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STAGE R.E.P. 2004 du 22 au 26 mars 2004 DOCUMENT de SYNTHÈSE réalisé par les coordonnateurs R.E.P. Francis Jacquet et Béatrice Lespinasse. SOMMAIRE Introduction........................................................................................... 2 La compréhension au cycle 2................................................................ 3 La compréhension au cycle 3.............................................................. 16 Les évaluations nationales GS/CP ...................................................... 22 Livret Lire au CP................................................................................. 26 Liaison école / collège ........................................................................ 28 Apprendre à comprendre (conférence de R. Goigoux)....................... 31 Liaison école / famille : familles en rupture avec l’école................... 37 Quelles pratiques pédagogiques peut-on proposer qui prennent en compte les caractéristiques des enfants des milieux populaires ? (S. Cèbe) ............................. 41 L’enfant et la peur d’apprendre (S. Boimare)..................................... 44 Réflexion sur l’enseignement de la lecture......................................... 48 ) 1 INTRODUCTION Ce stage, jusqu’à présent organisé en direction des directeurs d’école et des chefs d’établissement a été élargi pour la première fois cette année à tous les enseignants, en fonction des possibilités de remplacement au 1er degré et de l’organisation de l’enseignement au 2nd degré. Ce stage a été conçu dans la logique du Contrat de Réussite qui vient d’être signé : vous y retrouverez les axes majeurs tels que nous les avons retenus (réussite des élèves, liaison école – collège, liaison avec les familles). En effet, malgré des moyens conséquents (postes surnuméraires, RASED) et l’énergie dépensée par les enseignants, force est de constater que nos élèves n’obtiennent pas des résultats satisfaisants ; même s’il faut tenir compte d’une paupérisation de la population rendant plus difficiles les apprentissages scolaires, nous devons résolument nous opposer dans notre pratique d’enseignant à la reproduction scolaire des inégalités sociales. Nos points faibles portent surtout sur le code écrit : compréhension et production. • Deux journées seront consacrées à la compréhension au cycle II et au cycle III, qu’un consensus de chercheurs aujourd’hui nous incite à travailler. • La conférence de Roland Goigoux la troisième journée, et les pistes apportées par la recherche auront la même finalité. • La liaison école – collège est également un domaine à renforcer : un travail sur les compétences attendues à l’entrée au collège fera l’objet d’une demi-journée. • Nous devons développer la liaison avec les familles : journée avec Michèle Coulon (CAREP Reims), pour nous donner des pistes, notamment avec l’appui de la conférence de Sylvie Cèbe. Le R.E.P. de Saint-Dizier se trouve en période de transition : monsieur le Recteur de l’Académie de Reims va nommer dans les jours qui viennent Responsable de R.E.P. madame Annie D’HENRY, principal du collège Anne FRANK, pour succéder à monsieur Pierre RUEFF, Principal du Collège CLOS MORTIER. M. C. REYGNER Inspectrice de l’Education Nationale Circonscription de Saint-Dizier 2 La compréhension au cycle 2 Intervention de Nadine MÜLLER, Conseillère Pédagogique de Circonscription. Notre travail commencera par une analyse des items relevant de la compréhension parmi ceux de français et de mathématiques des évaluations nationales CE2 de septembre 2003. Il s’agit de tous les items de compréhension en français et des items liés au concept spatio-temporel et à la numération de position. Compréhension CE 2 items de Français (42 dont 17 items de base) Photographie de la ZEP de St-Dizier : 60,1 % de réussite 33% 36% 31% SR >= 75 % 75% > SR >= 55% SR < 55 % SR ≥ 75% : ce que savent faire les élèves 75% <SR ≤ 55% : compétences en cours d’acquisition SR < 55% : compétences à travailler impérativement Observation des items du champ standard Compréhension 3 5 REP St-Dizier 02/2004 Compréhension CE 2 items de Mathématiques (29 dont 11 items de base) Photographie de la ZEP de St-Dizier : 66,2 % de réussite 41% 49% 10% SR >= 75 % 75% > SR >= 55% SR < 55 % SR ≥ 75% : ce que savent faire les élèves 75% <SR ≤ 55% : compétences en cours d’acquisition SR < 55% : compétences à travailler impérativement 13 REP St-Dizier 02/2004 Observation des items évaluant la numération de position et les repères spatio-temporels. Les concepts « espace » ont un score satisfaisant, ce qui n’est plus le cas dans la littérature. Parmi les concepts de Boehm (voir page suivante), le Conseil des Maîtres peut établir la programmation des concepts considérés comme devant être acquis en petite, moyenne et grande section. 4 CONCEPTS de BOEHM concept d'espace concept temporel concept spatio-temporel concept de quantité concept divers A droite A gauche A l'intérieur A travers Au centre Au coin Au delà Au-dessus Auprès Autour Bas Dans l'ordre Dedans Dehors Derrière Dessous Devant Droit En avant En face En haut En haut, en bas En ligne En rang Ensemble Horizontal Le plus haut Loin Plusieurs derrière Profond, peu profond Rond Sous Sur Vers, au loin Arrêter, terminer Débuter, commencer Jamais Maintenant Passé Rapide, lent Tôt, tard Toujours A côté de Après Commence Court / long Deuxième (Q) Ecartés Entre Entre Le plus loin Le plus près Milieu Pas la première, pas la dernière Suivant Troisième (Q) A moitié Assez Aucun Autant Chaque Contre Egal Entier (E) Large, gros, étroit, maigre (E) Le moins Le plus Le plus large Léger, lourd (D) Paire Presque Quelques Quelques mais pas beaucoup Zéro A voix haute Autre Avec Changé Clair Différent Doux / dur Dur Facile, difficile Grand / petit Gros / petit Instable, stable (E) Les mêmes Ouvert / fermé Pareil Sans Sautez Sombre 5 6 7 Evaluations CE2 – Exercice 16 – observation des réponses de 22 cahiers ( code 1 – code 4 - code 9 – codes 0 ) Le petit chat C’est Il, il ( 72,8 %) un ( 95,5 %) le ( 4,5 %) petit chat très futé ( 40,9 %) . %) ; gaté ( 4,5 %) futée (40,9 blan ( 9 %) ; discéte ( 4,5 %) sans réponse (0 %) se cache dans mes papiers. Il est blanc ( 54,6 %) blans ( 18,2 %) ; blan ( 4,5 %) ils ( 9,1 %) ; est ( 9,1 %) est ; il ; nez ( 18,2 %) sans réponse (4,5 %) elle ( 4,5 %) ; dans ( 4,5 %) comme la neige et doux comme la soie. Sans lui ( 68,2 %) , je m’ennuie. C’est un ami ( 59,1 %) amie ( 9,2 %) fidèle ; chat ; cha ( 13,5 %) sans réponse (18,2 %) il ( 9,1 %) ;elle ( 4,5 %) sans réponse (18,2 %) fidèle, silencieux et discret. 20 REP St-Dizier 02/2004 Observation réfléchie de la langue (O.R.L.) : o mise en œuvre des liaisons à l’oral (ex : ils_ont). o nécessité de s’interroger sur les désignateurs dans un texte. o plus on va vers l’implicite, plus les élèves ont des difficultés. Qu’est-ce que lire ? Approche conjointe de l’apprentissage du code grapho-phonologique et de l’accès au sens. Reconnaissance des mots écrits automaticité : je dois reconnaître les mots sans penser au processus que j’active. exactitude : je dois reconnaître les mots que j’aperçois dans le texte et les prononcer à bon escient. stratégies : faire. 8 La compréhension la chronologie (gestion de l’espace et du temps). les faits de langue. (lapin de garenne = « Belles oreilles ») les personnages. le narrateur. l’articulation texte / image. l’intertextualité (référence à un autre texte ; les enfants ne connaissent pas suffisamment les contes et textes de notre patrimoine culturel). les indices de cohésion. l’observation réfléchie de la langue. le point de vue (il est difficile de se mettre à la place de … ; le point de vue est très utile pour la production de textes : utiliser le point de vue d’un autre personnage et réécrire un passage du texte). les inférences (voir page 9). Travail sur la chronologie / mise en réseau - repérage des indices de cohésion : enlever, manipuler, substituer. connecteurs de temps,cause, espace Florence et son chat. Ce matin, Florence est prête de bonne heure : elle est déjà habillée, elle a enfilé ses bottes, elle a fait son lit. Maintenant, elle arrange bien le coussin sur le lit. Son cartable n’est pas encore fermé, il est posé sur la table à côté du chat qui dort. Quand maman voit que Florence est déjà prête, elle lui dit d’aller faire les commissions pendant qu’elle va passer l’aspirateur. En revenant des commissions, la petite fille montre à sa maman un tout petit poisson que le marchand lui a donné pour le chat. Florence cherche son chat dans toute la maison en criant “ Minou, Minou ! ” Elle voudrait bien qu’il vienne parce qu’elle veut lui donner le poisson à manger. Mais le chat ne vient pas. 9 - les personnages et les substituts : les personnages et les substituts Florence et son chat. Ce matin, Florence est prête de bonne heure : elle est déjà habillée, elle a enfilé ses bottes, elle a fait son lit. Maintenant, elle arrange bien le coussin sur le lit. Son cartable n’est pas encore fermé, il est posé sur la table à côté du chat qui dort. maman voit que Florence est déjà prête, elle lui dit d’aller faire les commissions pendant qu’elle va passer Quand l’aspirateur. En revenant des commissions, la petite fille montre à sa maman un tout petit poisson que le marchand lui a donné pour le chat. Florence cherche son chat dans toute la maison en criant Minou, Minou ! ” Elle voudrait bien qu’il vienne parce qu’elle veut lui donner le poisson à manger. Mais le chat ne “ vient pas. Florence = elle maman = elle le chat = du chat = minou, minou ! = lui = il = l’ indices de cohésion (bien, sur, à côté,…) Les indices de cohésion: les répétitions, les pronoms, les connecteurs Florence et son chat. Ce matin, Florence est prête de bonne heure : elle est déjà habillée, elle a enfilé ses bottes, elle a fait son lit. Maintenant, elle arrange bien le coussin sur le lit. Son manière cartable n’est pas encore fermé, il est posé sur la table à espace espace côté du chat qui dort. Quand maman voit que Florence est déjà prête, elle lui dit d’aller faire les commissions pendant qu’elle va passer l’aspirateur. En revenant des commissions, la petite fille montre à sa maman un tout petit poisson que le marchand lui a donné grandeur pour le chat. espace Florence cherche son chat dans toute la maison en criant “ Minou, Minou ! ” Elle voudrait bien qu’il vienne parce qu’elle veut lui donner le poisson à manger. Mais le chat ne vient pas. 10 - travail sur les inférences. Une inférence, c’est ce qui n’est pas dit textuellement, c’est une information à déduire à partir des éléments mentionnés dans le texte ; c’est ce qui manque à nos enfants. GIASSON Jocelyne, La compréhension en lecture, les processus d'intégration (notes de lecture de J-L Gaillard) L'enseignement explicite des inférences Même si on demande très peu aux élèves des inférences (tâche jugée trop difficile) la capacité à inférer commence très tôt. En fait, la plupart des connaissances acquises par les enfants, sont le fruit d'inférences faites sur le monde qui les entoure (ex: fumée > feu). Les jeunes enfants sont capables de faire des inférences à partir de leurs expériences antérieures, à condition que les éléments sur lesquels porte l'inférence soient proches. On peut enseigner les inférences en respectant l'ordre suivant: TYPES D'INFERENCES EXEMPLES Après avoir pris la clé, le garçon nous aida à transporter nos bagages dans la chambre. Où sommes-nous ? inférer "qui a fait l'action" Avec le peigne dans une main et les ciseaux dans AGENT l'autre, Paul s'approcha du fauteuil. Qui est Paul ? Quand le lampadaire de la rue s'éteignit inférer "quand s'est produit un TEMPS brutalement, on ne vit plus rien. événement" A quel moment se passe la scène ? inférer "ce que la personne Jean met sa serviette, prend sa fourchette et son ACTION couteau et attend. fait" Que fait Jean ? Le docteur Martin me dit d'ouvrir ma bouche et y inférer "ce que la personne INSTRUMENT enfonça un drôle d'instrument qui tournait vite et utilise comme outil ou faisait un bruit insupportable. instrument" Quel instrument utilise le docteur ? La Rover et la 205 étaient déjà dans le garage, la inférer le concept générique CATEGORIE recouvrant un groupe de mots Honda encore à l'extérieur. De quelle catégorie d'objets s'agit-il ? inférer "qque chose qui peut Le monstre rouge, avec ses 18 roues et sa longue OBJET être vu, touché, ou dont on remorque, s'engagea lentement sur l'autoroute. Quel est ce monstre rouge ? peut parler" Le matin, nous avons vu que plusieurs arbres étaient inférer "qque chose qui CAUSE -EFFET produit un résultat, un effet" déracinés et que d'autres avaient perdu leurs branches. ou Qu'est -ce qui a causé cette situation ? inférer "le résultat, la csq" LIEU PROBLEME SOLUTION SENTIMENT ATTITUDE inférer "à quel endroit un événement s'est produit" inférer "une solution reliéeà un problème" ou "un pb relié à une solution" Pierre avait le côté de la figure tout enflé et sa dent le faisait terriblement souffrir. Que va faire Pierre ? inférer un sentiment ou une attitude Pendant que Pierre montait dans le car pour partir en colonie de vacances, il vit sa mère lui sourire avec des larmes aux yeux. Quels sentiments éprouve la mère de Pierre ? 11 Les inférences: temps, lieu, action, cause/effet Florence et son chat. Quand ? Ce matin, Florence est prête de bonne heure : elle est déjà habillée, elle a enfilé ses bottes, elle a fait son lit. Où ? Temps ? Maintenant, elle arrange bien le coussin sur le lit. Son cartable n’est pas encore fermé, il est posé sur la Où peut-elle aller ? table à côté du chat qui dort. Quand maman voit que Florence est déjà prête, De la cause à l’effet elle lui dit d’aller faire les commissions pendant qu’elle va passer l’aspirateur. Trace écrite. Les substituts ou les désignateurs:les personnages Florence : Elle est déjà habillée. Elle a enfilé ses bottes. La petite fille montre le poisson que le marchand lui a donné. Florence est prête Maman : Sa maman voit que Florence est prête. Le chat : Il est posé à côté du chat qui dort. Elle montre le poisson pour le chat. Minou !Minou ! Elle appelle son chat. ¾ Son chat ne vient pas quand elle l’appelle. 12 Raconter chronologiquement et observation réfléchie de la langue d’après une idée de Marie-Hélène PORCAR, P.I.U.F.M. Reims. Eric Battut ROUGE MATOU Raconter chronologiquement : il est difficile d’oraliser un texte entendu. Travailler avec les enfants sous forme de dictée à l’adulte et compléter avec les ajouts des auditeurs. CP/CE1 [ Il y avait un chat, un chat rouge, on l’appelait Rouge Matou. Rouge Matou allait, les moustaches dans le vent du printemps, par les bois, par les prés, là où sa curiosité le menait.] Un jour, c’est un œuf que Rouge Matou a trouvé. Rouge Matou l’a regardé, avec sa patte l’a fait rouler; c’était un bel œuf frais. Rouge Matou l’aurait bien gobé. [Mais Rouge Matou pensa qu’un oiseau valait mieux qu’un œuf pour le dîner. Alors , Rouge Matou couva son œuf, le surveillant d’un œil pour ne pas le casser.] CP ou CEI: observation des modifications apportées par le pluriel. Il y avait un chat, un chat rouge, on l’appelait Rouge Matou. Rouge Matou allait, les moustaches dans le vent du printemps, par les bois, par les prés, là où sa curiosité le menait. Mais il n’était pas seul : il avait ramené une oiselle et leurs cinq petits ! Un à un, rouge Matou les prit sur son dos et, plumes et moustaches dans le vent du printemps, ils allaient par les bois, par les prés, là où la curiosité les menait Il y avait un chat, un chat rouge, on l’appelait Rouge Matou. 13 Le concept du pluriel en maternelle avec modestie…au CII. • A partir des illustrations. • A partir des modifications orales: « il y avait des chats.. », les liaisons: ils allaient, le qui devient les, « il y avait les chats… » • On a rajouté plumes et moustaches. Dictée à l’adulte: avec d’autres entrées possibles. Bleu hérisson,……. Jaune ours,……. Vert loup,………. GS/CP: Mémorisation de la phrase : il y avait un chat…la culture Dictée à l ’adulte comme E Battut... avec un autre personnage. Il y avait…….. , …….. , on l’appelait ……….. . …….. allait, les ……………………... dans le vent du printemps, par les bois, par les prés, là où sa curiosité………...menait. Mais ...n’était pas seul... : ...avait ramené …………! Un à un, ………… …. prit sur …...et, …..et …….. dans le vent du printemps, …. …….. par les bois, par les prés, là où la curiosité…… …….. Il y avait……. ………., on l’appelait…………….. 14 Travail sur les illustrations (support : C’est moi le plus fort) A B D C E Prélever des illustrations de l’album, les placer dans le désordre et demander de les remettre dans l’ordre chronologique, sans recours au texte ni à l’album. argumenter. justifier. émettre des hypothèses. Trace écrite : CII: Les personnages : les substituts, les faits de langue. Il rencontre un joli petit lapin de garenne. “ Bonjour, Belles Oreilles ! Dis-moi : qui est le plus fort ? ” demande le loup. “ Le plus fort, c’est vous, Maître Loup. Incontestablement et sans aucun doute, c’est absolument certain ”, répond le lapin . Trace écrite: les faits de langue, l’intertextualité, mise en réseau Où avons-nous déjà rencontré ces personnages? Un joli petit lapin de garenne/Belles Oreilles. Culture générale Le petit chaperon rouge/mouchette. Le Chaperon Rouge, Les trois petits cochons/les petits dodus. Les Trois Petits Cochons Les sept nains/les zinzins du boulot. Blanche Neige. Une espèce de petit crapaud/horrible chose. Poucette. Le loup : Les Trois Petits Cochons, Le Chaperon Rouge, mademoiselle sauve-qui-peut, loup Rebelle,….. 15 Exemple 2: idem concept du pluriel Il rencontre ensuite les trois petits cochons. pluriel “ Que vois-je ? Trois petits cochons loin pluriel de leurs maisons ! Comme c’est imprudent ! Dites-moi, les petits dodus, qui est le plus fort ? ” pluriel demande le loup. “ Le plus fort, le plus costaud, le plus beau, c’est assurément vous, Grand Méchant Loup ! ” répondent ensemble les trois petits. pluriel pluriel ORL substituts des personnages travail sur le dialogue Les personnages: • Un joli lapin de garenne, belles oreilles, le lapin. • Le petit chaperon rouge, mouchette, la petite fille. • Les trois petits cochons, les petits dodus, les trois petits. • Le loup: un loup, il, le loup, Maître Loup, grand Loup, je, moi, me, Grand méchant Loup, Monsieur le loup, le plus grand des méchants, • le plus fort, c’est vous le plus fort, le plus fort, le plus costaud, le plus beau, ……. • Le plus féroce, le plus cruel, je suis la terreur de ces bois, …. Collecte : Les paroles du loup. Les verbes introducteurs de dialogue. « C’est idéal pour bien digérer! » se dit-il. « Bonjour, Belles oreilles! Dis-moi qui est le plus fort ? » demande le loup. « Comme je me sens bien dans ma peau! » dit-il en respirant. « Sais-tu que cette couleur te va à ravir? Dis-moi mouchette, qui est le plus fort? » demande le loup. « J ’adore les compliments , je ne m’en lasse pas », jubile le loup. Collecte : Les paroles du loup. Les signes de ponctuation « C’est idéal pour bien digérer ! » se dit-il. « Bonjour, Belles oreilles ! Dis-moi qui est le plus fort ? » demande le loup. « Comme je me sens bien dans ma peau ! » dit-il en respirant. « Sais-tu que cette couleur te va à ravir ? Tu es mignonne à croquer….Dis-moi mouchette, qui est le plus fort ? » demande le loup. « J ’adore les compliments, je ne m’en lasse pas », jubile le loup. 16 Exercice : les organisateurs textuels. Dans votre texte d’origine, surligner les débuts de paragraphe. Trace écrite : les arrivées des personnages, mettre en évidence les matériaux qui explicitent les enchaînements (temporels et logiques). Il rencontre un joli lapin de garenne. Il rencontre alors le petit chaperon rouge. Il rencontre ensuite les trois petits cochons. Un peu plus loin, il rencontre les sept nains. C’est alors qu’il rencontre une espèce de crapaud. CII : la grammaire de texte ( les substituts, les verbes introducteurs de dialogue+féminin) Il rencontre alors le petit chaperon rouge. “ Sais-tu que cette couleur te va à ravir ? féminin Tu es mignonne à croquer…Dis-moi, mouchette, qui est le plus fort ? ” féminin demande le loup. “ C’est vous, c’est vous, c’est vous ! Ça, c’est sûr, Grand Loup! On ne peut pas se tromper : indéfini c’est vous le plus fort ! ” répond la petite fille Ecrire dans le texte:connaître l’avant, s’appuyer sur l’après. C’est alors qu’il rencontre une espèce ……………………………………………………… « ……………………………… ? » demande le loup. « …………………………………………………………………. ! » répond(ent) ………….………………. « Moi? Moi …moi, je suis le gentil petit loup répond le loup en reculant prudemment. Le point de vue. « Mettez-vous à la place des trois petits cochons, après le départ du loup et en fonction de leur histoire « les trois petits cochons et le grand méchant loup », donnez votre point de vue sur le loup. » « C’est évident, il…………….. 17 La compréhension au cycle 3 Intervention de Nadine MÜLLER, Conseillère Pédagogique de Circonscription. Compréhension 6ème items de Français (38 dont 18 items de base) Photographie de la ZEP de St-Dizier : 64,2 % de réussite 34% 40% 26% SR >= 75 % 75% > SR >= 55% SR < 55 % 24 SR ≥ 75% : ce que savent faire les élèves 75% <SR ≤ 55% : compétences en cours d’acquisition REP St-Dizier SR < 55% : compétences à travailler impérativement 02/2004 Observation des items du champ standard Compréhension Compréhension 6ème items de Mathématiques (17 dont 7 items de base) Photographie de la ZEP de St-Dizier : 50,9 % de réussite 53% 18% 29% SR >= 75 % 75% > SR >= 55% SR < 55 % SR ≥ 75% : ce que savent faire les élèves 75% <SR ≤ 55% : compétences en cours d’acquisition SR < 55% : compétences à travailler impérativement Observation des items évaluant la numération de position 18 34 REP St-Dizier 02/2004 Evaluations 6ème – Exercice 14 – observation des réponses de 82 cahiers. ( code 1 – code 8 – code 2 – codes 9, 0 ) l’ (80,5 %) un (4,9 %) horizon vide. Il décida A la fin, Robinson n’en pouvait plus d’attendre en surveillant les (3,7 %) autres réponses (9,7 %) : cet, une, d’, mon, ont, dans, en, de. sans réponse (1,2 %) la ( 58,5 %) d’entreprendre une (37.8 %) construction d’un bateau assez important pour rejoindre la côte du autres réponses (2,5 %) : son, on. sans réponse (1,2 %) sa (29.3 %) des / ses la (52.4 %) Chili. Pour cela, il lui fallait (93,9 %) outils. Il se résigna donc, malgré une (8,5 %) répugnance, à un (3,7 %) autres réponses (7,4 %) : autres réponses (2,4 %) : les, on. sans réponse (0 %) son, ses, ont, c’est, à la, aucune. sans réponse (2,4 %) visiter l’épave de La Virginie pour en rapporter tout ce qui lui serait utile. Il réunit avec des (73,2 %) une (50 %) quelques (0 %) des (15,8 %) plusieurs (0 %) lianes douzaine de rondins en une sorte de radeau, instable certes, de (8,5 %) (13,4 %) les autres réponses (23.3 %) : en, ses, par, ces, et, les, la, ont, et une, et des, en une. une (4,9 %) sans réponse (2,4 %) autres réponses (6,1 %) : de 69,5 %) ces, ses, on, lui. des (17.1 %) sans réponse (2,4 %) 39 une (4,9 %) mais cependant utilisable à condition qu’il n’y ait pas les (4,9 %) vagues. REP St-Dizier autres réponses (3,6 %) : on, et des, très ; sans réponse ( 0%) La compréhension la chronologie (gestion de l’espace et du temps). les personnages. le narrateur. les indices de cohésion. les inférences (voir page 9) l’intertextualité (référence à un autre texte ; les enfants ne connaissent pas suffisamment les contes et textes de notre patrimoine culturel). le point de vue (il est difficile de se mettre à la place de … ; le point de vue est très utile pour la production de textes : utiliser le point de vue d’un autre personnage et réécrire un passage du texte). l’observation réfléchie de la langue. 19 02/2004 Roman support : Journal d’un chat assassin, d’Anne FINE Qu’est-ce qui va faire obstacle à nos élèves dans cette lecture ? o le chat parle au lecteur. o il écrit. o il ne parle pas aux personnages de l’histoire, mais parle aux autres animaux. Cette histoire permet d’effectuer un travail sur le point de vue. Voir aussi « Histoire à quatre voix », d’Anthony Browne. Journal d’un chat assassin. • • • • Le système des personnages. La construction narrative. Le monde réel, le monde imaginaire Les outils de la langue: le lexique, la syntaxe, les temps verbaux. Un exemple d’ORL. • La relation texte/image. • La production d’écrit. • La mise en réseau. Le système des personnages Etablir la carte d’identité des personnages : relever tous les mots le caractérisant. Les maîtres du chat. Ellie: elle pleure souvent. C’est une spécialiste du brusching. Elle apprécie le chat. Les parents d ’Ellie : ils font des reproches au chat et lui lancent des regards en coin. Ils n’apprécient pas le chat. Les victimes : un oiseau (connu du chat), une souris (anonyme), un lapin (Thumper, bien connu par le chat). Tuffy : narrateur, meneur, habile pour donner son point de vue,. Il se présente en victime « je ne suis qu’un chat ». Actions instinctives. Les amis du chat : Bella, Tiger, Pusskins, ce sont des témoins. Les voisins : Les Thompson et leur chien, un berger allemand. La vétérinaire et ses patients, Madame Fischer et son chien, un terrier 20 La construction narrative Le journal intime : les différentes étapes sont matérialisées par la succession des jours. • Lundi : mort de l’oiseau. • Mardi : enterrement de l’oiseau. • Mercredi : mort+enterrement d’une souris. • Jeudi : mort du lapin, Thumper+toilettage par Ellie et ses parents. • Vendredi : action nocturne du père d’Ellie et de ses parents.( remettre le lapin dans le clapier.) • Toujours vendredi : Tuffy est condamné à vivre à l’extérieur de la maison. Il ne rentre que sur demande. • Samedi : visite chez le vétérinaire+rencontre avec Mme Thompson, la voisine qui révèle la nature de la mort du lapin. (vieillesse). Débat interprétatif Mon je-me-parle, Sandrine PERNUSCH. • arrivée d’un nouveau frère, d’une nouvelle sœur. • relations entre frères et sœurs. • qu’est-ce qu’un ami ? Le monde réel et le monde imaginaire. Relever les mots qui évoquent la vie quotidienne : • Relation de voisinage, approvisionnement dans un supermarché, visite chez le véto…. Relever les passages qui montrent que c’est imaginaire : • Un chat qui a le pouvoir d’écrire, il communique avec le lecteur, (« je », « vous ») mais pas avec ses maîtres. • Les actions des parents : notamment lors de la mise en scène du clapier, sont proches de celles des personnages de dessin animé. L’observation réfléchie de la langue Grammaire ? Orthographe ? Conjugaison ? Vocabulaire ? 21 Les temps verbaux : Narration à la troisième personne (singulier, pluriel) et à la première personne. Temps du récit (présent, passé composé, passé simple, imparfait.) Et ils ont trouvé. Je dois dire que leur plan était parfait, à tous points de vue. D’abord, le père d’Ellie a repris le seau, qu’il a rempli d’eau savonneuse. Il m’a lancé un de ces petits coups d’œil, pour que je me sente coupable de le faire plonger les mains dans le savon deux fois dans la même semaine. Je me suis contenté de le gratifier de mon regard « je-nesuis-pas-du-tout-impressionné ». Ensuite, la mère d’Ellie a immergé Thumper dans le seau, lui a donné un bon bain et l’a rincé. L’eau avait une couleur marron, plutôt déplaisante. Pas étonnant avec toute cette boue. Et ils trouvent. Je dois dire que leur plan était parfait, à tous points de vue. D’abord, le père d’Ellie reprend le seau, qu’il remplit d’eau savonneuse. Il me lance un de ces petits coups d’œil, pour que je me sente coupable de le faire plonger les mains dans le savon deux fois dans la même semaine. Je me contente de le gratifier de mon regard « je-nesuis-pas-du-tout-impressionné ». Ensuite, la mère d’Ellie immerge Thumper dans le seau, lui donne un bon bain et le rince. L’eau a une couleur marron, plutôt déplaisante. Pas étonnant avec toute cette boue. Ecrire les différences. Réactions 1 des élèves : Un texte au présent Des mots changent. Les verbes changent. Les terminaisons changent. C’est le journal d’un chat assassin. T1 ont trouvé a lancé a immergé a donné a rincé suis contenté a rempli a repris T2 trouve lance immerge donne rince contente remplit reprend 22 Réactions 2 des élèves : Un texte au passé T1 Au passé c’est « é »… … mais aussi « i » Il y a quelque chose devant le verbe. « suis » « a », c’est être, c’est avoir. C’est le PP. 1ère trace écrite. Ce temps de conjugaison est composé de 2 mots. • avoir + PP • être + PP. Le participe passé se termine par les lettres: « é » pour le verbe trouver. « i » pour le verbe remplir. « is » pour le verbe reprendre. L’auteur a utilisé le passé composé parce que c’est le chat qui raconte une action qui est passée. Continuer la vérification dans d’autres textes, et ou productions d’écrits. La production d’écrit Faire arriver sur le paillasson un autre personnage connu du chat : les amis du chat. les voisins. la vétérinaire. … CONCLUSION « La réussite de la scolarité des enfants requiert un réel engagement de l’institution scolaire. C’est grâce au soutien que va lui apporter l’école, avec tous les autres partenaires et avec ses parents, que chacun pourra s’approprier un projet d’apprentissage et construire des projets d’avenir. » Prévenir l’illettrisme ministère de la jeunesse, éducation et recherche 23 Les évaluations nationales GS/CP Critères retenus dans le Contrat de Réussite du R.E.P. Intervention de Béatrice LESPINASSE, coordonnatrice REP. recommandation : sortir sur papier un dossier par école Maîtrise du langage champ B : réalités sonores de la langue ; segmentation de l’écrit et de l’oral 1. comparer la longueur de plusieurs énoncés dans la correspondance oral et écrit. ECPABA01 c EGSABA01 d c CP objectif : évaluer la capacité des élèves à apparier la longueur de la chaîne sonore d’un énoncé à la longueur de la transcription graphique. habiletés évaluées (acquises ou à travailler) : notion de phrase, segmentation en mots. prise d’indices sur quelques mots outils (reconnaissance oral / écrit) d GS objectif : évaluer la capacité des élèves à juger de la chaîne sonore puis apparier la longueur de la chaîne sonore à la longueur de la chaîne graphique. habiletés évaluées (acquises ou à travailler) : segmenter les mots en syllabes associer frappé et dénombrement se distancier de la représentation de la taille de l’animal pour se focaliser sur le mot oral et écrit (grenouille : mot long, petit animal / lion : mot court, grand animal). Le découpage en syllabe : la syllabe n’existe qu’à l’oral. Bien distinguer ce qu’on entend de ce qu’on écrit. 2. prendre conscience des rimes. EGSABB01 objectif : comparer des sons, repérer des régularités sonores. habiletés évaluées (acquises ou à travailler) : inhiber le traitement sémantique décomposer en syllabes localiser la finale comparer avec les autres mots donnés 24 Pour affiner l‘analyse des capacités phonologiques des élèves qui ont échoué aux évaluations phonologiques collectives : ECPABC01 : suppression de la syllabe finale (oral, sans support visuel). EGSABC01 : décomposition de mots en syllabes et dénombrement (oral, sans support visuel). 3. retrouver des sons dans les mots. ECPABD01 objectif : retrouver parmi 3 mots celui qui a la même unité phonologique (rime, syllabe initiale, finale, attaque). habiletés évaluées (acquises ou à travailler) : inhiber le traitement sémantique décomposer en syllabes localiser la finale comparer avec les autres mots donnés Remarque : test d’évaluation difficile Des suggestions pédagogiques et pistes de travail pour ce champ sont données à chaque test d’évaluation sur le CD-Rom (ce sont les mêmes pour chaque évaluation). champ C : langage en situation de communication. 1. comprendre des consignes simples et des consignes complexes. EGSACA01 EGCACA01 objectif : évaluer la compréhension de consignes introduisant le lexique simple utilisé dans les activités scolaires. Attention : l’univers présenté par le support image peut être très loin de celui des élèves. Le plus : les types d’erreurs sont classés en deux catégories : 1. erreur de repérage (cible). 2. erreur d’action (changement de verbe). 2. consignes orales de tâches à effectuer. Passation individuelle 3. comprendre une règle du jeu. EGCACB01 objectif : assimiler la règle du jeu et être capable de la restituer à un autre élève ou à un groupe d’élèves. 4. comprendre des consignes avec support d’écrit. ECPACC01 objectif : évaluer la compréhension de consignes dans des tâches scolaires. 25 habiletés évaluées : connaître la notion de titre, de ligne, de première, de dernière. maîtriser l’écriture, discriminer visuellement. Attention : le support et les consignes données ne permettent pas réellement d’évaluer la compréhension de consignes. [Si les habilités ci-dessus ne sont pas acquises, savoir ce qu’on évalue.] Voir pistes pédagogiques sur CD-Rom : l’écoute, la production de consigne, … 5. prendre la parole, communiquer oralement. EGCACC01 Questionnaire à remplir par l’enseignant. 6. mettre en relation un acte de langage avec les caractéristiques d’une situation de communication. EGCACE01 objectif : déterminer la situation la plus adaptée à un acte de langage donné. Support visuel : les situations proposées sollicitent la prise en compte du statut de l’interlocuteur, de la distance entre les personnes et de la spécificité du contexte. EGCACE02 : Fred et Lili. objectif : situation d’interlocution la plus adaptée. compréhension orale. Les situations proposées sollicitent la prise en compte d’information produite par l’un et l’autre des personnages, de leur qualité, de leur pertinence et de leur clarté. Situations pédagogiques intéressantes proposées sur le CD-Rom (les mêmes) pour ces deux évaluations : 1. produire une énonciation adaptée à une situation. 2. identifier le locuteur, à partir d’une énonciation donnée. champ D : langage d’évocation. 1. comprendre un récit d’expérience. EGCADA01 : « C’est bientôt mon anniversaire » objectif : mémoriser l’ensemble des éléments de l’histoire afin d’en extraire les informations essentielles (le thème, le personnage principal, le problème posé). 26 2. comprendre un récit fictif. EGCADB01 : « Le petit chaperon rouge » objectif : prise d’informations. remise en ordre d’images, repérer et sélectionner un intrus justifier ses choix. 3. produire oralement un récit fictif. EGCADC01 : « Les trois petits cochons » objectif : sélectionner les informations essentielles d’une histoire. les ordonner mentalement en fonction des principes temporels et de causalité. poursuivre un récit en utilisant les connecteurs logiques. terminer, clore un récit. Voir 1. les pistes pédagogiques sur le CD-Rom pour chacune de ces trois évaluations (pistes différentes). 2. dans ce document le chapitre sur la compréhension au cycle 2 (page 3). 3. dans ce document les chapitres sur les travaux de Roland Goigoux (page 32) et de Sylvie Cèbe (page 42). Faire soi-même les évaluations avant de les faire passer aux élèves pour bien identifier les difficultés. La priorité en maternelle porte sur le langage oral, priorité à ce qui est entendu. 27 Livret - Lire au CP Intervention de Marie-Claire REYGNER, Inspectrice de l’Education Nationale. Il s’agir de mieux repérer les difficultés pour mieux agir. Ce livret constitue à la fois une méthode de remédiation et un outil de repérage. Livret - Lire au CP - Economie du livret p.9 Outil de repérage : prendre du temps pour le repérage individuel. p. 10-11 Stratégies de remédiation : Ne pas extraire de la progression commune les élèves en difficulté, à partir de janvier, dégager du temps pour travailler avec 4 ou 5 élèves pendant que les autres sont en autonomie. ¾ intervenir avant les temps collectifs ¾ reprendre certaines activités de GS ¾ conduire autrement les actions habituelles • clarifier • donner du temps • reformuler • stabiliser par un déroulement de rituels • guider fortement l'activité des élèves • réduire la part d'inconnu • dispenser une aide plus forte • installer des automatismes ¾ organiser le groupe classe de manière souple p. 15 Définition des composantes de la lecture et Aide à l'évaluation à l'entrée au CP, donc fin de GS p.16 au milieu du CP p. 17 à l'entrée au CE 1 p. 19 Fiches traitant les différentes composantes A1 à A6 : Comprendre p. 27 B1 à B5 : Etablir des correspondances oral / écrit p. 33 C1 à C4 : Identifier les composantes sonores p. 37 D1 à D3 : Dire, redire, raconter p. 41 E1 à E6 : Ecrire (l’écrit se construit en même temps que la lecture) dont p. 45 : E5 : liste des 45 mots les plus fréquents. 28 S'y ajoutent les fiches p. 15 à 28 - Livret 2 - Prévention de l'illettrisme accès au document « apprendre à lire et à écrire au CP » : www.bienlire.education.fr/04-media/documents/livret_dispositif_cp.pdf - Identification des mots : voie indirecte voie directe - Enrichissement lexical - Compréhension - Lecture à voix haute - Production de textes - Acculturation au monde de l'écrit Livret 2 Privilégier la dimension métacognitive : réfléchir sur les procédures utilisées savoir ce que l'on apprend, pourquoi, comment • le sens de l'activité • le fonctionnement de ses propres procédures 29 Liaison Ecole / Collège Intervention de Francis JACQUET et Béatrice LESPINASSE, coordonnateurs R.E.P. Les résultats des évaluations nationales CE2 et 6ème constituent une photographie de la ZEP de Saint-Dizier à un moment donné, et permettent de dégager des pistes de travail. 1. Les textes CE2, 6ème Manque de connaissance du sens des phrases. Non maîtrise des outils de la langue. Les évaluations de septembre 2003 confirment la nécessité de porter une attention particulière à la compréhension. Pour exemple, les réponses des élèves à certains exercices (exercice 16 - Français CE2 et exercice 14 - Français 6ème ) Evaluations CE2 – Exercice 16 – observation des réponses de 22 cahiers Le petit chat C’est Il, il ( 72,8 %) un ( 95,5 %) le ( 4,5 %) Evaluations 6ème – Exercice 14 – observation des réponses de 82 cahiers. ( code 1 – code 4 - code 9 – codes 0 ) petit chat très futé ( 40,9 %) . %) ; gaté ( 4,5 %) futée (40,9 blan ( 9 %) ; discéte ( 4,5 %) sans réponse (0 %) se cache dans mes papiers. Il est blanc ( 54,6 %) blans ( 18,2 %) ; blan ( 4,5 %) ils ( 9,1 %) ; est ( 9,1 %) est ; il ; nez ( 18,2 %) sans réponse (4,5 %) elle ( 4,5 %) ; dans ( 4,5 %) comme la neige et doux comme la soie. ( code 1 – code 8 – code 2 – codes 9, 0 ) l’ (80,5 %) A la fin, Robinson n’en pouvait plus d’attendre en surveillant un (4,9 %) horizon vide. Il décida les (3,7 %) autres réponses (9,7 %) : cet, une, d’, mon, ont, dans, en, de. sans réponse (1,2 %) la ( 58,5 %) d’entreprendre une (37.8 %) construction d’un bateau assez important pour rejoindre la côte du autres réponses (2,5 %) : son, on. sans réponse (1,2 %) sa (29.3 %) des / ses la (52.4 %) Chili. Pour cela, il lui fallait (93,9 %) outils. Il se résigna donc, malgré une (8,5 %) répugnance, à un (3,7 %) autres réponses (7,4 %) : autres réponses (2,4 %) : les, on. sans réponse (0 %) son, ses, ont, c’est, à la, aucune. sans réponse (2,4 %) visiter l’épave de La Virginie pour en rapporter tout ce qui lui serait utile. Il réunit avec Sans lui ( 68,2 %) , je m’ennuie. C’est un ami ( 59,1 %) il ( 9,1 %) ;elle ( 4,5 %) sans réponse (18,2 %) amie ( 9,2 %) fidèle ; chat ; cha ( 13,5 %) sans réponse (18,2 %) fidèle, silencieux et discret. 20 REP St-Dizier 02/2004 des (73,2 %) une (50 %) quelques (0 %) des (15,8 %) plusieurs (0 %) lianes douzaine de rondins en une sorte de radeau, instable certes, de (8,5 %) les (13,4 %) autres réponses (23.3 %) : en, ses, par, ces, et, les, la, ont, et une, et des, en une. une (4,9 %) sans réponse (2,4 %) autres réponses (6,1 %) : de 69,5 %) ces, ses, on, lui. des (17.1 %) sans réponse (2,4 %) une (4,9 %) mais cependant utilisable à condition qu’il n’y ait pas les (4,9 %) vagues. REP St-Dizier autres réponses (3,6 %) : on, et des, très ; sans réponse ( 0%) 02/2004 Exercice 16 : retour page 6 39 Exercice 14 : retour page 17 2. Les travaux de Robert Guichenuy. Lecture des fiches. Réactions : les réunions d’harmonisation : sous quelles formes ? et comment pour être efficaces ? Ça n’est pas suffisant de faire : ¾ ¾ ¾ L’observation des résultats des évaluations. La composition des classes. Lien avec le directeur d’école : infos indirectes. 3. Pour être efficace : Etre dans la norme. Travailler par équipe 1er degré et second degré sur une compétence prédéfinie. 30 Une rupture est nécessaire mais pas une cassure ; le passage doit être harmonieux. Méthodologie, échanges de pratiques, les échanges de manuels avec analyse. Quelques pistes : Des fiches sont élaborées par les maîtres de CM1, CM2, les professeurs de français et de math de 6 et 5ème auxquels s'ajoutent les professeurs volontaires des autres disciplines. Ces fiches sont utilisées par les enseignants pour suivre le travail de devoir en devoir. Ces fiches sont facilement compréhensibles pour les élèves, les parents, les autres enseignants. (relations sur ce qui se fait à l'école, si les parents comprennent les résultats, ils s'intéressent à l'école, au travail de leur enfant, l'enfant s'en trouve remotivé et valorisé.) ème Entendre, lire, comprendre, exécuter consignes et énoncés Evaluations : date +/date Séparer, tirer les informations, les questions, les conclusions Retrouver les mots clés, les mots importants Comprendre le vocabulaire Reformuler la question +/- date +/- A chaque devoir, l'enseignant indique la date et + si l'élève obtient au moins 70% (75% chez d'autres équipes, mais pas de la même ville) de réussite ; en dessous de 70% de réussite, on inscrit -. En 6ème, repérage des élèves en difficulté grâce aux évaluations nationales. Puis on effectue une remise à niveau avant la leçon. (1 heure ou 2) Enfin se déroule le cours sur la compétence retenue. On évite l'échec, le découragement, les élèves ayant fait la remise à niveau peuvent devenir moteurs dans le cours, et s'en trouvent valorisés. Dans l'équipe de professeurs, l'un d'entre eux se charge de sortir la liste des élèves en difficulté sur la compétence particulière qui sera travaillée prochainement, de façon à déterminer les élèves à remettre à niveau. 3 groupes : 2 en français et 1 en mathématiques. Consigne : qu’attendez-vous d’un élève de 6ème ? ¾ Faire part des programmes 6ème. ¾ Déterminer 3 ou 4 compétences normalement acquises en CM2 indispensables à l’entrée en 6ème : à savoir que 100% des élèves devront les maîtriser à 80%. Les attentes : Les attentes des collègues du primaire sur o l’accueil en 6ème des élèves de l’école élémentaire ? o les élèves en difficultés ? o l’attention qu’on leur porte ? o l’heure de vie de classe à gérer autrement : le CPE, l’infirmière. o leur apprendre le système de fonctionnement. Observations de séances entre enseignants du premier degré et le second degré. 31 Groupe 1 Français : Harmoniser le lexique professionnel en français. Le métalangage. Exemple : introduction = situation initiale. Les connecteurs = mots de liaisons. Les déterminants. Comprendre l’organisation logique d’un texte. 1. Compétence : Identifier les référents des substituts lexicaux et pronominaux : « Viens avec moi dit le loup à la petite fillette. » « Non, répondit la fille. » synonymes : un GN. Un nom sujet par un pronom personnel « Marie épluche les pommes de terre » « elle…groupe sujet singulier. « Marie et Jeanne épluchent les pommes de terre. » Elles épluchent pluriel ? « Pierre, qui vient d’avoir dix ans, est le plus grand de la classe » relatif qui. « Le petit prince apprivoise le renard pour qu’il l’apprivoise. » le l, la les l’ y, en Pronoms. « Il est né en Russie ; il a passé son enfance là-bas » adverbe de lieu. « GP amène Pierre, Arthur et Tom jouer au parc. Les enfants s’en donnent à cœur joie. Terme générique ou catégorisation. Numéraux Groupe 2 Français : 1. Compréhension globale d’un écrit ou d’un message (écrit et oral). Saisir l’essentiel d’un texte lu. Identifier les difficultés, les obstacles? Décliner les compétences qui sont en jeu. 2. Savoir produire un texte qui pourrait être une réponse. Groupe 3 Mathématiques : ¾ ¾ ¾ ¾ ¾ Compétences : savoir effectuer les trois opérations addition, soustraction, multiplication sur les nombres entiers. Traiter mentalement le calcul simple, sur les entiers. Savoir utiliser règle, équerre, compas. Repérer et reconnaître parallèles et perpendiculaires. Connaître les tables. 32 L’enseignement de la lecture du cycle 1 au cycle 3 : apprendre à comprendre Conférence de Roland GOIGOUX, Maître de conférence à l’IUFM d’Auvergne mercredi 24 Mars 2004 - Amphithéâtre CRDP Reims Roland Goigoux effectue des recherches sur la lecture, la prévention de l’illettrisme. Il a participé à la conférence de consensus organisé par le PIREF (Programme Incitatif de Recherche en Education et Formation) sur l’enseignement de la lecture de décembre 2003, dont on peut lire les conclusions sur : http://www.bienlire.education.fr/01-actualites/document/recommandations.rtf La commande du CAREP pour la conférence de ce 24 mars 2004 portait sur les points suivants : • • • • faire le point sur quelques facettes de ces éléments de consensus. intéresser des enseignants de la maternelle au collège. s’intéresser aux élèves qui ont le plus besoin de l’école. exposer des éléments pratiques et utilisables. Tous les enseignants n’aident pas les élèves de la même façon. C’est ce que l’on connaît sous le terme d’ « effet maître ». On ne sait pas exactement ce qui fait la différence. Emission d’une hypothèse : une part de ce qui fait la différence réside dans le fait que certains enseignants enseignent des habiletés intellectuelles évaluées, mais inégalement enseignées. Notre enseignement prend-il en charge ces habiletés qui ne sont pas requises ? Pour déchiffrer, il faut établir des relations entre code oral et code écrit (entre phonème et graphème). Plus les élèves sont capables de manipuler les unités phonologiques, mieux ils pourront effectuer ces relations. Ce que l’on évalue est différent de ce que l’on enseigne. Exemple : évaluation de la phonologie dans les évaluations nationales GS/CP. Il est important que les enseignants sachent ce que recouvrent ces évaluations, mais il est difficile de les faire passer à tous les élèves. Aussi, pour avoir une représentation de ces évaluations, ils peuvent les faire passer à un groupe de quatre élèves : un d’un bon niveau, un d’un niveau moyen et deux de niveau faible. (exemple du repérage d’une syllabe commune dans la fiche ECPABD01 (page 23), où l’on demande à l’enfant de montrer le dessin - parmi ceux d’un CHIEN, d’un PONT, d’une NOIX - où cela se termine comme dans BIEN.). Qu’a-t-on fait avant pour que tous les élèves maîtrisent ces tâches phonologiques ? Il y a des habiletés qu’on évalue qui n’ont pas nécessairement été travaillées auparavant. Dans la recherche de rime avec les prénoms du genre : Je m’appelle Nicolas J’aime bien le chocolat les élèves peuvent très bien donner d’autres réponses. Pour donner une bonne réponse, il faut être capable de : o inhiber le traitement sémantique pour ne pas dire ce que l’on aime vraiment (Ö les frites !). débrayer le sens pour manipuler des unités qui n’ont pas de sens. o décomposer son prénom en syllabes. 33 o en extraire la syllabe finale. o rechercher dans son lexique mental un mot qui finit de la même manière. En résumé, il faut déjà tout savoir pour en tirer bénéfice ! Soulignons ici un malentendu : Ce n’est pas parce que c’est drôle et attractif que c’est pertinent pour les apprentissages. Ces tâches doivent être conservées pour l’issue d’un travail, pour un réinvestissement. Pour chaque tâche proposée, il faut chercher quelles sont les habiletés requises, les habiletés travaillées et les habiletés évaluées. Compétences pour comprendre un texte : 1 - compétences cognitives générales (mémoire, attention, raisonnement)1 2 - compétences pour identifier des mots écrits (automatisation de ces procédures) 3 - compétences linguistiques (syntaxe et du lexique de la langue) lexique : On a déterminé que l’âge de 8 ans était l’âge auquel l’acquisition de mots nouveaux basculait de l’oral à l’écrit ; les efforts sont-ils faits pour enrichir le vocabulaire, de la maternelle au CM2 ? Quel que soit leur niveau de lecture, il faut continuer à apporter des textes nouveaux pour enrichir leur lexique. syntaxe : la lecture permet de nombreuses compensations ; la connaissance du monde supplante les carences. Les éléments de ponctuation constituent une aide à la compréhension. Ainsi, les tirets (-) sont un indicateur de dialogue pour certains élèves, alors qu’ils peuvent être un indicateur de liste dans un texte. La ponctuation aide le lecteur à traiter le fil de la suite des mots. Son traitement n’est pas assez travaillé pour la compréhension du texte. Les éléments de la ponctuation et leurs statuts sont enseignés surtout pour le versant production d’écrit, peu pour le versant réception. 4 - compétences textuelles (cohésion textuelle) L’information est reprise et avance d’une phrase à l’autre. Il s’agit de mettre ensemble tout ce qui va ensemble (créer des liens). Exemple : Certains événements arrivant à un moment donné dans un texte ne peuvent se comprendre qu’en faisant référence à des indices donnés plus haut dans ce même texte. Reprises anaphoriques : les désignateurs effectuent des reprises sous des mots différents du même personnage, de la même chose. (Jean et Marie, ils, les enfants, eux, …) 1 Aider les enfants à comprendre, du texte au multimédia. M. FAYOL et D. GAONAC’H, Hachette Education, coll. Profession enseignant 34 5 - compétences référentielles (connaissances encyclopédiques et culturelles) Ce sont toutes les connaissances - pré supposées - dont les élèves ont besoin pour comprendre le texte. Il s’agit d’identifier les ingrédients requis simultanément pour comprendre, de façon à ne pas se mettre dans une situation où les élèves sont débordés par le cumul des difficultés. Le travail en amont d’aide à la compréhension d’une œuvre littéraire est à privilégier. Quelques pistes pour travailler la compréhension : reformulation, lecture, décodage, questionnaires La compréhension met en jeu beaucoup de choses. En maternelle, si on lit le texte à haute voix, on annule le point 2 (compétences pour identifier des mots écrits), et pourtant les élèves travaillent sur des textes écrits. Comprendre, c’est effectuer un travail de reformulation, c’est dire autrement la même chose. Demander à l’enfant : « comment peux-tu savoir si toi tu as compris ? » C’est ce que traduit le slogan : « LIRE C’EST TRADUIRE ». On reconnaît que la langue écrite est distante de la langue orale familière aux élèves. La qualité d’un bon repreneur est centrée sur les idées du texte et non sur la reprise des mots du texte. Il faut une bienveillance par rapport à la mise en mots des élèves pour qu’ils puissent continuer à s’exprimer (pas trop de référence normative) DANGER des questionnaires écrits qui ne permettent pas à l’élève de s’autoriser à utiliser ses propres mots pour répondre. Procédure qui explique pourquoi l’explicite passe mieux dans les évaluations - voir l’analyse des évaluations CE2 en page 3 et suivantes de ce document) Il s’agit de rééquilibrer les tâches de questionnaire (dosage entre explicite et implicite) et les tâches de reformulation (synthèse, résumé)2 Les compétences pour une bonne qualité de ces inférences : ¾ la pertinence des connaissances antérieures du lecteur. ¾ la fiabilité de ses traitements linguistiques, notamment des indices textuels de cohésion. ¾ la conscience que le lecteur doit avoir de la nécessité d’aller au-delà de l’information explicite du texte. Il faut faire l’inventaire de toutes les habiletés nécessaires pour comprendre un texte. Certains enseignants disent : « S’ils ne font pas attention, c’est qu’ils (c’est parce qu’ils) ne comprennent pas, il faut d’abord les socialiser. » Il s’agit de déterminer le rapport connu / inconnu. Lorsqu’il y a trop d’inconnu, l’enfant est submergé. On envisage de fonctionner à l’envers : travailler avant pour que les enfants puissent rester dans le travail collectif. ¾ augmentation de la part de connu en racontant et non en lisant l’histoire avant. 2 op. cit. 35 ¾ régulation de la syntaxe qui devient alors une syntaxe orale. Intervenir avant pour permettre à tous de profiter du moment collectif. (à lier avec le travail de remise à niveau avant la leçon évoqué par Robert Guichenuy) De la même façon, le décodage des mots freinant les mauvais lecteurs, il s’agit pour les maîtres d’identifier tous les mots susceptibles de poser des problèmes de décodage. Ces mots sont écrits au tableau avant, et un travail préliminaire est effectué sur le décodage, pas sur le sens des mots. Ce sont toujours les mêmes élèves qui sont pénalisés par la multiplicité des tâches. On constate que la vitesse d’identification des mots isolés peut varier dans un rapport de 1 à 6 fois le temps le plus court pour les meilleurs lecteurs. Cette vitesse traduit le degré d’automatisation d’identification des mots. L’enfant dispose de ressources intellectuelles inextensibles. Dans le cas d’un bon lecteur, l’identification des mots mobilise peu de ces ressources car cette tâche est effectuée rapidement, et l’essentiel des ressources est utilisé au traitement local des mots (pour en faire des phrases) puis pour se faire une représentation mentale cohérente du texte (schéma A). Ainsi donc, dès lors que l’identification des mots est trop lente, l’enfant ne dispose pas d’un temps suffisant pour mener le processus à son terme (schéma B). A représentation mentale du texte B représentation mentale du texte traitement local des mots traitement local des mots identification des mots identification des mots Etudier le code est un axe de la lecture nécessaire mais pas suffisant. Pour l’automatisation, c’est la pratique qui fait la différence. C’est la quantité de lecture, d’un élève à l’autre, d’une classe à l’autre, qui fait la différence. D’où l’importance de la réitération de l’activité de lecture. Pour les tâches de lecture à haute voix, il faut une grande quantité sur le même matériau, et on a besoin de réitérer. Exemple de pratique d’une activité de lecture à voix haute par 4 ou 5 élèves aux autres élèves de la classe, qui ne connaissent pas le texte. Pour préparer cette activité qui aura lieu en fin de semaine, le maître consacre un temps (¼ d’heure) chaque jour de la semaine pour lire le texte, l’expliquer aux 4 ou 5 élèves. Ces enfants connaissent bien le texte, on travail avec le magnétophone pour s’écouter, se corriger. C’est un travail de segmentation, un travail intensif, systématique qui est réalisé. 6 - Compétences stratégiques d’auto régulation. La construction de la représentation mentale s’effectue au fur et à mesure que l’on avance dans le texte. Les bons compreneurs ralentissent, s’arrêtent, reviennent en arrière. 36 Les mauvais compreneurs avancent régulièrement ; pour eux, réussir la tâche consiste à arriver à la fin du texte. Le bon compreneur a la possibilité de faire évoluer la représentation mentale. Il effectue une remise en cause de la représentation initiale. Il a la capacité à traiter une information nouvelle dans le cours du texte pour réorganiser sa représentation. Les élèves doivent savoir ce qu’on peut faire pour mieux comprendre : travail sur les procédures, les stratégies. A l’école, ce qui est motivant, c’est apprendre. Il faut nommer clairement les difficultés de compréhension pour que les élèves en prennent conscience, qu’ils soient vigilants et réinvestissent sur des textes présentant le même type de problème de compréhension, donc essayer de nommer les difficultés de compréhension qu’on a dépassées. Pour cela, on amène un texte nouveau, et il s’agit de trouver en quoi ce second texte présente la même difficulté que le premier. Il n’y a pas une bonne réponse et des réponses fausses : il y a des degrés de compréhension. Une réponse peut être juste jusqu’à un certain endroit du texte. Le lecteur sera mis en alerte par un connecteur (mais, …), un élément nouveau ou une information « suspecte ». Il s’agit de trouver les bonnes cibles : quels sont les problèmes de compréhension récurrents qui ont besoin de ce type de travail ? exemple : la causalité. Il faut avoir la mémoire des évènements : on peut rajouter des phrases dans le texte pour exprimer ce que le texte ne dit pas (expliciter l’implicite). cause conséquence l’arbre se voûte les autres arbres sont plus grands que lui exercice sur un texte connu : - trouver la cause d’une conséquence donnée, - trouver la conséquence d’une cause donnée. On peut pratiquer un travail similaire avec - les anaphores, - les résumés, - les questionnaires : donner des questions avec des réponses justes. Problème : comment a-t-on fait pour trouver la bonne réponse ? Surligner les mots du texte qui permettent de trouver la bonne réponse. Puis effectuer un travail sur les procédures : recopier, reformuler, réunir des informations à plusieurs endroits du texte, utiliser des connaissances préalables. Réinvestissement avec production de questions, classement de questions par leur degré de difficultés, classement de réponses. Il faut travailler les mêmes habiletés en ne faisant pas changer tous les paramètres à la fois. 37 Questions du public : 1. Les albums, la littérature de jeunesse font appel au magique, au merveilleux. Tout et n’importe quoi peut arriver. N’est-ce pas la porte ouverte pour entraîner les enfants à donner des réponses qui ne seraient pas raisonnablement recevables ? Il faut déterminer ce que le texte autorise, n’autorise pas. Le danger, c’est que le maître aille au 3ème degré, seul ou avec les quelques élèves qui y vont également. Le garde-fou, c’est la mobilisation des connaissances sur les genres. Il y a un degré d’acceptabilité, d’exactitude à respecter. 2. Catégorisation (utilisation du jeu CATEGO) : quelle différence entre l’objectif à atteindre et piocher dans la boîte ? Pour les enfants, l’objectif c’est de piocher dans la boîte. L’attention des enfants doit être centrée sur la tâche. On demande beaucoup aux élèves de procéder à une catégorisation : ils n’ont pas besoin d’énoncer les critères. Leur donner du matériel déjà trié (le travail est déjà fait) et alors l’enjeu est d’identifier les critères. Il faut chercher les liens qui unissent les objets. Les objets sont dans une boîte, sortis un par un. Ajouter un objet ? Il faut énoncer les critères, justifier. 3. Se centrer sur une tâche bien définie. Quelle planification des séquences dans le temps ? Il n’y a pas encore de réponse à cette question. Ce travail fait partie d’un travail de recherche, d’innovation, de formation où tout est mené simultanément. Il y a accumulation de données dispersées. Cependant, on peut donner quelques pistes. Par exemple, sur les questionnaires, on peut mener un travail d’une dizaine de séquences d’une heure environ, sur un cycle de 5 à 6 semaines. Les élèves s’approprient le mode de réflexion mis en route au bout d’un mois et demi. Ils pratiquent des analogies : « c’est comme dans … » Quelques outils : Livre PHONO (Hatier, GOIGOUX / CEBE / PAOUR) Il s’adresse à tous, s’utilise avec toute la classe, propose une planification, propose des tâches nouvelles. (¼ d’heure 2 à 3 fois par semaine.) Jeu CATEGO (Hatier, GOIGOUX / CEBE / PAOUR) Il dispose d’un « imagier » qui sert aussi de support pour les exercices proposés dans PHONO. 38 Liaison Ecole / Familles Familles en rupture avec l’école Intervention de Michèle COULON, responsable du CAREP. Présentation du CAREP : Le Centre Académique de Ressources pour l’Education Prioritaire a été créé il y a trois ans pour : accompagner responsables et coordonnateurs de REP, animer la réflexion, le pilotage, accompagner les enseignants, proposer des ressources, notamment par l’organisation de conférences, la réalisation de vidéos pour exploitation en stage, mise en ligne de documentations sur le site du CAREP. Réflexion commune : Quels problèmes de relation avec les familles rencontre-t-on ? Quels éléments d’explication peut-on donner ? problèmes pas de relation. explications le vécu des parents à l’école a été un échec : ils n’ont pas envie d’y retourner. agressivité, réclamations, nécessité d’aller vers les parents. décalage avec leur projet de vie : ils ont des ambitions différentes, ou pas d’ambition. difficultés à se projeter. grande attente des parents, trop grande attente de la part de l’école. problème de communication. demande d’éducation en plus de l’enseignement. volonté de relation est-ce qu’on sait les écouter et les comprendre ? difficulté de suivre les contraintes. présence irrégulière. problème de langage. peur d’être jugé par l’enseignant. trop de confiance. pas assez de confiance. difficulté de saisir les occasions, de les créer. vie difficile, déstructurée. repères différents, ou manque de repères. les parents ne croient plus en l’école. Les relations dépendent • des personnes : parents, enseignants. • des niveaux : de la maternelle au lycée. • de la confiance : trop ou pas assez. 39 inégalité sociale / inégalité scolaire : les thèses du handicap socioculturel. Il s’agit plus de différences que de manques. Les enseignants font preuve d’ethnocentrisme : ils se déclarent comme étant la norme, et face aux parents, il y a donc manque, défaillance. Que fait-on alors ? changer les parents ? combler les manques ? Référence à la conférence de Daniel THIN, sociologue, université de Lyon. « école et familles populaires : pourquoi le malentendu ? » (cassette vidéo disponible au CAREP) « Il faut changer notre point de vue. Une relation est le lieu d’une confrontation entre deux ensembles de logiques différentes, divergentes. D’un côté, la logique scolaire, avec assez de culture, de l’autre, la logique sociale, avec des familles sans culture. Or, ces familles ont des manières qui ont du sens quand on se place de leur point de vue. » Les malentendus naissent du manque de compréhension d’une logique à l’autre. Confrontons notre façon de voir à celle des parents sur 3 thèmes : 1. l’autorité. 2. le suivi de la scolarité. 3. la définition que l’on donne du travail et du jeu. 1. l’autorité Caractéristiques de notre autorité à travers deux situations : Vous surprenez votre enfant de 14 ans dans la rue avec une cigarette à la bouche. Comment réagissez-vous ? • • • intervention différée ou non, lui signifier qu’il a été vu. discours : argumentation, information, prévention des risques. a-t-on fait quelque chose avant (puisqu’on pouvait s’y attendre) => discours avant l’incident. Vous êtes convoqué par le C.P.E. car votre enfant a été insolent à plusieurs reprises envers des professeurs. Comment réagissez-vous ? • • • • confiance à l’institution dans un premier temps. rencontre avec le C.P.E. discussion avec l’enfant pour avoir sa version, savoir pourquoi il en est arrivé là, sans lui donner raison. rappel des règles. Conclusion : Nous sommes davantage dans le discours, le dialogue, dans la prévention (faire intégrer les règles avant), dans l’apprentissage de l’autonomie, dans la responsabilisation de l’enfant (il devra assumer les conséquences de ses paroles et actes). 40 Etude de paroles de parents. l’autorité o les enfants sont sous le regard, à proximité. L’exercice de l’autorité passe par la présence des parents ou d’un tiers délégué (voisin,…) o crainte de l’autre, des « mauvaises fréquentations ». o impulsivité : la « baffe » qu’on avoue être partie toute seule… o des limites assez rigides. Problème à l’école : Sur ces bases, les parents ont délégué leur autorité fondée sur la présence à l’enseignant. Ils ne comprennent pas pourquoi ils devraient intervenir ou réagir par rapport à un événement survenu à l’école. Chez l’enfant, ce type d’autorité peut développer le « pas vu, pas pris ». Pour Daniel THIN, ces familles sont décrites soit trop laxistes, soit trop sévères, les enfants disposant d’une liberté assez grande, avec malgré tout des limites très strictes. Ces familles encouragent leurs enfants à travailler en avouant leurs propres difficultés / échecs en tenant le discours contradictoire : « profites-en, car pour moi c’est dur », « travaille bien, car pour moi c’est dur. » La contrainte extérieure : « les enfants, faut être derrière… » La sanction vise d’abord à faire cesser l’acte dérangeant ou réprimandé ; elle prime sur la justification de la sanction, elle vise plus l’acte et la conséquence de l’acte que l’intention qui se trouve derrière l’acte. Sans la présence physique des parents, l’autorité ne semble pas pouvoir s’exercer. Les parents ne pensent pas pouvoir agir à distance. Rappel rituel de l’autorité par les mots : « qui commande ici ???... qui c’est le chef ???... ». Par exemple, lorsqu’une mesure de placement est acceptée par la famille (même après une première résistance), cela traduit la disqualification des parents : « puisque tout ce que nous avons fait ne convient pas, prenez notre enfant en charge. » Leurs pratiques n’étant pas agréées par l’école, il y a disqualification des parents : o par l’école o par eux-mêmes o par leurs enfants. Le danger de la confrontation : Pour certains enfants, il peut y avoir disqualification de l’autorité parentale sans que pour autant l’autorité de l’école prenne le relais. Ces enfants n’obéissent plus à personne. L’autorité de la rue peut encore interférer sur ces deux modes d’autorité. 41 2. le suivi scolaire : différentes attitudes : o ne pas faire, ne pas s’en occuper, soit parce qu’ils ne peuvent réellement pas (conditions de vie, travail), soit parce qu’ils ne se pensent pas compétents (j’ai peur de le faire tromper) o suivre de très près, au point de s’acharner. o passer le relais à quelqu’un, déléguer (familles, voisins, copains,…), achats pouvant aider (encyclopédies, …) Remarque : ces attitudes conviennent à tous les milieux. Qu’est-ce que cela veut dire par rapport à nos pratiques ? 3. le travail / le jeu : Le travail : o le travail à l’école se limite au français et aux mathématiques. o le travail est rébarbatif, long, pénible, se passe dans la douleur, demande du temps. Le travail scolaire apparaît comme une contrainte assimilée au travail (pénible) des parents. Le jeu est associé à la notion de plaisir. o chatouilles, bagarres : plaisir physique. o le jeu éducatif est fort peu présent. Le jeu, c’est le plaisir de fonctionner intellectuellement. Cela explique la réticence des parents par rapport aux projets, à l’apprentissage par le jeu car on n’apprend pas quand ce n’est pas pénible. Les classes de découvertes sont assimilées à des vacances, les sorties pédagogiques à des promenades. 42 Quelles pratiques pédagogiques peut-on proposer qui prennent en compte les caractéristiques des enfants des milieux populaires ? Exploitation de la conférence de Sylvie Cèbe du 13 mars 2002 Cassette vidéo disponible au CAREP Intervention de Michèle COULON, responsable du CAREP. Ces recherches s’inscrivent dans un travail commun à Daniel THIN, Roland GOIGOUX, Sylvie CEBE et Jean-Louis PAOUR, qui ont élaboré trois outils : 1. CATEGO, jeu de catégorisation, Hatier. 2. PHONO, livre pour le travail de la phonologie, Hatier, bientôt disponible. 3. COMPARER DES COMPARAISONS, encore à l’étude, non disponible. Remarque : Le terme de « familles populaires » ne contient pas ici de notion péjorative. Il est préférable au terme de « familles défavorisées » qui inclut un jugement de valeur, et au terme de « familles ouvrières », car tout le monde n’est pas ouvrier et, de plus, la culture ouvrière se perd. Quels obstacles, quelles difficultés rencontrent les élèves qui nous posent le plus de soucis ? le manque d’attention. la pauvreté du vocabulaire. l’instabilité, l’agitation. le manque de disponibilité. la difficulté de compréhension. l’impulsivité à donner un résultat immédiat. le manque de sens donné aux apprentissages. la fatigue. l’absence de conscience de leurs stratégies, l’absence de stratégies. la réussite au hasard. l’écart entre les pratiques familiales et les pratiques scolaires. Pour Sylvie Cèbe, tous les enfants n’arrivent pas à l’école maternelle avec les mêmes compétences. L’école exige des compétences qu’elle ne fait pas construire. Certaines pratiques éducatives familiales produisent des compétences plus rentables à l’école. l’obéissance : respect de la loi (le père), soumission. On la trouvait il y a 50 ans dans les milieux favorisés, aujourd’hui dans les milieux populaires. l’esprit critique, l’autonomie, l’exploration. Aujourd’hui, dans les milieux favorisés. 43 Le niveau social est défini par le niveau d’études de la mère. Dans l’exemple donné par Sylvie Cèbe, concernant la réalisation d’un puzzle, on distingue deux types d’attitudes : dans les milieux favorisés, on privilégie le développement des stratégies. La compréhension de la tâche par l’enfant prime sur le résultat immédiat. dans les milieux populaires, c’est le résultat immédiat qui compte, on voit même des mamans qui font le puzzle à la place de l’enfant quand elles voient qu’il n’y arrive pas. Elles procèdent davantage par injonctions. On retrouve ces différentes attitudes chez les maîtresses. Certains élèves arrivent préparés à ce qui les attend à l’école, car à l’école, on communique, on parle, on discute. Les difficultés pointées sont liées au comportement des élèves face au travail. (voir Goigoux => il s’agite car il ne comprend pas). L’entrée n’est pas par la socialisation, mais par les apprentissages. Hypothèse de travail de Sylvie Cèbe : Les élèves n’ont pas réussi à contrôler leurs apprentissages, donc ils ont un comportement perturbé. Il faut privilégier une entrée par le savoir, les apprentissages, plutôt que par le comportement. On va leur apprendre à auto réguler leurs apprentissages. On constate que lorsque les difficultés de compréhension disparaissent, les difficultés de comportement diminuent. Apprendre à comparer des comparaisons Maîtriser des stratégies pour arriver, réaliser les comparaisons. Positionner un travail à faire par rapport à ce que l’on a déjà fait, à ce que l’on connaît. CATEGO S’interroger sur les procédures utilisées par les enfants pour déterminer, par exemple, le point commun entre 6 images (animaux). En maternelle et en élémentaire, on passe beaucoup de temps à trier, classer, catégoriser, sans pour autant expliciter les démarches qui leur ont permis de donner la réponse. Catégoriser des objets concrets, mais aussi des objets abstraits, comme les consignes de l’école. Méthode de travail : On donne les objets déjà triés et les enfants doivent trouver le(s) critère(s). (lien avec Goigoux – question du public n°2, page 36 : travailler sur la tâche accomplie). Rendre l’enfant conscient de la stratégie qu’il emploie et le rendre conscient de la flexibilité, c’est-àdire l’évolution de la représentation (voir Goigoux - § 6, pages 34 et 35). Ce n’est pas un outil de la langue, mais il a de nombreuses conséquences sur le langage. 44 COMPARER DES COMPARAISONS Matériel dépouillé, épuré : au recto de chaque feuille, le modèle, au verso, les cibles. (ensemble de 15 leçons recto/verso, modèle/cible). 1ère étape : fabrication d’images mentales. encodage du modèle : analyser l’objet, le retenir, le mémoriser. affiner la cible. flexibilité par rapport à une consigne. Pour un réinvestissement, ne pas trop varier les supports. La comparaison est à l’origine de toute activité, scolaire ou non scolaire. L’activité de comparaison régule. 2ème étape : transposition analogique. 45 L’enfant et la peur d’apprendre - Serge Boimare Intervention de José FRAGA, maître E, RASED Ecole Camus. BOIMARE, S. (2000, 2° ed). L’enfant et la peur d’apprendre. Paris : Dunod. Fiche rédigée par Isabelle Mauger (stagiaire CAPSAIS E - 2002-2003) Serge Boimare est instituteur spécialisé, rééducateur, psychologue clinicien, directeur pédagogique du Centre Claude Bernard à Paris. Quelle force mystérieuse peut pousser des enfants intelligents et curieux à ne pas mettre en oeuvre les moyens dont ils disposent dans le cadre scolaire ? I - C'est la situation d'apprentissage elle-même qui déclenche des peurs pertubant l'organisation intellectuelle. II - Il est illusoire de vouloir lutter contre une inquiétude trop profonde avec des outils pédagogiques ordinaires. III - La médiation culturelle réconcilie les élèves en difficulté avec le savoir scolaire. Serge Boimare constate tout d'abord qu'il ne faut pas chercher le problème dans notre attitude pédagogique (directivité / non directivité ? Autorité / autogestion ? Exercices cadrés / créativité ?), mais il relève deux points essentiels : -1) Le manque de contraintes extérieures réveille le désordre intérieur (angoisse, vide, abandon) de l'élève en difficulté. -2) Les forces qui sont nos tremplins habituels de la relation pédagogique (désir de grandir, de construire, du plaisir de connaître, de s'identifier à l'adulte) sont parfois submergées par des pulsions plus fortes qui poussent à détruire, à répéter, à souffrir, à ne pas vouloir faire de liens, à refuser de se soumettre, même chez les plus jeunes. I - S'il existe une méthode pour remettre ces intelligences en marche, pour réconcilier les enfants avec le savoir, elle ne peut être que complexe. Le traitement de la difficulté d'apprentissage doit prendre en compte la globalité du problème : dimensions et répercussions dans le domaine psychologique et dans le domaine pédagogique, ces deux volets étant intimement liés dans l'inscription d'une difficulté que dans sa résolution. - 1ère source de difficulté : Ordre instrumental (voir page 41) a) Instabilité psychomotrice : agitation, mouvements parasites qui accentuent la difficulté à se fixer sur une tâche, mais aussi le contraire, inhibition, repli sur soi, endormissement,... b) Déficit des repères identitaires : Les grands repères organisateurs de la pensée sont trop flous pour servir de point d'ancrage à la connaissance dispensée en classe, repères identitaires ou psychomoteurs. Lorsque l'élève ne connaît pas son environnement proche, son histoire personnelle, ses racines, sa filiation, sa langue et les règles de communication avec l'autre, l'inscription des savoirs de base se fait sur du 46 sable mouvant. Nous ne pouvons pas transmettre de connaissances non plus lorsque les données temporelles sont perturbées : différence des générations, utilisation de liens de causalité, idée de la durée et de l'étape nécessaires à la construction des savoirs. L'enseignant se sent découragé face à une impression de dispersion, d'absence de liens, de points d'appuis insuffisants. c) Pauvreté des stratégies cognitives : Lorsqu'il y a échec sévère, l'élève évite, voire fuit devant toute activité d'élaboration intellectuelle, il refuse la réflexion et le retour sur soi, appauvrissant considérablement les stratégies utilisées pour accéder à la connaissance (recherche, construction avec essai-erreur, mise en place d'hypothèses ou application de règles). Il répond par l'esquive, l'utilisation de recettes magiques, de placages conformistes, de répétitions stériles...qui deviennent au fil des ans des automatismes devant toutes propositions d'élaboration. - 2ème source de difficulté : Ordre psychologique, comportement devant l'apprentissage a) Le seuil de tolérance à la frustration est insuffisant : Apprendre c'est d'abord rencontrer des limites et des règles, c'est se confronter avec ses insuffisances, abandonner ses certitudes, intégrer un groupe, être comparé, jugé, se soumettre. Pour celui qui grandit et se construit sans repères ni contraintes, sur le refus de la frustration, cela n'est pas évident à admettre. L'enseignant qui privilégie l'énigme, la recherche, à utiliser l'erreur si souhaitable avec les enfants qui apprennent normalement, rencontre alors malaise et rejet, démission brutale accompagnée d'une perte de l'estime de soi et de dévalorisation. Cela se retourne contre le cadre et l'enseignant qui "explique mal". b) Difficulté à trouver la bonne distance relationnelle avec celui qui détient l'autorité : Le pédagogue qui travaille avec des enfants en difficulté doit avoir une disponibilité psychique suffisante pour répondre à des demandes d'aide perverties par la quête affective et la provocation de l'élève, sans rompre le dialogue, sans se sentir blessé, sans se laisser manipuler,... Cette qualité n'est pas innée, elle se travaille, elle s'améliore en menant une réflexion sur le type de réponse que l'on donne à cet enfant en fonction de sa personnalité, de son passé éducatif et de son projet pédagogique. c) Le désir de savoir n'arrive pas à être mobilisé ou récupéré dans le cadre scolaire : Les préoccupations personnelles de l'élève le poussent à une curiosité aiguë autour de thèmes inutilisables dans le cadre scolaire (sexuelles par exemple) : il pose des questions crues et répétitives et ne fonctionne que dans la réponse immédiate ou le tout ou rien. Cette curiosité ne peut pas supporter les étapes nécessaires à la construction des connaissances. Deux grandes voies pédagogiques se dessinent et s’affrontent parfois (voir Sylvie Cèbe, page 42) : 1. une entrée par le comportement, aspect relationnel qui vise à atténuer le décalage avec le vécu. (voir Daniel Thin : manques de repères dans le vécu, frustration, pages 38, 39). 2. une entrée par les apprentissages, aspect rééducatif qui vise à améliorer les bases. II - Quelles sont les racines de la difficulté d'apprentissage sévère ? 47 Serge Boimare parle d'une défaillance éducative précoce qu'il décrit en deux circonstances : -1) Lorsqu'un enfant a été soumis, dès les premières semaines de son existence, à un cadre de vie insécurisant, marqué par la désorganisation et la dispersion, l'enfant n'a pas pu se référer à des lois, des règles, des rythmes pour s'organiser psychiquement, il n'y a pas d'identification à l'adulte qui respecte et fait respecter ces lois. (Milieu social et culturel défavorisé). -2) L'incapacité de certains parents à pouvoir initier ou imposer à leur enfant l'épreuve de la frustration qui accompagne l'apprentissage, surtout dans les premières années de la vie. (Tous les milieux, peut-être davantage chez ceux qui sont favorisés sur le plan social.) Cette défaillance éducative précoce joue un rôle déterminant dans le devenir intellectuel des enfants. Pour maintenir un équilibre psychique précaire, ils vont se protéger de l'exercice de penser. Dans l'espace réservé au doute et à la recherche si important pour le fonctionnement intellectuel, surgissent des peurs infantiles et archaïques qui vont se greffer aux représentations, aux images mentales. Ce qui sert de tremplin aux apprentissages devient le lieu du danger potentiel : l'enfant a peur d'apprendre. En général, tout cela est masqué par des problèmes de comportement et des limites de la compréhension qui accaparent l'attention des enseignants. III - Atténuer la peur d'apprendre par une médiation culturelle Si l'on veut relancer le processus des apprentissages, si l'on veut restaurer la relation pédagogique, il paraît nécessaire de traiter avec les fondations de la pensée, même si elles sont chaotiques, archaïques ou violentes. Pour maintenir le cadre pédagogique, il est impératif de respecter deux principes : -1) La médiation culturelle, littéraire, scientifique, artistique, qui a un double rôle : a) Mise à jour des inquiétudes dans un registre symbolique, dans une métaphore qui les met en forme et les atténue. b) Aménagement d'un cadre où le passage à l'abstraction et à la règle deviendra possible. (ex : Jules Verne. L'écrivain met son lecteur au plus près de ses angoisses archaïques (la faim, la soif, le froid, le manque d'air,...) avant de lui proposer un cheminement scientifique qui lui permettra de "s'en sortir".) -2) Prendre appui sur le support, littéraire, scientifique, artistique, sur cette médiation symbolique pour aborder tous les apprentissages afin de pouvoir supporter la limite et le renoncement qui vont avec la pensée. Pour que le cheminement de la pensée soit bénéfique pour l'enfant, il faut respecter deux règles : a) Le thème qui sert de support au travail intellectuel doit être à distance dans le temps et dans l'espace si l'on souhaite que la représentation qu'il offre de l'inquiétude soit négociable par la pensée. (ex : mythologie grecque, mythologie égyptienne, contes, bible...) b) Cette représentation ne pourra prendre effet que si le cadre dans lequel elle est utilisée est maintenu rigoureusement. (Règles, lois indispensables afin d'éviter la confusion sur le projet, intégration de la frustration pour entrer dans la pensée.) Serge Boimare compare ces non lecteurs à des marcheurs en montagne, qui avancent en focalisant sur les cailloux et ne prennent aucun recul par rapport au chemin. 48 Attitude du « piocheur systématique » qui choisit des fragments, du « juxtaposeur de mots » qui est dans l’impossibilité de décoller des informations venant du décryptage pour en faire des images mentales, des représentations qui à leur tour viendraient enrichir et faciliter la maîtrise des signes, et permettre leur mémorisation. L’hypothèse est que la tentative pour croiser des informations qui oblige à décoller de ce qui est vu pour tenir compte d’acquis antérieurs, est une opération qui vient réveiller des inquiétudes profondes et anciennes qui ne permettent plus l’organisation intellectuelle et qui poussent les élèves à se défendre en restant cramponnés au sol, ne voulant plus décoller de la forme pour aller au sens. Une deuxième chance peut leur être donnée en leur proposant cette fois d’aborder l’exercice de lecture à partir de représentations prises dans le champ de la culture, de ces peurs qui habituellement les poussent au repli ou au dysfonctionnement. Les contes, les mythes,les poésies, l’art sont porteurs d’images qui peuvent jouer ce rôle. (voir compétences pour comprendre un texte, Roland Goigoux, page 32 et suivantes.) "Je crois aux vertus thérapeutiques de la remise en route du fonctionnement mental. L'expérience de ce métier me montre régulièrement que les troubles du comportement diminuent chez ceux qui commencent à apprendre." Serge Boimare. Expérience menée en IME par José FRAGA : Support utilisé : la genèse du monde. Tous les matins, lecture d’un passage, sans explication lexicale ou syntaxique. Pour vérifier si les élèves étaient capables de donner du sens à un texte hors de portée lexicale et syntaxique, il leur est demandé de faire un dessin : représenter les personnages et écrire leurs noms. Les noms sont écrits au tableau : les élèves non lecteurs et non écrivains arrivaient à écrire les noms sur leur dessin. L’année suivante : appuyer l’apprentissage de la lecture sur le texte « Vendredi ou la vie sauvage ». Les activités deviennent pluridisciplinaire : construction d’une maquette de l’île,… C’était aussi la construction d’une méthode de lecture où tout était à faire ! 49 Réflexion sur l’enseignement de la lecture Intervention de Marie-Claire REYGNER, Inspectrice de l’Education Nationale. 1. Constats : Enquête PISA de 2001 (PROGRAMME FOR INTERNATIONAL STUDENT ASSESSMENT, www.pisa.oecd.org/) évaluant les étudiants dans l’année de leurs quinze ans, appartenant à 31 pays à niveau d’investissement comparable à la France, et portant sur la compréhension de l’écrit, les mathématiques et les sciences. En 2003, l’accent de cette enquête sera mis sur les mathématiques. Cette enquête établit un classement des différents pays : aux premières places, la Finlande et la Corée. viennent ensuite les pays anglo-saxons : Grande Bretagne, Canada, Nouvelle Zélande, … la France se situe aux alentours des 10ème / 11ème places en mathématiques et aux alentours des 12ème / 14ème places pour la compréhension de l’écrit. l’Allemagne est classée bien plus loin. On remarque les pays les plus performants, en plus des résultats, ont des écarts moindres entre les bons et les moins bons que dans notre pays. Les évaluations nationales montrent qu’on peut faire mieux, notamment dans la compréhension. 10 % des enfants sortent du système éducatif sans qualification ! 2. Mobilisation : L’Etat : plan de prévention de l’illettrisme. expérimentation du renforcement des CP. (sans moyens supplémentaires, avec utilisation des moyens existants). Une évaluation du dispositif est difficile car il n’existe pas de moyens de comparaison. La Recherche : l’Observatoire National de la Lecture. le PIREF (Programme Incitatif de Recherche en Education et Formation) voir le lien avec Roland Goigoux, page 31. 3. Orientations nationales : 50 Elles figurent dans les nouveaux programmes qui sont largement inspirés des travaux de la recherche. Tous les chercheurs sont unanimes : la lecture, c’est l’apprentissage du code grapho phonétique plus le sens (cf. B.O. Hors Série N°1 du 14 février 2002, page 43, § 2 – Lecture) 2 - Lecture Apprendre à lire. c'est apprendre à mettre enjeu en même temps deux activités très différentes : celle qui conduit à identifier des mots écrits, celle qui conduit à en comprendre la signification dans le contexte verbal (textes) et non verbal (supports des textes, situation de communication) qui est le leur. La première activité, seule, est spécifique de la lecture. La seconde n'est pas très dissemblable de celle qui porte sur le langage oral, même si les conditions de communication à l'écrit diffèrent (absence d'interlocuteur, permanence du message) et si la langue écrite comporte des spécificités de syntaxe, de lexique ou textuelles, assez rarement présentes à l'oral. Chez le lecteur confirmé, les deux activités sont presque simultanées. La première s'est automatisée, libérant toutes les ressources intellectuelles pour la seconde qui peut alors bénéficier d'une attention soutenue. Chez le lecteur débutant, l'identification des mots est encore peu efficace, elle est souvent trop lente pour que la mémoire conserve tous les mots reconnus jusqu'à la fin de l'énoncé. La compréhension reste difficile et doit être fortement soutenue, en particulier lorsqu'on aborde des textes longs ou complexes. Toutefois, ce n'est qu'en rendant plus efficace l'identification des mots que l'apprenti lecteur parvient en fin de cycle à une première autonomie. L'un et l'autre aspect de la lecture doit être enseigné. Cela suppose une programmation précise des activités tout au long du cycle. La plupart des "méthodes" de lecture proposent aujourd'hui des programmes de travail équilibrés. L'appui sur un manuel scolaire de qualité se révèle un gage de succès important dans cet enseignement délicat, en particulier pour les enseignants débutant dans ce cycle. Toutefois, ce manuel ne peut, en aucun cas, être le seul livre rencontré par les élèves. La fréquentation parallèle de la littérature de jeunesse, facilitée par de nombreuses lectures à haute voix des enseignants, est tout aussi nécessaire et demeure le seul moyen de travailler la compréhension des textes complexes. Toute méthode qui ne passe par le code grapho phonétique ou qui n’associe pas le sens au code grapho phonétique est à bannir. Conséquence en maternelle : faire porter l’effort sur la phonologie et le langage oral. • les sons. • la prise de conscience des sons. • la parole (acte de la parole). • activité quotidienne spécifique de langage en groupe de besoin homogène. Les 5 composantes en lecture : voir page suivante, la page 15 du Livret Lire au CP, analyses et pistes de travail. Lier avec les travaux de Mireille Brigaudiot : Apprentissages progressifs de l’écrit en maternelle. (Hachette Education) 51 Cerner quelques priorités – tableaux de synthèse Ð Comprendre • L'élève est-il capable de manifester qu'il comprend une « histoire » lue par le maître et adaptée à son âge (en sélectionnant une image ou en ordonnant une séquence d'images, en reformulant, en répondant à des questions simples sur les personnages et événements, etc.) ? – Fiche Al. • L'élève a-t-il une représentation de l'acte de lire ? Connaît-il les usages de quelques supports de l'écrit ? – Fiche A2. • L'élève comprend-il les consignes de la classe, le vocabulaire technique utilisé en classe à propos des textes (début et fin du livre, haut et bas de la page, phrase, mot, lettre, majuscule, point, ligne, etc.) ? Utilise-t-il ces termes à bon escient ? – Fiche A3. Ð Etablir des correspondances entre l'oral et l'écrit • L'élève peut-il situer les mots d'une phrase écrite après lecture par l'adulte ?Fiche B1. • L'élève est-il sensible à des similitudes entre deux mots à l'écrit et à l'oral ? Les met- il en relation ? (Exemple :« di » dans lundi et dimanche.) – Fiche B2. • L'élève reconnaît-il quelques mots (prénoms, motsoutils, etc.) parmi ceux qui ont été beaucoup « fréquentés » antérieurement ? – Fiche B3. Livret Lire au CP, analyses et pistes de travail, page 15 A l’entrée au cours préparatoire Ð Identifier des composantes sonores du langage • L'élève est-il capable de réaliser diverses manipulations syllabiques (segmenter, dénombrer, permuter, substituer, etc.) ? – Fiche Cl. • l.'élève manifeste-t-il, dans des jeux ou exercices, une « sensibilité phonologique » (production de rimes ou assonances, détection d'intrus dans une liste de mots qui ont un son en commun, etc.) ? - Fiche C2. 52 Ð Ð Ecrire Dire, redire, raconter • L'élève peut-il proposer une écriture alphabétique, phonétiquement plausible, pour un mot simple (régulier) en empruntant des éléments au répertoire des mots connus ? – Fiche El. • L'élève est-il capable d'écrire en écriture cursive une ligne de texte imprimé (bonne tenue de l'instrument, feuille bien placée, respect du sens des tracés.) ? – Fiche E2. L'élève est-il capable de décrire un objet ou une image, de rapporter un événement vécu de manière à être compris d'un tiers qui n'en a pas connaissance ? – Fiche Dl. • L'élève est-il capable de raconter brièvement l'histoire de quelques personnages de fiction rencontrés dans les lectures faites en classe par le maître dans les années antérieures ? – Fiche D2. La compréhension s’enseigne : (J. Giasson, R. Goigoux) Notre vrai métier est bien d’enseigner à apprendre : nous évaluons trop souvent ce que l’école n’a pas apporté. La piste de l’éducation cognitive : travaux de Sylvie Cèbe, Jean-Louis Paour et Roland Goigoux, sur le support du programme canadien Bright Start : un programme d’éducation cognitive pour jeunes enfants (H. Carl Haywood). Autrefois, le passage par la métacognition (l’enseignement des procédures) était spécifique de l’A.I.S. (l’enseignement spécialisé). Sylvie Cèbe nous propose l’enseignement des processus cognitifs, dès la maternelle, dans le milieu ordinaire dans le cadre général des apprentissages et non en remédiation. Le style d'enseignement "médiatisé" est une composante très importante de Bright Start. Les expériences d’apprentissage médiatisé se produisent au travers d’interactions de l’enfant avec un individu plus expérimenté que lui (le médiateur).Ces interactions sont utilisées pour amener l’enfant à apprendre, comprendre et généraliser certaines fonctions cognitives de base. Ces interactions ont deux niveaux de signification : une signification de contenu et une signification cognitive générale. Les enseignants médiateurs sont plus vigilants que les autres enseignants en ce qui concerne les points suivants : • • • • • • • poser de nombreuses questions, poser des questions sur les processus mis en jeu lors de résolutions de problèmes (Comment ? Pourquoi ? De quelle autre manière aurais-tu pu procéder ? Comment le sais-tu ?) accepter autant que possible les réponses des enfants provoquer les justifications, à la fois pour les réponses correctes et incorrectes faire le lien (établir des connections logiques) entre, d'une part, les concepts, les principes et les règles et, d'autre part, leurs applications quotidiennes s'interdire de donner les réponses aux enfants, ainsi que les règles et les principes sous-jacents, mais les guider dans la découverte de ceux-ci enfin, insister sur l'ordre, la structure et l’aspect prédictif des choses. Le médiateur possède aussi les caractéristiques suivantes : 1. 2. 3. 4. 5. 6. Intentionnalité : La personne médiatrice a l’intention de produire un changement cognitif chez l’enfant. Transcendance : On cherche à induire un changement généralisé qui transcende (dépasse) la situation immédiate et qui permet à l’enfant d’appliquer les processus appris à des situations nouvelles. Communication du sens et du but poursuivi : Le médiateur explique à l’enfant en terme cognitif (qui dépasse donc les exigences concrètes de la tâche à résoudre) pourquoi une activité particulière est proposée. Médiation d’un sentiment de compétence : Le médiateur donne à l’enfant une information précise sur sa performance en identifiant de façon précise les aspects corrects et incorrects de sa réponse ou de sa manière de procéder. Régulation du comportement : Il conduit l’enfant à réguler son comportement en inhibant par exemple les réponses impulsives et en débloquant de réponses non-formulées. La notion d’entreprise partagée : L’enfant et le médiateur cherchent ensemble à résoudre un problème posé dans une atmosphère de confiance mutuelle. 53 Ecrire contribue à l’acquisition de la lecture : Ne pas dissocier les deux. cf. l’ouvrage de Mireille Brigaudiot : Apprentissages progressifs de l’écrit en maternelle - Hachette Education. Importance de la métacognition (faire prendre conscience des processus pour qu’ils soient transférables), jusqu’à l’éducation cognitive (cf. Sylvie Cèbe, Roland Goigoux). Attention à l’effet maître et à l’effet temps (Pascal Bressoux, université de Grenoble) • selon les maîtres, on constate une variation de 1 à 12 % des acquisitions. • selon les classes, il peut y avoir jusqu’à l’équivalent de 20 jours d’écart sur le temps réel de travail pour une année scolaire. • la CSP (Catégorie Socio Professionnelle) a moins d’impact que les effets maîtres et temps. Quelques pistes de réflexion pour nos élèves particuliers. ª s’opposer à l’immédiateté par la distanciation : définir la planification de la tâche pour se donner le temps de la réflexion avant de se concentrer sur la tâche ellemême. « A quoi ça doit ressembler quand ça va être fini ? ». ª assurer des retours fréquents au concret, pour guider les enfants vers l’abstraction. ª assurer le lien à l’adulte : quand on s’adresse à un groupe, certains enfants n’ont pas l’impression qu’on s’adresse à eux. ª favoriser la procédure plus que le résultat. & 54