Approche de Foi... de Joie N°1

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Approche de Foi... de Joie N°1
N° 1
11 septembre 2016
APPROCHE de FOI…
de JOIE…
Evangile : Saint Luc 15, 1 - 32
Ce 24ème dimanche de l’année C présente 3
paraboles jumelles sur un même
thème !l’invitation à se réjouir d’avoir retrouvé
ce qui était perdu :
le berger abandonne ses 99 brebis dociles pour retrouver
la brebis perdue
La femme retourne la maison pour retrouver la pièce
d’argent égarée.
Le père n’aura qu’un seul désir après le départ du fils
prodigue était qu’il revienne.
Et les 3 cas c’est la folle joie partagée d’avoir retrouvé ce
qui avait tant de prix.
Pour le père surtout c’est la joie d’une résurrection qui
suit la mort :
« Mon fils que voilà était mort et il est revenu à le vie »
Une triple image de pécheur égaré et qui revient : c’est le Ciel lui-même qui
tressaille d’allégresse. « Il y aura plus de joie dans le ciel que pour 99 justes qui
n’ont pas besoin de conversion ».
… Après le survol, quelques détails.
I – Occasion…
Les 3 paraboles jumelles visent un auditoire précis. Elles ont un cadre
polémique « Les pharisiens et les scribes récriminaient contre Jésus : Ils lui
reprochent « son bon accueil fait aux pécheurs… et il mange avec eux ».
Jésus explique sa tendresse (et celle du Père) pour ce (ceux) qui est perdu : il
faut les retrouver.
C’est la miséricorde de Jésus qi est attaquée , incomprise.
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Les 3 paraboles deviennent les 3 paraboles de la miséricorde. Jésus donne une
révélation des « mœurs de Dieu », de la prédilection pour les pécheurs. Cela
convient admirablement à « l’année de la miséricorde » demandée par la pape
François, le pape de « la périphérie, » des pauvres, des exclus, des égarés. Si
cette année pouvait apporter joie au ciel et conversion sur terre.
Cette joie est contagieuse, elle ne peut s’empêcher de rayonner, d’appeler
voisins, amis à partager cette joie.
Qui aurait pu deviner que la joie de
Dieu est aussi inexplicable que celle
du berger, de la femme, du père.
C’est la folle joie de « retrouver ».
II – La 3ème parabole. : toute une
histoire . Les deux premiers se jouent
dans la solitude et la torture d’un
manque : le berger est seul, comme
la femme.
La 3ème qui était à elle seule
l’Evangile du 4ème dimanche de Carême C est une histoire de famille : 3
personnages essentiels et des figurants.
Tout commence avec une démangeaison de liberté… Le fils cadet s’ennuie
dans une vie sans histoire. Il ne peut rien reprocher au Père,
un peu bonasse mais le frère aîné est toujours prompt à
reprocher un détail de la Loi, de la vie : il se prend pour un
modèle, une réussite de vie insupportable.
Il faut se décider : le cadet réclame sa part d’héritage : ce
qui lui fournirait quelques ressources pour jouir de la vie, de
vivre autrement sans un big brother perpétuellement aux
aguets.
Les premiers temps : tout est bien. Il a des amis, amies…
tout à loisir, mais ils se séparent de lui. « Ce sont amis que
vent emporte ». Ils s’évanouissent comme neige au soleil.
Plus d’argent, plus d’amis.
III – L’aventure tourne à l’aigre.
Le bon temps a peu duré. … La misère… vient… Le creux de l’estomac.
Malchance : une grande famine.
Il faut parer au plus urgent : essayer de vivre… au
mépris de tout, même de la loi sur le porc. Il devient
gardien de porcs, la pire déchéance. Il n’a même pas
la nourriture que trouvent ces animaux immondes
Dans cette misère, un sursaut de mémoire, au moins
« chez mon père » il y a à manger… dans le
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déshonneur du domestique. Il lui faut changer de rôle : de fils devenir ouvrier.
Il se compose un petit refrain pour apaiser la colère du Père…
Dans son égoïsme libertaire, le fils n’a pensé qu’à une colère, peut-être à un
rejet.
Pauvre père, il n’a été qu’attente depuis le départ du cadet
Un jour (soir !) le vieux père « saisi de pitié »
l’aperçoit, un peu traînard. Lui, le juif, se met à
courir. Le fils bredouille quelques mots mais ils
sont en larmes tous les deux, le père par
compassion, le fils par l’émotion de trouver un
autre père, un père méconnu… et lui le Père n’a
plus qu’un souci lui, « enfin capable d’être
aimé ».
IV – Une fête imprévue
Le Père n’a plus qu’un soucis : redonner sa dignité à
son fils : éle plus beau vêtement, une bague au doigt,
des sandales aux pieds ».
Il suffit de regarder le tableau de Rembrandt pour
toucher la transformation à opérer, d’une pauvre
épave refaire un fils tant aimé.
Que commence alors la fête
« Allez chercher le veau gras, tuez-le : mangeons et
festoyons »
De la mort à la vie,
de l’absence au retour.
V – Le trouble-fête : le frère ainé.
Jusqu’ici il est le grand inconnu, le grand absent, absorbé dans son travail, sa
vertu, sa fidélité.
Il apparaît, s’inquiète de cette fête autour de lui. On le met au courant : colère,
refus d’entrer.
Le Père interrompt la fête, il entend
les ????reproches du fils aîné. Il cherche à
l’apaiser.
« Toi, mon enfant, tu es toujours ave moi et tout ce
qui est à moi est à toi ».
Il s’excuse presque d’avoir gardé sa tendresse
pour l’autre fils… toujours la miséricorde :
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« Il fallait bien festoyer et se réjouir : car ton frère que voilà était mort, il est
revenu à la vie ; il étai perdu, et il est retrouvé ».
Qui pourrait mieux comprendre le cœur du Père ?
C’est fait pour le cadet
Pour le fils aîné, grand silence de Saint Luc qui vient de nous fournir un portrait
grandeur nature du Père.
La fin de l’histoire
Happy end … ou ?
La parabole s’arrête sur une interrogation de lecture ???
Qu’y-a-t-il après ?
Le fils aîné va-t-il consentir à entrer ?
… Que dire de la miséricorde du P
ère sans le pardon, l’accueil du frère aîné ?
La finale est dans le cœur de chacun… surtout celui des scribes et pharisiens
bloqués et choqués par la miséricorde de Jésus .
Comprendre la miséricorde de Jésus, la vivre, voilà la fin de la parabole, une fin
vivante, une parabole qui se met à vivre en nous.
Que de miroirs de nous-mêmes que cette incomparable page d’Evangile.
« Parfois nous sommes la brebis égarée, la pièce
d’argent perdue, le fils prodigue.
Parfois nous sommes le berger, la femme, le Père.
Parfois le fils aîné. »
Gabriel Bodin et Marcel Joly. Collège HafFreingue. Boulogne sur mer
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Evangile de Saint Luc : arrêt sur le fils aîné
« Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près
de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un
des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci
répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils
aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le
supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que
je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et
jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes
amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir
dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le
veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es
toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait
festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il
est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »
« Aujourd’hui encore l’inlassable histoire du Dieu de
Jésus-Christ continue. Nous sommes tous, selon les
jours, l’un ou l’autre de ces deux frères. Nous entravons
Dieu dans nos étroitesses. Chrétiens ou non, n’avonsnous pas rapetissé le Dieu de nos adhésions ou de nos
refus ? Ne sommes-nous pas chiches de Dieu, économes
de ses folies ? (…)
Dieu est un Dieu de profusion, c’est un Dieu
gaspilleur… Il n’est pas raisonnable »
G. Bessière.. Le feu qui rafraichit. (Cerf) page 68
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Oui, je me lèverai…
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