e2 12-13

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e2 12-13
Épreuve de Français
Nom :
No :
Examen 2, juin 2012
Classe de 2de
Durée : 180 minutes
Lettres françaises
Objet d’étude : La poésie au XIX è siècle
Objectifs de l’épreuve :
1- Maîtriser la technique de la question transversale ;
2- Maîtriser la technique du commentaire (introduction, axe structuré et dûment illustré,
conclusion) ;
3- Interpréter les enjeux du lyrisme.
Corpus :
Texte A : Pierre de RONSARD, Sonnets pour Hélène; 1578, « Madrigal »
Texte B : Alfred de MUSSET, Poésies posthumes; 1866, « À George Sand »
I-
Question transversale (4 points)
Pourquoi peut-on parler de lyrisme dans les poèmes du corpus ? Vous répondrez en vous fondant sur la
situation d’énonciation de chacun des poèmes.
II-
Commentaire (16 points)
Vous ferez, au choix, le commentaire de l’un des deux poèmes du corpus. Vous rédigerez une
introduction, un axe de lecture et une conclusion bien structurés.
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Texte A
Un madrigal est une courte pièce en vers exprimant une pensée galante. Ronsard en insère
quelques uns dans ses recueils de sonnets
Madrigal
Si c'est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu'adorer et servir la beauté qui me nuit ;
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Si c'est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même, et d'être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre, et me taire
Pleurer, crier merci, et m'en voir éconduit ;
Si c'est aimer de vivre en vous plus qu'en moi-même,
Cacher d'un front joyeux une langueur extrême,
Sentir au fond de l'âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite,
Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal !
Si cela c'est aimer, furieux, je vous aime :
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal.
Le cœur le dit assez, mais la langue est muette.
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Texte B
Ce poème publié après la mort de Musset, a été écrit après la première rupture avec George Sand,
la maîtresse du poète. C’est lors d’un séjour à Venise, en 1834, que les amants se sont séparés
pour la première fois.
Il faudra bien t'y faire à cette solitude,
Pauvre cœur insensé, tout prêt à se rouvrir,
Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
Il faudra bien t'y faire ; et sois sûr que l'étude,
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La veille et le travail ne pourront te guérir.
Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
Toi, pauvre enfant gâté, qui n'as pas l'habitude
D'attendre vainement et sans rien voir venir.
Et pourtant, ô mon cœur, quand tu l'auras perdue,
Si tu vas quelque part attendre sa venue,
Sur la plage déserte en vain tu l'attendras.
Car c'est toi qu'elle fuit de contrée en contrée,
Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,
Dans quelque triste lieu qu'on ne te dira pas.
Venise
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