La pelloche et le

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La pelloche et le
La pelloche et le
L’objet du délire, le Leica 0
de pré-série, l’objectif se
rétracte dans le corps
Les
Quand le film photo fait son cinéma...
De haute qualité et robustes, (souvent
Leica sont devenus des appareils
photo mythiques qui frisent le culte… citons
pour exemple le prix délirant atteint par un
appareil de pré-série de 1923 lors d'une vente
de mai dernier: 2160 000 €… oui, vous avez
bien lu, plus de 2 millions d'Euros !!! Record
mondial pour un appareil photo. A côté de ça
la Rolex de collection c'est du bling-bling de
pauvre…
Mais quel rapport avec le cinéma, me direz
vous ? Et bien en 1905, Oscar Barnack,
ingénieur en chef de la maison allemande
LEITZ a l'idée simple (mais géniale) d'un
appareil photo compact en utilisant une
bande de pellicule de cinéma 35mm
crantée (la même qu'aujourd'hui mais en
celluloïd…et en noir et blanc). Par rapport au
film de cinéma où elle est transversale, il met
l'image en longueur pour gagner en taille
d'image, et le précurseur de nos négatifs
Film de cinéma 35 mm , sans
photos et diapos 24X36 est né. Ernst Leitz
piste de son, on peut loger les
nomme l'appareil LEICA, contraction de
24 mm dela photo 24x36 mm
LEItz CAméra. Ajoutons pour la mémoire
d'un juste qu' il a eu une attitude exemplaire
en utilisant la firme pour permettre à de
nombreux juifs de fuir les persécutions nazies
dès 1933.
Pour bien comprendre l'intérêt de cet appareil
(le reflex ne sera inventé que plus tard),
petit pour l'époque, il faut préciser que les
films souples avec dévidoir existaient déjà (en
plus des châssis rigides des volumineuses
chambres à soufflet), mais aux formats
courants, de 6X9 cm par exemple, avec
tirages papiers directs par planche
LEICA M9 numérique
contact... et des appareils assez
encombrants et peu pratiques.
La petite taille de ce nouveau support
nécessitera donc des optiques de qualité
(toujours encore la réputation de LEICA
aujourd'hui)..et des agrandisseurs pour tirer
les positifs papier.
Longtemps restés à l'état de prototype, la
fabrication en série n'est lancée qu'en 1924,
puis viendront les perfectionnements avec les
objectifs interchangeables et surtout la
fameuse visée télémétrique, un procédé
opto-mécanique complexe (et coûteux) de
visée et de mise au point couplée à l'objectif
encore produit aujourd'hui (il s'agit de faire
coïncider 2 images dans le viseur).
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copiés, notamment très tôt par les Russes),
mais toujours produits de nos jours quasiartisanalement en version argentique (et
maintenant numérique, le concept sans miroir
restant le même) , ces appareils très chers au
look intemporel sont vite devenus des objets
de luxe pour les uns (arborant fièrement la
fameuse pastille rouge de la marque) ou de
vénération pour nombre de professionnels
inconditionnels, malgré les avantages
évidents des reflex modernes et leur visée
à travers l’objectif ( argentiques et numériques ) ou plus récemment du FUJI X100
qui s'en inspire intelligemment.
Par ailleurs le capteur numérique des reflex
haut de gamme, dit "plein format", conserve
les dimensions du 24X36 mm de
l'argentique. Fin du fin , il existe depuis peu
un Leica numérique 24X36 spécialement
dédié à la photo noir et blanc !..(6800€,
boitier nu sans objectif bien sûr, vous
rigolez ?!…)
LEICA II des années 40
En marge de cet article, il semble ironique et
un peu triste aussi (tout en ne niant pas les
avantages indéniables du cinéma
numérique…) de penser que les LEICA et
appareils de tout poil à pellicules 35 mm (et
autres toujours produites), continueront
tranquillement leur carrière chez les fans de
photo "à l'ancienne " alors que la brave
"pelloche" de cinéma originelle (et ses
appareils de projection…) disparait dès 2012,
condamnant les petites salles non équipées
en coûteux appareils de projection numérique
à disparaitre elles aussi à terme, ou du moins
de ne plus pouvoir projeter les films récents.
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G. Jost

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