Dossier pédagogique
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ACTES SANS PAROLES 1. DESCRIPTION Un personnage expulsé de la coulisse, est confronté à des objets curieux tombés des cintres. Tentant d'attraper une carafe d'eau, l'homme doit faire fasse à des objets qui lui sont proposés : cubes, ciseaux de tailleur, arbre... Puis, c'est l'engrenage... Ce personnage à la Buster Keaton, doit faire face à un monde absurde. Il demeurera condamné à être un pantin désarticulé, en tentant d'attraper une carafe accrochée au plafond, montée ou descendue au gré de l'humeur du meneur de jeu qui « tire les ficelles » (au sens propre du terme). La musique accompagnera les mouvements et les évènements qui ont lieu dans les champs de vision. 2. ANALYSE Acte sans paroles est un mimodrame de 1957, une pièce sans paroles écrite pour le mime. Un personnage, expulsé de la coulisse, est confronté à des objets curieux tombés des cintres. Tentant d’attraper une carafe d’eau, l’homme doit faire face à des objets qui tombent : cubes, ciseaux de tailleur, arbre. Ce personnage, à la Buster Keaton, doit faire face à un monde absurde. Il demeurera condamné à être un pantin désarticulé et électrocuté à coups de grosse caisse. En tentant d’attraper une carafe accrochée au plafond, montée ou descendue au gré de l’humeur du meneur de jeu qui « tire les ficelles » (au sens propre du terme). La musique accompagne ponctuellement les mouvements et les événements qui ont lieu dans les champs de vision. Une cage/laboratoire tapissée par une série de poulies, bouts, coulisses, cadres, sources lumineuses : éléments caractéristiques de la machinerie théâtrale... Lieu de manipulation. L'envers du décor : Les coulisses d'abord offertes aux regards des plus curieux puis masquées, le point de vue ayant changé, pour permettre à la magie de l'image théâtrale de se révéler. Il s'agit de questionner encore et encore la nature humaine à travers l'apprentissage du monde qui nous entoure. - Comment répondre, progresser, se défendre dans un monde rempli de sollicitations (les choses auxquelles on peut accéder (être assez grand!), et celles auxquelles on ne peut pas accéder par manque d'expérience (les interdits) ? - Obtenir ces choses, certes, mais pour en faire quoi. - Comment faire face à la manipulation, aux trompe-l'œil... « Actes sans parole » est une parabole de la naissance, de l'évolution, de la vie. Métaphoriquement nu dans un monde désertique, cet homme est tout de suite appelé à agir... et tout de suite il connait une multitude de sentiments : la douleur, la tromperie, les séductions, les désillusions. Le monde autour de lui se peuple de choses, de couleurs, de sons qui à première vue, l'attirent et lui donnent de nouvelles possibilités d'existence. Il faut faire des choix, avancer, se prendre en main. A la fin de son chemin, l'homme se dresse au centre du monde tandis qu'autour de lui se déchaîne un monde de sollicitation. Le comique et la farce Si la situation de cet homme condamné à essayer d'attraper la carafe d'eau pour assouvir son désir de boire est indiscutablement tragique, il reste que l'amour de Beckett pour ses misérables personnages et son utilisation du mime et du comique de situation rapproche son personnage du clown. Dans « Actes sans paroles », les coups de sifflet provoquent les mouvements et les évènements du personnage, la descente d'objets du cintre ou leur remontée. La musique, les sons accompagnent les évènements qui ont lieu. Elle semble les gouverner, l'espace est alors utilisé comme pour une chorégraphie. L'espace est tissé par le mouvement des objets qui sont tous mobiles. L'encombrement de cet espace agît sur les choix, la direction à prendre, sur la place qui nous est offerte, qu'il nous reste. L'homme en action: Comme le nouveau né essaie de s'emparer du sein de sa mère, le personnage veut devenir maître de la carafe d'eau, il opère alors dans ce but, différentes combinaisons avec les autres objets, mais la carafe demeurera imprenable. 3. PROPOSITIONS 3.1 Rappel des programmes Lecture, écriture N.B. - Les textes ou ouvrages donnés à lire aux élèves sont adaptés à leur âge et à leur maturité, du point de vue de la complexité linguistique, des thèmes traités et des connaissances à mobiliser. Du CE2 au CM2, ils sont de plus en plus longs et difficiles. Les textes lus par l’enseignant sont plus complexes que ceux que les élèves peuvent lire seuls. Lecture - Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive un extrait de texte, après préparation. - Lire silencieusement un texte littéraire ou documentaire et le comprendre (reformuler, répondre à des questions sur ce texte). - Se repérer dans une bibliothèque habituellement fréquentée pour choisir et emprunter un livre. - Lire sans aide les consignes du travail scolaire, les énoncés de problèmes. - Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive un texte d’une dizaine de lignes, après préparation. - Lire silencieusement un texte littéraire ou documentaire et le comprendre (reformuler, résumer, répondre à des questions sur ce texte). - Repérer dans un texte des informations explicites et en inférer des informations nouvelles (implicites). - Effectuer des recherches, avec l’aide de l’adulte, dans des ouvrages documentaires (livres ou produits multimédia). - Lire à haute voix avec fluidité et de manière expressive un texte de plus de dix lignes, après préparation. - Effectuer, seul, des recherches dans des ouvrages documentaires (livres, produits multimédia). - Se repérer dans une bibliothèque, une médiathèque. Littérature Cours élémentaire deuxième année Cours moyen première année Cours moyen deuxième année - Lire une œuvre intégrale ou de larges extraits d’une œuvre longue. - Rendre compte des œuvres lues, donner son point de vue à leur propos. - Raconter de mémoire, ou en s’aidant de quelques images des histoires lues dans les années ou les mois antérieurs ; connaître leur titre. - Lire au moins un ouvrage par trimestre et en rendre compte ; choisir un extrait caractéristique et le lire à haute voix. - Adapter son comportement de lecteur aux difficultés rencontrées : notes pour mémoriser, relecture, demande d’aide, etc. - Se rappeler le titre et l’auteur des œuvres lues. - Participer à un débat sur une œuvre en confrontant son point de vue à d’autres de manière argumentée. - Lire au moins cinq ouvrages dans l’année scolaire et en rendre compte ; choisir un extrait caractéristique et le lire à haute voix. - Expliciter des choix de lecture, des préférences. - Raconter de mémoire une œuvre lue ; citer de mémoire un court extrait caractéristique. - Rapprocher des œuvres littéraires, à l’oral et à l’écrit. 3.2 Prendre connaissance de l’œuvre 1ère séance : dominante lecture/oral Objectif : prendre contact avec le texte Activités : • • • Travail de groupe. Préparer les premières lignes de la pièce (à définir en fonction de la classe). La classe évalue les prestations selon 3 critères 1. Pertinence des choix de mise en scène (accessoires, gestuelle…) 2. Qualité des déplacements sur scène (occupation de l’espace) Pour la séance suivante: se préparer à jouer le début de la pièce (là encore définir le nombre de lignes en fonction des élèves. 2ème séance : dominante lecture. Objectif : s’informer sur l’auteur et le théâtre de l’absurde Activités : au centre documentaire et/ ou à la bibliothèque. • • • • Chercher des informations sur : S. Beckett ; E. Ionesco ; B. Vian J.L. Barrault ; P. Brook ; Jacques Copeau ; L. Jouvet et le « cartel des quatre » ; J. Vilar ; A. Vitez Qu’est-ce que : le théâtre de la Cruauté ; le théâtre de l’absurde. Mise en commun en classe par comptes-rendus successifs d’élèves 3ème séance : dominante oral. Objectif : jouer un texte selon une mise en scène réfléchie (l’enseignant(e) change une donnée ou fixe une seule condition de déplacement/ gestuelle/…). Activités : • • Les élèves jouent à tour de rôle devant la classe le début de la pièce. L’évaluation se fait en commun selon les critères définis lors de la 1ère séance. Pour la séance suivante : le texte de Beckett devra être lu intégralement à la maison. 4ème séance : dominante lecture (…./….) Objectif : Activités : en salle vidéo et/ou avec le vidéoprojecteur et les sites donnés à la fin du dossier. • • • Présentation rapide de la vidéo (qui, quand etc.) Lecture de l’image. Le premier « temps » de la pièce Le choix de l’éclairage ; le décor ; les costumes ; le rôle des accessoires. 5ème séance : dominante lecture (facultatif). Objectif : étudier la fin de la pièce Cette fin est-elle un dénouement ? • • Le sens de l’inaction (comme il y a refus de commencement, il y a inachèvement). Les mêmes gestes répétés à l’infini Prolongement pédagogique possible Il peut être intéressant que les élèves effectuent une visite au théâtre. Les élèves sont alors initiés aux différents corps de métiers (costume, décor, technique, mise en scène etc.) par le biais d’une visite du bâtiment (cour intérieure, grande et petite salle, ateliers pour les décors, coulisses, loges, arrière de la scène). Les élèves peuvent aussi poser des questions sur les différents aspects de l’organisation d’un théâtre (choix des textes, historique, administration, aspect financiers, activités de sensibilisation des publics, le métier d’attaché de presse, l’organisation pendant un festival etc.) 4. RESSOURCES DOCUMENTAIRES 4.1 Le texte original Beckett : Acte sans parole I, 1957 [Un théâtre sans parole, une écriture didascalique. Samuel Beckett 1906-1989 Acte sans Parole I « Acte sans paroles » a été créé le 1er avril 1957 au Royal Court Theatre, à Londres, et repris le même mois au Studio des Champs Élysées, à Paris, avec Deryk Mendel dans le rôle de l’homme] PERSONNAGE Un homme. Geste familier : il plie et déplie son mouchoir. SCÈNE Désert. Eclairage éblouissant. ACTION Projeté à reculons de la coulisse droite, l’homme trébuche, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Coup de sifflet coulisse droite. Il réfléchit, sort à droite. Rejeté aussitôt en scène, il trébuche, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Coup de sifflet coulisse gauche. Il réfléchit, sort à gauche. Rejeté aussitôt en scène, il trébuche, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Coup de sifflet coulisse gauche. Il réfléchit, va vers la coulisse gauche, s’arrête avant de l’atteindre, se jette en arrière, trébuche, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Un petit arbre descend des cintres, atterrit. Une seule branche à trois mètres du sol et à la cime une maigre touffe de palmes qui projette une ombre légère. Il réfléchit toujours. Coup de sifflet en haut. Il se retourne, voit l’arbre, réfléchit, va vers l’arbre, s’assied à l’ombre, regarde ses mains. Des ciseaux de tailleur descendent des cintres, s’immobilisent devant l’arbre à un mètre du sol. Il regarde toujours ses mains. Coup de sifflet en haut. Il lève la tête, voit les ciseaux, réfléchit, les prend et commence à se tailler les ongles. Les palmes se rabattent contre le tronc, l’ombre disparaît. Il lâche les ciseaux, réfléchit. Une petite carafe, munie d’une grande étiquette rigide portant l’inscription EAU, descend des cintres, s’immobilise à tris mètres du sol. Il réfléchit toujours.* Coupe sifflet en haut. Il lève les yeux, voit la carafe, réfléchit, se lève, va sous la carafe, essaie en vain de l’atteindre, se détourne, réfléchit. Un grand cube descend des cintres, atterrit. Il réfléchit toujours. Coup de sifflet en haut. Il se retourne, voit le cube, le regarde, regarde la carafe, prend le cube, le place sous la carafe, en éprouve la stabilité, monte dessus, essaie en vain d’atteindre la carafe, descend, rapporte le cube à sa place, se détourne, réfléchit. Un second cube plus petit descend des cintres, atterrit. Il réfléchit toujours. Coup de sifflet en haut. Il se retourne, voit le second cube, le regarde, le place sous la carafe, en éprouve la stabilité, monte dessus, essaie en vain d’atteindre la carafe, descend, veut rapporter le cube à sa place, se ravise, le dépose, va chercher le grand cube, le place sur le petit, en éprouve la stabilité, monte dessus, le grand cube glisse, il tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Il prend le petit cube, le place sur le grand, en éprouve la stabilité, monte dessus et va atteindre la carafe lorsque celle-ci remonte légèrement et s’immobilise hors d’atteinte. Il descend, réfléchit, rapporte les cubes à leur place, l’un après l’autre, se détourne, réfléchit. Un troisième cube encore plus petit descend des cintres, atterrit. Il réfléchit toujours. Coup de sifflet en haut. Il se retourne, voit le troisième cube, le regarde, réfléchit, se détourne, réfléchit. Le troisième cube remonte et disparaît dans les cintres. A côté de la carafe, une corde à nœuds descend des cintres, s’immobilise à un mètre du sol. Il réfléchit toujours. Coup de sifflet en haut. Il se retourne, voit la corde, réfléchit, monte à la corde et va atteindre la carafe lorsque la corde se détend et le ramène au sol. Il se détourne, réfléchit, cherche des yeux les ciseaux, les voit, va les ramasser, retourne vers la corde et entreprend de la couper. La corde se tend, le soulève, il s’accroche, achève de couper la corde, retombe, lâche les ciseaux, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. La corde remonte vivement et disparaît dans les cintres. Avec son bout de corde il fait un lasso dont il se sert pour essayer d’attraper la carafe. La carafe remonte vivement et disparaît dans les cintres. Il se détourne, réfléchit. Lasso en main il va vers l’arbre, regarde la branche, se retourne, regarde les cubes, regarde de nouveau la branche, lâche le lasso, va vers les cubes, prend le petit et le porte sous la branche, retourne prendre le grand et le porte sous la branche, veut placer le grand sur le petit, se ravise, place le petit sur le grand, en éprouve la stabilité, regarde la branche, se détourne et se baisse pour reprendre le lasso. La branche se rabat le long du tronc. Il se redresse, le lasso à la main, se retourne, constate. Il se détourne, réfléchit. Il rapporte les cubes à leur place, l’un après l’autre, enroule soigneusement le lasso et le pose sur le petit cube. Il se détourne, réfléchit. Coup de sifflet coulisse droite. Il réfléchit, sort à droite. Rejeté aussitôt en scène, il trébuche, tombe, se relève aussitôt, s’époussette, réfléchit. Coup de sifflet coulisse gauche. Il ne bouge pas. Il regarde ses mains, cherche des yeux les ciseaux, les voit, va les ramasser, commence à se tailler les ongles, s’arrête, réfléchit, passe le doigt sur la lame des ciseaux, l’essuie avec son mouchoir, va poser ciseaux et mouchoir sur le petit cube, se détourne, ouvre son col, dégage son cou et le palpe. Le petit cube remonte et disparaît dans les cintres emportant lasso, ciseaux et mouchoir. Il se retourne pour reprendre les ciseaux, constate, s’assied sur le grand cube. Le grand cube s’ébranle, le jetant par terre, remonte et disparaît dans les cintres. Il reste allongé sur le flanc, face à la salle, le regard fixe. La carafe descend, s’immobilise à un demi-mètre de son corps. Il ne bouge pas. Coup de sifflet en haut. Il ne bouge pas. La carafe descend encore, se balance autour de son visage. Il ne bouge pas. La carafe remonte et disparaît dans les cintres. La branche de l’arbre se relève, les palmes se rouvrent, l’ombre revient. Coup de sifflet en haut. Il ne bouge pas. L’arbre remonte et disparaît dans les cintres. Il regarde ses mains. 4.2 La compagnie Auteur : Samuel Beckett Mise en scène : Stéphane Fortin Distribution : Florent Chapellière Décors / scénographie : Nicolas Simonin Costumes : Béatrice Laisné Création lumières : Nicolas Simonin Autre(s) collaboration(s) artistique(s) : Furet Jean Claude (régie plateau) Stéphane Janou (photo) 4.3 Sitographie Concernant la compagnie : http://theatre.bascule.free.fr/historique.php Concernant Beckett et la pièce : http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/audio/PHD89017809/acte-sans-paroles.fr.html Les Coulisses du Théâtre de France, émission de Harold PORTNOY. Jean-Louis BARRAULT décrit l'aménagement et l'inauguration, avec "Oh les beaux jours!" de Samuel BECKETT, de la petite salle de l'Odéon-Théâtre de France. Roger BLIN puis Madeleine RENAUD témoignent de leur admiration pour le théâtre de BECKETT. Roger BLIN lit "Acte sans paroles", pièce en 1 acte de BECKETT. http://www.youtube.com/watch?v=1xp3F_uYi4k Ce site présente plusieurs mises en scènes d’Actes sans paroles. 4.4 BIOGRAPHIES/ BIBLIOGRAPHIE a) Samuel Beckett 1. Une éducation irlandaise Né dans la banlieue de Dublin en 1906, dans l’Irlande catholique. D’une famille protestante de la petite bourgeoisie aisée : il reçoit une éducation puritaine, nourrie de lectures de la Bible Brillant élève, doué pour les langues (il apprend le français, l’italien, l’allemand) et passionné de théâtre 2. Paris et Dublin En 1928, il est nommé pour deux ans lecteur d’anglais à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Rencontre avec James Joyce, Fréquentation des intellectuels français. De retour à Dublin, carrière universitaire. Déçu, il démissionne au bout d’un an. 3. Une vie d’errance Paris, Londres, Allemagne, Paris Mort de son père en 1933 qui l’affecte profondément (psychothérapie) Vie solitaire 4. La guerre Engagement dans un réseau de résistance. Echappe à la Gestapo et se réfugie dans le Vaucluse où continue à travailler pour le maquis. 5. La révélation de 1946 Séjour en Irlande qui lui fait prendre conscience qu’il doit rejeter les savoirs, les certitudes, les connaissances pour ne faire apparaître que ses pensées et ses paroles intérieures, sources de son inspiration créatrice. Le choix de la langue française le libère de ses références, de ses automatismes : créer une langue neuve. Il passera sa vie à traduire ses œuvres, du français à l’anglais, de l’anglais au français : un aller-retour entre les deux langues comme une nécessité. 6. La période romanesque Trilogie : Molloy, Malone meurt, l’Innommable 7. La trilogie théâtrale En attendant Godot, 1948/9. Deux actes qui mettent en scène un couple de vagabonds, Vladimir et Estragon, au bord d’une route à la campane, qui semblent parler pour meubler le temps « en attendant Godot » qui ne vient pas. Seule diversion : Pozzo et son esclave, Lucky, tenu en laisse. Fin de partie, jouée à Londres en 1957 (pas de salle disponible en France) Oh les beaux jours, écrite d’abord en anglais, Happy days, créée à New York en 1961 Winnie, la cinquantaine, enfoncée dans un mamelon jusqu’à la taille. Elle tire des objets familiers de son sac à main et prononce des phrases en apparence insignifiantes ou nostalgiques. Soliloque car Willie invisible derrière la butte. Le soliloque se transforme en monologue quand Willie vient la rejoindre. 8. Expérience à la radio, au cinéma (fera tourner Buster Keaton), à la télévision 9. Prix Nobel en 1969 10. Mort en 1989 b) L’histoire du mimodrame Le mimodrame prit naissance, lorsque l’autorité, dans le but de protéger le théâtre royal contre une concurrence dangereuse, interdit tout empiètement sur leur domaine aux théâtres secondaires. Tantôt le nombre des personnages qui pouvaient occuper la scène fut limité, tantôt on ne permit la parole qu’à un seul, tantôt tous les personnages durent rester muets et se contenter du geste, pendant qu’on déclamait l’ouvrage derrière la toile de fond ou dans les coulisses. Parfois même ils portèrent des écriteaux, indiquant aux spectateurs ce que le geste seul n’aurait pu leur faire comprendre. Le mimodrame chercha des moyens, pour séduire le public, dans la beauté des décors, la richesse des costumes, le nombre et les manœuvres des comparses, et l’on eut ce qu’on appelle encore aujourd’hui des pièces à spectacles. Il a eu son plus beau théâtre au cirque Olympique de Paris. L’évolution du théâtre depuis la Seconde Guerre mondiale. 1- théâtre et mise en scène lors de l’après guerre une « révolution » au niveau de la vie théâtrale marquée par la prépondérance du metteur en scène (élément principal du théâtre) : Jean Louis Barrault, Jean Vilar (Beckett les a connus). 2- des voies nouvelles Coïncidence féconde entre l’effort des metteurs en scène pour renouveler la représentation théâtrale et la communion avec le public, et une autre révolution celle qui concerne : - La signification - La structure de l’œuvre dramatique - Le langage Antonin Artaud et le théâtre de la cruauté. Des 1938 avec le théâtre et son double, il affirme que le domaine du théâtre n’est pas psychologique mais physique et plastique. 1932 « une vraie pièce de théâtre bouscule le repos des sens, libère l’inconscient comprimé, pousse a une sorte de révolte virtuelle », il prône « une action poussée à bout et extrême », et du même coup se trouve mise en question la validité du langage au théâtre. Ce théâtre nouveau se développe sous le signe de l’absurde, vers la moitie du 20eme siècle, donc un théâtre en rupture avec le théâtre traditionnel : Ionesco, Beckett et Genet. NB : les mutations considérables en 1950 : - le mot devient objet - l’objet et le geste sont aussi significatifs que le mot 3- Le courant de l’absurde Définition : c’est l’homme confronté au non sens du monde et de son existence. Ce courant se développe surtout après 39-45. Le courant de l’absurde touche aussi le roman : Kafka, le procès, la nausée de Sartre, l’étranger de Camus, théâtre : Ionesco, le roi se meurt, et Beckett (entre autres) L’existence est absurde car : - nos actes sont monotones, mécaniques, nous n’avons pas de but, d’où le sentiment de la nausée. - Le temps : notre pire ennemi, limitation de notre existence. - La mort : inéluctable qui vide la vie de son sens. - La perte de la foi religieuse et la crise des valeurs humanistes dues en particulier au choc de la guerre. 4.5 Images du spectacle Rosemarie s'apprête à quitter l'enfance et son ours fétiche. Elle sent qu'il est temps de changer d'air et de compagnon