Correction analyse doc. Histoire Discours Kennedy.

Transcription

Correction analyse doc. Histoire Discours Kennedy.
ANALYSE D’UN DOCUMENT D’HISTOIRE
(Proposition de correction)
Document : Discours prononcé par J. F. Kennedy devant l’Hôtel de Ville de Berlin-Ouest le 26 juin
1963.
Consigne :
Après avoir situé le document dans son contexte, montrez en quoi ce discours est révélateur des
enjeux de la guerre froide et singulièrement de la situation de l’Allemagne à cette époque.
Ce document est un discours, prononcé par le président américain John Fitzgerald Kennedy devant l’Hôtel de Ville de
Schöneberg à Berlin-Ouest le 26 juin 1963.
Depuis 1947, le monde est plongé dans un long conflit qui oppose Américains et Soviétiques.
Ce conflit est qualifié de « guerre froide » car les deux superpuissances évitent tout affrontement direct de crainte de
déclencher un conflit dévastateur, crainte ravivée lors de la crise de Cuba de 1962 au cours de laquelle le monde frôle
la guerre nucléaire.
Cette dernière crise a d’ailleurs obligé les deux superpuissances à engager dans leur relation un processus de
« détente » inauguré par la mise en place d’une relation directe entre Washington et Moscou (le fameux « téléphone
rouge »).
Malgré cela, l’Allemagne et surtout Berlin, capitale déchue du IIIème Reich, sont, depuis le début de la guerre froide,
des enjeux stratégiques majeurs entre les deux puissances.
C’est ainsi que la partie ouest de la ville, occupée par les occidentaux, est confrontée en 1948-1949 à un blocus
soviétique levé grâce au pont aérien mis en place par les Américains.
C’est ce à quoi fait référence Kennedy lorsqu’il salue le général américain (Lucius Clay) qui était à Berlin-Ouest dans
« les plus grands moments de crise ».
La « seconde crise de Berlin » a lieu deux ans avant cette visite de Kennedy, en 1961.
Cette année là, le gouvernement est-allemand soutenu par l’URSS désireux de mettre fin à l’émigration de ses
ressortissants en direction de l’Allemagne de l’Ouest (RDA) ordonne la construction d’un mur séparant les parties est
et ouest de la ville…
Les Américains, soucieux de respecter les « règles du jeu » de la guerre froide se contentent de protestations de pure
forme…
C’est dans ce contexte qu’intervient le discours de Kennedy.
Celui-ci, malgré son volontarisme, montre que l’on est passé entre les deux puissances de l’enjeu purement
stratégique à l’enjeu idéologique.
De fait, Kennedy présente la guerre froide comme un affrontement opposant le « monde libre » au monde asservi par
la dictature communiste (« litige entre le communisme et le monde libre »).
Pour le président américain, le modèle soviétique est « en faillite » car les communistes ont besoin « d’ériger un mur
[…] offense à l’histoire, offense à l’humanité» afin d’empêcher la fuite de leur population.
Pour lui le système communiste est clairement d’essence antidémocratique.
Aux yeux du président américain, l’Allemagne en général et Berlin-ouest, « îlot de liberté », sont la preuve même de
l’existence d’un affrontement idéologique entre deux modèles.
Il estime même que la ville et ses habitants sont liés au « sort du continent tout entier ».
Il salue d’ailleurs « l’esprit combattant » du bourgmestre de Berlin-Ouest, Willy Brandt, et loue le chancelier de la
RFA Konrad Adenauer qui a « construit la démocratie et la liberté en Allemagne ».
Notons au passage que malgré cela, Kennedy, président démocrate, ose parler à propos des Etats-Unis de « démocratie
imparfaite » ; il fait probablement référence aux fortes inégalités sociales dont est victime une grande partie de la
population américaine, mais aussi aux discriminations raciales dont pâtissent les noirs aux Etats-Unis.
Bien qu'il ait eu un grand retentissement dans l'opinion publique, le discours de Kennedy n’a pas totalement rassuré
les Allemands sur la volonté de défendre les Allemands contre toute attaque (pas de réaction occidentale lors de la
construction du mur).
C’est ainsi que dans les années 60, se mettra en place un rapprochement entre les deux Allemagne qui aboutira à
l’Ostpolitik (politique voulue par la RFA d’ouverture à l’est et de reconnaissance de la RDA).

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