L`enseignement de l`amazighe au Maroc : bilan et perspectives

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L`enseignement de l`amazighe au Maroc : bilan et perspectives
L’enseignement de l’amazighe au Maroc :
bilan et perspectives
D r . H a c h e m J A R M O U NI
Université de Fès, Maroc
Introduction
La question de l’enseignement de la langue amazighe au Maroc constitue une
problématique d’une extrême complication et sensibilité ; il importe donc de l’aborder d’une
manière profonde, avec le maximum de lucidité et de pondération possible. En effet,
enseigner l’amazighe au Maroc est une problématique et les facteurs qui la sous-tendent
entretiennent des rapports et des liens inextricables, dans la mesure où il y a une interférence
de composants politique, social, culturel, économique, religieux et pédagogique.
Ainsi, une étude de cette question nécessite une approche globale et une vision
profonde qui doit s’interroger avant tout sur le statut référentiel au Maroc des langues arabe,
amazighe et des langues étrangères en usage sur le marché linguistique.
Une question incontournable qui est profondément enracinée dans le passé et
l’héritage conditionné par des choix politiques et socioculturels qui ont abouti à la situation
actuelle des langues au Maroc, mais aussi qui met en jeu l’avenir de la société et influence les
grandes orientations et les choix stratégiques à faire en matière de l’enseignement de
l’amazighe et son rapport avec les autres langues.
Dans cette communication, nous allons tenter d’approcher cette question en focalisant
l’attention sur l’état des lieux en rappelant le contexte historique, socioculturel et les facteurs
politique et pédagogique qui déterminent la place de l’enseignement de l’amazighe au Maroc.
Ensuite, nous allons essayer d’esquisser le profil de ce projet sociétal qu’est l’enseignement
de l’amazighe, à la lumière de la mouvance sociale et des changements politiques survenus au
pays, notamment l’adoption de la nouvelle constitution le 1er juillet 2011.
1- Place de l’amazighe au Maroc
De prime abord, il est intéressant de souligner que l’amazighe est une langue
largement parlée au Maroc. Elle se répartit en trois grandes variantes principales couvrant
trois aires linguistiques situées géographiquement au Nord, au Centre et au Sud du pays. Trois
variantes distinguées et présentées comme telles bien qu’ayant une même origine et un fond
commun.
L’amazighe est la langue maternelle d’une très grande frange de la population
marocaine. Mais, force est de constater que cette langue n’a jamais fait l’objet d’un
enseignement formel, organisé et pris en charge par l’état, à l’instar de l’arabe, jusqu’ici, la
seule langue officielle, et des langues étrangères notamment, le français qui jouit d’un statut
particulier et privilégié ; les raisons historiques sont évidentes, mais aussi, parce qu’il est
considéré comme un facteur déterminant dans la réussite sociale, l’acquisition des savoirs
modernes et la clé pour l’intégration professionnelle et surtout pour l’ouverture sur le monde
extérieur.
Ceci étant, la langue amazighe est reléguée au second plan et elle est réduite à un
espace d’échange restreint entre les membres de la famille ou de la communauté dans des
situations non officielles en dehors des institutions de l’état, c’est-à-dire dans des zones
rurales reculées. Elle ne permet pas d’insertion socioprofessionnelle, car les échanges dans
tous les domaines de la vie active, dans les administrations, les institutions de l’état et à
l’école se font en arabe, langue officielle, ou en français, langue fonctionnelle.
Et par ricochet, une partie importante de la
société et ne profite pas de son évolution et des
culturelle. Il s’agit surtout de populations rurales
enclavées et livrées à elles-mêmes dans une lutte
précarité, la marginalisation et l’analphabétisme.
population est restée à la marge de la
opportunités de promotion sociale et
analphabètes vivant dans des zones
quotidienne pour la survie, contre la
Cette situation a toujours préoccupé des intellectuels et des militants souvent issus de
ces milieux. Ils étaient conscients que la lutte pour le changement doit passer nécessairement
par l’alphabétisation de la population amazighophone et donc par l’enseignement de la langue
amazighe.
2- L’enseignement de l’amazighe à l’époque du protectorat
Cette question de l’enseignement de l’amazighe que nous allons essayer d’aborder en
distinguant, après un bref rappel historique de l’époque du protectorat français, deux grandes
étapes : depuis l’indépendance jusqu’à l’an 2001, et depuis la création de l’IRCAM, à nos
jours. Et au passage, nous allons souligner le rapport complexe de l’enseignement de
l’amazighe à l’Université et à l’école primaire.
A ce niveau, il est fort utile de rappeler l’expérience de l’enseignement de l’amazighe
à l’Université entamée, en 1912 par la création de l’Ecole Supérieure de langue Arabe et de
Dialèctes Berbères qui sera remplacée, en 1920 par l’Institut des Hautes Etudes Marocaines
(IHEM), l’actuelle Faculté des Lettres de Rabat. Cet Institut avait pour vocation la formation
des fonctionnaires pour les différentes administrations. L’enseignement du berbère à l’IHEM
était assuré par des enseignants de grande renommée dans le domaine berbère et arabe. (à titre
d’exemples : Henri Basset, Arsène Roux, Lionel Galand, Serres, Paulette Galand-Pernet). Au
début, seul le tachelhit était enseigné et par la suite, le tamazighte fut introduit. (le tarifite,
relevant de la zone du protectorat espagnol, n’était pas enseigné.)1. A ce propos, il est
intéressant de souligner que les enseignants de l’IHEM ont produit des études qui ont
participé au développement de la recherche même si « la politique coloniale n’avait (…)
1
Boukhris, F. (2009), « l’Université possible : quelle place pour les études amazighes ? », in Asinag, n°2,
Publication de l’IRCAM, Rabat.
aucun intérêt à soutenir un enseignement berbère autonome et indépendant ni la formation de
berbérisants locaux. »(2)
3- L’enseignement de l’amazighe à l’ère de l’indépendance
Depuis l’indépendance, il n’ya plus de place officielle aux études amazighes dans
l’Université marocaine. Elles ont simplement disparu sans fracas. Toutefois, un intérêt est
porté à la langue amazighe de façon volontariste et informelle. Il s’agit d’une activité
académique sporadique à l’initiative de chercheurs qui introduisaient la recherche en
amazighe parmi d’autres thématiques dans d’autres départements, notamment, de français,
d’arabe, d’anglais ou d’espagnol. Cette expérience, quoiqu’aléatoire et non programmée
officiellement, a permis de réaliser un cumul important de travaux consacrés à la langue
amazighe.
Il a fallu donc attendre la première décennie du 21ème siècle qui a connu l’ouverture
de plusieurs grands chantiers de réforme, dont celui de l’enseignement, pour relancer le débat
sur l’enseignement de la langue amazighe. A cela s’ajoute un événement majeur qu’est la
création en 2001 de l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM). Et depuis lors, on a
commencé à parler officiellement de la promotion et l’enseignement de la langue amazighe.
Dans ce contexte et avec le concours de diverses circonstances, les revendications
sociales et politiques, la langue amazighe est enfin intégrée symboliquement à l’école
marocaine en 20033. S’est alors posé avec acuité le problème des moyens pédagogiques à
mettre en œuvre pour mener à bien cet enseignement et notamment la qualification des
enseignants de l’amazighe qui ont besoin d’une formation fondamentale à l’Université
consolidée par une formation pédagogique qui toutes deux sont encore inexistantes.
A ce niveau, il est nécessaire de souligner les liens complexes existant entre
l’enseignement de l’amazighe à l’école, en vue de doter les apprenants des notions de base
d’un enseignement fondamental préliminaire avant d’entamer des études supérieures en
matière de langue amazighe, et une formation universitaire des formateurs qui est une
condition primordiale pour enseigner la langue amazighe en bonne et due forme.
Or, tel que se pratique cet enseignement actuellement, on peut dire qu’à l’Université,
il s’agit d’initiatives personnelles avec les moyens du bord et à l’école, de bricolage
pédagogique.
En effet, au-delà des déclarations de bonnes intentions, officiellement « la Charte
Nationale pour l’Education et la Formation a planté le décor concernant le positionnement
majeur de la langue arabe, l’ouverture sur l’amazighe et la nécessité d’accès aux langues
(2)
Merola, D. (2006), De l’art de la narration. Tamazight (berbère). 200 ans d’études : état des lieux et perspectives, Paris,
Peeters, Séries SELAF, n°434.
(3)
La circulaire ministérielle 108 trace les objectifs et les finalités de l’enseignement/ apprentissage de l’amazighe
étrangères. »(4) L’enseignement de l’amazighe est donc une option qui peut se pratiquer
n’importe comment, n’importe où /quand, par n’importe qui !
Bien évidemment, théoriquement, cette tâche est suivie par des commissions mixtes
entre le Ministère de l’Education Nationale(MEN) et l’IRCAM, mais en réalité, cela se fait
avec beaucoup d’improvisation, d’amateurisme et surtout de manque de visibilité et de
courage. Car concrètement le MEN a encore du mal à gérer cette question de l’enseignement
de l’amazighe en raison de l’absence des enseignants qualifiés, des programmes pédagogiques
convenables et surtout d’une stratégie claire et d’un cadre juridique qui définit, sans
équivoque, les modalités d’intégration de l’amazighe dans le cursus scolaire et les mesures
pratiques à même de traduire les déclarations politiques en pratiques pédagogiques
opérationnelles.
En effet, jusqu’ici, c’est à l’IRCAM qu’incombe la tâche de former les enseignants,
une formation à la hâte, superficielle et sans teneur ni suivi. Et puis l’enseignement de
l’amazighe est confié à des enseignants d’autres disciplines, parlant, aussi bien que mal,
l’amazighe même s’ils n’ont pas les qualités requises pour enseigner convenablement cette
langue. L’IRCAM, avec les ressources humaines limitées qu’il a, est aussi chargé de
confectionner les manuels scolaires et autres supports pédagogiques pour l’enseignement de
l’amazighe. A ce niveau, force est de constater que normalement l’éducation et
l’enseignement relèvent de la compétence du MEN qui doit le prendre en charge à l’instar
des autres langues en usage au Maroc.
A cela s’ajoute la question fondamentale : quel amazighe enseigner à l’école ? et qui
va en décider ? Encore une fois, l’IRCAM a répondu en adoptant au 1er niveau de l’école
l’enseignement des trois variantes propres à chaque région tout en projetant d’enseigner
l’amazighe standard une fois cette langue aménagée et standardisée sachant que ce processus
est déjà engagé.
Pour ce qui est de l’enseignement de l’amazighe à l’Université marocaine, une
première notoire est marquée avec l’introduction de l’amazighe de façon officielle et dans un
cadre institutionnel à l’Université pour la 1ère fois en 2007/2008 avec l’accréditation de
filières d’études amazighes à la Faculté des Lettres d’Agadir et d’Oujda. Une troisième filière
d’études amazighes est ouverte en 2008/2009 à la Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines, Saïs-Fès.
A ce propos, il est indispensable de souligner que malgré la reconnaissance officielle
de ces trois filières, leur existence effective est redevable à l’initiative personnelle
d’enseignants chercheurs qui ne ménagent aucun effort pour mener à bien cette expérience
sachant que ces enseignants sont obligés de s’acquitter de l’engagement de leur département
initial. C’est donc plus par militantisme et sacrifice que ces filières fonctionnent avec les
moyens du bord. Et plus du manque des enseignants spécialistes, il y’a un grand manque des
(4)
Benamour, A. (2009), « La question de la langue au Maroc », in Asinag, n°2, Publications de l’IRCAM, Rabat.
documents pédagogiques et des supports didactiques à même de contribuer à
l’épanouissement des étudiants engagés dans ces filières.
4- Les horizons de l’enseignement de l’amazighe
Cependant, tout compte fait, ce premier pas officiel de l’amazighe à l’Université
nourrit beaucoup d’espoir, suscite un intérêt certain et ouvre de larges horizons pour
l’enseignement de la langue amazighe et sa promotion.
Somme toute, il est clair que la question de l’enseignement de l’amazighe au Maroc
est jusqu’ici placée sous le signe de l’hésitation, l’improvisation, le bricolage et l’ambiguïté.
Mais à l’époque où nous sommes, il est nécessaire, voire même vital, de remettre les
pendules à l’heure et de faire des choix stratégiques raisonnés et aussi d’avoir le courage et la
volonté politique pour prendre des mesures efficaces et pratiques susceptibles d’intégrer la
langue amazighe dans le système d’enseignement à tous les niveaux en bonne et due forme.
Certes, la question de l’enseignement de l’amazighe est tributaire essentiellement
d’une volonté politique affirmée d’abord et avant tout. A ce propos, un signe très positif
annonce cette volonté. Ainsi, le statut de langue officielle de l’amazighe à côté de l’arabe,
reconnu par la nouvelle constitution du Maroc adoptée par référendum le 1er juillet 2011, est
un événement politique majeur porteur de grands espoirs et inaugurant un nouveau chapitre
dans l’histoire de l’enseignement de la langue amazighe.
En effet, aux plus hautes instances de l’état, on peut dire qu’un consensus national a
émergé concernant la reconnaissance de la langue amazighe d’abord comme langue nationale
d’identité culturelle et sociale et ensuite, comme langue officielle qui doit intégrer tous les
domaines de la vie sociale.
Cette reconnaissance politique officielle est la condition sine qua non pour que
l’amazighe retrouve enfin un droit de cité.
Toutefois, s’il est vrai que cette reconnaissance émane d’une prise de conscience que
la langue amazighe dans la société marocaine mérite à plusieurs égards d’être promue et
enseignée pour permettre à une large frange de la population d’exercer ses droits les plus
fondamentaux à la communication, à la reconnaissance linguistique et à l’insertion sociale,
professionnelle et à l’expression culturelle par le biais de sa langue maternelle et qui est
sienne par nature même, il n’en demeure pas moins vrai que cette reconnaissance est le fruit
d’un long processus de militantisme, de revendications sociales, politiques et d’un effort
soutenu fourni par des intellectuels grâce aux travaux scientifiques accumulés et aussi par
l’engagement de la société civile qui n’a cessé de lutter pour cette reconnaissance.
A cette mouvance sociale, s’ajoute l’impact de la conjoncture régionale et
internationale qui a précipité les réformes et les changements survenus au Maroc comme
échos à ce qui s’est passé un peu partout dans des pays voisins ou de situation similaire.
Soit ! tout accouchement se fait certes dans la douleur, mais l’essentiel reste à faire
pour élever le nouveau-né dans de bonnes conditions et surtout l’immuniser pour l’aider à
grandir et lui éviter les carences fatales et les faux pas. C’est le cas de l’amazighe, désormais
langue officielle, c’est écrit noir sur blanc, reste à opérationnaliser cette reconnaissance dans
les faits, tout d’abord par des textes et des lois qui vont concrétiser l’application des principes
généraux dans la réalité.
Il va donc sans dire que pour enseigner une langue quelle qu’elle soit, en l’occurrence,
l’amazighe, une décision politique est avant tout nécessaire et déterminante, ensuite le volet
pédagogique doit être clairement engagé avec toutes les dimensions qu’il implique.
Pour le cas de l’enseignement de la langue amazighe qui est notre propos, et après
l’affirmation de son statut officiel, plusieurs projets se profilent à l’horizon, certes informes et
encore embryonnaires mais ils reflètent le souci de la mise en application des principes de la
nouvelle constitution au niveau des institutions compétentes.
Ainsi, selon les discours officiels, l’enseignement de l’amazighe sera généralisé à tous
les niveaux scolaires et couvrira tout le territoire national. Il sera également pris en charge, à
l’instar des autres langues et disciplines enseignées, par le Ministère de l’Education Nationale.
Il paraît aussi que l’actuel IRCAM, verra son statut révisé et sa mission reformulée de
façon à ce que l’amazighe ne soit plus traité isolément, mais intégré dans un système global
d’enseignement des langues au Maroc.
Si le statut de langue officielle reconnu à l’amazighe dans la nouvelle constitution est
traduit au niveau des pratiques pédagogiques, son enseignement se fera avec les moyens
nécessaires notamment par la confection des manuels et d’autres supports pédagogiques par
des spécialistes, selon les normes requises en la matière. La formation des enseignants de la
langue amazighe sera également prise en charge dans son volet fondamental par les
universités et au niveau pédagogique par les centres de formations des enseignants.
Cet enseignement verra aussi son statut juridique consolidé. Il ne sera plus une option,
enseignée aux temps morts, mais une discipline à part entière et comptabilisée dans le système
des évaluations sommatives intégrées à des formations sanctionnées par une note et/ou par un
diplôme ou un certificat.
Conclusion :
En définitive, l’enseignement de la langue amazighe au Maroc est une question
houleuse et constitue une problématique d’une grande complexité et sensibilité car c’est un
point d’interférence de facteurs politiques, socioculturels, économiques et religieux. Son
approche nécessite clairvoyance, réalisme et courage. Il fut un temps où ces vertus faisaient
défaut et l’amazighe était marginalisé et n’avait pas cours légal.
Aujourd’hui, il paraît qu’une nouvelle ère est entamée, des signes avant coureurs d’un
véritable changement annoncent un avenir meilleur pour la culture et la langue amazighes.
Désormais langue officielle, elle doit de ce fait bénéficier de toutes les opportunités et les
chances de son enseignement/apprentissage et sa promotion qui n’est, somme toute, pas une
fin en soi, mais un moyen pour qu’une grande partie de la population puisse exercer ses droits
les plus élémentaires à savoir de s’exprimer, de communiquer et d’apprendre dans sa langue
maternelle. C’est un pas vers la réconciliation du pays avec lui-même afin de marcher sur ses
deux pieds pour faire des pas plus sûrs vers le développement et éviter de boiter comme il l’a
fait en paralysant une partie de la population réduite à un mutisme fatal.
Ceci dit, un grand chantier d’études et de recherche est dorénavant ouvert. Et pourtant
la voie de l’enseignement de l’amazighe ainsi inaugurée demeure en majeure partie semée
d’embûches.
Aux chercheurs, aux intellectuels, aux universitaires et à tous incombent le reste,
l’essentiel sans doute, le travail de la recherche à tous les niveaux.
Références bibliographiques
- Benamour, A. (2009), « La question de la langue au Maroc », in Asinag, n°2,
Publications de l’IRCAM, Rabat.
- Boukhris, F. (2009), « l’Université possible : quelle place pour les études
amazighes ? », in Asinag, n°2, Publication de l’IRCAM, Rabat.
-Merola, D. (2006), De l’art de la narration. Tamazight (berbère). 200 ans d’études :
état des lieux et perspectives, Paris, Peeters, Séries SELAF, n°434.
-Les circulaires ministérielles 108 et 133.