Après les attentats, le coeur en a pris un coup
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Après les attentats, le coeur en a pris un coup
PAYS : France RUBRIQUE : Société PAGE(S) : 5 DIFFUSION : 714995 SURFACE : 18 % JOURNALISTE : Nathalie Travadon. PERIODICITE : Quotidien 6 février 2016 Cliquez ici pour voir la page source de l’article Après les attentats, le coeur en a pris un coup Des médecins spécialistes à Caen et à Toulouse ont noté une hausse significative des pathologies cardiaques, après les attaques terroristes de janvier et novembre 2015 à Paris. Nathalie TRAVADON. Le CHU et la clinique Saint-Martin, à Caen, ont constaté une hausse des pathologies cardiaques. « Sans pouvoir établir scientifiquement de lien direct » , précise le professeur Paul Milliez qui dirige le pôle cardiologie du CHU. Après les attentats du 13 novembre, le nombre des infarctus et des syndromes coronariens aigus a augmenté de manière significative : « De 20 à 30 % de plus qu'en 2014, à la même période. Et nous avons aussi été surpris de voir que cela concernait des jeunes de 40 à 50 ans. » Même constat à la clinique Saint-Martin : « Nous avons eu plus de patients qui se sont présentés pour des douleurs thoraciques, avec une augmentation de syndromes coronariens aigus. Une augmentation de 20 à 25 % , confirme le cardiologue Jean-François Morel. C'est toujours difficile de relier cela aux attentats. Mais je pense qu'ils créent une situation de stress, un facteur déclencheur des pathologies cardiaques. » « L'horreur, minute par minute » Ce constat avait déjà été dressé à Toulouse, après les attentats de janvier, par le Centre de la douleur thoracique de la clinique Pasteur. Il avait accueilli 75 % de patients de plus qu'à la même période en 2014, selon une étude dirigée par le professeur Atul Pathak. Ces patients souffraient d'infarctus du myocarde, d'arythmies cardiaques symptomatiques et d'insuffisance cardiaque. « Ces trois jours d'horreur, en janvier, ont été surmédiatisés, minute par minute, dans toute la France. Ils ont eu des répercussions à Toulouse » , ville traumatisée par l'explosion AZF en 2001 et par la tuerie perpétrée par Mohamed Merah en 2012. Ailleurs dans l'Ouest, en l'absence d'analyses détaillées, des soignants ont simplement noté « une légère augmentation des problèmes cardiaques » (à Rennes) et « davantage de patients stressés » (au Mans)... Selon le professeur Pathak, une étude nationale sur les impacts cardiaques des attentats, impliquant tous les Centres de la douleur thoracique, sera menée et publiée d'ici à six mois. ■ 0pnCiCXmnS8IQCnAwCW8ypa1brG3OmUaYHFxQP7HIPU21-0sYTaFYLt5Tt_WXmCHoMDA2 Tous droits de reproduction réservés