Draguer, sexter, tromper - Clarence Edgard-Rosa

Transcription

Draguer, sexter, tromper - Clarence Edgard-Rosa
Sexe 2.O
les nouvelles
tentations
Applis, sites de RencontRes,
sextos… tRompeR n’A jAmAis
semblé Aussi FAcile. mAis sexteR,
pAR exemple, est-ce vRAiment
tRompeR ? enquête
Aux FRontièRes du viRtuel.
par CLarenCe
mignons avant de m’endormir et à attendre les siens pour éteindre
mon téléphone, animée par une curieuse culpabilité, paniquée à
l’idée que mon conjoint les découvre. Il n’y avait pourtant rien de bien
méchant, mais une connivence étonnante s’était installée entre nous
par le biais de ces petits messages. Leur aspect virtuel a très vite fait
monter une mayonnaise que je n’avais pas vue venir. Alors que je me
fichais de ce collègue, que je ne croisais jamais, c’est en dehors du
travail que les échanges sont devenus plus que limite. J’ai stoppé net
après quelques semaines, j’avais l’impression de me trahir moimême. Je ne sais toujours pas comment qualifier cet épisode, car, au
final, il ne s’est rien passé ! »
edgard-rosa
muratyan pour « elle »
illustration vahram
Les désirs qui fragilisent la monogamie n’ont rien de nouveau. Ce
qui est récent, en revanche, c’est le monde d’intimité qui nous accompagne en permanence : notre Smartphone. Ce petit objet greffé à
notre paume a inventé ses propres modes de communication (poke,
like, tchat, SMS, MMS), qui peuvent, bien plus rapidement que les
interactions de la vraie vie, devenir tendancieuses. Dans son enquête
« Modern Romance » (1), Aziz Ansari (génial créateur de la série
« Master of None » diffusée sur Netflix) s’intéresse à la rapidité avec
laquelle les conversations en ligne peuvent passer d’anodines à carrément sexuelles. Il y a trente ans, quelqu’un qui voulait s’extraire de
son vœu de fidélité pouvait se donner les moyens de le faire. Mais
« l’intimité de Facebook, la facilité d’accès à de potentielles personnes avec qui tromper son partenaire et la capacité à flirter en
toute sécurité à travers le biais d’un tchat – ce parfait ouragan de
tentation est indéniablement une donnée nouvelle », écrit-il.
C’est ce que nous raconte à demi-mot Yasmine (2), elle s’est laissé
surprendre par un échange de SMS avec un collègue qui a très vite
tourné au flirt. « On textait boulot, puis on a échangé quelques blagues anodines et, sans même l’avoir lorgné au bureau, je me suis
retrouvée au bout de quelques jours à lui envoyer des SMS à moitié
Pour un tiers des femmes et des hommes, sexter – échanger des
images explicites ou flirter par messages interposés – n’est pas considéré comme une tromperie (3). Gérard Mermet (4), sociologue
spécialiste de l’analyse des modes de vie, note que la communication via les outils numériques a en effet un statut particulier. « Elle permet d’abord de s’affranchir de la dimension temporelle, lorsqu’elle
est instantanée, précise-t-il. Étrangement, d’ailleurs, on a inventé la
notion de “temps réel” à partir du moment où les échanges virtuels
se sont développés. La dimension spatiale est elle aussi transformée.
La distance n’est plus géographique, car les kilomètres ne comptent
pas. Elle est psychologique : la non-présence de l’interlocuteur, la
possibilité de communiquer avec lui avec un pseudo, c’est-à-dire une
identité créée de toutes pièces, a donné plus de liberté et fait tomber
les tabous traditionnels. C’est le cas en particulier lorsqu’il s’agit
d’évoquer les questions de sexe, pour lesquels les non-dits sociaux
sont encore nombreux. »
Un échange en 3G est-il moins réel qu’en IRL (In Real Life) ? Est-ce
notre vision qui est brouillée ou les frontières du flirt qui ont bougé ?
« La fidélité est l’un des piliers de mon couple mais conserver un jardin
secret nous semble à tous les deux primordial, c’est pourquoi les petits
flirts virtuels ne comptent pas, confie Marion (2), en couple depuis
une dizaine d’années. Pour moi, tant qu’il ne se passe rien
72
E L L E .FR
8 juillet 2o16
enquête
enquête
2 . 0
8 juillet 2o16
s e x e
La philosophe et psychanalyste elsa godart a publié « Je selfie
donc je suis » (6), un essai sur les métamorphoses du moi à l’ère du
virtuel. Pour elle, c’est avant tout l’honnêteté vis-à-vis de soi-même
qui est mise à l’épreuve. « Cette personne avec laquelle on échange,
ou avec laquelle on “sexte”, tant qu’on ne la rencontre pas en chair
et en os, semble virtuelle. Pourtant, elle est réelle dès le premier
échange », tranche-t-elle. Dès lors, il est difficile de dire à quel
moment commence l’infidélité. La question devient plus opaque car,
au fond, cela implique d’être au clair avec son désir. » Une vraie
gageure en somme.
On sait que 85 % des adultes condamnent l’infidélité, mais 60 % des
hommes et 45 % des femmes avouent l’avoir pratiquée au moins une
fois (7). Un autre sondage nous apprend, lui, que 71 % des Français
déclarent n’avoir jamais été infidèles au cours de leur vie (8). En
France, en Belgique et en Suisse, on recense près de 300 sites de
rencontres spécifiquement conçus pour les personnes en couple. Un
chamboulement dans la conception de la fidélité ? Pas vraiment,
pour Elsa Godart, qui estime que cela facilite seulement le passage
à l’acte pour ceux qui veulent tromper.
Le plus profond des changements se situe peut-être ailleurs : sur ces
sites comme sur les réseaux sociaux, on maîtrise tout – ce que l’on
montre de soi, sous quel angle, quel filtre, selon quel degré d’intimité.
« Le virtuel peut donner l’illusion d’une toute-puissance qui tranche
avec le réel », note la philosophe. En vérité, on contrôle peu de
choses, même sur Internet, où des informations que l’on poste
peuvent être récupérées, interprétées, et détournées à notre insu. Il
est indéniable que ce côté “ultra contrôlé” d’un selfie, qu’il soit
d’ordre sexuel ou non, donne le sentiment d’une facticité, d’une identité construite de toutes pièces, qui peut faire penser à un masque.
Ce masque, c’est ce que l’on décide de montrer de soi mais c’est
aussi ce derrière quoi on se cache. D’ailleurs, nombre de personnes
perdent leurs inhibitions dans une image postée, alors qu’elles
n’agiraient jamais ainsi dans le réel. »
Face à cette nouvelle donne, la technologie fournit également des
outils pour fliquer l’être aimé comme nos grands-parents n’auraient
jamais pu l’imaginer. Une société de tech a mis au point un matelas
connecté, muni de capteurs, qui promet de détecter les activités
sexuelles en dehors de la présence de l’un des deux utilisateurs, et
donc l’adultère. Gare à ne pas trop gesticuler dans votre sommeil !
Sans aller jusque-là, un Français sur quatre déclare avoir déjà
fouillé dans le Smartphone de son conjoint. En farfouillant dans
celui de son compagnon, Sonia (2) a découvert les conversations
bon enfant, mais très suivies, qu’il entretenait avec des inconnues
sur Twitter. « Je me suis sentie trahie, mais je me suis surtout rendu
compte qu’on n’avait jamais réellement défini ensemble ce qui était
acceptable à nos yeux et ce qui ne l’était pas. Ces échanges n’auraient jamais pu se produire dans la vraie vie. Moi-même, j’ai réalisé que j’avais parfois eu des échanges sur les réseaux sociaux qui
auraient pu être perçus comme ambigus. » Dans la réalité comme
de l’autre côté du miroir 2.0, c’est bien à deux qu’on invente les
règles du jeu de la fidélité.
1. d’aziz ansari et eric Klinenberg, paru en anglais, en 2015 (Penguin Press).
2. Les prénoms ont été modifiés.
3. selon une étude pour le compte du cabinet d’avocats slater and gordon
(royaume-uni), 2016.
4. auteur de 14 éditions de « Francoscopie », de 1985 à 2013 (Larousse).
5. selon une étude du cabinet globalWebIndex réalisée sur plus de
47 000 utilisateurs du site de rencontres, en 2015.
6. Paru en mai 2016 (albin michel).
7. selon une étude de la general social survey, en 2010.
8. selon une étude tns sofres pour « Fhm », en 2008.
PoLyamour
à cœuR ouveRt
par yaCha
haJzLer
Le mot « polyamour » est apparu pour la première fois dans les
années 1990, attribué à la prêtresse Morning Glory
Zell-Ravenheart. Un mot inventé pour unir plus étroitement l’idée
d’amour et celle de pluralité. Car c’est cela le principe du
polyamour : entretenir des relations sexuelles ET affectives avec
plusieurs personnes consentantes. Un schéma qui provoque
souvent l’incompréhension, voire le mépris. « Ça me paraît
intéressant de se demander ce qui nous amène à penser qu’un
type d’amour ou de relation est supérieur à un autre », développe
Brigitte Vasallo, auteure espagnole*, qui, depuis vingt ans,
organise ses relations de manière non exclusive. D’autant que le
polyamour n’est pas l’absence de liens ni de responsabilités.
Une nuance que les concernés tiennent souvent à préciser. « Si tu
veux n’avoir de comptes à rendre à personne, rentrer quand tu
veux, partir au Pérou quinze jours sans dire où tu vas, donner des
nouvelles quand ça te chante […], c’est le célibat qu’il te faut »,
clarifie Audren sur son blog Les Fesses de la crémière. Confiance,
tendresse, honnêteté sont les mots qui reviennent sur les lèvres
de ceux qui le pratiquent. Amoureux comme les autres.
* #occupylove : pour une révolution des affects, perderelnorte.com
74
E L L E .FR
getty
de concret, on n’est pas dans la tromperie. » La trentenaire
a un compte Tinder qu’elle voit comme une soupape de décompression. Elle n’a rencontré aucun de ses “matches” et ne compte
pas le faire, mais apprécie les interactions parfois carrément rentrededans qu’elle y trouve. Comme elle, 42 % des utilisateurs de
l’appli de rencontres sont en couple. 30 % sont mariés (5). La distance fait-elle oublier que de l’autre côté du cloud se trouve une
vraie personne ? « La notion de fidélité est totalement modifiée
lorsqu’une personne utilise une autre identité, ou se présente
comme un “autre” à son interlocuteur, remarque Gérard Mermet.
Il y a alors un dédoublement de personnalité, dans une démarche
de type schizophrène. Elle ne peut se sentir infidèle à son identité
“réelle”, puisqu’elle en utilise une autre pour “sexter” et que celle-ci
ne lui impose par de contrainte de ce type. »
humeur
2 . 0
8 juillet 2o16
s e x e
24
heuRes
sous
sexto
pouR séduiRe et êtRe séduite, c’est Fou tout
ce qu’on peut FAiRe du bout des doigts !
démonstRAtion pAR une jouRnée de plus
en plus chAude… Édouard dutour marIon ruggIerI
par
O8.OO Tiens, il fait beau ! Ça faisait, quoi,
huit mois qu’on n’avait pas vu le soleil (ni sa
lune). Résultat : on est tout chose. Tout chaud.
Envie d’embrasser le monde.
O8.O3 Autrement dit : on a envie de se faire
la terre entière.
O8.O4 Mais qui ? On se ferait une chaise.
Une chèvre.
O8.15 Soyons pragmatique, il y a deux
écoles. Soit on a quelqu’un en tête (et pas
encore ailleurs) et c’est lui qui va prendre.
Soit, d’humeur vagabonde, on passe en
revue son répertoire à la recherche du
bon client.
O8.17 L’ex ? Trop lourd. L’actuel ? Trop là. Le
futur ? Trop compliqué. On a la connerie,
donc, faut que ce soit un peu dangereux. Au
Aujourd’hui 9:00
Hello, il fait chaud !
T’es comment ?
Distribué
et
choix : le mari d’une amie, l’ami de son mari,
son patron... la fille du patron ?
O9.OO La proie est choisie, pas forcément
mignon mais forcément pas con. L’interlocuteur bien câblé, c’est la condition sine qua
non pour sexter. Tout est dans la rhétorique.
La preuve : « T’es là ? On se voit aujourd’hui ? Je t’embrasse. » Voilà le puissant
texto que vous venez d’envoyer à... votre
mère ! Erreur de destinataire. Et surtout de
jugement : elle est tout le temps là, disposée
à vous voir 24 heures sur 24.
O9.O2 Même texto envoyé à qui de droit.
L’élu. Le sparring-partner de votre connerie.
O9.O3 Y a déjà une réponse, ça sent bon :
« Oui, je suis là, compliqué aujourd’hui, fin de
semaine ? »
76
E L L E .FR
Je suis là, mais dans
le rouge !
OK. Je t’embrasse
Distribué
Moi aussi, fort
Avec la langue ? Rires
Distribué
humeur
O9.O3 Euh... Ça sent déjà moins bon. Fin de
semaine ? Naze. Si ça se trouve il fera même
plus beau. Et tout sera retombé. La libido, la
Seine, le rideau. En pleine décrue, vous
répondez : « OK. Je t’embrasse. » (= va te
faire voir.)
O9.O4 « Moi aussi, fort. »
O9.O5 Ah ? Fort ? Vraiment ? On laisse passer un peu de temps... Que ça mijote... Mettons, deux heures.
11.OO Après un effort surhumain et alors que
plus personne ne s’y attend, vous dégainez
un : « Avec la langue ? Rires !!! » Totalement
foireux, vous regrettez aussitôt. Pour être sûre
de ne pas trop réfléchir, vous l’avez envoyé
sans le relire.
11.O1 Envie d’appeler Orange pour leur
demander si on peut rattraper un texto par la
culotte. Le temps que la hot line réponde, on
a aussi vite fait de changer de pays. Ça
tombe bien, y a plus grand-chose qui nous y
retient, c’est la chienlit ici.
11.O2 Pourquoi vous n’êtes pas sur Snapchat,
où chaque message s’autodétruit ?
11.O3 Zéro réponse. Humiliation. À moins qu’il
ne soit en réunion ? Vite, vous appelez une
copine pour la saouler : « Ça fait trois minutes,
il m’a pas répondu, c’est goujat ou c’est moi ? »
11.22 La copine n’en peut plus. Vingt minutes
pour commenter deux textos, c’est trop. Surtout quand on a un boulot. D’ailleurs, peutêtre que lui aussi il bosse, pensez-y.
MIDI Coup de fil ! C’est lui... en FaceTime !
Hors de question qu’il vous voie par en dessous et toute rouge... On n’en est pas là !
Hum... On fait que jouer, nous.
12.3O Réponse (très) ambiguë du gars :
« Mmmhhh. » Ça veut dire quoi, ça ? C’est un
« mmmhhh » de désir ? De déni ? De je sais
pas quoi dire ? Du coup, vous non plus, et
vous dites n’importe quoi...
12.31 Vous écrivez « BAISER ». En majuscules
et au singulier, à tout hasard. Comprenne qui
pourra le message finement subliminal...
12.32 Rebelote, envie d’appeler Orange, la
valise RTL, le 115, le 18, qui vous voulez. Non
mais qu’est-ce qui vous a pris d’envoyer ça !
Vous rectifiez le tir.
12.33 « BAISERS, pardon, avec un S, mon
portable n’en fait qu’à sa tête ! »
12.34 Réponse de l’intéressé : « Moi, quand
j’écris love, mon portable corrige teub, #écriture automatique. »
12.35 C’est marrant la vie, tout d’un coup,
vous n’avez plus du tout envie de lui.
14.59 Il vous écrit : « Pas de nouvelles, je
pense à toi. » Ouh là ! C’est reparti comme
en 69. Vous enchaînez illico.
2 . O
15.OO « Moi aussi, qu’est-ce que tu fais ? »
La fameuse question ouverte pour les gens
qui ont l’esprit très ouvert.
15.O1 « Et toi ? » Le mec ne prend pas de
risques. Vous restez prudente.
15.O2 « J’hésite... T’aimerais que je fasse
quoi ? »
15.OO Moment d’angoisse et succession
d’inquiétudes : est-ce que vous avez vraiment envie de faire quoi que ce soit (non) ?
Est-ce que l’iCloud est branché (possible) ?
Soudain, vous pensez à cette copine dont la
conversation adultérine s’est affichée sur la
tablette familiale. Et à la tête de votre nounou
en train de regarder un dessin animé avec
votre enfant : « Y a un monsieur Sébastien qui
envoie des mmmhhh dans l’âne Trotro. »
Légère tachycardie.
15.O3 Et d’abord, est-ce que vous êtes épilée ? Au diable les poils, comme le disait
Talleyrand (ou Mitterrand ?) : « On ne sort de
l’ambiguïté qu’à ses dépens », vous poursuivez donc la conversation sur un mode « flou
de toi ».
15.O8 Sa réponse arrive enfin, comme une
délivrance : « De dos... Debout... Dedans... »
15.O9 Vous avez chaud ! Trop ? Le problème du sexto, c’est le dosage. Et là, c’est
déjà beaucoup... Que faire ? Dans le
doute, rien. À part le relire trente-deux fois
et effacer la conversation, enfin, les passages les plus gênants, avant de rentrer à la
maison.
2O.OO Nouveau message. Vous n’osez pas
le lire, vous êtes calme, rafraîchie et surtout en
famille. Du coup, vous retournez votre portable sur la table : grossière erreur de débutant qui attire inévitablement l’attention.
2O.O1 « C’était qui ? », entendez-vous...
« C’est ma mère ! » « Elle veut quoi ? » Euh...
Ou comment avoir les inconvénients du sexe
sans les avantages. Sachant que le principe
du sexto, c’est exactement l’inverse : les avantages du désir, sans les inconvénients de
l’adultère.
23.5O C’est plus fort que vous, vous ouvrez
enfin son message : « Choquée ? »
23.51 À toute blinde et aux toilettes vous
tapez « Mmmmhhhh », fière de votre repartie.
23.52 Finalement, vous ajoutez, sous la
couette, après avoir réglé l’écran en luminosité minimum : « Bonne nuit, un peu de moi
dans tes rêves. »
23.53 La honte, mais vraiment quelle bonne
journée. n
retrouvez « histoire(s) d’un soir »
présenté par giulia Foïs, du lundi au
vendredi, à 21 h, sur France Inter.
78
E L L E .FR
8 juillet 2o16
s e x e
Mmmhhh
BAISER
Baisers, pardon, avec
un S, mon portable
n’en fait qu’à sa tête !
Distribué
Et pas qu’à sa tête
apparemment !
Moi, ça se passe
ailleurs...
Pas de nouvelles, je pense
à toi !
Moi aussi, qu’est-ce que
tu fais ?
Distribué
Et toi ?
J’hésite... T’aimerais que
je fasse quoi ?
ou pas !
Distribué
M’envisager,
me dévisager,
me déshabiller...
Mmmmhhhh
T’y vas fort !
Distribué