Le monde du milieu du XIXe siècle à la fin du XXe siècle 2éme Partie

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Le monde du milieu du XIXe siècle à la fin du XXe siècle 2éme Partie
Le monde du milieu du XIXe siècle à la fin du XXe siècle
2éme Partie :
L’impérialisme en Afrique
Leçon 7 : LES RESISTANCES AFRICAINES ; FORMES,
EXEMPLES ET BILAN.
INTRODUCTION
Les résistances ont été la réponse des Africains face à l’invasion, l’occupation, l’exploitation et
l’aliénation par les puissances européennes. L’ampleur et les formes de ces résistances ont été
variables d’une zone à l’autre, en fonction des structures politiques en place et des
caractéristiques des populations.
Deux forme ont été déterminante : les résistances armées et les résistances passives avec dans
chacune, des natures variées.
I.
LES RESISTANCES ARMEES
Elles sont liées au caractère hautement guerrier de la plus part des sociétés africaines. Dans chaque
royaume africain, il existait une classe guerrière au service du souverain islamisé ou animiste. Les
moyens de défense utilisé sont la guérilla, le guet-apens, les armes blanches et même des armes a
feu. Les résistances ont été partout violentes en Afrique, mais c’est surtout en Afrique Occidentale
qu’elles sont eu le plus d’impact dans le temps et l’espace.
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A. LES RESISTANCES ARMEES ISLAMISEES OU MARABOUTIQUES ;
EL HADJI OMAR TALL (1797 – 1864)
Originaire du Fouta, El Hadj Omar se rend en pèlerinage à la Mecque où il est nommé Khalif de la
Tijanya en Afrique Occidentale et est installé en Dinguiraye. Il commence la conquête d’un vaste
empire qui s’étant du Bambouck à Tombouctou.
En 1855, il se heurte aux troupes française en route vers Tombouctou cet rencontre se solde par
bataille de Guidimakha.
En Avril 1857, il assiège le fort Médine capital du Khasso. Vaincu en juillet, il se concentre sur
Macina et le pays Bambara.
Indignés de l’occupation de leur royaume par un frère musulman les Peuls Khadrya du Macina se
révoltent et finissent par assiégé El Hadji Omar dans Hamdallahi la capital, en 1863. Il réussit à
s’échapper et se réfugie dans les falaises de Bandiagara où il disparait mystérieusement dans la
grotte de Diagambéré.
Sont fils Ahmadou Cheikhou TALL, installé a Ségou, tente de continuer l’œuvre de son père, mais
sont autorité est contestée par les Bambara Animiste et les Peuls de la confrérie Khadrya. De plus
sont refus de s’allier à Samory réduit considérablement ses possibilités de résistance face aux
troupes d’Archinard. Contraint d’abandonner aux Farçais une grande partie de sont empire (Ségou,
Dinguiraye, Kaarta, Nioro…). Il meurt insoumis, en 1898, à Sokoto.
SAMORY TOURE
Roi du Wassoulou, il se converti à l’islam et prit le titre d’Almamy, pour mettre sont pouvoir
religieuse aux services de la résistance contre l’impérialisme français. Son empire est comprit entre
le fleuve Niger, le Fouta Djallon, la Sierra Léone et la Côte d’Ivoire, avec comme capital,
Bissandougou.
Homme intelligent disposant d’une armée solide et bien organisé Samory a été l’un des plus grands
résistants africains. Grâce à la technique de la « terre bruléé », il s’oppose farouchement au français
et porte de sérieux coup à leurs entreprises coloniales. Attaqué par le colonel Archinard en 1891, il
résiste jusqu’en 1894, date à laquelle il déplace sont royaume aux nord de la Côte d’ivoire. En
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détruisant la ville de Kong en 1895, il souleva contre lui l’hostilité des peuples de la côte des
fleuves Bandama et Comoé. Le 28 septembre 1898, il est surpris et capturé dans sont camp de
Guélémou par le colonel Gouraud. Déporté aux Gabon, il y meurt en 1900.
B. LES RESISTANCES ARMEES TRADITIONNELLES
LAT DIOR NGONE LATYR DIOP (1842 – 1886)
Né vers 1842 à Keur Amadou Yalla, Lat Dior devient Damel du Cayor en 1862, après sa victoire
sur le Damel Madiodio imposé par les Français. En effet, pour réaliser la liaison Dakar – SaintLouis, Faidherbe signe avec les Damel Birima Ngoné, Macodou et Madiodio, des traités. Lat. Dior
qui s’oppose à tous ses traités signés par ces prédécesseurs, devient des lors une menace sérieuse
pour les Français. Le premier Affrontement a lieu à Ngolgol le 30 novembre 1863 contre les troupes
de Pinet-Laprade, il leur inflige leur première grande défaite au Sénégal. Le 17 janvier 1864 LAT
DIOR, battu à Loro par les Français, est contraint à l’exil dans le Rip auprès de Maba Diakhou Ba
qui lui impose la conversion à l’islam. Les deux hommes battent les troupes françaises à Pathé
Badiane, prés du ravin de Paoskoto, le 28 décembre 1865.
Après la mort de Maba, pendant la bataille de Somb, en juillet 1967, contre le Bour Sine, LAT
DIOR retourne au Cayor. En 1871, après quelques moment de turbulence, Pinet-Laprade finit par le
reconnaître comme Damel (moyennant la signature d’un traité de protectorat). Mais la décision
Française en 1879, de construire le chemin de fer Dakar – Saint-Louis, va entraîner une nouvelle
rébellion de Lat Dior. Il est alors destitué 1882, et remplacé par Samba Yaya Fall, puis par son
neveu, Samba Laobé Fall. Lat Dior s’exile de nouveau au Djolof, auprès d’Alboury Ndiaye. Les
Français obligent Alboury à l’expulser du Djolof.
Trop fier de lui, Lat Dior revient au Cayor et décide de libérer sa patrie au prix de sa vie. Il tombe le
26 octobre 1886, à la bataille de Dékhélé, au cours de laquelle le capitaine Valois a été aidé par l’un
de ces anciens fidèle, Demba War Sall.
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BEHANZIN
Il accède au trône du Dahomey en 1869, succédant à son père, Glélé. Cette période coïncide avec
l’invasion coloniale française à laquelle il s’oppose farouchement.
En effet, son royaume entravait l’expansion Française au Niger. Son armée valeureuse très
disciplinée, et comprenant un corps de femmes-soldat (les amazones), a vaillamment résisté de
1890 à 1894, à l’expédition français.
En 1892, sous des prétextes futiles le colonel Dodds, à la tête de 3000 hommes envahit le Dahomey.
Béhanzin fut vaincu par la trahison de ses compatriotes, mais résista pendant deux ans. Il est capturé
en 1894 et déporté à la Martinique puis en Algérie ou il meurt en 1906.
II.
LES RESISTANCES PASSIVES
Elles ont été spontanées, populaire culturelle, villageoise ou sous la direction de chefs religieux et
de chefs traditionnels.
Le refus de soumission à l’autorité coloniale exprime à travers des désertions, des actions de
sabotage, la désobéissance civile et le refus à l’assimilation culturelle.
A. LA RESISTANCE POPULAIRE D’ALINE SITOE DIATTA
Aline Sitoe Diatta est née vers 1920 dans le village Diola de Kabrousse, dans le département
d’Oussouye, en Casamance en 1940, elle a résisté au colonisateur Français, en exhortant ces
concitoyens à la désobéissance civile : refus de payer l’impôt et de reconnaitre le pouvoir de
l’homme blanc.
Elle élabore une doctrine basée sur les principes suivant :

Sur le plan religieux, elle œuvre pour le retour aux croyances traditionnelles.

Sur le plan politique, elle brandit l’étendard de la révolution contre l’occupant Français en
réaffirmant le droit ancestral des Noirs sur la terre d’Afrique.

Sur le plan économique elle recommande aux populations de boycotter la culture de
l’arachide, source de dépendance économique, et de développé les cultures vivrières.
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Cette forme de résistance gêna l’administration colonial qui finit par déporter Aline Sitoe Diatta au Mali.
Elle mourut à Tomboutou, le 28 mai 1944.
B. LA RESISTANCE MUSULMANE DE CHEIKH AHMADOU BAMBA
Né vers 1852, Cheikh A. Bamba apparaît sur la chaine politico-religieuse à partir de 1886 lorsqu’il
quitte le Cayor pour le Baol où il fonde le village de Touba.
Face à la domination Européen il va édicter une ligne de conduite pour sauvegarder l’âme et la
personnalité africaine. Il met l’accent sur le travail incarné par son disciple Cheikh Ibra Fall.
L’affluence de fidéles inquiète sérieusement les français. Il est même soupçonné de préparer une
insurrection armée.
Le 10 août 1895, il est arrêté à Djewol. Le 5 septembre le conseil privé du Sénégal décide de sont
l’exil au Gabon mais cette détermination n’entame en rien la détermination du Cheikh. Dès son
retour en 1902, les talibés (fidèles) commencent à s’agiter. Il est alors envoyer en résidence
surveiller en Mauritanie, puis Thiéyéne dans Louga.
Toutes ces privations n’ont fait qu’accroitre son prestige et sa popularité auprès de la population. Il
a réussi à soustraire une bonne partie de la population de l’influence européenne, en même temps il
a pu déranger la tranquillité coloniale au Sénégal.
Il mourut le 19 juillet 1927 à Diourbel mais inhumé à Touba, ville qu’il a crée.
III.
LE BILAN DES RESISTANCES
L’impacte des résistances dépendait de leurs ampleurs et leurs intensités malgré le courage des
africains, la résistance face à la conquête coloniale n’a été qu’un feu de paille. Dans l’ensemble, le
bilan a été négatif et à plusieurs égards ;

Les lourdes pertes humaines dues aux massacres pendant les guerres de conquête ;

L’échec de toutes les résistances armées face à la supériorité militaire ou à cause du manque
de solidarité entre les résistances africaines. Par exemple Ahmadou Tall refuse de s’allier à
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Samory ; au Sénégal l’hospitalité a été partout refusée à Lat Dior dans ses démêlés avec les
Français.
Ce manque de solidarité, renforcé par la tactique du « diviser pour régner », appliquée par le
colonisateur a facilité l’entreprise coloniale. En plus, les déchirements dus à des séparations
douloureuses de familles de tributs, d’ethnies, ont déstructuré les sociétés africaines.
Par contre, les Resistances culturelles présentent un bilan plus positif. Par exemple les confréries
ont contribué à consolider l’islam dans certaines régions de l’Afrique : aujourd’hui plus de 90% des
Sénégalais sont restés musulmans ; en Casamance, les traditions ont été conservées par la plus part
des sociétés animistes.
Enfin, malgré leurs échecs, certaines figures de la résistance restent inoubliables et sont à présent
objet de référence constante dans la mémoire collective comme témoignent les chants épiques
dédiés aux héros africains comme Samory, Lat Dior, EL hadji Omar, Alboury Ndiaye.
CONCLUSION
La réaction des africains face à la conquête coloniale européenne du 19 e siècle, a donc été le
refus, voire le rejet, de toute domination étrangère. Cette réaction s’est faite, soit de façon
violente, soit par la lutte passive sous forme de désobéissance civile populaire…
Malheureusement, toutes les résistances ont été vaincues, à cause de la faiblesse de
l’armement d’une part, et d’autre part, à cause de la division des chefs autochtones incapables
d’unir leurs forces pour barrer la route aux conquérants.
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