Les porte-avions - Entrevoisins.org

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histoire
Le porte-avions
en quelques dates
1910
Premier décollage d’un avion
en mer
1911
Premier atterrissage d’un avion
sur la plage arrière d’un bateau
1918
Première attaque d’un porteavions contre une cible
terrestre
1918
Premier porte-avions français
1945
L’US Navy possède 95 porteavions
Après 1945
Dans le cadre de la réduction
de leurs flottes, les USA et
le Royaume-Uni offrent ou
vendent des porte-avions à
l’Argentine, l’Australie, le Brésil,
le Canada, l’Espagne, la
France, l’Inde et les Pays-Bas
D.R.
2000
Entrée en service du Charlesde-Gaulle, dernier porte-avions
français
Géant de la marine militaire, le porte-avions est non seulement un aéroport mais une ville
à lui tout seul. Force de frappe de la Seconde Guerre mondiale, il compte aujourd’hui
parmi l’arsenal militaire le plus pointu.
À la portée de l’air
L
a convention de Londres définit le
porte-avions comme un “bâtiment de
surface destiné essentiellement à porter des
avions et construit de telle façon que ces avions
puissent s’envoler de son bord et s’y reposer”.
C’est un navire de guerre, une base
aérienne flottante et mobile qui permet
de déplacer une force de frappe offensive
et autonome à n’importe quel endroit du
globe sans aucune entrave diplomatique. Naviguant dans des eaux territoriales, le porte-avions est indépendant
de toute souveraineté territoriale.
Le porte-avions est le géant des marines
militaires. C’est une véritable ville flottante truffée d’électronique. Il est caractérisé par son pont d’envol à trois
zones : piste de décollage, piste d’appontage et parking.
Les avions modernes nécessitent l’utilisation de catapultes pour décoller et des
brins d’arrêt pour apponter sur des
pistes aux dimensions réduites. La piste
d’appontage est inclinée sur bâbord, la
piste de décollage dans l’axe du navire ;
elles sont écartées l’une de l’autre pour
faciliter le décollage et l’appontage en
continu sans risque de collisions.
En dehors du parking situé devant l’îlot,
les avions sont garés dans le hangar sous
le pont d’envol, grâce à des ascenseurs.
Trois types d’avions équipent les porteavions : les avions de guet assurant la
surveillance de la zone ; les avions de
supériorité aérienne protégeant le porteavions ; les avions d’assaut.
La France est pionnière dans l’aéronavale. Ses premiers porte-avions sont des
porte-hydravions comme La Foudre lors de
la Première Guerre mondiale. Elle n’aura
de véritable porte-avions opérationnel
qu’après la Seconde Guerre mondiale.
Le premier décollage d’un avion en mer à
titre expérimental a lieu le 14 novembre
1910 à bord du croiseur américain
Birmingham équipé pour l’occasion d’une
plate-forme de 24,60 x 7 mètres. L’exploit
est réalisé par le pilote américain Eugene
Ely à bord d’un biplan Curtiss 1911 modèle D. L’année suivante, il réussit à apponter avec le même avion sur la plage
arrière du cuirassé Pennsylvania.
Charles Samson est le premier à décoller
d’un navire en mouvement le 2 mai 1912.
La première attaque d’un porte-avions
contre une cible terrestre a lieu le 19
juillet 1918 : 7 Sopwith Camel décollent du
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entre voisins
histoire
HMS Furious pour bombarder une usine
allemande de zeppelins.
Mais c’est lors de la Seconde Guerre
mondiale que l’aviation embarquée
commence réellement à exister. Les bâtiments de ligne se révélant trop vulnérables, ils cèdent la place aux porteavions et à leur escorte. La supériorité
des moyens sous-marins et aériens est
alors indéniable. La découverte de nouvelles technologies permet d’améliorer
tant la fabrication que l’efficacité des
navires : coque en acier soudé, moteurs
Diesel, radars. L’attaque sur Pearl Harbor
fait comprendre aux États-Unis qu’une
nouvelle stratégie de combat s’impose :
l’utilisation des porte-avions devient le
fer de lance de l’US Navy qui possédera
jusqu’à 95 navires de ce type en 1945.
Durant cette guerre, de grands porteavions
sillonnent
tout
l’océan
Atlantique. De plus petits protègent les
convois. Dans le Pacifique, les porteavions américains remportent leur première victoire navale contre les Japonais.
Progressivement, ils vont détruire toute
la flotte de leur ennemi. La guerre du
Pacifique baptisée “la plus grande
bataille de porte-avions de la guerre” a
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vraiment été dominée par ce bateau
militaire. En France, le Bapaume est le
navire pionnier ayant servi aux essais
d’envoi d’un avion embarqué en 1918. Le
Béarn, cuirassé transformé, pouvait
accueillir 30 avions. Il sert de 1928 à
1939. Le Dixmude, porte-avions britannique, est cédé à la France en 1945. Le
La Fayette, porte-avions de 11 000 tonnes,
est prêté par les USA à la France de 1951
à 1953 tout comme le Bois Belleau en
1953. L’Arromanches, britannique de
nationalité, a été cédé par la Royal Navy à
la France en 1954. Il avait la capacité
d’embarquer 26 avions et pesait 14 000
tonnes. Le Clémenceau a été mis à l’eau
en 1961 et a été retiré du service en
1997. Sa construction s’est faite à Brest à
partir de 1955 et il s’agit du premier-né
des porte-avions édifié en France. Il
pesait 32 000 tonnes et acceptait 36
avions. Le Foch est resté en service de
1963 à 2000. Conçu à Saint-Nazaire, il
est amarré dans son port d’attache
méditerranéen Toulon avant d’être
vendu au Brésil et rebaptisé le Sao Paulo.
En service depuis septembre 2000, le
Charles de Gaulle est le dernier porteavions français. Monté par les ateliers de
Brest à partir de 1987, c’est un des
navires les plus modernes d’Europe. Il
est propulsé grâce à deux réacteurs
nucléaires et accueille un équipage de
2 000 personnes. Quarante aéronefs de
type Rafale Marine, Super Etendard,
avions Hawkeye et hélicoptères Dauphin
peuvent y être stockés.
Le porte-avions est devenu à ce point
l’instrument de la sécurité nationale que
la construction, ou non, du prochain, a
constitué l’un des enjeux des élections
présidentielles de juin 2007. Rappelons
que le Charles de Gaulle peut se trouver
immobilisé pour maintenance.
Qu’adviendra-t-il, alors, de cette présence
indispensable sur les mers du globe ?
Le projet, pour l’heure repoussé à 2015,
concernerait un bâtiment à propulsion
classique. Il serait en partie conçu avec
le Royaume-Uni. Son nom ? PA2. Les initiés l’appellent aussi CVF FR.