L`eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde

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L`eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde
L’eucharistie, don de Dieu pour la vie du monde
Parole pour ma route
par Pierre Goudreault, prêtre
Introduction
Nous continuerons aujourd’hui d’approfondir « l’eucharistie comme don de Dieu pour la vie du
monde ». Lors des deux premières conférences des dimanches du carême, nous avons abordé le sens
général de l’eucharistie et la première partie de la messe : le rite d’ouverture. À l’occasion de cette
troisième conférence, nous étudierons la deuxième partie de la célébration eucharistique : la liturgie de
la parole de Dieu.
La conférence a pour thème Parole pour ma route. Nous verrons que la parole de Dieu est une
nourriture pour notre vie quotidienne. Avant d’aborder les moments de la liturgie de la Parole lors
d’une messe, nous examinerons le sens du mot « Parole ». Il s’agit du passage De la Parole au livre.
Puis, il sera également question du passage Du livre à la Parole. Par la suite, nous ferons un survol de
la liturgie de la parole de Dieu lors d’une eucharistie. Dans le contexte actuel de notre Église, nous ne
pouvons plus ignorer le phénomène du dimanche sans messe, animé avec une Célébration de la Parole
de Dieu. Cette conférence nous donnera l’occasion d’entendre un témoignage de la part d’un couple
qui nous communiquera l’enrichissement que lui procure la parole de Dieu dans sa vie. Enfin, nous
prendrons le temps d’entrevoir quelques actions concrètes pour nous aider à découvrir davantage la
parole de Dieu.
1. De la Parole au livre
1.1 Le sens du mot « parole » chez les Juifs
Comment définir la « parole de Dieu »? Pour répondre à cette question, il importe de s’arrêter
au mot dabar qui, en hébreu, désigne la parole, renvoie à une réalité concrète et dynamique. J’aime
l’expression du père Congar qui écrivait de la parole de Dieu qu’elle est comme une « poussée en Dieu
à réaliser et à manifester ce qui est caché en lui ».
Pour les juifs, les termes « parler » et « agir » veulent souvent dire la même réalité. C’est
pourquoi on traduit en hébreu dabar par « parole » ou « événement ». Dans la mentalité juive, la
parole est toujours efficace : c’est une force, un dynamisme. Pour exprimer leur expérience
d’intervention de Dieu, les juifs disent « Dieu parle ». La foi juive n’est pas une religion de vision,
mais de parole.
1.2 L’Ancien Testament : Dieu suscite un peuple en le faisant vivre et parler
- Dieu et sa Parole de création
La parole de Dieu est importante au même titre qu’est importante pour l’univers la Parole qui
l’a appelé à l’existence : « Dieu dit…, cela est, et il vit que cela était bon ». Dieu est la source de la vie
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par sa Parole. Cette Parole qui fait exister depuis la petite fleur jusqu’aux milliards d’étoiles et de
galaxies, appelle aussi chacun et chacune de nous. Dieu continue de parler, ce n’est pas un événement
du passé. Dieu parle aujourd’hui et il crée à chaque instant.
- Dieu et sa Parole de promesses
Au commencement de l’histoire d’Israël, Dieu demande à Abraham de quitter son pays.
Abraham fait confiance à Dieu qui lui a promis une descendance. Il y a une intervention de Dieu dans
la vie d’Abraham et cette intervention est présentée comme une parole de Dieu : « Dieu dit à
Abraham… ». Le Dieu d’Abraham, c’est le Dieu des promesses. Le Dieu qui se fait proche de
l’humanité et qui lui parle. C’est un Dieu qui fait alliance avec Abraham.
- Dieu et sa Parole de liberté
Avec Moïse, on découvre que Dieu est fidèle à ses promesses et pour la première fois on
connaît Dieu comme sauveur, libérateur. Le peuple choisi d’Israël est amené au mont Sinaï. Dieu lui
fait le don de sa Loi. Il se fait connaître par sa Parole comme un Dieu qui a libéré le peuple d’Israël de
son esclavage en Égypte.
1.3 Le Nouveau Testament : Dieu se communique par son Fils Jésus
Dans le Nouveau Testament, avec saint Jean, il est question que Jésus est la Parole ou le Verbe
qui s’est fait chair (Jn 1, 1-4). Le Verbe est la Parole. Dans le Prologue de Jean, on y retrouve la
révélation de Dieu. Au commencement la Parole était près de Dieu, mais distincte de Dieu. Elle a joué
un rôle dans la création. Cette Parole se fait chair.
Pour saint Jean, la dabar est devenue « Jésus de Nazareth ».
- Une parole d’hospitalité
Jésus, l’homme de Nazareth, était un être qui a manifesté un grand accueil envers les personnes
de toute condition, notamment celles pour qui la foi était un acte difficile, voire impossible. À la suite
de Jésus, nous pouvons nous demander si nos eucharisties sont des lieux qui reflètent l’hospitalité. Estce que par nos paroles, les personnes se sentent accueillies, des plus petites au plus grandes, des plus
jeunes aux plus âgées. Il importe que nos eucharisties soient des lieux d’hospitalité qui permettent aux
autres d’être devant Dieu.
- Une parole d’amour
Jésus de Nazareth a communiqué un message d’amour. On se rappelle ces paroles de Jésus :
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». ou « Il n’y a pas de plus grand amour que
de donner sa vie pour ses amis ». La parole de Jésus nous révèle un Dieu d’amour, de tendresse et de
miséricorde. C’est ce que nous nous rappelons en écoutant les textes des Écritures qui sont proclamés
lors de l’eucharistie.
À la suite de la parole d’amour de Jésus, nous pouvons nous demander si nos eucharisties sont
des lieux d’amour, de joie et de convivialité. Est-ce que des gens de l’extérieur de la région qui
seraient de passage à une messe dominicale de notre paroisse pourraient dire comme il y a de l’amour
et de la joie lors de votre célébration.
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- Une parole de bonheur
Jésus de Nazareth a enseigné des chemins de bonheur. Sa parole nous a communiqué les
béatitudes. Jésus nous révèle alors un Dieu qui nous veut heureux ou heureuses. De dimanche en
dimanche, lorsque nous écoutons la parole de Dieu, nous ouvrons notre cœur aux appels de l’évangile
afin de maintenir le cap vers le bonheur promis malgré les difficultés, les peines et les inquiétudes. Estce que l’accueil de la parole de Dieu est source de bonheur dans nos vies?
1.4 Des mains ont écrit un livre pour que la parole de Dieu soit gardée
Des personnes, des prophètes, des évangélistes, des communautés nous livrent leur témoignage
de foi. Ils ont voulu écrire leur témoignage de foi afin que les prochaines générations de croyants et de
croyantes n’oublient pas cette Parole de Dieu. La Bible demeure encore de nos jours le livre qui est le
plus traduit dans différentes langues. Il serait même le best seller des temps modernes.
2. Du livre à la Parole
2.1 Connaître la parole de Dieu : les efforts de Vatican II
C’est le mérite du concile Vatican II (1962-1965) d’avoir permis un plus grand accès à la parole
de Dieu et d’avoir offert un choix plus abondant et plus varié de textes bibliques pour les célébrations
de la messe et de chacun des sacrements.
Les gens ont maintenant accès à la bible à leur maison. Il y a des formations bibliques qui se
donnent. Le lectionnaire du dimanche a été révisé afin d’offrir un plus large choix de textes bibliques.
2.2 La présence du Christ dans la Parole aussi bien que dans l’eucharistie
La parole réelle et vivante de Dieu, c’est Jésus ressuscité. Lorsque, dans une assemblée
liturgique, l’Écriture est proclamée, c’est cette Parole qui nous rejoint encore aujourd’hui. La fonction
du lecteur ou de la lectrice est de permettre au texte biblique de redevenir la parole de Dieu pour nous.
La Bible comme texte mis par écrit, sous l’action de l’Esprit Saint, nous communique le
témoignage de la foi de croyantes et de croyants. Grâce à ce livre la Parole peut être conservée et se
transmettre. C’est pourquoi la Bible, est, d’une certaine manière, la trace la plus sûre de la parole de
Dieu. Cependant, elle est d’abord un texte, une réalité figée et marquée par la culture de ses auteurs.
Considérée comme un livre, la Bible ou le lectionnaire n’est pas au sens strict la parole de Dieu. Pour
que la Bible devienne Parole pour nous, il faut lui prêter notre voix. Ainsi, la parole de Dieu, ce n’est
pas un livre, des mots ou des phrases, c’est plutôt quelqu’un : Jésus Christ, le Ressuscité.
C’est tout particulièrement à l’intérieur d’une liturgie, dans un contexte de foi, que les Écritures
peuvent devenir parole de Dieu. Il ne suffit pas d’ouvrir le lectionnaire et de le montrer. Il faut encore
que le texte qui s’y trouve soit proclamé et accueilli avec foi. « Parole du Seigneur », dit la personne
qui termine la lecture. Par la voix que nous écoutons, Dieu nous parle aujourd’hui.
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2.3 La double présence du Christ : le symbole des « deux tables »
Le concile Vatican II affirme la présence du Christ dans la Parole proclamée et accueillie dans
la foi aussi bien que dans le pain et le vin consacrés. Pour exprimer cette conviction, la Constitution
sur la Révélation divine évoque l’expression des « deux tables » : l’ambon et l’autel qui se retrouvent
dans le sanctuaire de l’église. Ces deux tables montrent aussi le rapprochement entre la liturgie de la
Parole et la liturgie eucharistique lors d’une messe. Ces deux parties sont intimement liées et forme un
seul acte dans la célébration.
Souvent, notre compréhension de la messe se limite à la table eucharistique. Nous avons
l’habitude de reconnaître la présence réelle du Ressuscité sous les signes du pain et du vin consacrés.
Mais nous ne prenons pas assez conscience que le Christ est aussi présent par sa Parole.
L’ambon, table de la Parole, vient du grec et signifie « monter ». L’ambon est le terme
liturgique qui désigne l’emplacement réservé à la parole de Dieu. Pendant plusieurs siècles, il a été un
lieu élevé, une sorte de tribune bâtie à la jonction du chœur et de la nef, d’où l’expression « monter à
l’ambon ». Aujourd’hui, il est un lieu spécifique dans le sanctuaire pour la proclamation de la Parole et
pour l’homélie. On peut également y prononcer la prière universelle.
3. La liturgie de la Parole lors de l’eucharistie
3.1 Les lectures bibliques
Le textes des lectures bibliques sont contenus dans le livre appelé « lectionnaire ». Dans le
renouveau liturgique voulue et orientée par le concile Vatican II, la nouvelle organisation du
lectionnaire est certainement l’un des éléments les plus marquants. Jamais la liturgie n’avait présenté
un ensemble aussi vaste, aussi varié, aussi riche des lectures bibliques. Cela permet en un nombre
d’années déterminés de faire le tour des textes essentiels des saintes Écritures.
Il y a quatre type de lectionnaires : le lectionnaire dominicale (les textes bibliques sont répartis
selon un cycle de trois ans A, B et C pour les liturgies eucharistiques du dimanche), le lectionnaire de
semaine (les textes bibliques sont présentés sur un cycle de deux ans, années pairs et années impairs),
le sanctoral (les textes bibliques particuliers et choisis pour la fête des saints et des saintes) et
l’évangéliaire (les évangiles du dimanche). On retrouve également d’autres lectionnaires plus petits
pour certaines autres célébrations : les baptêmes, les mariages et les funérailles.
Le lectionnaire dominical est un objet important pour la célébration. Il sert à la proclamation et
à l’accueil de la parole de Dieu, c’est un symbole essentiel. Il est porté en procession avec un ou des
cierges allumés et parfois de l’encens, déposé avec respect sur l’ambon, puis ouvert pour le
commencement de la liturgie de la Parole.
On comprendra l’importance pour garder cette symbolique de ne pas proclamer les textes
bibliques à partir de feuilles mobiles ou du Prions en Église. Cela atténue énormément l’importance de
la parole de Dieu que nous transmettent la Bible ou le lectionnaire.
Proclamer la parole de Dieu est autre chose que parler ou lire le journal. C’est pourquoi, on
offre un temps de formation aux personnes qui feront le service de la proclamation de la parole de
Dieu. Des « ateliers de la Parole », organisés par le diocèse ou les paroisses, préparent à la lecture
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publique et fournissent bien des trucs pratiques. À titre d’exemples : lire lentement le texte, aérer la
parole de Dieu, utiliser correctement le micro, faire une pause de silence à la fin d’une lecture et avant
le commencement d’une autre lecture…
Le lectionnaire propose trois lectures à chaque messe dominicale :
- la première de l’Ancien Testament (sauf au Temps pascal où elle est tirée des Actes des Apôtres);
- la seconde de « l’Apôtre » (c’est-à-dire des épîtres ou de l’Apocalypse, suivant les temps liturgiques);
- la troisième de l’évangile.
3.2 Les chants : le psaume et l’acclamation à l’évangile
La première lecture est suivie du psaume responsorial qui fait partie intégrante de la liturgie de
la Parole. Si le refrain proposé dans le Prions en Église est, ici ou là, exécuté par l’assemblée, les
strophes du psaume sont la plupart du temps, lu par le lecteur ou la lectrice. Il est très beau, si cela est
possible, qu’il y ait un chantre du psaume ou un psalmiste, pour entonner tout le psaume. Pourquoi
chanter le psaume? C’est qu’à son origine, le psaume est un cantique. L’acclamation à l’évangile
permet d’accompagner la procession avant l’évangile, qu’elle soit développée ou restreinte. Le chant
avant l’évangile se compose d’un double élément :
• Alléluia, sauf en carême;
Pendant le carême, toute autre formule de louange au Christ et à sa Parole peut être utilisée;
• Un verset qui est fourni par le Lectionnaire. Ce texte a été choisi habituellement en fonction de
l’évangile qui suit.
L’acclamation à l’évangile est essentiellement un chant de l’assemblée qui, debout, acclame son
Seigneur.
3.3 L’homélie
L’homélie fait partie de la liturgie de la Parole. Il s’agit d’un entretien familier à partir des
Écritures. L’homélie vise une actualisation des textes bibliques afin de permettre aux membres de
l’assemblée de s’approprier la Parole pour la mettre en pratique dans leur quotidien. Autrement dit,
l’homélie fait entendre les appels de l’Évangile qui nous invitent à changer de vie.
L’homéliste modèle, c’est Jésus lui-même. Il suffit de penser au récit évangélique qui montre
Jésus dans la synagogue, le jour du sabbat, et qui se lève pour faire la lecture : « C’est aujourd’hui que
cette écriture s’accomplit, dit Jésus ». (Lc 4, 17-21).
Les ministres ordonnés sont les ministres ordinaires de l’homélie. Mais dans certaines
circonstances, l’évêque peut mandater des baptisés à la prédication. À la paroisse Sainte-Trinité, par
exemple, on retrouve une équipe de prédication formée de huit personnes laïques.
3.4 La profession de foi
La profession de foi joue un double rôle :
• Elle constitue une réponse à la parole de Dieu qui vient d’être proclamée.
• Elle évoque aussi notre baptême; elle nous permet de renouveler notre engagement chrétien
avant de participer à la liturgie eucharistique. C’est un rite intéressant pour exprimer le lien qui
existe entre le baptême et l’eucharistie.
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On retrouve la profession de foi ou le symbole de Nicée-Constantinople (325-451), le symbole des
Apôtres (en usage au 10e siècle dans toute l’Église d’Occident). Le texte primitif semble avoir vu le
jour vers la fin du 2e siècle. C’est souvent le symbole des Apôtres, forme plus courte, qui est la plus
utilisée lors de la liturgie de la Parole. Enfin, il y a aussi la profession de foi de forme baptismale, i.e.
sous forme de questions et de réponses. Cette profession contribue alors à réaliser l’unanimité des
croyants et des croyantes dans une même foi.
3.5 La prière universelle
La prière universelle signifie une prière sans frontières, aux dimensions de l’univers; elle correspond à
la mission de l’Église et à la volonté de salut de Dieu. Au terme de la liturgie de la Parole, se trouve
cette prière de demande, de supplication et d’intercession. La prière universelle nous aide à faire le lien
entre la liturgie de la parole de Dieu et l’étape suivante de la célébration : la liturgie eucharistique.
Dans la prière universelle, on retrouve normalement des intentions suivantes :
• Pour les besoins de l’Église;
• Pour les responsables des affaires publiques et la de la société;
• Pour des personnes accablées par une difficulté;
• Pour la communauté locale;
• Ou autre ordre des intentions pour s’appliquer à une occasion particulière ou aux
événements de notre milieu (les baptêmes, les mariages, les funérailles, un festival, un
conflit de travail qui perdure dans le milieu… ).
La participation de l’assemblée est un élément important du rite. L’assemblée va répondre par un
refrain chanté ou récité.
4. Un dimanche avec une Célébration de la parole de Dieu
En absence de prêtre et d’eucharistie, l’assemblée liturgique peut se réunir le dimanche pour
vivre une Célébration de la Parole de Dieu ou Assemblée dominicale en attente de célébration
eucharistique (ADACE). Ce type de célébration est étroitement lié à l’eucharistie. Certes, il s’agit
d’une célébration différente de la messe.
4.1 Une véritable action liturgique
Bien que distincte de l’eucharistie, la Célébration de la parole de Dieu n’est pas une liturgie au
rabais. Loin de là! Elle se définit tout à fait comme une action liturgique : elle est en effet formée de
rites, de textes de la parole de Dieu et de gestes. Il existe même depuis 1995 un rituel approuvé par les
évêques.
4.2 Un lieu de la présence du Christ
Lors d’une Célébration de la parole de Dieu, le prêtre et l’eucharistie sont absents. Mais le
Christ, lui, est présent. Au lieu de fermer l’église ce dimanche-là, on invite les gens à se rassembler
pour rencontrer le Christ présent par sa Parole proclamée et accueillie dans la foi, par l’assemblée
réunie en son nom et par le pain consacré qui sera possiblement distribué le dimanche.
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4.3 Une manière de célébrer le dimanche
L’eucharistie est la manière habituelle de célébrer le dimanche pour l’ensemble des baptisés.
Mais là où il n’y a pas de messe parce que le prêtre est absent, il est bon d’encourager les membres de
la communauté à se rassembler pour participer à une Célébration de la parole de Dieu. Cela permet de
sauvegarder le sens du dimanche chrétien, de conserver quatre valeurs :
• L’assemblée;
• L’écoute de la parole de Dieu et la communion au pain consacré;
• Le lien avec l’eucharistie;
• La communion de prière avec le prêtre absent.
4.4 Un lieu d’accès à la Parole et de prise de parole
La Célébration de la parole de Dieu donne accès à l’écoute de la Parole au lieu de fermer
l’église et d’être privé de l’accueil de la Parole. C’est aussi l’occasion de prier et de se recentrer sur les
Écritures. Parfois, cette célébration, lorsque bien préparée et animée, peut donner à des personnes le
désir plus profond de se nourrir à la parole de Dieu. La Célébration de la parole de Dieu est aussi un
lieu de prise de parole particulière. Pensons, par exemple, à l’équipe qui anime.
4.5 Une communauté qui accueille de nouveaux ministères
Nous sommes témoins ainsi de nouveaux ministères qui émergent et qui favorisent la prise de
parole par des laïcs. En plus des personnes qui animent, on retrouvera des gens à l’accueil et d’autres à
la prédication. La Célébration de la parole de Dieu permet à une communauté de se prendre en mains
pour se rassembler le Jour du Seigneur.
5. Témoignage (Présentation de Stéphanie Ménard et Marco Lambert)
6. Actions pour découvrir la parole de Dieu
6.1 S’émerveiller de l’Évangile qui habite toute personne
Il est bon de reconnaître que l’Évangile ne nous est pas uniquement présenté lors de
l’eucharistie. Bien que la liturgie de la Parole soit un moment de la célébration eucharistique privilégié
pour accueillir et écouter l’Évangile, il est bon de prendre conscience que cet Évangile est déjà présent
et à l’œuvre dans le cœur de toute personne. Cet évangile habite même en ces personnes qui ne se
rassemblent pas pour faire eucharistie. Quel est le regard que je pose sur les autres? Suis-je capable de
m’émerveiller de la présence de l’Évangile, i.e. de la Parole de Dieu dans tout être humain. Souvent
c’est par notre hospitalité qu’une autre personne arrivera à s’éveiller à la présence de l’Évangile en elle.
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6.2 S’exercer à discerner comment Dieu me parle par les événements, les personnes et les
Écritures
Comme au temps des personnes qui ont rédigé les textes bibliques, le Seigneur continue à nous
parler, à nous faire signe et à se manifester par les événements de nos vies. Il est présent également
dans les personnes que nous rencontrons. Accueillir la parole de Dieu m’invite à être à l’affût de ces
moments où Dieu me parle dans ma vie. Tout cela est également parole de Dieu.
6.3 Aménager à la maison un coin de prière avec la Bible
Il peut être intéressant de mettre en valeur la Bible à la maison. Il s’agit d’aménager un coin de
prière qui nous invite à un moment d’arrêt durant notre journée. Plusieurs couples aménagent cette
table de prière dans leur chambre, d’autres dans la salle de séjour. On peut y mettre une nappe blanche,
la Bible, une bougie, des pains de la Parole… Ce visuel nous rappelle que la parole de Dieu est Pain
pour ma route. Il m’invite à faire une halte et à écouter la Parole qui guide ma vie.
6.4 Écouter la parole de Dieu lors de l’eucharistie
À la messe du dimanche, nous avons accès au Prions en Église. C’est souvent un mal
nécessaire. Un mal parce que dès qu’une équipe liturgique apporte de la créativité tel changer l’ordre
des lectures ou en supprimer une, nous nous sentons perdu et nous commençons à parcourir les pages
du Prions en Église dans l’espoir de retrouver le texte. Ces tentatives de naviguer dans le Prions en
Église font que parfois nous manquons d’être attentifs à la proclamation de la parole de Dieu. Certes,
le Prions en Église est parfois nécessaire pour les personnes qui entendent plus difficilement.
Mais en général, il est bon de s’exercer à écouter la parole de Dieu avec ses oreilles en mettant
de côté le Prions en Église. Nous développons alors une écoute plus attentive des mots du récit
biblique. Je nous mets au défi d’écouter la proclamation de la parole de Dieu avec nos oreilles et notre
cœur.
6.5 Vivre un parcours dans un petit groupe de partage de foi
Dans son projet de revitalisation des paroisses, le diocèse de Rouyn-Noranda a fait de l’une de
ses priorités les petits groupes de partage de foi. Ces groupes rassemblent de trois à dix personnes pour
vivre un partage d’évangile. Bien que ces groupes ne soient pas d’abord des cercles d’études bibliques
ou de discussion, ils permettent aux chrétiens et chrétiennes de s’exercer à relire leur vie à la lumière
du message de l’évangile. En se faisant un peu confiance, chaque membre découvre qu’il peut dire
quelque chose sur un passage ou l’autre du texte biblique. Le partage est très apprécié, car nous nous
recevons mutuellement par nos différents regards sur l’évangile. Les petits groupes de partage de foi
sont un chemin prometteur d’avenir pour nous aider à faire Église autrement. Les parcours de l’avent
et du carême sont proposés comme temps d’arrêt et de ressourcement. Les gens qui y participent et
qui, par la suite, se réunissent à l’église le dimanche ont l’impression que l’évangile et l’homélie leur
parlent davantage.
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6.6 Participer à une formation biblique
Les formations bibliques sont un lieu riche qui permettent de mieux comprendre la Parole de
Dieu. Je pense aux mercredis bibliques du Centre Kérygma ou à tout autre ressourcement diocésain sur
la Bible. Participer à une formation biblique nous ouvre des horizons nouveaux pour mieux
comprendre les styles littéraires, l’auteur, la communauté destinataire du message et l’histoire du salut.
En dehors des sessions de formation, il existe également des bibles qui offrent des introductions
très intéressantes au début de chacun des livres et des notes de bas de page éclairantes pour mieux
comprendre le texte. Il est facile aussi de trouver plusieurs sites internet qui présentent l’évangile du
jour et des commentaires appropriés. À chacun et chacune de choisir la formule qui leur convient.
CONCLUSION
La proclamation des textes bibliques lors de l’eucharistie favorise la découverte du Christ
ressuscité dans la parole de Dieu proclamée et accueillie avec foi. Cette parole de Dieu est un pain
pour notre route, c’est-à-dire une nourriture pour notre quotidien. Elle nous invite ensuite à rendre
grâce par la liturgie eucharistique. Puis, c’est au rite d’envoi à la fin de l’eucharistie que nous sommes
conviés à mettre en pratique cette Parole dans nos familles, notre travail professionnel, nos actions
bénévoles et nos relations aux autres. N’oublions pas, cette parole de Dieu que nous accueillons avec
foi, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit!