16 -Â L`exigence de la prière (Matthieu 6.9-13)

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16 -Â L`exigence de la prière (Matthieu 6.9-13)
MATTHIEU 6.9-13
Lecture : Matthieu 6.9-13
" 9 Voici donc comment vous devez prier, Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié;
10 que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien;
12 pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
13 ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous
les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen! "
La prière est la demande pressante de l'intervention de Dieu selon la volonté de
Dieu.
Voici comment vous devez prier (Matt. 6.9)
La manière
" 9a Voici donc comment vous devez prier "
Dans les versets qui ont précédé, Christ a développé la manière dont il ne fallait pas prier. La prière doit être
radicalement différente de celle des païens. " ne multipliez pas de vaines paroles " est un seul verbe, battalogeo, un
composé de battos (bégayeur proverbial) et du verbe parler. Il est traduit par bégayer, radoter, bredouiller.
Certains y ont vu une allusion aux formules répétées sans cesse par les adorateurs de cultes païens. Comme les
faux prophètes d'Ahab ou les Ephésiens qui crièrent pendant deux heures : " grande est l'Artémis des
Ephésiens, grande est l'Artémis des Ephésiens " (Act. 19.28)
D'autres y ont vu une allusion aux paroles répétées des prières juives. Cela ne sert à rien de réciter le notre
Père, ou les psaumes plusieurs fois par jour. Ce n'est pas une prière car ce n'est pas une communication avec
un Dieu vivant. La répétition n'impressionne pas Dieu et souvent nos pensées sont à des kilomètres de notre
récitation.
Il pourrait enfin s'agir du parler en langues des païens. Dire des " battas " constamment, c'est assez proche des
sons émis par ceux qui parlent en langues au sein des peuples païens ; une pratique qui peut encore
malheureusement être d'actualité de nos jours.
Christ aborde maintenant la juste manière de prier. C'est un impératif. On pourrait traduire plus brutalement : " vous,
priez donc ainsi "
Il ne s'agit pas d'une prière à débiter plusieurs fois par jour (ce serait contredire le verset 7). Nulle part nous ne
trouvons, ni dans les Actes, ni dans les épîtres, la moindre incitation a répéter le Notre Père. Certes, ce n'est
pas interdit, mais nous risquons, en récitant sans réfléchir la plus parfaite indifférence.
Il s'agit plutôt d'un exemple, d'un modèle de ce que doit être la prière. Peut-être même plus particulièrement la
prière publique (" Notre ")
La Bible nous dit bien d'autres choses sur la manière de prier.
La Bible nous invite à prier avec persévérance (Matt. 7.7 : " Demandez, et l'on vous donnera ;). La prière refuse
le statu quo (Luc 18.1ss : la veuve et le juge ). Elle nous demande de prier avec foi (Matt. 21.22), en croyant
que ce que nous avons demandé, nous l'avons déjà reçu (Mc 1124). Jean 14.13-14 nous demande de prier au
nom de Jésus ; ce qui est incroyable : cela veut dire que nous prions le Père, comme si Jésus le priait ! Jean
15.7 nous montre que nos prières doivent être remplies, imbibées de la Bible, ce qui n'est pas loin de l'idée de
prier au nom de Jésus.
Eph 6.18 nous enjoint de prier en tout temps, avec toutes sortes de prières et de supplications. Phil 1.14 nous
dit de prier avec joie. 1 Tim. 2.8 demande aux hommes de ne pas prier avec colère, en élevant des mains pures
et non salies par le péché. Rom 15.30 parle de la prière comme un combat (Col. 4.12). La prière est l'outil qui
nous permet de remplacer l'inquiétude par la sérénité (Phil. 4.6). Enfin, il nous faut prier par le Saint Esprit
(Jude 20).
Lloyd Jones a justement écrit : " l'homme n'est jamais plus grand que lorsqu'il est à genoux, en contact avec
son créateur ". Et pourtant la prière est si difficile. Satan fera tout pour dissuader quelqu'un de prier. Souvent
par la distraction, les préoccupations du moment, etc.
Parfois mon épouse me parle et comme je suis préoccupé par quelque chose, je la regarde d'un air glauque. Elle
me dit : " tu m'écoutes ? " et je lui réponds, " excuse-moi, tu veux bien répéter ? ". Vous savez, on prie parfois
d'une manière glauque, sans réaliser que nous sommes en communication avec le Dieu créateur. Sans réaliser
que nos paroles sont écoutées par le Roi des rois.
La prière marche ! Pas toujours comme on le souhaite. Car elle est relation. Dieu nous éduque en même temps.
Je vois que Dieu m'a fait évoluer dans ma compréhension de la prière :
Je me souviens des prières les plus folles adressées peu après ma conversion -- et parce que Dieu était
rempli de grâce envers mes prières de gamin, il exauçait. Des choses matérielles, ou bien des actions
d'évangélisation " musclée " qu'il honorait de puissance.
Puis il m'a semblé qu'Il ne répondait plus comme auparavant.
Il a alors attiré mon regard sur d'autres aspects de la prière. En me montrant qu'elle n'est pas seulement
la manifestation de mes désirs, mais surtout la collaboration entre le chrétien et Dieu en vue de
l'accomplissement de l'œuvre de Dieu.
Jésus dit : " voici comment vous devez prier. " On ne trouvera nulle part ailleurs la même profondeur. L'exemple que
nous donne Jésus est spectaculaire par sa richesse. La densité des concepts, des pensées, des affirmations, est
supérieure à bien d'autres passages de l'Écriture.
Il y a 6 formules ou requêtes de prière dans ces versets. Trois sont centrées sur Dieu (voir " ...Dieu dans les
cœurs "). Trois sur les besoins des hommes (voir " les cœurs en Dieu "). Une structure qui rappelle un peu les
10 commandements.
D'ailleurs les trois premières requêtes résumeraient assez bien les 10 commandements : " que ton nom soit
sanctifié " reflétant les 3 premiers commandements (Ex. 20.3-7), le " règne " de Dieu est imagé par la notion de
repos (Hébr. 4.1-11) et reflète ainsi le 4e commandement (Ex. 20.8-11), et enfin, " que ta volonté soit faite "
(Ex. 20.12-17) reflète les 6 derniers commandements (Ex. 20.12-17) : honore tes parents, ne commets pas de
meurtre, d'adultère, de vol, de faux témoignage, de convoitise.
L'interlocuteur
" 9b Notre Père qui es aux cieux "
Lorsque nous prions, nous nous adressons au Père.
Prier le Fils de Dieu n'est pas un problème (Etienne priera juste avant de mourir : " Seigneur Jésus, reçois mon
esprit [] ne les charge pas de ce péché " (Act. 7.59).
Et puisque le Saint Esprit est autant Dieu que le Père et le Fils, on peut supposer qu'il n'est pas gênant de prier
le Saint Esprit. Cependant, rien dans la Bible ne nous encourage à cela.
Jésus nous encourage ici à nous adresser au Père. D'autres passages ajoutent que c'est au nom du Christ (Jean.
14.12-14), et par l'Esprit (Eph. 6.18) que nous devons prier.
Ainsi, même si le Père est dans notre esprit l'interlocuteur de notre prière, ni le Fils ni le Saint Esprit ne sont à
l'écart dans cette activité :
La prière du juste est très efficace (Jac 5.16) or d'où vient notre justice si ce n'est du sang du Christ ?
La prière selon la volonté de Dieu est garantie d'exaucement (1 Jean 5.14-15) or comment la connaître
sinon par l'illumination du Saint Esprit (1 Cor. 2.11-13 ; Rom. 8.26 ; Eph.1.17, etc.)
En priant au nom du Christ, je reconnais que c'est grâce à Lui que j'ai libre accès auprès du Père (Eph.
2.18). En priant dans la puissance de l'Esprit, je reconnais que mon regard rivé sur la terre et soucieux
avant tout des choses de la terre, a de la peine à s'élever au-dessus, là où Dieu a un avenir pour nous, et
d'où également viennent notre force et notre secours.
C'est une nouveauté spectaculaire qu'introduit le Nouveau Testament. Dieu se présente comme un Père, un Père
personnel. Jésus parlait vraisemblablement en araméen, et le mot qu'il a dû utiliser est " Abba " pour ‘papa.' C'est une
chose de concevoir que Dieu existe, qu'il écoute nos prières. C'en une autre qu'il devienne ton Père, mon Père.
Si Dieu est mon Père, alors je ne suis jamais orphelin (au sens propre comme au sens figuré). Si mon père
terrestre n'a pas été la hauteur de sa paternité, si mon père terrestre est décédé, ou m'a abandonné, je trouve
en Dieu un Père parfait, fidèle, qui ne m'abandonnera pas.
Si Dieu est mon Père, alors il est aussi un modèle (voir Matt 5.48) " Devenez donc les imitateurs de Dieu,
comme des enfants bien-aimés " (Eph 5.1).
Si Dieu est mon Père, je ne serai jamais seul. Il sera toujours présent, il aura toujours une famille dont je fais
partie. Il y aura des frères et des soeurs, j'appartiens à une famille !
Si Dieu est mon Père, je suis héritier (Gal. 4.7) ! Paul nous invite à rendre " grâces au Père, qui vous a rendus
capables d'avoir part à l'héritage des saints dans la lumière de notre héritage " (Col. 1.12)
J'aimerais que nous lisions ensemble Eph. 1.3ss. en soulignant toutes les bénédictions reçues :
" 3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction
spirituelle dans les lieux célestes en Christ!
4 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et
irréprochables devant lui;
5 il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus-Christ, selon le bon
plaisir de sa volonté,
6 pour célébrer la gloire de sa grâce dont il nous a favorisés dans le bien-aimé.
7 En lui nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés, selon la richesse de sa
grâce,
8 que Dieu a répandue abondamment sur nous par toute espèce de sagesse et d'intelligence, ( )
11 En lui nous sommes aussi devenus héritiers "
Quel privilège ! Etes-vous un enfant de Dieu le Père ? Ce n'est pas automatique. On ne naît pas enfant de Dieu. On le
devient. Permettez moi également une autre remarque, Dieu n'est jamais grand père. En d'autres termes, ce n'est
parce que vos parents sont des enfants de Dieu, que vous êtes des petits enfants de Dieu. Il est votre Père direct, ou
il n'est rien.
Il n'existe sur terre que deux types d'enfants. Les enfants de Dieu, et les enfants de la colère (Eph. 2.1-3).
Comment devient-on enfant de Dieu ? Jean 1.12 dit : " à tous ceux qui l'ont reçue [la Parole, c'est-à-dire
Christ], elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom. "
C'est un privilège extraordinaire. L'apôtre écrira : " Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous
soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes.[] Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu,
et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsqu'il paraîtra, nous serons
semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est " (1 Jean 3.1-2).
Dieu m'adopte dans sa famille. Lorsque je crois en Lui, je deviens son enfant. Et selon Rom 8:16 " L'Esprit luimême rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. "
Cette prière modèle du Christ commence par " Notre " Père. Est-il votre Père ? Permettez un appel plus direct : est-il
ton Père ? As-tu commencé une relation intime avec ton créateur, qui commence par la repentance et la confiance en
Dieu ?
Certains de nos amis me disent parfois : Dieu ne répond pas à mes prières. Je leur demande, avez-vous
composé le bon numéro ?
La bible parle d'un chemin étroit qui mène au salut. Le premier pas vers Dieu c'est une démarche de repentance
et de foi. Dieu devient Père. Une communion s'installe.
La prière peut commencer... pas avant !
Et pour ceux qui ont déjà cette communion, voici ce que dit l'Écriture.
Dieu dans les cœurs (Matt. 6.10)
" 10a Que ton nom soit sanctifié "
La prière débute avec cet impératif : la reconnaissance de la sainteté de Dieu. Que ton nom soit reconnu comme
saint. Dieu est saint. Parmi les attributs de Dieu, c'est le seul qui soit répété par trois fois d'une manière suivie (Esaïe
6.3 ; Apoc. 4.8). La sainteté de Dieu, c'est comme l'humidité de l'eau, elle est indissociable de la personne de Dieu.
Parfois, il faut traduire "séparé", mis à part, retranché, consacré (cf. Lc. 2.23, qui cite Ex. 13.2). Quand Esaïe
entendit les séraphins proclamer: "Saint, saint, saint est l'Eternel", il s'écria: "Malheur à moi!... Je suis un
homme dont les lèvres sont impures..."
La sainteté de Dieu fait un tel contraste avec le péché des hommes, que l'apôtre Jean lui-même, pourtant un
proche de Jésus, tomba à terre comme mort lorsqu'il vit la gloire du Christ ressuscité. Pourtant, cette sainteté
sert de base à la nôtre. "Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Eternel. Je vous ai séparés des
peuples afin que vous soyez à moi". (Lév. 20.26)
Cette sainteté nous pousse également à l'adoration: " Prosternez-vous devant son marchepied ! Il est saint !" Ps
99.5; 103.1 "Célébrez par vos louanges sa sainteté ! " (Ps 97.12).
Parlez avec ceux qui ne connaissent pas Dieu, et vous verrez qu'ils entretiennent dans leur cœur un tas d'idées
erronées sur Dieu. Il est loin, ou indifférent. Ou bien il est le grand père gâteux qui ne soucie pas de la justice des
hommes. Il est rare que des hommes aient une vision juste de la majesté de Dieu.
La prière ne débute pas par les besoins d'une intervention dans ma vie. Elle ne débute pas par l'intercession pour une
personne malade, pour l'obtention d'un travail. Car aussi légitimes que ces sujets puissent être, nos pensées doivent
d'abord s'imprégner d'une juste vision de Dieu.
O Seigneur, que mon cœur te reconnaisse parfaitement saint, sans faille, séparé de tout mal. Que ma vie aspire à te
ressembler davantage, témoignant de ta sainteté. O Seigneur que mon entourage découvre cette sainteté, ta sainteté,
ta majesté. Que notre pays entier s'humilie devant toi.
" 10b Que ton règne vienne ; "
Si la première requête vise une juste compréhension de Dieu, la seconde se soucie de l'intervention radicale de Dieu
sur terre. Le terme " règne " peut aussi se traduire par " royaume. "
Les hommes ont bâti des royaumes les uns après les autres. Mais aucun d'eux ne subsistera longtemps. Un jour
viendra où Christ abolira toute domination humaine qu'il remplacera par son royaume, qu'il peuplera de ses
sujets.
Dieu a donné à Neboukadnetsar (6e siècle av. J.- C.) un rêve fort étrange. Il vit, sans le comprendre la liste des
royaumes de la terre sous forme d'une statue. Il fallut l'intervention du prophète Daniel pour expliquer le sens.
Voilà : il va y avoir toi, puis les médo-perses, puis les grecs et l'empire romain et à ce moment là, quelque
chose va se passer :
Daniel 2.36-45 :
" 36 Voilà le songe. Nous en donnerons l'explication devant le roi.
37 O roi, tu es le roi des rois, car le Dieu des cieux t'a donné l'empire, la puissance, la force et la gloire;
38 il a remis entre tes mains, en quelque lieu qu'ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des
champs et les oiseaux du ciel, et il t'a fait dominer sur eux tous; c'est toi qui es la tête d'or.
39 Après toi, il s'élèvera un autre royaume, moindre que le tien; puis un troisième royaume, qui sera
d'airain, et qui dominera sur toute la terre.
40 Il y aura un quatrième royaume, fort comme du fer; de même que le fer brise et rompt tout, il brisera
et rompra tout, comme le fer qui met tout en pièces.
41 Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume
sera divisé; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec
l'argile.
42 Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie
fort et en partie fragile.
43 Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines; mais ils ne
seront point unis l'un à l'autre, de même que le fer ne s'allie point avec l'argile.
44 Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne
passera point sous la domination d'un autre peuple; il brisera et détruira tous ces royaumes-là, et luimême subsistera éternellement.
45 C'est ce qu'indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d'aucune main,
et qui a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit
arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine. "
Un jour vient, où Christ abolira ces autres royaumes. Il le fera dans la furie d'une colère qu'il retient depuis
maintenant plusieurs milliers d'années.
Le jour vient où Christ dira à un ange de sonner de la trompette, et les morts en Christ ressusciteront, et
l'ensemble des disciples du Christ monteront auprès de Lui pour célébrer les noces de l'Agneau.
Un cheval blanc apportera la paix sur la terre. Le monde se réjouira. Il y aura sur la terre deux hommes très
puissants. L'un sera un religieux, l'autre un homme politique & militaire. A eux deux ils contrôleront le monde.
Et les problèmes débuteront. Des catastrophes naturelles, des problèmes militaires, une pression spirituelle à
l'encontre de la Bible. D'une gravité telle que si le temps n'était pas raccourci, il n'y aurait aucun survivant.
Puis viendra le règne, le royaume de Dieu.
O Seigneur, que ton règne vienne déjà dans ma vie. Que tu sois vraiment Roi. Maître absolu, car en Toi se trouve la
vie. Que ton règne vienne également sur cette terre, faisant cesser les violences quotidiennes, les injustices.
" 10c Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel "
Troisième requête pour l'intervention de Dieu dans les cœurs. Elle concerne la volonté de Dieu. Un sujet difficile
souvent mal compris ou appliqué. ‘Si Dieu est souverain' entend-on souvent, ‘comment peut-il tolérer la souffrance, la
guerre ? Est-il limité ou impuissant ?' En fait, on peut compartimenter la volonté de Dieu en différentes catégories :
la première est la plus importante, c'est la volonté morale de Dieu. Qu'est ce que Dieu veut ? 1Thess 4.3 " Ce
que Dieu veut, c'est votre sanctification " Dieu veut aujourd'hui, pour chacun d'entre nous, que nous respections
l'ensemble des vérités de l'Écriture. Que les maris aiment leur épouse, que les épouses se soumettent à leur
mari, que les enfants obéissent à leur parents, que tous respectent l'autorité sociale qui nous entoure, que nous
aimions ceux qui nous entourent, que nous disions la vérité avec amour, etc. Vous voyez dès lors que cette
volonté morale implique notre volonté, notre engagement. La volonté de Dieu n'est pas un diktat où l'homme ne
serait qu'une marionnette. Au contraire, la puissance de Dieu s'associe à l'homme qui cherche l'obéissance.
Lorsque je prie : " que ta volonté soit faite " je m'offre pleinement et complètement à l'accomplissement de
cette volonté.
Il y a le désir général de Dieu, le souhait hypothétique mais qui peut ne pas se réaliser pleinement, car Dieu a
choisi de ne pas imposer ce souhait-là. 1Tim. 2:4 " Dieu [] veut que tous les hommes soient sauvés et
parviennent à la connaissance de la vérité. " Dieu voudrait que tous les hommes se tournent vers lui pour
recevoir le pardon et la vie éternelle. La réalité c'est que très peu le font. Dieu appelle, l'homme répond... et
tous ne le font pas.
Il y a ensuite la volonté spécifique, individuelle de Dieu. Celle qu'il est toujours difficile de découvrir en amont.
Celle que l'on ne perçoit pas toujours clairement, par les circonstances, par le conseil des autres, par les idées
que l'on a. Dieu affirme qu'il nous conduit en nous responsabilisant dans nos décisions (Ps 32.8-9). Mais la
volonté spécifique est évidemment toujours compatible avec la volonté morale de la Bible. On m'a parlé d'un
homme qui a téléphoné à un collègue en lui disant : "J'ai commis l'adultère avec cette femme, mais je suis
certain que c'est la volonté de Dieu... d'ailleurs, David aussi était adultère, et il était un homme selon le cœur
de Dieu."
Certains penseurs évoquent enfin ce qu'ils appellent la volonté permissive de Dieu. Ce que Dieu autorise sans en
être directement l'auteur. Les épreuves de Job seraient un bon exemple (voir Job 1 à 3, ou encore 1 Pie. 5.8-9).
L'idée est intéressante, et elle nous permet d'accepter avec plus de confiance les atrocités des siècles passés &
présents. On fourre dedans les guerres, les viols, les génocides, et on se rassure que Dieu n'a pas voulu ceci, ce
sont les hommes qui l'ont fait. Et si ces propos sont vrais, il faut faire attention à ne pas aller trop loin avec
cette idée. Notre notion de souffrance et de justice n'est pas identique à celle de Dieu :
Lorsque Christ se prépare à passer devant le Sanhédrin et devant Pilate, lorsqu'il prépare son esprit aux
souffrances physiques, morales et spirituelles par sa séparation d'avec le Père, il est en proie à une angoisse
profonde. Il prie : " Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas,
mais la tienne " (Lu 22:42). S'il est vrai que ce sont des hommes qui l'ont livré aux bourreaux, ils
accomplissaient les desseins du Père, tout en étant responsables.
Lorsque Paul a supplié Christ trois fois de lui ôter ce qui était sûrement une maladie, Christ a répondu : " ma
grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse " (2 Cor. 12.9)
Lorsque nous lisons les fléaux de l'Apocalypse, nous voyons des hommes exercer la mesure de leur haine et
engendrer des destructions massives. Mais en même temps, Dieu est celui qui accomplit son jugement par leurs
mains. Satan et ses cohortes de démons, l'antichrist et ses cohortes de serviteurs, accomplissent la volonté de
Dieu... que les humains pourraient un peu rapidement décrire comme " volonté permissive, "
Ainsi, la limite entre volonté spécifique et volonté permissive n'est pas toujours claire. Le prophète Esaïe nous
dit : " Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel. Autant les
cieux sont élevés au-dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées
au-dessus de vos pensées " (Es. 55.8-9). La souveraineté de Dieu ne saurait se diviser en petites affaires et
grandes affaires. Dieu laissant de côté certains aspects. " Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ?
Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père " (Mt 10:29). " Notre Dieu est au ciel, Il
fait tout ce qu'il veut " (Ps 115:3)
Ce qui est clair, et ce dont je dois m'imprégner, c'est que je puis avoir confiance en Dieu, même dans mes
difficultés. 1 Cor. 10.13 me dit qu'aucune difficulté ne sera trop grande. Rom. 8.28 me dit que Dieu fera
concourir toute chose pour que ça marche dans ma vie. Si Dieu est reconnu comme saint dans mon cœur, alors
je peux lui dire : ta volonté me convient, même si je ne la comprends pas.
Un livre à lire pour poursuivre ces réflexions : Jerry Bridges, " Puis-je lui faire confiance, même dans mes
épreuves ? " Europresse.
O Seigneur, que je ne fasse aucun obstacle à ta volonté. Elle est bonne et parfaite, même si parfois difficilement
compréhensible pour notre intelligence limitée. Donne moi de comprendre tes voies. Donne moi de savoir les
expliquer. Que ta volonté se manifeste également dans notre société. Tes principes, tes valeurs.
les cœurs en Dieu (Matt. 6.11-13)
" 11 Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien, "
La prière modèle du Christ change de centre d'intérêt. Les trois prochaines requêtes sont liées à des besoins
personnels. Que nos cœurs soient en Dieu, dans le quotidien de notre vie.
Cette 4 ème requête évoque le besoin fondamental de la vie : le pain. Il est vrai qu'en Occident, nous nous inquiétons
rarement de ne pas avoir à manger... contrairement à d'autres pays. Mais cette prière va au-delà du pain que l'on
consomme.
Jusqu'à un passé très récent, le pain était considéré comme l'aliment principal. Un peu comme le riz dans les
cultures orientales, ou comme les hamburgers aux Etats-Unis
Cette prière est un écho de Prov. 30:8 " Eloigne de moi la fausseté et la parole mensongère; Ne me donne ni
pauvreté, ni richesse, Accorde-moi le pain qui m'est nécessaire. "
La pain quotidien c'est donc l'essentiel de l'existence. Seigneur, donne-nous ce dont nous avons besoin, ce qui
nous permettra de vivre, ce qui est nécessaire à la vie.
C'est une préoccupation juste que de prier pour les besoins de l'existence. Parfois même pour les désirs de l'existence.
Dieu parfois se plaît à pourvoir à des choses non essentielles.
Parmi les éléments nécessaires à la vie, on ne peut oublier les éléments suivants :
" Jésus répondit, Il est écrit, L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu " (Mt 4:4)
" Jésus leur dit, Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura
jamais soif " (Jean 6.35)
O Seigneur, accorde nous, selon ta promesse, d'avoir la nourriture, le vêtement, et un toit. Accorde-nous d'être
toujours reconnaissants pour les très nombreuses bénédictions matérielles dont tu nous combles. Surtout, aide nous à
ne jamais oublier que l'essentiel de la vie, c'est Toi. Illumine notre intelligence, que nous découvrions encore combien
tu satisfais nos cœurs.
" 12 pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. "
Cinquième requête, terrible car tellement concrète ! La relation entre recevoir de Dieu le pardon et donner le pardon
se retrouve souvent dans l'Écriture. Ici, puis aux versets 14-15, en Matt. 18 également. C'est donc important de bien
comprendre :
Il existe deux types de pardon dans l'Écriture. Le pardon qui donne la justification, et le pardon qui donne la
communion. Lisons Heb. 10.1.Voir également Rom. 8.1 et 1 Jean 1.9. D'un côté il s'agit d'un pardon définitif qui
nous délivre de la colère et nous place en Dieu pour l'éternité. Ce pardon s'obtient par la foi, par la confiance, il
est gratuit (Rom. 6.23). D'un autre, il s'agit d'un pardon conditionnel, il dépend de notre confession, c'est-à-dire
du fait que nous admettons notre faute. Ce pardon nous rétablit dans la communion avec Dieu.
Mon épouse et moi célébreront 10 ans de mariage en Novembre. Nous sommes restés fidèles l'un à l'autre, et le
mariage n'a jamais été rompu, l'alliance enfilée à nos doigts en témoigne, nous ne les avons jamais ôtées. Pour
autant, pendant 10 ans, nous n'avons pas toujours marché main dans la main, en amoureux. Comme tout
couple, il y a eu des moments où une réconciliation était nécessaire, et où notre proximité était en fait, assez
distante
.
C'est un peu la même chose avec Dieu, sauf que ce n'est jamais la faute de Dieu lorsqu'il y a moins de
communion. Notre pardon de justification est à jamais accordé à celui qui se repent avec confiance. Mais si nous
ne pardonnons pas, nous nous privons de la communion de Dieu.
Parce qu'il faut comprendre que tout péché , toute offense que nous subissons des autres, est avant tout une
faute commise contre Dieu. Lorsque David a réalisé son péché (adultère, mensonge, tromperie & meurtre), il
s'est exclamé : " J'ai péché contre toi seul, Et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux " (Ps 51.4). Le péché est avant
toute chose, une dette envers Dieu. Ainsi, quand je pardonne quelqu'un, je ne le disculpe pas ! Je ne diminue
en rien sa responsabilité ni sa culpabilité, je laisse à Dieu le soin de s'occuper de Lui.
Et si je ne pardonne pas, il y a deux conséquences : d'abord le manque de communion avec Dieu.
Deuxièmement, je souffre deux fois plus : une fois lors de l'offense subie, et peut-être toute ma vie pour
l'amertume que je vis (voir Matt. 18.34-35)
Pardonner est un acte de la volonté ; le pardon est différent de la confiance : si une personne garde mes
enfants et me prouve que j'ai eu tort de lui faire confiance, je peux lui pardonner, mais je ne lui confierai plus
mes enfants. Pardonner ne veut pas dire : aimer ; pardonner n'est ni disculper ni excuser. Le péché de l'autre
demeure péché... mais on laisse à Dieu le soin de juger.
Si nous savons à quel point nous avons besoin que Dieu nous pardonne, cette prière élimine toute idée de rester
amer à l'encontre de quiconque, particulièrement d'un frère ou d'une soeur. Col 3:13 " Supportez-vous les uns les
autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a
pardonné, pardonnez-vous aussi. "
O Dieu, accorde moi la grâce pour toutes mes offenses. Elles sont si nombreuses. En recevant ton pardon accordemoi le souci, la force, la volonté de pardonner autrui.
" 13a Ne nous laisse pas entrer dans la tentation, mais délivre-nous du Malin "
Après le pardon, la nécessité de tenir ferme. Jacques nous rappelle que le Seigneur ne tente jamais personne (Jac
1.13-15). Le problème vient de différentes sources :
Il y a le monde qui séduit et détourne les yeux du croyant. La convoitise sociale ou matérielle, l'approbation des
autres. Les choses du monde ne sont pas forcément mauvaises. C'est l'attrait du monde qui l'est. Ou le contrôle
qu'il exerce sur nous. Parfois ce monde, par la pression anti-chrétienne qu'il exerce, cherche à renverser le
chrétien.
Il y a notre chair, ce capteur de sensations qui s'appuie sur les habitudes de satisfaction acquises, et dont il faut
contrer l'aspiration en marchant par l'Esprit (Gal. 5.16)
Il y a aussi Satan, dont Eph 6 nous dit qu'il met des stratagèmes en place pour faire chuter les hommes. Il
présente une sexualité pervertie (1 Cor. 7.5), il tente au découragement (1 Thess 3.5), il pousse à la
persécution (1 Pie 5.8-9 ; Apoc. 2.10). Il fait douter de la Parole de Dieu (Gen 3.1-6 ; Matt. 4). Etc.
Nous verrons ce sujet en détail plus tard. Mais prenons courage. Du Saint Esprit dans le cœur du croyant, Jean dit : "
Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde " (1 Jean 4.4).
Paul nous rappelle que c'est le but de la rédemption. (Tite 2.11ss)
Il existe une tension constante entre la victoire et la lutte, entre les privilèges et la responsabilité du croyant.
Un chrétien d'il y a plusieurs générations a écrit :
" accorde moi de ne jamais perdre de vue l'extrême gravité du péché, l'extrême justice du salut,
l'extrême gloire du Christ, l'extrême beauté de la sainteté, et l'extrême émerveillement de la grâce.
Je suis coupable mais pardonné. Je suis perdu mais sauvé. Je suis égaré mais trouvé. Je suis
pécheur mais purifié. Donne moi un cœur perpétuellement brisé. Garde moi toujours accroché à ta
croix. "
in Mac Arthur, Matthieu 1-7, p. 394
O Dieu, garde moi attaché à toi contre vents et marées. Lorsque je suis tenté de pécher et me détourner de Toi,
enracine ma volonté d'obéir, permets moi de résister sans compromis. Donne-moi ta force. Accorde-moi ta faveur.
Délivre-moi de celui qui veut me piéger.
" 13b Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! "
Cette conclusion a probablement été ajoutée plus tard à l'Évangile de Matthieu. Ajout ou pas, il est approprié, en ce
qu'il rappelle la source de notre vie et de notre victoire. Notre Dieu n'est pas assujetti au temps. Le début et la fin de
la terre sont devant ses yeux. Devant lui, une mer de cristal qui ne connaît pas de tempête.
Conclusion
Nous avons parlé du Royaume (Matthieu 18.1-4).
Etes-vous rentré dans ce royaume ?
Nous avons parlé de prière (1 Jean 5).
Passez du temps à demander.
Passez du temps à évaluer nos demandes selon l'Écriture... voir l'étude biblique sur la prière
Passez du temps à demander.
Passez du temps à demander
Un missionnaire travaillant dans une petite unité médicale d'un village d'Afrique, raconta cette histoire à l'Eglise qui
l'avait envoyé en mission, lors d'un congé missionnaire.
Il avait besoin de se rendre régulièrement en ville pour acheter les médicaments et outils nécessaires. C'était un
voyage de deux jours qu'il faisait à vélo en passant par la brousse. Il dormait à la belle étoile. Lors d'un de ses
voyages, il fut témoin d'une bagarre en ville, et l'un des hommes fut sérieusement blessé. Notre missionnaire le
soigna et lui parla de Jésus-Christ. Puis il rentra chez lui, deux jours à vélo, sans encombre.
Lors d'un voyage suivant, il rencontra l'homme qu'il avait soigné. Ce dernier lui raconta alors qu'il l'avait suivi de loin
avec plusieurs personnes, car il savait que l'homme blanc avait de l'argent et des médicaments. Il lui dit : " nous
t'avons suivi, sachant qu'il te fallait camper. Nous avions prévu de te tuer et de te voler ton argent et les
médicaments. Mais lorsque nous sommes arrivé à ton campement, il y avait 26 gardes armés à tes côtés. " Le
missionnaire se mit à rire : " alors là mon ami, tu te trompes, j'étais tout seul ! " Mais notre homme insista et dit : "
non, je n'étais pas le seul à le voir, nous étions cinq et nous avons tous vus les 26 gardes. "
Le missionnaire fut interrompu dans son récit par un homme de l'Eglise qui lui demanda quand cet événement avait eu
lieu. Lorsqu'il lui dit la date, cet homme lui dit : " La nuit de cet événement, c'était le matin ici, et je m'apprêtais à
jouer au golf. Mais j'ai ressenti un besoin si pressant de prier pour toi que j'ai appelé plusieurs frères de l'Eglise à
venir pour qu'on prie pour toi. Est-ce que les hommes qui sont venus prier pour toi peuvent se lever ? " Savez-vous
combien d'hommes se sont levés ? 26 !
Ai-je besoin de vous rappeler que la prière est la demande pressante de l'intervention de Dieu selon la volonté de
Dieu.
" Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte
raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent " (Mt 7:11)