Mémoire de Jean N Laflamme deposé dans le cadre de la

Transcription

Mémoire de Jean N Laflamme deposé dans le cadre de la
Mémoire à ma ville
MÉMOIRE À MA VILLE
JEAN N LAFLAMME
MÉMOIRE PERSONNEL
D’UN CITOYEN VIGILANT
2 MARS 2015
RÉSIDENT DE SAINT-BRUNO DEPUIS 1967
CONSULTATION CITOYENNE
SUR L’ÉLABORATION DE LA VISION STRATÉGIQUE
DE SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE
Jean N Laflamme
2015-04-08
1
Mémoire à ma ville
MÉMOIRE À MA VILLE
Prologue
Je profite du fait que le plan d’urbanisme de ma ville inclura pour la première fois dans
son plan d’urbanisme une vision de la protection de son patrimoine naturelle pour faire
mon devoir de mémoire. Afin d’appuyer cette vision sur un horizon de 20 ans, je fais
appel à la mémoire des 50 années où elle a explosé sans perdre la beauté naturelle qui
m’a attiré ici en 1967. En 1962, Saint-Bruno adoptait un plan directeur d’urbanisme qui
la plaçait en avant des autres banlieues où le développement était plutôt chaotique. Ses
élus ont d’abord formé un comité d’urbanisme formé de citoyens afin d’orienter leurs
décisions. Ce comité a été remplacé en 1980 par la commission d’urbanisme. En 1978, la
loi sur la protection des terres agricoles a aidé la ville à conserver ce patrimoine déjà bien
géré par des institutions comme la ferme St-Gabriel et le collège des Trinitaires. Quant à
la protection de son patrimoine naturel, la loi des parcs votée en 1977, est arrivée un peu
tard pour protéger les milieux naturels du mont St-Bruno et de son bassin versant. Le
respect de la nature des propriétaires a cependant permis d’en conserver une grande
partie incluant les institutions scolaires, le club de golf Mont Bruno, la défense nationale,
les riverains du Lac Seigneuriale, des boisés et des ruisseaux.
Pendant quelques années la montagne est devenue une destination pour les amateurs de
plein air de la région métropolitaine. Elle attirait entre autres : des campeurs, les chevaux
de mordus de la chasse à cour, des traineaux à chiens, et beaucoup de motoneiges. Toute
la montagne est peu à peu devenue un terrain de jeu. En 1965 un petit centre de ski alpin
prenait pied sur son versant ouest entre les carrières Potvin et Construction DJL. À mon
arrivée à Saint-Bruno, en 1967, son dénivelé ne m’a pas attiré et j’ai adopté le ski hors
piste. En 1972, le ski de fond faisait son entrée dans la montagne. Des sentiers étroits ont
été tracés sur plusieurs terrains privés, ceux des institutions scolaires, du golf Mont
Bruno, de la défense nationale et de propriétaires de boisés. Le Club de ski de fond Mont
Bruno1 est alors devenu le seul club de ski de fond organisé du grand Montréal. Dans les
Laurentides le seul club organisé était le Club Viking de Morin-Heights. Montréal n’avait
alors qu’une boutique de ski nordique le Sirene Ski Shop de Saint-Henri. En 1974, avec
l’acquisition d’une partie de la montagne par le gouvernement du Québec le sentier
expert qui se rendait au sommet ultime du mont Saint-Bruno a été fermé parce que la
défense nationale a alors clôturé son terrain. Par la suite, le sentier familial qui menait au
terrain de golf Mont Bruno a aussi été fermé par la construction du chemin des
Hirondelles. Quand en 1982 le gouvernement du Québec a créé un parc de récréation, il a
aménagé un stationnement et un centre de service. L’achalandage a alors rendu difficile
la pratique du ski de fond en famille. Le club de ski de fond Mont Bruno s’est retiré sur le
flanc est de la montagne où le collège Sacré-Cœur lui louait un local. Il s’est établi plus
tard il au chalet du Club Nordik de l’armée canadienne tout en été un loisir de la ville.
1 De 1983 à 1989, j’ai été responsable des compétitions au club de ski de fond Mont-Bruno. J’y ai monté
un système qui permettait à chacun de mesurer sa performance. Ma fille France a animé l’école Jack Rabbit
qui initiait les enfants au ski de fond. Avec trois frères elle a fait partie de l’équipe de compétition du club.
Jean N Laflamme
2015-04-08
2
Mémoire à ma ville
En plus d’être une destination pour les amateurs de plein de la grande région de Montréal,
la croissance de cette région a créé un besoin de matériaux de construction accessibles à
proximité; de la terre noire, du sable et de la pierre. La montagne en plus d’être une
destination récréative est aussi devenue une ressource, particulièrement son versant ouest.
En plus de fournir de la terre arable aux îles artificielles d’Expo’67, elle a fourni à la
métropole des matériaux provenant de trois carrières importantes situées sur le versant
ouest de la montagne loin des yeux des citoyens. La loi des mines ne relève pas des
municipalités, tout comme celles des parcs et de protection des terres agricoles. La seule
responsabilité laissée aux villes qui accueillent une mine sur son territoire concerne leur
fermeture. Les citoyens ne connaissent pas l’histoire des carrières de Saint-Bruno et ne se
rendent compte de leur exploitation que par le passage des camions, par le bruit et la
poussière. Cette exploitation s’est d’abord faite loin des résidences et s’en est rapprochée
quand l’urbanisation a explosée sur la versant ouest de la montagne. Ces carrières n’ont
jamais fait partie du plan d’urbanisme de la ville mais à leur restauration devrait être
complétée avant 2035. Mon devoir de mémoire se concentre sur elles parce que ce sont
dans les détails que l’on trouve parfois de bonnes leçons pour l’avenir.
Une carrière cachée dans le parc de conservation
La carrière Potvin est située au sud du domaine de ski Mont-Bruno sur le flanc ouest du
mont Saint-Bruno. Son histoire ne semble pas avoir laissé de traces dans la mémoire des
citoyens. La date de sa fermeture a été oubliée et son propriétaire semble avoir oublié de
la restaurer. Sa présence est bien visible en raison de l’ampleur de sa cicatrice dans le
relief de la montagne. Située à environ 100 m d’altitude elle est impressionnante avec
une falaise de 40 m et un plancher plat et égal. Elle pourrait servir de théâtre en plein air.
Des arbres y ont pris racines et la cachent aux promeneurs romantiques. Après 1965 elle a
probablement attiré l’attention des skieurs égarés qui ont commencé à fréquenter le petit
centre de ski alpin Ski Mont-Bruno. La plupart des collines montérégiennes opéraient
alors un centre de ski alpin, mais aujourd’hui le mont Saint-Bruno est avec le mont
Brome la seule où on exploite encore un centre de ski alpin2. Le ski alpin est arrivé au
mont Brome en 1964 et à Saint-Bruno en 1965. Le mont Brome a un dénivelé deux fois
supérieur, ce qui en fait un centre de ski de haut niveau. Le Mont-Royal a eu son centre
entre 1944 et 1979 sur le flanc nord, soit sur le mont Outremont situé à 211m d’altitude.
Le petit centre Ski Mont-Bruno a été sauvé par sa proximité de la métropole. Malgré un
sommet semblable au mont Outremont le dénivelé du mont St-Bruno est supérieur en
raison d’un piémont plus bas, 30m versus 70m. Le mont Rougemont a eu du ski alpin de
1940 à 1960, le mont Saint-Grégoire de 1939 à 1967, le mont Shefford de 1965 à 2006.
Après la création en 1982-83 d’un parc de récréation au mont Saint-Bruno, le ministère
du Loisir de la Chasse et de la Pêche voulait que Ski Mont-Bruno s’agrandisse afin de
donner une valeur ajoutée au nouveau parc. Le MLCP lui a accordé l’autorisation de
s’agrandir le 11 septembre 1985, six jours avant la promulgation du parc de conservation.
2 Le village de Bromont a été créé grâce à la station de ski alpin. Dans La Presse du 14 mars 2015 Pierre
Cardinal nous apprend la population de ce village a été par le skin alpin mais aussi par le mont Brome, où
se trouve un ‘écosystème forestier exceptionnel’. Elle a pris l’habitude d’admirer le sommet du mont
Bernard, une crête de 450m d’altitude surplombant le massif du mont Brome et de le fréquenter à pied. On
annonce maintenant un projet immobilier sur ce massif qui attire les gens à Bromont.
Jean N Laflamme
2015-04-08
3
Mémoire à ma ville
Le zonage du parc de conservation conservait celui qui avait été proposé en 1982 pour un
parc de récréation. On s’est limité à éliminer les zones de récréation intensives
incompatibles avec un parc de conservation. Afin de respecter la nouvelle vocation du
parc, la ville de Saint-Bruno a modifié son plan de zonage en 1986 par la création d’un
zonage ponctuel qui reconnaissait l’usage ski alpin. Cet accommodement qui était en
contradiction avec la vocation de conservation du parc démontre la difficulté de concilier
la récréation avec la conservation..
Tout cela a indigné monsieur Jean-Guy Gaudette qui après avoir travaillé au comité
d’urbanisme de la ville pendant plusieurs années avait réuni en 1982 une armée de 800
volontaires pour faire changer la vocation du parc de récréation à conservation. Dès
janvier 1986, Ski Mont-Bruno a procédé au déboisement de deux nouvelles pistes, en
épargnant cependant la carrière Potvin, qu’une des nouvelles pistes rase cependant (voir
P2 de la Figure 2). L’autre nouvelle piste, située sur le versant sud du sommet, s’avance
profondément à l’intérieur du parc de conservation près des sentiers de ski de fond (voir
P1 de la Figure 2). Cette courte piste dédiée aux débutants aurait pu être construite plus
bas près de la carrière de DJL. Construite sur une pente dirigée vers l’intérieur du parc,
cette piste n’augmentait pas le dénivelé du domaine skiable et l’amenait trop près des
sentiers de ski de fond du parc. L’arrivée de la planche à neige a peut-être perturbé les
usagers du parc. Les autorités du parc ont finalement fermé un sentier très prisé des
skieurs de fond parce qu’il leur offrait une belle vue sur Montréal. Cela n’a pas empêché
les planchistes de continuer à s’aventurer dans les sentiers du parc.
Ce conflit entre skieurs de fond et skieurs alpin est une illustration de la difficulté de faire
coexister une activité de récréation intensive à l’intérieur d’un parc de conservation. Une
solution permanente devrait un jour faire l’objet d’une entente entre la ville et le parc. Il
faudrait harmoniser le zonage du plan d’urbanisme et celui des zones de préservation du
parc. La création d’une zone tampon serait aussi désirable. Jean-Guy Gaudette, un
citoyen bénévole qui a œuvré plusieurs années au comité d’urbanisme et à la commission
d’urbanisme de la ville, a consacré 32 ans de sa vie à rendre cette question transparente.
Avant son décès survenu le 11 janvier 2015, il m’a confié qu’il acceptait un
agrandissement du domaine de Ski Mont-Bruno en raison de son rôle social mais qu’il
appréhendait un autre agrandissement, qui mettrait en péril la biodiversité du parc. On a
proposé dans le passé de contourner cette carrière ou de la remplir tout simplement.
Comme cette carrière n’a pas encore de vocation particulière, sa restauration est encore à
faire. Laisser faire nature serait risqué selon moi. Elle a été sauvée in extremis en 1985
parce que l’agrandissement du domaine Ski Saint-Bruno était justifié en raison de la
vocation récréative de la montagne. Cet agrandissement a été improvisé. Il n’a pas
augmenté le nivelé du domaine et l’a fait déborder à l’intérieur de la montagne, dans une
zone sensible du parc. Cette zone, située près du lac des Bouleaux avait acquis une
vocation de récréation quand Campeau Corporation avait légué à la ville de Saint-Bruno
un grand terrain en guise d’espaces verts. La ville s’en servait pour ses fêtes municipales.
Il serait temps de remodeler le zonage du domaine Ski Saint-Bruno et de le redéfinir dans
le plan d’urbanisme de Saint-Bruno. Ce remodelage ne devrait pas se faire aux dépens de
la carrière Potvin mais de la carrière de DJL, un sujet traité plus loin.
Jean N Laflamme
2015-04-08
4
Mémoire à ma ville
Une carrière à la limite du parc
La carrière Goyer est beaucoup connue que la carrière Potvin parce que son empreinte est
bien visible. Elle s’est transformée en un lac artificiel qui fait maintenant partie du
domaine Saint-Bruno-sur-le-lac. Elle aurait commencé dans les années 1950 sur une
petite partie du site actuel. L’exploitation d’un banc de sable et de gravier y aurait débuté
durant la dernière guerre. Située à la frontière de la montagne et de la plaine, près de son
piémont, cette carrière n’a pas brisé le relief du mont Saint-Bruno mais a créé à sa base
une jolie falaise qui rougit au coucher du soleil. Son exploitation n’a soulevé aucune
plainte jusqu’à ce que le développement domiciliaire s’en approche au début des années
1960. Ses activités ont pris de l’ampleur entre 1964 et 1967 avec le boom de l’Expo 67.
Les citoyens ont commencé à se plaindre des vibrations causées par le dynamitage et le
passage fréquent des camions. En septembre 1970, voyant venir sa fin, ses propriétaires
adressent une demande de permis à la ville pour l’exploitation d’un dépotoir qui selon
leur analyse apporterait à la ville plusieurs avantages. En janvier 1971, le Conseil de la
ville a accepté leur proposition en mettant plusieurs conditions.
Les élus ont accepté l’idée de l’exploitation d’un dépotoir dans cette carrière parce que
cette utilisation était courante à l’époque. Plusieurs ministères commençaient cependant à
poser des questions, de même des citoyens vigilants. En mai 1972, l’APSB (l’association
des propriétaires de Saint-Bruno), nouvellement fondée, proposait que l’on analyse
d’autres utilisations de la carrière Goyer. Elle a finalement accepté de parrainer la
Commission d’étude sur le réaménagement de la carrière Mont-Bruno 3. Après l’analyse
de tous les tenants et aboutissants d’un site d’enfouissement, la Commission a rejeté cette
utilisation parce qu’elle affecterait la gestion de l’eau descendant de la montagne, une
question complexe que ni les propriétaires du site, ni les élus et ni les citoyens n’avaient
appréhendée. Un site d’enfouissement leur semblait rentable mais les difficultés à gérer
l’eau au piémont du mont St-Bruno les a amenés à chercher d’autres solutions. Au
Québec le recyclage des déchets commençait d’ailleurs à remplacer leur enfouissement.
Inspirée par le potentiel vert ou naturel du site et sa proximité de la future polyvalente, la
commission a proposé une solution culturelle et récréative soit ‘un théâtre en plein air et
une école verte’, une solution que la population approuvait par instinct sans s’appuyer sur
analyse économique ou sur un plan d’affaire. Si la question de la gestion de l’eau était
demeurée sans réponse, la solution culturelle et récréative proposée avait besoin d’être
analysée plus en profondeur. En 1972 la carrière était encore exploitée et on croyait que
la ville pourrait acquérir le site à sa fermeture, qui était imminente. Puisque l’idée d’un
site d’enfouissement était rejetée, on croyait que le secteur serait zoné résidentiel car la
ville manquait de terrains vacants. On avait déjà commencé à construire au sommet
Trinité et au domaine des Hauts-Bois. Et Campeau Corporation planifiait la construction
de résidences sur le mont St-Bruno. Le gouvernement provincial a mis fin à ces pans en
achetant les terrains de cette firme en 1974 et ceux des Frères de St-Gabriel en 1975.
1 Un rapport intitulé Commission d’étude sur le réaménagement de la carrière Mont-Bruno, a été produit le
12 mai 1972 par l’Association des propriétaires de Saint-Bruno-de-Montarville. Antony Rattue de l’APSB
m’en a remis une copie et m’a confié le dossier des carrières à Saint-Bruno. Cette brique de papier n’est pas
encore numérisée.
Jean N Laflamme
2015-04-08
5
Mémoire à ma ville
Comment restaurer une carrière située en milieu urbain?
Après à l’étude de l’APSB de 1972, les citoyens de Saint-Bruno se sont habitués à voir la
carrière Goyer comme un site exceptionnel. Il a cependant fallu attendre 20 ans soit en
1972, pour que élus zoner la partie excavée ‘conservation’. Ce site était en partie rempli
d’une eau turquoise et était perçu comme un milieu naturel de grande beauté avec l’effet
miroir de son lac et les reflets de feu du soleil couchant sur sa falaise. Il attirait toutes
sortes d’activités et était devenu un vrai terrain de jeux. Sa falaise faisait la joie des
tireurs amateurs et des apprentis alpinistes. Inondée par l’eau de la nappe phréatique il
était devenu un lac artificiel et attirait les baigneurs. Sa partie non excavée, une bande de
terre bien drainée, était zonée résidentielle. Les promoteurs Désourdy, les développeurs
de Bromont, ont alors acquis le site pour en faire un développement résidentiel. Ce projet
n’a pas abouti parce qu’il était encore difficile de concilier conservation de la nature et
développement résidentiel. Les citoyens continuaient pour leur part à y voir un terrain de
de promenade, une sorte de parc nature. Et les propriétaires demeuraient responsables des
risques encourus par tous les gens qui le fréquentaient. Le dilemme entre l’intérêt privé et
les désirs du public a trouvé un début de solution lors de la fusion de Saint-Bruno à
l’agglomération de Longueuil, qui a y vu une autre opportunité.
En 2004, lors de leur première réunion, les directeurs des arrondissements de Longueuil
ont zonée ‘habitation multifamiliale’ la bande de terre située en périphérie de la partie
excavée du site. Ce zonage ouvrait au directeur de l’arrondissement de St-Bruno, Jean
Bergeron, la voie à de nouvelles constructions autour du lac qui depuis 1992 était zoné
conservation. Les promoteurs ont mis du temps à montrer leur intérêt. La Nouvelle
Association des Résidants et Résidantes de Saint-Bruno (NARSB) a alors pris le relais de
l’APSB qui avait empêché la carrière de devenir un site d’enfouissement. La NARSB
voyait pour ce site une vocation sociale et durable. La lettre, reproduite à la page
suivante, démontre qu’après 32 ans, soit environ deux générations, des citoyens étaient
toujours à la recherche d’une solution. Comme rien ne venait des élus ou des promoteurs,
la NARSB4 cherchait un sauveteur et s’était adressée à un visionnaire. Elle avait déjà eu
des échanges avec madame René Claude Ménard du Cirque du Soleil.
Certains citoyens voyaient dans l’ancienne carrière un domaine public, un endroit où ils
pourraient faire du kayac ou du pédalo en admirant la falaise et les boisés à proximité.
Des promoteurs désiraient en faire un domaine privé accessible seulement aux résidants.
L’urbaniste Jean Larue, prêté à l’arrondissement de Saint-Bruno par Longueuil, que j’ai
rencontré en compagnie de Jean-Guy Gaudette, a convaincu les promoteurs du projet
Saint-Bruno-sur le-lac de construire un domaine ouvert au public et durable. Il leur a
aussi imposé des contraintes dans leur façon de gérer l’eau : récupération des eaux de
ruissellement et préservation de la qualité de l’eau du lac. La gestion de l’eau, qui avait
été au cœur de l’étude de 1972, était surveillée. On limitait même l’accès du lac aux
propriétaires des appartements et donnait aux citoyens un accès au domaine. Au lieu de
placer des barrières métalliques, on a construit un sentier piétonnier et cyclable qui
permet aux gens d’admirer le site et d’accéder au parc. Une entrée permet aux élèves de
l’école secondaire d’accéder à ce sentier sans avoir à franchir une clôture.
4 J’ai été bénévole dans plusieurs organismes locaux: l’APSB, la NARSB, Nature Action Québec (NAQ) et
la Fondation du Mont-Saint-Bruno (FMSB).
Jean N Laflamme
2015-04-08
6
Mémoire à ma ville
Figure 1 Un projet de lettre pour trouver une vocation durable à la carrière Goyer
Jean N Laflamme
2015-04-08
7
Mémoire à ma ville
Le projet de Saint-Bruno-sur-le-lac est, selon moi, un demi-succès : pour les promoteurs
qui ont atteint leurs objectifs de vente; pour les propriétaires de condos qui y ont trouvé
un décor naturel à proximité du parc et du centre-ville ; et pour le public qui a accès à ce
grand domaine privé et pour les voisins qui ont accepté en 2004 que des bâtiments de
cinq étages gênent leur vue sur le lac. Pour la ville de Saint-Bruno, il répond à son
objectif de densification de l’occupation du territoire près d’un secteur construit. Ce
projet est une bonne expérience de développement d’un domaine privé ouvert au public.
Il fera histoire à Saint-Bruno en démontrant que, d’une part, le privé peut respecter un
patrimoine collectif et que, d’autre part, le public peut respecter une propriété privée qui
protège la nature. Tout n’est pas parfait cependant. La gestion de l’eau laisse encore à
désirer car le lac déborde parfois et inonde alors la piste cyclable longeant la rue Kéroak.
De plus, l’aménagement de ce secteur aurait eu besoin d’une mise à jour du plan
d’urbanisme de la ville. Il semblerait que l’expansion le projet Saint-Bruno-sur-le-lac
ferait en 2014 plus d’ombre que prévu en 2004. On aurait-ton été trop loin?
La gestion de l’eau à proximité de la carrière Goyer
Pour l’avenir et particulièrement pour la restauration d’une troisième carrière, celle de
Construction DJL, la ville de Saint-Bruno peut tirer plusieurs leçons de la saga de la
carrière Goyer. En 1972, on ne connaissait pas la problématique de l’eau. On ne voyait
pas d’autres options qu’un site d’enfouissement des déchets pour remplacer un site minier
en milieu urbain. Ne voyant pas d’alternatives les propriétaires ont continué à l’exploiter
tout en cherchant un acheteur. L’intervention de l’APSB en 1972 a permis aux citoyens
d’éviter le pire soit de vivre longtemps avec les inconvénients d’un site d’enfouissement.
Pendant la recherche d’une solution, qui a duré 32 ans (2004 -1972), beaucoup d’eau a
coulé de la montagne vers le piémont et la carrière Goyer. Cette eau qui s’écoule par
ruissellement en surface et par des voies souterraines n’avait pas fait l’objet d’études
poussées alors que la carrière se remplissait comme une piscine. À cette époque on
ignorait encore à Saint-Bruno la valeur des milieux humides.
La ville, qui prélevait son eau potable de la montagne, son château d’eau naturel, a décidé
un jour d’importer son eau de l’usine de traitement de Longueuil. Les besoins avaient
grossis en raison de maisons plus grosses, de gazons plus verts, de plates-bandes plus
fleuries et de piscines plus nombreuses. Elle a oublié la valeur de l’eau qui vient de son
château et a géré l’eau qui s’écoule de la montagne comme un déchet de la nature qu’il
faut évacuer le plus rapidement possible. Le réseau hydrologique relié à la carrière Goyer
n’a probablement pas fait l’objet d’études particulières. Le ruisseau des Frères qui passe à
proximité a probablement évolué tout comme la nappe phréatique dans le secteur. On n’a
pas porté beaucoup d’attention à l’écoulement de l’eau souterraine qui est pourtant une
richesse. Son utilisation dans le domaine Saint-Bruno-sur-le-lac est un cadeau du mont
Saint-Bruno. Le fait que l’eau turquoise qui déborde régulièrement du lac Goyer se perde
dans le paysage et inonde une piste cyclable n’a pas sonné d’alarme. On a continué à
évacuer cette eau dans des ruisseaux rectifiés ou des drains pluviaux. La ville devra un
jour réévaluer l’eau qui s’écoule de la montagne et celle qui s’écoule du lac Goyer vers
des ruisseaux à proximité qui, tout comme la grande tourbière, s’assèchent rapidement.
Ces ruisseaux sont des liens de biodiversité entre la montagne et la plaine. Ils devraient
tous être naturalisés afin de jouer leur rôle de condensateurs de biodiversité.
Jean N Laflamme
2015-04-08
8
Mémoire à ma ville
La révision du plan d’urbanisme du secteur de la carrière Goyer
La révision du zonage du site a pris du temps à se réaliser. C’est 20 ans après 1972, soit
en 1992, que la ville a changé le zonage de la partie excavée du site pour en faire une
zone de conservation. Cela a suivi un changement des mentalités à Saint-Bruno sur le
respect de l’environnement. Le recyclage commençait à réduire le volume des déchets
voués à l’enfouissement. En 1975 l’idée de conservation était déjà dans l’air. Les terrains
adjacents à la carrière avaient été achetés des frères St-Gabriel et préservés des
promoteurs. Plus loin les terrains du promoteur Campeau, acquis en 1974 par le ministère
du Loisir de la Chasse et de la pêche (MLCP), avaient aussi été préservés. L’idée de
conservation, qui a stimulé le projet d’un parc à Saint-Bruno, a pris 20 ans à atteindre le
lac Goyer, qui n’a été zoné conservation qu’en 1992. Il n’a pas été annexé au parc.
Il a fallu dix ans pour qu’une partie du mont Saint-Bruno et quelques terrains adjacents
soient zonés conservation. Avant que la loi sur les parcs ait été adoptée, en 1977, ce
territoire était perçu par la population comme un parc de récréation. Avant 1974, on y
faisait du ski alpin, du ski de fond, du traineau à chiens, de la motoneige, de l’équitation,
du camping, etc. Il ne faut pas se surprendre si, en novembre 1982, lors d’audiences
publiques sur les limites et la classification du parc du Mt-St-Bruno, le MLCP privilégiait
un parc de récréation et y inscrivait les limites du territoire occupé depuis 1965 par le
Domaine de Ski du Mt-Bruno. C’est le 17 septembre 1985 que le MLCP a crée par
décrets le parc de conservation du Mt-St-Bruno avec le zonage proposé en 1982 pour un
parc de récréation. Le 11 septembre 1985, afin de préserver une parcelle de récréation, le
MLCP avait autorisé l’agrandissement du centre ski alpin. En 1986, la ville de St-Bruno
n’a pas tardé à modifier son plan de zonage pour créer un zonage ponctuel (spot zoning)
reconnaissant l’usage du ski alpin. Dès janvier 1986, on procédait au déboisement de
deux nouvelles pistes de ski alpin. Ce n’est qu’en 1992 que la ville a zoné conservation la
partie excavée de la carrière Goyer, un zonage ponctuel en faveur de la conservation cette
fois-ci. Le zonage de la partie non excavée du site n’a été modifié qu’en 2004 par
l’agglomération de Longueuil pour en faire une zone d’habitation multifamiliale.
L’APSB, qui appréhendait la problématique de l’eau en 1972, n’a pas cru bon par la suite
de proposer un plan d’urbanisme pour tout le secteur à proximité du site.
Un plan d’urbanisme pour tout ce secteur aurait pourtant été utile bien avant 1992. La
ville a été rapide pour modifier en 1986 son plan de zonage pour l’usage du ski alpin
mais elle n’a.pas bougé entre 1972 et 1992 alors que tout le secteur de la carrière Goyer
subissait des changements majeurs. Le collège St-Gabriel, qui depuis 1975 appartenait au
MLCP, a été prêté un certain temps au ministère de l’éducation. La collection d’animaux
empaillés du collège a été transportée par des professeurs à la polyvalente Mgr Parent à
St-Hubert. Un comité d’organismes du milieu, que j’ai coordonné, a tenté sans succès de
récupérer ce patrimoine montarvillois. La ville de St-Bruno n’avait pas de place pour lui
et le directeur de la nouvelle polyvalente du Mont-Bruno n’en voulait pas. Le collège StGabriel étant devenu vacant, des organismes du milieu planifiaient d’en faire un ‘Centre
écologique international’ pour lui donner une nouvelle vie et l’annexer peut-être à la
polyvalente située tout près. Sans préavis le MLCP l’a fait démolir en novembre 1990. Le
manque de vision qui a accompagné ces événements a contribué à retarder la maturation
d’une solution intéressante pour la carrière Goyer situé à la limite du parc.
Jean N Laflamme
2015-04-08
9
Mémoire à ma ville
L’année 1992, l’année de la conférence de Rio, a été une année pivot dans le monde de la
conservation et de la biodiversité. C’est en 1992 que la défense nationale a cédé au parc
du mont St-Bruno 85 acres de ses terrains. Le ministre de la défense, Marcel Masse, en
avait fait la promesse en 1984. C’est aussi en 1992 que la ville a, de guerre lasse, acquis
70% du boisé Tailhandier pour en faire un parc de conservation municipal. Cette demivictoire des citoyens faisait suite à de longues négociations avec le MLCP. Le refus de ce
dernier de respecter des promesses faites le 2 novembre 1985 d’intégrer dans le parc tous
les boisés situés en périphérie a coupé les ailes aux citoyens qui désiraient les conserver.
Dégoutés et fatigués, ils n’ont pas trouvé l’énergie pour convaincre le MLCP ou les élus
locaux d’intégrer le lac Goyer au parc de conservation. Ce dernier est demeuré une zone
de conservation ponctuelle à proximité d’un verger n’assurant aucune continuité avec le
parc du Mont-St-Bruno. La délimitation d’une zone tampon entre le parc de conservation
et le territoire limitrophe n’a pas encore été réalisée en 2014.
Un plan d’urbanisme couvrant le secteur de la carrière Goyer et un plan de restauration
préparé avant sa fermeture aurait probablement permis d’assurer une continuité avec le
secteur occupé par les rues Dolbeau, Albanel et Perrot, un secteur qui est maintenant
enclavé entre la carrière et le parc. Des citoyens de ce secteur étaient présents à la réunion
des directeurs d’arrondissements en 2004 à Longueuil, qui ont accepté la construction à
l’extrémité est du lac de deux habitations familiales de 5 étages. Le directeur de SaintBruno, Jean Bergeron, leurs avait alors assuré que ces bâtiments ne gâteraient pas leur
paysage. La question du respect du paysage n’avait cependant pas encore fait l’objet
d’aucune étude sérieuse. Un plan de restauration aurait changé la donne.
Une saga qui pourrait aider la restauration de la carrière DJL
La saga de la restauration de la carrière Goyer est remplie de leçons qui pourraient aider
la restauration de la troisième carrière du mont St-Bruno, la carrière DJL. Le demi-succès
de la réhabilitation de la carrière Goyer n’est pas une garantie de succès. La restauration
de la carrière DJL située tout près d’un milieu naturel de grande valeur ne devrait pas
s’appuyer sur des considérations à court terme mais sur sa valeur en 2035. Laisser aux
générations futures le soin de trouver une porte de sortie comme pour la carrière Goyer
n’est plus acceptable aujourd’hui. Si les propriétaires sont maintenant trop occupés par
l’exploitation de leur site pour rechercher des solutions de rechange, ils devraient faire
appel aux citoyens, aux élus et à des consultants afin de se faire un plan d’affaire. Un
appel à des entrepreneurs créatifs de la trempe de Luc Poirier serait une bonne idée.
Contrairement au secteur de la carrière Goyer, celui de la carrière DJL vit une période de
grands changements dans un milieu qui s’urbanise rapidement. Dans un tel contexte les
propriétaires devraient suivre l’évolution de la valeur marchande de leur site et établir un
plan d’affaire pour sa restauration longtemps avant sa fermeture. Ils devraient voir
l’ensemble du secteur s’arrimer au plan d’urbanisme des villes de Saint-Bruno, de SainteJulie et de Longueuil. Ils devraient étudier sans tarder les paramètres pouvant affecter le
voisinage tels que : la gestion de l’eau qui s’écoule de la montagne, la définition et la
sécurisation d’une frontière claire entre leur site et les zones voisines; la détermination
d’une zone tampon avec les zones de préservation du parc; le respect d’une continuité
avec les milieux voisins; le respect des paysages, etc.
Jean N Laflamme
2015-04-08
10
Mémoire à ma ville
Un site minier de rêve
La troisième carrière de Saint-Bruno la carrière de Construction DJL située tout près de
Sainte-Julie, est encore exploitée. Occupant un secteur urbain mature elle ne pourra pas
comme dans le cas de la carrière Potvin être oubliée dans un milieu sauvage. Son retour à
la nature est impossible. Après sa fermeture elle trouvera rapidement une réutilisation. Sa
valeur marchande pourrait même en accélérer sa fermeture et précipiter sa restauration
car les solutions de rechange seront nombreuses. Les citoyens n’auront pas comme dans
le cas de la carrière Goyer à attendre 32 ans avant que soit trouvé une solution valable. Ils
ont en effet attendu 20 ans (1972-1992) pour avoir un zonage de conservation de la
carrière et 12 ans (1992-2004) pour que le zonage du terrain non excavé autour d’elle soit
modifié par l’agglomération de Longueuil. Les citoyens auront en réalité l’embarras du
choix entre un grand nombre de solutions durables intéressantes. Pour faire un choix
optimal les villes de Saint-Bruno, Longueuil, Sainte-Julie, et Boucherville devraient
harmoniser leurs plans d’urbanisme du secteur limité par l’autoroute 20, le rang des 25 et
l’autoroute 30, un secteur comprenant diverses utilisations commerciales, industrielles,
résidentielles, institutionnelles, agricoles, récréatives, touristiques et naturelles.
Cette troisième carrière de Saint-Bruno est visible de Ste-Julie mais l’est beaucoup moins
aux résidents de Saint-Bruno. Les citoyens vigilants de cette ville ont eu à l’œil la carrière
Goyer pendant environ 50 ans mais ne découvrent la carrière DJL qu’en voyant les effets
de son exploitation sur le rang des Vingt-Cinq en croisant en auto de lourds camions. En
empruntant la piste cyclable, qui longe le rang des Vingt-Cinq, ils découvrent un autre
élément de danger causé par ces camions, le gravier répandu sur la piste. Les citoyens
connaissent peu la carrière DJL et ils peuvent difficilement la situer par rapport à la ville
de Sainte-Julie ou le parc du Mont-St-Bruno. Ils ignorent la présence d’une zone tampon
entre la carrière et le parc ni l’existence d’un centre de ski alpin entre la carrière et une
zone de préservation du parc. Ils ignorent d’autres enjeux tels que la gestion de l’eau, le
respect du paysage et la continuité entre divers milieux naturels.
Il faut survoler cette carrière du haut des airs pour bien voir son étendue et sa profondeur.
Le 1er avril 2012 je l’ai survolée à cinq reprises pour l’examiner sur tous ses angles. Elle
est plus grande en surface et en volume que la carrière Goyer. Cette dernière n’est qu’à
15m au-dessus de piémont, qui est à 30m d’altitude. Elle n’a pas taillée dans le flanc de la
montagne comme la carrière Potvin qui la coupe entre 80 et 120 m. La carrière DJL y a
pratiqué une entaille plus grande et plus profonde, une blessure qui fait 500m par 500m.
La hauteur de son excavation varie de 45m à 160m. Cela a produit une falaise qui s’élève
jusqu’à 100m de hauteur. Quand elle fermera, cette carrière ne pourra vraiment pas être
oubliée comme la carrière Potvin ou devenir, comme dans le cas de la carrière Goyer, un
lac enclavé entre un quartier résidentiel et un parc de conservation. La carrière DJL se
trouve en effet au carrefour de plusieurs types d’activités et ne sera pas zonée
conservation. Sa mise en valeur comprendra probablement un volet relié aux sports de
glisse, de descente ou de d’alpinisme. Elle pourrait se coupler à d’autres zones de
récréation de Saint-Bruno et de Sainte-Julie tout en se démarquant clairement des zones
de conservation du parc du Mont-Saint-Bruno et de Sainte-Julie. Seule l’imagination peut
limiter la restauration de la carrière DJL
Jean N Laflamme
2015-04-08
11
Mémoire à ma ville
Une planche de salut pour les sports de glisse
Le mont Saint-Bruno est avec le mont Saint-Hilaire la seule colline montérégienne où
l’on trouve encore une carrière en opération. Si celle du mont Saint-Hilaire est très isolée
sur son versant est, celle de Saint-Bruno se situe à un carrefour achalandé. On y trouve à
proximité des commerces et un centre de ski alpin dans un secteur en développement. Le
mont Saint-Bruno est avec le mont Brome la seule colline montérégienne où on exploite
encore le ski alpin. Sa proximité de Montréal compense pour un dénivelé deux fois plus
faible. La fabrication de neige artificielle compense pour un hiver plus court. Afin
d’augmenter son dénivelé ce petit centre pourrait se coller sur le bord sécurisé de la
carrière DJL et se prolonger vers le sommet près des tours de télécommunications. Pour
survivre au réchauffement de la planète, il pourrait aussi devenir un centre de glisse 4
saisons en entrant à l’intérieur de la carrière dans une enceinte réfrigérée ou dans un
grand espace à l’air libre. Le domaine de Ski Mont-Bruno a des atouts que a restauration
de la carrière DJL pourrait valoriser.
Malgré l’élévation modeste de la colline de Saint-Bruno le centre Ski Mont-Bruno
connaît du succès. Sa proximité d’une grande ville et la réputation de son école de ski
pour débutants en font un centre très fréquenté par les jeunes. Il joue ainsi un rôle social.
Afin de consolider ce rôle, il a ajouté de l’éclairage pour le ski de soirée et la fabrication
de neige artificielle pour étirer la saison. Â la fin des années 1980, afin d’ajouter de la
valeur au parc de récréation du Mont-Bruno, il a décidé d’agrandir son domaine skiable.
Même si le parc de récréation est devenu un parc de conservation les autorités provincial
et municipal ont supporté cet agrandissement. Ce dernier qui visait d’abord les jeunes a
consisté à ajouter une piste près de la carrière Potvin (voir P2 sur la Figure 2) et une autre
qui descend vers l’intérieur de la montagne (voir sur la Figure 2). La piste P2 en frôlant
la carrière Potvin affecte la biodiversité du parc de conservation, surtout quand la neige
artificielle est produite à partir de contaminants. La piste P1 qui visait les débutants,
descend vers l’intérieur de la montagne sans pour autant augmenter le dénivelé du centre
de ski. Une piste localisée plus bas aurait été un bon choix pour les débutants et aurait eu
moins d’impact sur la biodiversité du parc de conservation. Cette dernière piste, la P1
amène les jeunes skieurs près des sentiers de ski de fond du parc et met à risque les
skieurs de fond. Il y a un douzaine d’années un sentier de ski de fond a été fermé à
l’intérieur du parc afin de réduire la friction entre les skieurs de fond et les skieurs alpins.
Une piste localisée plus bas, près de la carrière DJL, serait un meilleur choix.
Afin d’allonger la saison du ski alpin la fabrication de neige artificielle se fait à des
températures de plus en plus près du point de congélation, grâce à des noyaux de
cristallisation très petits qui sont souvent des contaminants. Les eaux contaminées ne
devraient pas s’écoulées vers l’intérieur du parc par la piste P1 et vers la carrière Potvin
par la piste P2. Elles devraient de plus être traitées avant d’être retournées dans le réseau
hydrographique du secteur. La gestion de l’eau prend de l’importance dans ce secteur en
raison de sa proximité du parc de conservation. Il lui faudra un jour se résoudre à étirer sa
saison en développant un centre de glisse intérieur. Un tel développement diversifierait
les activités récréatives du secteur sans mettre en danger son écologie.
Jean N Laflamme
2015-04-08
12
Mémoire à ma ville
Figure 2 Succession des carrières à Saint-Bruno, 1- Potvin, 2 - Goyer et 3 - DJL
Jean N Laflamme
2015-04-08
13
Mémoire à ma ville
Mieux séparer récréation et conservation près du parc
La meilleure opportunité que la carrière DJL offrira au Centre de ski Mont-Bruno est de
se démarquer définitivement du parc de conservation en réaménageant son domaine
skiable dans un contexte de récréation bien séparé du parc. Un plan d’ensemble de
récréation aurait pu se faire lors de son agrandissement, mais la redéfinition en 1985 du
parc de récréation du mont Saint-Bruno en un parc de conservation a précipité les choses.
La mentalité de récréation était toujours dominante et les caractéristiques de la
conservation n’étaient pas définies. L’agrandissement a ainsi été improvisé dans un
contexte où la vocation du parc était modifiée alors que son zonage de récréation a été
maintenu. La restauration de la carrière DJL offrira l’opportunité de mieux réaliser la
séparation entre récréation et conservation. Avec un plan d’affaire audacieux ce projet
peut être entrepris bien avant la fermeture de la carrière. Je présente ici un projet basé sur
la topographie des lieux autour duquel un plan d’affaire être préparé.
La séparation des zones de conservation et de récréation pourrait se faire le long de la
crête de la montagne comme il est indiqué par une ligne verte en pointillés sur la carte de
la Figure 2. Cette ligne est en réalité la ligne de division de l’écoulement des eaux de la
montagne, une façon souvent utilisée pour tracer une frontière entre deux pays. Cette
ligne permettrait de mieux gérer le traitement des eaux usées, en séparant clairement une
zone de conservation incluant le parc national du mont Saint-Bruno ainsi que le parc de
conservation de Sainte-Julie et une zone de récréation qui comprendrait aussi quelques
industries, des commerces et les deux tours de télécommunication qui sont à cheval sur la
ligne de crête. Afin de bien profiter de ce nouvel arrangement de ski Mont-Bruno devrait
cependant remodeler légèrement son domaine skiable. Voici une façon de le faire.
La petite piste P1 qui descend vers le centre du parc serait démantelée. La piste P2, qui
longe l’ancienne carrière Potvin (no 1 sur la carte), demeurerait en exploitation mais on
limiterait l’utilisation de neige artificielle contaminée, on traiterait l’eau contaminée et on
l’acheminerait vers le domaine skiable. Une nouvelle piste P3 pourrait alors longer la
carrière DJL sécurisée et rejoindre la cote au niveau de 200m la ligne de crête (ligne verte
pointillée). Cela offrirait au domaine skiable 30m de plus en dénivelé et aux skieurs une
vue exceptionnelle sur la plaine métropolitaine. Cette valorisation du domaine skiable
compensait pour le démantèlement de la P1. Une nouvelle piste pour débutants pourrait
être ouverte plus bas, possiblement sur une partie faiblement excavé de la carrière.
Cette extension du domaine skiable au sommet de la montagne ouvrirait des espaces pour
les visiteurs tant en hiver qu’en été, à la condition que soient fermés tous les accès au
domaine skiable et aux tours de télécommunications à partir du centre du parc. Ces accès
sont indiqués en pointillés rouges sur la carte de la Figure 2. Des chemins d’accès à partir
du flanc nord-ouest seraient construits entre la carrière et le domaine skiable. Ils
contourneraient aussi la carrière vers le parc Edmond-J Harvey à Ste-Julie et donneraient
au public un accès libre au sommet de la montagne sans mettre à risque la biodiversité
située de l’autre côté de la ligne de crête car tous les accès à la zone de conservation à
partir du sommet seraient fermés au public. Le sommet du mont Saint-Bruno serait ainsi
redonné à la population sans mettre en danger la biodiversité du parc national et du parc
de conservation de Sainte-Julie..
Jean N Laflamme
2015-04-08
14
Mémoire à ma ville
Je continue ici l’élaboration de mon projet de remodelage du sommet du mont SaintBruno. À ce niveau d’élaboration toutes les idées sont en réalité bienvenues. Des points
d’observation et des belvédères pourraient être construits au sommet afin de donner au
public une vue imprenables sur la plaine métropolitaine et sur le mont Saint-Hilaire. Une
tour d’observation pourrait être construite comprenant un observatoire situé à environ
250m d’altitude qui dominerait le mat du stade olympique qui n’a que 165m de hauteur.
Cette tour ne cacherait pas les tours de télécommunications les camouflerait un peu en
attirant davantage l’attention des gens sur des équipements situés à l’avant plan .Cette
tour pourrait ressembler à celle du Centre de l’énergie à Shawinigan, qui a été montée à
partir d’un pylône démantelé de la traversée aérienne du fleuve Saint-Laurent à Grondine.
Cette traversée aérienne a dû être remplacée à grands frais par des câbles sous-marins
parce que le groupe Contestension la trouvait peu esthétique. Un téléphérique pourrait
aussi donner au public moins sportif un accès facile au sommet. Puisqu’ils ne briseraient
pas le paysage, d’autres bâtiments résidentiels et commerciaux pourraient être construits
au piémont du mont Saint-Bruno et contribuer à la restauration de l’ancienne carrière.
Repenser la gestion de l’eau du versant ouest du mont Saint-Bruno
En plus de permettre le remodelage du relief de la montagne, la restauration de la carrière
DJL offrirait l’opportunité de revoir la gestion des eaux usées dans le secteur. À partir du
sol il est difficile de comprendre l’écoulement des eaux provenant du mont Saint-Bruno.
Le survol que j’ai effectué le 1er avril 2012 au-dessus du mont Saint-Bruno m’a révélé
l’état lamentable du réseau hydrographique au bas du versant ouest de cette montagne.
Pour des yeux exercés cet état est aussi évident au niveau du sol où l’on peut voir des
ruisseaux secs et redressés. Il devient même difficile de voir dans quel sens l’eau coule.
Le ruisseau des Frères (no 4) qui devrait en principe recevoir les eaux qui descendent de
la montagne est tellement asséché qu’il est difficile de voir s’il coule, vers le ruisseau
Massé au sud le route 116 ou vers le ruisseau Beloeil (no 6) qui coule vers le Richelieu.
Le ruisseau des Frères semble en réalité tourner en rond autour d’une grande dépression
(no 9) située au niveau du piémont à environ 29m d’altitude. Un effluent semble se
diriger vers la tourbière (no 8) et se rapprocher du ruisseau du Cordon (no 5) de l’autre
côté de la tourbière. Il faudrait une investigation systématique pour avoir une image
exacte de ce réseau hydrographique. Avant de revoir l’aménagement du secteur nordouest de la montagne, il faudrait y faire une étude sérieuse de l’écoulement de l’eau. Les
ruisseaux et la tourbière sont en danger d’assèchement. Des actions semblent urgentes à
court terme.
À plus long terme, il faudrait profiter du remodelage du domaine skiable de Ski MontBruno et de la carrière DJL pour étudier l’écoulements des eaux provenant de la
montagne et pour les traiter. La construction de marais filtrants près d’une grande
dépression (no 9) à proximité de la grande tourbière (no 8) et le ruisseau des Frères (no 4)
près du le rang des Vingt-Cinq. En 1972 des questions se sont posées au sujet de
l’écoulement de l’eau de surface et souterraine dans le cadre du projet d’enfouissement
de déchets dans la partie excavée de la carrière Goyer. Des questions semblables
devraient maintenant se poser pour tout le versant ouest du mont-Bruno.
Jean N Laflamme
2015-04-08
15
Mémoire à ma ville
La science de la gestion de l’eau a fait des progrès depuis 1972 et il serait possible en
2015 de mettre à jour certains paramètres pour ce secteur en particulier. Le rôle des
milieux humides est maintenant bien documenté. La conservation d’une grande partie de
la tourbière est le résultat de ces avancées. Parmi les acquis de la science on sait
maintenant qu’il faut ralentir l’écoulement de l’eau. L’idée que l’eau doit s’écouler le
plus rapidement possible est dépassée. Il faut au contraire ralentir l’écoulement de l’eau
qui descend de la montagne en créant des bassins de freinage et des marais. Redresser les
ruisseaux a pu un jour aider au drainage des terres agricoles, mais l’avantage qu’on en a
tiré, soit augmenter la surface cultivé, a été contrebalancé par une réduction des effets
positifs des milieux humides. Cela a donné plus de surface à cultiver mais a enlevé une
source de biodiversité qui aurait profité aux cultures. On considère maintenant qu’élargir
les zones riveraines joue un rôle important à cet égard. Comme les ruisseaux sont des
connecteurs de biodiversité la tendance va maintenant vers l’élargissement des bandes
riveraines pour en faire des corridors agro-forestiers qui permettent à la flore et à la faune
de mieux vivre. On vise aussi à redonner aux ruisseaux des méandres et de la verdure et à
corriger les redressements effectués pour améliorer le drainage.
Avant de modifier le secteur nord-ouest de la montagne, il serait important de redonner à
la tourbière (no 8) de l’eau avant qu’elle ne s’assèche complètement. Ce serait de plus
une bonne idée de créer un milieu humide de faible profondeur dans la grande dépression
(no 9) autour de laquelle semble tourner le ruisseau des Frères. Si la nature reprend sa
place, il serait même pensable d’y créer un jour une petite plage publique alimentée par
l’eau de marais filtrants comme la plage Doré de l’île Notre-Dame. La technologie
utilisée, la phytotechnologie, a été développée à Montréal. Elle pourrait aussi être utilisée
pour filtrer les eaux usées ayant servies à la fabrication de neige artificielle. Pour profiter
de l’opportunité d’un dénivelé de 130 m à l’intérieur d’un complexe sportif, toute
glissade devrait se faire sur une surface artificielle. L’eau utilisée pour la fabrication de
neige ou de glace devrait être filtrée et traitée. Je ne crois pas qu’il soit possible d’opérer
des glissades d’eau à l’intérieur du complexe sportif étant donnée la grande quantité
d’eau à circuler et à filtrer. La gestion de l’eau pour la fabrication de la neige devrait tenir
compte du fait que le processus de condensation des gouttelettes d’eau nécessaire à sa
fabrication exige des noyaux de condensation de plus en plus fins. Afin de pouvoir
fabriquer de la neige à des températures près du point de congélation, ces noyaux sont
parfois des contaminants qui peuvent mettre à risque la biodiversité du parc de
conservation. Les eaux usées provenant de cette fabrication devraient par précaution être
filtrées avant d’être réutilisées. Il faut noter qu’il n’est pas possible de récupérer les eaux
usées provenant de la fabrication de la neige artificielle dans la section du domaine
skiable qui descend vers l’intérieur du parc, soit au sud de la ligne verte en pointillées de
la carte de la Figure 2. La piste P1 devrait donc être replacée au bas de la montagne. Pour
piste P2 située à proximité de l’ancienne carrière Potvin, il faudrait que les eaux usées
utilisées pour la fabrication de la neige artificielle soient dirigées loin de cette partie
sensible du parc et récupérées dans des bassins de filtration au bas de la montagne.
Jean N Laflamme
2015-04-08
16
Mémoire à ma ville
Des parois qui offrent plusieurs opportunités
La proximité de la carrière DJL offrira après sa fermeture plusieurs autre opportunités
non seulement au ski alpin mais à d’autres activités récréo-touristiques. C’est déjà une
chance qu’un petit centre de ski alpin ait pu se créer une niche entre une mine et un parc
de conservation. Il doit son succès à sa proximité de Montréal et de Longueuil et à la
hauteur relative du mont saint-Bruno dans la plaine métropolitaine. Cette colline même si
elle ne culmine qu’à seulement 218 m d’altitude a en réalité un grand potentiel. Dans le
passé cette colline a été utile au Seigneur de Montarville, puisque son moulin à eau lui a
permis d’être prospère. Des hommes d’affaires y ont ensuite trouvé près du lac
Seigneuriale un havre de fraîcheur à une époque où l’air climatisée n’existait pas en ville.
Diverses communautés religieuses ont trouvé sur les versants ouest et est de la montagne
un milieu propice à l’éducation, à la récréation et à l’agriculture. Cette colline bien
conservée est encore remplie de promesses pour la restauration de la carrière DJL.
Avec son élévation modeste le mont Saint-Bruno peut encore dans l’avenir accepter
plusieurs activités récréatives et commerciales en hiver comme en été. Une telle élévation
aurait même de la valeur dans le désert. Par exemple, pour jouir des plaisirs de la glisse
en hiver comme en été, la ville de Dubaï a en effet investi des millions pour se construire
en plein désert une colline artificielle bien plus petite que le mont Saint-Bruno. Il n’est
pas nécessaire d’aller vers de telles extravagances. D’après un article du magazine
L’Actualité, paru le 1er septembre 2013, les mordus de la glisse de la région de Paris
pourront eux aussi skier en été à seulement 40 km de Paris. Un skidôme sera aménagé en
2015 au coût de 68,5 millions$ sur la colline d’Élancourt le point le plus élevé de la
région de Paris culminant à une d’altitude de 230m, quelques mètres de plus que mont
Saint-Bruno. Ce skidôme sera un complexe sportif et commercial avec restaurants,
boutiques, centre de congrès et hôtel. Il emploiera à l’année 200 personnes. Les parisiens
ne seront pas les seuls à skier en été puisque les Danois désirent eux aussi créer un centre
de ski artificiel.
Un tel centre pourrait voir le jour à Saint-Bruno tout près du centre de centre de ski alpin
actuel quand la valeur réelle de la carrière actuelle permettra à son propriétaire de la
fermer avec des bénéfices assurés. La paroi rocheuse de cette carrière qui atteint à
certains endroits une hauteur de 140m ajouterait certainement de la valeur au site. Elle
pourrait supporter des glissades sèches en été ainsi qu’un site d’entrainement pour les
alpinistes. Elle offrirait des points d’encrage solides pour y construire un toit suspendu
sur des portées de 500m, comme celles qui séparent deux pylônes des lignes électriques à
très haute tension qui longent le mont Saint-Bruno. Ce toit pourrait être un dôme de
verdure culminant à 200m d’altitude. Avant de concevoir un complexe sportif à 3
dimensions et 4 saisons, il faudra cependant étudier les caractéristiques mécaniques des
parois rocheuses le la carrière et faire des essais. Si ces parois peuvent accepter des
ancrages au roc de bonne qualité, le complexe sportif pourrait accepter une toiture
suspendue et offrir toutes sortes d’activité en été comme en hiver. Seule l’imagination
limitera ses utilisations à l’intérieur comme à l’extérieur. Il ne faudra pas 30 ans, comme
dans le cas de la carrière Goyer pour choisir les utilisations les plus rentables et les plus
durables. Tout cela peut ce faire en 20 ans, soit avant 2035.
Jean N Laflamme
2015-04-08
17
Mémoire à ma ville
Un remodelage de la montagne avant la fermeture de la carrière DJL
Bien avant la fermeture et la restauration de la carrière DJL, on pourrait commencer à
remodeler la partie de la montagne qui a été défigurée. On ne déplace pas une montagne
mais on peut y effectuer une sorte de chirurgie plastique en accrochant sur ses parois les
plus élevés un toit ayant de belles formes. Cette chirurgie serait une bonne façon de
refaire le paysage ou le visage du versant nord-ouest du mont St-Bruno. Il serait même
possible de remodeler le pourtour de la carrière avant sa fermeture en utilisant du matériel
disponible sur place dans la mine. On pourrait commencer par le réaménagement des
chemins d’accès du domaine skiable du Centre de ski Mont-Bruno. Après avoir sécurisé
ses abords de la carrière, un certain remplissage pourrait être fait entre la crête de la
montagne, la ligne pointillée verte sur la carte, et la carrière elle-même. Le fait de créer
une promenade entre le parc et la carrière permettrait de mieux démarquer le domaine de
la récréation du parc de conservation, une démarcation qui laisse à désirer depuis 1985 et
qui a causé de la friction entre la récréation et la conservation. En plus de permettre
d’étendre le domaine skiable jusqu’au sommet, cette démarcation redonnerait le sommet
de la montagne au grand public.
Un remodelage de la montagne pourrait aussi se faire près de la zone de conservation qui
n’appartient pas au parc mais à Sainte-Julie et à Nature-Action Québec. Une muraille, qui
sécuriserait la carrière, la séparerait de toutes les zones de conservation ainsi que la zone
industrielle ponctuelle comprenant deux tours de télécommunications. Le domaine
skiable pourrait s’étendre vers le sommet, en passant tout près de la carrière, jusqu’à
proximité de ces tours (la piste P3 sur la carte), augmentant ainsi le dénivelé du centre de
ski de 30 m et lui donnant un point d’observation unique. Cette valorisation du centre de
ski compenserait la fermeture de la partie du domaine skiable qui descend présentement
vers l’intérieur du parc (la piste P1 sur la carte). Pour remplacer cette petite piste dédiée
aux skieurs débutants, qui affecte la biodiversité du parc, une petite piste pourrait être
ouverte au bas de la montagne sur le territoire actuel de la carrière DJL. Cet
agrandissement pourrait se faire dès maintenant avant la fermeture de la carrière avec du
matériel provenant de la carrière.
Avant de repenser le potentiel récréatif de la montagne, le pourtour de la carrière devrait
être sécurisé à court terme par une muraille infranchissable. Cette section de la montagne,
qui appartient à Sainte-Julie, à Saint-Bruno, à Nature-Action Québec et au parc national
du Mont-Saint-Bruno, pourrait retrouver une vocation récréative à condition d’être isolée
de la carrière par une zone tampon. Des sentiers de marche et de vélos de montagne
pourraient emprunter cette zone tampon pour contourner la carrière et relier Ste-Julie et
Saint-Bruno avec le bas de la montagne sans affecter le parc. Le centre de ski alpin
pourrait s’agrandir du côté des tours de télécommunications et augmenter son dénivelé
sans toucher à la partie sensible du parc. La carrière actuelle pourrait ainsi contribuer à
stimuler la valorisation du sommet de la montagne avant sa fermeture complète. De plus,
un accès libre au sommet de la montagne offrirait aux citoyens et aux visiteurs grâce à un
téléphérique une vue imprenable sur la métropole, sur la montagne et sur le mont SaintHilaire. Avant sa fermeture la carrière DJL pourrait prendre de la valeur comme elle le
fait depuis la création du parc en 1985. Sa proximité du parc national du Mont-St-Bruno
l’empêchera de demeurer un site orphelin.
Jean N Laflamme
2015-04-08
18
Mémoire à ma ville
Développer un plan d’urbanisme pour le versant ouest
Les plans d’urbanisme de Saint-Bruno et de Sainte-Julie devront profiter du fait d’avoir
enfin clarifié les utilisations de conservation et de récréation du mont Saint-Bruno. La
fermeture de la carrière DJL relancera la vocation récréative de cette montagne, qui avant
la création d’un parc de conservation a toujours a toujours été vu comme un parc de
récréation. Devenu parc de conservation en 1985, quelques activités sportives de grande
intensité y sont tolérées comme le ski alpin et le vélo de montagne. En créant des zones
tampons autour de la montagne, il sera possible de mettre en valeur tout le potentiel
récréo-touristique de la montagne elle-même ainsi que de sa ceinture. Des utilisations
sportives existent déjà sur le versant est du mont Saint-Bruno : un terrain de golf y est
aménagé depuis quelques générations; la défense nationale y entraîne nos soldats; le ski
de fond y est aussi pratiqué depuis les années 70. La montagne continuera d’attirer des
activités récréatives qui ne sont pas trop dommageables pour la faune et la flore sur tout
le territoire qui entoure la montagne. La valeur patrimoniale montante du mont SaintBruno aura des impacts sur toutes les utilisations et sur tous les versants. Quand je suis
arrivé à Saint-Bruno en 1967, il était acceptable d’abattre des arbres dans des boisés
privés situés à proximité d’une zone sensible du futur parc. Cela apparaît maintenant un
non sens parce que la valeur actuelle de ces boisés rend leur destruction non rentable. .
Le versant ouest de la montagne verra sa valeur marchande grandir bien avant la
fermeture de la carrière de la DJL Tout la pointe limitée par l’autoroute 20, le rang des 25
et l’autoroute 20, sera valorisé par les développements qui accompagneront la
restauration de la carrière. Dans l’immédiat il est urgent de contenir la dégradation de la
partie de la montagne adjacente par le Centre de ski Mont-Bruno, la carrière DJL et les
deux tours de télécommunications. Le Centre de ski Mont-Bruno recycler l’eau utilisée
pour fabriquer de la neige artificielle dans la surface skiable qui serait limité par la crête
de la montagne, la ligne de séparation de l’écoulement des eaux marquée par une ligne en
pointillés vertes de la carte de la Figure 2. Cette ligne servirait à l’avenir de frontière
entre les zones sensibles du parc national du Mont-Saint-Bruno et les zones récréatives
situées sur le versant ouest. Les chemins d’accès, indiqués par des lignes en pointillés
rouges sur la carte, qui relient au cœur du parc le domaine skiable et les tours de
télécommunications devraient être fermés. L’accès à ces tours se ferait du versant ouest
en passant près de la carrière DJL.
Même si la carrière DJL, grâce à de hautes falaises, aura une certaine beauté naturelle
après sa fermeture, la création d’un centre sportif moderne sur le site semble plus
attrayant. i lancé quelques idées plus haut, il faudra établir un plan d’affaire selon les
règles de l’art pour définir les utilisations du site les plus rentables et les plus durables.
Une consultation des citoyens sera incontournable en raison des implications sociales,
culturelles, environnementales et économiques. Selon moi, un complexe sportif et
commercial intérieur/extérieur conçu par des architectes audacieux redonnerait à la
montagne un cachet naturel qui se marierait avec le paysage et exploiterait tout le
potentiel de cette immense entaille faite dans la montagne. On pourrait lancer un
concours d’architecture pour concevoir une structure qui ferait facilement concurrence au
stade Olympique à une fraction de son coût.
Jean N Laflamme
2015-04-08
19

Documents pareils