Sécurité alimentaire à long terme : investir dans les individus

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Sécurité alimentaire à long terme : investir dans les individus
Olav A. Saltbones/Norwegian Red Cross
Sécurité alimentaire à long terme :
investir dans les individus et les
moyens de subsistance
Au train où vont les choses, l’Afrique sub-saharienne
n’atteindra aucun des Objectifs du Millénaire pour le
développement. De plus, elle est la seule région du monde
dans laquelle la malnutrition, conséquence de l’insécurité
alimentaire, ne recule pas. Les causes, multiples et
complexes, de l’insécurité alimentaire en Afrique
comprennent le VIH/sida, le changement climatique, la
dégradation de l’environnement, les conflits, l’explosion
démographique et la dette.
ainsi l’accès de nombreuses personnes se trouvant dans
des situations de crise constante à une nourriture
suffisante. Leur capacité de résister à des menaces plus
fréquentes, en particulier la sécheresse et les inondations,
a par conséquent diminué. Les stratégies d’adaptation
mises en œuvre pour répondre aux crises ont également
contribué à fragiliser les moyens de subsistance. La
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge
et du Croissant-Rouge a axé son aide sur la sécurité
alimentaire en Afrique, afin de répondre aux besoins
criants de ce continent.
Ces facteurs ont eu un impact profond sur les moyens de
subsistance traditionnels, les rendant inadaptés et limitant
La Fédération internationale aide l’Afrique à lutter contre
l’insécurité alimentaire depuis les grandes famines du
D’où venons-nous ?
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
milieu des années quatre-vingt, mais la sécurité
alimentaire à long terme est devenue une priorité d’action
stratégique lors de la 5e Conférence panafricaine de
Ouagadougou, en septembre 2000. La Déclaration de
Ouagadougou, adoptée à l’issue de cette Conférence,
énonce l’engagement suivant :
« Faire de la sécurité alimentaire une priorité
stratégique durant cette décennie, en reconnaissant
que l’insécurité alimentaire est directement liée à un
certain nombre de causes profondes dont la pauvreté,
le VIH/sida, l’aggravation de la crise de la dette et les
conflits armés ».
La 6e Conférence panafricaine, qui s’est tenue à Alger en
2004, a réaffirmé cette stratégie et renouvelé avec force la
priorité de l’engagement pris en faveur de la sécurité
alimentaire.
Depuis 2000, de nombreuses Sociétés nationales
africaines participent activement à des initiatives visant à
réduire l’insécurité alimentaire. À ce jour, la moitié des
Sociétés nationales d’Afrique sub-saharienne ont mis en
œuvre des programmes de sécurité alimentaire dont
l’objectif est d’améliorer la disponibilité de la nourriture,
l’accès aux denrées et l’utilisation qui en est faite par les
communautés. La Fédération internationale considère
que ces trois composantes sont indissociables et
indispensables pour garantir la sécurité alimentaire.
Quel est notre objectif ?
Nous avons pour objectif d’intensifier les efforts que nous
déployons pour aider les programmes nationaux relatifs à
la sécurité alimentaire, afin que 20 pour cent au moins
des populations les plus vulnérables reçoivent une
assistance alimentaire durable de la Croix-Rouge et du
Croissant-Rouge et que leur capacité de résilience soit
accrue. Les objectifs des programmes qui guident notre
action sont les suivants :
■ améliorer
et
développer
les
programmes
communautaires de la sécurité alimentaire dans 15
Sociétés nationales africaines ;
■ accroître les capacités techniques de la Fédération
internationale, en particulier des Sociétés nationales
africaines, dans le domaine de la sécurité alimentaire à
long terme ;
■ renforcer la connaissance des programmes en matière de
sécurité alimentaire à long terme, notamment par
l’intégration et la coordination.
Ces objectifs seront appuyés par un quatrième objectif
créant des conditions favorables :
■ renforcer les capacités structurelles et organisationnelles
des Sociétés nationales et des communautés.
« La sécurité alimentaire existe lorsque
tous les êtres humains ont, à tout
moment, un accès physique et
économique à une nourriture
suffisante, saine et nutritive leur
permettant de mener une vie saine et
active. »
Sommet mondial de l’alimentation, 1996
La Fédération internationale reconnaît en outre que la
sécurité alimentaire dépend des moyens de subsistance.
Les moyens de subsistance représentent les capacités, les
ressources et les activités nécessaires aux individus pour
assurer leur survie, et notamment pour obtenir de la
nourriture. Nous pensons donc qu’il est fondamental de
soutenir et de protéger les moyens de subsistance et
d’aider les personnes vulnérables à satisfaire leurs besoins
essentiels immédiats en nourriture pour être en mesure de
réduire l’insécurité alimentaire en Afrique.
Fédération internationale
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La sécurité alimentaire à long terme : investir dans les individus et les moyens de subsistance
En 2003, la Fédération internationale a élaboré la
« Politique relative à la sécurité alimentaire et à la
nutrition » afin de définir l’importance de la sécurité
alimentaire pour les Sociétés nationales. Depuis, cette
politique fournit des recommandations et des
orientations pour l’organisation d’interventions en
matière de sécurité alimentaire.
santé au niveau communautaire, à l’approvisionnement
en eau et à l’assainissement. Il sera aussi en lien avec nos
activités auprès des communautés africaines rendues
vulnérables par le sida, qui a des conséquences graves sur
la capacité des personnes de préserver leurs moyens de
subsistance et de réagir en temps de crise, et partant sur
l’accès de ces personnes à une nourriture suffisante.
Nous continuerons, bien évidemment, à répondre aux
besoins immédiats des personnes qui se trouvent dans des
situations de crise alimentaire, mais nous nous efforcerons
surtout de réduire la vulnérabilité des communautés
africaines en leur fournissant une aide à plus long terme
axée sur les moyens de subsistance et la sécurité
alimentaire. Les activités visant à renforcer les moyens de
subsistance pour améliorer la sécurité alimentaire et la
résistance des communautés sont au cœur de notre action
dans le domaine de la réduction des risques de
catastrophes en Afrique. Cette initiative pour la sécurité
alimentaire s’inscrit donc dans le cadre de l’Alliance
mondiale pour la réduction des risques de catastrophes.
Quelle est notre action ?
Ce travail permettra de consolider les projets de sécurité
alimentaire à long terme et de les intégrer dans les
activités de la Fédération internationale liées aux soins de
Nous mettrons en œuvre un cadre stratégique
quinquennal, qui tirera parti des initiatives antérieures et
visera à améliorer les capacités de la Fédération
internationale en matière de programmes de sécurité
alimentaire. La planification détaillée et la mise en œuvre
des programmes se feront à mesure que les connaissances
et les capacités se développeront à tous les niveaux. Parmi
les exemples d’interventions Croix-Rouge CroissantRouge dans le cadre de programmes de sécurité
alimentaire figurent notamment l’agriculture durable, des
plans d’irrigation à petite échelle, des projets de microfinancement, l’élevage, la nutrition et la mise en place de
systèmes communautaires de surveillance de la sécurité
alimentaire.
Ce cadre stratégique se concentrera, dans un premier
temps, sur 15 Sociétés nationales d’Afrique subsaharienne
mettant en œuvre des programmes de sécurité
alimentaire.
Comment travaillons-nous ?
La Fédération internationale est le plus grand réseau de
volontaires au monde. Des millions de membres et de
volontaires, qui vivent au cœur des communautés partout
dans le monde, notamment en Afrique. La Croix-Rouge
et le Croissant-Rouge ont donc un accès privilégié aux
communautés les plus vulnérables, avec qui ils peuvent
travailler en partenariat, tout en entretenant des contacts
avec les responsables politiques.
La sécurité alimentaire est une question complexe. Notre
soutien doit être mis en lien avec d’autres secteurs,
notamment la santé et l’assistance aux personnes, la lutte
contre le VIH et les interventions en cas de catastrophe.
Notre action pour la réduction de l’insécurité alimentaire
sera donc intégrée à d’autres domaines, en particulier la
lutte contre le VIH et les activités de réduction des risques
de catastrophes, pour que son impact soit optimisé.
Nous entendons renforcer notre système de surveillance
de la sécurité alimentaire dans les communautés afin de
mieux comprendre et de compléter les indicateurs d’alerte
rapide fournis par les systèmes d’alerte nationaux,
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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
régionaux et mondiaux. Nous élaborerons des
programmes à long terme pour répondre efficacement et
durablement aux besoins relatifs aux moyens de
subsistance et à la sécurité alimentaire à plus long terme.
Nos interventions seront fondées sur des données
factuelles et conduites par les bonnes pratiques
développées en interne comme en externe. Nous
élaborerons des programmes en consultant et en faisant
participer pleinement les communautés vulnérables afin
que ces programmes tirent parti des ressources, des
capacités et des priorités des communautés et que ces
dernières aient le sentiment d’être parties prenantes.
Les interventions viseront les personnes les plus
vulnérables dont elles auront pour objectif de renforcer la
résilience. Conformément aux Principes fondamentaux
du Mouvement, elles chercheront prioritairement à
répondre aux besoins les plus urgents et à doter de
moyens les personnes les plus vulnérables.
Prochaines étapes
Cette stratégie démontre la détermination de la
Fédération internationale d’intensifier ses efforts en
matière de sécurité alimentaire à long terme en Afrique.
La première étape consistera à effectuer une analyse et une
planification détaillées par pays avec les 15 Sociétés
nationales africaines visées. Toutes les Sociétés de la CroixRouge et du Croissant-Rouge menant une action en faveur
de la sécurité alimentaire en Afrique y participeront. Cette
phase se déroulera entre novembre 2007 et mai 2008 et
sera suivie, jusqu’en juillet 2008, par l’élaboration de
propositions concrètes portant sur des programmes, des
plans d’action et des budgets. La mise en œuvre des
programmes au niveau communautaire commencera quant
à elle en octobre 2008.
113400 01/2008 F 200
Fédération internationale
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Pour de plus amples informations sur les programmes de sécurité alimentaire
Croix-Rouge Croissant-Rouge, veuillez prendre contact avec :
À Genève :
Mohammed Omer Mukhier
Chef du Département Politique et préparation en cas de catastrophes
Tél. : +41 22 730 4430 – Courriel : [email protected]
Mija-Tesse Ververs
Responsable Sécurité alimentaire et nutrition,
Département Politique et préparation en cas de catastrophes
Tél. : +41 22 730 4449 – Courriel : [email protected]
À Dakar :
Alasan Senghore
Chef de zone – Tél. : +221 869 3641 – Courriel : [email protected]
À Nairobi :
Dr Asha Mohammed
Chef de zone – Tél. : +254 202 83 5124 – Courriel : [email protected]
Kiflemariam Amdemariam
Délégué Sécurité alimentaire, Bureau de zone Afrique de l’Est
Tél. : +254 202 83 5000 – Courriel : [email protected]
À Johannesburg :
Françoise le Goff
Chef de zone – Tél. : +263 470 6155 – Courriel : [email protected]
Département Politique et préparation en cas de catastrophes
de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Case postale 372, 1211 Genève 19, Suisse – Courriel : [email protected] – Site Internet : www.ifrc.org