L`Hiver de François Girardon, d`après les Quatre Saisons de Charles

Transcription

L`Hiver de François Girardon, d`après les Quatre Saisons de Charles
L’Hiver de François Girardon,
d’après les Quatre Saisons de Charles Le Brun
Peintre tenant du dessin dans la célèbre querelle, Le Brun est le maître d’œuvre des décors
de Versailles. C’est à lui que le roi demande de proposer des dessins dont les projets seront réalisés
par les artistes, décorateurs ou artisans qui travaillent au grand œuvre de Versailles.
C’est donc lui qui concrétise sous une forme visuelle le programme iconographique élaboré - entre
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autre - par la Petite Académie : il personnifie figures allégoriques ou mythologiques qui peuplent le
parc et les voûtes du château et rend ce programme intelligible. Ainsi attitudes générales et détails
permettent une lecture au spectateur de l’époque mieux aguerri que nous aux symboles liés à
l’Antiquité.
Les Quatre saisons, par Charles Le Brun, XVIIe siècle.
Plume, 0,324 x 0,499 m, château de Versailles, INVDessins39.
© RMN (Château de Versailles) / Gérard Blot
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La Petite Académie, ou académie des inscriptions, est fondée par Colbert en 1663 pour orienter les créations
des artistes, en vérifier l’exactitude et composer les devises, dédicaces et légendes qui accompagnent les figures
illustrant les exploits du règne de Louis XIV sur les monuments, tableaux et tapisseries, médailles, etc.
Composée originellement de 4 membres, elle étend progressivement ses compétences aux questions artistiques
les plus diverses. À la mort de Louis XIV, sa nouvelle appellation, académie des inscriptions et belles lettres,
témoigne de l’extension de ses travaux.
L’Hiver de François Girardon, d’après les Quatre Saison de Charles Le Brun
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Etablissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles – www.chateauversailles.fr
Bureau des activités éducatives - RP 834 - 78008 Versailles Cedex
01 30 83 78 00 – [email protected]
Cette planche de quatre dessins figure les quatre saisons sous les traits de deux hommes et
de deux femmes. De toute évidence, ainsi disposées, leurs attitudes se répondent. La qualité de la
réalisation, un dessin à l’encre ombré au lavis, en fait une œuvre d’art à part entière de par le modelé
qui en découle. Il ne s’agit pas d’une simple esquisse.
C’est à partir de tels dessins que le sculpteur travaille. Toute la question est de passer à la
tridimensionnalité.
Une sculpture n’est presque jamais réalisée en taille directe sans maquette préalable. Celle-ci
a un double but : permettre de matérialiser le concept en travaillant les différents points de vue, ce qui
est le propre de la sculpture en ronde-bosse, mais elle a aussi valeur de proposition pour le
commanditaire. Est-elle satisfaisante dans le contexte particulier de la commande ? Mérite-t-elle d’être
finalisée en marbre ?
Nous voyons ici comment Girardon donne corps au dessin de Le Brun et en quoi il sait être un
brillant interprète, faisant œuvre personnelle. Cette maquette n’est pas une simple réplique du dessin,
elle contient, de par les écarts produits dans l’attitude du vieillard, la qualité des détails qui viennent
animer la scène, les germes de l’œuvre immense que nous pouvons admirer au final. La terre
travaillée dans une grande densité ne montre pas de traces d’outils, mais elle traduit déjà tous les
caractères qui donnent force à cette allégorie de l’Hiver.
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D’assez grande dimension (68 cm x 25 cm pour 22 cm de profondeur), c’est une œuvre
autonome aux détails travaillés. Si bien que l’on a pu se demander s’il ne s’agissait pas d’une
réplique réalisée à partir de la statue finale !
La statue de marbre est actuellement conservée dans la galerie basse du château et un moulage a
été installé à l’emplacement qu’elle occupait sur l’une des rampes du parterre Nord avec la plupart des
œuvres de cette série.
Ces trois photographies montrent les trois points de vue voulus par l’artiste. C’est ainsi que le
visiteur voit la statue dans le parc, dans un alignement perspectif, et sur le piédestal voulu par Jules
Hardouin-Mansart. Ainsi L’Hiver nous domine-t-il de la puissance de son corps musculeux dans un
contre-pied proche du déséquilibre qui dynamise la silhouette du vieillard.
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