La chambre des officiers I) Présentation de l`auteur Marc Dugain est
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La chambre des officiers I) Présentation de l`auteur Marc Dugain est
La chambre des officiers I) Présentation de l’auteur Marc Dugain est né au Sénégal le 03/05/1957 où son père était enseignant dans une école de brousse en Afrique, c’est-à-dire coopérant. Il est revenu en France à l'âge de sept ans et durant son enfance, il accompagnait son grand-père à La maison des Gueules cassées de Moussy-le-Vieux, château qui avait accueilli les soldats de la Première Guerre mondiale mutilés du visage. Il obtient ensuite son diplôme de l'Institut d'études politiques de Grenoble et travaille dans la finance avant de devenir entrepreneur dans l'aéronautique. A trente-cinq ans, il commence une carrière littéraire en racontant le destin de son grand-père maternel, "gueule cassée" de la guerre de 14-18: ce sera "La Chambre des officiers", publié en 1999 et qui le fera connaître. Il obtiendra pas moins de 20 prix littéraires dont le prix des libraires, le prix des Deux-Magots et le prix Roger-Nimier. Le roman a été adapté au cinéma par François Dupeyron en 2001 II) Résumé du livre En 1914, la guerre éclate. Adrien, jeune ingénieur officier part en reconnaissance sur les bords de la Meuse où un éclat d’obus le défigure. Ainsi, il ne connaîtra pas les tranchées boueuses puisqu’il passera la guerre à l’hôpital le Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers. Une chambre sans miroir, où l’on ne se voit que le regard des autres. Adrien y restera cinq ans, cinq ans mis entre parenthèses où il nouera des liens d’amitiés avec ces compagnons eux aussi défigurés. Cinq ans où il ressassera ces souvenirs, dont les quelques heures passées avec Clémence avant son départ pour la guerre, qui la connu avec sa gueule d’ange. Cinq ans de « reconstruction » pour se préparer à l’avenir, à la vie. III) Analyse d’un extrait (p114-115) Cet extrait du livre La Chambre des officiers présente la mort de l’ami d’enfance d’Adrien. L’auteur ne cherche pas à nous émouvoir par la mort de Bonnard. Ce passage est porté sur le doute qu’émet Adrien à propos de la guerre. Il y a de plus en plus de morts pour une progression très minimale. Adrien a peur désormais, il est confronté à la mort, et a peur de son avenir. Il avait placé beaucoup d’espoir en Bonnard pour l’aider à l’extérieur de l’hôpital Val-de-Grâce mais il devra affronter le monde extérieur seul. Il ne comprend plus l’intérêt de la guerre et aimerait qu’elle cesse. Elle cause de nombreux dégats et sa durée commence par être incomprise puisque cette guerre n’était censée durer que quelques mois. (15min-19min) Le passage du film La Chambre des officiers de François Dupeyron se passe dans une Eglise. On entend la souffrance des soldats blessés. Ce passage nous montre la réaction des personnes lorsqu’ils voient Adrien suite à sa blessure. On comprend que sa blessure est très grave « il aurait mieux valu qu’il meurt », « c’est lui qui pu comme ça ». On entend Adrien qui pense. Il ne comprend pas où il est, ce qu’il lui est arrivé, il n’arrive pas à parler. Il fait une analyse pour savoir ce qu’il lui arrive et panique en se rendant compte que tout le bas de son visage est détruit. Il entend les bruits qui sortent de sa bouche et panique aussi. On ne voit pas le visage défiguré d’Adrien mais des gros plans de ces membres. Sa souffrance est clairement représentée par ses râles. IV) Critique personnelle Pour ma part, j’ai trouvé que le roman et le film n’avait pas été abordé sous le même angle. J’ai trouvé le livre beaucoup moins touchant que le film, certainement puisqu’on a pas d’image et que l’on ne se rend pas compte de ce que sont les « gueules cassées ». Cependant, j’ai beaucoup aimé suivre le long retour à la vie d’Adrien. Marc Dugain a une écriture fluide et sobre pour nous faire découvrir les « premières fois » d’Adrien et de ses compagnons, le premier regard dans la glace, le premier regard d’une femme, des enfants, la première sortie de l’hôpital. C’est un sujet grave qui a été traité avec beaucoup de délicatesse, nous ne sommes pas dans le pathos contrairement au film. Personnellement, j'ai aussi aimé les deux œuvres parce qu'elles ne sont pas traitées de la même façon. Le livre n'a pas été difficile à lire car l'écriture est clair et brève mais l'auteur ne décris pas assez certains passages essentiels à la compréhension de ce que vit Adrien. J'ai eu du mal à m'imaginer comment Adrien pouvait se sentir, le cadre dans lequel il se trouvait, par exemple au début du livre l'auteur nous fait comprendre que la blessure d'Adrien sent mauvais mais on n'arrive à s'imaginer à quelle odeur désagréable celle ci peut se rapprocher. Dans l'ensemble je trouve que le livre va trop à l'essentiel et que les mots ne sont pas assez forts car ils ne permettent pas au lecteur de se rendre compte du climat et par conséquent de l'émouvoir. Ce n'est que quand j'ai vu le film que j'ai pu enfin mettre une image sur le mot "gueule cassée" et que j'ai compris la souffrance de ces personnes qui ont été touché par la 1ère guerre mondiale sans même avoir mis les pieds dans les tranchées. Le film est beaucoup plus fort que le livre, il est émouvant et par rapport au livre ne se fini pas de la même façon. Le film se termine sur la rencontre d'Adrien et de sa future femme et nous montre alors la reconstruction d'Adrien dans la vie et son acceptation. Tandis que le livre se termine sur l'enterrement de Pennanster une des trois "gueule cassée", en 1946 juste après la fin de la seconde Guerre Mondiale. Adrien et Weil se demandent ce qu'ils vont faire et en voyant entrer les jeunes blessés de la seconde Guerre Mondiale au regard empli de tristesse, ils se disent qu'ils vont leur apprendre la gaieté et la reconstruction tout comme l'a fait Pennanster auparavant pour eux lorsqu'il priait et leur redonner espoir. Le livre appuie fortement sur l'importance de la solidarité et l'amitié créée entre les trois gueules cassées qui leur ont permis de se reconstruire quand ailleurs leur famille les avait pratiquement abandonné. Lien avec la thématique du souvenir : Le livre "la chambre de officiers" de Marc Dugain s'inscrit dans le thème "je me souviens" car dans un premier temps il parle des deux guerres mondiales, événement marquant les esprits notamment par le nombre de décès et de blessés moraux et physiques. Les deux guerres mondiales constituent des souvenirs communs à la population car elles ont touché beaucoup de personnes et ont suscité la solidarité. De plus le livre raconte comment Adrien et ses camarades officiers sont passé d'une vie à l'autre. En effet Adrien se remémore les souvenirs avec clémence avant qu'il soit défiguré et se demande comment elle réagira si ils se revoient. Désormais il doit apprendre à se reconstruire une nouvelle identité grâce à de nouveaux souvenirs et s'accepter avec son nouveau visage. Sa vie au sein de la chambre des officiers et la solidarité qu'il y connaît ainsi que les souvenirs qu'il y établira : son réveil, la première fois qu'il voit son nouveau visage, l'apprentissage du langage avec ses camarades, la sortie à l'extérieur chez les prostituées ... lui permettront de se reconstruire et de s'accepter comme il est.