Pêche en noyée

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Pêche en noyée
La Pêche en noyée
C'est une pêche très efficace, car n'oublions pas que les salmonidés couvrent 80% de leurs besoins en nourriture sous
la surface. Cette pêche était pratiquée par nos aînés à l'aide d'un lancer léger, d'un buldo et d'un train de mouches ou à
l'aide d'une canne à mouche. Leur but était de prendre un maximum de poissons en un minimum de temps, les poissons
étant destinés à la table.
La pêche du saumon et de la truite de mer est essentiellement pratiquée en noyée.
QUAND PECHER EN NOYEE ?
La saison ?
La noyée quand on doit, la sèche quand on peut.
En début de saison, si le poisson est calé, il n’y a que le ver noyé qui marche.
Par contre dès qu’il s’active, et surtout aux beaux jours quand il monte dans les courants, c’est le moment de pêcher en
noyée.
A quelle heure ?
Toute la journée
• Pour le petit déjeuner du poisson, l’été le matin très tôt, dans les cailloux et sur les bordures.
• Juste avant les éclosions, quand le poisson sait que la table va être servie, il ne connaît pas encore le menu et
prendra vos noyées pour des amuses gueules.
• Pendant les éclosions, si on a la flemme de changer de matériel, le poisson prendra les noyées comme on pique
dans les plats à la sortie de la cuisine.
• Le soir quand les spents retombent et se noient, quand les pupes de sedges montent vers la surface, quand les
imagos de trichos coulent.
• A la nuit quand on ne voit plus rien, c’est la seule technique de pêche qui reste possible.
QUELLES RIVIERES ?
Toutes, de la grande au ruisseau. On adaptera seulement un peu le matériel et la technique.
En petite rivière en se plaçant au milieu on ne fouette plus, on laisse filer la ligne aval en démarrant canne haute et la
baissant pour accompagner le courant. C’est aussi en rivière encombrée la seule façon de passer une mouche sous les
basses frondaisons.
LE MATERIEL
LA CANNE : L'idéal est un modèle de 10 à 11 pieds, d'action parabolique pour soie 4-5. Pour une canne d'action rapide,
une soie de 5-6 est préférable. Cette canne devra être polyvalente afin de pouvoir alterner sèche, nymphe ou noyée.
Pour la noyée, la canne ne sert pas qu'au lancer, mais plutôt comme un récepteur, une antenne "ultrasensible" qui
permet d'enregistrer la moindre réaction du poisson sur la ou les mouches.
Il existe 2 actions de pêche différentes :
• Canne parabolique : souple, pêche lente, animation modulée, touches marquées
• Canne à action de pointe: plus raide, animation brusque, touches rapides et violentes
LE MOULINET : Il équilibre la canne, pour de meilleures sensations.
Deux sortes de moulinets : les manuels et les semi-automatiques. Ces derniers, (BAM, Vivarelli, de Charette) sont de
loin les plus pratiques, ils sont légers et permettent de récupérer la soie qui "traîne" lors de l'animation dans les
courants. Un bon frein facilite le ferrage.
LES SOIES : Les synthétiques, en action classique, on utilisera des soies flottantes (DT ou WF pour grandes rivières).
Elles autorisent des posers plus délicats, ont une meilleure dérive, se visualisent mieux, permettent un meilleur guidage
et repositionnement (mending) ainsi que des lancers roulés plus faciles. Elles permettent une permutation aisée de bas
de ligne pour passer en sèche ou en nymphe (raccord boucle dans boucle).
Les naturelles sont à écarter de par leur immersion variable durant la partie de pêche, leur faible visibilité, leur glisse
limitée, et une permutation peu aisée (soie imbibée).
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Egalement utilisables : Flottante à tête plongeante (pêche à mi-hauteur d'eau), Intermédiaires Type 1 (poisson près de la
surface), Plongeantes Type 3 (poisson dans les veines d'eau profondes).
LES BAS DE LIGNE En rivière, la pêche à la mouche noyée se pratique à l'aide d'un bas de ligne équipé de trois
mouches artificielles. Il est également possible de pêcher à une ou deux mouches.
L'intérêt d'un train de 3 noyées est de faire évoluer 3 mouches différentes par leurs formes, couleurs et densités à des
niveaux de pêche différents.
Bas de ligne à nœuds : Composé de brins de fil rigides type Maxima, ou de fils en fluorocarbone qui s'immerge
facilement. Le meilleur nœud d'assemblage est le nœud de baril. Pour réaliser les potences, on conservera le brin du
haut (15 cm). Ceci aura pour effet d'écarter la mouche du bas de ligne en action de pêche. Plus le nylon est fin et
souple, plus les potences doivent être courtes.
Il est préférable de jouer avec le degré d'immersion du bas de ligne plutôt qu'avec celui de la soie.
Pour cela nous pouvons utiliser des "Polyleaders".
Deux types:
Light trout pour soies de 2 à 5 (rivière) et Trout pour soies de 6 à 9 (réservoir).
Quatre degré d'immersion: 1 - Intermédiaire, 2 - Plongeant lent, 3 - Plongeant rapide, et 4 - Ultraplongeant. Il existe aussi un modèle flottant.
Exemples de bas de ligne "Jean-Louis PELLETIER"
Modèle court :
Modèle long :
Le diamètre du fil peut être adapté à votre convenance. Il est déconseillé de descendre en dessous d'un diamètre de 18
centièmes pour la pointe et les potences.
LES MOUCHES : 2 sortes de noyées
Les noyées imitatives : Mouches pourvues de cerques, censées imiter des insectes
Les noyées incitatives : Plutôt assimilées à des leurres ou à de petits streamers. Leur rôle est d'aguicher et de
provoquer un reflexe d'attaque comme pour la pêche aux streamers. (Très efficace sur la truite arc-en-ciel ou sur des
poissons qui chassent).
Pour la pêche de l'ombre en noyée, n'hésitez pas en cas d'insuccès à utiliser des mouches fantaisie !
La qualité première des mouches noyées est une immersion aisée et rapide sans qu'il soit nécessaire de les plomber (il
faudra éviter les matériaux hydrophobes).
Description:
• Silhouette : Les montages peuvent varier d'une collerette terne en fibres molles pour la pêche des petits courants à
un montage aux fibres rigides et brillantes (montage à l'espagnole) pour les grands courants. Les vibrations des
différents éléments variant énormément.
• Poids et tailles : Les mouches sont fabriquées à partir d'hameçons forts de fer, tant au point de vue du poids, que
pour éviter déchirures et décrochés. Ex: KAMASAN B 170 ou 175 voire 401, TIEMCO TMC 100.
Les tailles varient du 6 au 18 pour l'ombre, du 6 à 14 pour la truite.
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• Couleurs : Les teintes d'ensemble devront se rapprocher dans la plupart des cas des coloris du cours d'eau.
Il faut combiner en fonction de la couleur du fond et de la luminosité ambiante.
• Corps : Teinte et relief pourront alterner entre un aspect lisse et vernis et un aspect ébouriffé type dubbing. Sa forme
ne doit pas entraver l'amplitude de mouvement de la collerette. Tous les matériaux sont utilisables: Coton à repriser,
laine, herls, dubbing, soie de montage ou soie floss, acétate, fils poissés.
• Collerette : Elle est un élément indispensable du montage, soit enroulée derrière l'œillet, soit montée en groupe de
fibres à l'espagnole (Pallaretta).
Pour sa réalisation, on utilisera : flancs de perdrix grise, canard malard, cane, hackles de poule, bécasse, fibres de
pardo rigides et brillantes, poils d'écureuil, etc...
La longueur des fibres ne doit pas dépasser la courbure de l'hameçon si la mouche est montée avec des cerques ou
un tag (noyées imitatives).
Sur les mouches sans cerques, les plus répandues, les fibres dépassent de la courbure.
L'angle formé entre la hampe de l'hameçon et les fibres variera entre 30° et 70° selon les matériaux utilisés. Les
fibres striées ou barrées sont gages d'un meilleur effet optique.
POSITION DE LA MOUCHE
TYPE DE MOUCHE
MOUCHE DE POINTE
• La plus grosse, corps renflé, dense,
lourd
• Taille de 6 à 10
• Montage en collerette couchée ou à
l'espagnole
MODELES
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Palaretta
Alexandra
Blae and Black
March Brown
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•
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Perdrix
Peute
Soft Hackle
Soldier palmer
MOUCHE INTERMEDIAIRE
• Couleur neutre ou vert kaki
• Taille 10 ou 12
• Collerette droite ou légèrement
couchée
• Corps pas trop gros, cylindrique ou
légèrement renflé
MOUCHE SAUTEUSE
• Black Pennel
• Araignée
• Plus petite ou de même taille que
l'intermédiaire, 12 ou 14
16 ou 18 pour l'ombre
• Corps cylindrique filiforme très mince
• Collerette peu fournie
droite ou légèrement inclinée
ACTION DE PÊCHE ET ANIMATIONS
• Repérer les postes et l'étendue d'eau à explorer.
• Se positionner par rapport à ces paramètres.
• Dégraisser le fil et mouiller les mouches (salive) pour favoriser l'immersion de la ligne afin d'arriver sur le poste à
pêcher à la bonne profondeur.
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• Il faut se tenir entre 10 et 15 mètres, hors de la vue des poissons. Au-delà de cette distance, on enregistre trop de
ratés ou de décrochés.
• Déterminer l'angle d'attaque selon les courants pêchés, ce qui conditionnera la présentation du train de mouches et
l'équilibre entre une soie trop tendue ou trop molle.
• Effectuer le lancer (roulé ou droit incliné du côté où l'on pêche) éviter les faux lancers qui sèchent les mouches.
• Positionner la canne au ras de l'eau dans le prolongement de la soie.
• Repositionner la soie si besoin (mending).
• Ajuster la tension de la ligne, ni trop tendue ni trop molle. La réussite de la pêche en dépend, il faut arriver à ressentir
cela.
• Effectuer la dérive.
• Lorsque la ligne a terminé la dérive et qu'elle se trouve en aval face au pêcheur à la limite du courant calme, animer
la soie en tricotant plus ou moins vite. L'animation est à varier selon les résultats enregistrés (rapide, lente,
saccadée, petites ou grandes tirées). On peut effectuer de légères retenues devant les postes supposés.
• Les mouches doivent toujours se présenter avant le bas de ligne et la soie.
TRAVAIL DE LA MOUCHE DURANT UNE TRACTION
L'animation donne un semblant de vie à l'artificielle. Les tractions et relâchés imitent un insecte luttant dans le courant.
CA Y EST, LE POISSON EST PRIS
Pour le ramener, tenir la canne à l'horizontale. Attention aux obstacles visibles ou immergés, une des mouches peut s'y
accrocher.
Il est possible d'effectuer des doublés sur une même dérive.
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