Méditerranée – Maroc - Andalousie | Dimanche

Transcription

Méditerranée – Maroc - Andalousie | Dimanche
DIMANCHE 3 JUIN – 16H
Méditerranée
Maroc - Andalousie
Esperanza Fernández, chant flamenco
Salvador Gutiérrez, guitare
Jorge Pérez, Jose Manuel Fernández, percussions
entracte
Mohamed Bajeddoub et son ensemble Chabab Al Andalous
Mohamed Bajeddoub, chant
Taha Piro, violon
Abdelali Roudani, violoncelle
Tarik El Hassouni, alto
Mohamed Fehd Ronda, luth
Khalid Frej, derbouka
Mohamed Amine Debbi, percussion (tar) et direction musicale
Fin du concert vers 18h30.
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Méditerranée – Maroc - Andalousie | Dimanche 3 juin 2012
Esperanza Fernández et ses musiciens
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Santiago
Oviedo
Lugo
Toulouse
Cangas de Onis
Pravia
Santander
PAMPELUNE
Chrétienté
Jaca
Oron
Pancorvo
Urgel
Logrono
Astorga Sahagun
Huesca
Burgos
Barcelone
Duenas
Boltana
Tudela
Soria
Toro
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Calatayud Fraga
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TOLÈDE
VALENCE
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Badajoz Mérida
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Al Andalus
Beja
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Calatrava
Belalcazar
CORDOUE
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Carmona
DA
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Lebrija
Cabsena
Tanger
Rabat
MURCIE
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L O U S Grenade
Bobastro
Malaga
ALMERIA
Algésiras
FÈS
Limites d'al-Andalus en 1031
Meknès
Casablanca
Limite de la domination almoravide en 1115
Limite de la domination almohade en 1194
Safi
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MARRAKECH
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100
200
300 km
© jean-Pierre magnier
Lisbonne
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dimanche 3 juin
Certaines musiques populaires sont, pour les auditeurs et les artistes qui la jouent,
des vecteurs par lesquels s’exprime la force de l’esprit. Le flamenco est de celles-ci,
par ses paroles aux doubles-sens mystiques gardant le souvenir d’Al Qantara, l’âge d’or
de l’Andalousie des trois Livres. La musique arabo-andalouse, pour les Soufis, est « un
vin que dégustent les âmes et qui nous est servi dans les coupes que sont nos oreilles ».
Enivrons-nous du plaisir de cette écoute à laquelle nous convient les artistes de ce
spectacle.
Esperanza Fernández
De même que le fleuve Guadalquivir fait de l’Andalousie une terre fertile, dans sa course
depuis la Sierra Cazorla jusqu’aux rives atlantiques, de même l’héritage du plus pur
flamenco irrigue l’art d’Esperanza Fernández. En elle se rejoignent deux styles essentiels.
L’un policé, urbain, de grâce et d’harmonie, forgé par les Gitans vivant sur la rive droite
du fleuve, à Séville, dans le quartier de Triana. L’autre rural, entier, empreint d’une grande
profondeur, apanage des familles gitanes sédentarisées dans le bourg agricole de Lebrija,
dont les champs descendent doucement vers la rive gauche du fleuve. Par sa mère Pepa
Vargas, Esperanza s’est imprégnée du style de Lebrija, approche à la fois festive et
réflexive d’un flamenco plus intériorisé que spontané. La voix ronde et abrasive de
« La Pepa » lui en a montré le chemin. Celle-ci a fait les belles heures du Clan des Pinini,
une troupe familiale constituée par le regretté Pedro Bacan, guitariste sublime qui sut
révéler sur les scènes du monde les fondamentaux du flamenco de Lebrija. Concha
Vargas, la sœur de Pepa, y démontrait la puissance de sa danse, élaborée dans le cercle
restreint des fêtes de famille. Évoluant aujourd’hui en artistes professionnelles, les deux
sœurs continuent de préserver une inviolable authenticité.
Le père d’Esperanza, Curro Fernández, « cantaor » sévillan, s’est dédié entièrement
à l’art du flamenco. Ses enfants n’ont connu d’autre environnement que cette vie au
rythme des concerts, des chants et de la danse. Esperanza revoit avec bonheur ces
moments où son père, au sortir d’un spectacle, entraîne à la maison musiciens et amis
pour poursuivre la fête. On sort le fromage, les verres, et les guitares s’enflamment.
La maisonnée entière s’assemble et participe. Hospitalité et convivialité demeurent
les maîtres mots dans la famille. Et pour le flamenco, il n’y a meilleure école que cette
intensité des relations humaines. Dans cet environnement, la très jeune Esperanza
assimile le contenu des chants, les « palos », leurs formes mélodiques, leurs rythmes et
les danses qui leur sont associées. À 9 ans, elle goûte aux premières joies de la scène
entourée de ses frères : Paco, guitariste et Joselito, danseur. À 11 ans, elle danse au sein
de la troupe de son père, puis s’oriente vers le chant dès 14-15 ans. À écouter chanter
Curro, elle apprend les « letras », ces paroles elliptiques chargées de sens, qui sont au
cœur de la poésie flamenca : un art exceptionnel de l’oralité qui se transmet depuis des
siècles, traversant les générations.
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Esperanza Fernández © Martín Okuemotto
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À 16 ans, elle intègre la troupe du grand danseur Mario Maya comme chanteuse soliste de
son spectacle « Amargo » : sa première grande expérience d’interprète. Douze ans plus
tard, alors qu’elle chante aux côtés d’Enrique Morente dans A Oscura, création présentée
à la VIIe Biennale de flamenco de Séville, Esperanza triomphe. L’année suivante, son art
d’interprète atteint la plénitude lorsqu’elle chante L’Amour sorcier de Manuel de Falla
accompagnée par un orchestre symphonique.
L’essence profonde du flamenco ne s’exprime pleinement qu’à travers des personnalités
mûries à l’expérience de la vie. La voix d’Esperanza Fernández, qui s’est forgée à la
rencontre des publics du monde entier, possède aujourd’hui sa pleine maturité. « J’offre
au public toute l’âme que je sens en moi, tout le cœur qui m’habite », dit-elle. Et vous
verrez avec quelle générosité !
Mohamed Bajeddoub
Avant l’un de ses concerts au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, Esperanza
Fernández disait combien cette ville « sacrée » du Royaume chérifien lui semblait
familière. L’architecture des palais et jardins, l’intensité de l’air, le savoir-vivre des
Marocains, tout cela la rapprochait de son Andalousie natale. Et de fait, le legs artistique
et intellectuel de la société d’Al-Andalous, chassée d’Espagne par les Chrétiens en 1492,
a façonné la vie de la vieille cité. Le Maroc échappant par la suite à l’occupation
ottomane, les formes artistiques de cette période florissante s’y sont perpétuées
avec une authenticité particulière, notamment à travers la musique arabo-andalouse.
Constituée de noubas, suites vocales et instrumentales fondées sur un corpus de textes
poétiques arabes que se partagent une dizaine d’écoles musicales au Maghreb, celle-ci
se transmet par filiation et de maître à disciple.
Au Maroc, les confréries citadines jouent un rôle prépondérant dans le processus
de transmission, de diffusion et de popularisation de cette musique sophistiquée.
Mohammed Bajeddoub y est sensibilisé dès sa plus tendre enfance dans sa ville-port
natale de Safi, où il grandit dans une famille adepte du soufisme. Son contact direct
avec la musique se fait au sein des zawiya, ces lieux de réunion où l’on pratique l’art du
chant mystique autour d’un maître. Âgé de 16 ans en 1961, il entreprend un apprentissage
poussé de l’art vocal auprès des maîtres Sidi Saïd Qadiri à Salé et Mohamed Tbayek à
Marrakech, qui l’aident à façonner le joyau qu’est sa voix. Bajeddoub leur doit aussi d’être
introduit auprès du président de l’Association des Amis de la musique andalouse au
Maroc, feu le grand maître Hajj Driss Benjelloun. Celui-ci le présente à l’une des sommités
de cet art musical, feu Hajj Abdelkrim Raïs, savant artiste, chef d’orchestre et directeur
du Conservatoire de musique de Fès. En 1969, ce grand maître intègre le jeune chanteur
au sein de l’orchestre El-Brihi qu’il dirige, tout en l’encourageant à se spécialiser dans
l’art du mawwâl, un genre de poésie chantée en arabe dialectal, dans lequel la voix soliste
de Bajeddoub excelle. Depuis le milieu des années 1990, Mohammed Bajeddoub a rejoint
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l’ensemble Chabab Al Andalous, dont la dextérité tout en simplicité porte au sommet cet
art populaire et convivial qu’est encore aujourd’hui la musique arabo-andalouse.
« Chez les Soufis, on ne parle pas de musique, mais d’“audition spirituelle”, explique le
spécialiste Ahmed El Kheligh. Alors que l’on donne beaucoup d’importance au musicien
dans la plupart des civilisations, les Soufis mettent l’accent sur l’auditeur. Le musicien
révèle à l’auditeur ce qu’il a de plus beau en lui. C’est le cœur qui écoute. L’oreille n’est
qu’une coupe dans laquelle on verse la saveur du chant, que déguste le cœur. Une parole,
une allusion, un rythme, une note peuvent le faire danser. Parce que pour lui, la danse est
un état de l’âme… » Et vous verrez danser et rire de bonheur !
François Bensignor
Mohamed Bajeddoub © Jean Hervé Vidal
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Salle Pleyel | et aussi…
> Cycle Afrique
SAMEDI 3 NOVEMBRE, 20H
Wayne Shorter Quartet :
VENDREDI 2 NOVEMBRE, 20H
Wayne Shorter, saxophone
Danilo Perez, piano
Musique Touareg
John Patitucci, contrebasse
Brian Blade, batterie
Bombino (Niger)
Tinariwen (Mali)
DIMANCHE 18 NOVEMBRE, 20H
SAMEDI 17 NOVEMBRE, 20H
Chick Corea, piano
Christian Mc Bride, contrebasse
Black series, from Detroit to Lagos
Brian Blade, batterie
Mulatu Astatke (Ethiopie)
Tony Allen (Nigéria)
MERCREDI 21 NOVEMBRE, 20H
MERCREDI 13 MARS 2013, 20H
Brad Mehldau, piano
Larry Grenadier, contrebasse
Staff Benda Bilili
Jeff Ballard, batterie
(République démocratique du Congo)
SAMEDI 23 FÉVRIER 2013, 20H
DIMANCHE 26 MAI 2013, 16H
Brad Mehldau, piano
Salif Keita (Mali)
Kevin Hays, piano
Salle Pleyel
SAMEDI 22 JUIN 2013, 20H
Président : Laurent Bayle
Mory Djely Kouyaté (Guinée)
Notes de programme
Jean-Philippe Rykiel (France)
Éditeur : Hugues de Saint Simon
Oumou Sangaré (Mali)
Rédacteur en chef : Pascal Huynh
Imprimeur La Galiote-Prenant | Imprimeur BAF | Licences : 1027391, 1027392, 1027393
Brad Mehldau Trio :
Rédactrice : Gaëlle Plasseraud
Graphiste : Elza Gibus
Stagiaires : Christophe Candoni, Coline Feler.
Les partenaires média de la Salle Pleyel
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