VDN 28nov LRU Béthune Lens

Transcription

VDN 28nov LRU Béthune Lens
La Voix du Nord - Edition du mercredi 28 novembre 2007
LOI PÉCRESSE
Pas de trêve pour les grévites anti-LRU, soutenus hier par des
lycées extérieurs
Hier matin. Quatrième journée de perturbation. Le lycée Blaringhem sert encore une fois de
point ralliement. Il est 10 heures. Une banderole en tête, quelque 300 élèves prennent le
départ, direction Malraux.
Trois cents, c’est autant qu’hier, avec quelques différences : dans le cortège, se trouvaient
également des élèves venus des lycées Béhal de Lens – venus par le train –, Carnot de BruayLa Buissière – un bus aurait été financé par le MJS – ainsi que de Noeux-les-Mines – une
centaine. « Vendredi, nous avions organisé un “lycée mort”, explique Quentin Masclef,
leader du mouvement anti-LRU au lycée général d’Artois. Nous ne sommes pas partisans du
blocage. » Des blocages, qui au passage, sont devenus partiels dans certains lycées, et levés
dans d’autres. Un élève de première littéraire, quant à lui, est là pour assurer ses arrières. « Si
jamais je veux faire de l’enseignement, les suppressions de poste me toucheraient de plein
fouet », déplore-t-il.
Fumigènes
Au lycée professionnel François-Albert, ils sont entre trente et quarante à avoir fait le trajet à
pied jusqu’à Béthune. Yohan, 17 ans, est en terminale maintenance à François-Albert. « On
est venus soutenir les autres. Personnellement, après le bac, je préfère rentrer dans la vie
active pour gagner des sous. » Le cortège arrive devant le lycée Malraux. Malgré le mot
d’ordre lancé, une quinzaine d’élèves sautent par-dessus les grilles et s’engouffrent dans
l’établissement. Branle-bas de combat alors pour les forces de l’ordre qui bénéficient aussitôt
de renforts. Dix minutes plus tard, les sapeurs-pompiers interviennent à leur tour. Outre
quelques dégradations de matériel et le déclenchement de l’alarme incendie, deux
surveillantes ont été incommodées par des lacrymogènes et fumigènes et transportées au
centre hospitalier de Beuvry. Quelques jeunes seront, eux, conduits au commissariat.
Sanctions illégales
11 h 15. Le sit-in tourne court. Direction Allende. Après quelques minutes de pause et de
réflexion autour d’un établissement barricadé par la police, le cortège s’en retourne au point
de départ, scandant haut et fort ses slogans. Camille, en 2e année de BTS au lycée Yourcenar,
marche en tête. Il déplore une chose : les procédés peu honnêtes des chefs d’établissement. «
Certains expliquent à leurs élèves que les grèves sont illégales. C’est faux, elles sont fondées
sur un vote démocratique. D’autres vont distribuer des heures de colle, ou prétendent que les
élèves en année d’examen n’auront pas leur diplôme, ni le droit de redoubler ! C’est un peu
dur d’expliquer aux élèves que ce ne sont que des menaces. » Après la pause déjeuner, la
mobilisation reprend. Une première depuis la semaine dernière. Après l’échec de la veille, le
rond-point Saint-Pry est cette fois bloqué par quelque 150 jeunes. Des déviations sont
improvisées. Des files de véhicules se forment sur la RD 943. Les grévistes voient là un
nouveau pas franchi sur une mobilisation de plus grande ampleur.
Demain, une nouvelle assemblée générale aura lieu à 8 heures. Les lycéens, grévistes ou non,
seront appelés à s’exprimer sur la suite du mouvement.
•
CÉLINE WLODARSKI