La campagne à la ville
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La campagne à la ville
Cultures urbaines / Poitou-Charentes La campagne à la ville LPO u Édouard VEAU & Ida FONTANAC Cultiver son potager, posséder un poulailler ou même faire de son domicile urbain un refuge lPo, différentes possibilités s’offrent aujourd’hui aux particuliers pour installer la campagne... à la ville. jour, recycler les restes alimentaires de nos repas, obtenir de l’engrais naturel pour le jardin… un cercle vertueux qui recrée un coin de campagne au cœur de nos résidences citadines. MAISONSAUVAGE.WORDPRESS.COM PHOTO CREGENE Du bon usage de la basse-cour en ville Coq de race pictave. Au même titre que la poule de Marans, la poule pictave doit sa survie aux élevages amateurs. L’installation d’un poulailler ne nécessite pas une infrastructure maçonnée. Les cabanes adaptées à la ville peuvent être construites avec les moyens du bord. 1. Les mêmes lois s’appliquent en milieu rural, mais celles-ci sont plus faciles à respecter du fait d’un voisinage moins dense qu’en zone urbaine. 2. On parle d’animaux équivalents et non du nombre physique. Par exemple, un canard compte pour deux animaux équivalents alors qu’une poule compte pour un animal équivalent… Par conséquent, pour être considéré comme élevage, soit plus de cinquante animaux équivalents, il faut cinquante poules ou vingt-cinq canards. 38 l’heure où l’écologie et le respect de la planète sont au cœur des débats et des attentions, les solutions alternatives se multiplient. Tri des déchets, consommation de produits biologiques ou réduction des intermédiaires entre le producteur et le consommateur, des gestes simples et du bon sens que certains poussent un peu plus loin. La volonté individuelle de cultiver son potager ou de posséder une basse-cour, par mesure d’économie ou par plaisir, participe de ce principe « d’autogestion ». Courantes à la campagne, ces pratiques refont surface dans les villes et certaines municipalités locales les encouragent en proposant des poules à leurs administrés. Avoir des œufs frais chaque a Si l’élevage d’animaux de basse-cour se fait de manière simple en milieu rural1, il répond, en ville, à des règles légales strictes dictées par le code de l’urbanisme et le règlement sanitaire. D’un point de vue général, l’implantation d’un clapier, poulailler ou volière ne pose pas de problème s’il comporte un nombre d’animaux équivalents2 raisonnable. Ainsi, en dessous de cinquante animaux, l’installation est considérée comme basse-cour – et non comme élevage – et ne demande pas d’autorisation spéciale. En revanche, une attention particulière doit être portée aux nuisances sonores et sanitaires, surtout en milieu urbain. Gare au voisinage ! Aucune distance minimale n’est requise pour l’implantation d’une basse-cour sauf si celle-ci dépasse dix animaux, auquel cas elle doit être située à 25 mètres des habitations. Le propriétaire doit d’abord s’assurer que le bruit ne porte atteinte ni à la tranquillité ni à la santé des voisins. En effet, les bruits d’animaux sont considérés comme normaux tant qu’ils ne deviennent pas répétitifs. Ainsi, le chant du coq est toléré le matin et le soir, mais constitue une gêne s’il se répète tout au long de la journée. Enfin, l’hygiène de l’installation doit être surveillée afin d’éviter qu’odeurs et insectes indisposent l’entourage. Un nettoyage régulier des locaux Le PICtON 231