ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
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ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010
BANC DʼESSAI PLINIUS HIATO Amplificateur intégré Prestation de Référence Neil Gader Traduit de The Absolute Sound, mars 2010 Le Plinius Hiato est une véritable bête. Je ne vois pas comment le dire autrement. Il est imposant, lourd, et sa puissance de sortie de 300W fait qu'il écrase la plupart de ses concurrents. Qui plus est, il aime donner des leçons à ses haut-parleurs. Chez moi, le Hiato évoque cette scène dans les rues de New-York du film Crocodile Dundee, où le héros australien est confronté à un voyou armé d'un couteau de taille modeste. Sous les yeux horrifiés du bandit, Dundee prend la situation en main, et sort de son étui un couteau de chasse à la lame immense. Puis, regardant d'un air goguenard le minuscule canif du voleur, il prononce ces mots entrés dans la légende : "C'est pas un couteau, ça. ÇA, c'est un couteau..." Passez quelques heures avec un Hiato et vous comprendrez ce qu'il voulait dire. Voilà, ÇA, c'est un ampli. Dans la langue Maori, en Nouvelle-Zélande, "hiato" signifie “harmonie”. Lors d'un échange de courriels, Aidan Moody, le responsable technique de Plinius, a indiqué que le Hiato était né de la nécessité de faire évoluer la gamme de produits grâce à une unité intégré de gros calibre. Sa genèse remonte à l'Odeon multi-canal et, un peu plus tard, au SA-201 de 225W. Le surplus de puissance du Hiato est dû à ses vingt transistors de puissance (dix par canal) et une alimentation comme aucun intégré Plinus n'en a jamais eu. L’étage pré-ampli dérive de l'actuel modèle phare, le Tautoro, tandis que l’étage phono optionnel reprend l'essentiel des caractéristiques du pré-ampli Koru. Moody note qu'une attention particulière a été accordée aux sources de bruit, comme les rails d'alimentation et le contrôleur de données, par exemple. Les circuits imprimés ont été conçus et Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010 disposés avec soin pour assurer un traitement correct du signal, avec des distances calculées pour isoler la partie audio de toute perturbation indésirable. Le câblage, les longueurs de pistes, leur disposition, sont complètement symétriques d’un canal à l’autre, afin d’assurer une parfaîte identité entre eux. De même, le soin apporté dans le choix des composants, de la connectique et des types de câbles est évident. Le Hiato reprend l'habillage intégral du panneau frontal déjà vu dans les Odeon et 9200. Au niveau du style, le look semi-industriel et son sous-châssis bleu apparent vieillissent plutôt bien. Des poignées situées à l'arrière permettront aux plus courageux de positionner le Hiato dans un rack. Comme c'est la règle chez Plinius, le large panneau frontal accueille un affichage numérique de petite taille (une source potentielle de bruit en moins). Discret, chaque affichage se contente d'une rangée de micro-LED très brillantes. Une lumière pulsante indique que le Hiato se trouve en mode Veille. La fonction « mute » a également changé, et peut désormais se commander seulement depuis la télécommande. (Dans l'urgence, il est pourtant parfois souhaitable de pouvoir couper le son directement sur l'appareil.) Le Hiato offre quatre entrées ligne au standard RCA asymétrique équipées d’une connectique WBT, une entrée phono optionnelle toute nouvelle (dérivée, on l'a vu, du modèle à hautes performances Koru, avec niveau de gain et de charge ajustables). Deux des entrées ligne sont commutables en symétrique avec connectique XLR (entrées CD et ligne 1). On note aussi un bypass pour home-cinéma, un interrupteur à levier pour la mise /ou non du châssis à la masse, une sortie pour PAGE 1 SUR 3 télécommande IR, des "triggers" 12V, et une prise Jack frontale 3,5mm pour les appareils portables. Quatre paires de sorties pour haut-parleurs attendent votre câblage. Afin de mieux respecter l'environnement, le Hiato se conforme aux plus récentes règles internationales visant à éviter les substances les plus polluantes. Enfin, il y a cette télécommande toutes fonctions, en aluminium, assez lourde et dense pour servir de gourdin. On peut légitimement dire que j'ai été LE testeur non-officiel des produits Plinius chez TAS, ces dernières années. Récemment, j'ai présenté le modèle 9200 intégré, le lecteur CD-101, et le surpuissant ampli SB-301. [J'ai passé des heures en compagnie de l'ampli multi-canal Plinius Odeon, et j'ai écrit qu'il représentait la nouvelle référence en matière de qualité.—Robert Harley, rédacteur en Chef] Il faut être clair, cependant—le Hiato n'est pas un 9200 gonflé. Ce n'est pas non plus un SB-301 transformé. Le son qu'il prodigue porte la signature Plinius—des médiums riches, mais pas trop, des graves très sévèrement encadrés, et des aigus superbement rendus. Quand le 9200 semblait plus à l'aise dans les médiums et au delà, le Hiato part de plus bas et redéfinit virtuellement la nature et la qualité de timbre des basses fréquences dans ce segment de marché. Les attaques de transitoires fulgurantes ont toujours été la marque de fabrique de Plinius, et cela n'a pas changé. Mais le Hiato possède plus de ressources dynamiques que les modèles intégrés précédents, du fait de sa puissante monstrueuse. On ne perçoit aucune impression de compression; au contraire, il semble distribuer les coups de tonnerre. La seule expérience comparable à l'écoute du Hiato au travers d'un grand système de haut-parleurs comme les Magico V2 (détaillé dans notre prochain numéro) serait d'aller travailler dans un cirque pour y jouer les hommes-canons. La grande performance du Hiato, cependant, se situe à un niveau plus subtil, comme l'interaction entres contrastes tonaux et micro-dynamiques. Il parvient à marquer les notes adjacentes mieux que la plupart des amplis. Il crée une sorte de topographie sonore qui place chaque voix et chaque instrument dans un relief physique vis-à-vis de ses voisins. En d'autres termes, chaque section d'un orchestre et même chaque instrument au sein d'une section peut être entendu séparément dans un volume bien gradué et un timbre bien formé. Le Hiato accentue les distinctions note par note, les met en valeur Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010 avec fermeté du début à la fin, comme dans le Concerto pour Violon de Tchaikovsky joué par Anne Sophie Mutter et le LSO [Telarc]. Le Hiato n'a rien d'un édulcorant musical. Et il n'a pas tendance à feutrer les sons. C'est dans son caractère de rendre avec un peu de froideur, de sécheresse, particulièrement dans les aigus prolongés, mais aussi dans les notes basses, où il fait preuve d'un contrôle impressionnant. Tout cela ne veut pas dire que le Hiato est un ampli empreint d'une froideur extrême. Il vous rendra un enregistrement romantique sans le trahir, mais il vous permettra également d'entendre les choristes saturer leur micro dans un enregistrement mixé de la chanson "Poor Pitiful Me" de Linda Ronstadt, extraite de son album Simple Dreams [Asylum]. Et il dévoile les couches d'informations à la manière d'un archéologue mettant au jour avec son pinceau un fossile de l'Age de Bronze pas plus gros que votre ongle. Mais n'attendez pas de lui le rendu chaleureux du Pass Labs INT-150 ou le son apaisant, délicat, et en comparaison un peu terne, de l'hybride tubedigital Magnum Dynalab MD-309. Les amplis Plinius choisissent généralement une présentation rapide et plutôt brillante, et c'est aussi le cas du Hiato. Comme je venais juste d'installer la cellule à bobine mobile Sumiko Celebration Palo Santos sur mon système, l'occasion était trop belle de tester le Hiato dans ce contexte. Il est facile d'accéder depuis le panneau arrière du Hiato, aux réglages de gain et de charge à l’aide des touches de deux interrupteurs DIL. Au début, j'ai remarqué un léger bourdonnement, qui a totalement disparu avant même d'avoir sélectionné un volume d'écoute audible. Cependant, j'ai depuis été averti qu'il s'agissait d'un problème affectant les modèles de pré-production, et qu'il avait été résolu en modifiant légèrement le câblage interne. Pour autant, comparé à la référence actuelle que représente le JR Transrotor Phono II, le Hiato s'en sort effectivement très bien. Il offre une sonorité plus chaude et plus caressante que le JRT, et fait preuve d'un rendu tri-dimensionnel plus fidèle. Les performances dans les basses sont équivalentes à celles du JRT, autrement dit très bonnes. En fait, dès que j'ai commencé à écouter des vinyles sur le Hiato, j'ai pour ainsi dire cessé d'écouter des enregistrements digitaux pour le restant de l'essai. Le Plinius a insufflé une nouvelle vie à mes vieux 33 tours, mettant en évidence des détails minuscules que je ne me souvenais pas avoir jamais entendu. Même sur un album aussi familier que le PAGE 2 SUR 3 célèbre "Rumours" de Fleetwood Mac [Warner], l'absence de compression du Hiato et sa précision de timbre font que des titres commes “Dreams” et “Second Hand News” sonnent comme s'ils avaient récemment été remasterisés. Comme tous les bons amplis, le Hiato possède assez de résolution pour faire resurgir toute la vie contenue dans les instruments et les harmonies vocales. Sur "Rumours", j'ai développé un respect tout neuf pour le jeu de batterie coloré et ciselé de Mick Fleetwood, le talent époustouflant du guitariste Lindsey Buckingham, et les sonorités brillantes de l'album en général. Sur la gravure directe de The Power and the Glory [M&K RealTime], le Hiato a mis en évidence toute la force et la profondeur de la voix de l'orgue de la First Congregational Church de Los Angeles. Plus qu'une qualité en particulier, j'ai surtout admiré l'absence de tout voile électronique obscurcissant l'espace sonore. Au lieu de cela, on entend un son organique, absolu, qui se matérialise dans l'espace au lieu de sembler sortir des haut-parleurs. La profondeur de la scène sonore est superbe, et grâce aux tuyaux de trente deux pieds et à l'intensité des trompettes à haute pression, toute l'ampleur du concert s'est révélée dans la pièce. Ce qui m'a le plus frappé, c'est le le niveau de détail révélé par le Hiato dans “The Bells of St. Anne de Beaupre.” Dans ce morceau, l'orgue joue une partition en apparence simple de cloches délicates jouant dans le lointain, soutenues par un tremolo de basses; si votre système (particulièrement le couple bras de lecture/cellule) le permet, ce titre créera un espace accoustique très ample accompagné d'un grondement qui rappelle celui d'un tremblement de terre ouvrant le sol sous vos pieds. Jamais je n'avais entendu ce titre reproduit dans ma pièce à ce niveau d'excellence. non. Les deux systèmes de haut-parleurs très exigeants que j'avais sous la main, mes propre moniteurs compacts ATC et les Magico V2, ne m'ont jamais paru aussi vivants que lorsque le Hiato leur était associé. La scène sonore manquait de grandeur, et les deux systèmes paraissaient plus ternes, plus contenus, et moins libérés avec d'autres amplis. Le Hiato a fait disparaître ces restrictions et autres artifices. Les textures musicales gagnaient en clarté au point que j'en étais arrivé à oublier la complexité de toute cette électronique. Je me suis senti touché à un niveau plus basique, plus élémentaire. Puisque j'ai aussi testé le Plinius SB-301, il est naturel de se lancer dans les comparaisons. Le Hiato révèle une personnalité plus froide dans les octaves supérieures que le SB, plus séducteur. Cette aisance, cette souplesse qui fait tant partie de la personnalité du SB, contraint cependant un peu les notes basses et médium. Les harmoniques deviennent un peu plus dures ; alors que les notes aiguës semblent comme relevés par un courant d'air avec le SB301, elles sonnent un peu plus minces et froides avec le Hiato. Sur un titre comme le “Thunder Road” de Bruce Springsteen enregistré à l'Hammersmith Odeon, le Hiato accentue la vitesse et la clarté de la voix de Springsteen, mais atténue un peu sa puissance vocale. Puissance de sortie : 300 watts par canal sous 8 ohms Entrées : 4 entrées lignes RCA dont 2 commutables XLR, une phono (en option) Sorties : une pré + une ligne Dimensions : L 500 x l 455 x h 220 mm Poids : 38 kg Prix : $8 900 ($10 175 avec étage phono) [à la date de la parution mars 2010 - NDLR] Donc, pour faire court, le Hiato se montre brillant dans les écoutes fortes musicalement, qui nécessitent une certaine sensibilité dans les basses ou des haut-parleurs exigeants comme les ATC ou Magico. Il est certains que des hauts-parleurs plus tolérants, comme les Verity Audio Finn (testés dans ce même numéro), vont aussi tirer profit de l'association avec le Hiato—dont le pré-ampli est superbe—mais une bonne partie de son énorme puissante sera à jamais gaspillée. Le Plinius Hiato est une force de la nature, et il faut compter avec lui. Si les circonstances s'y prêtent—en compagnie de haut-parleurs et de maillons exceptionnels—seule une poignée de concurrents peuvent le défier. Même si tout n'est pas encore joué dans ce segment, le Hiato n'a guère de souci à se faire. Du moins pour l'instant. C’est la révélation d’une référence. Specifications & prix Traduction : Didier Caizergues et DM Un autre point mérite d'être mentionné. A-t-on besoin d'une puissance de sortie de 300 watts ? Oui et Traduit de THE ABSOLUTE SOUND n°201 mars 2010 PAGE 3 SUR 3 <HL@GD<EKI<GFIK Gc`e`lj?`Xkf @ek\^iXk\[ 8dgc`Ô\i 9\eZ_dXibG\i]fidXeZ\ E\`c>X[\i K KH 3OLQLXV +LDWR LV D EHDVW RI DQ LQWHJUDWHG DPSOLÀHU I don’t know how else to put it. It’s big, heavy, and at an indomitable 300Wpc simply outguns most of the competition. Plus it loves teaching loudspeakers how to behave. For me the Hiato recalls the New York street scene from the movie Crocodile Dundee, where our hero, an Aussie from the outback, is confronted by a mugger brandishing a modestly sized switchblade. To the assailant’s horror a bemused Dundee takes in the situation, then smoothly unsheathes and contemplates his own horrifyingly long Bowie knife. Shifting his eyes between the mugger’s weapon and his own, he utters the immortal line, “That’s not a knife; now this is a knife.” Spend a few hours with the Hiato and you know exactly what he means. Now this is an amp. In the language of the Maori of New Zealand, “hiato” means “harmony” or “bringing together.” In an e-mail exchange Plinius’ senior technician Aidan Moody noted that the Hiato “came about from the need to build on our recent evolution of products with a integrated unit of the same high caliber.” Its beginnings can be WUDFHGWRWKH2GHRQPXOWLFKDQQHODPSOLÀHUDQGODWHUWKH: 6$DPSOLÀHU7KH+LDWR·VDGGHGPXVFOHLVFRXUWHV\RI WZHQW\ RXWSXWGHYLFHVWHQSHUFKDQQHODQGDODUJHUSRZHUVXSSO\WKDQ any previous Plinus integrated amp. The preamp stage is derived IURPWKHFXUUHQWÁDJVKLS7DXWRURZKLOHWKHRSWLRQDOSKRQRVWDJH clones design apsects of the Koru phono preamp. Moody noted that “special attention was paid to noise sources such as power rails and control data in particular. PCBs were carefully laid out to ensure correct treatment of signals and appropriate distances to isolate any unwanted effects from the audio. Wire and track lengths are equal and layout is highly symmetrical to ensure channel equality.” Additionally, key choices in components, connections, and wire types were also made. The Hiato carries over the wrap-around front panel from the Odeon and 9200. Stylistically, the quasi-industrial look with its exposed blue subchassis has aged well. Grab handles at the rear will aid the courageous few who attempt to hoist the Hiato into a rack. Per current Plinius practice, the broad front panel houses no “big-screen” numerical display—a potential source of noise. Rather, each input is indicated with a row of bright micro-LED SLQOLJKWV$VLQJOHJHQWO\SXOVDWLQJEHDPVLJQLÀHVWKH+LDWRUHVWV ())DXiZ_)'('QEB>?PLIRQBPLRKA in Standby mode. There is a change to the mute feature as it’s now RQO\DFFHVVLEOHIURPWKHUHPRWHFRQWURO,QDSLQFK,OLNHEHLQJ able to mute from the component as well.) The Hiato offers four line-level inputs with WBT RCA connectors, an optional all-new SKRQRLQSXWGHULYHGDVQRWHGIURPWKHKLJKSHUIRUPDQFH.RUX and adjustable for gain and loading), and balanced XLR inputs for CD and line. There’s also a home-theater bypass, a groundlift toggle, remote IR output, 12V triggers, and a 3.5mm frontpanel jack for portable media. Four pairs of speakers terminals are provided for bi-wiring. In a harmonious nod to going green, the Hiato also adheres to the latest international standards to eliminate substances harmful to the environment. Finally, there’s an aluminum full-function remote with the kind of nightstick heft that would make a prison guard proud. ,W·VIDLUWRVD\WKDW,·YHEHHQ7$6·VXQRIÀFLDO3OLQLXVUHYLHZHU for a few years. Recently I’ve written about the 9200 integrated, WKH&'SOD\HUDQGWKHSRZHUKRXVH6%DPSOLÀHU>I lived ZLWK WKH 3OLQLXV 2GHRQ PXOWLFKDQQHO SRZHU DPSOLÀHU DQG WKRXJKW LW ZDV of reference quality.—RH] Let me be clear from the outset—the Hiato is not just a beefed-up 9200. Nor is it an SB-301. Its sonic character has the Plinius signature—rich though not overly ripe mids, solid tightly controlled lower octaves, and superbly extended treble. Where the 9200 seemed to show its musical best from the midrange outward, the Hiato starts from a deeper SODFHYLUWXDOO\UHGHÀQLQJWKHQDWXUHDQGWLPEUHTXDOLW\RI ORZ frequencies in this segment of the market. Rocket-sled transient attack has always been a staple of Plinius designs, and that hasn’t changed. But the Hiato is even more dynamically resourceful than previous integrated models by virtue of its massive power supply. There’s no sense of compression; instead, it throws lightening bolts. The only thing comparable to the experience of listening to the Hiato through a major speaker system like the 0DJLFR9WREHUHYLHZHGLQRXUQH[WLVVXHZRXOGEHMRLQLQJ the circus and having yourself shot from a cannon. The Hiato’s greatest achievement, however, is reserved for subtler matters, like the interplay of tonal and micro-dynamic contrasts. It somehow draws sharper distinctions between adjacent images than most amps. It creates a sort of sonic topography that places each vocal and orchestral player in physical relief vis-à-vis each other. Put another way, each section of the orchestra—even <HL@GD<EKI<GFIK$Gc`e`lj?`Xkf@ek\^iXk\[8dgc`Ô\i HDFKLQVWUXPHQWZLWKLQWKDWVHFWLRQ³LVKHDUGGHOLYHULQJVSHFLÀF highly graduated volume and timbral information. The Hiato DFFHQWV QRWHE\QRWH GLVWLQFWLRQV ÀUPO\ JUDVSLQJ WKHP IURP beginning to end, as in the Tchaikovsky Violin Concerto with Anne Sophie Mutter and the LSO [Telarc]. The Hiato is not a sweetening device. And it doesn’t tend to darken images. Its character has a cooler, drier dimension, particularly in the extended treble but also in the lower octaves where it exhibits such uncanny control. That’s not to say the +LDWR LV D KHDUWOHVV FROG ÀVK RI DQ DPS ,W ZLOO UHYHDO D WUXO\ romantic recording for what it is, but it will also allow you to hear a pair of backup singers overloading a microphone deep in the mix on a Linda Ronstadt track like “Poor Pitiful Me” from Simple Dreams [Asylum]. And it exposes layers of information in the way an archaeologist brushes away millennia of dust and debris from a Bronze Age relic no bigger than your thumbnail. But don’t look for it to have the emotive warmth of the Pass Labs INT-150 or the soothing, delicate, and comparatively darker top end of the tube-hybrid Magnum Dynalab MD-309. Plinius amps have generally opted for a fast and slightly brilliant presentation, and so it goes with Hiato. As I had just installed the Sumiko Celebration Palo Santos moving-coil cartridge in my system, the timing couldn’t have been better when it came to giving the Hiato phonostage a whirl. It’s easy to access the gain and loading DIP-switches from the Hiato’s EDFNSDQHO$WÀUVW,QRWHGDELWRI ORZOHYHOKXP³DOOWUDFHVRI which disappeared beneath normal playback levels. However, I have since been informed that this was an early-production-run anomaly and has been solved with minor re-routing of some internal wiring. Nonetheless, compared to my current reference the JR Transrotor Phono II, the Hiato fares very well indeed. It has DZDUPHUVLONLHUÁDYRUWKDQWKH-57DQGH[KLELWVDVWURQJHUDQG PRUHVSHFLÀFVHQVHRI WKHWKUHHGLPHQVLRQDO%DVVSHUIRUPDQFH is roughly on a par with the JRT, which is to say very good. In fact, once I began listening to LPs through the Hiato I essentially gave up listening to digital for most of this review’s duration. The Plinius unit breathed new life into old records, uncovering miniscule details that I didn’t remember hearing before. Even on a recording as familiar as Fleetwood Mac’s hit Rumours [Warner], the Hiato’s lack of compression and accuracy of timbre made songs like “Dreams” and “Second Hand News” sound as if WKH\·GEHHQUHFHQWO\UHPDVWHUHG/LNHWKHEHVWDPSOLÀFDWLRQWKH Hiato has the resolution to bring out the inner life in acoustic instruments and vocal harmonies. On Rumours I developed a new appreciation and respect for Mick Fleetwood’s colorful and textured drumming, Lindsey Buckingham’s stunning guitar work, and the overall sonic brilliance of the production. On the direct-to-disc recording The Power and the Glory [M&K RealTime], the Hiato brought the full breadth and dynamic voice RI WKHRUJDQRI WKHÀUVW&RQJUHJDWLRQDO&KXUFKRI /RV$QJHOHV to life. More than any single attribute I admired the absence of an electronic curtain overlaying the soundspace. Instead, there was DQRUJDQLFDEVROXWHVHQVHRI PXVLFVLPSO\RFFXUULQJLQVSDFH UDWKHUWKDQEHLQJUHSURGXFHGYLDDKLÀ6RXQGVWDJHGHSWKZDV superb, and thanks to the thirty-two-foot pipes and the intensity from the high-pressure trumpets, the scope of the venue began to take shape in my room. What really struck me was the ultralow-level detail that the Hiato seized upon during “The Bells of ()+DXiZ_)'('QEB>?PLIRQBPLRKA St. Anne de Beaupre.” Here, the organ plays a deceptively simple motif of delicate and seemingly distant church bells supported by DORZOHYHOEDVVWUHPROR,I \RXUV\VWHPDQGWRQHDUPFDUWULGJH is capable, this track will recreate a voluminous acoustic space and a weird rumbling that sounds like a seismic fault-line opening beneath your house. I’ve never heard this track reproduced in my room at this level of excellence. Since I reviewed the Plinius SB-301, it’s only natural to draw comparisons. The Hiato reveals a cooler personality in the upper octaves than the rosier-complected SB. Some of the ease and double-jointed suppleness that is so much a part of the SB’s lower and middle octaves tightens somewhat. Harmonics grow a little harder; the softer currents of air that seem to lift the treble with the SB-301 are a little thinner and cooler with the Hiato. On a track like Bruce Springsteen’s “Thunder Road” from the Hammersmith Odeon concert, the Hiato accentuates the speed and clarity of Springsteen’s vocals, but there is also a little less bloom to his voice. Another point bears discussion. Do you need 300Wpc? Yes and no. Two highly demanding speakers I had on hand, my own ATC compact monitors and the Magico V2, never came nearly as alive as when the Hiato was propelling them. The soundstage lacked elevation, and both speakers sounded darker, looser, and PRUH G\QDPLFDOO\ VWLÁHG ZLWK PRVW DPSV 7KH +LDWR UHPRYHG WKHVH UHVWULFWLRQV DQG DUWLÀFHV 0XVLFDO WH[WXUHV LQFUHDVHG LQ complexity to the degree that I began to forget the overall chain of electronics. I became involved in a more basic elemental way. So the short answer is, the Hiato truly shines at being assigned the large-caliber jobs that require bringing low-sensitivity or demanding speakers like the ATC or Magico into line. Certainly, OHVVGHPDQGLQJVSHDNHUVOLNHWKH9HULW\$XGLR)LQQUHYLHZHGLQ WKLVLVVXHDUHDOVRJRLQJWREHQHÀWIURPWKH+LDWR³LWVSUHDPS stage is superb—but a lot of its output potential is just going to be wasted. The Plinius Hiato is an audacious force to reckon with. Under the proper circumstances—paired with an exceptional loudspeaker and source components—only a handful of competitors can challenge it. While the last word has yet to be spoken in this segment, the Hiato needn’t worry, at least for now. This is benchmark performance that speaks volumes. JG<:JGI@:@E> Gfn\iFlkglk1*''NgZ`ekf /f_dj @eglkj1=flic`e\c\m\cI:8# knfYXcXeZ\[OCI#fe\g_fef fgk`feXc Flkglkj1Fe\gi\#fe\c`e\ ;`d\ej`fej1(.%.,o.%,o (.%., N\`^_k1-'cYj% Gi`Z\1/0''('#(.,n& g_fefjkX^\ <c`k\8l[`fM`[\f;`jki`Ylk`fe G%F%9fo0*/0Cfj8e^\c\j#:80''0* *)* +--$0-0+#<ok%)) \c`k\Xm[`jk%Zfd :FDD<EKFEK?@J8IK@:C<FEK?<=FILD8K8M>L@;<%:FD