RPSE_Newsletter_01 - Réseau Parkinson Sud Est

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RPSE_Newsletter_01 - Réseau Parkinson Sud Est
Edition n°01 – Janvier/Février/Mars 2016
EDITORIAL
Chers amis, chers collègues,
Cette première newsletter marque une nouvelle étape de notre réseau, parallèlement au développement de notre site Internet. Celle-ci
sera composée d’un thème d’actualité, abordé à tour de rôle par l'un de nos experts, d’informations concernant les formations et
réunions régionales à l’initiative de notre réseau, mais aussi les réunions nationales dans le domaine de la maladie de Parkinson. Nous
essaierons également d’intégrer quelques éléments bibliographiques récents, des données épidémiologiques et d’autres informations
relatives à la maladie de Parkinson et les syndromes apparentés. Elle sera courte pour être lue facilement et les développements des
analyses d’articles et des bibliographies sur les syndromes parkinsoniens seront accessibles sur le site en version intégrale. Cette
newsletter fera l’objet d’une diffusion par mail dès sa parution à tous les membres du réseau et sera ensuite intégrée à notre site
Internet. Je souhaite la faire évoluer en fonction de vos remarques et suggestions, que vous pourrez nous adresser sur le site du
réseau ou par mail directement. Je souhaite une longue vie à cette initiative et une bonne année 2016 à tous les membres du réseau.
Amicalement Dominique Gayraud
Le thème du trimestre : Hypothèses physiopathologiques et discussion sur la propagation de
l’Alpha Synucleïne (type "prion" like).
C. Warren Olanow & al. Peripheral Alpha-Synuclein and Parkinson’s Disease ; Editorial Mov Disorders
2014, Vol 29, n°8: pp 963-966.
C. Warren Olanow, dans un éditorial du numéro de Juillet 2014 de Movement Disorders, analyse la littérature récente ainsi que plusieurs
articles de la même revue portant sur une thématique d’actualité : l’hypothèse de dépôts périphériques latents d’alpha synucléine pouvant
rester asymptomatiques ou s’exprimant par des symptômes banaux (constipation), et précédant de plusieurs années l’installation de la
pathologie motrice "classique". Il explore également la cascade des événements pouvant expliquer une modification de ces dépôts d’alpha
synucléine avec une transformation en agrégats pathogènes, puis une migration de la périphérie vers le système nerveux central (pathologie
"Prion like") se traduisant au départ par des symptômes non moteurs (olfaction, troubles du sommeil paradoxal, constipation), puis
secondairement moteurs. Cette étape "périphérique" fait l’objet de nombreuses recherches explorées dans cet éditorial.
Synthèse de l’article :
L’alpha synucléine a été impliquée dans la pathogénie de la maladie de Parkinson sur la base d’observations de formes familiales de MP
liées à des mutations de cette protéine. L’observation que des corps de Lewy étaient retrouvés dans des neurones dopaminergiques
fraichement implantés, dans le cadre de programmes de greffes, suggérait la possibilité que l’alpha synucléine pouvait être transmise,
comme dans le cadre de pathologie à Prions (Olanov & al, 2009). De même, dans certains modèles animaux, l’alpha synucléine in situ
pouvait engendrer la production de corps de Lewy, suivie par une dégénérescence neuronale associée à des modifications motrices et
comportementales (Olanov & al, 2013). Cette séquence pourrait commencer en périphérie en particulier au niveau du tube digestif de façon
latente. Dans un second temps, celle-ci pourrait ensuite diffuser et progresser vers le système nerveux central (Braak & al, 2003). Plusieurs
études autopsiques de patients décédés de synucléopathies (MPI avancées et MCL) retrouvaient une pathologie touchant le système
nerveux central, mais également une atteinte périphérique, en particulier de la paroi digestive (Beach & al, 2010 ; Shannon & al (a), 2012 ;
Braak & al, 2006). Des biopsies de colons ont par ailleurs démontré l’existence de dépôts d’alpha synucléine chez des sujets sains, sans
aucun signe de la maladie, témoignant d’un stade prodromal possible (Shannon & al (b), 2012). Ces différentes pistes évoquées pourraient
aller dans le sens de l’hypothèse de Braak (Braak & al, 2003) qui privilégie une diffusion progressive des lésions de la périphérie vers le SNC,
de façon prédictive et séquentielle (Noyau dorsal du Vague puis Substance Noire par exemple de façon Caudo-Rostrale). Les terminaisons
nerveuses des noyaux moteurs dorsaux à l’intérieur de la couche sous muqueuse gastro-intestinale pourraient être le siège d’une atteinte
latente et précoce avec des dépôts d’alpha synucléine. Un événement toxique ou infectieux dans la lumière intestinale pourrait initier une
cascade pathologique avec une accumulation et une agrégation d’alpha synucléine, et ensuite une propagation du système nerveux
périphérique vers le système nerveux central. À ce stade précoce, des troubles moteurs intestinaux banaux, comme une constipation,
pourraient être la seule manifestation de cette atteinte infra clinique. La compréhension de cette physiopathologie pourrait permettre une
meilleure connaissance de la maladie et de définir de nouvelles cibles thérapeutiques en particulier de neuroprotection.
D Gayraud (CHI Aix-Pertuis ; [email protected])
Vous pourrez retrouver une analyse d’articles plus complète sur cette thématique sur le site du Réseau Parkinson Sud-Est.
Le coin épidémiologique : Caféine et Maladie de Parkinson. Étude du risque de développer une
maladie de Parkinson en fonction de la consommation de café dans une large cohorte.
Palacios N & al. Movement Disorders, volume 2012 (27), numéro 10:1276-1282).
Le rôle protecteur de la consommation de café dans le risque de développer une MP a été rapporté par de nombreuses études
épidémiologiques. Cette étude récente étudiait le lien entre la consommation de café et le risque de survenue d’une MP.
Le lien entre la consommation de café et le risque de développer une MP a été évalué dans une population de 1240 patients sur plus de 10
ans. L’âge moyen était de 71 ans pour les hommes et de 69 ans pour les femmes. Globalement, il existait une diminution significative du
risque chez l’homme de développer une MP, en fonction de la consommation de café (plus de 2 tasses par jour). Chez la femme le risque
était abaissé de façon non significative, la thérapie hormonale substitutive avait tendance à atténuer l’effet de la consommation de café. Il
existait un rôle additionnel du tabac associé à la caféine : le risque de développer la maladie de Parkinson était plus fort chez les nonfumeurs, mais seulement chez l'homme. Le rôle des récepteurs à l'adénosine et, en particulier les antagonistes, est maintenant reconnu
avec un effet symptomatique modéré dans le traitement de la MP. Il pourrait exister également un effet "neuroprotecteur" de la caféine
dans ce contexte de MP. L’association inverse entre la consommation de Caféine et le risque de développer une Maladie de Parkinson
(de même que le rôle protecteur du tabagisme) sera l’une des données intéressante et importante à suivre dans les futures études de
cohorte de malades atteints de MP…
Vous pourrez retrouver l’analyse de cette thématique de façon plus détaillée sur le site du Réseau Parkinson Sud-Est.
Flash sur les Syndromes Parkinsoniens Atypiques : Paralysie supra nucléaire progressive.
The phenotypic spectrum of progressive supranuclear palsy: a retrospective multicenter study of
100 definite cases.
Respondek G & al PSP Study Group. Mov Disord. 2014 Dec;29(14):1758-66.
Le spectre clinique de la maladie de Steele Richardson (PSP) qui au tout début de son identification pouvait paraître assez "monolithique",
présente en fait de nombreux phénotypes cliniques "atypiques", pouvant expliquer la faible sensibilité des critères diagnostiques actuels.
Cet article avait pour objet de mieux préciser les phénotypes cliniques de la PSP en se basant sur des cas vérifiés neuropathologiquement.
En 1963, J.C. Steele, J.C. Richardson et J. Olszewski décrivent 8 cas de paralysie supra-nucléaire progressive (PSP) avec un phénotype
clinique typique appelé maintenant le Phénotype PSP-Richardson (troubles oculomoteurs et chutes précoces). Depuis de nombreux
phénotypes cliniques "atypiques" ont été décrits. En 2005, dans le cadre d’une étude mono centrique (Williams DR & al, Brain. 2005
Jun;128(6):1247-58) portant sur 103 patients, un phénotype de type parkinsonien était individualisé (PSP-P). En 2007, le même groupe
associé à d’autres équipes décrivait une akinésie pure avec freezing faisant l’objet d’une vérification neuropathologique (PSP de type
PAGF). D’autres observations clinico-pathologiques permettaient d’ajouter d’autres phénotypes : cortico-basal (PSP-CBS), frontotemporal (PSP-FTD) et cérébelleux (PSP-C). Cet article avait pour objet de mieux préciser les phénotypes cliniques de la PSP en se
basant sur des cas vérifiés neuropathologiquement et avec des données cliniques suffisantes. Le phénotype clinique de la PSP pourrait
donc être beaucoup plus large que ce qui avait été précédemment décrit. Il s’étend bien au-delà des phénotypes cliniques individualisés
qui ne décrivent que 46% des patients dans cette étude.
Vous pourrez retrouver la suite de cette thématique et l’analyse complète de l’article sur le site du Réseau Parkinson Sud-Est.
Etudes pharmacologiques dans le Réseau Parkinson Sud-Est :
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Maladie de Parkinson :
o M Parkinson de Novo:
Etude Fairpark : neuroprotection par chélation du Fer (Deferiprone) chez des patients de novo dans la MP
Marseille (Avril 2016).
o M Parkinson à un stade précoce/lune de miel :
Etude Prémandysk (influence de l’Amantadine à un stade précoce sur la survenue des dyskinésies) : Marseille,
Aix en Provence.
o M Parkinson avancée/fluctuations motrices :
Etude B7601003, Pfizer- PF-06649751 étude sur les fluctuations motrices dans la MP : Aix en Provence.
Amantadine à libération prolongée (ALLAY-LID 1 et 2) : Marseille, Nîmes.
Levodopa inhalée pour les épisodes off (Etude CIVITAS) : Marseille, Nîmes.
Naftazone : influence sur les dyskinésies : Marseille.
Safinamide : maladie de Parkinson au stade des fluctuations motrices : Nîmes.
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Maladie de Huntington :
Resveratrol : Neuroprotection de la maladie de Huntington.
Pharmacologie dans le RPSE : Détails du projet APOMORPHEE
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Montpellier (Dr V. Cochen de Cock) : évaluation de l’effet de l’apomorphine en continu la nuit sur les troubles du sommeil
chez le patient parkinsonien insomniaque (APOMORPHEE).
Investigateurs principaux : Dr Valérie Cochen De Cock (Montpellier), Pr Emmanuel Flammand-Roze (Paris), centres coinvestigateurs : Clermont Ferrand, Marseille, Nantes, Nîmes, Rennes, Strasbourg et Vichy.
Financement : Laboratoire Aguettant et Air Liquide
Etude de 45 patients parkinsoniens successifs présentant des fluctuations motrices avec blocages nocturnes et plainte
d’insomnie, nous comparerons en double aveugle et en cross over, l’efficacité de l’apomorphine versus sérum physiologique en
continu sous cutané la nuit sur les différentes mesures subjectives et objectives du sommeil.
L’objectif principal de l’étude est de démontrer que l’apomorphine en traitement continu nocturne par rapport au placebo améliore
la qualité du sommeil évaluée par le patient sur l’échelle PDSS-2 chez des patients parkinsoniens fluctuants avec plainte
d’insomnie.
Vous pourrez retrouver la suite de cette étude sur le site du Réseau Parkinson Sud-Est.
Informations diverses du Réseau Parkinson Sud-Est :
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Nîmes (Dr G.Castelnovo) : Evaluation vidéo-oculographiques (Eye tracker) : aide au diagnostic des syndromes parkinsoniens.
Marseille (Pr JP.Azulay) : Conférence débat sur la maladie de Huntington le 27/02/2016 au CHU Timone Marseille (Amphi HA3)
Montpellier (Dr C.Gény) : Formation "Orthophonie et Parkinson : approches thérapeutiques et transdisciplinarité" le 09/04/2016 à la
maison des professions libérales de Montpellier.
Pour toute question sur cette newsletter ou remarques pour faire progresser celle-ci, contacter par mail le rédacteur
([email protected]) ou le Réseau ([email protected]).