-internes, Marine, après avoir partagé le début d’internat, puis la fin d’internat, on continue avec le postinternat!!! Ta gentillesse n’a d’égale que ta garde robe. Je suis très content de continuer à travailler avec toi. LD, toujours partant pour un bon repas. Cousin Hub, pour ton boudin blanc de Noël. Jean, œnologue, gin-tonic(ologue), piscologue, en plus d’être radiologue. Olivia & Alexia & Léa alias les « poufs » de notre promo (en incluant marine bien entendu), ou comment allier finesse, élégance et potins. Sophie, bientôt maman, félicitations. Geoffroy, toujours le dernier mot au bip. Olivier, geek et savant à la fois. Thomas, incollable en radiologie, et très bon compagnon de comptoir. Louise, merci de m’avoir aidé lorsque j’étais un petit. Omar, à bientôt futur co-chef. Romain, le commandant cousteau peut aller se rabiller. Pierre D, envers qui je ne cache pas une discrète admiration. Antoine, le rémy julienne de la radiologie. Noé, je me souviendrai toujours de tes premiers jours à Espagno. Margaux, Shakira est dans la place. Baptiste, le Federer marseillais. Marc, pour qui la cleptomanie n’a aucun secret. Claire, toujours chic. Charline, pour sa bonne humeur contagieuse et ses talents de chanteuse. Elise, on réprésente les carabins crocodiles. Noëlle, on attend notre démo de samba. Paul, ou l’art d’avoir toujours réponse à tout. Nicolas, comment vas tu faire pour ramener autant de paires de Nike au pays ? François, le petit fils de Mercotte. Florence, toujours souriante. Gilles, le beau gosse Belge…. « c’est excessivement énervant ». Charlotte, prête à vendre un bras pour acheter des IPPs à son poney. Camille, l’internat « camille minet » pourquoi pas… 15 Le trio Chloé, Simon, Pierre M qui m’accompagne dans ma dernière année d’internat. Sans oublier les autres, ceux je connais déjà et ceux que je connaîtrai prochainement: Marjorie, Anne-Laure, Alexandre, Rafy, Etienne, Clémentine, Maxence, Pierre M (bis), Adrien V, Adrien G, Julien, Thomas, Lucile, Céline, Roxane, Guillaume, Ephraim, Morwenn, Romain, Florent, Estelle, Marion, Lydia, Magali. Merci également à toutes les équipes des services de radiologie du CHU (Purpan, Rangueil, Hôpital des enfant) sans qui notre travail ne serait pas possible: manips, secrétaires, infirmières de bloc, aides-soignants.... Aux Toulousains, Olivier, pour ton tempérement aussi explosif que le mien. Pierre, toujours partant pour le verre en trop. Marie L, Mathieu aka jean-michel breakdance, Polo pour cette petite gastro éclair , Emilie, David, Mathias, Clara, Anne & Pierre, Marie M, Loïc, Fabien, Diane, Laure, Maxime F, Noémie….etc 16 Merci aux Nîmois, Mika, mon frère de médecine (oui c’est du plagiat mais je ne trouve pas de mot plus juste), ton perfectionnisme est pour moi un exemple. Mon gars, ce soir c’est ma tournée de demi verres de gin-tonic. Cécile, un humour sans frontières, une énergie débordante (surtout après quelques canons), mais avant tout une amie en or. Merci de m’avoir accompagné pendant cet externat riche en déconne et souvenirs. Tu es géniale ma pekelette. Fanny Béchard, malgré l’éloignement je ne t’oublie pas. Nicolas V & Naiké, c’est toujours un plaisir de partager des moments avec vous. Et bien entendu tous les autres : Caro, Marie, Mathilde, Vincent, Armand, Jeff, Totor, Lisa, Gaubuz, Fanny M, Romain A, Ninou gitou, Bahaa, Raphaëlle, Hervé Badou, Francois, Amandine, Fanny B : on la fait péter cette caution? , Annabelle, Ernest, Etienne, Lionel, Thibaut C, Philippe, Alain, Cécile H……etc A Paul & Renaud, pour moi les deux vont de pair, mes deux amis de toujours, parisiens d’adoption, mais camarguais de cœur. Merci pour tous ces souvenirs et ceux à venir. Félicitation Renaud & Marine, vous formez une jolie famille avec votre petite Diane. A Camille Shookoo, malgré la distance crois moi je ne t’oublie pas. A mes parents, sans qui toutes ces années n’auraient pas été possibles. Vous m’avez tout donné, merci pour vos sacrifices, je ne l’oublierai jamais. Je vous aime. A Carole, ma soeurette, merci pour ton soutien et tes attentions régulières. Je t’aime. A Stéphane, le beau frère parfait, et Gabriel, le petit dernier de la famille. A mes grands-parents partis ou non, vous m’avez probablement apporté plus que vous ne le croyez. A mes oncles et tantes, mes cousins et cousines. Sans oublier Thérèse et Daniel, merci à tous les deux pour votre gentillesse. A la famille Dupouy, Christine, Serge et Léo, merci pour votre accueil au sein des vôtres. Merci à toi Julia, tu me supportes, m’anticipes, et me comprends mieux que personne. Merci pour ton soutien qui m’est indispensable. Tu fais de moi un homme heureux. Je t’aime un peu plus chaque jour. 17 Evaluation de la valeur diagnostique en cone beam computed tomography (CBCT) des fractures occultes du scaphoïde: étude prospective incluant 49 patients. 18 LISTE DES ABREVIATIONS RSC : radioscaphocapitate LRL : ligament radiolunaire long SC : scaphocapitate STT : scaphotrapézotrapézoïdien DIC : dorsal intercarpal SL : scapholunate IRM : imagerie par résonance magnétique FS : fat-saturation DP : densité de proton STIR : short tau inversion recovery SPECT : single photon emission computed tomography SNAC : scaphoid non-union advanced collapse DISI : dorsal intercalated segment instability CBCT : cone beam computed tomography MARS : metal artefact reduction sequence PACS : picture archiving and communication system 19 TABLES DES MATIÈRES I/FRACTUREDUSCAPHOÏDE..................................................................................................................21 1)ANATOMIEDUSCAPHOÏDE:.........................................................................................................................21 1.1ANATOMIEOSSEUSE.......................................................................................................................................................21 1.2VASCULARISATION.........................................................................................................................................................21 1.3PRINCIPAUXLIGAMENTS...............................................................................................................................................22 2)EPIDÉMIOLOGIE:..........................................................................................................................................23 3)DIAGNOSTIC:................................................................................................................................................24 3.1CLINIQUE..........................................................................................................................................................................24 3.2RADIOLOGIQUE...............................................................................................................................................................24 3.3CLASSIFICATIONS............................................................................................................................................................30 4)COMPLICATIONS:.........................................................................................................................................31 4.1PSEUDARTHROSESANSARTHROSE.............................................................................................................................31 4.2PSEUDARTHROSEAVECARTHROSE:SNACWRIST(SCAPHOIDNON-UNIONADVANCEDCOLLAPSE)...........32 4.3CALVICIEUX.....................................................................................................................................................................33 5)STRATÉGIEDIAGNOSTIQUEETRAPPORTCOÛT/EFFICACITÉ....................................................................33 II/CONEBEAMCOMPUTEDTOMOGRAPHY(CBCT)........................................................................35 1)INTRODUCTION............................................................................................................................................35 2)TECHNIQUE..................................................................................................................................................35 3)AVANTAGESDUCBCT................................................................................................................................36 3.1DOSIMÉTRIE....................................................................................................................................................................36 3.2RÉSOLUTIONSPATIALE..................................................................................................................................................36 3.3ARTÉFACTSMÉTALLIQUES............................................................................................................................................37 4)INCONVÉNIENTSDUCBCT..........................................................................................................................37 4.1RÉSOLUTIONENCONTRASTE.......................................................................................................................................37 4.2ARTÉFACTSCINÉTIQUES...............................................................................................................................................38 4.3BRUIT................................................................................................................................................................................38 5)USAGESCOURANTS......................................................................................................................................39 6)NOUVEAUXUSAGESENOSTÉO-ARTICULAIRE.............................................................................................39 III/ETUDECLINIQUE:................................................................................................................................43 1)INTRODUCTION............................................................................................................................................43 1.1JUSTIFICATIONDEL’ÉTUDE..........................................................................................................................................43 1.2OBJECTIFDEL’ÉTUDE....................................................................................................................................................44 2)MATÉRIELETMÉTHODES............................................................................................................................44 2.1POPULATION/SCHÉMADEL’ÉTUDE..........................................................................................................................44 2.2CRITÈRESD’EXCLUSION.................................................................................................................................................45 2.3TECHNIQUESD’IMAGERIE.............................................................................................................................................45 2.4ANALYSEDESIMAGES....................................................................................................................................................46 2.5EXAMENDERÉFÉRENCE................................................................................................................................................46 2.6ANALYSESTATISTIQUE..................................................................................................................................................46 3)RÉSULTATS..................................................................................................................................................46 3.1CARACTÉRISTIQUESDESFRACTURES..........................................................................................................................46 3.2FRACTURESDÉPISTÉESPARLECBCT........................................................................................................................51 3.3COEFFICIENTDECONCORDANCEKAPPAPOURLECBCT........................................................................................52 4)DISCUSSION..................................................................................................................................................53 5)CONCLUSION................................................................................................................................................56 IV/ANNEXES.................................................................................................................................................57 V/RÉFÉRENCESBIBLIOGRAPHIQUES:.................................................................................................60 20 I/FRACTUREDUSCAPHOÏDE 1) Anatomie du scaphoïde: 1.1 Anatomie osseuse L’os scaphoïde est situé entre la fosse scaphoïdienne du radius à laquelle il oppose sa surface convexe, et le capitatum en dedans auquel répond sa face interne concave. Il a une forme de « barque » comme l’indique l’étymologie de son nom en grec (skaphê : barque, et eidos : forme). Il est à 80% recouvert de cartilage réparti en cinq surfaces articulaires correspondant au radius, au lunatum, au capitatum, au trapèze et au trapézoïde. Son axe est allongé selon un grand axe oblique en bas, latéralement et en avant. Il est composé de trois segments que l'on retrouve à l'examen clinique : - le pôle proximal: entièrement recouvert de cartilage, il réalise une saillie que l’on palpe à la face dorsale juste en aval du sillon radiocarpien dans l’axe du tubercule de Lister. - le corps: correspond à la partie moyenne rétrécie siège des insertions capsuloligamentaire, et voie d’entrée des vaisseaux nourriciers. On peut palper la partie dorsale et latérale en aval du cuneus dans la tabatière anatomique où l'on repère l'artère radiale par les pulsations. - le tubercule distal: on palpe sa partie antérieure en suivant le trajet du tendon du fléchisseur radial du carpe là où il disparaît au niveau du tunnel ostéofibreux carpien. 1.2 Vascularisation La vascularisation du scaphoïde est de deux types [1]: - réseau extra-osseux: formé à partir de l'artère radiale et ses branches, réalisant un réseau anastomotique pénétrant l'os au niveau des attaches ligamentaires par les trous nourriciers. Au niveau du corps, les artères dorso-radiales provenant des arches radiocarpiennes ou intercarpiennes pénètrent l'os au niveau de la crête dorsale assurant 70-80 % de la vascularisation du scaphoïde. Les 20-30 % restant, correspondant à la partie distale du scaphoïde, sont 21 vascularisés par des branches antérieures de l'artère radiale et l'arcade palmaire superficielle, celles-ci pénétrant dans l'os par la face externe de la tubérosité. - réseau intra-osseux. Ces deux réseaux vasculaires ne présentent pas d’anastomose entre eux (vascularisation terminale type 1 de Gelbermann). La vascularisation du pôle proximal est uniquement assurée par le système intra-osseux. On comprend ainsi la difficulté de consolidation et le risque d'ostéonécrose des fractures proximales du scaphoïde. 1.3 Principaux ligaments: Le scaphoïde n'a aucune attache tendineuse. En revanche, il est fixé au carpe et au radius par de nombreux ligaments. Les ligaments intrinsèques le relient aux os voisins, parmi eux le ligament scapho-lunaire est celui qui est le plus souvent lésé au cours des traumatismes du poignet. Les ligaments extrinsèques fixent le scaphoïde au radius et au restant du carpe. Concernant les ligaments, le scaphoïde est maintenu par un système ligamentaire complexe décomposé en système ventral et dorsal. Voici les principaux ligaments [2] (figure 1): - ventraux: deux ligaments longs et épais, le ligament radioscaphocapitate (RSC) et le ligament radiolunaire long (LRL), ainsi que trois ligaments courts, le ligament scaphocapitate (SC), et le ligament scaphotrapézotrapezoïdien (STT). Le ligament transverse du carpe vient renforcer cet ensemble. - dorsaux: ligament inter-carpien dorsal (DIC), ligament radiolunotriquetral (RLT), ligament scapho-lunaire (SL) comportant trois segments: ventral, dorsal et intermédiaire, le segment dorsal étant le plus résistant d’un point de vu mécanique. 22 Figure 1: Pièce de dissection visualisant les ligaments du scaphoïde. (A) ligaments ventraux: scaphocapitate (SC), scaphotrapézotrapézoïdien (STT), radioscaphocapitate (RSS), radiolunaire long (LRL). (B) ligaments dorsaux: intracarpien dorsal (DIC), scapholunaire (SL), radiolunotriquetral (RLT) (Scaphoid Fractures Epidemiology, diagnosis and treatment Peter Jørgsholm). 2) Epidémiologie: La fracture de l’os scaphoïde est la fracture la plus fréquente du carpe (70%), représentant 2 à 7% de l’ensemble des fractures [3]. Elle touche plus particulièrement l’homme jeune, et concerne très peu l’enfant ou les personnes âgées car dans ces tranches d’âge le radius présente une fragilité plus importante. Cette fracture survient le plus fréquemment lors d’une chute sur la main dominante, poignet en hyperextension pronation et inclinaison radiale, le scaphoïde venant au contact de la marge postérieure du radius (figure 2). Elle survient plus rarement lors d’un choc direct sur le dos du poignet, ou lors d’un coup de poing en flexion. 23 Figure 2: Mécanisme le plus fréquent d’une fracture du scaphoïde (e-hand.com) 3) Diagnostic: 3.1 Clinique Le diagnostic de fracture du scaphoïde repose dans la majorité des cas sur l’anamnèse, l’examen clinique et le bilan radiographique [4]. Le signe clinique le plus classique est la douleur à la pression de la tabatière anatomique dont la sensibilité et la spécificité sont respectivement de 90 % et 40 % [5] [6]. La douleur à la pression du tubercule du scaphoïde présente une sensibilité similaire (87 %), mais une spécificité légèrement supérieure (57 %). La valeur des autres signes cliniques (douleurs à la compression dans l’axe de la première colonne, douleurs radiales en déviation ulnaire forcée ou contre résistance, œdème de la tabatière anatomique, etc.) est controversée [7] [8] [9]. À partir d’une revue de la littérature, Dorsay et al. constate que la valeur prédictive positive de l’examen clinique varie entre 13 et 69 % avec une moyenne de 21 % [10]. Par contre, sa valeur prédictive négative est habituellement considérée comme satisfaisante. L’absence de sensibilité douloureuse au niveau de la tabatière anatomique et du tubercule scaphoïdien permet pratiquement d’exclure l’existence d’une fracture du scaphoïde [1] [11]. 3.2 Radiologique 3.2.1 Radiographies Bien que peu sensible (sensibilité de 67% et spécificité de 97% [12] pour le dépistage des fractures du scaphoïde), le bilan radiographique est actuellement la première étape pour la recherche d’une fracture du scaphoïde. 24 Les incidences réalisées varient d’un centre à l’autre, mais il est néanmoins admis que quatre incidences au moins doivent être réalisées: une incidence du poignet de face en position neutre avec un rayon postéro-antérieur, une incidence de profil et deux incidences dites « scaphoïde ». Les incidences de face (figure 3) et de profil (figure 4) sont indispensables pour préciser les rapports des os du carpe [13]. L’incidence de profil permet également la détection des fractures distales du scaphoïde [14]. Critères de réussite: – visualisation de l'extrémité inférieure de l'avant-bras (environ 5 cm), du carpe, des métacarpiens. – alignement du radius avec le troisième métacarpien (absence d'inclinaison radiale ou ulnaire) (1). – alignement de la corticale latérale de l'ulna avec la styloïde ulnaire (pronosupination neutre) (2). – visualisation des interlignes carpométacarpiens (3). – concavité symétrique des diaphyses métacarpiennes (absence de rotation) (4). – bon dégagement de l'interligne radio-ulnaire inferieure (5). Figure 3: Incidence de face (d’après le livre « guide des positions et incidences en radiologie ostéo-articulaire »). 25 Critères de réussite: – alignement des radius, lunatum, capitatum et troisième métacarpien (double flèche). – le pisiforme (cercle) doit se situer entre la corticale antérieure du sommet du capitatum (flèches rouges) et la corticale antérieure du pôle distal du scaphoïde (ligne rouge). – superposition de l’extrémité inférieure des deux os de l'avant-bras. – superposition de la base des deuxième et troisième métacarpiens. Figure 4: Incidence de profil (d’après le livre « guide des positions et incidences en radiologie ostéo-articulaire »). Du fait de son inclinaison à 45° par rapport au plan du carpe, le scaphoïde est mal étudié sur les clichés de face/profil, et des incidences « scaphoïde » sont nécessaires. Elles ont pour objectif d’amener le grand axe du scaphoïde perpendiculaire au rayon incident, et de limiter les superpositions osseuses [15] . Elles comportent de manière variable une supination, une inclinaison ulnaire, une extension du poignet ou une inclinaison du rayon ascendant. Les incidences préconisées pour l’exploration du scaphoïde sont les suivantes, chacune de ces dernières ayant un intérêt spécifique en fonction de la localisation du trait de fracture: - incidence de Schneck 1: poing demi-fermé, pronation à 90°, inclinaison ulnaire maximale, rayon directeur vertical (figure 5), particulièrement efficace pour la détection des fractures de la face dorsale du col du scaphoïde. - incidence de Schneck 2: variante de l’incidence de Schneck 1, elle consiste en une pronation à 45° (fig. 6), permet de dégager le tubercule. - incidence de Larsen: elle associe inclinaison ulnaire et rayon incident ascendant de 30°. Le scaphoïde vu de face est déroulé du fait du caractère ascendant du rayon incident (fig. 7). - incidence de Ziter : elle associe une pronation à 60°, une inclinaison ulnaire et un rayon ascendant de 20°. Elle permet d’obtenir une vue de profil du scaphoïde et une bonne étude du tubercule. - incidence de face, en pronation, poing serré de manière active [16]: elle présenterait une sensibilité supérieure pour la détection d’un trait de fracture. En 26 effet, la pronation s’accompagne d’une dorsiflexion et donc d’une horizontalisation du scaphoïde. Le fait de serrer le poing de manière active met en tension la première rangée du carpe et permet d’écarter les fragments osseux en cas de fracture. Figure 5: Incidence de Schneck 1. [15] Figure 6: Incidence de Schneck 2. [15] 27 Figure 7: Incidence de Larsen. [15] 3.2.2 Scanner De part sa disponibilité, sa rapidité, et bénéficiant d’une sensibilité de 91% et d’une spécificité de 98% [17], un scanner est actuellement très souvent réalisé lorsqu’il existe un doute clinique et/ou radiographique. C’est un examen très performant pour l’étude des fractures corticales, mais il est maintenant démontré qu’un petit nombre de fractures du scaphoïde dites trabéculaires (cf. paragraphe IRM) ne peuvent pas être diagnostiquées à la phase aiguë avec cette technique [18]. 3.2.3 IRM Avec une sensibilité de 97% et une spécificité de 99% [17], l’IRM est considérée dans la littérature et les recommandations des sociétés savantes comme étant l’examen de référence [19, 20]. Des séquences en pondération T1 et T2 ou densité de proton avec saturation de la graisse (T2FS, T2STIR, DPFS) sont le plus souvent réalisées dans un plan coronal. Les fractures les plus fréquentes sont corticales, le trait étant visible sous la forme d’un liseré en franc hyposignal T1 et franc hypersignal T2FS/DPFS, associé à un œdème de l’os adjacent en hypersignal T2FS/DP FS non liquidien. Un second type de lésion existe, il s’agit des fractures dites “trabéculaires”. Ces fractures posent dans un premier temps un problème de qualification, car dans la littérature la dénomination est parfois discordante: parfois appelées “bone bruising” se traduisant par “contusion osseuse”, ou encore “trabecular fracture” se traduisant par “fracture trabéculaire”. 28 Histologiquement ces lésions correspondent à une intrication de plusieurs anomalies associant: œdème osseux, hémorragie intra-osseuse, impaction de l’os trabéculaire sous chondral [21-23]. En pratique clinique la dénomination exacte n’a pas de réelle importance, par contre la différentiation entre ce type de fracture et une fracture corticale est capitale car les fractures trabéculaires ne se compliquant pas de pseudarthrose, le traitement consiste en une immobilisation [24, 25]. Cependant, l’IRM n’est pas dénuée d’inconvénients, le premier étant sa faible accessibilité en France. Les deux autres sont son coût et le temps de réalisation tous deux plus importants qu’un scanner. 3.2.4 Scintigraphie La scintigraphie planaire est un examen sensible pour le diagnostic des fractures occultes du scaphoïde (sensibilité de 91%), mais manque de spécificité comparativement à l’IRM (spécificité de 86%) [26]. Ce manque de spécificité est du à une faible résolution spatiale ne permettant pas l’analyse de la corticale osseuse et rendant impossible la différentiation entre fracture corticale et fracture trabéculaire en regard d’une hyperfixation. Ce manque de spécificité est maintenant largement corrigé par les nouvelles machines hybrides de type SPECT (Single Photon Emission Computed Tomography) capable de fusionner les images d’un scanner avec celles de la scintigraphie permettant une analyse fiable de la corticale osseuse [27]. Plusieurs inconvénients en limitent l’utilisation : l’exposition aux rayonnements ionisants est importante, de l’ordre de 4mSv [27] (contre 0.03 mSv pour un scanner du poignet, et aucune pour une IRM), le coût d’un examen hybride type SPECT supérieur à celui d’une IRM, la durée totale de réalisation également plus importante qu’une IRM (2h d’attente entre l’injection du radiotraceur et l’acquisition, puis environ 30 minutes d’acquisition), et l’impossibilité de réaliser cet examen chez la femme enceinte. 29 3.2.5 Echographie Peu d’études se sont concentrées sur le sujet, les deux plus récentes montrent une sensibilité de 100%, mais une spécificité 34% pour l’une [28], et 71% pour l’autre [29], ce qui en fait un examen peu performant comparativement aux autres techniques. L’échographie n’est dans notre centre jamais utilisée dans cette indication. 3.3 Classifications Les principales classifications utilisées sont celles de Russe, Herbert et de Schernberg. Russe classe les fractures du scaphoïde en 3 catégories en fonction de l’orientation du trait de fracture : horizontal oblique, transversal, vertical oblique [30]. Herbert sépare les fractures stables (types A), les fractures instables (types B), les retards de consolidation (type C) et les pseudarthroses (types D) [31] (annexe 1). Schernberg classe les fractures en 6 types principaux dont l’analyse se fait en pratique courante sur le cliché de face poing serré, en repérant la position du trait par rapport à la tubérosité radiale et à la ligne corticale médiane la plus dense [32] (annexe 2). On distingue également les fractures non déplacées, uni ou bi-corticales, et les fractures déplacées c’est à dire avec un écart inter-fragmentaire de plus de 1 mm, un angle intra-osseux d’au moins 15° ou un décalage des travées osseuses. Exceptionnellement, il s’agit d’une fracture parcellaire polaire supérieure correspondant à une avulsion du ligament scapho-lunaire. Les fractures du pôle proximal (type I de Schernberg) représentent 4 à 15 % des fractures. Les fractures corporéales basses ou hautes (types II, III, IV de Schernberg) correspondent à 65 à 86 % des fractures. Les fractures distales (en dessous de la tubérosité) en incluant celles de la surface articulaire distale correspondent à environ 10 % des fractures [33]. 30 4) Complications: 4.1 Pseudarthrose sans arthrose La pseudarthrose est définie par l’absence de consolidation 6 mois après la survenue de la fracture. La grande majorité des séquelles des fractures du scaphoïde est représentée par les pseudarthroses, la plupart résultant de l'évolution de fractures initialement méconnues [34]. La pseudarthrose se présente cliniquement sous la forme d'une douleur du versant radial du poignet, et d’une limitation des amplitudes articulaires. Il faut aussi noter la possibilité de survenue d'une saillie de la tabatière anatomique, réalisant un aspect de « pseudokyste synovial ». Il s'agit en fait de la saillie du fragment distal remanié du scaphoïde. L'élément le plus caractéristique de l'examen clinique, tout en n'étant pas spécifique, est le réveil d'une douleur lors des manœuvres de compression ou de traction de la colonne du pouce. En l'absence de traitement, les pseudarthroses sont le siège de remaniements évolutifs. Au début, il s'agit de modifications limitées du foyer de fracture, avec une densification des surfaces, puis une véritable résorption osseuse. Dans certains cas, on peut voir survenir une nécrose d'un des fragments. Ces modifications s'installent de façon progressive, et sont ainsi très longtemps bien tolérées par le patient. À un stade avancé, elles sont à l'origine d'une modification de la forme de l'os. Ces remaniements adaptatifs carpien, connus sous le terme de désaxation intra-carpienne, peuvent survenir en dehors de toute lésion ligamentaire, et prédisposent à la survenue plus ou moins précoce de lésions arthrosiques. Il existe plusieurs classifications de pseudarthrose du scaphoïde: - classification de Herbert (annexe 1) Il s'agit d'une classification incluant l'étude de la stabilité des fragments et du stade évolutif du foyer de fracture. Les pseudarthroses constituées appartiennent au groupe D et comportent deux variétés: pseudarthrose fibreuse (D1), pseudarthrose lâche (D2). 31 - classification de Alnot (annexe 3) Stade I (pseudarthrose récente): - absence de modification de la forme osseuse. - absence d’arthrose. - absence de retentissement sur la stabilité du carpe. - absence de modification de la trame osseuse au contact du foyer de pseudarthrose. Stade II: apparition de remaniements au niveau du foyer de pseudathrose: - IIa: géodes et résorption osseuse sans désaxation du carpe - IIb: début de désaxation en DISI, arthrose radio-scaphoïdienne débutant (équivalent SNAC 1). Stade III: aggravation des lésions du stade II - IIIa: majoration de la désaxation, et de l’arthrose radio-scaphoïdienne (équivalent SNAC 2). - IIIb: arthrose capito-lunaire et scapho-capital (équivalent SNAC 3)(Scaphoid Non union Advanced Collapse). Stade IV: nécrose du fragment proximal - IVa: désaxation intra-carpienne. - IVb: arthrose radio-scaphoïdienne ou inter-carpienne. 4.2 Pseudarthrose avec arthrose: SNAC wrist (Scaphoid Non-union Advanced Collapse) En raison de la relation privilégiée entre le lunatum et le pôle proximal du scaphoïde via le ligament scapho-lunaire, la déformation du scaphoïde entraine une bascule dorsale du lunatum (DISI: dorsal intercalated segment instability). En l’absence de traitement, la pseudarthrose conduit à une désaxation du carpe responsable d’arthrose (SNAC wrist) et d’un collapsus carpien. Même si elle est longtemps bien tolérée cliniquement, l’arthrose est présente de manière constante après 10 ans d’évolution [34], et symptomatique dans 85% des cas après 26.8 ans [35]. 32 4.3 Cal vicieux Il n'est pas rare de constater, dans certains cas de fractures ayant bien consolidé, la persistance d'une raideur invalidante et douloureuse, et ce en l'absence de toute notion d'algoneurodystrophie et/ou d'infection au cours du traitement. Cet état résulte souvent de l'existence d'un cal vicieux. 5) Stratégie diagnostique et rapport coût/efficacité En cas de suspicion clinique de fracture du scaphoïde, le bilan radiographique initial est parfois insuffisant, les fractures occultes concernant 14 à 23% des patients lorsque l’on considère l’IRM comme méthode de référence [36, 37]. Or, la crainte de méconnaître une fracture occulte conduit à des immobilisations trop longues voire inutiles, ce qui génère de nombreux arrêts de travail non justifiés. Inversement, ne pas traiter une fracture occulte peut compromettre sa consolidation et conduire aux complications dégénératives sévères vues précédemment (cf. paragraphe « complications »). Actuellement, en cas de suspicion clinique de fracture avec radiographies normales, trois prises en charge existent: réalisation de radiographies de contrôle à 2 semaines, réalisation d’une IRM, ou réalisation d’un scanner. Plusieurs études ont montré que la sensibilité des clichés radiographiques réalisés 2 semaines après le traumatisme initial (consistant à rechercher une déminéralisation osseuse posttraumatique secondaire à l’hyperhémie réactionnelle responsable d’un pseudo-élargissement du foyer de fracture) n’est pas supérieure à celle du bilan initial, lorsqu’il a été correctement réalisé [38, 39]. Le recours rapide à l’imagerie en coupe est coûteux, cependant plusieurs études récentes ont démontré une meilleure rentabilité d’une telle prise en charge comparativement aux contrôles radiographiques. En 2015, Yin et Al. [17] a réalisé une méta-analyse incluant des études prospectives de plus de 50 patients, ayant pour objectif de modéliser le rapport coût/efficacité en fonction de 8 stratégies diagnostiques différentes dans un contexte de suspicion de fracture du scaphoïde avec radiographies initiales normales (immobilisation + radiographies J14 ; immobilisation + radiographies J14 + scanner J14 si radiographies normales ; immobilisation + radiographies 33 J14 + IRM J14 si radiographies normales , immobilisation + radiographies J14 + scintigraphie osseuse J14 si radiographies normales , scanner J0, IRM J0, IRM J3, scintigraphie osseue J3) . Le rapport coût/efficacité était évalué en étudiant le coût global des soins, mais également la perte de productivité engendrée par l’immobilisation. Selon cette méta-analyse une IRM réalisée à JO est la prise en charge la plus rentable (dans une population de patients où l’immobilisation entraîne un arrêt de travail) devant la stratégie scanner à J0. Hors en raison de la faible disponibilité, il n’est en pratique quotidienne pas possible de réaliser une IRM en urgence à ces patients. Dans ces conditions, le scanner, qui reste légèrement moins performant que l’IRM, mais nettement moins coûteux, semble être une bonne alternative. Les principales limites de cette méta-analyse sont au nombre de deux. Premièrement elle se base sur des données venant de la société américaine (coûts des soins, perte de productivité) qui ne sont pas forcément superposables aux autres pays mais dont les différents paramètres sont standardisés. Deuxièmement il n’est pas pris en compte les différents éléments inhérents à la prise en charge de ce type de pathologies : classifications des fractures, types de fractures (corticales, trabéculaires), lésions associées (fractures, lésions ligamentaires). 34 II/CONEBEAMCOMPUTEDTOMOGRAPHY(CBCT) 1) Introduction L'imagerie par faisceau conique, encore appelée en français « tomographie volumétrique numérisée à faisceau conique » est aujourd'hui mieux connue sous sa dénomination anglaise de cone beam computed tomography (CBCT). Il s'agit d'une technique d'acquisition fondée, comme son nom l'indique, sur l'émission d'un faisceau conique de rayons X avec acquisition d'un volume qui permet secondairement des reconstructions multiplanaires et 3D. Technique récente, puisqu'elle fait son apparition en pratique à la fin des années 90, elle fut initialement utilisée dans l'évaluation des rapports dentaires et les études pré-implantaires ; ses indications se sont aujourd'hui élargies, permettant l'exploration de l'ensemble de la sphère dentomaxillo-faciale, des rochers, voire de la base du crâne, avec des avantages, mais aussi des limites importantes à connaître, liées à la technique et au choix du matériel. 2) Technique Le principe de base repose sur une acquisition volumique obtenue grâce à un système comprenant un ensemble solidaire composé d'une source de rayons X émettant un faisceau conique de largeur constante et d'une aire de détection, le plus souvent un capteur plan. Cet ensemble tourne autour du patient pendant une émission pulsée ou continue de rayons X, avec obtention d'un nombre fini d'images planes, numériques, réparties selon la trajectoire de rotation circulaire du système. Les données de ces projections multi-angulaires sont ensuite traitées avec des algorithmes de reconstruction permettant la restitution du volume ; du fait de la conicité du faisceau, une rotation unique de 360° (voire parfois de seulement 180°) est suffisante pour acquérir les données brutes de l'ensemble du volume sans translation du patient. À partir de ce volume numérique, l'ordinateur peut reconstruire les séries habituelles de coupes parallèles (reconstructions primaires) dans des plans orthogonaux. Chaque voxel, structure élémentaire du volume numérique, est en CBCT de forme cubique et le volume est dit isotrope. Cette notion est importante car elle permet l'obtention d'une résolution spatiale identique quelle que soit l'orientation des coupes dans le volume. 35 Figure 8: Acquisition numérisée CBCT. L’acquisition volumique initiale du CBCT autorise secondairement les reconstructions 2D. R. Cavézian et G. Pasquet « Cone Beam : imagerie diagnostique en odontostomatologie. Principes, résultats et perspectives» Elsevier Masson 2011, Issy-les-Moulineaux 1 vol. 272 3) Avantages du CBCT 3.1 Dosimétrie Comparativement au scanner, le CBCT permet une réduction de l’irradiation de l’ordre de 2 à 10 fois en fonction des différentes machines [40]. Cette diminution de dose est l’un des arguments principaux de l’utilisation massive du CBCT depuis une dizaine d’année dans le domaine de l’odontologie, de l’implantologie, et de l’ORL. La quasi-totalité des études dosimétriques intéressent ces domaines. Dans une étude réalisée sur fantômes de cheville, Koivisto et al. ont confirmé la faible irradiation du CBCT comparativement au scanner [41]. La dose efficace du CBCT (Planmed Verity, Helsinki, Finland) était 3 fois plus faible que celle du scanner pour le même volume d’acquisition. Cette dose efficace reste cependant environ 4 fois supérieure à celle des radiographies (deux incidences). 3.2 Résolution spatiale La résolution spatiale du CBCT est supérieure à celle du scanner, ce qui lui permet une excellente étude des structures osseuses. Elle est cependant conditionnée par la finesse des coupes, elle-même liée à la taille des voxels. 36 En CBCT, l'arête du voxel est le plus souvent de l’ordre de 200-250 µ, générant une grande finesse d'image dans tous les plans de reconstruction comme en 3D du fait du caractère isotrope des voxels. Cependant, la résolution spatiale finale dépend aussi d'un compromis, multifactoriel, lié à la taille des voxels, à celui du volume exploré, aux temps et aux capacités du calcul informatique. Ainsi, la résolution spatiale sera d'autant meilleure que le champ d'exploration sera réduit, puisque la taille des voxels diminue proportionnellement avec le volume exploré (pouvant passer de 300 à 75 µ). Certains appareils permettent de pallier partiellement cet inconvénient grâce à la possibilité de définir à partir d'un premier volume d'acquisition un second champ plus réduit au niveau duquel des reconstructions secondaires, dites rétro-reconstructions, sont possibles. La taille des voxels obtenue peut ainsi passer à 125 µ, voire 75 µ, les tailles les plus petites et donc les résolutions optimales n'étant cependant possibles que lorsque le volume initial reste limité. Avec la diminution de taille du voxel, la résolution spatiale du CBCT égale voire dépasse nettement celle du scanner [42, 43]. 3.3 Artéfacts métalliques Le CBCT génère moins d’artéfacts que le scanner au voisinage des structures métalliques. S’ils ne sont pas totalement absents, ils sont beaucoup plus limités en bordure du matériel prothétique [44]. De plus, il existe comme pour le scanner, des algorithmes de reconstruction permettant d’atténuer encore plus ces artéfacts métalliques et donc d’améliorer l’analyse fine des structures osseuses [45]. 4) Inconvénients du CBCT 4.1 Résolution en contraste Si la résolution spatiale du CBCT est très bonne, la résolution en densité est médiocre, avec une échelle de densités beaucoup plus étroite que celle du scanner. La distinction tissus mous/os est excellente, mais il est actuellement difficile avec les machines actuelles (dédiées à l’exploration odontologie/ORL) d’étudier les tissus mous, de discriminer de façon fine les structures musculo-graisseuses, d’évaluer un hématome, un épanchement. Cependant comme nous le verrons dans le paragraphe « nouveaux usages en ostéo-articulaire », cet aspect est amené à s’améliorer dans les années à venir. 37 Le réglage des densités se fait par le réglage visuel du contraste et du noircissement, et il n’existe pour l’instant pas d’équivalent de l’échelle Hounsfield [46]. L’injection de produit de contraste ne peut donc être d’aucun apport diagnostique. 4.2 Artéfacts cinétiques Ces artéfacts sont dus aux mouvements du patient et s’expriment sur l’image par un dédoublement des contours des différentes structures, responsable d’une dégradation de la qualité globale. Ces artéfacts cinétiques sont plus fréquents qu’au scanner du fait des temps de pose plus longs (en moyenne de l’ordre de 15 à 30 secondes). Par ailleurs, les artéfacts cinétiques peuvent être parfois localisés seulement à une partie du volume exploré. Enfin, les artéfacts cinétiques amplifient les artéfacts métalliques et inversement: les deux types d’artéfact se potentialisent. 4.3 Bruit La technique CBCT est sujette au bruit, notamment de part la faible épaisseur des coupes réalisées. Or, le rapport signal sur bruit (rapport S/B) est très important en radiologie. Plus le signal d’une image est supérieur au bruit qui le compose, meilleurs sont le rapport S/B et la qualité de l’image résultante, aussi bien en contraste qu’en résolution spatiale. Le bruit global d’une image radiologique est la somme des différents bruits créés lors des étapes de la formation de l’image. On distingue deux types de bruit d’origine distincte : le bruit photonique ou quantique, qui correspond au phénomène de fluctuation quantique du faisceau de rayons X, et le bruit du système qui correspond à l’ensemble des bruits prenant naissance dans la chaîne de détection, de transmission et de numérisation du signal. Afin d’optimiser le rapport signal sur bruit, on peut : augmenter l’intensité du signal et donc la dose d’irradiation, réduire le bruit du système en améliorant la qualité des capteurs et la qualité de la chaîne de transmission du signal. En cas d’image de haute résolution, à voxels de 70 à 125 µ, il est souvent utile d’épaissir simplement les coupes axiales, pour obtenir d’emblée une amélioration du rapport signal sur bruit. 38 Dans le cas de notre étude, nous avons rencontré ces artéfacts de bruit et avons du épaissir les coupes à environ 500-600 µ, chose qui ne pose aucun problème pour l’interprétation car l’épaisseur de coupe des reconstructions osseuses d’un scanner est le plus souvent de 1mm (1000 µ) 5) Usages courants Les applications du CBCT sont nombreuses allant de la chirurgie buccale à l’orthodontie, en passant par la chirurgie maxillo-faciale et l’ORL. Bien qu’il soit plus pratiqué pour l’examen des sinus, il est de plus en plus utilisé en médecine dentaire. Etant plus indiqué pour l’examen des tissus minéralisés (dents, cartilages, os), il permet d’identifier les lésions osseuses, les fractures, les infections, les kystes ou les corps étrangers. Du fait de la précision qu’il apporte, le cone beam reste également un examen de choix en implantologie. Il remplace dans beaucoup d’indications le panoramique dentaire, et permet d’évaluer au plus juste le volume osseux, ainsi que la position des structures anatomiques délicates, comme les nerfs, en vue de la pose d’implants. La modélisation en 3D permet en outre de choisir la taille et la forme des implants en fonction de la morphologie du patient et de simuler leurs emplacements virtuellement. Voici une liste non exhaustive d’explorations pratiquées en CBCT : pathologies infectieuses, pathologies du parodonte, pathologies osseuses, kystes dentaires , sinus [47], inclusions dentaires, implantologie dentaire, pathologies des articulations temporo-mandibulaires, implants cochléaires [48], oreille moyenne [49]. 6) Nouveaux usages en ostéo-articulaire Plus récemment, plusieurs études ont montré la possibilité de l’exploration des membres grâce au CBCT. Dès 2010, Faccioli et al. montrent l’équivalence du CBCT (comparativement au scanner) pour la détection des fractures articulaires ou extra-articulaires des doigts [50]. En 2011, Zbijewski, Carrino et al. développent un prototype de CBCT dédié à l’exploration des extrémités. Une première étude sur cadavres (poignet, genou) et montrent la très bonne résolution spatiale osseuse ainsi que la possibilité d’étudier les parties molles [51]. 39 En 2014, cette même équipe confirme (sur cadavre) ces données dans Radiology [52]. Figure 9: Comparaison du CBCT et d’un scanner conventionel. Reconstructions multiplanaires d’un genou de cadavre en fenêtre osseuse. De bas en haut: axial, coronal, sagittal (d’après Zbijewski et al., A dedicated cone-beam CT system for musculoskeletal extremities imaging: design, optimization, and initial performance characterization. Med Phys, 2011) [51]. 40 Figure 10: Images CBCT d’un genou de cadavre. A gauche : coupe sagittale en reconstruction « parties molles » permettant un bon contraste graisse/muscle. A droite : coupe coronale en reconstruction « osseuse » permettant une excellente analyse de l’os cortical et trabéculaire. (d’après Carrino et al., Dedicated cone-beam CT system for extremity imaging. Radiology, 2014) [52]. En 2012, Koskinen et al. Réalisent, avec une nouvelle machine dédiée aux extrémités (Planmed Verity, Helsinki, Finland), des « arthro-CBCT » du poignet, en les comparant à l’arthro-IRM comme gold standard, et confirment les bonnes performances diagnostiques pour le dépistage des lésions ligamentaires (ligament scapho-lunaire, luno-triquetral, complexe triangulaire du carpe), ainsi que des chondropathies [53]. En 2015, Ambrose et al. avec la même machine dédiée, montrent dans une étude incluant 50 patients, la nette supériorité du CBCT comparativement aux radiographies, et l’équivalence voire la supériorité dans un cas comparativement au scanner pour la détection de fractures/ou de pseudarthrose de la cheville et du poignet [54]. En 2015, Edlund et al. montrent que le CBCT est nettement plus performant que les radiographies pour la détection des fractures du carpe et notamment du scaphoïde [55]. 41 Figure 11: coupe coronale d’un poignet droit centrée sur le scaphoïde. A gauche acquisition avec un scanner conventionnel, à droite acquisition en CBCT. Examens réalisés dans notre centre (CHU Purpan). Sur le plan thérapeuthique, le CBCT est de plus en plus utilisé pour la chirurgie du rachis avec le O-arm®, mais aussi pour le guidage et le contrôle des cimentoplasties vertébrales [56]. 42 III/ETUDECLINIQUE: 1) Introduction 1.1 Justification de l’étude Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, la fracture du scaphoïde est la fracture du carpe la plus fréquente [3]. Elle concerne des patients jeunes avec une prédominance masculine. Son diagnostic précoce est essentiel et permet d’en limiter les complications invalidantes [57]. Cependant, les performances diagnostiques des radiographies standard sont faibles, le scanner est irradiant et l’IRM est une technique couteuse et peu accessible en urgence. Le CBCT est une technique permettant une acquisition volumique rapide, une résolution spatiale élevée, et une faible irradiation comparativement au scanner [40, 58, 59]. Il apparaît de plus qu’elle permet une étude fine des structures osseuses y compris des membres. Le couple examen clinique et bilan radiographique est souvent pris en défaut avec 14 à 23% de fractures occultes dans des séries utilisant l’IRM comme gold standard [36, 37]. Les performances diagnostiques des radiographies standard sont mauvaises comme en témoigne les faibles valeurs de sensibilité qui sont respectivement de 66% pour les fractures du scaphoïde, de 57.8% pour les fractures du poignet, et 38.7% pour les fractures du carpe [12]. Avec une sensibilité de 97% et une spécificité de 99% [17], l’IRM est selon la littérature l’examen de référence [19, 20] pour le diagnostic des fractures occultes du scaphoïde. Actuellement, en cas de suspicion clinique avec radiographies initiales normales, trois prises en charge existent [60]: réalisation de radiographies de contrôle à J14, réalisation d’une IRM, ou réalisation d’un scanner conventionnel. Avec un coût, un temps d’examen et une irradiation plus élevée la scintigraphie n’est pas une alternative efficace dans ce contexte. La première solution, consistant en une immobilisation de 14 jours, engendre de nombreux arrêts de travail même en l’absence de fracture. 43 L’IRM étant une technique couteuse et peu accessible en urgence, un scanner est donc très souvent réalisé, cet examen ayant une sensibilité de 91% et une spécificité de 98% [17] pour le diagnostic des fractures du scaphoïde. Dans ce contexte, nous nous sommes donc intéressé au CBCT, ayant déjà montré comme nous l’avons vu précédemment la possibilité d’extension de ses champs d’utilisation. Grâce à sa faible irradiation comparativement au scanner [40, 58, 59], son acquisition volumique rapide, et sa résolution spatiale élevée, cette technique permet une étude fine des structures osseuses. Ce constat a été fait dans plusieurs études explorant les extrémités [50, 53, 54]. Cependant ces quelques études récemment publiées ne sont pas réalisées dans des conditions de diagnostic. 1.2 Objectif de l’étude L’objectif de notre étude était d’évaluer la valeur diagnostique du CBCT pour les fractures du scaphoïde non diagnostiquées par la radiographie standard. 2) Matériel et méthode 2.1 Population / Schéma de l’étude Entre septembre 2014 et octobre 2015, nous avons inclus de manière prospective 49 patients (31 hommes, 18 femmes), âgés de 18 à 78 ans (moyenne d’âge 36 ± 14 ans), ayant une suspicion clinique de fracture du scaphoïde après un traumatisme et ayant des radiographies normales. Ces patients ont tous bénéficiés, dans les 7 jours suivant le traumatisme initial, de la réalisation de radiographies, d’un CBCT et d’une IRM (en moyenne 4.1 jours). Les radiographies initiales comprenaient quatre clichés interprétés par deux radiologues (ayant 9 et 4 ans d’expérience en imagerie musculo-squelettique) qui interprétaient également les examens IRM et CBCT. Seuls les patients avec radiographies initiales normales étaient inclus de manière prospective. Le comité d’éthique local a émis un avis favorable à la mise en œuvre de cette étude, et chaque patient a reçu une information orale. 44 2.2 Critères d’exclusion Les critères d’exclusion étaient: âge < 18 ans, femme enceinte, polytraumatisme grave nécessitant une réanimation, fracture complexe du poignet, antécédent de fracture du scaphoïde, contre-indication à l’IRM. 2.3 Techniques d’imagerie 2.3.1 Radiographies Les radiographies initiales consistaient en quatre clichés: incidences du poignet de face et profil en position neutre, deux clichés en inclinaison ulnaire (incidence de Schneck 1, et de Larsen). Les clichés ont été obtenu avec une acquisition numérique de type capteur plan (ProGrade Eleva, Philips Medical Systems, Eindhoven, Netherlands), les constantes utilisées étaient 50 kV, 4mAs. Les images ont été interprétées sur une station de travail PACS (McKesson horizon rad station, McKesson radiology, San Francisco, Californie). 2.3.2 IRM Les images IRM ont été obtenues avec un champ de 3 Teslas (Magnetom Skyra, Siemens Healthcare, Erlangen, Allemagne), une antenne poignet 16 canaux dédiée (Hand/wrist 16, Siemens Healthcare, Erlangen, Allemagne). Le protocole comprenait des coupes coronales en séquence: Dixon (temps de répétition msec/tempos d’écho msec, 3000/40; 2.5mm d’épaisseur de coupe), T1 spin-écho (temps de répétition msec/temps d’écho msec, 1080/14; 2.5mm d’épaisseur de coupe). Un champ de vue de 100mm avec une matrice de 512x 512 a été utilisé pour chaque séquence. L’examen était réalisé bras le long du corps. Aucune injection de gadolinium n’a été effectuée. 2.3.3 CBCT Les images CBCT ont toutes été obtenues avec le même appareil (Planmeca ProMax 3D mid, Helsinki, Finland). L’acquisition était faite en mode « haute définition », la tension du tube était de 90kv, la charge de 120 mAs, pour un temps d’acquisition de 15 secondes. Le champ de vue était de 90x90mm, et couvrait l’extrémité distale de l’avant-bras, le carpe, le tiers proximal des métacarpiens. 45 Pour l’interprétation, des reconstructions osseuses dans les trois plans de l’espace, et un quatrième plan dans le grand axe du scaphoïde ont été réalisé en coupes de 0.5 mm d’épaisseur [61]. Aucune injection de produit de contraste iodé n’a été faite. 2.4 Analyse des images Les examens IRM et CBCT ont été interprétés en double aveugle par un radiologue junior et un radiologue senior. Chaque lecteur déterminait la présence ou non d’une fracture, et sur l’IRM le caractère cortical ou trabéculaire. L’ordre de lecture des patients était randomisé et variait selon le lecteur. Les lecteurs interprétaient les images sur une station de travail PACS pour les IRM (McKesson horizon rad station, McKesson radiology, San Francisco, Californie), et en utilisant le logiciel OsiriX (OsiriX foundation, Genève, Suisse) pour les examens CBCT. Le critère de fracture en CBCT était la présence d’une rupture corticale. 2.5 Examen de référence Le critère IRM de fracture corticale était la présence d’un trait de fracture cortical en hyposignal T1 [18, 19, 62]. Le diagnostic de fracture trabéculaire était fait lorsqu’il existait une plage d’œdème intraosseux en hypersignal Dixon (séquence water-only), hyposignal T1, sans trait de fracture cortical visible. 2.6 Analyse statistique Les calculs de sensibilité, spécificité, VPP, VPN ainsi que l’intervalle de confiance (IC) à 95%, et les taux de concordance kappa ont été calculés avec le logiciel de statistiques SPSS (SPSS, Chicago, Ill, USA) en utilisant l’IRM comme gold standard. 3) Résultats 3.1 Caractéristiques des fractures Au total, 16 fractures (33% des patients, 49/16) du scaphoïde ont été diagnostiquées, 15 fractures corticales (figure 12), 1 fracture trabéculaire (figure 13)(tableau 1). 46 Par ailleurs 11 autres fractures occultes du poignet ont été visualisées : 5 du radius distal dont 1 trabéculaire, 2 fractures corticales de métacarpiens, 1 fracture corticale du trapèze, 1 fracture trabéculaire du trapézoïde, 1 fracture corticale du triquetrum, 1 fracture corticale du pisiforme (figure 14)(tableau 2). Une fracture trabéculaire a été classé comme corticale en IRM. Un seul patient présentait deux fractures: 1 fracture corticale du radius et 1 fracture corticale du scaphoïde. Aucune fracture n’était déplacée. Figure 12: Fracture corticale du scaphoïde chez un patient de 23 ans: (a) radiographie de face en inclinaison ulnaire, absence de fracture visible (b) CBCT coupe coronale visualisant une petite fracture corticale non déplacée (flèche blanche). (c) IRM en coupe coronale en pondération T1 visualisant le trait de fracture en hyposignal (flèche blanche). (d) IRM en coupe coronale en pondération Dixon water-only visualisant le trait de fracture en hypersignal (flèche blanche). 47 Figure 13: Fracture trabéculaire du scaphoïde chez un patient de 29 ans: (a) radiographie de face en inclinaison ulnaire, absence de fracture visible (b) IRM coupe coronale en pondération Dixon water-only retrouvant un œdème intra-osseux intéressant la moitié inférieure du scaphoïde. (c) Arthroscanner en coupe coronale réalisé pour rechercher une lésion ligamentaire, ne retrouvant pas de fracture. (d) CBCT en coupe coronale ne retrouve pas de fracture. 48 Figure 14: Fracture corticale du pisiforme chez une patiente de 23 ans: (a) radiographie de face en inclinaison ulnaire, absence de fracture visible (b) CBCT coupe coronale visualisant une petite fracture corticale non déplacée (flèche blanche). (c) IRM en coupe coronale en pondération T1 visualisant le trait de fracture en hyposignal (flèche blanche). (d) IRM en coupe coronale en pondération Dixon water-only visualisant le trait de fracture en hypersignal (flèche blanche). 49 Age(années) IRM CBCT 47 Corticale Corticale 34 Corticale Corticale 24 Corticale Corticale 79 Corticale Corticale 43 Corticale Corticale 35 Corticale Corticale 55 Corticale Corticale 18 Corticale Corticale 60 Corticale Corticale 32 Corticale Corticale 24 Trabéculaire Corticale 32 Corticale Corticale 43 Corticale Corticale 39 Trabéculaire Pasdefracture 24 Corticale Corticale 23 Corticale Corticale Tableau 1: Répartition des fractures du scaphoïde 50 Age(années) Typedefracture IRM CBCT 37 Triquetrum Corticale Corticale 40 Radiusdistal Corticale Corticale 23 Pisiforme Corticale Corticale 52 Radiusdistal Corticale Corticale 30 Trapèze Corticale Corticale 42 Radiusdistal Corticale Corticale 45 Radiusdistal Trabéculaire Pasdefracture 27 Métacarpien Corticale Corticale 32 Radiusdistal Corticale Corticale 22 Métacarpien Corticale Corticale 31 Trapézoïde Trabéculaire Pasdefracture Tableau 2: Répartition des fractures excluant les fractures du scaphoïde 3.2 Fractures dépistées par le CBCT Le CBCT a dépisté l’ensemble des 15 fractures corticales du scaphoïde, avec un faux positif. Donnant pour ce type de fractures une sensibilité de 100% (IC 95% : 75%-100%), une spécificité de 97% (IC 95% : 83%-100%), une VPP de 94% (IC 95% : 68%-100%), et une VPN de 100% (IC 95% : 87%-100%) (tableau 3). Une fracture trabéculaire du scaphoïde n’a pas été vu en CBCT donnant pour l’ensemble des fractures du scaphoïde une sensibilité de 94% (IC 95% : 68%-100%) et une spécificité de 97% (IC 95% : 83%-100%), une VPP de 94% (IC 95% : 68%-100%), et une VPN de 97% (IC 95% : 82%-100%). Le CBCT a diagnostiqué la totalité des 24 fractures corticales du poignet, sensibilité de 100% (IC 95% : 83-100%), spécificité de 95% (IC 95% : 75%-100%), VPP de 96% (IC 95% : 78%100%), et une VPN de 100% (IC 95% : 83%-100%). 51 Concernant l’ensemble des fractures du poignet, le CBCT n’a pas visualisé 2 autres fractures trabéculaires du poignet (1 fracture radiale, 1 fracture du trapézoïde) en plus de celle du scaphoïde, donnant une sensibilité de 89% (IC 95% : 70%-97%), une spécificité de 95% (IC 95% : 75%-100%), une VPP de 96% (IC 95% : 78%-100%), et une VPN de 88% (IC 95% : 67%-97%). Sensibilité(95%IC) Fracturesduscaphoïde Fracturescorticales 100(75-100) Touteslesfractures Spécificité(95%IC) VPP(95%IC) VPN(95%IC) 97(83-100) 94(68-100) 100(87-100) 94(68-100) 97(83-100) 94(68-100) 97(82-100) Fracturesdupoignet Fracturescorticales 100(83-100) 95(75-100) 96(78-100) 100(83-100) Touteslesfractures 89(70-97) 95(75-100) 96(78-100) 8867-97) Tableau 3: Valeur diagnostic du CBCT pour l’étude des fractures occultes du scaphoïde et du poignet 3.3 Coefficient de concordance kappa pour le CBCT Deux fractures corticales n’ont pas été diagnostiquées par le radiologue junior : une fracture du scaphoïde, une fracture du trapèze. Un examen a été interprété par le radiologue sénior comme faux positif de fracture corticale du scaphoïde. Le radiologue sénior a diagnostiqué une fracture corticale du scaphoïde sur le CBCT, infirmée par l’IRM. Les taux de concordance entre les deux radiologues étaient K=0.95 (IC95% : 0.85-1) pour l’ensemble des fractures du scaphoïde, et K=0.87 (IC95% : 0.73-1) pour l’ensemble des fractures du poignet. 52 4) Discussion Le CBCT est une technique fiable, reproductible et peu irradiante pour le diagnostic des fractures corticales occultes du scaphoïde, mais également des fractures corticales occultes de l’ensemble du poignet avec une sensibilité et une spécificité respectivement de 100%, et 95%. Les performances diagnostiques du CBCT pour l’étude de l’ensemble des fractures du scaphoïde sont similaires à celles du scanner qui présente une sensibilité de 94%, et une spécificité de 97% [17]. Nos résultats sont en concordance avec l’étude récente de Edlund et al [55], qui montre que le CBCT est un examen fiable pour le diagnostic des fractures du scaphoïde. Cependant dans cette étude tous les patients n’avaient pas eu de manière systématique les deux examens (CBCT, IRM), et l’IRM était réalisée dans un délai de 15 jours après le CBCT. Yin et al [17] ont récemment montré que la réalisation d’un scanner immédiatement après le traumatisme en lieu et place des radiographies standards pour le diagnostic des fractures du scaphoïde était une meilleure stratégie diagnostique et permettait d’améliorer le rapport coût/efficacité. L’amélioration de ce rapport coût/efficacité ne se fait pas sur le coût des examens eux-mêmes, mais sur la perte de productivité engendrée par les immobilisations inutiles secondaires à de faux positifs de fractures, mais également aux faux négatifs. En effet, ces fractures non diagnostiquées sont responsables de complications sources de chirurgies ultérieures coûteuses, d’hospitalisations, et d’arrêts de travail. Karl et al [63] ont récemment démontré la supériorité du scanner en terme de rapport coût/efficacité lorsqu’il est réalisé directement après le traumatisme en remplacement des radiographies de contrôle faites après 14 jours d’immobilisation. Il est maintenant avéré que pour l’étude osseuse, le CBCT est au moins équivalent à la TDM, fournissant une très bonne résolution spatiale, et permettant des reconstructions multiplanaires [47]. Bien qu’il n’existe pas en France de cotation spécifique concernant le CBCT pour l’exploration des extrémités, le coût des appareils étant inférieur à ceux d’un scanner, les examens devraient être moins couteux. Les performances diagnostiques du CBCT sont nettement supérieures à celles des radiographies standard dont les valeurs de sensibilité et spécificité sont respectivement de 66%, 97% pour les fractures du scaphoïde ; de 57.8%, 99.5% pour les fractures du poignet ; et 38.7%, 99.5% pour les fractures du carpe [12]. L’écart de performance entre poignet et carpe 53 s’explique par une meilleure analyse radiographique des os long (radius, ulna, métacarpiens) comparativement aux os du carpe dont la structure géométrique est plus complexe. Concernant les données dosimétriques : avec une dose effective de 0.03 mSv [64] le scanner du poignet représente une faible exposition aux rayonnements ionisants (l’exposition à la radioactivité naturelle annuelle étant en moyenne de 2.4 mSv). Koivisto et al. [41] démontrent dans leur étude que le CBCT est un examen encore moins irradiant. En effet dans cette étude, la dose efficace délivrée par le CBCT était 3 fois plus faible que celle du scanner. Cette dose efficace était environ 4 fois supérieure à celle des radiographies, en notant toutefois que seules deux incidences étaient réalisées alors que pour l’étude du scaphoïde 4 incidences au moins sont nécessaires. Lohse et al. [65], dans un case report confrontant le CBCT et le scanner conventionnel pour l’étude d’une fracture occulte du calcanéum (non vue sur les radiographies standard), mettent en évidence une dose efficace 7 fois plus faible en faveur du CBCT. La principale limite de notre étude est en lien direct avec la technique, car le CBCT est une imagerie de projection avec un temps d’acquisition d’environ 15 secondes. Ce temps est supérieur à celui du scanner conventionnel, et le rend donc plus sensible aux artéfacts de mouvement [66]. Notre machine n’étant pas dédiée à l’étude des extrémités, nous avons dû utiliser des moyens de contention afin de limiter ces artéfacts. Malgré cela, ces artéfacts de mouvements expliquent des discordances de diagnostique entre radiologue sénior et junior pour 3 patients. D’autres limites d’ordre technique existent, comme l’absence d’étude fiable des parties molles. Cependant, dans un contexte traumatique, le scanner comme l’IRM ne permettent pas non plus une analyse précise des structures ligamentaires (notamment des ligaments scapholunaire et luno-triquétral, complexe triangulaire du carpe, pour lesquels l’étude fine est réalisée en arthro-scanner ou arthro-IRM). Une récente méta-analyse confirme ces données, retrouvant des VPN variables et faibles pour la recherche de ces lésions en IRM : 37% à 90% pour le complexe triangulaire du carpe, 72% à 94% pour le ligament scapho-lunaire, et 74% à 95% pour le ligament luno-triquétral [67]. La recherche d’hématome, de collection, d’épanchement intra-articulaire, d’une rupture partielle ou complète d’un tendon sont des lésions habituellement du ressort de l’échographie, qui est un examen non invasif, accessible, et peu coûteux. 54 Le champ de vue du CBCT est inférieur à celui du scanner [51], cependant notre étude ne concernait que l’analyse osseuse et le champ utilisé était dans tous les cas suffisant pour couvrir la totalité poignet, mais également le radius distal, la styloïde ulnaire, l’articulations radio-ulnaire inférieure, et la base des métacarpiens. Dans notre étude une fracture trabéculaire a été classée comme corticale en IRM, en effet il n’était pas visualisé de traite de fracture en CBCT. Ce type de faux négatif a déjà été retrouvé dans la littérature [18], et peut induire un traitement chirurgical non nécessaire, car ces fractures ne se compliquent pas de pseudarthrose et le traitement consiste en une immobilisation simple [24, 25]. Les fractures trabéculaires sont beaucoup moins fréquentes, et n’ont pas était visualisées par le CBCT dans notre étude. Il faut noter que c’est également le cas du scanner conventionnel à la phase aiguë du traumatisme [18]. Le CBCT permet comme le scanner une meilleure fiabilité et reproductibilité des différentes mesures lors du bilan pré-opératoire [68], une meilleure analyse d’un éventuel trait de refend articulaire , ainsi qu’une meilleure étude des fractures complexes multi-fragmentaires. Dans ce contexte, le remplacement du scanner par le CBCT, examen moins coûteux et exposant de manière réduite aux rayons X, peut être une alternative. Les perspectives futures du CBCT dans le domaine des pathologies ostéo-articulaires ne sont pas encore fixées, mais on peut envisager des études prospectives utilisant le CBCT pour la réalisation d’arthro-CBCT (déjà réalisé pour le poignet) de la cheville ou du genou avec éventuellement acquisition en charge. Compte tenu de la très bonne étude des structures osseuses, il est probable que le CBCT permette un suivi au long court des pseudarthroses identique à celui du scanner conventionnel. Une étude comparative entre CBCT et scanner conventionnel évaluant les artéfacts métalliques induits par du matériel d’ostéosynthèse est de réalisation difficile d’un point de vu éthique car il s’agirai là d’exposer les patients à deux sources de rayons X. 55 5) Conclusion Notre étude montre la supériorité du CBCT sur les radiographies pour le diagnostic des fractures occultes corticales du carpe. De part sa faible irradiation, nous pensons donc que le CBCT peut être utilisé en pratique courante en complément des radiographies lors d’une discordance radio-clinique afin d’améliorer le dépistage de ces fractures et d’optimiser le rapport coût/efficacité en limitant les immobilisations inutiles. Le président du jury : Le doyen de la faculté : 56 IV/ANNEXES Annexe 1: classification de Herbert 57 Annexe 2: classification de Schernberg 58 Annexe 3: classification ALNOT Stade I Stade IIa Stade IIIa Stade IIb Stade IIIb 59 V/Référencesbibliographiques: 1. Schernberg, F., [Recent scaphoid fractures (within the first three weeks)]. Chir Main, 2005. 24(3-4): p. 117-31. 2. Buijze, G.A., et al., Osseous and ligamentous scaphoid anatomy: Part I. A systematic literature review highlighting controversies. J Hand Surg Am, 2011. 36(12): p. 1926-35. 3. Bohndorf, K. and R.F. Kilcoyne, Traumatic injuries: imaging of peripheral musculoskeletal injuries. Eur Radiol, 2002. 12(7): p. 1605-16. 4. Duncan, D.S. and A.J. Thurston, Clinical fracture of the carpal scaphoid--an illusionary diagnosis. J Hand Surg Br, 1985. 10(3): p. 375-6. 5. Freeland, P., Scaphoid tubercle tenderness: a better indicator of scaphoid fractures? Arch Emerg Med, 1989. 6(1): p. 46-50. 6. 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Entre septembre 2014 et octobre 2015, 49 patients ont été inclus de manière prospective (31 hommes, 18 femmes), âgés de 18 à 78 ans (moyenne 36 ± 14 ans). Chaque patient consultait en urgence pour traumatisme du poignet, avait une suspicion clinique de fracture du scaphoïde et des radiographies normales. L’IRM était considérée comme le gold standard (coupes coronales pondérées T1 et Dixon) et chaque patient bénéficié des deux examens CBCT et IRM dans les 7 jours suivant le traumatisme. Les examens étaient lus par deux radiologues. Résultats : L’IRM a dépisté 16 fractures (33%) du scaphoïde: 15 corticales, 1 trabéculaire, et 11 autres fractures occultes du poignet, dont 9 corticales. Pour les fractures du scaphoïde, la sensibilité est de 94% (IC 95% : 68%-100%), la spécificité 97% (IC 95% : 83%-100%). Pour les fractures du poignet la sensibilité est de 89% (IC 95% : 70%-97%), la spécificité 95% (IC 95% : 75%-100%), coefficient Kappa = 0.87 (IC95% : 0.73-1). Conclusion : Le CBCT est supérieur aux radiographies pour le diagnostic des fractures occultes corticales du carpe. De part sa faible irradiation, il pourrait être utilisé en remplacement ou complément des radiographies afin d’améliorer le dépistage de ces fractures, et d’optimiser le rapport coût/efficacité en limitant les immobilisations inutiles. TITRE EN ANGLAIS : Diagnostic value of cone beam computed tomography (CBCT) in occult scaphoid fractures: a prospective study of 49 patients. DISCIPLINE ADMINISTRATIVE : Médecine spécialisée clinique MOTS-CLÉS : cone beam computed tomography, CBCT, fracture du scaphoÏde, IRM. INTITULÉ ET ADRESSE DE L’UFR OU DU LABORATOIRE : Université Toulouse III-Paul Sabatier Faculté de médecine Toulouse-Purpan, 37 Allées Jules Guesde 31000 Toulouse Directeur de thèse : Marie FARUCH-BILFELD 64