( DEPRI/ Eglise Catholique à Lyon ). - Paroisse Notre

Transcription

( DEPRI/ Eglise Catholique à Lyon ). - Paroisse Notre
La Délégation épiscopale pour les relations interreligieuses
du Diocèse de Lyon ( DEPRI/ Eglise Catholique à Lyon ).
La Délégation épiscopale pour les relations interreligieuses ( DEPRI ) est une mission confiée par
le cardinal-archevêque de Lyon, le Père Philippe Barbarin, pour un service des communautés
chrétiennes et un service de la société. Assumée depuis plusieurs années par Madame Régine
Maire, théologienne, cette responsabilité est confiée depuis le 1 er septembre 2015 au Père
Christian Delorme, impliqué depuis longtemps dans les relations entre croyants de religions
différentes. Celui-ci est assisté par Madame Nicole Girardot, qui a aussi, en ce domaine,
expérience et formation.
Déclinaison de la mission.
La DEPRI a pour vocation de témoigner du souci de l'archevêque et de l'ensemble du Diocèse pour
le « bien vivre ensemble » entre croyants de fois différentes, et de mettre en oeuvre un certain
nombre de moyens en ce sens. Elle travaille en étroite collaboration avec les délégués épiscopaux
pour l'Oecuménisme ( le Père David Gréa et Madame Marie-Jo Guichenuy ), le délégué
épiscopal pour les relations avec les Juifs ( Monsieur Jean-Marie Thomas ), et le délégué
épiscopal pour les relations avec les musulmans ( le Professeur Michel Younes ).
La mission de la DEPRI se décline en plusieurs dimensions que l'on peut résumer ainsi :
1) Une mission de vigilance. La DEPRI est attentive à tout ce qui peut faciliter – ou, au contraire,
contrarier ( antisémitisme, islamophobie, intolérances diverses... ) – les relations de respect,
d'estime, de coopération et d'amitié entre croyants de fois et religions différentes. Elle est à l'écoute
de ce qui peut se vivre et se dire à ce sujet dans la société, dans l'Eglise, au sein des différentes
communautés. Elle se préoccupe d'avoir une bonne connaissance des réalités du « terrain ».
2) Une mission de collecte d'informations, de documentation et de communication. La DEPRI a
le souci de recueillir le plus d'informations possibles sur la vie des communautés de différentes
religions ou confessions de la région lyonnaise, et sur les initiatives qui peuvent concourir au
dialogue interreligieux. Elle conserve et entretient toute une documentation à ce sujet. Elle
redistribue les informations qu'elle juge importantes au cardinal-archevêque, à son Conseil
épiscopal et à tout un réseau de correspondants ( services diocésains, paroisses, associations et
organisations spécialisées, personnes intéressées... ), notamment par la diffusion trimestrielle d'un
calendrier des initiatives et évènements interreligieux.
3) Une mission de formation et de conseil. La DEPRI est disponible pour faire profiter de son
expertise ceux qui en expriment le besoin, à travers des animations de petits groupes, des
conférences, des sessions, des rencontres interpersonnelles.
4) Une mission de création et d'entretien de liens d'amitié. La DEPRI n'aurait pas de sens si elle
n'avait pas pour priorité la prise de contacts avec les différentes communautés religieuses qui
existent sur le territoire qui correspond à celui du Diocèse de Lyon, et le développement de liens
d'amitié avec plusieurs responsables et acteurs de ces communautés. La rencontre des gens et la
recherche de partenaires sont pour elle une tâche de tous les jours.
5) Une mission de mise en relation. La DEPRI se sent comptable des relations de courtoisie ou
d'amitié qu'elle peut avoir avec différents acteurs de la vie religieuse régionale, et elle se propose de
mettre en relation ces personnes et ces communautés de fois et de religions différentes quand
elles sont désireuses, en différents endroits, de se rencontrer.
6) Une mission de soutien aux initiatives. La DEPRI est attentive à toutes les initiatives en faveur
du « bien vivre ensemble » et du « mieux se connaître et s'apprécier » qui peuvent éclore sur le
territoire recouvert par le Diocèse, notamment de la part de plusieurs groupes interreligieux
auxquels participent des catholiques, mais aussi de la part de paroisses, de services, de mouvements.
Dans la mesure de ses possibilités et si cela lui paraît souhaitable, elle apporte le soutien de ses
compétences à ces initiatives, voire propose elle-même des initiatives.
7) Une mission de concertation et de collaboration avec les différents groupes oeuvrant dans le
même sens au sein du Diocèse ou en relation avec lui. Pour accomplir au mieux sa tâche, la
DEPRI privilégie la concertation et la collaboration avec les différents groupes interreligieux qui
existent dans le Diocèse ( parfois depuis de très nombreuses années ), auxquels participent des
fidèles catholiques. Elle propose au moins trois fois par an des rencontres de partage des
informations, des préoccupations et des projets avec ces groupes.
7)
8) Une mission de conservation et d'entretien de la mémoire. La DEPRI a conscience de
s'inscrire dans une longue histoire des relations interreligieuses qui honore le Diocèse de Lyon. Déjà
dans la période qui a été celle de « l'entre deux Guerres » mondiales , puis durant la Résistance au
nazisme, puis au moment de la Guerre d'Algérie, des laïcs chrétiens, des prêtres, des évêques, des
pasteurs se sont engagés dans des relations de solidarité et d'amitié avec des croyants d'autres fois et
d'autres religions. Cette histoire explique en grande partie les bonnes relations qui existent dans le
Diocèse entre les principaux responsables des Eglises chrétiennes et les principaux responsables
juifs et musulmans. La DEPRI se sent responsable de la mémoire de ce qui a été vécu, de sorte que
cette mémoire demeure vive et continue d'inspirer et d'irriguer les initiatives d'aujourd'hui.
9) Une mission de relation et de coopération avec les autorités municipales. Les autorités
municipales de la Ville de Lyon et de la Métropole lyonnaise portent depuis longtemps le souci du
« bien vivre ensemble » des différentes communautés religieuses présentes et actives sur leurs
territoires. Il existe un chargé de mission au Cabinet du Sénateur-Maire de Lyon pour les relations
avec les Cultes : Monsieur Pierre-Yves Margain. Un groupe de concertation des principaux
responsables religieux de la Métropole – le « G 9 » – se réunit régulièrement. Il est doublé d'une
structure à laquelle participe le Sénateur-Maire de Lyon : le réseau « Concorde et Solidarité ». La
DEPRI est activement partie-prenante et accorde beaucoup d'importance à ces deux instances.
Les différentes formes du dialogue interreligieux.
Ce qu'on appelle le « Dialogue interreligieux » a existé plus ou moins au cours des siècles,
notamment en Orient au moment de l'apparition de l'islam, dans l'Andalousie et dans l'Inde sous
domination musulmane, et à certaines périodes au temps des Croisades. Cependant, c'est à la fin du
XIX ème siècle, à partir du premier « Parlement mondial des religions » à Chicago en 1893, que
l'urgence de ce dialogue pour la paix du monde et celle des sociétés a vraiment commencé à se faire
sentir. Ce Parlement avait été initié par un ministre d'une congrégation libérale issue de la Réforme
protestante ( les Unitariens ), Jenkin Lloyd Jones. S'y illustra tout particulièrement un moine
hindou disciple du mystique Ramakrishna, le Swami Vivekananda. A cette même époque avaient
éclos en Occident quelques sociétés curieuses des différentes religions et soucieuses d'un dialogue
global interconfessionnel, comme la Société Théosophique Internationale, créée à New York en
1875 par plusieurs personnalités dont, surtout, Madame Hélène Petrovna Blatasky. Cette société
influença notablement Mohandas Karamchand Gandhi lorsqu'il faisait ses études de droit à
Londres. Dans le cadre des empires coloniaux et des missions d'évangélisation, les grandes Eglises
chrétiennes – catholique et protestantes – commencèrent timidement à s'impliquer elles aussi dans
ce dialogue, grâce à des personnalités prophétiques et savantes telles que le Professeur Louis
Massignon, le Professeur Henri Corbin, le cardinal Eugène Tisserand, le Pape Jean XXIII, le
Pasteur Albert Schweitzer, le Père Jules Monchanin, le Cardinal Henri de Lubac ou le moine
cistercien Thomas Merton. Au début des années 1960, le Concile Vatican II et le Conseil
Oecuménique des Eglises choisissaient à leur leur tour de s'engager résolument dans cette voie.
Il est habituel de considérer que le dialogue interreligieux prend quatre formes principales :
1) Le dialogue de la vie. C'est-à-dire les conversations et les liens d'amitié qui peuvent naître dans
le quotidien de l'existence, quand des gens habitent un même maison, un même quartier, une même
ville, ou se retrouvent dans des activités diverses dont le travail.
2) Le dialogue des oeuvres. C'est-à-dire ce que des gens de fois et de religions différentes peuvent
choisir de faire ensemble au service des autres ou de la Cité. Le « agir ensemble » contribue
certainement davantage à la construction de la fraternité que le seul « dialogue » autour d'une table.
3) Le dialogue des échanges théologiques. C'est-à-dire les échanges que peuvent organiser des
responsables religieux pour mieux s'exposer les uns aux autres les fondements de leurs fois
respectives, sans prosélytisme ni polémique.
4) Le dialogue de l'expérience spirituelle. C'est-à-dire le partage en toute simplicité de ce que
chacun vit profondément de l'expérience de Dieu ou de l'Ultime dans la fidélité à sa foi, dans sa
pratique religieuse et dans sa vie. Cela peut aller parfois jusqu'à des temps de prière vécus ensemble
Aujourd'hui, ce qu'on appelle le « dialogue interreligieux » ou « les initiatives interreligieuses » se
trouve pris en charge ou investi dans des cadres multiples. On peut distinguer :
1) L'interreligieux spontané. C'est ce que l'on observe dans le « dialogue de vie », quand des
personnes de fois et de religions différentes partagent des moments de vie ensemble, se nourrissant
naturellement des richesses des unes et des autres.
2) L'interreligieux institutionnel confessionnel. C'est le dialogue que décident d'avoir
régulièrement les hiérarques ou responsables de différentes religions et confessions, au bénéfice
particulièrement de la paix sociale.
3) L'interreligieux associatif confessionnel. C'est le dialogue et les initiatives que choisissent de
vivre des associations et groupes spécialisés ouvertement inscrits dans des religions déterminées.
4) L'interreligieux monastique. C'est le dialogue et le partage d'expériences spirituelles
qu'organisent et vivent ensemble des communautés monastiques – d'hommes comme de femmes –
de différentes appartenances religieuses ( particulièrement chrétiennes et bouddhistes ).
5) L'interreligieux citoyen laïc. C'est le dialogue que décident d'organiser des citoyens ne
s'inscrivant pas forcément dans une institution religieuse particulière, ni dans une pratique religieuse
canonique. C'est le cas, par exemple, de l'association C.I.E.U.X., créée à Paris en 2007. Où encore, à
Lyon, des Dialogues en Humanité animés depuis plus de dix ans par Geneviève Ancel.
6) L'interreligieux éditorial et culturel. C'est la culture interreligieuse et inter-spiritualités que
diffusent certaines maisons d'édition comme le département « Spiritualités » des Editions AlbinMichel, ou encore des maisons de disques qui font la promotion de musiques religieuses de
différentes religions.
7) L'interreligieux entrepreneurial. Ce sont les stages, les conférences, les congrès aux
inscriptions et entrées payantes qu'organisent des associations et entreprises qui se sont donné pour
vocation de contribuer à la concorde entre les hommes de spiritualités différentes et au bien-être
intérieur des individus. A titre d'exemples, on peut citer l'association Terre du Ciel et l'association A
Ciel Ouvert, créées par le couple Evelyne et Alain Chevillat.
8) L'interreligieux académique. C'est celui que peuvent favoriser des institutions universitaires
travaillant sur le fait religieux dans toutes ses dimensions, en permettant un approfondissement et
une meilleure connaissance des religions et spiritualités à travers cours, conférences et colloques.
9) L'interreligieux institutionnel municipal ou étatique. C'est celui que peuvent impulser les
Pouvoirs Publics, en particulier au niveau des municipalités, pour réunir les différents hiérarques
religieux et envisager avec eux un meilleur « bien vivre ensemble » dans la Cité.
Quelques grandes figures « lyonnaises » du dialogue interreligieux.
- Le Grand Rabbin Abraham Bloch ( 1859-1914 ). Grand Rabbin de Lyon entre 1908 et 1913. Tué en août
1914 sur un champ de bataille, alors qu'il assistait un blessé catholique se mourant.
- Le Grand Rabbin Jacob Kaplan ( 1895-1994 ). Grand Rabbin de France de 1955 à 1980, rabbin à Lyon
sous l'Occupation allemande où il sut se gagner le soutien du Cardinal Pierre-Marie Gerlier.
- L'Abbé Jules Monchanin ( 1895-1957 ). Prêtre lyonnais, pionnier du dialogue interreligieux avec les
Juifs, les musulmans et les hindous. A fondé, en Inde du Sud, l'ashram de la Trinité.
- L'Abbé Alexandre Glasberg ( 1902-1981 ). Prêtre catholique, résistant, prêtre à Lyon entre 1938 et 1942,
co-fondateur de l'Amitié Chrétienne pour le secours aux Juifs et aux autres victimes du nazisme.
- Le Pasteur Roland de Purry ( 1907-1979 ). Pasteur à Lyon ( rue Lanterne ) durant l'Occupation. Une des
grandes figures de la résistance spirituelle au nazisme et de la solidarité avec les Juifs.
- Le Père Albert Carteron ( 1912-1992 ) et le Père Henri Le Masne ( 1923-2009 ). Prêtres du Diocèse de
Lyon, ils ont été parmi les premiers prêtres, en France, à exercer, dès les années 1950, un ministère d'amitié
avec les familles musulmanes immigrées. Le Père Albert Carteron a été très impliqué dans la solidarité avec
le Peuple algérien durant la lutte pour l'Indépendance de l'Algérie.
- Le Cardinal Albert Decourtray ( 1923-1994 ). Archevêque de Lyon entre 1981 et 1994, grand ami de la
Communauté juive, un des précurseurs de la démarche de repentance à l'égard des Juifs que fera en l'an 2000
le Pape Jean-Paul II.
Des lieux de mémoire pour nourrir le dialogue interreligieux.
* Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation ( CHRD ), de Lyon 7 ème.
* Le Mémorial du Fort Montluc à Lyon 3 ème, où souffrirent et moururent tant de victimes du nazisme et
de la collaboration, puis tant de détenus algériens de l'époque de la Guerre d'indépendance algérienne.
* Le « Tata » sénégalais de Chasselay ( Rhône ), où sont enterrés plus de cent « tirailleurs sénégalais »
musulmans, chrétiens et adeptes de religions traditionnelles qui se sont sacrifiés en juin 1940 pour la
protection de Lyon.
* La Maison des enfants d'Izieu ( Ain ), d'où furent arrachés et voués à la mort en déportation, en avril
1944, une quarantaine d'enfants juifs et leurs accompagnateurs adultes de la colonie.
* Le Mémorial du Chambon-sur-Lignon ( Haute-Loire ), village des « justes » des Nations, où tant de
Juifs furent hébergés et sauvés durant l'Occupation, en particulier grâce aux familles protestantes.
Quelques lieux de rencontre au service du dialogue interreligieux.
* Le Centre Saint-Bonaventure, à Lyon 2ème.
* L'Agora Tête d'Or, à Lyon 6 ème, animé par les frères dominicains.
* L'Institut Catholique, à Lyon 2 ème.
* Le Foyer Protestant de la Duchère, à Lyon 9 ème.
* Le Centre juif Hillel, à Lyon 3 ème.
* Le Temple protestant de la rue Lanterne, à Lyon 1er.
* La Grande Mosquée de Lyon, à Lyon 8 ème.
* La Pagode bouddhiste vietnamienne Thien Minh, à Sainte-Foy-les-Lyon, dans le Rhône.
* La Communauté Oecuménique de Taizé, en Saône et Loire.
* Le Carmel de Mazille, en Saône et Loire.
* Le Monastère cistercien Notre Dame d'Aiguebelle, dans la Drôme.
* Le Centre théologique de Meylan ( CTM ), dans l'Isère.
* Le Centre bouddhiste tibétain Karma Ling, à l'ancienne Chartreuse de Saint Hugon, en Savoie.
* La Communauté de l'Arche ( Lanza del Vasto ) de Saint-Antoine l'Abbaye, dans l'Isère
* L'Ashram d'Arnaud Desjardins, à Hauteville, en Ardèche.
* L'ancienne Chartreuse de Pierre Chatel, dans l'Ain, de l'association A Ciel Ouvert.
pere.delorme @ gmail. com et ngirardot @ wanadoo.fr