Traitement des problèmes buccaux – Produits en
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Traitement des problèmes buccaux – Produits en
À votre service sans ordonnance Traitement des problèmes buccaux – Produits en vente libre (1 partie) re Sensation de brûlure dans la bouche, gros bouton de fièvre sur les lèvres... Les gens souffrant de problèmes à la bouche consultent fréquemment leur pharmacien, en quête de soulagement. Or, dans la majorité des cas, il existe des produits en vente libre offrant un traitement efficace. Ainsi, dans cet article, qui sera publié en deux parties, nous nous attarderons davantage sur trois de ces problèmes : les aphtes buccaux (première partie), ainsi que l’herpès labial et la xérostomie (deuxième partie). Présentation clinique des aphtes buccaux aphteuse5. De plus, elle est plus fréquente chez les femmes, chez les gens âgés de moins de 40 ans (encore plus chez les enfants et les adolescents), chez les personnes de race blanche et chez les non-fumeurs1,2,4-6. Les facteurs déclenchants semblent provenir surtout des comportements et des habitudes de vie : traumatisme local, stress et anxiété, cessation tabagique, changements hormonaux. Près de 20 % des personnes atteintes disent qu’une blessure est à l’origine de leur aphte7. Un stress situationnel ou émotionnel précède 60 % des premiers cas de stomatite et est impliqué dans 21 % des épisodes récurrents7. Nommons aussi les allergies alimentaires (des anticorps au lait de vache et aux protéines bovines ont été détectés dans la salive de plusieurs patients), la sensibilité à certains agents de conservation (l’acide benzoïque et le cinnamaldéhyde) ou à des agents utilisés dans les dentifrices, comme le dodécylsulfate de sodium (cette hypothèse est pourtant contestée)2,4,5,6,7. De plus, les aphtes peuvent être provoqués par certains médicaments, tels que les antinéoplasiques, les anti-inf lammatoires non stéroïdiens (AINS), les ß-bloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) (spécialement le captopril) et les bisphosphonates2,5,6,7. L’hypothèse d’une origine virale ou bactérienne a été soulevée, mais elle s’est révélée fausse7. Des ulcères avec une présentation clinique similaire, mais ne guérissant pas de façon spontanée avec le temps peuvent être reliés à une autre maladie, comme le syndrome de Behçet (vascularite systémique des petits vaisseaux qui cause aussi des lésions génitales, cutanées et ophtalmiques), à une maladie inflammatoire intestinale ou à une maladie inflammatoire chronique. Les facteurs de risque comprennent aussi le VIH et autres déficits immunitaires1,2,5,6,7. Les aphtes, aussi appelés « ulcères » ou « stomatite aphteuse récurrente », représentent un problème auquel nous sommes souvent confrontés en pharmacie. Les aphtes sont assez fréquents, puisque près de 20 % de la population en souffre de façon répétitive à un moment donné1. La prévalence est de 5 % à 25 %, avec un taux de récurrence de 50 % en trois mois2. La stomatite aphteuse est un problème très dérangeant, car elle cause de la douleur, parfois très intense. Elle gêne la mastication, la déglutition ainsi que la parole, jusqu’à les rendre pénibles3,7. Les aphtes sont en général ronds ou ovales, entourés par un halo érythémateux, et sont recouverts d’une pseudomembrane blanche ou jaune, parfois grise1,4,5. Ils peuvent être classés en trois catégories : la forme mineure, la forme majeure et la forme herpétiforme1,2,4-6. La forme mineure comprend 75 % à 85 % des cas et présente un à cinq aphtes, chacun ayant un diamètre de moins de 1 cm. Ils guérissent en général de façon spontanée en 7 à 14 jours1,2,4-6. On les retrouve principalement sur les parties non kératinisées de la muqueuse des lèvres, sur les joues et sous la langue ou sur le côté. Ils sont rarement situés au niveau du palet ou du dos de la langue4,5,7. Lorsque les lésions ont un diamètre plus grand que 1 cm et prennent plus de deux semaines à guérir, il s’agit de la forme majeure. Ils représentent 10 % à 15 % des cas, sont souvent accompagnés de fièvre et peuvent laisser des cicatrices4,5,6. La forme herpétiforme, soit 5 % à 10 % des cas, se présente comme une zone ulcéreuse composée de 5 à 100 minuscules ulcères (1 à 3 mm) regroupés4,5,6. Elle persiste entre une semaine et deux mois. Ces ulcères peuvent être confondus avec le virus de l’herpès simplex4. Seule la présentation est semblable puisque le virus n’est pas, ici, en cause7. Étant donné que cette manifestation est la plus commune et la seule que l’on puisse traiter en vente libre, nous Prévention Des mesures peuvent être prises pour tenter de parlerons surtout de la forme mineure. diminuer la fréquence des aphtes. Premièrement, Étiologie il faut veiller particulièrement à ne pas se blesser Les causes de la stomatite aphteuse récurrente ou causer des irritations. Pour ce faire, on utilise ne sont pas très claires et il est très difficile d’éta- une brosse à dents à soie souple et on évite de se blir des facteurs de risque4,5. Environ 40 % des mordiller les joues. De plus, on évite de parler en patients ont une histoire familiale de stomatite mangeant et on mastique lentement pour éviter www.professionsante.ca Texte rédigé par Catherine Lambert, B. Pharm., Pharmacie François Otis et Alexandre Deslauriers. Texte original soumis le 16 septembre 2010. Texte final remis le 22 novembre 2010. Révision : Julie Martineau, B. Pharm. (Pharmacie J. Martineau, J. Riberdy et associés), et Nancy Desmarais, B. Pharm. (Pharmacie Jean-François Martel). Février – mars 2011 vol. 58 n° 1 Québec Pharmacie 13 À votre service sans ordonnance 20 % des personnes atteintes disent qu’une blessure est à l’origine de leur aphte buccal et 60 % disent que la cause est le stress. de se mordre. Deuxièmement, il est important d’avoir une bonne hygiène buccale. Les lotions buccales antibactériennes (ListerineMD, ScopeMD), utilisées en prévention, pourraient peut-être diminuer la fréquence des récidives6. Toutefois, les lotions buccales commerciales contenant de l’alcool sont à éviter en présence de lésions, car elles peuvent occasionner une sensation de brûlure et augmenter l’irritation2. De plus, le patient devrait essayer de connaître ses intolérances alimentaires et éviter les aliments en cause2,4,6. Si on soupçonne une intolérance au dodécylsulfate de sodium, détergent utilisé dans les dentifrices, il convient d’employer un dentifrice qui n’en contient pas (p. ex., BiotèneMD)2. Des déficiences en fer, en vitamine B1, B2, B6 et B12, en acide folique et en zinc ont été rapportées chez près de 20 % des patients1,2,4,5,7. Certains auteurs suggèrent que la correction des déficits pourrait régler le problème chez ces patients2. Toutefois, d’autres affirment que la prise de suppléments (éléments déficients identifiés, fer ou multivitamines) n’a montré aucune amélioration de la guérison ou de la fréquence des ulcères, mis à part peut-être la vitamine B124,8. En effet, une étude à double insu a cherché à évaluer l’efficacité de la vitamine B12 dans le traitement de la stomatite aphteuse récurrente8. L’ étude d’une durée de six mois a comparé trois marqueurs : la durée des poussées, le nombre de lésions et le niveau de douleur ressenti chez un total de 58 patients. Aucun d’entre eux n’avait un réel déficit en vitamine B12 au départ. Les patients du groupe intervention recevaient un comprimé sublingual de 1000 mcg de vitamine B12 une fois par jour. Les résultats ont démontré une légère diminution des trois critères dans les deux groupes durant les quatre premiers mois, mais la diminution était significativement plus importante dans le groupe intervention après cinq mois et six mois de traitement. De plus, 55 % des patients du groupe intervention, ainsi que 16 % du groupe témoin ont atteint le statut « pas d’aphtes » au cours des deux derniers mois (p < 0,01). La vitamine B12 semble donc un traitement simple et peu coûteux pour les patients souffrant de stomatite aphteuse récurrente, quel que soit le niveau sérique au départ8. Malheureusement, rien n’indique la tendance après six mois. Nous aurons besoin de plus amples données afin de conclure sur son efficacité à long terme. Traitements Les traitements que vous pourrez suggérer et les conseils que vous donnerez visent d’abord et avant tout à soulager la douleur, étant donné que les aphtes guérissent habituellement d’euxmêmes2,4 . Il sera important d’adresser les 14 patients à un médecin si les aphtes sont accompagnés de fièvre, de rougeurs aux yeux, de douleurs articulaires ou de diarrhées à cause du lien possible avec une maladie inflammatoire et/ou auto-immune 6. Il en est de même pour les patients qui présentent des récurrences très fréquentes ou des lésions d’ulcérations durables. Le médecin pourrait décider de procéder à une biopsie si un ulcère tarde à guérir6. Une étude récente menée sous la forme d’un sondage visant à déterminer la prévalence des traitements utilisés par les patients atteints de stomatite aphteuse récurrente montre que 50 % d’entre eux ont tenté un traitement, quel qu’il soit9. Parmi ceux-ci, plus de 50 % ont utilisé un anesthésique topique, une lotion buccale antiseptique ou un corticostéroïde topique, alors que 30 % ont opté pour des méthodes dites « alternatives » ou « traditionnelles », telles que des solutions à base de citron et d’eau chaude, des solutions à base d’eau et de sel, et autres produits naturels9. Mesures non pharmacologiques Lorsque des lésions sont présentes, nous pouvons conseiller aux patients certaines mesures non pharmacologiques permettant de diminuer la douleur, à savoir : ■ Éviter les aliments durs (rôties, tous les types de noix, croustilles)2,4,5,6; ■ Éviter les aliments acides (p. ex., agrumes, tomates, fraises, boissons gazeuses), irritants (p. ex., chocolat, café, alcool), mets salés ou épicés (p. ex., poivre, curry)2,4; 2,6 ■ Laisser fondre un glaçon sur l’ulcère ; ■ Se rincer la bouche avec une solution constituée de 250 ml d’eau, une cuillerée à thé de sel et une cuillerée à thé de bicarbonate de soude2,6; ■ Se rincer la bouche avec une solution constituée de 500 ml (2 tasses) d’eau et une cuillerée à soupe (15 ml) de peroxyde d’hydrogène (on peut suggérer le produit Peroxyl )6. ® Traitements en vente libre Certaines mesures pourront aussi aider à soulager les douleurs dues à la stomatite aphteuse à l’aide de produits disponibles sans ordonnance : ■ Se rincer la bouche avec une solution constituée d’un sachet de perborate de sodium monohydraté (Amosan ) dilué dans 30 ml d’eau3. Il libère du peroxyde d’hydrogène pendant l’utilisation et aide ainsi à prévenir la colonisation de certaines bactéries; ■ Recouvrir les ulcères avec une pommade émolliente (p. ex., Orabase ) pour protéger la muqueuse2,4,6. Pour augmenter son efficacité, Québec Pharmacie vol. 58 n° 1 février – mars 2011 ® ® assécher d’abord la partie à traiter, puis appliquer avec un coton-tige. Éviter de manger ou de boire 30 minutes après l’application2,4; ■ Recouvrir d’une pommade ou d’un gel analgésique (p. ex., Oragel ou Oragard )2,4. Ils sont moins appropriés en raison du risque d’hypersensibilité à la benzocaïne. De plus, les patients pourraient être portés à ne pas faire attention et à mordiller volontairement ou non les lésions; ■ Les corticostéroïdes topiques sont la première ligne de traitement. La triamcinilone acétonide présente dans une pâte de carboxyméthyl cellulose (Kenalog Orabase ) est disponible sous ordonnance seulement. Certains auteurs extrapolent cet usage aux crèmes d’hydrocortisone et recommandent l’application d’une crème d’hydrocortisone 0,5 % (Cortate ) 4 fois par jour5. Toutefois, la puissance n’ est pas comparable et le véhicule ne permet pas une application efficace sur la muqueuse; ■ Badigeonner les aphtes avec du lait de magnésie 2 à 3 fois par jour6; ■ L’ emploi de la teinture de myrrhe pour soulager l’inf lammation des muqueuses est reconnu par la Commission E et l’ESCOP (European Scientific Cooperative on Phytotherapy)6. On l’utilise pour ses effets antiseptiques et cicatrisants. On peut appliquer de la teinture de myrrhe non diluée à l’aide d’un coton-tige 2 à 3 fois par jour ou se rincer la bouche avec une solution constituée de 30 ml d’eau tiède et de 10 à 15 gouttes de teinture de myrrhe; ■ Prendre de l’acétaminophène au besoin selon les doses habituelles6. ® ® ® ® Étant donné que cet article porte sur les traitements disponibles sans ordonnance, nous n’élaborerons pas sur les traitements prescrits. Mentionnons simplement que les corticostéroïdes topiques (Kenalog Orabase ) peuvent diminuer l’intensité des douleurs, ainsi que la durée des lésions2,5,7. Les lotions buccales à base de chlorhexidine (Peridex , Periogard ) pourraient diminuer l’intensité des douleurs1,5, alors que d’autres auteurs ne mentionnent aucune différence2,7. Malgré tout, aucun de ces traitements ne peut diminuer l’incidence des aphtes buccaux. En résumé, la stomatite aphteuse est un problème commun. Malheureusement, aucune donnée ne permet d’établir des causes précises ni d’identifier des traitements préventifs très efficaces. Nous devons donc aider les patients à déterminer les facteurs précipitants et à les éviter. L’automédication aura un rôle à jouer principalement dans le soulagement des symptômes. ■ ® ® ® Traitement des problèmes buccaux – Produits en vente libre (1re partie) Références 1. Chi AC, Gonsalves WC, Neville BW. Common oral lesions : Part I. Superficial mucosal lesions. American Family Physician 2007; 75: 501-6. 2. Mac Cara ME. Aphtous Ulcers (Canker Sores). Dans : Repchinsky C. Patient Self Care : Helping patients make therapeutic choices, 1re édition. Ottawa; Canadian Pharmacist Association 2002: 779-85. 3. Pray WS. Advising patients about oral ulcers. U.S. Pharmacist 2000; 25: 15. 4. Messadi DV, Younay F. Aphthous ulcers. Dermatologic therapy 2010; 23: 281-90. 5. Medscape emedecine. Aphthous ulcers. [En ligne. 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Le dodécylsulfate de sodium est un agent reconnu pour augmenter la fréquence des aphtes. C. Pour augmenter l’efficacité des pommades, telles que l’Orabase, il faut assécher d’abord la partie à traiter et appliquer la pommade avec un coton-tige. Évitez de manger ou de boire 30 minutes après l’application. D. La teinture de myrrhe peut être suggérée, car elle a des effets antiseptiques et cicatrisants. E. 50 % des patients atteints d’aphtes buccaux tentent de se traiter. 4) À propos de la vitamine B12, lequel des énoncés suivants est vrai ? A. Son emploi doit être suggéré seulement si le niveau sérique au départ est sous la normale. B. Dans une étude sur l’efficacité de la vitamine B12, 55 % des patients du groupe intervention ont atteint le statut « pas d’aphtes » au cours des cinquième et sixième mois. C. Son effet atteint un plateau et reste stable après six mois. D. Un supplément de vitamine B12 réduira le nombre de lésions, mais pas leur durée. E. Tous les énoncés sont faux. Veuillez reporter vos réponses dans le formulaire de la page 50 NOS PHARMACIENS REMPLAÇANTS SONT MAUVAIS DANS LE DÉPANNAGE... mais ils sont excellents pour assurer un remplacement rigoureux. ON VEILLE SUR VOUS ! excel-pharma.ca www.professionsante.ca Février – mars 2011 vol. 58 n° 1 Québec Pharmacie 15