Comme je programme pour créer mes œuvres, j`utilise du code. La
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Comme je programme pour créer mes œuvres, j`utilise du code. La
Comme je programme pour créer mes œuvres, j’utilise du code. La question du code informatique est censée m’intéresser puisqu’elle fait partie de mon quotidien de création artistique. Or je ne me suis jamais intéressé aux implications du code et je ne m’y intéresse toujours pas. Cette session est sans doute l’occasion de me demander ce qu’il en est et pourquoi. On appelle code des morceaux plus ou moins longs (strings) écrits dans un langage de programmation. Un langage de programmation est un interface entre le langage humain et le « langage machine » Il y a longtemps, j’ai appris à programmer en Basic, sous Dos . Maintenant, j’utilise trois langages de programmation : Lingo, qui est un langage dédié à Macromedia Director Java, un langage web Et Html le langage web de base. Lingo est un langage qu’on appelle orienté objet, indépendant du matériel comme Basic, C++ Voici un exemple de fragment de code, tiré de mon dernier travail, ma carte de vœux interactive : on exitFrame me sprite(20).locV = sprite(20).locV + sensVg if sprite(20).locV > 225 then sensVg = -10 else if sprite(20).locV < 20 then sensVg = 10 end if end Les mêmes « symboles » couleur valent en java et en html, mais il faut dire que je me sers de logiciels appartenant à la même société : Macromedia. Si je l’analyse à ma façon, je constate qu’il est inspiré de l’anglais, que l’emploi des couleurs sert à faciliter la tâche du programmeur, que les majuscules sont importantes et que des mots comme sprite ou puppet renvoient à des objets ou des comportements précis. Il y a ce qui est appelé une syntaxe, qui a varié depuis les premières versions que j’employais puisque sprite(20).visible = FALSE pouvait autrefois se dire : set the visible of sprite « 18 » to FALSE Dans les tutoriaux et l’aide, les vatiations de “syntaxe” entre les commandes s’appellent l’une mathématique, l’autre “verbose”. Il va sans dire que ma nullité en maths fait que je préférais l’autre formulation. Ce fragment de code appartient à ce qui est appelé un comportement. Je ne vais pas entrer dans les détails sur les divers types de comportements. Le langage Lingo n’est pas utilisable à d’autres applications, je ne peux m’en servir qu’avec Director (shockwave), comme je ne peux pas utiliser d’autre langage de programmation (par exemple java) sous Director. Si je consulte l’histoire des langages de programmations (http://www.scriptol.org/histlang.html) l’emploi du If /../ then, le premier emploi de cette « syntaxe » (encore une fois, je mets tous ces termes entre guillemets) est constaté à propos du langage : Algol ALGOrithmic Language C'est le premier langage universel indépendant de la machine On y trouve le IF THEN ELSE. Les langages de programmation s’appuient les uns sur les autres, dans un développement quasi organique qui aurait plus à Darwin. Les mêmes gros blocs de syntaxe se retrouvent de l’un à l’autre, permettant de remonter au premier emploi. Mais qu’y a-t-il entre ces phrases somme toutes claires même au profane et la machine ? On dit couramment que le langage machine (depuis 1945) se compose de 0 et de 1 Exemple : « Voici en code machine de l'IBM 370 l'ordre de charger 293 dans le registre "3": 01011000 0011 00000000000100100100 =charger =3 =293 Ce type de code binaire est le seul que la machine puisse directement comprendre et donc réellement exécuter. Tout programme écrit dans un langage évolué devra par conséquent être d'abord traduit en code-machine avant d'être exécuté. « (http://www.chez.com/algor/cours/hist.htm) Entre mon exemple de Lingo, appelé langage de haut niveau et les 0 et 1, il y a une couche de langage appelée langage assembleur, une autre qui est du langage compilateur, et, si je comprends bien, encore une autre qui est du langage macro. Le code n’est donc pas simple, chaque code étant lui-même codé pour en arriver 0 et 1 Ces 0 et 1, qu’est-ce que c’est ? « Ce sont les bits : la plus petite unité d'information manipulable par une machine numérique. Il est possible de représenter physiquement cette information binaire : par un signal électrique ou magnétique, qui, au-delà d'un certain seuil, correspond à la valeur 1 Vers la fin des années 30, Claude Shannon démontra qu'à l'aide de « contacteurs » (interrupteurs) fermés pour « vrai » et ouverts pour « faux » il était possible d'effectuer des opérations logiques en associant le nombre 1 pour « vrai » et 0 pour « faux ». Ce codage de l'information est nommé base binaire. C'est avec ce codage que fonctionnent les ordinateurs. Il consiste à utiliser deux états (représentés par les chiffres 0 et 1) pour coder les informations. » http://www.commentcamarche.net/base/binaire.php3 Je suis au bout de mes peines. Le code n’est pas du texte, écrit en quelque langue que ce soit, ce n’est pas du langage crypté, ce ne sont pas des chiffres, même réduits à 0 et 1, c’est du courant qui passe ou ne passe pas. Ceci posé, sous quel angle puis-je apprécier du courant électrique rendu visible ? Après relecture globale des documents proposés à notre réflexion, je me dis qu’avec le code, ou le langage de programmation, j’ai de la matière, un matériau qui me sert à faire une œuvre numérique. En apparence composite puisque formée de bouts de langages différents (images, sons, textes, comportements) cette matière est unique. Tout ce que je fais peut être résumé à de petits interrupteurs et du courant qui passe ou pas dans des fils. C’est bien pour ça que sans ces interrupteurs et ces fils (l’ordinateur) mon œuvre n’existe pas. Je peux toujours la mettre en code, je n’aurai plus d ‘œuvre. Ce qui me permet de faire un saut comparatif, avec tous les dangers que la comparaison comporte : en quoi la nature des poils du pinceau ou la marque de l’huile influet-elle sur l’appréciation d’un tableau ? en quoi la qualité du papier ou la presse qui a permis d’imprimer le poème fait-elle partie du poème ? De mon point de vue, une œuvre algorithmique est faite des sons, des couleurs, des images, des mouvements, des interactions, des textes, des transformations, des dénotations et connotations qui peuvent y être rattachées, de la nature du discours, du concept qui en est la source, éventuellement des métatextes que l’auteur a bien voulu greffer sur l’œuvre, tout ceci n’étant perceptible que sur une machine appelée ordinateur. Et BASTA