Echo des Nations Unies au Burundi d`octobre – décembre 2013
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Echo des Nations Unies au Burundi d`octobre – décembre 2013
Echo des Nations Unies au Burundi Bulletin trimestriel du Système des Nations Unies au Burundi >> octobre - décembre 2013 www.bi.one.un.org Meilleurs vœux / Season’s Greetings La Coordonnatrice Résidente du Le Président de la République, Pierre Nkurunziza procédant au lancement de l’année agricole à Système des Nations Unies et Ngozi toute l ’équipe de pays au BuCélébration de la Journée Mondiale de rundi vous souhaitent de joyeuses fêtes et leurs vœux de bonne et l’Alimentation à Ngozi heureuse année 2014. Le Burundi a beaucoup de produits agricoles mais la population a encore des défis pour les transformer et les conserver pour promouvoir la sécurité alimentaire, a déclaré le Président Nkurunziza à l’occasion de la JMA L cole dans la localité de Rwizingwe en commune Gashikanwa de la province Ngozi par la plantation des semences de mais. Au stade provincial de Muremera à Ngozi, Nkurunziza a souligné la nécessité de faire une intégration Agro – Sylvo - pastorale pour éviter la dégradation des sols et réduire l’usage des engrais chimique en faveur du fumier organique. L’événement a été l’occasion pour le numéro 1 du Burundi de rappeler les grands chantiers du Gouvernement en matière de la promotion de l’agriculture et de l’Elevage qui sont notamment la distribution des fertilisants, l’aménagement des marais, la Comme cela se faisait du temps de la protection des plantes et des animaux Royauté, le Président Nkurunziza a d’élevage, la promotion de la recherche procédé au lancement de l’année agri- pour accroitre la production animale a Journée Mondiale de l’alimentation a été célébrée à Ngozi le 16 octobre 2013 sous le thème « Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de nutrition ». Les cérémonies étaient rehaussées par le Chef de l’Etat Pierre Nkurunziza et de nombreuses autres hautes autorités dont le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, le Ministre de I‘ Intérieur, des membres du corps diplomatiques, des représentants des ONGs et différents cadres œuvrant notamment dans le secteur de la sécurité alimentaire. Rosine Sori Coulibaly Echo des Nations Unies au Burundi Dans ce numéro 1. Célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation à Ngozi, p 1 ; 2. Les Nations Unies et le Burundi concluent un nouveau plan de consolidation de la paix, p. 3 ; 3. Elections 2015 : Les partis et acteurs politiques évaluent la mise en œuvre de la Feuille de route, p. 3 ; 4. Échange « Armes contre développement !, p. 4 ; 5. Le Burundi introduit un nouveau vaccin contre les diarrhées dues au rotavirus, p. 5 ; 6. Prix Genre et Médias -2013 : Les Médias appelés à prendre en compte la dimension et l’équilibre de genre dans leur travail, p. 6 ; 7. Le Burundi se dote d’un plan de contingence national, outil précieux de gestion des catastrophes, p. 7 ; 8. Journée des Nations Unies 2013, les étudiants et universitaires découvrent le travail de l’ONU et apprécient, p. 8; 9. Validation du cadre stratégique national de l’horticulture au Burundi, p. 9 ; 10. Le dé icit en énergie électrique du Burundi va continuer d’augmenter d’ici 2017, p. 10 ; 11. Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes-édition 2013, p. 11 ; 12. Quand les cantines scolaires renlouent les salles de classe, p. 12 ; 13. Journée portes ouvertes sur la résolution 1325 du Conseil de Sécurité : les priorités des femmes burundaises présentées au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, p. 13 ; 14. Régulariser le mariage pour donner une dignité aux femmes et aux enfants des couples dits illégaux, p. 14. Octobre - décembre 2013 2 et végétale et la constitution des stocks de sécurité alimentaire dans certaines provinces. « Grâce à la recherche, un fermier peut produire un avocat pouvant peser un kilo, un régime de banane produisant 20 doigts. Une vache issue de la recherche peut atteindre d’au moins 1,2 tonnes, et une poule, d’environs 5 kilos ». Selon Nkurunziza, le Burundi a suffisamment de diversité alimentaire mais celle-ci assurera la sécurité alimentaire si elle est valorisée. «Avoir de la nourriture est une chose, savoir la préparer et la conserver est une autre» Le President de la République, Pierre Nkurunziza s’adressant à la Nation C’est pourquoi il a conseillé aux établissements éducatifs d’intégrer dans leurs programmes les méthodes de préparation de la nourriture pour une bonne santé procurant la force de construire le pays. Le Président Nkurunziza a dégagé ce constat amer qu’il ya des gens qui ne mangent qu’une seule sorte de nourriture alors qu’ils peuvent accéder aux aliments riches en nutriments. Il n’est, selon lui, pas rare de voir des gens qui ne font que vendre au marché de tels aliments, en prétextant qu’ils sont destinés aux riches. La conséquence sera la malnutrition et des maladies telles le kwashiorkor et d’autres. Il n’a pas mâché ses mots lorsqu’ il a affirmé qu’ il ya des personnes, même des intellectuels qui mangent inadéquatement, surtout excessivement, attrapant notamment l’obésité et d’autres affections comme le diabète et l’hypertension. Cette idée rejoint celle du Représentant de la FAO Mohamed Hama Garba ayant représenté le Système des Nations Unies à la célébration et qui a souligné qu’au Burundi « la ration journalière type en milieu rural, est dominée par des apports alimentaires pauvres en micronutriments essentiels avec une faible teneur en protéines, lipides et oligoéléments utiles au bon fonctionnement de l’organisme humain, situation occasionnant des retards de croissance avec une forte implication sur les difficultés physiques et cognitives ». Au Burundi, le problème est surtout accentué chez les enfants parmi lesquels au moins 50 pourcent d’entre eux sont malnutris. Le Représentant de la FAO Mohamed Hama Garba prononçant son discours au nom du Système des Nations UNies au Burundi de « maîtriser la croissance démographique pour éviter le déséquilibrecroissance de la population-ressources naturelles et la perpétuation du cercle vicieux de pauvreté ». Il est plus que temps d’adopter une agriculture moderne en ce moment où le Burundi possède suffisamment d’eau. Le président de la République donne l’exemple de l’Israël qui produit pour consommer et pour vendre. La population devrait selon lui, se joindre aux associations pour que le Gouvernement voie comment garantir un accès aux fonds de roulement. Les intellectuels devraient aussi servir de modèle dans la pratique d’une agriculture moderne, comme luimême le fait à grande echelle. Il invite également les investisseurs à mettre leurs capitaux dans l’agri-élevage, secteur générateur de nombreux emplois. Le Président Nkurunziza donne des conseils aux producteurs pour consom- Selon la FAO, 870 millions de mer la production et vendre le surplus seulement. Il demande également aux personnes souffrent de la sousburundais de limiter les naissances et alimentation chronique. J mettre au monde des enfants qu’ ils sont capables de prendre en charge. De l’avis du Représentant de la FAO à ce sujet, le Gouvernement a donc besoin N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 3 Les Nations Unies et le Burundi concluent un nouveau plan de consolidation de la paix Le Plan prioritaire de consolidation de la paix 2014-2016 entre le Burundi et les Nations Unies a été signé le 3 Décembre 2013 à Bujumbura. Dans le cadre de ce document, le Fonds de consolidation de la paix devrait accorder environ 13 millions de dollars au Burundi, selon le ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Laurent Kavakure. maines concernés par ce nouveau financement à savoir, la cohésion nationale et le dialogue national ; la participation des jeunes à la vie politique et sociale ; les initiatives à la réconciliation nationale ; l’exercice démocratique ainsi que la résolution pacifique des conflits fonciers. Pour sa part, le Représentant spécial a appelé à enLe RSSG, Parfait Onanga-Anyanga(à gauche) et le Ministre des courager la participation Relations Extérieures, Laurent Kavakure (à droite) en train de si- des citoyens burundais gner l’accord pour qu’ils deviennent des agents de la paix et e ministre Kavakure, qui a signé promoteurs du dialogue. Leur implical’accord avec le Représentant spécial du Secrétaire général des tion renforcera la cohésion sociale et la Nations unies au Burundi, Parfait paix, a dit Parfait Onanga-Anyanga, Onanga-Anyanga, a rappelé les do- qui a tenu à citer un des points jugé fort L de cet accord : « Si les diverses composantes de la population burundaise participent activement et équitablement aux activités socio-économiques, politiques ainsi qu’au débat démocratique et si les droits de l’homme sont respectes, elles se sentiront parties prenantes a la construction d’un avenir meilleur pour le pays et cela renforcera la cohésion sociale, gage d’une paix et d’un développement durable ». Le Plan de consolidation de la paix 2014-2016 entre le Burundi et les Nations Unies est le troisième entre les deux parties, depuis que le Burundi a été inscrit dans l’agenda de la commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies en 2006. J Elections 2015 Les partis et acteurs politiques évaluent la mise en œuvre de la Feuille de route L e Bureau des Nations au Burundi salue la maturité politique dont ont fait montre les participants à l’atelier sur l’évaluation de la mise en œuvre de la Feuille de route, qui s’est tenu du 27 au 29 novembre 2013 à Bujumbura. Les participants à cet atelier parmi lesquels les partis et acteurs politiques, la Commission électorale nationale indépendante, les gouverneurs de province, les mouvements de jeunes affiliés aux partis politiques et les représentants de la société civile en qualité d’observateurs, ont unanimement pris l’engagement de privilégier le dialogue et la concertation pour résoudre leurs divergences et rechercher des solutions idoines aux défis auxquels le Burundi fait face. vision de la constitution, tout en se félicitant de l’engagement du gouvernement d’encourager d’autres institutions de la République tel que le parlement, à promouvoir le dialogue avant l’adoption des textes importants, Vue partielle des participants à l’atelier tels que la constitution et le code électoral dans l’es- La feuille de route adoptée au mois de prit des recommandations de la feuille mars 2013 lors d’un atelier sur « le de route. processus électoral au Burundi : enseignements et perspectives » co-organisé Le BNUB a invité l’ensemble par le gouvernement burundais et le des partis et acteurs politiques Bureau des Nations Unies au Burundi, burundais à la modération et à du 11 au 13 mars 2013, contient des généraux et des recommanla retenue dans leur prise de po- principes dations autour de quatre thèmes à sition concernant la révision de savoir le cadre légal des élections, l’enla constitution et les a exhortés vironnement propice, la gestion et la à participer effectivement aux conduite des élections et le mécanisme consultations inclusives envisa- de suivi. J Le BNUB s’est en outre félicité de l’engagement pris par les participants d’instituer un cadre de concertation inclusif comme mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route. Le Bureau des Nations Unies a particulièrement salué le consensus qui s’est dégagé sur la nécessité d’impliquer toutes les composantes socio- politi- gées en vue de faire valoir leur ques du pays dans le processus de ré- préoccupation. N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 4 Échange « Armes contre développement ! » L e Burundi sort progressivement d’une longue période de guerre civile, étalée sur les deux dernières décennies. Cette longue période d’instabilité a poussé la population civile à s’armer pour assurer sa sécurité. Les détenteurs de ces armes continuent de les utiliser pour commettre des crimes, des vols et des viols. Ils sont en outre à la base de la recrudescence momentanée de la violence dans certaines zones du pays, en dépit de la campagne de retrait volontaire des armes organisée en octobre 2009par le gouvernement avec l’appui du PNUD. La récupération, même partielle, de ces armes a toutefois permis de réduire de 38 pour cent le niveau de la violence armée au niveau national. « Armes contre développement sociocommunautaire » est le slogan de la seconde phase de remise de ces armes lancée, à Bujumbura, ce lundi 11 novembre 2013 par le président de la République du Burundi, M. Pierre Nkurunziza. « Ceux qui rendront volontairement leurs armes, bénéficieront, en contre partie, des projets de développement communautaire pour avoir fait preuve de patriotisme », a déclaré M. Nkurunziza. En octobre 2009, la première campagne nationale de désarmement civil avait déjà permis la collecte de plus de 2000 armes, de 16 000 grenades et autres engins explosifs et de plus de 160 000 cartouches. toire de la violence armée pour l’enregistrement des armes en circulation va permettre de mesurer l’impact des différents programmes de renforcement Le PNUD œuvre depuis avril 2006 aux de la sécurité. côtés du gouvernement dans sa lutte pour retirer de la circulation les Armes Selon Mme Rosine Sori Coulilégères et de petits calibres (ALPC). baly, Représentante résidente Pour aider le Burundi à désarmer ses du PNUD, cette nouvelle campopulations civiles, le PNUD avait alors appuyé le développement d’une pagne de désarmement constistratégie de lutte contre la prolifération tue un pas de plus vers la paix et des armes légères et de petit calibre et le renforcement de la sécurité de désarmement des civils. et de la stabilité, favorables à la Le PNUD, partenaire de longue date dans la lutte contre la circulation des armes illégales Aujourd’hui, l’insécurité inhérente à la détention et la circulation illégale d’armes constitue une menace pour le développement de la sous-région et un pari pour le Burundi s’il veut pouvoir organiser un processus électoral libre, paisible et transparent d’ici à 2015, an- En octobre 2009, en collaboration née des prochaines élections présiden- avec d’autres partenaires techniques et financiers, le PNUD a joué un rôle tielles. crucial dans la conduite de la première Afin de renverser la vapeur, le pays a campagne nationale de désarmement inscrit le désarmement civil dans les civil qui fut un succès sans précédent priorités du Cadre stratégique de crois- dans toute la région. Cette opération sance et de lutte contre la pauvreté de a permis la collecte de plus de 2000 deuxième génération (CSLP II). Il en- armes, de 16 000 grenades et autres tend, en outre, engager une forte col- engins explosifs et de plus de 160 000 laboration avec la sous-région. Cette cartouches. initiative s’avère indispensable alors que la frontière avec la République Le PNUD et le BNUB (Bureau des démocratique du Congo (RDC) reste Nations Unies au Burundi) continuent perméable, et que la présence de grou- aujourd’hui d’appuyer la Commission pes armés dans les régions frontalières nationale permanente de lutte contre rend difficile la maîtrise totale des ar- la prolifération des armes légères et de petit calibre (CNAP) dans la gestion et mes illicites pour le Burundi. le contrôle des ALPC. La mise en place d’un réseau d’interconnexion des régions militaires, des services de police et du service national de renseignement et du renforcement de l’observa- lutte contre la pauvreté et au développement économique. C’est pour cette raison que le PNUD s’est déjà engagé, dans son programme (2014-2016), à appuyer la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité communautaire et de renforcement des capacités des partenaires et des institutions chargées de la lutte contre la prolifération des armes légères. Mme Rosine Sori Coulibaly a profité de cette occasion pour interpeller tous les acteurs politiques burundais, la société civile, les confessions religieuses, les médias et tous les autres partenaires du Burundi, à reconnaître et à soutenir cette campagne afin qu’elle soit une réussite pour le pays et pour les Burundais. J N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 5 Le Burundi introduit un nouveau vaccin contre les diarrhées dues au rotavirus E n lançant officiellement le 16 décembre un nouveau vaccin contre le rotavirus, le Burundi renforce ses efforts pour réduire la mortalité infantile due à cette maladie évitable, principale cause de diarrhées sévères et souvent fatales chez les enfants de moins de cinq ans, notamment chez les nourrissons. Le Deuxième Vice-président de la République procédant au lancement d’un nouveau vaccin contre le rotavirus L’introduction du vaccin anti-rotavirus dans le programme national de vaccination coïncide avec le lancement de la deuxième édition 2013 de la Semaine Santé Mère-Enfant et vient compléter l’éventail de vaccins dont dispose le pays. Ce nouveau vaccin marque une nouvelle étape dans les efforts déployés par le Burundi pour améliorer l’accès des enfants à des services de santé adaptés. Au cours des dernières années, l’engagement continu du gouvernement du Burundi avec le soutien de ses partenaires, notamment GAVI Alliance (l’Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination), le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), Measles and Rubella Initiative (MRI) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a permis au Burundi d’obtenir d’excellentes couvertures vaccinales. En 2012, le pays a atteint 98% de couverture vaccinale pour le BCG (vaccin contre la tuberculose), 96% pour le vaccin polio oral et le pentavalent (diphtérie, tétanos, coqueluche, hépatite B et infections à haemophilus influenzae de type B, Hib), et 93% pour le vaccin contre la rougeole. Ces bons résultats ont notamment permis au Burundi d’être éligible au soutien de GAVI pour introduire ce nouveau vaccin. Le vaccin contre le rotavirus Les diarrhées sont une des principales constitue un outil majeur de lutcauses de mortalité infantile dans le te contre la mortalité infantile monde. Au Burundi, elles représentent et infanto-juvénile (nourrissons) 15% des décès d’enfants de moins de liée à certaines diarrhées. cinq ans. L’OMS estime que les diarrhées dues au rotavirus sont responsa- Par ailleurs, les services de santé difbles de plus de 453 000 décès chaque fuseront pendant la Semaine Santé année dans le monde, en majorité des Mère-Enfant organisée du 16 au 19 déenfants. Elles peuvent représenter une cembre, des messages sur les mesures charge importante pour les familles de prévention par le lavage des mains puisque l’on estime que plus de deux à l’eau propre et au savon, sur le traimillions d’enfants sont hospitalisés tement approprié en cas de diarrhée chaque année pour des infections à ro- par la solution de réhydratation orale (SRO) et par l’administration de Zinc. tavirus à travers le monde. Remise des prix aux femmes qui ont fait vacciner régulièrement leurs enfants Outre l’introduction du vaccin contre le rotavirus, la diffusion de messages de prévention et de traitement approprié des diarrhées, d’autres interventions de santé seront offertes aux enfants et femmes enceintes au cours de cette semaine comme l’administration de vitamine A chez les enfants de 6 à 59 mois, le déparasitage des enfants de 1 à 14 ans, le déparasitage des femmes enceintes au 2ème et 3ème trimestres de grossesse, et la vaccination de rattrapage des enfants pour la deuxième dose du vaccin anti-rougeole. J N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 6 Prix Genre et Médias -2013 Les Médias appelés à prendre en compte la dimension et l’équilibre de genre dans leur travail De gauche à droite, Jérémie Delage, Représentant de l’ONU FEMMES au Burundi, Léocadie Nihazi, Ministre des TICRP, Daniella Niteka, Secrétait général AFJO L ’Association des Femmes Journalistes du Burundi –AFJO-, avec l’appui de l’ONU FEMMES, a organisé le concours de la meilleure production médiatique intégrant la dimension genre. Dénommé « Prix Genre et Médias », le concours est devenu une pratique de l’AFJO depuis l’année 2010. Au cours de l’année 2011, le prix était centré sur la thématique de la participation politique de la femme. Durant l’année 2012, la thématique était les violences basées sur le genre. Le « prix genre et médias -édition 2013» a été organisé sous la thématique «Femme rurale, pilier du développement et de la paix ». Un appel a été lancé aux journalistes des médias audiovisuels et écrits, les invitant à réaliser des produits médiatiques sur les femmes rurales afin de promouvoir la voix et l’image de ces dernières à travers les médias. L’objectif visé par ce concours est de contribuer au plaidoyer pour la prise en compte du genre dans les médias burundais. Hill Hotel à Bujumbura. Elles étaient rehaussées par la présence de la Ministre des Télécommunications, de l’Information, de la Communication et des Relations avec le Parlement (TICRP) ainsi que du Représentant de l’ONU FEMMES au Burundi. jouer pleinement leur rôle de pilier du développement et de la paix incombe à chacun d’entre nous : au gouvernement qui réforme ses lois, à l’entreprise qui offre un travail décent ainsi que l’égalité des salaires, aux parents qui enseignent à leur fille et fils que tous les êtres humains doivent être traités de manière équitable. Dans cette entreprise, les medias ont un rôle crucial. Ils sont les portes voix des sans voix. Ils ont les compétences et le savoir faire pour contribuer à accroître la prise de conscience, à travers le monde, sur la nécessité de plus d’autonomisation des femmes rurales comme moyen de sortir de la pauvreté. Ils ont la capacité de mettre en relief leur contribution vitale au sein de la société qui est largement méconnue. Les médias peuvent changer cette situation en braquant les feux de l’actualité sur les femmes rurales dans toutes leurs productions, rappelant ainsi à la société combien elle leur doit et leur rendant l’hommage qu’elles méritent. Le Représentant de l’ONU FEMMES a invité tous ceux qui étaient présents aux cérémonies de remise du prix, particulièrement aux professionnels des médias, à faire leur le principe de l’égalité et la dignité pour tous, certes un droit fondamental mais aussi un atout Dans son allocution, Mme Léocadie NI- pour tous. HAZI a indiqué que le thème du Prix Genre et Médias-2013 est plus qu’op- ONU FEMMES pour sa part ne ménaportun. « La femme rurale se lève gera aucun effort pour soutenir tous tôt et se couche tard. Elle fait vivre la les efforts allant dans ce sens, a-t-il famille, nourrit le monde et perpétue renchéri. J l’humanité. Elle est une force tranquille sur laquelle gravite la vie nationale». Cependant, a déploré la Ministre, les médias n’en parlent pas, en parlent peu ou en parlent mal. La femme rurale est présentée par certains médias comme un être inférieur, vulnérable, victime de toute forme de violence… Accorder un prix à la meilleure production médiatique sur la thématique « femme rurale, pilier du développement et de la paix , c’est faire un clin d’œil aux professionnels des médias, hommes et femmes pour que, dans leur travail quotidien, ils s’intéressent aux sujets spécifiques des femmes et des hommes dans le milieu rural où vivent plus de 80% de la population burundaise », a– t-elle exhorté». Elyse Ngabire est l’une des lauréats, primée pour son article intitulé « Georgette, première débout et seule au champ.» Le Représentant de l’ONU FEMMES Les cérémonies de remise du prix ont a abondé dans le même sens. Selon Jéeu lieu le 12 décembre 2013 au City rémie Delage, habiliter les femmes à Elyse Ngabire du journal iwacu, lauréate du prix genre et médias, accordant une interview à ses confrères et consœurs N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 7 Le Burundi se dote d’un plan de contingence national, outil précieux de gestion des catastrophes à élaborer et valider avec ses partenaires le plan de contingence national qui est un outil précieux de gestion des catastrophes. Il a indiqué que ce plan est harmonisé avec celui des Nations Unies et définit pour les douze prochains mois les profils des urgences du Burundi dans l’ordre suivant : conflits socio-politique, afflux massifs des populations venants de l’extérieur, les incendies, les épidémies de choléra et du paludisme, les inondations et les glissements de terrains, le terrorisme et l’insécurité alimentaire. Ce plan permet de créer un environnement protecteur qui réduit les risques des catastrophes et c’est un document de travail pour les différents acteurs dans la gestion des urgences. C’est Massimo Giovanola, Chargé des Opérations à la FAO (à gauche) présentant son discours aussi un outil de dialogue entre n atelier de validation du plan Nations Unies et les autres partenai- le Burundi et ses partenaires de contingence national de ges- res n’attendent que la validation de ce techniques et financiers. J U tion des urgences pour la pério- plan pour passer à l’action. de de 2013-2014 s’est tenu ce jeudi 07 novembre 2013 à l’Hôtel Sun Safari. Le Secrétaire Permanent au Ministère de la Sécurité Publique, CPP Maurice Mbonimpa a précisé que la situation L’objectif global de cet atelier des catastrophes au Burundi préjustiest de doter le Burundi d’un plan fie la ferme volonté du Gouvernement de contingence tenant compte des considérations de la partie gouvernementale, du Système des Nations Unies et des autres partenaires œuvrant dans le domaine de la gestion des urgences. Massimo Giovanola, Chargé des Opérations à la FAO qui représentait le Coordinateur Résident du Système des Nations Unies a indiqué que l’élaboration d’un plan de contingence représente toujours une priorité pour permettre de préparer quotidiennement la mise en œuvre, la réponse et la prévention des risques et catastrophes au Burundi. Il a ajouté que ce plan représente un résumé des efforts du Système des Nations Unies et s’inscrit clairement dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP II) et dans le cadre d’action d’Hyôgo 2005-2015 qui recommande de toujours se tenir prêt à agir. Selon lui, la stratégie commune étant déjà prête, le gouvernement, les Vue partielle des participants à l’atelier N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 8 Journée des Nations Unies 2013, les étudiants et universitaires découvrent le travail de l’ONU et apprécient C’est la forme que nous avons choisi pour entamer cet échange dans l’esprit du message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, pour qui ce 24 octobre doit être « l’occasion de réfléchir à ce que nous pouvons faire pour concrétiser notre vision d’un monde meilleur. » Une boite à suggestion a été installée dans la salle de l’exposition, et les étudiants étaient invités à répondre par écrit aux deux petites questions suivantes : • Qu’est-ce que vous pensez du travail des Nations Unies au Burundi ? • Dans quels domaines souhaiteriezvous que les Nations Unies interviennent davantage ? Le sondage ainsi faite nous a permis de constater que la quasi-totalité des répondants étaient largement favorables à l’action de l’ONU au Burundi, et l’agriculture est le domaine prioritaire dans lequel les étudiants souhaitent voir les Nations Unies intensifier son appui. J Vue partielle des participants L Cette exposition sur différents supports de communication organisée par le système des Nations Unies au Burundi, en partenariat avec l’Université du Burundi a constitué une occasion unique pour expliquer aux étudiants burundais comment les Nations Unies collaborent avec le Gouvernement dans ses efforts en vue de la consolidation de la Collaborer, écouter, échanger, paix et de la démocratie et le présenter nos actions, interagir progrè socio-économique. avec les jeunes universitaires, futurs cadres du pays, voilà la visée L’exposition s’articulait autour du qui était celle du Système des Plan cadre des Nations Unies pour Les étudiants en train de se servir des documents au développement du Burunnations unies au Burundi lors de l’aide di - UNDAF 2012 – 2016, avec ses des Nations UNies la commémoration du 68ème trois axes qui sont : Renforcement anniversaire de l’Organisation. de l’Etat de droit, consolidation de a commémoration de la Journée des Nations Unies édition 2013 a été organisée le 24 octobre 2013 dans les enceintes de l’Université nationale du Burundi. Une exposition de documents et d’autres matériels divers a été organisé par le Groupe de Communication des Nations Unies au Burundi, autour des trois axes de l’UNDAF 2012 -2016 et sur des thématiques comme la consolidation de la Paix, le volontariat des Nations Unies, les OMD, ainsi que sur les informations générales sur le travail de l’ONU. Cette année, nous avons décidé d’aller à la rencontre des étudiants burundais dans le cadre d’une activité intitulée “les Nations Unies à l’écoute des étudiants” et qui consisterait en une foire d’une demi-journée au cours de laquelle les visiteurs pouvaient être introduits aux documents qui soutiennent l’action des Nations Unies au Burundi (l’UNDAF), les Objectifs du Millénaire pour le Développement et l’Agenda post 2015 et l’esprit du volontariat. la bonne gouvernance et promotion de l’égalité des genres, Transformation de l’économie burundaise pour une croissance soutenue et créatrice d’emplois, et, Amélioration des taux d’accès et de la qualité des services de base et renforcement du socle de la protection sociale.. Les autres thématiques concernées par l’exposition sont : la Consolidation de la paix ; le volontariat et les Objectifs du Millénaire pour le Développement/Agenda post 2015. Les participants en train de répondre aux question sur le travail des Nations Unies N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 9 Validation du cadre stratégique national de l’horticulture au Burundi C ’était lors d’un atelier de concertation et de Validation organisé à Bujumbura le 11 novembre 2013 et lancé par Madame Odette KAYITESI , Ministre de l’agriculture et de l’élevage, en compagnie du Représentant de la FAO au Burundi, Dr Mohamed Hama Garba , de Monsieur Wilfried Baudoin (AGPM) consultant international, de Célestin Niyongere Consultant national , des responsables du Projet HUP-FAO Burundi, nommément Grégoire Mutshail (CTP) et Amed Yamuremye coordonnateur national , et en présence de quelques organisations internationales et locales, des partenaires techniques et financiers, des cadres œuvrant dans le secteur horticole que cette stratégie a été validée. Cette étape a été précédée par une présentation du cadre Stratégique et de son Plan d’Action ainsi que des discussions y relatives. de 5 ans souffre de la malnutrition chronique et même des cas déguisés des gens mal nourris suite à leur alimentation déséquilibrée ; ii. Diversifier les exportations pour que l’horticulture devienne une source majeure des devises d’exportation et la richesse des ménages et iii. Promouvoir l’agro-transformation à base des produits horticoles et les circuits de commercialisation des produits et sous-produits de ces cultures », a souligné Mme Kayitesi. Présentation du cadre stratégique de l’horticulture • Contexte politique et institutionnel ; • Agronomie pour une production en quantité et en qualité ; Le cadre stratégique de l’horticulture qui s’inspire des documents d’orientation de la politique agricole du Burundi tels que la Vision 2025, le CSLPII 2013-1015, la SAN 2008-2015, le PNSA, le PNIA 2012-1017, et les Plans Provinciaux d’Investissement Agricole (PPIA2013-2017), vise à aboutir à Un panel répondant aux questions des participants une alimentation équilibrée et à la réduction de la pauvreté. Cette vision milite en faveur d’une agriculture durable sécurisant les ressources naturelles et tenant compte de l’inter-action des facteurs environnementaux et commerciaux. Elle cherche aussi l’assurance d’une bonne organisation des intervenants dans le secteur horticole en faveur de l’intensification et la diversification des productions horticoles ainsi que la création des emplois. Les perspectives horticoles au Burundi sont : i. Produire en quantité et en qualité pour une alimentation équilibrée afin de réduire la malnutrition où 58% des enfants de moins Le Cadre Stratégique de l’Horticulture est bâtie sur les cinq axes d’intervention : Vue partielle de la salle • L’environnement pour une utilisation efficiente de la terre et eau ; • L’économie et la mise en marché des cultures horticoles et • Le genre et la santé publique. Le secteur horticole fait face à de nombreux défis. Il est mentionné de façon négligée ou pas du tout dans les documents stratégiques. Bien que le pays possède une large gamme des plantes horticoles autochtones et exotiques (fruits, légumes, fleurs et champignons, condiments et plantes à huiles essentielles) adaptées aux zones écologiques, peu d’entre elles sont transformées localement. « Le pays continue à importer par exemple des produits à base de fruits comme les jus, les confitures, etc. Des fois, des pays étrangers achètent nos fruits et nous les revendent valorisés sous forme de jus ou de confitures; ce qui constitue un manque à gagner pour le pays en terme de valeur ajoutée », a souligné la Ministre Kayitesi, Avec une vision permettant d’optimiser les opportunités des cultures horticoles au service d’une alimentation équilibrée et de la réduction de la pauvreté de la population du Burundi. J N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 10 Le déficit en énergie électrique du Burundi va continuer d’augmenter d’ici 2017 nouvelables vient donc à point nommé et nous sommes heureux de constater que dans le projet qui va être présenté, des solutions adaptées au contexte burundais existent et sont à la portée du pays notamment dans le sous-secteur si sensible du bois », note le directeur pays du PNUD, M. Xavier Michon. A noter que le bois occupe 100 pour cent dans la couverture de l’énergie domestique, 95 pour cent dans la balance énergétique nationale, les produits pétroliers et la tourbe pouvant se substituer au bois n’occupent respectivement que 2,5 et 0,05 pour cent. Résorber la faiblesse de la production d’électricité devrait permettre, à terme, de mettre fin au manque de fiabilité quant à sa disponibilité, mettant fin aux délestages et variations de tension qui constituent au final les obstacles majeurs au développement de l’industrie, de l’artisanat et des services. L e Burundi enregistrera un déficit énergétique estimé à 20 MGW durant la période 2014-2015, un déficit qui devrait se creuser davantage d’ici 2017. En effet, les études récentes de planification menées par le ministère en chargé de l’énergie montrent que cette rareté continuera d’augmenter, dans la mesure où les investissements préconisés ne pourront établir l’équilibre énergétique qu’à l’horizon 2017/2018. Se basant sur ces études, la Secrétaire permanente au ministère de l’Énergie et des Mines, Mme Justine Nisubire, soutient cette thèse en affirmant que les problèmes de disponibilité en énergie électrique pourraient perdurer, particulièrement durant la saison sèche qui enregistre régulièrement une baisse des capacités hydrauliques pouvant atteindre 50 pour cent. L’enjeu majeur est qu’à l’horizon 2030, le Burundi puisse réussir à établir un équilibre entre l’offre et la demande en matière énergétique. Les énergies nouvelles et renouvelables permettront de préserver la ressource bois dont la disparuption progressive précarise fortement la vie des populations burundaises. Le dernier rapport national sur les OMD, édition 2012, tire la sonnette d’alarme. « Elle met en exergue la forte dégradation des ressources forestières et des écosystèmes qui est due à la forte densité démographique et la pression qu’elle exerce sur la terre et les ressources environnementales, et estime que si rien n’est fait pour inverser la tendance actuelle, le Burundi n’aura plus de forêt dans 29 ans ». Le déclin du couvert forestier a déjà causé de grands dommages environnementaux comme l’érosion, les glissements de terrain et la baisse de la fertilité des sols. Il va davantage peser sur l’avenir du pays si des mesures adéquates ne sont pas prises à temps pour freiner le dérèglement provoqué sur l’écosystème. Pour remédier à cette situation, le gouvernement burundais a initié, avec l’appui du PNUD, l’élaboration d’une stratégie nationale de développement des énergies nouvelles et renouvelables (solaire, éolien, biogaz, géothermique et tourbe), afin qu’il y ait des actions concrètes, en vue de répondre aux besoins en énergie, tout en préservant « Ce constat, très inquiétant, nous inl’environnement. terpelle tous et appelle à l’action sans perdre de temps. L’adoption d’une stratégie sur les énergies nouvelles et re- Alors que l’accès à l’énergie est considéré comme un élément moteur du développement socio-économique, le Burundi vient s’ajouter au groupe des pays les plus en retard dans le monde en matière d’accès à l’énergie, dans la mesure où le taux d’accès à l’électricité de sa population est inférieur à 5 pour cent contre une moyenne de 16 pour cent en Afrique subsaharienne. Les conséquences directes de cette insuffisance en énergie sont : la couverture incomplète des besoins en rapport avec la mécanisation et la conservation des produits agricoles, le développement et la diversification des activités économiques, l’extraction et la transformation de minerais, un meilleur climat des affaires propice aux investissements du secteur privé et l’amélioration de systèmes de santé et d’éducation. Résorber la faiblesse de la production d’électricité devrait permettre, à terme, de mettre fin au manque de fiabilité quant à sa disponibilité, mettant fin aux délestages et variations de tension qui constituent au final les obstacles majeurs au développement de l’industrie, de l’artisanat et des services. Le faible taux de pénétration en milieu rural a lui pour effets néfastes : de limiter l’accès aux services sociaux de base, comme les centres de santé, et de diminuer le temps disponible pour les activités génératrices de revenus. Pour le Burundi, le chemin à parcourir pour parvenir au même niveau que la plupart des pays africains, est encore long. En effet, force est de constater qu’en dépit du faible niveau de consommation, les capacités nationales de production d’énergie électrique sont inférieures aux besoins alors que le nombre d’abonnés lui s’accroit. J N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 11 Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes-édition 2013 « De la Paix à la maison à la Paix dans le monde : Mettons fin aux violences domestiques » T el est le thème qui a guidé les organisateurs d’activités de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes -édition 2013 ; activités qui se sont déroulées sur tout le territoire national du Burundi. Le lancement a eu lieu le 25 novembre 2013 dans la commune urbaine de Kinama en Mairie de Bujumbura sous le haut patronage du 1er Vice Président de la République, Bernard BUSOKOZA. De nombreuses personnes ont assisté aux cérémonies parmi elles les membres du Gouvernement, les membres du Parlement, des Représentants des Agences du Système des Nations Unies, du Corps diplomatique et consulaire, des organisations internationales et nationales particulièrement celles œuvrant dans le domaine de protection et défense de droits humains notamment des femmes, des réseaux d’associations de femmes des communautés de base, des étudiants, élèves et écoliers. Marche manifestation, chants et danses, tenues vestimentaires, tout concourraient à décrier les différentes formes de violences faites aux femmes au Burundi : violences physiques dont certains cas sont extrêmes jusqu’à causer la mort des victimes ; des cas de viol qui ne cessent d’augmenter selon les rapports des Centres de Développement Familial Communautaires (CDFC) et des témoignages des victimes dont des mineurs. De gauche à droite, Maitre Clotilde NIRAGIRA, Ministre de la Solidarité Nationale, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, Honorable Bernard BUSOKOZA, 1er Vice-Président de la République, Parfait ONANGA ANYANGA, Représentant spécial du Secrétaire général Nations Unies, Tamari SINIGIRIRA, Secrétaire Générale de la Mairie de Bujumbura victimes, leurs enfants, les ménages, les communautés et la nation toute entière. Une mère infirme suite aux violences subies ne pourra pas travailler dur pour subvenir aux besoins de ses enfants. Ces derniers ne seront pas en bonne santé parce que mal nourris ; leur réussite scolaire est compromise. Le coût de prise en charge médicale est très élevé, l’avenir de la nation est compromis puisque la jeunesse du pays est mise à mal. Le 1er Vice Président a, dans son allocution, réitéré l’engagement du gouvernement à combattre ces violences. Il a indiqué que le projet de loi spécifique sur la répression des crimes de violences faites aux femmes se trouve Les messages, allocutions et discours des orateurs sont tous revenus sur sur l’agenda de l’Assemblée nal’impact négatif de la violence sur les tionale. Le représentant des Nations Unies au Burundi, Parfait Onanga Anyanga, a de son côté félicité le gouvernement burundais pour la mise en place du cadre légal en vue de réprimer les violences faites aux femmes et a réitéré le soutien des agences du Systèmes des Nations Unies dans ce combat. Parmi les activités qui ont été menées à travers le pays figurent des campagnes de sensibilisation dans les écoles secondaires qui ont focalisé notamment sur le harcèlement et l’exploitation sexuels ainsi que les grossesses non désirées. J Marche manifestation N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 12 Quand les cantines scolaires renflouent les salles de classe Le 31 octobre 2012, le Burundi a accueilli des rapatriés Burundais en provenance de la Tanzanie à la suite de la fermeture du camp de réfugiés de Mtabila. La plus part de ces rapatriés sont des ressortissants des provinces de Cankuzo, Makamba, Rutana et Ruyigi où, selon le HCR, 50% des enfants rapatriés qui avaient interrompu les cours suite à la suspension des services de l’éducation au camp de Mtabila par le gouvernement tanzanien, sont en âge scolaire. Le PAM a déployé ses outils pour aider le gouvernement burundais à envoyer ces enfants à l’école. D ans le but de faciliter l’intégration des ces enfants rapatriés dans le système éducatif et de réduire les disparités entre eux et ceux issus des ménages hôtes, le PAM a mis en branle son programme de mise à niveau pendant les vacances de juillet à août 2013 d’une part, et poursuit, d’autre part, un programme d’alimentation scolaire d’urgence dans les provinces ci-haut citées, afin de maintenir les élèves à l’école et d’accroître leur performance. La mise en œuvre du projet a commencé par une série d’ateliers de formation des directeurs des écoles, des maîtres magasiniers et des délégués des parents membres des comités de gestion de l’école. Médard Ndikumana avait abandonné l’école. Le programme de cantines scolaires du PAM est venu lui redonner l’espoir de réussir. Le projet a démarré avec la rentrée scolaire 2013-2014 et touche environ 103 000 écoliers et la province de Ruyigi compte à elle seule 14 720 élèves dont 7 don d’un fut pour le stockage de l’eau Et pour cause. Avant, il vivait avec sa 169 (49.8%) filles. sœur. Mais quand celle-ci s’est mariée, à l’école. il ne pouvait plus poursuivre les études Interrogé sur ce qui motive cet engoue- et en même temps se chercher de quoi ment, un des parents souligne avoir manger. Rien ne marchait. Il avait Un accueil plus que favorable poussé un ouf de soulagement quand décidé d’abandonner l’école. Dormant Les directeurs d’écoles rencontrés ont le projet est arrivé car, selon lui, il lui souvent le ventre creux, il s’absentait indiqué que les réunions tenues à l’in- était impossible de trouver à manger à l’école pour chercher de quoi mettre tention des parents en vue de discuter pour ses 4 enfants écoliers pendant la sous la dent. D’où son échec. «Quand j’étais en classe, sachant que je n’allais de la mise en œuvre de ce projet ont été journée. pas manger le soir, cela m’embrouillait. caractérisées par une audience jamais Je ne pouvais pas bien suivre les cours. égalée dans les réunions habituelles Ma tête était ailleurs. J’étais très préprécédentes. Changement du comportement des occupé », raconte-t-il. écoliers En outre, la participation des parents Mais depuis le fonctionnement des canpour la réussite du projet est évidente. A certaines écoles, les parents ont D’après les témoignages de quelques tines scolaires, il a regagné l’école. « En construit les cuisines et les réfectoires. enseignants, il n’y a plus de retard sur- classe, je n’ai plus de souci car je sais Dans ces écoles où les parents ont opté tout pour ceux qui commencent les que je vais manger à midi. Et quand pour se relayer par colline pour faire la cours les après-midi. « Ils sont obligés je rentre le soir, qu’il y ait à manger ou cuisine, deux ou trois parmi eux n’hé- d’être à l’heure pour les repas et, par pas, cela ne m’empêche pas de revenir sitent pas à y passer la nuit pour pou- conséquent ils sont à l’heure en classe à l’école le lendemain matin », se révoir cuire le haricot qui sera consommé » indique l’un d’entre eux, qui observe jouit-il. que les enfants sont très friands des le jour suivant. denrées du PAM surtout du riz. Même ses résultats se sont améliorés : « L’année dernière, j’étais 20ème sur Ceux qui ont choisi d’embaucher une équipe de cuisiniers pour des raisons Ainsi, d’anciens écoliers ayant 32 élèves de ma classe. A la fin de ce diverses (vaquer à leurs occupations abandonné l’école et ceux qui trimestre, je suis sûr que j’occuperai habituelles par exemple) donnent leur l’envisageaient ont regagné les entre la 3ème et 5ème place », jure-t-il contribution financière dans les délais bancs de l’école grâce aux can- convaincu qu’il rentrera en 7ème l’année prochaine, idée que soutient son requis. tines scolaires. enseignant, au regard de l’assiduité Des parents prennent aussi des initiatiinhabituelle qu’il observe chez cet écoves individuelles pour la bonne marche C’est le cas de Médard Ndikumana, 18 lier. J des activités des cantines scolaires. A ans. Cet orphelin vit seul. Il reprend la Butezi par exemple, un parent a fait 6ème année à l’école primaire de Butezi. N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 13 Journée portes ouvertes sur la résolution 1325 du Conseil de Sécurité Les priorités des femmes burundaises présentées au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies za, Cibitoke, Bujum- toutes les provinces du pays sur le mobura Rural, Bujumbu- dèle du centre HUMURA en province ra Mairie) de Gitega. • Région Sud, à Dans le domaine du relèvement écoBururi (Bururi, Ma- nomique et communautaire, les deux kamba, Mwaro) priorités majeures présentées par les femmes sont (vi) l’adoption et promulDans la suite de ces gation de la loi sur les successions, les consultations régiona- régimes matrimoniaux et les libéralités les et en vue de la mise et (vii) l’élaboration et la mise en œuen commun des résul- vre d’un programme visant à permettats de ces dernières, tre au fonds d’appui à l’accès au créun atelier préparatoire dit des femmes d’être fonctionnel dans de la journée portes toutes les provinces du pays. ouvertes fut organisé le 19 décembre 2013. Au Ces priorités ont été présentées accomDe gauche à Droite, Parfait Onanga Anyanga, le RSSG, Clotilde Ni- cours de ce denier, les pagnées de demandes à l’endroit des ragira, Ministre de la SNDPHG, Jeanne Pfayoguhora,Secrétaire du rapports des consul- obligataires notamment le GouverneForum National des Femmes tations régionales ont ment du Burundi et le Système des Naété analysés et exploi- tions Unies. En effet, pour permettre ans le cadre de la célébration de tés en vue de déterminer et mettre en aux femmes de jouer pleinement le rôle l’anniversaire de l’adoption de exergue, pour chaque axe de la R 1325, important qui leur est dévolu dans la la Résolution 1325 du Conseil de l’état des lieux, les obstacles persis- prévention et le règlement des conflits, Sécurité des Nations Unies sur les fem- tants, les défis et les priorités. les pourparlers de paix et le redressemes, la paix et la sécurité, une journée ment économique, des actions doivent portes ouvertes a été organisée le 20 Parmi les priorités dégagées et pré- être menées par différents acteurs et décembre 2013 à l’Hôtel Sun Safari sentées au Représentant Spécial du chacun doit remplir sa part. Secrétaire Général des Nations Unies Club de Bujumbura. (RSSGNU) au Burundi lors de la jour- Ainsi, les femmes burundaises ont deportes ouvertes le 20 décembre mandé au Gouvernement de prendre à Une occasion donnée aux fem- née 2013 figurent : cœur leurs doléances et préoccupations mes burundaises d’adresser en vue d’y répondre ; et au Système leurs priorités en matière de En matière de la participation des fem- des Nations Unies de l’appuyer dans à la prise de décision, deux priori- la l’adoption et mise en œuvre de solupaix et de sécurité au Repré- mes tés majeures : (i) que des dispositions tions adéquates. sentant Spécial du Secrétaire garantissant une représentation des Général des Nations Unies femmes à hauteur de 50% dans les pos- Le Représentant Spécial du Secrétaire (RSSGNU) afin que les Nations tes électifs et dans les postes nomina- Général des Nations Unies au Burundi, à tous les niveaux, et cela en consi- Parfait Onanga Anyanga a assuré les Unies en tiennent compte dans tifs dérant le mérite, soient incluses dans représentantes des femmes burundaileur plaidoyer et dans leur appui la Constitution et la loi électorale. (ii) ses son engagement personnel et celui au Gouvernement du Burundi. L’élaboration et la mise en œuvre d’un du Système des Nations Unies à faire programme d’appui aux femmes en les priorités exprimées, et à Pour la première fois depuis l’initiation tant que candidates, électrices et agen- avancer appuyer sans réserve le Gouvernement de cette journée en 2010, des consul- tes de paix pour les élections de 2015. burundais dans la promotion d’une tations régionales visant à recueillir et plus grande prise en compte des femrassembler les points de vue des fem- Concernant la prévention des violences mes et de leurs droits la sauvegarmes de toutes les provinces et de toutes basées sur le Genre, les priorités déga- de et la consolidationdans de la paix et de les communes sur ce qu’elles considè- gées sont (iii) la mise en application des la sécurité, en vue de la construction rent être des défis et des priorités ma- textes et instruments internationaux de lendemains meilleurs et plus justes jeurs eurent lieu les 11 et 12 décembre qui protègent les droits des femmes et pour les fils et filles du pays. 2013 notamment à : la ratification du protocole de Maputo ; (iv) l’adoption et la promulgation de ses réponses aux préoccupations • Région nord, à Ngozi (Ngozi, la loi spécifique sur la lutte contre les Dans des femmes burundaises, le RSSG était Kayanza, Muyinga, Kirundo); violences basées sur le genre. appuyé par son Adjoint en même temps • Région centre, à Gitega (Gitega, Sur l’axe de la protection contre les Coordinatrice Résidente des activités du Système des NU au Burundi, le ReKarusi, Muramvya) violences basées sur le genre, la priorité présentant de l’ONU FEMMES et la en relief est (v) l’élaboration et la Ministre ayant en charge le Genre. J • Région Est, à Ruyigi (Ruyigi, Can- mise mise en œuvre d’un programme d’exkuzo, Rutana) tension des services de prise en charge • Région Ouest, à Bubanza (Buban- intégrée des victimes des VBG dans D N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU Echo des Nations Unies au Burundi Octobre - décembre 2013 14 Régulariser le mariage pour donner une dignité aux femmes et aux enfants des couples dits illégaux », comme on les appelle communément a poussé le ministère de l’Intérieur à lancer, en collaboration avec l’autorité communale, un recensement sur chaque colline afin de connaître le chiffre exact de ces couples concubins. À terme, ce décompte vise la défense de la légitimité des enfants nés hors mariage. Les parents ne se soucient pas de les faire enregistrer à l’état civil, et de ce Madame Derphine Barayigenera signe de son empreinte digitale le fait, ils ne peuvent béregistre d’état civil à l’occasion de la régularisation de son mariage néficier des avantages avec monsieur Stéphane Murima sociaux réservés aux enfants en jeune âge, ’union libre cache souvent la po- comme la gratuité des soins de santé lygamie une pratique pourtant et de l’éducation. Autre réalité, prohibée par la loi burundaise. le respect de la dignité detriste ces enfants Elle connaît une montée fulgurante et de leurs mères est souvent bafoué. dans la localité de Kigwena, dans la Certains hommes, profitant du vide commune de Rumonge, au Sud du Bu- juridique, maltraitent ces femmes et rundi où le retour massif de Burun- leurs enfants et leur infligent un traitedais rapatriés de Tanzanie a gonflé le ment physique et moral dégradant. Ils nombre de foyers fondés hors contrat peuvent aussi les chasser à leur guise, de mariage. Ces unions libres sont ju- d’autant que la loi ne les protège pas et gés illégales par la législation burun- qu’ils ne bénéficient guère des avantadaise qui ne reconnaît le mariage qu’à ges offerts par le code des personnes et travers le droit écrit, au contraire de de la famille. la Tanzanie où les usages coutumiers, comme la cohabitation permanente, homologuent le mariage. L Au Burundi, les conséquences sont énormes pour les femmes et les enfants issus de ces couples formés sans le fondement juridique d’une union scellée devant un représentant de l’État. Leurs droits civiques et matrimoniaux sont ainsi carrément niés. À Kigwena, la situation est très inquiétante. L’administrateur communal de Rumonge, M. Gérard Ndikumana, estime qu’un tiers des familles de la commune vivent en concubinage. L’ampleur de ces « mariages illégaux L’administration soucieuse de la situation Des efforts soutenus de sensibilisation doivent être menés pour revaloriser l’idée du mariage auprès « des couples illégaux » et des Burundais rapatriés de Tanzanie et éviter les nombreux problèmes sociaux qu’entrainent ces unions libres non reconnues par le droit burundais, note l’administrateur de Rumonge. Dans le cadre d’un projet à haute intensité de main d’œuvre financé par le PNUD, l’administration a déjà amorcé une action qui vise à fournir, sur une période de trois mois, de l’emploi temporaire à 80 bénéficiaires parmi les rapatriés, les déplacés, les ex-combattants et les personnes vul- nérables de la communauté d’accueil. Pour y parvenir, l’administration locale a concentré son action sur la régularisation des mariages et l’inscription des enfants au registre d’état civil, et devoirs. Pour premiers résultats, le projet a achevé récemment la construction d’un marché local ; permis la régularisation du mariage de dix couples et l’enregistrement de 157 enfants aux registres de l’état civil. Une célébration des mariages festive C’est dans une ambiance détendue qu’ont été célébrés ces mariages, les mariés laissant exploser leur joie. Les mariés se sont dit oui, sourire aux lèvres, se promettant amour et fidélité et de ne jamais se séparer jusqu’à la mort. Après lecture des articles du code civil et signature du registre de mariage par les époux et leurs témoins, l’administrateur de Rumonge n’a pas caché sa joie d’avoir des apôtres qui vont l’aider à convaincre d’autres polygames et concubins à leur tour régulariser leur état civil. Ces mariages sont l’occasion de féliciter les mariés, mais aussi de leur prodiguer des conseils. « Je vous félicite. Même si vous vivez ensemble depuis plusieurs années et que vous avez des enfants. Quand vous êtes entrés ici, vous étiez des garçons et des filles, maintenant vous êtes devenus époux, maris et femmes. Unis dans la loi, vous jouissez de tous les droits civils. Vous ne pouvez plus vous séparer et vos enfants jouissent, dès maintenant, des droits que leur reconnaît la loi en vertu de votre mariage. Je félicite aussi les parents qui ont fait inscrire leur enfants, j’espère que les autres vont suivre ce bon exemple », a déclaré Gérard Ndikumana. J Ce bulletin est produit par le Groupe Intégré de Communication (GIC) du Systèmes des Nations Unies au Burundi et édité et publié en ligne par le Centre d’Information des Nations Unies pour le Burundi. Pour plus d’informations contacter le Secrétariat du GIC, B.P. 2160 Bujumbura, Burundi. Tél. : (+257) 22225018, E-mail : [email protected] N.B : les opinions exprimées dans ce bulletin ne reflètent pas nécessairement celles de l’ONU