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Revue de Presse du Liban et du Moyen-Orient
Médiarama
Jeudi 16 mai 2013
Numéro 338
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Titres des journaux
www.mediaramalb.wordpress.com
L’événement
Le projet mixte du 14-Mars désavantage les chrétiens
As Safir (nationaliste arabe)
Les élections «assassinées»…
crise ouverte
An Nahar (proche du 14-Mars)
Le coup du trio du mixte encercle
le 8-Mars. La séance de samedi
entre le retour à la loi de 1960
ou la prorogation
Al Akhbar (quotidien libanais de gauche)
Le Moustaqbal à Berry: le vote,
sinon…
Al Joumhouria (propriété d’Elias Murr)
L’échéance électorale devant
des heures cruciales
L’Orient-Le Jour (proche du 14-Mars)
Fin de partie pour le projet
orthodoxe
Al Moustaqbal (propriété de Saad Hariri)
Le 8-Mars débat du projet mixte
et garde un œil sur la prorogation
ou sur le vide
Al Balad (quotidien libanais indépendant)
Berry absorbe la tempête du
projet mixte et le Hezbollah fait
échec à la formule 8-8-8
Al Hayat (quotidien à capitaux saoudiens)
Liban: un mélange des cartes
torpille le projet orthodoxe.
Le 14-Mars qualifié le projet mixte
de victoire
Après la confusion provoquée par le retournement des Forces libanaises (FL)
contre le projet de loi orthodoxe (chaque communauté élit ses députés sur la
base de la proportionnelle), une lecture approfondie de la proposition mixte
avancée par les FL, le Courant du futur et le Parti socialiste progressiste (PSP),
mardi soir, permet de mieux comprendre les conséquences d’une telle loi. Selon
les analystes, le découpage des circonscriptions et leur regroupement affaiblirait
l’électorat chrétien davantage que la loi de 1960. La division du Mont-Liban en
deux circonscriptions met en effet l’électorat chrétien à la merci des électeurs
sunnites (Chouf+Aley) et chiites (Baabda+Metn+Kesouran+Jbeil). Des sources
proches du patriarcat maronite se déclarent surprises que le chef des FL, Samir
Geagea, ait pu accepter un tel accord alors qu’il s’était engagé à soutenir les
efforts visant à produire une loi assurant la meilleure représentation possible
pour les chrétiens. Selon les milieux du Courant patriotique libre (CPL), M.
Geagea aurait reçu des garanties qu’il nommerait une partie des candidats
chrétiens sur les listes électorales du Courant du futur et du PSP. Ces deux partis
lui auraient promis de lui assurer un bloc parlementaire de 16 députés, presque
aussi important que celui qu’obtiendrait le CPL.
Après avoir absorbé le choc de la manœuvre du 14-Mars, le 8-Mars s’est ressaisit.
Les experts de cette coalition et du CPL auraient passé les dernières heures à
examiner en détail la proposition mixte et y aurait décelé de nombreuses
lacunes, anomalies et faiblesses. Ils auraient proposé une trentaine
d’amendements afin de la rendre plus équilibrée et plus représentative. Le
député Ali Fayyad, qui représente le Hezbollah au sein de la sous-commission
parlementaire chargée de trouver un consensus sur une loi électorale, a annoncé
que son bloc avait proposé des amendements essentiels sur le mode de scrutin
mixte, car il a été «proposé de manière sélective». «Il faut effectuer des
modifications fondamentales pour établir la parité et l'équilibre entre les
communautés et les circonscriptions», a-t-il dit.
La sous-commission, a repris ses travaux jeudi matin sous la présidence du chef
du législatif Nabih Berry.
Selon certaines informations, aucune avancée n'a encore été enregistrée dans les
négociations sur la proposition mixte. Le député du CPL, Ibrahim Kanaan, a
souligné que cette proposition ne bénéficiait pas de l'unanimité. Il a accusé le 14
Mars de vouloir reporter les élections ou les organiser conformément à la loi de
1960, toujours en vigueur.
Vendredi soir, une nouvelle séance plénière devrait se tenir soit pour voter un
éventuel accord sur un projet de loi consensuelle, soit pour préparer l’adoption
d’une nouvelle suspension des délais du dépôt des candidatures, qui expirent
dimanche. Sinon, lundi, les candidats pourront recommencer à présenter leur
candidature sur la base de la loi de 1960. Ce qui est, en principe, un scénario
refusé par le 8-Mars, le CPL, mais aussi par certaines composantes du 14-Mars,
comme le parti Kataëb et les FL.
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Médiarama Page 2
Al Akhbar
Roula Ibrahim, journaliste libanaise proche du 8-Mars
Un responsable Kataëb affirme que certains, au sein de son parti, refusent de classer
les Kataëb dans la case des perdants et d’offrir la victoire aux Forces libanaises (FL)
après l’accord sur la loi électorale mixte conclu entre le Courant du futur (CDF), les
FL et le Parti socialiste progressiste (PSP). «S’il y a un gagnant, c’est bien le parti
Kataëb, qui a respecté son engagement d’appuyer le projet orthodoxe du jour de sa
naissance à l’annonce de son décès», déclare ce responsable avant d’ajouter: «Au
moins, les Kataëb n’ont pas changé le fusil d’épaule comme l’a fait le chef des FL
Samir Geagea, qui a vendu le projet orthodoxe pour trente pièces. Qu’a-t-il reçu en
échange? Contre quoi l’a-t-il échangé? Rien, à part des concessions supplémentaires
des droits chrétiens pour sauver son alliance avec le CDF qui lui élit ses députés».
Le responsable Kataëb poursuit que «de toute façon, il n’y a pas lieu de comparer la
relation entre le parti Kataëb et Saad Hariri d’un côté, les Forces libanaises et Hariri
de l’autre». «Dès le départ, Bikfaya a entretenu une relation protocolaire avec
Koreytem et a refusé d’être avalée par le Courant du futur ou de mendier des
privilèges, affirme le responsable. Voilà pourquoi Amine et Samy Gemayel avaient
des positions distinctes de celles des autres forces du 14-Mars. Ils ont rejeté le
boycott de la table du dialogue, ont refusé de participer aux réunions du secrétariat
général du 14-Mars et ont adopté une position de neutralité dans la crise syrienne.»
Et ce cadre Kataëb de poursuivre: «Le scénario des deux derniers jours étaient
prévisible: torpiller la séance parlementaire du vote du projet orthodoxe. Tout ce qui
est dit sur des projets de loi n’est que tapage médiatique pour couvrir le vide vers
lequel certains ont décidé de nous entrainer. Preuve en est la légèreté avec laquelle
la proposition de loi mixte revêtue du double caractère d’urgence a été rédigée, car
elle ne mentionne par le taux nécessaire pour être élu conformément au mode de
scrutin proportionnel. De plus, les FL ont cédé le tiers du Mont-Liban au député Walid
Joumblatt, en acceptant d’unifier en une seule circonscriptions le Chouf et Aley, et
les deux tiers au Hezbollah, en unifiant Baabda, le Metn, Jbeil et Kesrouan».
As Safir
Claire Chokor, journaliste libanaise indépendante
Samir Geagea l’a fait. Il a vendu le projet orthodoxe «pour rien», «pour rien». La loi
de 1960 reste parfaitement vivante et va récupérer, à partir de lundi, ses délais
gelés. Le résultat des manœuvres des dernières heures a été de gagner du temps
pour éloigner l’épée du projet orthodoxe du cou de ses détracteurs. Le Courant du
futur s’est chargé d’arrondir les angles afin qu’ils conviennent à celui qui en a le plus
besoin: Walid Joumblatt.
Le Mont-Liban druze constituait le principal écueil. La revendication de M. Joumblatt
était simple: unifier le Chouf et Aley en une seule circonscription où le mode
proportionnel sera mis en œuvre. Il ne veut pas boire le calice des chiites de Baabda,
quel qu’en soit le prix. Il a obtenu ce qu’il voulait et le député Akram Chehayyeb a
apposé sa signature à la proposition de loi. Malgré cela, certains sournois du PSP
pensent que Joumblatt n’a accepté le projet mixte que dans le but de gagner du
temps pour que la loi de 1960 «se réveille» de son sommeil forcé, qui lui a été
imposé après le gel des délais y relatifs. Ils savent très bien que le projet du 14-Mars
n’a aucune chance de passer et rejoindra rapidement l’étagère des projets
électoraux morts. Geagea, pour sa part, est enthousiaste vis-à-vis du projet mixte
car il lui permet de sortir de l’embarras du projet orthodoxe qui a compromis sa
relation avec Saad Hariri. Samir Gemayel était la victime sacrifiée sur l’autel du
projet après que «son Metn» ait été dilué dans la deuxième circonscription du MontLiban, qui comprend Baabda, Kesrouan, Jbeil et le Metn. Dans les prochaines heures,
le 14-Mars va concentrer ses efforts dans le but de transformer son proposition mixte
en projet de loi viable afin qu’il soit inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière
pour enterrer le projet orthodoxe officiellement. Sur le plan gouvernemental,
certains pensent qu’il existe une occasion en or pour se jeter sur le Hezbollah, noyé
dans les marécages syriens, afin de l’écarter du prochain gouvernement, sans qu’il ne
soit capable de réagir à cette provocation.
ILS ONT DIT…
Naïm Kassem, secrétaire
général adjoint du Hezbollah
“Un gouvernement des trois
tiers est inacceptable et il ne
correspondant pas à l’intérêt
national. Comment est-il possible
de représenter 45% des députés
par le tiers des postes
ministériels, alors que 7% de
ceux qui siègent à la Chambre
sous le titre de centristes ou
d’indépendants obtiennent
également un tiers des ministres?
La représentation au
gouvernement doit être
proportionnelle à celle du
Parlement. Nous voulons être
partenaires au gouvernement et
nous sommes prêts à subir les
pressions et à assumer nos
responsabilités. Nous
n’accepterons pas un cabinet des
trois tiers bâti sur des promesses.
Nous voulons un gouvernement
de partenariat national.
Samir Geagea, chef des Forces
libanaises
“Le nouveau projet mixte reste
cependant bien meilleur que la loi
de 1960. Nous devons
maintenant déployer nos efforts
pour assurer une majorité
parlementaire à cette proposition
de la part de toutes les
communautés pour qu’elle soit
applicable. Le projet orthodoxe
n’avait aucun moyen de devenir
applicable. C’est pour cette
raison que nous avons cessé de
le soutenir. À quoi bon continuer
à le soutenir sur le papier s’il n’y
avait aucun moyen de le faire
appliquer?
Nabil Nicolas, député du
Courant patriotique libre
“En abandonnant le projet de
loi orthodoxe, les FL
abandonnent la société
chrétienne qu’ils prétendent
défendre. Ce qui s’est passé
(mardi soir) est un second 13
octobre, lorsque la légalité et la
société chrétienne avaient été
détruites. Ce qui s’est passé
constitue pour nous un
retournement, une atteinte à la
société chrétienne, une sorte
d’exode chrétien nouveau mais
sous une forme différente.
Médiarama Page 3
Combats entre deux
familles à Tripoli
De violents accrochages ont
eu lieu jeudi en début d’aprèsmidi à Tripoli, au Liban-Nord,
ont rapporté plusieurs médias.
Les accrochages à la
mitrailleuse ont éclaté entre
les deux familles rivales
Charafeddine et Osmane sur
un marché de la ville.
Plusieurs personnes ont été
blessées, l’armée s’est
déployée en force pour mettre
un terme à la violence. La
cause de ces accrochages
n’était pas connue dans
l’immédiat.
________
Les familles des otages
chez Gebran Bassil
Les familles des otages
libanais, enlevés depuis
bientôt un an en Syrie, ont
remis jeudi au ministre
démissionnaire de l’Énergie
Gebran Bassil une lettre
l’appelant à refuser tout
contrat avec une société
turque. Mardi, le directeur
général de la Sûreté générale
Abbas Ibrahim s'était rendu en
Syrie pour discuter avec les
autorités syriennes du dossier
des neuf pèlerins retenus
prisonniers par un groupe
armé dans la région de Azaz,
à la frontière turque. Il a
emporté avec lui une liste de
381 noms de détenues dans
les prisons syriennes. Mais
selon certaines informations,
de nombreux noms fournis par
les rebelles n’existent pas en
réalité.
________
Les salafistes tunisiens
défient Ennahda
Le rassemblement de salafiste
aura lieu comme prévu
dimanche malgré son
interdiction par le
gouvernement, dirigé par le
parti islamiste Ennahda, a
affirmé le porte-parole d'Ansar
Ashariaa, groupe islamiste
radical qui l'organise.
________
An Nahar
Rosanna Bou Mouncef, journaliste libanaise proche du 14-Mars
Lorsque le secrétaire d’Etat américain John Kerry a demandé à son homologue
russe, lors de sa visite à Moscou, un engagement que le président syrien Bachar alAssad ne se présentera pas lors des prochaines élections présidentielles, en 2014,
Sergei Lavrov a refusé de le lui donner. Des sources diplomatiques indiquent que
Moscou n’abandonne pas facilement les cartes dont il dispose dans le dossier
syrien. Même si elle est convaincue qu’il sera difficile pour le président Assad de se
maintenir au pouvoir, la Russie ne bradera pas cette carte, alors qu’elle poursuit
ses pressions sur les Etats-Unis. C’est dans ce cadre qu’il faut inscrire l’affaire de
l’espion américain qui était un diplomate à l’ambassade US à Moscou. Ces sources
qualifient d’«ambigu» le timing de cette affaire, qui ne peut être séparée des
préparatifs russes pour les négociations à venir avec Washington. Cet incident a
confirmé les informations selon lesquelles la Russie n’avait pas changé sa position
sur le dossier syrien, de même que les Etats-Unis d’ailleurs. Les deux pays campent
sur leurs positions. Les réactions européennes, notamment françaises et
britanniques, au sujet de la conférence internationale sur la Syrie, montrent aussi
que Moscou et Washington ne sont pas encore parvenus à un accord, même s’ils ont
convenu de la nécessité de trouver une issue pacifique et d’écarter la solution
militaire. Russes et Américains se sont entendus pour travailler ensemble afin
d’élaborer un accord sur la période transitoire. Mais il n y a pas d’accord sur les
détails, comme par exemple les pays qui pourraient participer à la conférence,
l’identité des représentants du régime et de l’opposition, quelle opposition, sera-telle unie ou divisée, l’Iran sera-t-il présent, surtout qu’il existe des pressions pour
qu’elle soit associée à la solution.
As Safir
Ce qui s’est produit au Parlement n’est autre qu’une nouvelle mascarade qu’il faut
inscrire au registre des innombrables mascarades de la classe politique libanaise.
Le feu en Syrie, la sécurité bancale au Liban, l’économie exsangue et la discorde
confessionnelle qui guette n’ont pas suffi à les convaincre d'adopter une loi
électorale qui satisfasse toutes les composantes. Le Parlement s’est mué hier d’un
endroit où sont censées naître les lois en un lieu où des pièges sont tendus pour
marquer des points, mettre dans l’embarras les adversaires, échanger des
accusations et assassiner les élections. Les députés des Forces libanaises, du
Courant du Futur et du PSP sont apparus souriants, il ne manquait plus qu'ils
fassent le signe de la victoire et distribuent des friandises.
Ria Novosti (Agence de presse russe)
Le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie a annoncé avoir démasqué en janvier
dernier et expulsé du pays un espion de la CIA qui avait tenté d'enrôler un agent du
contre-espionnage russe, rapporte la chaîne de télévision Rossiya 1. «Au début de
cette année, un autre agent de la CIA, Benjamin Dillon, qui, lui aussi, travaillait
sous couvert du poste de 3e secrétaire de l'ambassade américaine [à Moscou] a
tenté en janvier dernier d'enrôler un officier des services russes de contreespionnage », a déclaré un employé du FSB sur les ondes de la chaîne.
Les services secrets n'ont pas alors divulgué l'information, a poursuivi la source. «Le
nombre d'agents de la CIA menant des activités orientées contre notre pays n'a pas
diminué avec la fin de la guerre froide», a expliqué le représentant du FSB,
ajoutant que les espions américains opéraient dans les pays de la CEI afin de porter
atteinte aux intérêts de la Russie.
Selon le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie, l’agent de la CIA Ryan
Christopher Foglea a été interpellé à Moscou dans la nuit du 13 au 14 mai, alors
qu'il essayait d'enrôler un agent secret russe. D'après le FSB, M. Fogle aurait
proposé un million de dollars à l'agent secret russe.

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